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Msc Marketing, Management et communication
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Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du
diplôme de Master of Science option Marketing, Management et
communication
Impact du co-branding sur la perception des
marques par les consommateurs marocains et sub-sahariens : Cas CIH Bank
et Burger King
Présenté par : Mlle N'DRY
Max Arielle Codissou
Encadré par : Dr Delphine
Godefroit-Winkel
Année universitaire : 2021 - 2022 Date de
soumission : 22/11/2022
SOMMAIRE
Remerciements 1
Résumé . 2
Liste des graphiques 3
Liste des tableaux 4
Liste des figures 5
Introduction générale . ..6
Partie I : Cadre théorique 7
Chapitre 1 : Le co-branding 8
Chapitre 2 : La perception 19
Partie II : Cadre empirique 25
Chapitre 1 : Cadre environnemental 26
I - Présentation 26
II - Réflexion stratégique
27
Chapitre 2 : Méthodologie et mise en oeuvre
30
Chapitre 3 : Interprétation et recommandations
37
I- Interprétation des données
37
II- Recommandations 37
Conclusion générale 39
Bibliographie 40
Webographie 41
Annexes 42
Table des matières 52
1
Remerciements
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont
aidé de près ou de loin dans la réalisation de ce travail,
M. Badr Lemkhente, directeur de la stratégie et incubation de la CIH
Bank, Regina Yapi et Marc Kouadio.
Mes vifs remerciements vont également aux membres de
l'équipe pédagogique de Toulouse Business School,
particulièrement à mon encadrante Mme Delphine Godefroit-Winkel
et la responsable pédagogique Mme Lamia Benbrahim.
Résumé
Les alliances entre marques sont des pratiques de plus en plus
courantes lorsque nous parlons du Marketing. Ces alliances tel le co-branding
se montrent énormément efficaces et présentent de nombreux
avantages pour les deux enseignes misent en relation. Nous nous
intéresserons au co-branding et à l'impact qu'il peut avoir sur
la perception des consommateurs. Négatif dans certains cas mais
majoritairement positif, l'impact du co-branding sur la perception des marques
par les consommateurs est remarquable et peut varier en fonction de
différents critères d'un consommateur à un autre.
Dans une partie purement théorique, nous commencerons
par détailler le co-branding, ensuite la perception et la perception
dans un cas de co-branding. Dans une seconde partie, nous étudierons un
cas réel de co-branding qui est celui de CIH Bank et Burger King. Pour
terminer, nous donnerons des recommandations à appliquer.
2
Mots clés : co-branding, alliance de marque,
co-marquage, perception, image de marque.
3
Liste des graphiques
Graphique 1 : Votre genre 43
Graphique 2 : Votre origine 44
Graphique 3 : Avez-vous une carte bancaire 44
Graphique 4 : Votre situation professionnelle 44
Graphique 5 : Votre tranche d'âge 45
Graphique 6 : Etes-vous client de la banque CIH Bank ? 45
Graphique 7 : Quelle perception avez-vous de CIH Bank ? 45
Graphique 8 : Consommez-vous les produits Burger King ? 46
Graphique 9 : A quelle fréquence les consommez-vous ?
46
Graphique 10 : Quelle perception avez-vous de Burger King ?
46
Graphique 11 : Comment trouvez-vous les prix de Burger King ?
46
Graphique 12 : Avez-vous eu connaissance de cette offre de CIH
Bank et Burger King ? 47
Graphique 13 : Trouvez-vous que Burger King et CIH Bank sont
fait pour être associés ? 47
Graphique 14 : Trouvez-vous que Burger King et CIH Bank
proposent la même qualité de
service pour faire une offre commune ? 47
Graphique 15 : En termes de compétence, rangeriez-vous
CIH Bank et Burger King dans la
même catégorie ? 47
Graphique 16 : Avez-vous acheté un menu Burger King
avec votre carte CIH Bank afin de
bénéficier des 20% de réduction ? 48
Graphique 17 : Pensez-vous utiliser votre carte bancaire plus
souvent afin de profiter au
maximum de ce genre de promotions ? 48
Graphique 18 : Connaissez-vous un autre partenariat offrant
des réductions entre CIH et une
autre marque ? 48
Graphique 19 : Lequel si oui ? 49
Graphique 20 : Trouvez-vous que votre fréquence d'achat
par carte bancaire a augmenté suite
à ces offres promotionnelles ? 49
Graphique 21 : Comment avez-vous connu l'offre de
réduction de 20% sur tout achat de menus
Burger King avec une carte CIH ? 50
Graphique 22 : Pourquoi avez-vous adhéré
à l'offre 7 50
Graphique 23 : Pourquoi n'avez-vous pas adhéré
à l'offre 7 51
Graphique 24 : Songeriez-vous à devenir client de la
banque CIH pour avoir accès aux
avantages commerciaux qu'offrent leurs cartes 7 51
4
Liste des tableaux
Tableau 1 : Rétrospective des travaux sur le co-branding
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9
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Tableau 2 : Les stratégies d'alliance de marques
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11
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Tableau3 : Sources des avantages et risques du co-branding
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42
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Tableau 4 : Sources des objectifs du co-branding
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....43
|
5
Liste des figures
Figure 1 : Du stimuli à la perception 21
Figure 2 : Historique CIH Bank 27
6
Introduction générale
Dans un environnement de plus en plus concurrentiel où
les actions commerciales deviennent de moins en moins efficaces parce que les
consommateurs commencent à prendre conscience des actions marketing
qu'il y a derrière, de nouvelles méthodes émergent afin de
toucher de nouvelles cibles et de fidéliser les clients actuels. Cet
environnement stimule et favorise le développement de technique tout
aussi sophistiquée les unes des autres. C'est dans ce contexte que le
co-branding fit son apparition et gagna du terrain. Stratégie marketing
autour de laquelle il subsiste énormément de zones d'ombre bien
qu'elle soit apparue à proprement dit depuis deux décennies, le
co-branding connu également sous les appellations co-marquage ou
alliance de marque est l'une des nouvelles méthodes qui permettent aux
entreprises d'accroître leur compétitivité et ainsi donc de
faire perdurer leurs activités.
Nouvelle stratégie parmi tant d'autres, mais peu connu
dans tous ses états, il devient essentiel de l'explorer en profondeur
pour comprendre dans quelle mesure est-ce qu'elle peut être
utilisée de façon optimale pour le bien d'une activité
économique vu sous l'angle des offreurs et celui des demandeurs. C'est
dans cette optique que nous avons choisi de porter notre étude sur le
co-branding afin de répondre à la problématique
spécifique qui porte sur la perception du co-branding par le
consommateur. Pour ce faire, nous allons d'abord chercher à savoir
quelles sont les conditions du succès du co-branding et comment cette
stratégie peut influencer la perception des consommateurs. Rappelons-le,
selon le Larousse, la perception est un « événement cognitif
dans lequel un stimulus ou un objet, présent dans l'environnement
immédiat d'un individu, lui est représenté dans son
activité psychologique interne, en principe de façon consciente
».
L'intérêt de cette étude est de confronter
nos connaissances à un cas réel sur le marché marocain, de
participer à la centralisation de certaines données concernant le
co-branding, mais surtout d'approfondir nos connaissances sur un thème
assez passionnant et d'apporter des ébauches de solution
vis-à-vis des difficultés que nous rencontrerons.
Dans les lignes à suivre, nous allons débuter
avec la partie théorique qui nous fournira des connaissances livresques
sur le co-branding et la perception. Ensuite, la partie pratique dans laquelle
nous allons collationner les données obtenues à un cas
réel pour finalement terminer avec une troisième partie où
nous donnerons des recommandations.
7
Partie I : Cadre théorique
8
Chapitre 1 : Le co-branding
Dans les lignes à suivre, il sera question de
décortiquer le terme co-branding, de sa définition à ses
risques en passant par ses différentes facettes ainsi que le terme
perception en apportant plus de détails. Cette étape nous
permettra d'avoir une compréhension plus nette de notre sujet et ainsi
d'amoindrir l'effort de compréhension afin de faciliter la
réalisation de la seconde partie.
1- Clarification des concepts 1.1- La marque
Avant d'aborder le terme du co-branding qui est l'alliance de
marque, il est important de définir ce qu'est une marque et de la
situer.
1.1.1- Définition :
Il existe une multitude de définitions pour le concept
de marque, mais nous ne retiendrons que deux d'entre elles.
o Dans l'ouvrage Marketing management, 13eme
édition, Pearson, Paris, 2009, Philip Kotler définit la
marque comme « un nom, un terme, un signe, un symbole, un dessin ou toute
combinaison de ces éléments servant à identifier les biens
ou services d'un vendeur ou d'un groupe de vendeurs et à les
différencier des concurrents ».
o Selon George Lewi « une marque est un repère
mental sur un marché qui s'appuie sur des valeurs tangibles et des
valeurs intangibles »
En somme, nous pouvons dire que la marque est un ensemble de
signes et symboles associés à des valeurs qui permet de
reconnaitre une entreprise et de la différencier parmi ses
concurrents.
1.1.2- Quelques fonctions de la marque
Ces fonctions ont été extraites de l'oeuvre
Marketing stratégique et opérationnel ,7éme
édition, Dunod, Paris, 2008, écrite par Jean-Jacques Lambin
et Chantal de Moerloose.
Fonction de repérage : Elle permet aux
consommateurs de reconnaitre un produit ou un service parmi tant d'autres.
9
Fonction de praticité : Elle permet de
faciliter la mémorisation du processus d'achat et éviter d'avoir
à le reprendre à chaque fois qu'on doit effectuer un achat.
Fonction de personnalisation : La marque
valorise le consommateur, elle lui permet de se situer dans une
catégorie sociale ou non en fonction de l'image qu'elle renvoie.
Fonction de sécurité : Elle apporte une certaine
garantie, une sécurité aux consommateurs quant à ce qu'ils
consomment et une figure vers laquelle se tourner en cas de soucis.
1.2- Origines du co-branding
Apparut dans le début des années 90, le
co-branding fait référence à un partenariat marketing
entre deux ou plusieurs marques différentes de biens et services. Le
terme assez connu dans le domaine du marketing reste tout de même
relativement très peu étudié et mal compris. Elle prend
source dans le besoin des marques de profiter des compétences ou de
l'image d'une autre marque dans le but d'atteindre un objectif. Dans un
environnement de plus en plus concurrentiel, le co-branding s'inscrit
désormais dans les stratégies marketing les plus en vogue.
Bon nombre des recherches disponibles évaluent le
comportement des consommateurs face aux produits co-marqué ou l'impact
de l'alliance sur l'évaluation du produit co-marqué.
Tableau 1 - Rétrospective des travaux sur le
co-branding
Source : Bekim SEBECEVAC, « L'influence du co-branding
sur le capital-marque », 2004
10
Rao et Ruekert, 1994 : Leurs
travaux avaient pour objectif d'étudier si le co-branding peut
influencer la qualité perçue d'un produit lorsque la marque
d'accueil n'en est pas capable. Il ressort de ceux-ci que l'alliance de marque
est un gage de qualité plus efficace qu'une « non-alliance
».
Park et Jun, 1996 : Les deux chercheurs ont
porté leurs travaux sur l'effet de l'usage d'une association de deux
marques existantes comme nom de marque pour un nouveau produit. Il est ressorti
de ces travaux que les réponses des consommateurs étaient plus
positives lors de l'utilisation de l'alliance que lors de l'utilisation de
l'extension traditionnelle. Ils ont également fait valoir que pour
maximiser les résultats, il faut que les deux marques soient en parfaite
adéquation.
Simonin et Ruth, 1998 :
Simonin et Ruth se sont basés sur les équations
structurelles pour mener à bien leurs études. Ayant pris le cas
Motorola - Ford, ils sont arrivés à la conclusion que l'attitude
pré-alliance d'une marque influence l'attitude post-alliance de l'autre
marque. Selon eux, « il existe un effet de transfert appelé le
« spillover effects » (effet de débordement), et il est
modéré par la familiarité de chaque marque avant
l'alliance. Ils trouvent aussi que cet effet dépend du « fit »
des produits ou de la compatibilité et du « fit » des marques
ou de la congruence d'images. » (Bekim SEBECEVAC, 2004)
Samu, Krishnan et Smith, 1999
: Ils ont abordé la problématique de la
coopération entre deux marques dans le domaine de la publicité.
Pour eux, l'efficacité d'une alliance publicitaire entre deux marques
dépend de l'interférence entre divers facteurs (3) à
savoir le degré de complémentarité entre les produits
associés, le type de stratégie et le type de traitement de
publicitaire.
Washburn et Till, 2000 : Ils
décident d'explorer l'effet du co-branding sur le capital-marque des
deux marques misent en relation. Les chercheurs établissent une
différence entre le capital-marque fort et le capital-marque faible, et
montrent que les marques à faible capital-marque profitent mieux du
co-branding quand elles sont associées à une marque à fort
capital-marque.
Michel et Cegarra, 2002 : Les deux auteurs
mettent en lumière le fait que l'évaluation d'un produit
co-marqué diffère selon le type de co-marquage : fonctionnel ou
symbolique. Les
11
résultats de leurs études montrent que les
consommateurs prennent principalement en
compte la cohérence perceptuelle entre les marques pour
évaluer un produit co-marqué.
Après la rétrospective sur les travaux et les
applications, il devient possible d'établir un tableau
synthétique des différentes stratégies de co-branding en
fonction du stage de développement du produit.
Tableau 2 - Les stratégies d'alliances de
marques Source : Copié de Cegarra et Michel, 2001
1.3- Définitions
1.3.1- Le co-branding selon Park, Jun et Shocker
« Le co-branding se définit comme une alliance
entre deux marques qui s'associent dans le cadre de campagnes publicitaires,
d'actions promotionnelles ou encore pour la conception de produits. »
12
1.3.2- Le co-branding selon Cegarra et Michel
Le co-branding est « une alliance entre deux ou plusieurs
marques fondées sur : une coopération dans la conception du
produit, sur le plan fonctionnel ou symbolique ; la cosignature du produit par
les marques partenaires, sur le produit lui-même ou sur ses
éléments d'identification »
1.3.3- Le co-branding selon Jean-Noël Kapferer
Le co-branding est une « alliance rendue visible pour le
consommateur par la mention concomitante des deux marques. »
1.3.4 - Le co-branding selon Tom Blackett et Bob Boad
«Co-branding is a form of co-operation between two or
more brands with significant customer recognition, in which all the
participants' brand names are retained. It is usually of medium-to long-term
duration and its net value creation potential is too small to justify setting
up a new brand and/or legal joint venture.»
Nous retiendrons de tous ces auteurs que, le co-branding est
une alliance entre deux marques à destination des consommateurs dans le
but d'atteindre des objectifs et qui peut intervenir à différents
niveaux à savoir la conception, la dénomination et la
communication.
1.4- Les types de co-branding 1.4.1- Le co-branding
fonctionnel
Le co-branding fonctionnel fait avant tout
référence aux caractéristiques techniques/physiques d'un
produit. Il a pour objectif d'unir à la marque du fabricant la marque de
l'un de ses principaux composants. Il est également un signal de
qualité et permet d'étendre son territoire.
1.4.2- Le co-branding symbolique
Le co-branding symbolique quant à lui a trait au «
rendu », à l'image du produit. Il concerne tout ce qui est
identité visuelle et design. Il consiste à associer à la
marque du fabricant une seconde marque génératrice d'attributs
symboliques additionnels.
13
1.5- Avantages et risques
Les avantages et risques du co-branding listés
ci-dessous sont le résultat de la synthétisation de lecture
d'articles, de revues et de recherches dans des bibliothèques en ligne.
Les principales sources que nous avons exploitées sont consignés
dans des tableaux en annexe 1 aux pages 42 43.
1.5.1- Avantages
Générer du revenu additionnel
En effet, le co-branding permet d'augmenter son chiffre
d'affaires tout en assurant les services de base. En proposant des services
complémentaires, des offres spéciales, des produits
dérivés ou tout simplement en mettant en commun leur
savoir-faire, les marques partenaires sont en mesure d'engendrer du revenu
supplémentaire.
Réduire les coûts (publicitaires / promotionnels/
d'investissement)
Le co-branding permet aux marques misent en relation de
réduire certains de leurs coûts dans la mesure où en
s'associant, les charges sont divisées entre les deux acteurs. En plus
de cela, l'une profite des actions individuelles menées par l'autre, ce
qui peut alléger voire éviter certains frais.
Extension du territoire de marque
En s'associant avec une autre marque, il devient possible
d'étendre ses actions sous d'autres cieux, i.e. que l'entreprise A peut
profiter du territoire de l'entreprise B (vice versa) et ainsi, toucher de
nouvelles personnes et élargir le champ de ses possibilités. Le
fait de faire du co-branding confère une certaine connaissance du
marché de la marque partenaire ce qui peut lui permettre de
conquérir de nouveaux marchés ou de faciliter son entrée
sur ceux-ci.
Stimuler les ventes
Etant l'un des principaux objectifs du co-branding, la
stimulation des ventes viens du fait que peu importe la nature du co-branding
appliqué, il y aura une action commune faites par deux entités en
rapport avec une offre qu'ils ont en commun, ce qui donnera beaucoup plus de
visibilité et aura nécessairement des retombées si tout
est fait correctement.
14
1.5.2- Risques
Dilution de l'image de marque
« La dilution de l'image de marque se produit lorsqu'une
marque perd de la valeur après que l'entreprise a lancé un
produit qui ne respecte pas sa mission, sa vision ou ses compétences
». Ce risque est existant dans le cadre du co-branding car si l'offre
proposée ne correspond pas aux attentes des consommateurs et aux
standards de ce qui est fait habituellement par l'une ou l'autre des
entreprises, il y a possibilité que le publique considère cela
comme une baisse de la qualité des offres et commence à se
détourner ou à avoir une perception moins bien qu'auparavant.
Cannibalisation des produits des marques partenaires
En effet, la réussite du co-marquage peut avoir pour
effet de réduire les ventes des produits déjà existant
d'une marque tant le nouveau produit/service proposé en partenariat des
deux marques est complet ou très satisfaisant.
Incompatibilité des personnalités de marque
En plus des images des marques misent en relation, la
personnalité de celles-ci peut représenter un risque pour une
stratégie de co-branding réussie. Si les valeurs des entreprises
ne concordent pas et ne correspondent pas à celles que les consommateurs
leurs accordent, il peut avoir des divergences qui peuvent entrainer des
frictions entre les entreprises mais aussi entre les entreprises et les
consommateurs.
Incapacité à atteindre les objectifs
Une stratégie de co-branding mal élaborée
ne portera pas de fruits. En dehors du mauvais calibrage, il existe plusieurs
facteurs qui peuvent faire échouer cette stratégie, on peut citer
entre autres l'incohérence entre les images de marques/les savoir-faire,
le mauvais ciblage, la mauvaise communication ou l'incapacité à
satisfaire les besoins des consommateurs.
15
Nous retiendrons que les avantages et risques du co-branding
sont nombreux mais ceux-ci dépendent essentiellement de la
préparation des deux entreprises (étude de la seconde marque,
étude du marché et choix de la stratégie) et de l'accueil
des consommateurs.
2- Objectifs du co-branding
Les objectifs du co-branding listés ci-dessous sont eux
aussi la résultante de la synthétisation de lecture d'articles,
de revues et de recherches sur internet. Les principales sources que nous avons
exploitées sont dans le tableau 4 en annexe 1 à la page 31.
Avant de présenter les objectifs, il convient de
distinguer les acteurs du co-branding qui sont la marque accueil et la marque
invitée. La marque accueil est la marque qui prend l'initiative de
mettre sur pied une stratégie de co-branding et la marque invitée
est la seconde marque avec laquelle l'alliance sera faite.
2.1 - Pour la marque accueil
Affiner le ciblage marketing et publicitaire
: faire intervenir une autre marque au moment de la communication sur
un produit peut être un moyen très fiable d'affiner sa cible afin
de mieux la cerner et calibrer les prochaines actions marketing et
publicitaires. Modifier ou renforcer le positionnement et l'image
: Une fois que le ciblage est plus orienté, il devient plus
facile d'identifier son positionnement sur le marché et ainsi de le
modifier ou le renforcer si il y a lieu de le faire.
Stimuler les ventes : cet objectif est plus
spécifique à la promotion couplée. En effet, la promotion
sur un produit permet de l'écouler plus facilement sur une
période donnée et l'effet est accentuée lorsque ce cette
promotion est faite avec un autre produit du même rang.
2.2- Pour la marque invitée
Créer un évènement : Le
terme évènement fait référence au fait que les
consommateurs verront deux marques distinctes faire une communication commune
à propos de leurs produits respectifs. Même si ces consommateurs
n'achèteront pas forcément, ils garderont en tête que ces
deux marques ont fait une communication ensemble. Accroitre ses parts
de marché
Stimuler les ventes : (Cf. marque accueil)
16
Générer du chiffre d'affaires additionnel
par produits dérivés : (Cf. avantages)
3- Conditions du succès du co-branding
Pour qu'une action de co-branding réussisse, elle doit
être fondée sur la création de valeur partagée qui
peut reposer sur divers facteurs (Blackett et Russel, 1999). Ces
conditions du succès du co-branding trouvent leur source dans les
articles de Jean-Jack Cegarra et Géraldine Michel, « Co-branding :
Les conditions de succès du produit co-marqué, 2002 »,
« Alliances de marques : quel profit pour les marques partenaires ? 2003
», ainsi que des résultats d'analyse des cas de co-branding et de
recherches sur internet.
3.1- La cohérence perceptuelle
Aussi appelée le fit, la cohérence
perpétuelle entre deux marques est le fait que les consommateurs
perçoivent l'association des marques mises en jeu comme logique
(Tauber, 1981). Dans un cas de co-branding, le fit s'appréciera
par rapport à l'image des deux marques, à la qualité de
leurs services, à leurs compétences et au choix de la marque
partenaire (fit physique et fit conceptuel/image).
3.2- La typicalité
La typicalité mesure la représentativité
d'un objet dans une catégorie cognitive (Rosch, 1975).
C'est la capacité d'un produit, d'un service ou d'une
marque à représenter une catégorie. Dans le cas d'un
co-branding, il faut que les produits/services associés renvoient
intuitivement à leur catégorie.
3.3- La communication
Pour qu'une stratégie de co-branding soit
réussie, il faut que la campagne de communication faite autour de cette
association soit efficace. Elle doit être très ciblée et
communiquer sur les avantages de l'offre. La diffusion sur les canaux
privilégiés de la cible doit être maximisée et faite
avec un ton et un langage adapté aux destinataires.
17
3.4- La valeur ajoutée
Comme il est possible de le remarquer avec le cas Ray ban et
Roland Garros, il faut que le produit proposé apporte une valeur
ajoutée aux consommateurs. Cette alliance a été un
échec car les clients de Ray Ban considéraient que la marque
qu'ils consommaient étaient déjà prestigieuse et qu'elle
n'avait pas besoin de s'associer à Rolland Garros pour avoir un plus.
Cette condition ramène également d'une certaine manière
à la cohérence perceptuelle.
A la suite des éléments cités ci-dessus,
nous comprenons qu'une stratégie de co-branding réussie est
fonction de l'addition de plusieurs variables qui doivent faire l'objet
d'études approfondies afin d'établir la bonne marche à
suivre. L'exemple qui suit est l'application même de ce que nous venons
de présenter.
4- Exemples d'échec de co-branding
4.1- Série limitée Roland Garros des lunettes Ray
Ban
Vers la fin des années 1980, la marque Ray Ban a
produit une série de lunettes de soleil vintage en partenariat avec
Roland Garros, les Ray Ban Wayfarer. Malheureusement, cette alliance n'a pas
fait le plaisir des adeptes de Ray Ban car ceux-ci ne jugeaient pas que Roland
Garros n'avoisinait pas la prestance de la marque qu'ils consommaient. La
marque de lunette ayant déjà un certain prestige, une
notoriété et un sens de modernité dans ces
années-là, très peu de clients ont souhaité acheter
des Wayfarer les considérants comme dévalorisantes pour leur
noblesse.
Au regard des informations apportées tout au long de ce
chapitre, nous disposons d'éléments suffisants pour comprendre et
mieux appréhender les concepts de marque et de co-branding. Cette
clarification nous permet d'avoir un regard éclairé et de
reconnaître les différentes parties abordées dans un cas
réel. Toutefois, ne serait-il pas intéressant de se demander
quelle peut être la portée d'une stratégie de co-branding
réalisée entre deux acteurs d'un même marché
convoitant la même clientèle et proposant des services similaires
? Cette question prend source dans le fait que le co-branding se fait
généralement entre des enseignes qui proposent des
services/produits complémentaires ou tout simplement qui mettent une
offre commune à disposition des consommateurs. L'objectif est
d'acquérir de nouveaux clients, mais si deux marques qui convoitent le
même public se mettent ensemble pour faire une offre commune,
18
elles vont pouvoir profiter de l'expertise de leurs
concurrents, contrer la concurrence pendant un moment ou de façon
définitive et aussi avoir des informations du marché vu sous un
autre angle. En plus de cela, il n'y aura plus besoin de passer par les
étapes où il faut bien identifier la cible pour savoir comment
s'adresser à elle et par quel moyen. Dans un tel cas, il y aura
déjà une base établie et il ne restera plus qu'à
faire des finitions.
19
Chapitre 2 : La perception
Dans les lignes à suivre, nous aborderons la
perception, la perception de marque et la perception de marque dans un cas de
co-branding. Faire la différence entre ces 3 termes et comprendre leurs
spécificités nous sera utile pour la suite.
1- Définitions
1.1- La perception
1.1.1- Selon Claude Bonnet
« La perception est la capacité qui permet
à un organisme de guider ses actions et de connaître son
environnement sur la base des informations fournies par ses sens ». En
plus de cette définition, l'auteur renchérit plus tard dans son
article basé sur le livre de Jean-François
Dortier, Le cerveau et la pensée en disant que «
la perception n'est donc pas seulement contemplation et conceptualisation du
monde, elle est plus essentiellement une activité à la fois
biologique et mentale qui guide et contrôle nos actions ».
1.1.2- Selon Michel Hearn
« La perception exprime la représentation que se
fait tout décideur de l'environnement national, régional ou
global. Cette représentation illustre le passé, le présent
et le futur (les utopies). Elle comprend l'axiome qui a une valeur
intemporelle. »
Somme toute, la perception est la représentation
cognitive faite par individu à la suite de la réception de
stimuli. Elle est la conceptualisation de l'environnement qui guide les
actions.
1.2- La perception de marque (Image perçue)
1.2.1- Image
« L'image est l'ensemble des perceptions des publics
autour de quatre axes : la réputation, les valeurs, la
personnalité et l'identité d'entreprise » (Shirley
Harrison, 1995).
20
L'image est la perception de l'identité dans le mental
du consommateur. C'est « l'ensemble des représentations mentales,
cognitives et affectives, qu'une personne ou un groupe de personnes se fait
d'une marque ou d'une entreprise » (Lambin et Moerloose,2008).
1.2.2- Image perçue
L'image perçue est la manière dont les
consommateurs voient et perçoivent une marque indépendamment de
l'influence de celle-ci.
La perception de marque serait donc la manière dont une
marque est vue par les consommateurs.
2- Etapes de la perception
2.1- Etape sensorielle
Elle fait appel aux sens, de façon conventionnelle il
est question des 5 sens. L'étape sensorielle commence par la perception
au travers des sens, ces récepteurs spécialisés qui vont
ensuite transmettre les informations au cerveau ce qui permettra une analyse ou
une compréhension de l'environnement externe.
Cette étape ne fait pas appel à l'attention et
à l'intention, elle est juste une réaction « automatique
» due à la réception de stimuli.
2.2- Etape perceptive
Cette étape est la configuration visuelle des stimuli
que le cerveau a reçus afin de permettre à l'individu d'analyser
l'information. Autrement dit, l'étape perceptive est le regroupement, le
traitement des données et la mise en forme synthétique dans le
but de les structurer de façon générale pour faciliter ou
amenuiser le processus de compréhension.
2.3- Etape cognitive
Elle consiste en l'interprétation des données.
Faisant suite à l'étape perceptive, l'étape cognitive a
pour objectif de donner un sens à l'information reçue. « Il
s'agit d'identifier les objets ou les événements en
interprétant les informations sensorielles extraites et
structurées aux deux niveaux précédents. Des connaissances
antérieures sont alors nécessaires pour réaliser cette
identification ou pour réagir automatiquement à ces informations
» (Claude Bonnet, 2014).
21
Cette étape est fonction du bagage intellectuel et
culturel. La réception des mêmes stimuli ne donnera pas
forcément le même résultat chez tous les individus. Par
exemple, des personnes différentes venant de pays différents avec
des cultures propres à elles ne donneront pas la même
signification au signe de la main représentant populairement le signe
« OK ». Certains s'accorderont pour le signe « ok »,
d'autres pour le nombre « 0 » et ainsi de suite.
Stimuli
Etape sensorielle
Etape cognitive
Etape perceptive
Perception
Figure 1 : Du stimuli à la perception
Source : Figure réalisée par suite de notre
compréhension du processus de perception
3- Perception de marques dans un cas de co-branding
Les formes de co-branding impliquent dans certains cas une
collaboration sur le plan de la conception des produits. Les marques peuvent
également associer uniquement leurs ressources pour développer
une campagne publicitaire ou promotionnelle. L'analyse de la perception des
variantes de co-branding permettra d'avoir une vision sommaire de l'impact de
l'un ou l'autre sur le ressenti des consommateurs vis-à-vis des produits
mis en cause.
Les observations inscrites ci-dessous sont fondées sur
des études faites par Geraldine Michel et Jean-Jack Cegarra dans le but
de déterminer quelles sont les conditions de succès des produits
co-marqués ainsi que les recherches de Bekim Sebecevac pour
déterminer l'influence du co-branding sur le capital-marque.
Peu importe la nature du co-branding, les marques sont mieux
perçues lorsqu'il y a une cohérence des savoir-faire des marques
partenaires, une typicalité de la marque
22
invitée, mais, toutefois l'efficacité de la
publicité est modérée par la dominance relative de la base
affective-cognitive (Fabrigar et Pety, 1999).
« Le co-marquage apporte une valeur ajoutée pour
le consommateur qui l'évalue de façon positive par rapport
à une signature individuelle de la marque (invitée ou accueil)
» (Michel, Cegarra,2002)
« La cohérence image entre les marques partenaires
et la relation entre la marque-accueil et le produit co-marqué
interviennent positivement dans l'évaluation du produit. »
(Michel, Cegarra,2002)
4- Les facteurs influençant la perception dans des
cas de co-branding
Les éléments cités ci-dessous proviennent
de l'article de Bekim SEBECEVAC intitulé « L'influence du
co-branding sur le capital-marque » publié en 2004.
4.1 Les facteurs marques
Les caractéristiques des marques concernées sont
capables d'influencer les consommateurs vis-à-vis de l'alliance. La base
affective des consommateurs par rapport aux marques misent en cause sont
déterminantes.
Une marque qui n'est pas bien vue des consommateurs, qui
s'embarque dans un processus de co-branding avec une autre marque peut
entraîner des répercussions négatives sur cette
stratégie marketing sur le court terme et voir entacher l'image de la
seconde marque sur le long terme.
« Pour une alliance réussie, il est important que
les deux marques aient une similarité perceptuelle ».
4.2 Les facteurs individuels
« Les caractéristiques de l'individu influencent
le jugement des objets et donc leur évaluation et leurs
préférences. De la même façon, les
caractéristiques des consommateurs influencent l'évaluation d'une
nouvelle alliance de marques » (Bekim Sebecevac, 2004).
- L'implication : L'implication des
consommateurs dans une catégorie de produits détermine la
pertinence du produit pour ceux-ci. Plus le consommateur se sent concerner par
un produit ou une catégorie de produit, plus il sera apte à
chercher des informations concernant la seconde marque mise en cause et
à prendre part à l'alliance ou à s'abstenir.
23
La réceptivité de l'alliance peut alors
être fonction du degré d'implication du consommateur.
- La familiarité : La
familiarité est fonction d'une relation existante sur le court ou le
long terme avec une marque ou avec les produits d'une marque de façon
directe ou indirecte. Dans certains cas, cette familiarité favorise
l'acceptation de la seconde marque auprès des consommateurs de la
première marque. Mais, dans d'autres cas cette familiarité se
révèle être un obstacle.
« Les recherches sur le co-branding ont montré
qu'il est plus difficile d'attacher une nouvelle association sur la marque
familière. Les marques qui sont les plus familières aux
consommateurs, ont des associations plus développées dans leur
mémoire. Dans une alliance, les attitudes envers la marque peu
familière sont plus significativement influencées qu'envers la
marque très familière » (Simonin et Ruth, page 39,
1998)
4.3 Les facteurs messages
« L'intérêt majeur de la publicité
est d'influencer la formation ou le changement d'attitude envers la marque
». Cette influence est obtenue par le biais d'une communication
ciblée avec des termes spécifiques liés à la marque
ou au produit. Lorsque cette communication est bien élaborée et
bien diffusée, elle est capable de toucher l'affect des consommateurs et
de réveiller la relation affective avec la marque ou au cas
échéant d'en créer une.
À ce stade, nous savons ce qu'est la perception de
marque, comment elle intervient dans un cas de co-branding et quels sont les
facteurs pouvant l'influencer de manière positive ou négative. En
revanche, nous n'avons pas ou n'avons que des brides d'informations qui
pourraient nous éclairer sur la perception dans un cas de co-branding
atypique tel celui d'une banque et d'un fast-food. Étant deux
institutions diamétralement opposées qui ne correspondent pas
à la majorité des cas d'alliances de marques déjà
observées, il est important de se demander si ce que nous appellerons
les alliances atypiques doivent obéir aux mêmes règles et
suivre le même schéma que les autres alliances.
24
Conclusion
À l'issue de cette première partie, nous
disposons d'éléments théoriques pour nous permettre de
répondre à la question de savoir quel est l'impact du co-branding
sur la perception de la marque par les consommateurs ? Possédant les
plus amples informations quant aux définitions et composantes de nos
différents thèmes, il devient plus facile pour nous de comprendre
les concepts et d'avoir des éléments de réponses à
notre problématique. En se basant uniquement sur le cadre
théorique, nous pouvons dire que la perception des marques dans un cas
de co-branding est positive, et ce résultat est d'autant plus
accentué lorsque les deux marques jouissent d'une bonne
réputation. Et nous pouvons également affirmer que l'impact du
co-branding sur le comportement des consommateurs dépend de multiples
critères tels la cohérence, la typicalité, la nature et la
qualité du produit/service proposé, la valeur ajoutée et
la communication faite autour de celui-ci. Si toutes les cases sont
correctement cochées, les résultats de la stratégie de
co-branding ne peuvent être que concluants.
25
Partie II : Cadre empirique
26
Dans cette partie, nous aborderons le cadre environnemental de
notre étude, puis la démarche méthodologique
utilisée pour avoir réponses à nos questions. Dans un
premier temps, il sera question de situer CIH Bank et Burger King dans le
contexte de l'étude afin de mieux comprendre leur intervention. En
effet, ces deux marques étant l'exemple de cas de co-branding au Maroc
que nous allons étudier, elles nous apporterons des réponses par
rapport à notre problématique portant sur la perception que se
font les consommateurs sur le co-branding par le biais des résultats
obtenus des suites d'enquêtes et d'analyses réalisées
auprès de consommateurs pour déterminer les répercussions
de leur stratégie de co-branding. Pour plus de précision, nous
avons choisi ces deux institutions, car premièrement, cette alliance est
assez originale et suscite notre intérêt et deuxièmement
parce que nous sommes client de CIH Bank et de Burger King. En plus de cela, le
choix de deux grandes enseignes a été un moyen d'avoir
accès à un plus grand panel de personnes qui peuvent nous
apporter des réponses par rapport à notre étude.
Chapitre 1 : Cadre environnemental
Contexte de co-branding CIH et Burger King
I- Présentation
1- CIH
Créée en 1920 sous le nom de « Caisse de
Prêts Immobiliers du Maroc », la caisse finançait, sous la
tutelle des deux organismes, les constructions d'immeubles collectifs et
individuels. En 1967 la CPIM changea de nom pour celui de "Crédit
Immobilier et Hôtelier "- CIH à la suite de l'extension de ses
activités au secteur de la promotion hôtelière.
Banque publique acteur majeur du développement
économique, social, touristique du Maroc et proposant maintenant des
services bancaires très variés, CIH dispose d'un réseau de
301 agences sur l'ensemble du territoire marocain. Présidée par
M. Lotfi SEKKAT depuis juin 2014, la banque a un chiffre d'affaires de 2,4
milliards de DH pour un capital de 2,83 milliards de DH. Avec 1 152 035 clients
actifs et un millier de collaborateurs, CIH Bank est considérée
comme l'une des meilleures banques au Maroc après Attijariwafa Bank et
Bank of Africa.
27
L'institution doit bien son rang à sa stratégie
basée sur l'innovation, l'agilité, la créativité et
le digital.
1920 1960 1967 2007 2014
Creation : CPIM
|
Caisse de Dépôt et de Gestion
|
CIH Banque de
l'Habitat et de la Famille
|
Société Anonyme
|
Nouvelle identité visuelle : CIH Bank
|
Figure 2 : Historique CIH Bank
Source : Figure réalisée grâce aux
informations disponibles sur le site internet de CIH Bank
2- Burger King
Créée à Miami en 1954 et installé
au Maroc (et au Maghreb) depuis décembre 2011, Burger King est la
deuxième plus grande chaîne de restauration rapide au monde.
Détenue à parts égales par le groupe marocain Retail
Holding et par le groupe Olayan, franchisé de la marque BURGER
KING® en exclusivité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Burger
King Maroc c'est une trentaine de restaurants dans les principales villes du
territoire, des milliers d'employés et des millions de consommateurs.
II - Réflexion stratégique
Les informations en rapport avec la réflexion
stratégique eut en amont du co-branding CIH - Burger King nous ont
été donnés par M. Badr Lemkhente, directeur de la
stratégie et de l'incubation de CIH Bank.
1. Historique et initiative du partenariat
Le partenariat entre CIH Bank et Burger King a
été lancé en mars 2018 et l'idée est partie de CIH
Bank. Avec l'ouverture de compte et les cartes bancaires gratuites dans le
cadre des offres « Code 30 » et « SAYIDATI »,
la banque rentabilise en recevant des commissions sur toutes
transactions effectuées par le biais de ses cartes. Voulant rentabiliser
sur ces cartes gratuites,
28
l'objectif principal de la manoeuvre était de trouver
un moyen pour que les adhérents du code 30 et de Sayidati utilisent leur
carte pour leurs transactions quotidiennes.
Suite à une analyse de la data, CIH a constaté
que la majorité de leurs clients sont des jeunes et que bon nombre des
transactions effectuées sont au sein des fast-food, restaurants et
snacks. Le marchant en tête de liste de ces transactions était
McDonald's. La banque a donc décidé de les contacter pour faire
un partenariat qui permettra d'amplifier l'utilisation des cartes bancaires
mais cette prise de contact ne porta pas de fruits. Après une tentative
infructueuse, le CIH se tourna vers Burger King pour leur faire la même
offre. Etant relativement nouveau sur le marché et voulant
réduire les risques de cambriolages de caisses dans leurs enseignes et
tout autre problèmes liés à l'espèce, en plus du
fait que CIH a avancé l'argument de McDonald's leader de la restauration
rapide avec chiffre à l'appuis, Burger King accepta l'offre sans
hésiter, c'est ainsi que la promotion - 20% sur tout achat de
menus Burger King avec une carte CIH Bank est née.
2. Objectifs 2.1- Pour CIH
L'objectif de CIH se résume à avoir un retour
sur investissement sur les cartes gratuites misent à disposition du
public. Plus les cartes seront utilisées pour les transactions, plus ils
récupèreront leurs commissions. En plus de cela, la banque est
dans un processus de dématérialisation de l'espèce, ce qui
rime avec la réduction de l'utilisation de l'espèce car
l'espèce engendre énormément de coûts
opérationnels par rapport à la gestion du cash, le
déplacement des fonds d'une banque à une autre et plus
encore...
2.2- Pour Burger King
- Réduire les risques de cambriolage
- Réduire l'utilisation de l'espèce
- Augmenter les parts de marché
- Stimuler les ventes
3. 29
Exécution
La banque CIH fait du marketing ciblé, les prises de
contacts avec les clients sont très personnalisées, sms, push
notification, mails, communication sur les réseaux sociaux de
façon à attirer l'attention et susciter l'intérêt de
ladite cible et en contrepartie, Burger King leur donne la réduction de
20% pour les clients qui paient par carte.
4. Résultats
Les résultats ont été très
concluants pour les deux parties. En moins de 6 mois il y a eu
- Multiplication par 3 du nombre de paiements effectués
par les clients CIH chez Burger King - Augmentation de 8 points en termes de
part de marché de Burger King pour tout ce qui est paiement restaurant -
fast-food.
- Signature d'une cinquantaine de partenariats entre CIH Bank
et d'autres enseignes par suite du succès fulgurant de celui avec Burger
King (56)
5. Observations
Une stratégie de co-branding bien
élaborée permet d'atteindre les objectifs des deux protagonistes,
en plus de cela, elle peut attirer d'autres clients qui ne sont pas
nécessairement de la cible de l'une des marques, ce qui permet
d'élargir le champ des possibles, stimule l'activité et ouvre des
portes à l'innovation.
30
Chapitre 2 : Méthodologie et mise en oeuvre
1 Méthodologie
Dans cette partie, nous allons détailler la
démarche méthodologique utilisée pour arriver à nos
fins mais également de donner plus amples informations sur nos sources
et le processus de collecte et d'analyse des données.
Les données exposées et commentées dans
les lignes à suivre proviennent d'une enquête
réalisée au niveau de la phase quantitative de notre travail. Les
répondants sont les Marocains et les sub-sahariens résidant au
Maroc étant donné que notre étude est située sur
cette zone géographique et que ce sont les cibles les plus proches de
nous. Concrètement, la méthodologie appliquée est
constituée de deux phases à savoir l'étude qualitative et
l'étude quantitative.
2 Etude qualitative
L'étude qualitative est la phase au cours de laquelle
nous récoltons des donnés primaires. Elle est la réponse
aux différents besoins de connaissance et de compréhension
sommaire d'une situation, d'un fait ou d'une entité.
Dans le cadre de notre étude, une étude
quantitative exploratoire a été faite avec un responsable de CIH
Bank afin de comprendre les motivations de ce partenariat et une autre
étude a été faite avec une consommatrice correspondant au
profil type que nous souhaitons interroger et 3 autres personnes. Le mode de
collecte qui a été privilégié est celui de
l'entretien individuel.
Nous avons eu besoin d'un guide d'entretien lors du premier
entretien, ce qui n'a pas été possible lors des seconds. Les
autres entretiens n'a pas été réalisé avec
l'objectif d'avoir des réponses de consommateur concernant notre
problématique ce qui a nécessité une tout autre
méthodologie. En effet, tout est partie d'une discussion à propos
du thème de notre mémoire qui a ensuite débouchée
sur le ressenti des enquêtées vis-à-vis de cette
stratégie, de leur participation ainsi que leur perception de la banque
CIH.
2.1- Premier entretien
Le premier entretien a été réalisé
avec un guide d'entretien comportant 5 questions (cf. annexe page 31)
et a duré une vingtaine de minutes. Il s'est déroulé en
ligne via la plateforme Zoom et
31
a été enregistré du début à
la fin. L'enquêté étant intéressée par le
sujet bien que disposant de peu de temps à nous accorder a
répondu aux questions posées et nous a fournies des informations
supplémentaires qui ont pu nous être utiles tout au long de notre
travail.
2.2- Autres entretiens
Les seconds entretiens ont été
réalisés dans des conditions non contrôlées. C'est
d'une discussion hors contexte d'enquête et d'une envie d'aborder le
sujet que des informations pertinentes ont pu être recueillies, ce qui a
finalement fait de ces personnes des enquêtées. Ces
échanges ont duré une trentaine de minutes pour l'un et
près d'une heure pour les autres et ont été
enregistrés tardivement dans les deux cas. Ils se sont
déroulés en présentiel.
3 Etude quantitative
« Une étude quantitative est une étude des
comportements, attentes ou opinions réalisée par questionnaire
auprès d'un échantillon de la population étudiée et
dont les résultats chiffrés sont ensuite extrapolés
à l'ensemble de la population étudiée. » (B.
Bathelot, 2019).
Au cours de cette étape, le nombre personnes
interrogées est nettement supérieur au nombre de personnes
interrogées lors de l'étude qualitative. Toutefois, on
réalise des sondages afin de se rapprocher le plus possible du plus
grand nombre étant donné qu'il est quasi impossible d'interroger
toute la population concernée.
3.1- Le questionnaire et son administration
Un questionnaire «a pour fonction principale de donner
à l'enquête une extension plus grande et de vérifier
statistiquement jusqu'à quel point sont généralisables les
informations et hypothèses préalablement
constituées». (Combessie, 2007).
C'est une méthode de collecte d'informations
quantifiables qui se présente sous forme de série de questions
posées dans un ordre logique et dont chaque rubrique touche un
sous-thème du thème du questionnaire. Pour que les
résultats d'un questionnaire se rapprochent de la réalité,
il faut que celui-ci soit représentatif de la population
ciblée.
Notre échantillon était composé de
136 personnes. L'enquête a eu lieu du 07 au 11
novembre 2022. Elle a duré semaine afin d'obtenir le plus de
réponses possibles.
32
Le questionnaire a été administré via la
plateforme Google Forms mais le partage a été fait via les
réseaux sociaux WhatsApp, Instagram et LinkedIn mais aussi par mail via
le réseau d'alumni de TBS Casablanca. Ce questionnaire comportait 22
questions allant de l'identification des enquêtés aux questions
spécifiques relatives à notre enquête et nécessitait
en moyenne 3 minutes pour y répondre.
4 Présentation des données et conclusion
4.1- Présentation des données
4.1.1- Etude qualitative
Des entretiens réalisés, il y en a deux qui
expriment les ressentis de deux manières différentes et qui
représentent deux catégories. L'entretien de
Janina, étudiante stagiaire met en avant son
mécontentement vis-à-vis des services de la banque CIH et
présente pratiquement les mêmes éléments que deux
autres sub-sahariennes qui ont donné leurs avis. L'entretien de
Zineb, responsable commercial et marketing, fait ressortir
l'influence que peut avoir les actions de co-branding de CIH Bank sur le
comportement de consommation.
Janina nous fait comprendre qu'elle est
insatisfaite de la banque CIH et qu'elle envisage de la quitter si aucune suite
n'est donnée au problème qu'elle a rencontré lorsqu'elle a
perdu sa carte bancaire, ce qui est déjà fait par l'une de nos
enquêtées pour la banque Attijariwafa. Elle considère que
le CIH ne considère pas au mieux ses clients sub-sahariens en cas de
problème, elle a une estime très faible de cette banque et il en
est de même pour nos deux autres enquêtées
sub-sahariennes Vanessa et Emmanuelle. «
Lorsque j'ai dit à ma conseillère qu'on m'avait volé
ma carte et que la personne avait fait des dépenses de plus de 600 MAD
et que je souhaiterais faire opposition, elle m'a répondu que ça
arrivait souvent, que ce n'était pas grave parce que la personne aurait
pu dépenser plus. Quand j'ai demandé un remboursement c'est
là qu'elle m'a fait comprendre qu'il y a certaines procédures qui
ne sont réservées qu'aux nationaux et qu'il fallait que je
patiente. »
Elle signifie le fait qu'elle ne connaisse pas d'autres
partenariats de co-branding entre CIH Bank et une autre institution mais sait
que « le CIH est trop grand pour ne faire qu'un seul partenariat
». Pour ce qui est du co-branding CIH - Burger King « bien
sûr que je suis au courant, je voyais des pubs sur les réseaux et
bien sûr que j'ai profité, on ne va pas refuser qu'on
réduise nos dépenses même si c'est de 1 dh en plus que
Burger King est cher ».
33
Zineb, quant à elle a une image plus
positive de CIH Bank. Sa soeur occupant un poste au sein de ladite banque,
toute sa famille est cliente de banque pour la soutenir comme elle nous l'a
fait comprendre. « On est une famille de 5 et on mange au moins une
fois par mois au Burger King. Avec la promotion on a un menu gratuit parce que
la réduction sur 4 nous revient à un menu qu'on n'a pas
payé avec notre argent. C'est top n'est-ce pas ? Parce que sans te
mentir, je trouve que les prix de Burger King sont maintenant trop
élevés mais c'est notre petite tradition d'y aller en famille
». En plus de profiter de cette offre avec Burger King, Zineb dit
avoir recensé tous les magasins qui ont une promotion conjointe avec CIH
Bank afin de « faire le plus d'économie possible même en
dépensant » et c'est valable pour son frère jumeau qui
la suit dans sa démarche.
Nous remarquons que la perception de CIH Bank est
négative dans un cas et positive dans l'autre, mais les deux sont
unanimes sur le fait que les prix de Burger King sont élevés.
Ces entretiens nous ont ainsi aidés à
élaborer notre questionnaire dans la mesure où nous avons pu
caricaturer la trajectoire de nos questions après ceux-ci. Il est alors
devenu évident pour nous que nous devrions poursuivre certaines pistes
auxquelles nous n'avions absolument pas pensé dans un premier temps
comme celles de connaître la perception des prix de BK ou de savoir si la
fréquence d'utilisation des cartes bancaires a changé ou pas.
4.1.2- Etude quantitative
Pour un souci du respect du nombre de pages, les questions et
graphiques sont consignés dans l'annexe.
1. Identification des enquêtés
Les 136 personnes ayants répondu au questionnaire sont
composées a 34,6% d'hommes et 65,4% de femmes. Ils sont à 61,5%
d'origine sub-saharienne et 36,5% d'origine marocaine. Ce groupe de personnes
est majoritairement étudiant pour un total de 67,6% suivi des
salariés à 23,5%. 71,9% possèdent une carte bancaire et se
situent à 65,4% dans la tranche d'âge de 18 à 24 ans et 25%
pour les 25 à 31 ans. (Cf. annexe 3 page 31 et 32 questions
1-5)
2. CIH Bank
En ce qui concerne les questions relatives à la banque
CIH, nous avons constatés que sur les 136 enquêtés, 43,4%
sont clients de ladite banque, 51,5% ne le sont pas et 14% envisagent de
34
le devenir. (Le total concernant les clients de la banque est
supérieur à 100% car certaines personnes ont cochées deux
réponses à savoir « non » et « j'envisage de le
devenir »). 26% ont un avis neutre sur le CIH, ils ne le considère
ni comme une mauvaise ni comme une bonne banque. 31,3% le considère
comme une assez bonne banque et 18,3% comme une bonne banque. Les
résultats négatifs quant à la perception de CIH Bank sont
cumulés a 24,4%. (Cf. annexe 3 page 33 questions 6-7)
3. Burger King
82,8% de nos enquêtés consomment Burger King
avec une fréquence de consommation d'au moins une fois par mois à
70,3% et d'une à deux fois par semaine à 22%. Majoritairement, il
ressort à 36,8% que le fast-food est assez bon et a 23,3% qu'il est bon.
Concernant les prix 32,1% sont neutres, 29% les trouvent abordables et 19,1%
les trouvent chers. (Cf. annexe 3 page 33 et 34 questions 8-11)
4. Le co-branding CIH Bank et Burger King
48,5% de nos enquêtés ont eu connaissance de
l'offre de promotion entre le CIH et Burger King. Nous avons ventilé la
question cernant la cohérence en 3 questions en rapport avec les
éléments qui entrent en ligne de compte lorsqu'on parle de
cohérence. Il s'agit de l'évidence de l'association, la
qualité des services et la compétence. Ainsi donc, 50,7% trouvent
que les deux marques sont faites pour être associées, 36,8 % ont
un avis neutre et 12,5% trouvent qu'elles ne sont pas faites pour être
associées. Pour ce qui est de la qualité des services, 31,8%
estiment qu'il n'y a pas de fit entre les deux marques 34,8% estiment que si et
33,3% sont neutres. Et au niveau de la compétence, 26,9% ont un avis
neutre et 41,1% les rangent dans la même catégorie. (Cf.
annexe 3 page 34 et 35 questions 12-15)
· Adhésion et communication
23,1% de nos enquêtés ont acheté un menu
Burger King avec leur carte CIH et 47% ne l'on pas fait car n'étant pas
client CIH. Ils ont majoritairement eu connaissance de l'offre d'abord via les
affiches publicitaires (45), ensuite les restaurants Burger King (33) et les
réseaux sociaux pour terminer (28). 67,9% des personnes
interrogées ne connaissent pas d'autres partenariats entre CIH et une
autre marque. Le 32,1% ayant connaissance d'un autre partenariat a cité
Zara (4) en majorité même si très peu de marques
concernées ont pu être données. (Cf. annexe 3 page 35,
36 et 37 questions 16, 18, 19 et 21)
·
35
Comportement
En termes d'augmentation de la fréquence d'achat par
carte bancaire, il ressort que 8% trouvent qu'elle a énormément
augmentée et 64,8% n'ont constatés aucun changement. (Cf.
annexe 3 page 36 questions 20)
5. Motivations
Les motivations premières des personnes ayant
adhérées à l'offre de Burger King et CIH sont qu'elles
sont familières aux deux marques (23,6%) et parce qu'elles voulaient
bénéficier de la réduction (16,7%). Celles clientes de CIH
Bank n'ayant pas adhéré ne l'ont pas fait principalement, car
certaines n'avaient pas leurs cartes bancaires avec elles au moment de l'achat
(15,7%) et d'autres préféraient payer en espèces (14,3%).
(Cf. annexe 3 page 37 questions 22 et 23)
6. Possibilités futures
50% des personnes interrogées sont réceptives
à l'idée de devenir client CIH Bank afin de
bénéficier des avantages commerciaux qu'offrent leurs cartes et
13,2% ne sont pas intéressées.
19,5% ne sont certains d'utiliser leur carte bancaire plus
souvent afin de bénéficier d'offres promotionnelles et 68% sont
prêts à le faire. (Cf. annexe 3 page 35 et 38 questions 17 et
24)
4.2- Conclusion
Des résultats obtenus au cours de nos études
qualitatives et quantitatives, il ressort que les enquêtés ont
majoritairement une perception positive de CIH Bank et de Burger King. Bien que
bon nombre n'aient pas eu connaissance de la promotion de 20% entre Burger King
et CIH Bank ils jugent tout de même que selon les critères
listés dans notre partie théorique concernant la cohérence
perceptuelle que les deux marques sont faites pour être associées.
La méconnaissance de l'offre par la grande majorité nous fait
comprendre que la communication faite autour de l'offre n'a pas
été suffisante. Le taux d'adhésion assez faible compte
tenu de nos résultats est justifié par le fait que notre groupe
d'enquêtés est composé de personnes n'étant pas
cliente de la banque CIH et aussi par le fait que certains clients de CIH
n'avaient pas leurs cartes bancaires au moment des faits.
36
Nous remarquons également que la fréquence
d'utilisation de cartes bancaire n'a pas changé pour le plus grand
nombre de personnes interrogées, mais qu'il existe une forte
probabilité au sein du groupe que cette fréquence s'accroisse
pour bénéficier de ce genre d'offre. À cela, s'ajoute le
fait que la moitié de nos enquêtés est prête à
devenir cliente de la banque CIH au vu de leurs offres.
37
Chapitre 3 : Interprétation et
recommandations
I- Interprétation des données
Cette interprétation des résultats nous permet
de répondre à nos questions de recherche qui rappelons le sont :
« quelles sont les conditions du succès du co-branding ? » et
« quel est l'impact sur co-branding sur les consommateurs ? ».
Au regard des résultats obtenus des suites de nos
études et des informations obtenues dans la partie théorique de
notre travail, nous pouvons affirmer que les conditions du succès du
co-branding sont fonction de la communication, la cohérence
perceptuelle ainsi que la familiarité. Bon nombre de nos
enquêtés ont eu vent de la promotion entre Burger King et le CIH
grâce à la communication qui a été faite autour de
celle-ci en dehors des locaux du fast-food. Ils jugent également
à 42,2% qu'il y a une cohérence entre les deux marques et avouent
avoir adhéré à l'offre parce qu'ils sont familiers aux
deux marques.
En faisant une analyse approfondie des résultats de
notre enquête quantitative, nous avons pu remarquer que parmi les 61,5%
des sub-sahariens enquêtés, 62,71% de ce sous-groupe ne
possèdent pas de carte bancaire et sont à 89,1% des
étudiants.
II- Recommandations
Nos recommandations s'adressent à CIH Bank et celles
que nous pouvons faire au regard de toute cette étude sont les suivantes
:
ü Maximiser la communication sur toutes les offres
en co-branding
Nous avons pu observer que la promotion de 20% entre CIH Bank
et Burger King est majoritairement méconnue du publique. En plus, bien
que certains enquêtés aient connaissance de d'autres partenariats
touchants le CIH et d'autres institutions, ceux-ci ne sont pas en mesure de se
rappeler de la seconde marque ce qui sous-entends que ces offres ne sont pas
encrées dans la mémoire des consommateurs. Et soulignons-le, ces
personnes sont très largement en minorité. Il faut alors
accroitre les efforts de communication autour des offres promotionnelles que ce
soit du côté de la banque ou des partenaires. Cette action ne sera
que plus fructueuse.
38
Janina au cours de son entretien a dit qu'elle est sûre
que CIH Bank a d'autres partenariats parce qu'il est logique que Burger King ne
soit pas le seul partenaire mais elle ne sait pas de quelle autre entreprise il
peut s'agir parce qu'elle n'en a pas entendu parler.
V' Mettre au point une stratégie pour
recruter de nouveaux clients
De notre étude, il ressort que bon nombre des
sub-sahariens enquêtés ne disposent pas de carte bancaire. Ils
constituent donc une niche à conquérir. Faisant partie de cette
communauté, le principal frein à l'obtention d'une carte bancaire
est la carte de séjour. La carte de séjour est l'une des
pièces principales pour pouvoir ouvrir un compte en banque au Maroc. La
procédure pour avoir un titre de séjour marocain étant
assez lourde en plus d'être limitée à 3 mois, biens des
personnes ont du mal à arriver à la fin du processus et donc ne
disposent pas des justificatifs suffisants pour avoir accès à
certains services. Sur le marché des banques au Maroc, seul la Bank of
Africa propose l'ouverture de compte bancaire sans avoir besoin de la carte de
séjour.
En prenant en compte cette niche et en faisant des
études suffisamment poussées, le CIH pourra acquérir de
nouvelles parts de marché et développer le champ de ses
possibles.
V' Faire une enquête de satisfaction
auprès de la communauté sub-saharienne
3 de nos enquêtés se sont plaint du service de
CIH Bank. En effet, ils éprouvent des difficultés à
trouver solution à leurs problèmes dans les agences CIH. Tous les
problèmes évoqués sont en rapport avec des remboursements
à la suite du vol ou à la perte de leur carte. Il ressort que
certaines procédures sont réservées uniquement aux
marocains et que les problèmes exposés sont pris avec
légèreté. Janina nous a fait savoir que jusqu'au
1er novembre 2022 elle est toujours en attente d'une suite par
rapport à un problème avec sa carte soumis à CIH Bank
depuis Aout 2022 et pour lequel on lui a demandé de patienter 21 jours
ouvrés qui ne font que s'allonger à chaque fois qu'elle les
recontacte.
Une enquête de satisfaction se révèlera
importante et permettra de relever les problèmes par rapport au service
client et d'entretenir l'image que la banque souhaite avoir. Sur les 3
enquêtés, 2 ont quitté le CIH pour donner suite à
des problèmes non pris en compte ou traités avec
négligence. Sur les 32 personnes jugeant que le CIH n'est pas une bonne
banque, 21 sont sub-sahariens.
ü
39
Offrir la possibilité de profiter des offres
promotionnelles avec CIH Pay
Etant donné que l'un des objectifs du CIH avec cette
stratégie de co-branding est de réduire l'utilisation de l'argent
liquide, offrir l'option de paiement via CIH Pay peut être une
idée intéressante. Cette alternative est déjà
possible avec d'autres achats, mais, la rendre possible sur les offres
promotionnelles permettra aux clients de profiter de l'offre même si ils
ne disposent pas de leur carte bancaire de façon physique ce qui
palliera la problématique de non-adhésion parce que les
concernées n'avaient pas leur carte sur eux.
Conclusion générale
Au terme de notre étude portant sur l'impact du
co-branding sur la perception des marques par les consommateurs, nous avons pu
répondre à nos questions portant sur les conditions du
succès du co-branding et comment cette stratégie peut influencer
les consommateurs. En effet, grâce à l'étude
théorique et celle pratique, nous avons pu faire ressortir les
principales conditions du succès du co-branding qui sont la
communication, la cohérence et la familiarité. Aussi, nous avons
pu déduire que cette stratégie influence les consommateurs dans
la mesure où des suites de notre étude quantitative, il est
ressorti que les enquêtés sont réceptifs à
l'utilisation plus fréquente des cartes bancaires et à devenir
client de la banque CIH ce qui pour nous signifie que la perception est
positive et peut s'améliorer tant que la cible perçoit une valeur
ajoutée. Ayant relevé certaines insuffisances au niveau des
activités, nous avons soumis des recommandations qui peuvent être
approfondies et ainsi contribuer à l'amélioration du service et
à une meilleure performance en matière de stratégie de
co-branding.
Dans cet environnement de plus en plus concurrentiel, il
serait judicieux de poser des actes qui permettraient de maximiser à
tous les niveaux l'effet des stratégies marketing mise en place telle
celle du co-branding. Bien qu'il soit pratiquement impossible d'atteindre la
perfection, des actions menées dans le but de satisfaire le plus grand
nombre tout en atteignant les objectifs et en réalisant les
bénéfices de l'entreprise ne serait que plus
bénéfique.
40
Bibliographie
Blackett T. et Boad B (1999). Co-Branding, the Science of
Alliance, Palgrave Macmillan, p.1132.
Bonnet C., Dortier J.F., (2014). Les trois étapes de
la perception, Le cerveau et la pensée, Éditions Sciences
Humaines, p. 213-221.
Bréchet J.P., Gigand G., (2015). La perception au
fondement de la connaissance : les enseignements d'une ingénierie
représentationnelle ternaire, Revue natures sciences
sociétés, Vol. 23, p. 120-132.
Cegarra J.J., Michel G. (2000). Co-branding : proposition
d'un modèle d'évaluation, conférence de l'association
française du marketing.
Cegarra J.J., Michel G. (2001). Co-branding : clarification
du concept, Recherche et Applications en Marketing, vol. 16, n° 4.
Cegarra J.J., Michel G. (2002). Co-branding : Les
conditions de succès du produit co-marqué, Congrès de
l'association française du marketing.
Cegarra J.J., Michel G. (2003). Alliances de marques :
quel profit pour les marques partenaires ? , Revue Française de
Gestion, Lavoisier, n° 4.
Cegarra J.J., Michel G. (2003). Co-branding : Evaluation du
produit co-marqué, Revue Française du Marketing.
Cegarra J.J., Michel G. (2006). Les effets d'une
opération de co-marquage sur l'image des marques, Revue
Française du Marketing, Paris.
Kotler P., Keller K., Manceau D. (2015). Marketing
Management, Pearson, 15e edition. Michel G. (2012). Co-branding, quand
? La revue des marques, n°80, p. 6-9.
Ratier M. (2002). L'image en marketing : cadre
théorique d'un concept multidimensionnel, Centre de Recherche en
Gestion Toulouse.
Sebecevac B. (2004). L'influence du co-branding sur le
capital-marque : le cas de la publicité conjointe, Centre de
recherche DMSP, Cahier n°333.
Simonin B., Ruth J. (1998). Is a Company Known by the Company
It Keeps? Assessing the Spillover Effects of Brand Alliances on Consumer Brand
Attitudes, Vol. 35, n°1 , p. 30-42.
41
Webographie
o
www.wikipedia.org
o
www.scienceshumaines.com
o
www.l-expert-comptable.com
o
www.jstor.org
o
www.cihbank.ma
o www.morocco.burgerking.delivery
o
www.lopinion.ma
o
www.cairn.info.com
o
www.definitions-marketing.com
o
www.scribbr.fr
42
Annexe 1 : Sources
o Tableau 3 : sources des avantages et risques du co-branding
Sources
|
Auteurs
|
Co-branding : the science of alliance.
Palgrave Macmillan, 1999, P22 - P46.
|
Tom Blackett and Bob Boad.
|
Alliances de marques : quel profit pour les marques
partenaires ? Revue Française de Gestion, 2003.
|
Jean-Jack Cegarra, Géraldine Michel.
|
Co-branding : clarification du concept.
Recherche et Applications en Marketing, vol. 16, n°
4/2001.
|
Jean-Jack Cegarra, Géraldine Michel.
|
Co-branding : définition, astuces et
exemples. Hubspot, section marketing.
|
Clara Landecy
|
|
o Tableau 4 : source des objectifs du co-branding
Sources
|
Auteurs
|
Le co-branding : définitions, bonnes
pratiques et exemples. L'expert-
comptable.com, section
stratégie, 2021
|
|
Setex société. Pourquoi faire du Co-branding
?
emarketinf.fr, section fiche
pratique marques, 2021
|
|
Co-branding : the science of alliance.
Palgrave Macmillan, 1999, P47 - P65. (Partie redigée
par Mark Linnell)
|
Tom Blackett and Bob Boad
|
43
Co-branding : clarification du concept.
Recherche et Applications en Marketing, vol. 16, n°
4/2001.
|
Jean-Jack Cegarra, Géraldine Michel
|
Les effets d'une opération de co-marquage sur l'image
des marques. Revue Française du Marketing, 2006.
|
Jean-Jack Cegarra, Géraldine Michel
|
Annexe 2 : Guide d'entretien avec le contact à
CIH Bank
1. Pourquoi CIH a décidé de faire un partenariat
avec Burger King ? Quelle a été la réflexion
stratégique eu en amont de ce partenariat ?
2. De qui est partie l'initiative d'associer vos deux marques ?
(CIH ou Burger King ?)
3. Quels étaient les objectifs à atteindre
grâce au partenariat CIH - Burger King ?
4. Ces objectifs ont - ils été atteint ?
5. Trouvez-vous que les consommateurs sont réceptifs
vis-à-vis du partenariat entre vos deux marques ?
|
Annexe 3 : Questionnaire Google Forms
Lien du questionnaire administré :
https://forms.gle/p5T8JEpHxQ79fMgJA
Annexe 4 : Graphique des résultats obtenus
1- Le genre :
44
2- Votre origine
4- Avez-vous une carte bancaire
6- Votre situation professionnelle
45
5- Votre tranche d'âge
7- Etes-vous client de la banque CIH Bank ?
9- Quelle perception avez-vous de CIH Bank ?
46
8- Consommez-vous les produits Burger King ?
10- A quelle fréquence les consommez-vous ?
12- Quelle perception avez-vous de Burger King ?
14- Comment trouvez-vous les prix de Burger King ?
47
12- Avez-vous eu connaissance de cette offre de CIH Bank et
Burger King ?
13- Trouvez-vous que Burger King et CIH Bank sont fait pour
être associés ?
14- Trouvez-vous que Burger King et CIH Bank proposent la
même qualité de service pour faire une offre commune ?
15- En termes de compétence, rangeriez-vous CIH Bank et
Burger King dans la même catégorie ?
16-
48
Avez-vous acheté un menu Burger King avec votre carte CIH
Bank afin de bénéficier des 20% de réduction ?
17- Pensez-vous utiliser votre carte bancaire plus souvent afin
de profiter au maximum de ce genre de promotions ?
18- Connaissez-vous un autre partenariat offrant des
réductions entre CIH et une autre marque ?
19- Lequel si oui ?
21- Trouvez-vous que votre fréquence d'achat par carte
bancaire a augmenté suite à ces offres promotionnelles ?
49
21- Comment avez-vous connu l'offre de réduction de 20%
sur tout achat de menus Burger King avec une carte CIH ?
23- Pourquoi avez-vous adhéré à l'offre
?
50
23-
51
Pourquoi n'avez-vous pas adhéré à l'offre
?
24- Songeriez-vous à devenir client de la banque CIH pour
avoir accès aux avantages commerciaux qu'offrent leurs cartes ?
52
Table des matières
Sommaire
Remerciements 1
Résumé . 2
Liste des graphiques . 3
Liste des tableaux 4
Liste des figures . 5
Introduction générale . ..6
Partie I : Cadre théorique 7
Chapitre 1 : Le co-branding 8
1. Clarification des concepts 8
1.1. La marque 8
1.1.1. Définition 8
1.1.2. Quelques fonctions de marque 8
1.2. Origines du co-branding ..9
1.3. Définitions .11
1.3.1. Selon Park, Jun, Shocker ..11
1.3.2. Selon Cegarra et Michel 12
1.3.3. Selon Jean-Noël Kapferer .12
1.3.4. Selon Tom Blackett et Bob Board 12
1.4. Les types de co-branding 12
1.4.1. Le co-branding fonctionnel ..12
1.4.2. Le co-branding symbolique ..12
1.5. Les avantages et risques du co-branding
13
1.5.1. Avantages .13
1.5.2. Risques .14
2. Objectifs du co-branding .15
2.1. Objectifs de la marque accueil 15
2.2. Objectifs de la marque invitée
15
3. Les conditions du succès du co-branding
16
3.1. La cohérence perceptuelle .16
3.2.La typicalité 16
3.3.La communication ..16
3.4.La valeur ajoutée 16
4. Exemple d'échec de co-branding
.17
4.1. Série limitée Roland Garros des lunettes
Ray Ban 17
Chapitre 2 : La perception 19
Introduction 19
53
1. Définitions .
|
.....19
|
1.1. La perception
|
.19
|
1.1.1. Selon Claude Bonnet
|
19
|
1.1.2. Selon Michel Hearn
|
..19
|
1.2. La perception de marque
|
19
|
1.2.1. Image
|
19
|
1.2.2. Image perçue
|
20
|
2. Les étapes de la perception
|
20
|
2.1. Etape sensorielle
|
20
|
2.2. Etape perceptive
|
20
|
2.3.Etape cognitive
|
20
|
3. Perception de marques dans un cas de co-branding
|
.21
|
4. Les facteurs influençant la perception dans un
cas de co-branding
|
22
|
4.1. Les facteurs marques
|
.22
|
4.2. Les facteurs individuels
|
.22
|
4.3. Les facteurs messages
|
23
|
Conclusion
|
24
|
Partie II : Cadre empirique
|
25
|
Chapitre 1 : Cadre environnemental
|
26
|
Contexte de co-branding CIH Bank et Burger King
|
26
|
I. Présentation
|
26
|
1. CIH Bank .
|
26
|
2. Burger King
|
27
|
II. Réflexion stratégique
|
27
|
1. Historique et initiative du partenariat
|
27
|
2. Objectifs
|
.28
|
2.1. Pour CIH Bank
|
..28
|
2.2.Pour Burger King
|
28
|
3. Exécution
|
29
|
4. Résultats
|
29
|
5. Observations
|
29
|
|
Chapitre 2 : Méthodologie et mise en oeuvre
|
30
|
1. Méthodologie
|
30
|
2. Etude qualitative
|
30
|
2.1. Premier entretien
|
.30
|
2.2. Autres entretiens
|
31
|
3. Etude quantitative
|
31
|
3.1. Le questionnaire et son administration
|
31
|
4. Présentation des données et conclusion
|
32
|
4.1. Présentation des données
|
32
|
4.1.1. Etude qualitative
|
32
|
4.1.2. Etude quantitative
|
.33
|
1.
54
Identification des enquêtés
.33
2. CIH Bank 33
3. Burger King 34
4. Le co-branding CIH Bank et Burger King
..34
5. Motivations 35
6. Possibilités futures ..35
4.2. Conclusion 35
Chapitre 3 : Interprétation et recommandations
37
I- Interprétation des données
37
II- Recommandations 37
Conclusion générale 39
Bibliographie 40
Webographie 41
Annexes 42
|