RESUME
Introduction : Une proportion importante des
prélèvements de troponine aux urgences n'est pas justifiée
scientifiquement. Cette étude d'évaluation des pratiques
professionnelles a pour but, par l'information des bonnes pratiques de
prescription de la troponine, de diminuer les prescription non
justifiées par les bonnes pratiques et d'évaluer son impact
médico-financier.
Matériel et méthode : Nous avons
recueilli les prélèvements de troponine de manière
rétrospective entre le 28 juillet 2015 et le 3 aout 2015 puis de
manière prospective entre le 9 aout 2015 et le 15 aout 2015
réalisés chez les patients admis aux urgences, ainsi que la
présence de signes cliniques, paracliniques et biologiques en lien avec
ce prélèvement
Résultats : Dans l'étude
rétrospective, 47 patients sur 110 inclus (42,7%) présentaient un
prélèvement injustifié de troponine, il diminue de
manière significative dans l'étude prospective à 19
patients sur 100 inclus (19%) (p=0,0002).
L'élévation de troponine lors d'un
prélèvement injustifié n'a été responsable
d'aucun avis cardiologique, d'aucune hospitalisation, d'aucun SCA et d'aucun
décès.
Les élévations de la troponine sont
expliquée majoritairement par la présence d'une insuffisance
rénale, aucune étiologie n'est retrouvée chez 1,4 % des
patients.
L'absence de critères de bonnes pratiques de prescription
de la troponine est significativement associée avec l'absence
d'intérêt diagnostique pour le médecin responsable de la
prise en charge du patient. (p=0,017)
L'impact financier annuel est estimé à
21000€.
Conclusion : Une information des bonnes
pratiques de prescription de troponine permet de réduire
significativement les prélèvement non justifiés et sans
intérêt médical avec un réel impact
économique.
|