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La régionalisation du maintien de la paix et de la sécurité internationales. étude appliquée au conflit en République Centrafricaine


par Chrisogone Ignace MENEHOUL KOBALE
Université de Yaoundé II (Cameroun) - Master recherche en Droit public 2016
  

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B- La Commission de l'Union et les expressions du partenariat

Si l'Acte constitutif, par une disposition laconique340, semble figer la Commission dans un rôle de secrétariat de l'UA, les Statuts de la Commission341 en confirmant et en détaillant ce rôle342, semblent néanmoins élargir ses attributions en comparaison à celles de l'ancien Secrétariat général de l'OUA343.

En réalité, la mesure de la portée de cette distinction et de la légitimité intégrative344 de cet organe ne peut être appréhendée de façon immédiate qu'à travers l'analyse de la condition juridique de son dirigeant345. En l'occurrence, il s'agit de celui que les Statuts de la Commission confèrent la qualité de « Chef exécutif de la Commission et d'Ordonnateur de la Commission346 ».

Cet état de choses dans le cadre de cette étude peut se vérifier à travers le Rapport du Président de la Commission de l'Union du 9 janvier 2012347 où il y a la manifestation du désir d'une cohérence dans le partenariat entre deux organisations (1) et le Rapport de la

340 Il s'agit de l'Article 20 de l'Acte constitutif.

341 Adoptés lors de la 1ère session de la Conférence de l'Union (Voir Doc. UA/ Conf. de l'Union, Décision sur la période intérimaire, Assembly/AU/Dec.A-5 (I)). Publiés dans la RADIC vol. 13 (2005) (« African Legal Materials - Documents juridiques africains », pp. 177-188).

342 Ce sont les attributions qualifiées par le Professeur SALL de « mémoire » ou encore de « notariale dans la mesure où elles consistent à suivre la vie de l'Organisation, à recueillir les volontés des Etats membres qui ont en main la destinée de celle-ci, dans les nombreuses circonstances où ces volontés sont amenées à s'exprimer ». SALL (Alioune), « Le Secrétaire général de l'OUA et le Président de le Commission de l'Union africaine : Etude comparative », in Revue juridique et politique des pays francophones, 2010, n°4, pp. 443- 485., pp. 447-448. De manière concrète, il s'agit des compétences énumérées à l'article 3, para. 2 des Statuts de la commission de l'UA, aux litera e), j), k), l), o), u), y).

343 Pour le Professeur BOURGI, « la Commission fait figure de symbole des nouvelles orientations de l'Union et de la volonté de rompre avec les modes d'organisation et de fonctionnement du Secrétariat général de l'OUA » BOURGI (Albert), « L'Union africaine entre les textes et la réalité », AFRI, Vol. 5, janvier 2004, p. 332.

344 Selon le Professeur SALL, la situation de la Commission « (...) dans le cadre de l'UA, pourrait donc constituer une sorte d'instrument de mesure du progrès accomplis dans la voie de la supranationalité, c'est-à-dire des sacrifices de souveraineté consentis par les Etats à l'occasion de la substitution de l'OUA par l'UA ». Voir SALL (Alioune), art. cit., p. 459.

345 En effet, on peut étendre le raisonnement du tribunal administratif de l'Organisation Internationale pour le Travail (OIT) dans l'affaire Tévoédjrè, quant au statut du chef d'exécutif d'une organisation internationale, qu'il soit dénommé Président, Directeur général, Secrétaire général, etc. En l'espèce, ce tribunal devait considérer que « [l]e Directeur général [du BIT] joue dans l'Organisation un rôle auquel nul ne peut se comparer ». Tribunal administratif de l'OIT, affaire Tévoédjrè, jugement n°580, 20 décembre 1983, Rec. 1983, para. 13, b).

346 Cf. l'article 7 des Statuts de la Commission de l'UA. Pour le Professeur SALL, la dénomination « chef exécutif de la Commission » paraît maladroite. Selon lui, « ce président n'est pas dans une situation d'exécutant des volontés de la Commission (...) ». V. SALL (A.), art. cit.,., p. 446.

347 PSC/PR/2. (CCCVII), CPS, 307ème Réunion, Addis-Abeba, 9 janvier 2012.

Ce Rapport s'intitule Rapport du Président de la Commission sur le partenariat entre l'Union Africaine et les Nations Unies dans le domaine de la paix et de la sécurité : vers une plus grande cohérence stratégique et politique.

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Présidente de la Commission de l'Union du 23 septembre 2013348 où, cette fois, ce désir (de cohérence) est renouvelé (2).

1- Rapport du Président de la Commission de l'Union du 9 janvier 2012, manifestation du désir d'une cohérence dans le partenariat entre deux organisations

Grosso modo, ce rapport est articulé ainsi qu'il suit : d'abord un rappel historique sur le partenariat UA - NU, ensuite un état des lieux, enfin des recommandations.

Il est rappelé qu'au cours des dernières années, les NU et l'UA ont reconnu la nécessité de promouvoir leur coopération et leur collaboration. C'est ainsi qu'en novembre 2006, Koffi ANNAN, alors SG des NU, et Alpha Oumar KONARE, alors Président de la Commission de l'UA, ont signé la Déclaration sur le renforcement de la coopération Nations Unies-Union africaine : Cadre pour le Programme décennal de renforcement des capacités de l'UA. L'objectif de la Déclaration est d'accroître la coopération entre les deux organisations et de renforcer l'interaction entre le système des Nations Unies dans son ensemble, d'une part, l'UA, ses organisations régionales et sous régionales et le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), de l'autre, afin de mieux contribuer au relèvement des défis auxquels le continent africain est confronté349.

Le rapport indique que les relations, d'une part, entre le la Commission de l'UA et le Secrétariat des NU, et d'autre part, entre le CPS et le Conseil de sécurité des NU ont enregistré des progrès considérables350.

La Commission et le Secrétariat des NU coopèrent à travers de nombreuses modalités, y compris une interaction quotidienne au niveau opérationnel, des consultations, à chaque fois que de besoin, entre le Commissaire à la Paix et à la Sécurité et d'autres membres de la Commission, d'une part, et leurs homologues des Nations Unies, de l'autre. Et le Président de la Commission de l'UA affirme même d'ailleurs qu'« À [son] niveau, [il] maintien[t] un contact régulier avec le Secrétaire général sur les questions nécessitant [leur]implication et attention personnelles, en plus de réunions à Addis-Abeba, à New York et ailleurs, chaque fois que possible351 ». Ce rapport ajoute que, sur le terrain, l'UA et les NU ont

348 PSC/AHG/3. (CCCXCVII), CPS, 397ème Réunion au niveau des Chefs d'Etat et de Gouvernement, New York, 23 septembre 2013.

Ce Rapport s'intitule Rapport de la Présidente de la Commission sur le partenariat Union Africaine - Nations Unies : l'impératif d'une plus grande cohérence.

349 Ibid, 4.

350 Ibid, 104.

351 Ibid, 60.

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considérablement intensifié leur coopération. Les Bureaux de Liaison et missions de l'UA dans les pays en situation de conflit ou de post-conflit interagissent quotidiennement avec leurs homologues des Nations Unies. Le niveau de consultation et de coordination sur le terrain est significatif de la façon dont l'UA et les Nations Unies pourraient mieux conjuguer leurs efforts et avantages comparatifs respectifs dans la quête de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique352.

Le CPS et le Conseil de sécurité ont établi des liens étroits. Depuis 2007, ils ont tenu cinq réunions consultatives, alternativement à Addis-Abeba (16 juin 2007, 16 mai 2009 et 21 mai 2011) et à New York (17 avril 2008 et 9 juillet 2010). Le partenariat entre les deux Conseils est fondé sur la reconnaissance du fait que la réussite d'une action collective nécessite une coopération efficace entre les deux organes353. Toutefois, le rapport relève que les progrès significatifs réalisés dans les relations entre les deux organisations ne doivent pas nous faire perdre de vue que beaucoup reste à faire354.

Ainsi, le rapport établit que la voie à suivre Vers une convergence stratégique355 du partenariat UA - ONU est : (i) approfondissement du partenariat stratégique sur la base du Chapitre VIII, (ii) renforcer le dialogue sur les principes qui sous-tendent le partenariat, (iii) une consultation plus structurée entre le Conseil de sécurité et le CPS, (iv) renforcer l'interaction entre les Présidents du Conseil de sécurité et du CPS, (v) tenir des consultations ad hoc entre le Conseil de sécurité et le CPS, (vi) un rôle plus important pour l'Assemblée générale, (vii) résoudre la question doctrinale concernant le déploiement des soldats de la paix et (viii) établir des liens plus étroits dans le domaine de la consolidation de la paix. Et dans le rapport, les principes en vue d'une plus grande cohérence politique356 dans le partenariat avec l'ONU sont : le soutien à l'appropriation et à la définition des priorités par l'Afrique, une application souple et novatrice du principe de subsidiarité, le respect mutuel et l'adhésion au principe des avantages comparatifs, une division du travail reposant sur la complémentarité. Ce désir de cohérence est renouvelé dans le Rapport de 2013.

352 Idem.

353 Ibid, 42.

354 Ibid, 106.

355 Ibid, IX, p. 31.

356 Ibid, VIII, p. 28.

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2- Rapport de la Présidente de la Commission de l'Union du 23 septembre 2013, renouvellement du désir d'une cohérence dans le partenariat entre deux organisations

D'abord ce Rapport de la Présidente de la Commission de l'Union africaine, alors madame Nkosazana DLAMINI ZUMA, est soumis en application du paragraphe 6 de la Déclaration Assembly/AU/Decl.1 (XXI) sur le Rapport du Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA sur ses activités et l'état de la paix et de la sécurité en Afrique, adoptée par la 21ème session ordinaire de la Conférence de l'Union, tenue à Addis-Abeba, les 26 et 27 mai 2013. Dans cette déclaration, la Conférence a souligné la nécessité de bâtir un partenariat novateur, flexible, orienté vers l'action et équilibré avec les partenaires internationaux, en particulier les Nations Unies. Pour atteindre cet objectif, la Conférence a demandé au Conseil de tenir une réunion au sommet, afin d'examiner le partenariat avec les NU à la lumière des difficultés rencontrées récemment sur la situation au Mali et d'autres questions liées à la paix et à la sécurité sur le continent, dont la RCA357.

Il convient de rappeler que « le partenariat avec les Nations Unies dans le domaine de la paix et de la sécurité est l'un des plus proéminents358. ». Dans l'accomplissement de son mandat, et comme prévu dans le Protocole relatif à la création du CPS, cet organe a noué des relations avec le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Ensuite, rappelant fondamentalement les mêmes principes d'une plus grande cohérence politique359 contenus dans le précédent Rapport360, la Présidente de la Commission a recommandé des mesures suivantes361 dans le cadre du partenariat UA - NU : (1) interprétation flexible et novatrice du Chapitre VIII, (2) renforcer les consultations entre le CPS et le Conseil de sécurité, (3) consultations plus étroites entre le Secrétariat des Nations Unies et la Commission de l'UA et (4) traiter de façon systématique et effective la question du financement prévisible, durable et flexible des opérations de soutien à la paix conduites par l'UA avec le consentement du Conseil de sécurité.

Enfin, la Présidente de la Commission a fait l'observation suivante « Des progrès significatifs ont été enregistrés dans le partenariat entre les deux organisations. Beaucoup n'en reste pas moins à faire. Il importe que l'UA et les Nations unies intensifient leurs efforts

357 Ibid, 1.

358 Ibid, 2.

359 Ibid, II, p. 2.

360 Cf. Supra, note 88.

361 PSC/AHG/3. (CCCXCVII), op. cit., 23.

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pour que ce partenariat soit renforcé, sur la base d'une lecture créative du Chapitre VIII de la Charte des Nations unies, de la reconnaissance du rôle essentiel de l'UA et du fait que le soutien des Nations Unies à l'UA s'agissant du maintien de la paix et de la sécurité internationales est une partie intégrante de la sécurité collective telle que définie par la Charte des Nations Unies362. ». Si ces différents textes de l'Union africaine sont des manifestations déterminantes cette relation partenariale qui existe entre elle et l'ONU, il existe un autre acteur également qui en manifeste, la CEEAC.

PARAGRAPHE II : Les expressions théoriques du partenariat au niveau de la CEEAC L'article 7 du Traité instituant la CEEAC établit au nombre de cinq les institutions de la Communauté. Il s'agit de (a) la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement, (b) le Conseil des ministres, (c) la Cour de justice, (d) le Secrétariat général et (e) la Commission consultative. Il faut noter que l'avènement du COPAX par la Décision des Chefs d'Etat et de Gouvernement de Yaoundé du 25 février 1999 était l'occasion de créer quelques instances363 pour la mise en oeuvre de son Protocole de création. Il y a la Conférence des Chefs d'Etat, le Conseil des ministres et la Commission de défense et de sécurité ; le Secrétariat général.

En tout état de cause, qu'il s'agisse des institutions établies par le Traité instituant la CEEAC ou des instances du COPAX, il n'y a pas fondamentalement, sinon aucune distance du point de vue leurs attributions ou compétences. L'on a par exemple, d'une part, le Conseil des ministres du COPAX qui peut exercer tout mandat que lui donne la Conférence des Chefs d'Etat. Rappelons que la Conférence des Chefs d'Etat est l'institution suprême de la Communauté364, c'est elle qui juge l'opportunité de décider et de conduire toute initiative contribuant à la consolidation ou au rétablissement de la paix et de la sécurité à l'intérieur de la Communauté ou à ses frontières365. La Déclaration du Président du Conseil des ministres du 22 octobre 2002 au Conseil de sécurité des NU que l'on peut appeler « Déclaration d'octobre 2002, acte 1 » traduirait cet état de choses (A). Et d'autre part, le Secrétariat général de la CEEAC qui est la principale administration exécutive de la Communauté366. A cet effet, il a pour mission entre autres de promouvoir les programmes de développement et les projets communautaires367. C'est ce qui aurait conduit le Secrétaire général adjoint de cette

362 Ibid, 25.

363 Cf ; article 7 du Protocole COPAX, op. cit.

364 Article 8 (a) du Protocole COPAX et article 8 (2) du Traité CEEAC.

365 Article 9 paragraphe 1 du Protocole COPAX.

366 Article 20 (1) du Traité CEEAC.

367 Ibid, (d).

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Communauté à faire la Déclaration du 22 octobre 2002 au Conseil de sécurité des NU qu'il convient d'appeler « Déclaration d'octobre 2002, acte 2 » (B).

A- Le Conseil des ministres de la Communauté et la « Déclaration d'octobre 2002, acte 1368 »

C'est lors de la 4630e session du Conseil de sécurité des NU, tenue à New York le 22 octobre 2002 et dont l'ordre du jour adopté porte sur le « Renforcement de la coopération entre le système des Nations Unies et la région de l'Afrique centrale pour le maintien de la paix et de la sécurité » que le Président de ce Conseil, alors monsieur BELINGA EBOUTOU Martin, Représentant du Cameroun auprès de l'ONU, invite le Président du Conseil des ministres de la CEEAC, alors monsieur Rodolphe ADADA à « prendre la place à la table du Conseil et à faire sa déclaration ».

Cette déclaration contient à la fois des aspects rétrospectifs qui, pour l'essentiel, constituent le récit d'une évolution positive de la situation sécuritaire en Afrique centrale, du fait de ce partenariat CEEAC-ONU (1) et perspectifs qui traduisent le désir du renforcement du partenariat CEEAC-ONU face au défi de la stabilité en Afrique centrale (2) qu'il faut mettre en lumière.

1- Les aspects rétrospectifs de la Déclaration, récit d'une évolution positive de la situation sécuritaire en Afrique centrale du fait du partenariat CEEAC-ONU Le Ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie du Congo, alors Président du Conseil des ministres de la CEEAC a rappelé qu'il y a moins de deux mois, du 26 au 30 août 2002, s'est tenue à Bangui (RCA), la dix-huitième réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale, un instrument au service de la diplomatie préventive qui vient de célébrer son dixième anniversaire. Il a affirmé que la réunion de Bangui a fait le constat d'une évolution plutôt positive de la situation géopolitique et de sécurité dans la sous-région. Cela, selon lui, grâce notamment à la bonne volonté des parties au conflit, à diverses médiations tant sous régionales qu'internationales et surtout à une réelle prise de conscience de la part de la plupart des acteurs.

Estimant que les actions de consolidation de la paix en Afrique centrale, par exemple, l'élaboration des programmes nationaux avec l'assistance de la communauté internationale,

368 Cf. Lettre datée du 22 octobre 2002 adressée au Président du Conseil de sécurité par le Représentant permanent du Cameroun auprès de l'Organisation des Nations Unies (S/2002/1179), Nations Unies, Conseil de sécurité, S/PV.4630, 57e année,4630e séance, New York, Mardi 22 octobre 2002, pp. 2-30, pp. 13-14, et 15.

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qui permettent de redonner confiance à toute une frange de la population qui a besoin de se réinsérer dans la vie civile revêtent aujourd'hui un caractère prioritaire. A ce sujet et à titre illustratif, il a rappelé l'expérience vécue par son propre pays, la République du Congo :

« Un programme a (...) été mis en oeuvre avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) qui a donné des résultats encourageants (...). Huit mille neuf ex-miliciens ont bénéficié d'une assistance à la réinsertion dans le cadre d'un objectif qui visait au départ 10 000 ex combattants. Onze mille cent quatorze armes et munitions ont été collectées ; une cérémonie dite « Flamme de la paix » a été organisée en vue de la destruction de ces armes. Près de 1,8 milliards de francs CFA ont été engagés dans l'exécution de quelque 2 609 microprojets. (...) il y a encore environ 25 000 ex-miliciens recensés qui attendent de bénéficier de ces programmes369 ». Qu'est-ce qu'il faut dire des aspects perspectifs de cette Déclaration ?

2- Les aspects perspectifs de la Déclaration, désir du renforcement du partenariat CEEAC-ONU face au défi de la stabilité en Afrique centrale

« Au nom de la CEEAC, je sollicite le renforcement du concours de la communauté internationale, représentée ici par le Conseil de sécurité, pour la mise en oeuvre de toutes les initiatives concrètes destinées à consolider la paix et la stabilité dans une zone appelée à jouer un rôle majeur sur la scène internationale en raison de ses immenses potentialités370. ». Telle est la perspective de portée générale faite par le Président en exercice de la CEEAC pendant cette déclaration.

Mais d'autres perspectives de portée spécifique n'ont pas été mises du reste. Il s'agit par exemple de son souhait selon lequel la Mission des NU (en Angola, créée le 15 août 2002 par le Conseil de sécurité) et d'autres initiatives de la communauté internationale répondent à l'appel lancé à Bangui par le Comité consultatif permanent des Nations Unies sur les questions de sécurité en faveur des actions de consolidation de la paix en Angola, telles que la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants, la reconstruction et le relèvement économique de ce pays. Le même appel a été lancé en faveur de la RDC où, pour la première fois depuis des années, des lueurs d'espoir d'un retour à la paix se dessinent, avec notamment le retrait des troupes étrangères et les négociations pour un dialogue inclusif.

« C'est également vers l'ONU et les autres partenaires bilatéraux que [la CEEAC se tourne] pour la mise en oeuvre d'un volet essentiel du communiqué publié à Libreville, le 2

369 Ibid, p. 13 et 14.

370 Ibid, p. 15.

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octobre 2002, à l'issue du sommet sur la situation prévalant entre le Tchad et la RCA, à savoir le déploiement de la force interafricaine d'observation le long de la frontière entre ces deux pays, qui ont décidé de normaliser leurs relations. [La CEEAC] ne doute pas de l'intérêt que l'ONU saura accorder à cette démarche que [la CEEAC] m[è]n[e] au nom de [sa] sous-région371. ». Le Secrétaire général adjoint de la CEEAC a aussi fait une Déclaration.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo