3.2.2 Tourisme au niveau de la zone rurale de Tiddas
Le tourisme au Maroc est caractérisé par une
forte capacité à façonner l'espace et la
société aussi bien positivement que négativement. Les
variables flux touristiques qui se diffusent inégalement dans l'espace
marocain, la mobilisation de crédits importants qui vont s'investir au
niveau local et régional et l'intervention -autrefois directe et de plus
en plus indirecte- de l'Etat pour impulser les aménagements
régionaux marquent le pays et les Hommes de manière
hétérogène selon les régions touristiques
(BERRIANE, 2009).
Le tourisme a besoin de l'appui d'une économie
dynamique voire forte pour se développer, il requiert des ressources
humaines qualifiées et ouvertes aux réalités touristiques,
des moyens financiers colossaux, une infrastructure moderne et importante et
des mesures d'accompagnement strictes (réglementation, protection des
sites, sensibilisation des visités et des visiteurs) pour qu'il puisse
profiter aux populations rurales locales.
Par ailleurs, la ZFP objet d'étude fait partie de la
province de Khémisset aux potentialités touristiques naturelles
et culturelles remarquables. A ces potentialités, il faut souligner
l'existence de circuit spirituel, d'une multitude de troupes folkloriques et de
l'hospitalité de la population rurale.
On note par ailleurs que l'écotourisme est faiblement
représenté bien que le milieu possède des atouts naturels
pour le développement de cette activité. Cependant
l'achèvement de la construction du barrage de Tiddas au courant de 2021
va relancer l'activité écotouristique qui s'exprimera à
travers :
? La randonnée pédestre qui peut être
pratiquée sur des circuits de randonnée de 2 à 3 jours ; ?
La pêche sportive qui doit être développée sur le
barrage de Tiddas ;
? La promotion de la chasse touristique.
3.2.3 Conclusion
La ZFP de Tiddas jouit de conditions naturelles remarquables
(végétation spontanée, hydrologie, géologie, etc.),
elle lui permet de résister aux CC qui se manifestent par des
sécheresses récurrentes, régime pluviométrique
irrégulier, ce qui compromet tout effort de développement.
Les changements climatiques affectent drastiquement les
rendements agricoles, ce qui constitue une menace pour la
sécurité alimentaire. Cette situation d'insécurité
pousse les jeunes à l'exode massif aux fins d'échapper aux abus
qui contribuent à la pauvreté rurale.
Sur le plan humain, la population de Tiddas fait partie de la
tribu des Zaers qui relève de la commune Joumât Moul Lablad.
Certains de ses douars utilisent, par droit d'usage, la forêt de Tiddas
pour le pâturage des troupeaux et le ramassage de bois mort gisant. Par
ailleurs, cette population est regroupée en deux (02) Unités
Socio-Territoriales (UST), le groupement humain « Beni Hkam » qui
bénéficient d'une superficie totale de 22651,54 ha dont la
forêt couvre 3098,84 ha. L'UST de « Zaer » : 5087,2 ha avec
702,30 ha couverts de forêts.
L'agriculture et l'élevage pratiqués sont du
type extensif. Cependant, La SAU moyenne par foyer est variable et
s'étale sur 3 à plus de 20 ha. Les principales
spéculations agricoles sont dominées par les
céréales (blé tendre, blé dur et orge). Les
rendements sont assez faibles, du fait de l'irrégularité des
pluies, et ne dépassent guère 30-50 qx/ha en cas de bonnes
années pluvieuses et descendent à moins de
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5 qx/ha. L'Arboriculture constitue une activité
privilégiée à Tiddas, dont l'Olivier et le caroubier
constituent les arbres fruitiers le plus abondants.
L'élevage pratiqué est du type extensif,
basé sur un cheptel estime à 71 719 UPB dont les caprins sont
dominants pour mieux titrer profit des formations de matorral. La charge
réelle (Cr) enregistrée de (9,1 UPB/ha) est
très élevée par rapport aux potentialités
pastorales offertes ce qui témoigne d'un surpâturage important
(91%) et donc une dégradation des ressources
sylvopastorales.
Sur le plan énergétique, la population puise ses
besoins par l'exploitation du bois (ramassage) soit en moyenne de 3 à 4
t/ménage/an qui proviennent du matorral constitué d'arbustes de
thuya, oléastre, lentisque, etc. En outre, la collecte familiale
des Pam, surtout le thym, est effectuée dans une proportion de
moyenne de 15 kg/personne/an. Le surplus est vendu dans les souks voisins.
Bien que la région jouisse de potentialités
touristiques naturelles et culturelles remarquables (paysages, Sibes, folklore,
etc.), l'activité écotouristique, pourvoyeuse de ressources
financières, reste très faible qu'il y a lieu de relancer pour le
développement local.
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