Ce Projet de Fin d'Études m'a permis d'aboutir
à plusieurs conclusions que la SERL doit prendre en considération
si elle décide de participer à un projet d'habitat
participatif.
Premièrement, l'habitat participatif doit être
vu comme une volonté il ne peut être imposé, je retiendrais
ainsi cette phrase de S. Golfouse prononcée lors d'un entretien «
l'habitat participatif ne se décrète pas, ce mode d'habiter ne
peut pas correspondre à tout le monde et obéit à des
convictions fortes de partage et de vivre ensemble ». Il est primordial
pour la SERL de garder cet élément en tête, car la notion
de « vivre ensemble » est la base de ce mouvement.
La seconde conclusion de ce travail tient dans
l'évolution de ce mouvement en France. Bien que l'habitat participatif
soit encore peu développé comparé à certains pays
comme le Canada ou l'Allemagne, il est indiscutable que cette «
troisième voie » au logement séduit de plus en plus de
ménages. Les perspectives de développement sont donc bonnes,
d'autant plus que la loi ALUR vient donner une assise juridique à ce
mouvement. Il est néanmoins complexe en l'absence d'études de
quantifier cette demande.
Afin de définir la stratégie que la SERL
pouvait adopter en matière d'habitat participatif, il était
nécessaire de comprendre le cadre d'intervention de cet
aménageur. Cet acteur opérationnel intervient en grande partie
pour la Métropole Lyonnaise. Il est donc indispensable que la SERL
anticipe les demandes de la collectivité en matière
d'aménagement. Cette étude montre que la Métropole est en
pleine évolution et que des pistes d'innovations sont en cours de
développement. Parmi elle, la volonté d'intégrer de plus
en plus l'habitant dans le processus de construction de la ville, on parle
ainsi de politique bottom-up. L'habitat participatif est un outil de croissance
de cette stratégie, accroître les politiques en faveur de ce
développement semble donc pouvoir être une piste que la
Métropole pourra mener dans les prochaines années.
Enfin l'étude des modes opérationnels de la
SERL et des caractéristiques du montage opérationnel d'un projet
d'habitat participatif a montré que l'habitat participatif pouvait
être développé par cet aménageur, en respectant le
modèle développé dans cette étude.
C'est-à-dire identifier une parcelle pouvant accueillir de l'habitat
participatif et dimensionner le projet dès l'origine de celui-ci,
associer un bailleur au montage de ce type d'opération et enfin adapter
sa procédure en faisant appel et en imposant au groupe d'habitants un
accompagnateur spécialisé dans ce type d'habitat.
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Ë la suite de ce PFE ce modèle de
développement va me permettre de présenter à la SERL deux
stratégies à adopter en matière d'habitat participatif
:
· La première position consiste à attendre
une volonté politique de développer de l'habitat participatif sur
la Métropole de Lyon. Dans ce cas présent, la SERL doit continuer
à affiner ses connaissances sur le sujet, afin de répondre
présent dans cette éventualité.
· La seconde stratégie consiste à
être force de proposition en matière d'habitat participatif. Il
s'agit là pour la SERL d'identifier une parcelle pouvant accueillir de
l'habitat participatif et d'initier le projet auprès de la
Métropole. Cette position nécessite d'affiner cette étude,
notamment en ce qui concerne la demande sur le territoire, la taille d'un
projet, la rédaction d'un règlement de consultation et la
procédure à adopter.
L'étude réalisée dans le cadre de ce
Projet de Fin d'études doit être analysée comme un
élément précurseur dans la réflexion de la SERL de
s'investir dans un projet d'habitat participatif et ne pourra être
précisée que par la réalisation d'une opération
d'habitat participatif.
Pour terminer, aborder ce sujet fut passionnant par sa
richesse et sa diversité. Le fait de réaliser cette étude
dans le cadre d'un contrat de professionnalisation m'a permis de confronter la
vision théorique au terrain. Cette approche n'a pas toujours
été simple à appréhender mais elle a eu le
mérite de faire évoluer ma réflexion sur l'habitat
participatif. Mon approche est passée d'une vision idéaliste
à une conception pragmatique de l'habitat participatif. Je reste
persuadé de la nécessité de développer ce type
d'habitat, mais uniquement dans un cadre précis, à petite
échelle et surtout à l'initiative de l'habitant.