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Cartographie et estimation de la capacité de charge du pàąturage à  partir des images satellitaires : cas de la commune rurale de Diabaly dans la région de Ségou au Mali


par Moctar TRAORE
Université Félix Houphouet-Boigny de Cocody  - Master en Télédétection et SIG, Spécialité: Climat, Environnement et Développement Durable 2019
  

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2.7. Méthodes d'estimation de la biomasse par Télédétection 2.7.1. Télédétection

La télédétection désigne un ensemble de techniques permettant d'étudier à distance des phénomènes ou objets. La télédétection spatiale, qui nous intéresse plus particulièrement, permet l'acquisition d'un signal (rayonnement électromagnétique réfléchi ou émis), transformé en images afin de l'étudier. C'est seulement un siècle après la première photographie aérienne (Gao, 1996) que les premières applications spatiales voient le jour avec l'observation

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météorologique. Dans les années 1970, le satellite Landsat1 permet d'observer la surface terrestre et ouvre la voie vers une évolution continue de la télédétection. Depuis, les résolutions se sont affinées, les plages de fréquences ont augmentées et les capteurs se sont diversifiés (optique, radar, laser).

Les deux principaux outils de télédétection spatiale pour observer la végétation sont le radar et le capteur optique.

Les capteurs radar sont des capteurs actifs. Ils envoient un rayonnement électromagnétique et en réceptionnent une partie, une fois réfléchie sur la surface terrestre. Ils ont l'avantage de pouvoir fonctionner de nuit car la source d'énergie reçue n'est pas lumineuse. Cela augmente les possibilités de prise de vue. Ces techniques sont jusqu'à maintenant utilisées majoritairement sur la détection de biomasse forestière (Hussin et al., 1991 ; Luckman et al., 1998 ; Rignot et al., 1995). Elles viennent aussi en appui à l'imagerie optique dans le cas de suivi de cultures (Dusseux et al., 2014 ; Joshi et al., 2016). Si cette technique est fiable pour les végétations arborées, elle l'est encore trop peu pour le suivi de biomasse herbacée dont les variations durant la croissance sont trop faibles pour être détectées.

Les capteurs optiques sont dits passifs. Le capteur réceptionne les ondes électromagnétiques du soleil réfléchies par la surface de la terre (Gao, 1996). C'est en analysant la quantité d'énergie absorbée ou réfléchie dans certaines longueurs d'ondes que nous pouvons étudier certains phénomènes terrestres. Le spectre du visible (observable à l'oeil nu) n'est qu'une partie du spectre du rayonnement solaire (Figure 8). Pour l'étude de la végétation se sont les spectres du visible et l'infrarouge qui sont utilisés.

Figure 8: Spectre du rayonnement solaire.

Dans le spectre du visible (400-700 nm), c'est essentiellement la pigmentation des végétaux qui conditionne les propriétés optiques des végétaux (Joshi et al., 2016). Ils réfléchissent dans le vert et absorbent dans les longueurs d'ondes correspondant au bleu et au rouge (Figure 9). De 700 à 1 300 nm, les végétaux émettent fortement dans le spectre du proche infrarouge. Dans

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le moyen infrarouge, on observe trois pics d'absorption de l'eau qui renseignent sur le stress hydrique.

Figure 9: Courbe de réflectance d'une feuille dans le visible et l'infrarouge 2.7.2. Imagerie multi-spectrale pour l'estimation de biomasse

L'imagerie multi-spectrale est sans doute l'offre la plus développée en ce qui concerne l'emprise des images, la capacité de revisite ou encore le rapport coût-efficacité (Kumar et al., 2015). Les nombreux capteurs offrent pléthore de possibilités, tant en termes de résolution spatiale que temporelle mais aussi en termes de longueurs d'ondes couvertes. Depuis les années 2000, l'ESA (Agence Spatiale Européenne) et le CNES (Centre National d'Études Spatiales) ont à eux seul lancé dix satellites avec capteur optique pour le suivi de la surface terrestre. Nous trouvons les SPOT5, 6 et 7, Pléiades 1 et 2 et Venus gérés par le CNES ; Sentinel2A, B et 3 et Proba-V gérés par l'ESA. Les images issues de ces satellites peuvent être gratuites ou payantes suivant les capteurs. La résolution offerte peut aller de 100 à 0,5 m et la capacité de revisite peut-être journalière à tri-mensuelle.

En combinant les différentes bandes spectrales qui réagissent différemment suivant l'état de la plante, il est possible de calculer des indices de végétation (IV) permettant d'analyser l'état d'un couvert. Ce sont en général le rouge et l'infrarouge qui sont utilisés dans ces indices. Une plante réfléchie très peu du rayonnement solaire dans les longueurs d'ondes correspondant au rouge. Cette bande sert en quelque sorte d'étalon dans le calcul d'indices. A l'inverse l'activité chlorophyllienne d'une plante aura pour conséquence une forte réflectance dans le proche infrarouge. Sa présence dans un indice de végétation renseignera donc sur l'état de production chlorophyllienne de la plante. Nous pourrons ainsi avoir des renseignements sur l'état de santé

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de la plante, mais nous pourrons également disposer d'une information quantitative très utile relative à la biomasse.

Les premiers indices utilisés, étaient simples, sous forme de différences ou de ratios entre les bandes spectrales (RVI, DVI). Le NDVI (Indice de végétation par différence normalisée) (Rousse et al., 1974 ; Tucker, 1979) est à ce titre l'indice le plus largement utilisé pour l'étude de cultures (Collet, 2001 ; Pettorelli et al., 2005). Il représente un bon indicateur de la productivité primaire de la végétation terrestre.

Plus récemment, Gao (1996) combine le NDVI et la DVI afin d'obtenir le RDVI (Indice de végétation de différence renormalisée) qui peut réagir en présence d'un faible ou d'un fort couvert végétal, héritant ainsi des avantages respectifs du DVI et du NDVI. D'autres indices (SAVI, TSAVI, OSAVI, MSAVI) font partie d'une famille d'indices permettant de limiter l'impact de la réflectance du sol. Ils peuvent être utiles pour des cultures présentent sur des sols très réfléchissants comme du sable mais aussi en début de repousse lorsque la végétation est peu couvrante.

Enfin le NDWI (Différence normalisée de l'indice de l'eau) (Gao, 1996) réagit à la concentration en eau du couvert étudié.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille