Chapitre II : généralités sur la
gestion des déchets
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hétérogènes sur le plan de leur
qualité physique. Les casiers et les alvéoles subissent des
tassements qui modifient leurs caractéristiques mécaniques et
géotechniques [02].
Figure 07: Disposition générale
d'une décharge [20].
9. Evolution des déchets dans une décharge
d'ordures ménagères
Une fois déposés dans la décharge, les
déchets subissent une dégradation aérobie favorisée
par l'oxygène en place. Durant cette phase aérobie, ce sont les
micro-organismes hydrolytiques qui assurent la dégradation de la
matière organique solide présente dans les déchets par
l'action d'enzymes spécifiques (protéolytiques, cellulolytiques,
lipoprotéiques). Il résulte de ces dégradations une
transformation des grosses molécules organiques insolubles en
molécules plus petites qui pourront ultérieurement servir de
substrats pour d'autres microorganismes [13].
Ce métabolisme aérobie peut continuer
jusqu'à une minéralisation complète des substrats
biodégradables et conduit à des métabolites finaux (CO2,
H2O, CO32-, HCO3-, NO3-,PO43- et SO42-). Après c'est la
dégradation anaérobie qui prend le relais produisant ainsi du CO2
et CH4. Enfin, Chian (1985) et Pohland (1985) ont défini 5 phases de
digestion anaérobie des déchets [13]:
a) Phase de latence
Durant laquelle on assiste à un remplissage initial,
augmentation de l'humidité et un début de tassement des
alvéoles [13].
b) Phase de transition
Cette phase est caractérisée par la première
production des lixiviats et un début de la dominance de la phase
anaérobie qui se manifeste par une substitution de l'oxygène par
les nitrates ou les sulfates comme accepteur final d'électrons. De plus,
durant cette étape, on assiste à une hydrolyse bactérienne
aérobie ou anaérobie des complexes organiques aboutissant
à la formation de sucres simples, d'acides gras et d'acides
aminés. Notons enfin les premières formations des AGV (acides
gras volatils) [13].
Chapitre II : généralités sur la
gestion des déchets
c)
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Phase acidogène
C'est la phase des AGV qui peuvent constituer jusqu'à 95
% du carbone organique total (COT). Ceci est dû au développement
d'une autre flore bactérienne capable de transformer les produits issus
de l'hydrolyse en acide acétique, en acétates (avec formation
d'H2 et CO2), en alcool ou en AGV. L'ensemble de ces composés conduit
à la production de lixiviats acides [13].
d) Phase de fermentation méthanique
Au cours de cette étape, les AGV, l'acide acétique
et le méthanol formés dans la phase acidogène sont
métabolisés. Les résidus de cette métabolisation
sont des gaz: CH4 (45 à 60 %), CO2 (35 à 50 %) et de grosses
molécules stabilisées (acides humiques). Cette étape est
Favorisée par des bactéries strictement anaérobies. De
plus, lors de cette étape, on enregistre souvent une
élévation du pH donnant des valeurs proches de la
neutralité. Enfin la portion organique des lixiviats diminue et il s'y
adjoint un phénomène de complexation et de précipitation
des métaux [13].
e) Phase de maturation finale
Cette phase est caractérisée par une diminution des
teneurs en nutriments et une diminution de biogaz [13].
10. L'enfouissement
A ce jour, la mise en décharge est encore la principale
voie d'élimination des déchets. Le terme « décharge
» a longtemps désigné les anciens centres d'enfouissement
non contrôlés du fait de l'absence d'infrastructures garantissant
la maîtrise des émissions polluantes liquides (lixiviats) et
gazeuses (biogaz) et de l'absence d'un contrôle rigoureux de la nature
des déchets enfouis. L'évolution de la réglementation
ainsi que les progrès techniques en terme de gestion et de traitement
des déchets ont cependant permis d'améliorer la
sécurité des installations de stockage en terme d'impacts
environnementaux [06].
Les Centres de Stockages des Déchets ont progressivement
remplacés les décharges contrôlées de DMA ou les
Centres d'Enfouissement Techniques (CET). Ces CSD sont dits classe II ou
centres de stockage pour déchets non dangereux, et sont habilités
à recevoir des déchets ménagers et assimilés. Les
conditions d'implantation, d'aménagement, d'exploitation et de
surveillance sont imposées en raison des nombreux risques pouvant
être causés sur la santé et l'environnement.
Les CSD sont ainsi de véritables sites confinés
grâce à la mise en place de barrières de
sécurité assurant l'étanchéité des
alvéoles, limitant les entrées d'eau et minimisant les
émissions de biogaz et de lixiviats [06].
11. Configuration d'un site de stockage de
déchets ménagers et assimilés
Sur les sites de stockage actuels, la zone à exploiter est
divisée en casiers, eux même le plus souvent subdivisés en
alvéoles. La réalisation de ces casiers permet de restreindre
les
risquesde nuisances, de pollution des eaux souterraines et
superficielles à des entités spatiales réduites. Chaque
casier est une entité hydrauliquement indépendante
(fig.08)[14].
La sécurité active (la géomembrane)
prévient et évite les risques de pollution et la
sécurité passive (le sol) minimise les effets d'une pollution en
cas de défaillance de la première. Le rôle de cette
géomembrane est d'assurer une indépendance hydraulique, le
drainage et la collecte des lixiviats et d'éviter la sollicitation de la
barrière passive. Pour cela, elle est surmontée d'une couche de
drainage. L'ensemble de l'installation de drainage et de collecte des lixiviats
doit être conçu pour limiter la charge hydraulique à 30 cm
en fond de site [14].
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