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Problématique de la planification familiale dans les ménages de Kasha: cas du quartier Cikonyi


par Jean Claude AGANZE BASHIGE
ISDR/Bukavu - Graduat 2018
  

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II.3 SUR LE PLAN ENVIRONNEMENTAL

Les activités humaines se développent aujourd'hui et plus qu'avant sousdes contraintes croissantes dont la croissance démographique est l'une des plus fortes. Cependant, la pression de ces activités sur les ressources naturelles ne peut être réduite à un simple concept de capacité de charge liant d'une manière déterministe le nombre des hommes à la nature et à l'intensité des dégradations observées.

Les populations humaines vivent dans divers milieux écologiques, imposés par la nature, dont les différents paramètres forment leur environnement. Le fonctionnement de la population et de son environnement constituent un écosystème. Les relations entre la population et l'environnement sont réciproques.

La population modifie son environnement pour le rendre plus favorable à la vie humaine, rendre la vie possible et assurer la survie d'une population en augmentation. Cependant, au fur et à mesure que l'environnement est modifié par l'homme, des inconvénients croissant apparaissent dans les conditions de vie du moment, et ceci nous pousse à nous interroger sur les possibilités de maintenir les nouveaux rapports entre l'homme et son environnement sur une longue période, c'est-à-dire d'assurer un développement durable.

Dans ce contexte, il faut examiner aussi bien l'influence de l'environnement naturel ou transformé sur l'homme que l'influence de l'homme sur l'environnement27(*).

A Cikonyi, ces conséquences varient selon qu'une région est à forte ou faible densité.

Les avenues qui se situent au nord du quartier Cikonyi sont ceux à forte densité et se heurtent à des problèmes d'érosion et d'éboulement de terre ; cherchant la parcelle où construire ils construisent dans des endroits impropres.

Pendant notre étude, nous avons observé que 45% de ménages où nous avons mené nos enquêtes, habitent dans les parcelles impropres à la construction. Cette situation ne s'améliore malheureusement pas car des nouvelles demandes de terre se font sentir et aggravela situation est déjà malsain.

C'est ainsi que nous sommes retrouvé face à des défis tels que ; certains habitants construisent jusque sur les passages publiques et/ou dans les caniveaux qui lorsqu'ils sont bouchés sont à la base des plusieurs catastrophes aux personnes habitant dans les rives des rivières Tchula et Wesha.

Par ailleurs, d'autres construisent des maisons avec des matériaux légers, surtout des maisons en étage avec les planches moins résistantes sans tenir compte des dégâts futurs. Loin de ça ceux habitant autour des rivières Tchula et Wesha construisent des toilettes et y amènent les matières fécales, ce qui ne favorise pas un environnement propices aux animaux du lac Kivu.

Les réalités de Cikonyi sud ou rural sont différentes de celles de Cikonyi urbain ou nord. Dans cette partie où l'agriculture faisait partie des sources de revenus, les habitants qui en dépendaient disent se heurter à des problèmes de la baisse de la production. Les femmes rencontrées dont leurs âges varient entre 45, 75 ans et plus, nous ont révélé que  « l'agriculture est devenue désintéressant, dans les années 90 jusque vers 2002, la production était consommée jusqu'à une nouvelle, mais aujourd'hui les maniocs récoltées en juin et juillet arrivent difficilement en octobre. Nous préférons faire autres choses que ça ». Le réel est que la production consommée par 8 à 10 individus, devient consommée par 20 ou plus d'individus car ces 8 ou 10 vont procréer. Le fait peut être aussi dû à une déforestation intense qui se fait quand les gens veulent construire ou aménager des nouveaux champs.

Comme partout dans le monde le non espacement des naissances favorise la croissance démographique qui finit par entraver l'environnement base du développement.

Les estimations de croissance démographique ont soulevé le problème de la nutrition et, bien que la disponibilité des terres ne soit ni le seul ni le principal facteur de sécurité alimentaire, elle n'en demeure pas moins une question essentielle.

Parmi les entraves à l'expansion des terres cultivées, citons la rareté des terres agricoles de qualité élevée, la concurrence d'utilisations alternatives et le risque de dégradation environnementale de terres et de forêts marginales cultivées28(*).

Le cas ne serait pas de plus aggravé si le quartier Cikonyi était situé dans ces zones qui ont encore de l'espace mais malheureusement situé dans les milieux ou il est difficile de faire l'exode, les difficultés ne seront pas loin de son quotidien.

Considérons maintenant la surface de la terre, en posant comme condition qu'il ne sera plus possible d'avoir recours à l'émigration pour éviter la famine. Comptons pour le plus de 20240 le nombre des habitants actuels du quartier. La race humaine croîtraselon la progression 1, 2, 4, 8, 16, 32, 64, 128, 256...tandis que les moyens de subsistancecroîtront selon la progression 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9. Au bout de deux décennies,population et moyens de subsistance seront dans le rapport de 256 à 9 ; au bout detrois siècles, 4 096 à 13 ; après deux mille ans, la différence sera immense etincalculable.

Le rythme d'accroissement de la population, de période en période, l'emporte donc tellement sur celui de l'augmentation des subsistances, que pour maintenir le niveau et pour que la population existante trouve toujours des aliments en quantité suffisante, il faut qu'à chaque instant une loi supérieure fasse obstacle à son extension. Il faut que la dure nécessité la soumette dans la province ou dans le pays, et que celui de ces deux principes opposés dont l'action est tellement prépondérante soit contenu dans d'étroites limites29(*).

Avec l'insatisfaction de la parcelle familiale reconnue et déclarée par 45% des enquêtées, qui après vont fureter comment suffire à ces besoins primordiaux dans l'environnement où seulement 55% des enquêtées disent être dans les parcelles familiales satisfaisante appart les champs pour l'agriculture, les autres activités humaines et les réserves pour les enfants; les risques de la dégradation de l'environnement dans le quartier Cikonyi restent élevée, une fois que la population n'arrivera pas à espacer les naissances car plus on procrée plus il y a des nouveaux besoins.

On peut conclure de ce qui précède, que l'obstacle primordial à l'augmentation de la population est le manque de nourriture, qui provient lui-même de la différence entre les rythmes d'accroissement respectifs de la population et de la production. Mais cet obstacle n'agit demanière immédiate que dans les cas où la famine exerce ses ravages.

Des obstacles immédiats sont constitués par les coutumes et lesmaladies que fait naître la rareté des moyens de subsistance, ainsi que par toutes les autres causes physiques et morales qui tendent à ravir prématurément la vie.

Ces obstacles agissent avec plus ou moins de force dans toutes les sociétés humaines pour y maintenir constamment le nombre des individus au niveau des moyens de subsistance. Ils peuvent être rangés sous deux chefs: les uns agissent en prévenant l'accroissement de la population; les autres, en la détruisant à mesure qu'elle se forme. La somme des premiersforme ce qu'on peut appeler l'obstacle préventif; celle des seconds, l'obstacle destructif.

Dans la mesure où il est volontaire, l'obstacle préventif estpropre à l'espèce humaine et découle d'une faculté qui la distingue des animaux: celle de prévoir et d'apprécier des conséquences éloignées. Les obstacles qui s'opposent à l'accroissement indéfini des plantes et des animaux sont tous de nature destructive; ou s'ils sont préventifs, ils n'ont rien de volontaire. Mais il suffit que l'homme regarde autour de lui pour qu'il soit frappé par le spectacle offert par les familles nombreuses: en comparant ses moyens personnels de subsistance (qui n'excèdent guère la mesure de ses besoins) avec le nombre des individus entre lesquels il devra en faire le partage (et ce nombre peut fort bien s'élever jusqu'à sept ou huit sans que ses moyens soient fort accrus), il éprouve la crainte de ne pouvoir nourrir les enfants qu'il aura fait naître.

Tel serait du moins l'objet de son inquiétude dans une société fondée sur un système d'égalité, si toutefois il peut en exister une. Mais dans la situation actuelle, d'autres considérations interviennent30(*).

* 27 Documents et Manuels du CEPED n° 12 « Population et développement: les principaux enjeux, cinq ans après la conférence du Caire; Paris juin 2001, page 439

* 28BRIEFING DE BRUXELLE SUR LE DEVELOPPEMENT RURAL, La croissance démographique et ses implications pour le développement rural, Briefing n. 16, Bruxelles 2012, page 30

* 29 Thomas-Robert MALTHUS(1798) « Essaie sur le principe de population », Ed. Gonthier, paris 1963, page 12

* 30 Idem page 13-14

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus