3. Les impacts négatifs
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Dans un premier cas, pour faire contraste avec les impacts
économiques positifs que nous venons d'expliquer, il faut savoir que ces
derniers peuvent être contrastés de plusieurs manières.
Tout d'abord, les budgets annoncés au préalable sont souvent
erronés, de nombreuses dépenses non prévues interviennent
lors de la conception de l'évènement, ainsi la facture des JO de
Londres a doublé entre le choix de la ville et la compétition.
Les coûts sont souvent très élevés, et les recettes
sont parfois inférieures aux prévisions, ce qui
créé un gouffre sur le bénéfice attendu. D'autre
part, lorsque les dépenses de l'Etat participent au développement
de l'évènement, même si l'évènement rebooste
l'emploi et l'économie locale, il faut le financer en haussant les
impôts, le déficit public, ou bien en diminuant les autres
dépenses. Ainsi l'équilibre nécessite que ces points
positifs soient nuancés par d'autres aspects néfastes pour le
développement. Andrew Rose, professeur à l'université de
Berkeley a réalisé une étude sur les Jeux Olympiques, qui
a révélé qu'il était moins intéressant
d'accueillir la compétition que de finir second sur la sélection,
déjà suffisant pour stimuler le développement
économique et évitant les forts coûts de l'organisation.
D'autres effets purement économiques sont aussi
constatés, comme l'effet du substitution, qui correspond au fait qu'un
résident qui va dépenser de l'argent sur
l'évènement ne le dépensera pas sur une autre
activité habituelle sur la ville à la place, ou l'effet
d'éviction, qui traduit la dissuasion pour des touristes de se
déplacer sur le territoire pendant l'évènement pour
éviter la foule qui y assistera, et les hausses de prix.. Si on prend
l'exemple d'Athènes pour les Jeux Olympiques, ils ont perdu 2 millions
de touristes sur l'année notamment à cause de l'ampleur des
chantiers et de leur retard. Le dernier effet est celui de « fuite »,
les hôteliers et constructeurs qui voient une hausse de leurs revenus ne
les dépensent pas forcément sur le territoire d'accueil, et donc
viendra fausser les estimations de l'impact positif.
Dans un second cas, on peut aussi remarquer des impacts
néfastes sociaux, notamment au niveau des conditions de travail des
ouvriers sur les chantiers, qui travaillent énormément pour des
salaires faibles, avec peu de sécurité et du chantage, comme nous
pouvons le constater au Qatar pour la coupe du Monde 2022. On souligne aussi
des problématiques liées à l'expropriation, les
organisateurs et administration expulsent des locaux, s'approprient des biens
contre une indemnité, ou déplacent d'autres personnes pour
effectuer leur chantier, et vont même jusqu'à
récupérer du mobilier à des particuliers.
Enfin, avec la forte médiatisation des
évènements aujourd'hui à l'échelle
planétaire, ces évènements deviennent les cibles des
personnes souhaitant effectuer des revendications, ou des actes terroristes. On
peut prendre l'exemple du Marathon de Boston en 2013 et des violentes
explosions qui y ont survenues, ou des scandales liés aux attributions
d'évènements. Pour les contestations, elles peuvent
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créer des conflits géopolitiques, et
créés des séparations entre un Etat et son peuple, tout en
associant une mauvaise image à l'évènement, ce qui serait
contraire à son objectif de capital-marque notamment.
Dernier cas, les impacts néfastes liés à
la construction des stades, nous avons déjà évoqué
le cas des travailleurs qui sont souvent dans une situation misérable,
mais il y a aussi de graves enjeux écologiques. Les JO d'hiver à
Sotchi ou à Beijing, ou encore la coupe du monde 2022 au Qatar, ont
été et sont encore au centre des débats écologiques
mondiaux, notamment à cause de l'empreinte carbone très
élevé de leur organisation et de la construction des stades. A
l'heure où les enjeux écologiques devraient être au centre
des préoccupations mondiales, la conception de ces
évènements n'est pas assez soucieuse de l'environnement, ce qui
risque de renforcer le réchauffement climatique, d'impacter
négativement les écosystèmes sur le territoire, et de
dégrader l'image de l'évènement.
L'autre problème est lié à l'exploitation
des stades après l'évènement, qui, si elle n'est pas
suffisante, ne rentabilise pas les coûts de construction, et en rajoute
même pour l'entretien de ces infrastructures. D'autant plus qu'un stade
à l'abandon va entacher le paysage urbain des villes auxquelles ils
appartiennent.
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