2.1.2 La connaissance
Figure 2 - Pyramide DIKW (Ermine, et al., 2012)
La description des constituants de la connaissance est un bon
moyen de définir la connaissance, la pyramide DIKW6 est la
façon la plus connue d'illustrer ses constituants. Cette
représentation suggère que les éléments
supérieurs dépendent de leur base, ainsi la connaissance est
construite à partir de l'information et celle-ci à partir de
données. (Ermine, et al., 2012)
Les données sont des faits bruts qui ont
été accumulés par des personnes ou des machines, elles
sont donc une collection de « faits » et de nombres bruts. Robert
Reix explique le lien entre les données et l'information : « passer
du monde des symboles à celui du sens, des significations, donc des
données à l'information, n'est pas automatique, mais se
réalise par l'intermédiaire de processus spécifiques
d'interprétation, de cognition » (Reix, 2016), l'information est
donc produite lorsque les données sont assez structurées et
organisées pour produire du sens. Enfin, la connaissance se construit
à partir de l'information. Pour un individu, le processus de
création de connaissances consiste à analyser, comprendre et
assimiler l'information pour en produire
6 Data, Information, knowledge and wisdom
13
une représentation personnelle. Du point de vue de
l'organisation, la connaissance est la faculté à donner aux
informations reliées un sens en son sein. Autrement dit, les
connaissances organisationnelles sont « un ensemble de connaissances
individuelles, spécifiques ou partagées » (Bouhedi,
2017).
2.1.3 Création et transfert de la connaissance
Selon la théorie de la création de la
connaissance dans les organisations (Nonaka et al., 1995), les connaissances
surgissent d'une interaction entre deux types de connaissances : les
connaissances explicites et les connaissances tacites.
La connaissance explicite fait référence au
« savoir » verbalisable, transmissible oralement ou par
l'écriture. La connaissance tacite se réfère plutôt
au « savoir-faire », c'est une connaissance pratique qui
résulte de l'expérience et se traduit par le geste.
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Figure 3 - Modèle SECI (Nonaka, et al., 2000)
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Ces connaissances circulent dans l'organisation selon un
processus de transfert. Le modèle SECI7
représenté ci-dessus est sans doute l'un des plus populaires. Il
décrit le processus de création et de transfert des connaissances
en quatre étapes :
1. La socialisation : processus de transfert du savoir tacite
entre individu
2. L'externalisation : formalisation sous forme de concept de
connaissances explicites
3. La combinaison : reformulation d'une donnée
explicite
4. L'internalisation : transfert des connaissances explicites
vers des connaissances tacites, ce processus correspond à
l'apprentissage et à la transformation du savoir vers le savoir-faire,
où les connaissances explicites transmises sont assimilées par
les individus qui acquièrent de nouvelles connaissances (Bouhedi,
2017).
7 SECI : Socialisation, Externalisation, Combination,
Internalisation
Cette dernière étape s'appuie sur les
connaissances explicites qui sont formalisées, codifiées,
transformées et partagées sous forme de documents ou de base de
données (Wallez, 2010). Autrement dit, la connaissance redevient de
l'information, ce qui permettra la sauvegarde et le transfert de celle-ci
à travers le cycle connaissance-information (fig. 4).
L'interaction entre le transfert de connaissances et le
stockage de connaissances est donc cruciale pour le KM (Jasimuddin, 2005). Pour
assurer cette mission, les organisations doivent disposer d'un
Figure 4 - Cycle connaissance-Information (Blumentritt &
Johnston, 1999)
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mécanisme de partage des connaissances qui s'appuie sur
des documents électroniques sous forme de bases de connaissances
(Janicot & Mignon, 2008). Cette méthode de gestion est
communément appelée gestion documentaire ou GED qui est une
branche de la gestion des connaissances (Dalkir, 2013).
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