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Prevalence des protozooses intestinales diagnostiquées au laboratoire de l'HGR Kabinda


par Prosper MUKONKOLE MALOBO
Institut superieur des téchniques médicales de Kabinda - Techniques de laboratoire 2022
  

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III.2.2.1.MATÉRIELS ET RÉACTIFS DE LABORATOIRE

III.2.2.1.1. Matériels

Les matériels nécessaires pour faire un examen de selles sont entre autres :

Ø Lame porte-objet ;

Ø Lamelle 20×20 mm ;

Ø Registre ;

Ø stylo ou crayon gras ;

Ø Plateau ;

Ø gants ;

Ø Récipient propre ;

Ø Baguette en verre ;

Ø Microscope optique.

III.2.2.1.2. Réactifs de laboratoire

Pour la réalisation de notre travail, nous avons utilisé les réactifs suivants :

§ Solution physiologique ;

§ Solution de lugol .

III.2.2.1.2. Examen parasitologique des selles

Cet examen se déroule en 2 étapes : macroscopiquement et microscopiquement .

1. EXAMEN MACROSCOPIQUE

L'examen macroscopique est un examen qui demande la vision, il ne demande pas la présence de microscope.

Cet examen consiste à voir la couleur et la consistance de selles.

Ø Couleur :

· Brune : couleur normale ;

· Jaune : présence de bilirubine ;

· Noire : présence de sang digéré endogène et exogène ;

· Rouge : il s'agit de sang ;

Ø La consistance : elle peut être :

o Mouillées, pâteuse (cas normal) ;

o Liquide ( diarrhée) ;

o Dure ( constipation).(1 CT. Joseph KAMANGA WA KAMANGA, Cours de chimie clinique, ISTM Manono, 2013-2014, 2 ème graduat HOSPI. P 72).

2. EXAMEN MICROSCOPIQUE

L'examen microscopique est un examen parasitologique qui permet de voir le parasite à l'aide d'un appareil appelé microscope.

2.1. L'examen à frais avec l'eau physiologique ( ou direct)

L'examen à frais est la méthode la plus simple car elle met en évidence les formes végétatives ou trophozoïtes et les formes kystiques des protozoaires et d'étudier leurs mobilités.

Ø Techniques :

ü Un petit grain de matière fécale est prélevé avec une baguette en verre et placé sur une lame avec une goutte de solution physiologique enfin de faire une préparation homogène.

Si les selles sont mouillées, prendre à l'intérieur de l'échantillon. Si elles contiennent du mucus ou son liquide, prélever dans le mucus sanguinolent.

ü Recouvrir la préparation à l'aide d'une lamelle en évitant la formation de biles d'air ;

ü Examiner la préparation au microscope, en utilisant les objectifs 10X ou 40X  et réduire l'éclairage en fermant le condenseur, diaphragme abaissé.

2.2. Examen après coloration au lugol

Cet examen est utilisé pour identifier des formes végétatives et kystiques de protozoaires( surtout l'amibe) dans les selles. Permet encore de mieux visualiser certains éléments d'identification : noyau ; caryosome.

§ Techniques

On suis les mêmes techniques que l'examen à frais sauf que la goutte de solution physiologique est remplacé par une goutte de lugol. L'objectif 40X.

§ Résultat

Cet examen colore les noyaux des protozoaires en brun, le caryosome en noir.

III.2.2.2. MÉTHODE DE LA RECHERCHE

Nous avons fait recours à la méthode descriptive transversale.

1. TYPE D'ETUDE

Notre étude est descriptivetransversale qui à durée six mois( de janvier à juin 2022).

2. ÉCHANTILLONNAGE

Nous avons fait recours à une échantillonnage aléatoire avec un objectif d'égalité des variables étudiées. Notre échantillonnage était de 697 prélèvements.

3. TECHNIQUES DE COLLECTE DE DONNEES

Pour réaliser cette étude, nous nous sommes rendu au laboratoire de l'HGR Kabinda pour rencontrer les responsables et les expliquer les bien fondé de notre enquête.

Il s'agit de faire des analyses parasitologiques des selles.

Concernant le diagnostic parasitologique, nous avons fait recours à l'examen direct ( à l'état frais) pour la réalisation de cet travail.

C'est une méthode universelle et indiquée pour la recherche des protozoaires, mais à conditions que l'infestation soit suffisante.

Ni la méthode de lugol n'a été utilisée.

III.2.3. CRITÈRES DE SÉLECTION

A. CRITÈRES D'INCLUSION

Font partir de cette étude tous les cas des protozoairesintestinaux enregistrés et diagnostiqués au laboratoire de l'HGR Kabinda du 01 janvier au 30 juin 2022 sans distinction d'âge ni de sexe.

B. CRITÈRES D'EXCLUSION

Sont exclus de cette étude tout le cas contraire aux critères ci-haut.

III.2.4. PARAMÈTRES D'ETUDES

En menant cet étude nous nous sommes fixés comme paramètres d'étude :

§ Résultats parasitologique des selles ;

§ Nombre de prélèvement ;

§ Sexe ;

§ Age ;

§ Protozoaires intestinaux rencontrés ;

§ Type de consultation ;

§ Provenance ;

§ Mois de consultation ;

§ Signes cliniques.

III.2.5. DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

Nous avons rencontré certaines difficultés au cours de la réalisation de cette étude et se résument pour l'essentiel :

Ø Insuffisance de ressources financières et humaines ;

Ø Manque de temps suffisant pour exploiter les archives ;

Ø Exigence de moyens financiers pour faire les analyses et d'autres droits de stage de l'hôpital général de référence de kabinda ;

Ø Manque de temps pour faire les examens enfin d'éviter le faux négatif.

QUATRIÈME CHAPITRE. PRESENTATION ET INTERPRÉTATION DES DONNÉES.

Notre travail à été réalisé sur 697 patients hospitalisés et externes, elle a permi l'identification de nombreuse espèces parasitaires de l'intestin de l'homme.

Parmi le 697 prélèvements de selles analysés, 208 cas étaient positifs et 489 cas exclus de l'étude.

Le détail de ces résultats est consigné dans les tableaux suivantes:

TABLEAU 1. RÉPARTITION DES DONNÉES SELON LES RÉSULTATS PARASITOLOGIQUE DES SELLES

Ce tableau montre le taux de positivité des protozoaires intestinaux retrouveràl'examen parasitologique des selles.

Résultat des selles

Fréquence

Pourcentage %

Positif

208

29,8

Négatif

489

70,2

Total

697

100

Au regard de ce tableau nous constatons que l'EPS direct est revenu positif pour 208 patients soit 29,8% de cas.

TABLEAU 2. REPARTITION DES CAS SELON LE NOMBRE DE PRÉLÈVEMENT

Nombre des prélèvements

Fréquence

Pourcentage %

1

100

48,1

2

53

25,5

3

55

26,4

Total

208

100

Dans ce tableau, il ressort que la majorité des examens parasitologiques des selles effectués étaient positifs dès le premier examen avec 48,1% selon le nombre de prélèvement effectués pour chaque patient.

TABLEAU 3: RÉPARTITION DE CAS SELON L'AGE

Âge(ans)

Fréquence

Pourcentage %

0 - 10

72

34,6

11 - 21

20

9,6

22 - 31

46

22,1

32 - 41

31

14,9

42 - 51

16

7,7

52 - PLUS

23

11,1

TOTAL

208

100

Au regard de ce tableau nous constatons que l'EPS est demandé le plus souvent chez les patients âgés de 0 à 10 ans avec une proportion de 34,6% de cas.

TABLEAU 4: RÉPARTITION DE CAS SELON LE SEXE

Sexe

Fréquence

Pourcentage %

MASCULIN

123

59,1

FEMININ

85

40,9

TOTAL

208

100

Ce tableau montre que l'EPS effectué chez les patients de sexe masculin est supérieur que le sexe féminin, soit 59,1% de cas sur 40,9%.

TABLEAU 5: RÉPARTITION DE CAS SELON LES PROTOZOAIRES INTESTINAUX RENCONTRÉS

Protozoaires intestinaux

Fréquence

Pourcentage %

ENTAMOEBA HYSTOLITICA

71

34,1

ENTAMOEBA COLI

22

10,6

GIARDIA LAMBLIA

53

25,5

TRICHOMONAS INTESTINALIS

62

29,8

BALANTIDUIM COLI

0

0

ISOSPORA HOMINIS

0

0

TOTAL

208

100

Il ressort de ce tableau que l' Entamoeba histolytica est plus fréquent avec 34,1% de cas, suivi de trichomonas intestinalis avec 29,8% de cas et en fin le Balantiduim coli et isospora hominis avec respectivement 0% (0 cas) par chacun.

TABLEAU 6: RÉPARTITION DE CAS SELON LE TYPE DE CONSULTATION

Type de consultation

Fréquence

Pourcentage %

EXTERNE

109

52,4

INTERNE

99

47,6

TOTAL

208

100

Il ressort de ce tableau que les patients externes représentent 52,4% de cas tandis-que les patients hospitalisés avec 47,6%.

TABLEAU 7 : REPARTITION DE CAS SELON LA PROVENANCE

Provenance

Fréquence

Pourcentage %

Hors ville de KABINDA

172

82,7

Ville de KABINDA

36

17,3

TOTAL

208

100

Au regard de ce tableau nous constatons que 82,7% de cas provenaient de la hors ville de kabinda contre 17,3% de la ville.

TABLEAU 8: RÉPARTITION DE CAS SELON LE MOISDE CONSULTATION

Mois de consultation

Fréquence

Pourcentage %

Janvier

59

28,4

Février

46

22,1

Mars

24

11,5

Avril

42

20,2

Mai

21

10,1

Juin

16

7,7

TOTAL

208

100

Il est à signaler dans ce tableau que la prévalence des protozooses intestinales est élevée au mois de janvier et février avec respectivement 28,4% et 22,1% de cas, et avril avec 20,2%, mars 11,5%, mai 10,1% et juin avec 7,7% de cas.

TABLEAU 9 : RÉPARTITION DE CAS SELON LES SIGNES CLINIQUES

Signes cliniques

Fréquence

Pourcentage %

Diarrhee

45

21,6

Douleurs abdominales

68

32,7

Vomissements

31

14,9

Constipation

28

13,5

Défécation douloureuse

24

11,5

Anorexie

12

5,8

TOTAL

208

100

Il ressort de ce tableau que les douleurs abdominales à une prévalence plus élevée avec 32,7% de cas, suivi de la diarrhée avec 21,6% de cas et l'anorexie est le signe le moins fréquent avec un total de 5,8% de cas.

DISCUSSION ET COMMENTAIRES

Les parasitoses intestinales constituent un problème de santé publique, touchant suivant la population de pays en voie de développement et exposant ces derniers à une morbidité et à une mortalité très élevées.

L'objectif de ce travail est d'évaluer la prévalence des protozooses intestinales diagnostiquées au laboratoire de l'HGR de Kabinda.

Une étude descriptivetransversaleà été menée et a porté sur les résultats des examens parasitologiques des selles.

Dans notre étude, nous avons analysé 697 prélèvements des selles, dont 208 cas étaient positifs soit 29,8%. Ce taux semble supérieur à celui de Dieudonné ROHINGAM qui avait relevé dans sa série une prévalence de 8,8% à la société de laboratoire d'analyse biomédicales de GUINÉE 2008. Ce pendant, notre taux de prévalence est inférieur à celui estimé par NTUMBA KABONGO Emile (2012) à l'HGR KISANGA, qu'il était de 47,7%, ce là peut expliqué par le nombre limite de prélèvements (697 contre 273 prélèvements). Ces taux peuvent se traduire par le manque d'éducation sanitaire, manque d'hygiène et le mode de vie des populations.

La différence entre les prévalences des protozoaires dans ces études peut être attribué aux diversités régionales, en outre de la taille d'échantillons et de la méthodologie employée pour collecter les données.

Il est demandé de pratiquer trois (3) EPS pour diagnostiquer une protozoose intestinale, mais les études épidémiologiques se sont souvent limitées aux résultats d'un seul prélèvement.

Dans notre étude, 26,4 % des cas ne sont positives qu'après le troisième (3 ème) examen d'un seul échantillon de selles sous-estimerait la prévalence.

Pour la répartition selon l'âge, nous avons trouvé que la tranche d'âge la plus touchée est situé entre 0 à 10 ans soit un taux de 39,6%, ce qui correspond aux enfants. Cette tranche d'âge est plus touchée compte tenu de l'insuffisance d'observation des règles d'hygiène alimentaire et environnementale et celle du système immunitaire qui est peu actif à cet âge.

Selon la répartition en fonction du sexe, nous avons montré que le sexe masculin est le plus touché avec 59,1% contre 40,9% chez le féminin.

Nous estimons que cette élévation de la prévalence serait due aux habitudes hygiéniques et le nombre important des bilans du travail qui sont le plus souvent représentés par les hommes aussi mieux la nature e la profession.

Par rapport aux protozoaires,l'Entamoeba histolytica occupe la première place avec 34,1%, suivi de Trichomonas intestinalis de 29,8%. Ce résultat concorde avec celui d' Abdel Malik GARBA GAMBARI (50,8%). Le faible taux de l' Isospora et Balantiduim coli peut être dû par manque des colorations spécifiques et qui ne sont pratiquées qu'à la demande du clinicien.

Par rapport a la répartition de cas selon les types de consultation, nous avons trouvé que 52,4% représente les patients consultant en externe et 47,6% sont des patients hospitalisés dans des différents services de l'hôpital. Ce résultat s'explique par le fait que ces protozooses intestinales nécessitent pas l'hospitalisation du patient.

On note 82,7% de cas provenaient de la hors ville de kabinda contre 17,3% de la ville.

En rapport avec le mois de consultation nous remarquons que les patients sont beaucoup plus infectés au mois de janvier et février avec respectivement 28,4% et 22,1. Ces mois correspondent à la saison des pluies, période ou les conditions sont les plus favorables pour une infestation probable. Ce résultat concorde avec celui d'Emile NTUMBA KABONGO (17,2%.). Ainsi on peut dire que les taux de prévalence se différencient d'une ville àl'autre ; pour chaque endroit on a un taux de prévalence qui dépend des conditions environnementales telles que : de dépôt anarchique des ordures ménagères une stagnation des eaux usées et le manque d'hygiène collective et individuelle.

Par rapport à la répartition des signes cliniques nous avons trouvé que les douleurs abdominales représentent 32,7% de cas suivie de la diarrhée avec 21,6%.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore