ABSTRACT
Pasture management in Sahelian countries is highly prone to
climate change and most of there countries are already hit by drought episodes
since the early 1970s. Moreover, the pastoral resources available in the study
area are based on fodder reserves, crop residues and water points. They are
subject to strong exploitation pressure (overgrazing, desertification, silting
up of water points and bush fires) with the corollary of environmental
degradation. The objective of this study is to provide an estimate of the
consumable biomass and the carrying capacity of the grazing land in the
district of Diabaly (Mali) using a non-destructive method. The data used are
essentially composed of satellite images (MSI of Sentinel-2B of October 2019,
MNT image of ALOS PALSAR of 2007), the geo-referenced digital database of the
IMG 2009 of Mali and general data on pasture (number of herders, number of
pasture lands their geolocations). The methodology used, in addition to the
digital processing of satellite images, is based on vegetation cover mapping, a
biomass inventory to estimate the carrying capacity of the pasture. The results
obtained confirm a low grazing carrying capacity of 0.94 TLU/ha/year and an
average usable dry The periods of grazing and generally internal movements are
sources of conflict between farmers and breeders. Thus, the low carrying
capacity, the extension of crops to the detriment of pastures and the increase
in livestock numbers will accentuate the degradation of the already fragile
ecosystems of the study area, which will have a negative impact on the
zootechnical performance of the pasture and the economy of the district of
Diabaly.
Keywords: cartography, biomass, carrying capacity, pasture,
satellite images, district of Diabaly, Mali.
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INTRODUCTION
Durant les trente dernières années du
20e siècle (1970 à 2000), les espaces sahéliens
ont connu un déficit annuel presque constant des précipitations
(Mulumba et al., 2008). Cette période sèche a
engendré une modification profonde du milieu que certains auteurs ont
qualifié de « désertification » (Loireau et al.,
2007). Dans ce contexte de déficit prolongé des
précipitations, la couverture végétale a subi une
dégradation importante qui a atteint sa composition floristique et son
extension spatiale. Sa régression a laissé place aux processus
éoliens qui ont favorisé le développement de la surface
sableuse dénudée (Godard, 1991). L'érosion éolienne
et la régression des ressources (fourragères et eau) ont
entraîné une réduction des cheptels, un appauvrissement des
populations pastorales, des modifications de leurs trajectoires de migration,
une émigration vers les villes (Adeline et al., 2011).
L'élevage joue un rôle primordial dans
l'économie des Etats sahéliens et subit depuis trente
années les conséquences d'une sécheresse
caractérisée par l'extrême variabilité de la
pluviométrie : ces variations s'expriment non seulement en terme de
quantités d'abats pluviométriques au cours de la saison des
pluies mais aussi en terme de distribution spatiale et temporelle (Mulumba
et al., 2008). La répartition et la productivité des
pâturages naturels dépendent en effet autant de la distribution
temporelle des pluies que de leur abondance. Les pâturages
sahéliens sont constitués par une steppe arbustive, le tapis
herbacé étant composé en majeure partie par des
graminées annuelles.
L'élevage bovin est une ressource importante pour le
Mali, avec 9 721 327 de têtes dont 1 096 567 dans la région de
Ségou située au coeur de la zone rizicole (DNPIA, 2010). Mulumba
et al., (2008) estiment que le Mali est le premier pays exportateur de
la sous-région ouest-africaine, avec 30 % des flux d'exportations de
bovins au sein du circuit commercial entre les pays du « bassin central
» (Mali, Burkina Faso, Niger, Côte d'Ivoire, Ghana et Togo).
Selon le Recensement Général de l'Agriculture
(RGA) en 2004-2005 (CPS, 2007), 85 % des exploitations agricoles
possèdent du bétail (bovins, petits ruminants ou camelins),
même si les tailles et les types de cheptel sont très
contrastés (Samaké et al., 2007). Il participe pour 80 %
au revenu des populations rurales vivant dans les systèmes pastoraux et
pour 18 % dans les systèmes agropastoraux (Alary et Dieye, 2006). Cette
activité joue ainsi un rôle essentiel dans la lutte contre la
pauvreté en zone rurale (Boutonnet et al., 2000) et contribue
à réduire la malnutrition (Primature, 2003).
La raréfaction de l'espace où faire paître
les animaux et la dégradation des dernières aires de
pâturages diminuent largement la quantité et la qualité des
fourrages encore disponibles (FAO,
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2012). De nos jours, cette situation est exacerbée par
les effets néfastes des changements climatiques, la croissance
démographique et l'expansion des cultures dans la zone contribuant ainsi
non seulement à la diminution des aires de pâture, mais aussi
à la baisse de leur productivité et aux difficultés
d'accès aux points d'eau pour l'abreuvement du bétail (Grouzis,
1988).
Par ailleurs, les ressources pastorales disponibles dans le
secteur d'étude reposent sur les réserves fourragères, les
résidus de cultures et les points d'eau. Elles sont soumises à
une forte pression d'exploitation (surpâturages, désertification,
l'ensablement des points d'eau et les feux de brousse) ayant comme corollaire
la dégradation de l'environnement.
C'est dans ce contexte que s'inscrit notre étude
portant sur « Cartographie et estimation de la capacité de charge
du pâturage à partir des images satellitaires : cas de la commune
rurale de Diabaly dans la région de Ségou au Mali ». Elle a
pour objectif principal de déterminer la disponibilité
spatiotemporelle de la biomasse pour l'élevage, afin de faire des
propositions adéquates pour une meilleure organisions de ce secteur.
Plus spécifiquement il s'agira de :
- cartographier l'occupation du sol à partir des images
sentinel-2B,
- déterminer la capacité de charge du
pâturage à la fin saison pluviale.
Ce travail débute par une première partie
consacrée aux généralités, suivie de la
deuxième partie qui décrit le matériel utilisé et
les méthodes employées. Enfin, une troisième partie
présente les résultats obtenus qui seront discutés.
Une conclusion assortie de perspectives avant la liste
exhaustive de la littérature citée et d'annexe achève la
rédaction de ce document.
PREMIÈRE PARTIE :
GÉNÉRALITÉS
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CHAPITRE 1 : PRÉSENTATION DE LA ZONE
D'ÉTUDE 1.1. Cadre géographique
La présente recherche est menée dans la commune
rurale de Diabaly située au centre du cercle de Niono (région de
Ségou). La commune rurale de Diabaly est située à 60 km de
la ville de Niono (chef-lieu du cercle) et constituée de 32 villages sur
une superficie de 1 538 km2 (Florence, 2004). Elle est
limitée par les longitudes 14°30'6»et 14°56'6»Ouest
et les latitudes 5°60'49» et 5°29'49» Nord (Figure 1). Elle
est limitée : au Nord par les communes rurales de Dogofry et Nampalari,
au Sud par les communes rurales de Sirifila-Boundy, et de Toridaga-Ko, à
l'Est par la commune rurale de Kareri (région de Mopti), à
l'Ouest par la commune rurale de Sokolo.
Figure 1: Localisation de la commune de
Diabaly dans la région de Ségou.
1.2. Relief
Le relief de la commune est plat dans l'ensemble, variant
entre 279 et 321 m d'altitude (Figure 2). Les ressources en eau de surface sont
constituées principalement par les retenues et le canal du Sahel qui
desservent une large surface rizicole tout autour de la commune grâce
à l'irrigation.
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Figure 2: Model Numérique de Terrain
issu des données MNA (ALOS PALSAR).
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