Année universitaire 2019_2020
République Algérienne Démocratique
et Populaire Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique Université SAAD DAHLEB BLIDA 1
Faculté des Sciences de la Nature et de la
Vie Département d'Agroalimentaire Mémoire de fin
d'études en vue de l'obtention du diplôme de master
II Spécialité : Agroalimentaire et contrôle de
qualité Filière : sciences alimentaires Domaine : Sciences
de la Nature et de la Vie Thème
Essai de formulation et de préparation d'une
pâte de viande mixte
Réalisé par :
KHELIFI Houda MATARI Zineb
Devant les membres de jury :
Pr EL HADI Djamel
|
Professeur
|
U.Blida1
|
Président
|
Dr DEFFAIRI Djamila
|
MCB
|
U.Blida1
|
Examinatrice
|
Mr AMALOU Djamel
|
MAA
|
U.Blida1
|
Promoteur
|
Remerciements
+ Nous exprimons tout d'abord, nos profonds
remerciements et louanges à ALLAH tout puissant, qui nous a guidé
sur le droit chemin et nous a donné le courage et la volonté
d'achever ce travail.
+ Nous remercions très chaleureusement notre
encadreur monsieur AMALOU, d'avoir accepté de nous encadrés. Nous
tenons aussi de lui remercier pour ses orientations, ses observations et sa
patience, ainsi que son suivi tout le long de notre travail
+ Nous tenons à remercier très
sincèrement l'ensemble des membres du jury qui nous font le grand
honneur d'accepter de juger notre travail, en espérant être
à la hauteur de votre confiance.
+ C'est avec un très grand plaisir que nous
remercions tous les travailleurs de l'unité de conserverie des viandes
d'Algérie BELLAT, pour leurs aides, leurs gentillesses, et leurs
soutiens.
+ Nous tenons à exprimer nos
sincères remerciements à tous les enseignants qui nous ont
enseigné et qui par leurs compétences nous ont soutenu dans la
poursuite de nos études.
+ Enfin, nous remercions également tous
ceux qui nous ont soutenus, encouragés et rendus service au cours de la
réalisation de ce mémoire.
Dédicace
Avec tout respect et amour je dédie ce modeste
travail :
À la mémoire de mon cher oncle, KHELIFI
SELAMMI, que Dieu ait pitié de lui
À mes chers parents pour leur amour et leur
soutien tout au long de ma carrière universitaire
À mes chères soeurs : Nesrine, RaZiKa,
IKram et toute la famille KHELIFI
À mon cher fiancé Walid Pour tout
l'encouragement, le respect et l'amour que il m'a offert et toute la
famille ZERROUK
À mes chères amies surtout Ahlem et ma
formidable binôme ZINEB
A Mon encadreur Mr AMALOU DJAMEL
votre compétence, votre encadrement ont toujours suscité
mon profond respect je vous remercie pour votre accueille
A toute personne ayant contribué de près ou
de loin à l'élaboration de ce mémoire.
HOUDA
Dédicace
Tous les mots ne sauraient exprimer ma gratitude, mon
amour, mon respect, ma reconnaissance, tout simplement,
Je dédie ce modeste travail :
A mes chers parents, pour leur amour, leur encourage et
leur soutien tout le long de mes études, que DIEU tes
bénisse.
A mes chères soeurs : Yasmina, Amira, Aya et mon
petit frère Abd Elrahmen.
A mes chères amies: Fathia, Anfel, Imen,Soumia
Nour, Amina, RaZiKa, Ahlem et ma chère binôme Houda
A Mon promoteur Mr Amalou, cette humble dédicace
ne saurait exprimer mon grand respect et ma profonde estime, que dieu
vous procure bonne santé et longue vie.
A toute personne ayant contribué de près ou
de loin à l'élaboration de ce mémoire.
ZINEB
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Résumé
Notre recherche a porté sur l'utilisation de la poudre
de tomate contenant naturellement de nitrite, dans la formulation d'une
pâte de viande mixte, en éliminant la totalité de sel
nitrité qui est primordiale dans la transformation carnée mais
leur consommation excessive dangereuse pour la santé.
On a réalisé une formulation de 10 Kg de
mélange viande-tomate contenant respectivement : 66% de viande rouge,
0.34% de poudre de tomate et 33,66% des autres ingrédients. Ce qui nous
permet d'obtenir a la fin 15 boudins de 400g qui ont été
stockés à une température de 3C°, puis on a
procédé au suivi microbiologique, physico- chimique et
organoleptiques pendant 21 jours. Les résultats microbiologiques ont
révélé une absence totale des germes recherchés,
tel que : Les coliformes fécaux, Clostridium
sulfito-réducteur, Staphylococcus aureus, les salmonelles, et
les germes aérobies mésophiles totaux.
Sur le plan physico-chimique, notre produit présente
une humidité de 60.4%, un pH de 6.29, une teneur en lycopène est
égal 0.101mol/L, et une teneur en chlorure est égale 2.4%.
Le jury de dégustation a considéré notre
produit comme satisfaisant sur les plans organoleptiques et
morpho-métriques.
Mots clés : formulation, pâte de
viande, poudre de tomate, sel nitrité
Abstract
Our research has focused on the use of the tomato powder
naturally contained the nitrite, in the formulation of a mixed meat paste, by
eliminating all the nitrite salt which is essential in the meat processing but
their excessive consumption dangerous for health.
A 10 kg formulation of a meat paste containing respectively:
66% red meat, 0.34% tomato powder and 33.66% of the other ingredients was made.
This allows us to obtain at the end 15 sausages of 400g which were stored at a
temperature of 3C °, and then we proceeded to microbiological,
physicochemical and organoleptic monitoring for 21 days.
Microbiological results revealed a complete absence of the
desired germs, such as: fecal coliforms, sulphite-reducing clostridium,
Staphylococcus aureus, salmonella, and aerobic mesophilic germs.
On the physico-chemical level, our product has a humidity of
60.4%, a pH of 6.29, a lycopene content is equal to 0.101mol / L, and a
chloride content is equal to 2.4%.
The tasting jury considered our product to be satisfactory
from an organoleptic and
morphometric perspective.
Keywords: formulation, meat paste, tomato
powder, nitrite salt
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Sommaire
Introduction générale 01
La partie bibliographique :
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE
I. Production et consommation de la viande
02
I.1. Dans le monde 02
I.1.1. La consommation de la viande dans le monde
03
I.2.En Algérie 04
I.2.1. La consommation de la viande en Algérie
05
II. Les viandes produites destinées à la
transformation dans le marché 06
II.1. Définition de la viande 06
II.2. Classification de la viande 06
II.3. Structure de viande 07
II.4. Composition et valeur nutritionnelle de la viande
07
II.4.1 Facteurs de variation des constituants nutritionnels de la
viande 08
III. Mode d'obtention de viande 09
III.1. Abattage 09
III.2. Évolution de la viande après l'abattage
10
IV. La qualité de viande 12
IV.1. Qualités organoleptiques 13
IV.2. Qualité hygiénique 14
IV. 3. Qualité nutritionnelle 14
IV.4. La qualité technologique 14
V. Le stockage et altération de la viande
15
VI. Types de contamination de la viande 15
CHAPITRE II : LES PRODUITS CARNÉS
I. Les produits carnés 17.
I.1. Définitions 17
I.2. Classification 17
II. Technologie de transformation carnée
18
II.1. Les différents procédés de
transformation carnée 18
II.1.1. Préparation de la matière première
18
II.1.1.1. Préparation de la viande 18
II.1.1.2. Préparation des matières premières
non carnées 19
II.1.2. La réalisation des produits 21
II.1.3. Le conditionnement 23
II.1.4. La cuisson 24
III. Méthodes de conservation des produits
à base de viande 24
IV. Les produits de charcuteries 26
IV.1. Les différents types de charcuteries
26
IV.2. Classification des produits de charcuteries
27
La partie expérimentale
CHAPITRE I : MATÉRIEL ET MÉTHODES
I. Matériels 31
I.1. Présentation des matières premières
utilisées 31
I.2.Formulation du mélange viande-tomate
34
I.3. Les étapes de préparation
34
II. Méthodes d'analyses 37
II.1. Calcule de rendement 37
II.2. Échantillonnage 37
II.3. Mesures d'analyses physico-chimiques
38
II.3.1 Mesures de pH (J.O n° 23 du 12/04/2006)
38
II.3.2. Détermination d'humidité
38
II.3.3. Dosage des chlorures 40
II.3.4. Dosage de lycopéne 40
II.4. Analyses microbiologiques 42 II.4.1.
dénombrement des germes aérobies mésophiles totaux
à 30°C (J.O N°5 27
mai 1998) 43
II.4.2. dénombrement des coliformes fécaux (J.O
N°5 27 mai 1998) 44
II.4.3. Dénombrement des Staphylococcus aureus
(J.O N°5 27 mai 1998) 45
II.4.4.Dénombrement de Clostridium
sulfito-réducteurs à 46°C (J.O N°5 27 mai
1998) 45 II.4.5.Dénombrement des
Salmonelles (Norme NF V 08-052 : Méthode de routine pour la
recherche des Salmonella.) 47
II.4. Méthodes d'analyses organoleptiques
48
CHAPITRE II : RÉSULTAT ET DISCUSSION
I. Résultats des analyses physico-chimiques
49
I.1. Résultat de la mesure de pH 49
I.2. Résultats de la détermination
d'humidité 50
I.3. Résultats de dosage des chlorures
51
I.4. Résultats de la détermination de la
concentration en lycopène 52
II. Résultats des analyses microbiologiques
53
III. Résultats d'analyses organoleptiques
54
IV. La caractérisation physique des boudins
56
Conclusion générale 59
Références bibliographiques
60
Annexes 66
Liste des figures
Figure N°01 : Pays contribuant le plus
à l'augmentation de la production par type de viande
02
Figure N°02 : Consommation de viande
dans le monde. 04
Figure N°03 : Évolution de la
production des viandes rouges en Algérie de 2005 à 2011
05
Figure N°04 : Abattage des bovins.
09
Figure N°05 : Diagramme du processus
d'abattage. 10
Figure N°06 : La qualité de la
viande. 13
Figure N°07: Viande
transformé. 17
Figure N°08: Découpage de la
viande. 18
Figure N°09: Hachage de la
viande. 22
Figure N°10: La cuisson de la
viande. 24
Figure N°11 : La
salaison de la viande. 25
Figure N°12 : Fumage de viande.
25
Figure N°13 : Classification de la
charcuterie halal. 27
Figure N°14: La mortadelle.
27
Figure N°15: Le salami cuite.
27
Figure N°16: Le saucisson cuit.
28
Figure N°17: La galantine de
volatile. 28
Figure N°18 : Le saucisson de
foie. 28
Figure N° 19 : La saucisse blanche de
volaille. 28
Figure N° 20 : Le pâté de
volaille. 28
Figure N° 21: Le pain de viande.
28
Figure N° 22: Schéma
théorique de vie des produits carnés. 29
Figure N° 23 : La tomate
concentrée étaler sur un papier cuisson 31
Figure N°24 : La poudre de tomate
32
Figure N° 25 : Diagramme de fabrication
du mélange viande-tomate 36
Figure N°26 : Mesure d'humidité
par hygromètre électrique. 39
Figure N°27 : Réalisation
d'analyses microbiologiques. 42
Figure N°28 : Histogrammes
d'évolution de pH de mélange viande-tomate au cours de
stockage 50 Figure N°29 :
Histogrammes d'évolution du taux d'humidité de mélange
viande-tomate au cours
de stockage. 51
Figure N°30 : Résultats de
l'appréciation du gout. 55
Figure N°31 : Résultats de
l'appréciation de l'odeur. 55
Figure N°32 : Résultats de
l'appréciation de la texture. 55
Figure N°33 : Résultats
d'analyses organoleptiques de la couleur. 55
Figure N° 34 : Résultats de
l'appréciation globale de l'analyse organoleptique
56
Figure N°35: Coupe transversale et
longitudinale de mélange viande-tomate. 57
Figure N°36 : Produit témoin.
57
Figure N°37 : Produit formulé
viande tomate. 57
Liste des tableaux
Tableau N°01 : Répartition
géographique des productions de viandes dans le monde en millions
de tonnes.
Tableau N°02 : Principaux pays
producteurs de viande en milliers de tonnes en 2002 et 2014.
Tableau N°03 : Consommation de viande
(en kg par habitant et par an).
Tableau N°04 : Composition biochimique
moyenne de la viande rouge.
Tableau N°05 : Catégorie de
protéines de la viande.
Tableau N°6 : Tableau de formulation du
mélange viande-tomate selon la recette
Tableau N°7 : Les germes
recherchés pour les produits carnés cuits.
Tableau N°8 : Expression des
résultats de dénombrement de Clostridium
sulfito-réducteurs.
Tableau N°9 : Les notes
attribuées pour le teste de dégustation.
Tableau N°10 : Résultats s de la
mesure du pH de mélange viande-tomate.
Tableau N°11 : Résultats
d'analyses de mesure du taux d'humidité de mélange
viande-tomate.
Tableau N°12 : Résultats de
dosage du taux de chlorure dans le mélange viande-tomate.
Tableau N°13 : La concentration en
lycopéne est exprimée en moles par litre d'échantillon.
Tableau N°14 : Résultats des
analyses microbiologiques dans le mélange viande-tomate
au
cours de stockage.
Tableau N°15 : Résultats
d'analyses organoleptiques.
Tableau N°16 : Résultats de
l'appréciation globale de l'analyse organoleptique.
Tableau N° 17: Comparaison entre le
produit formulé et le produit témoin.
Liste d'abréviations
%: Pour Cent.
ABS : Absence.
Aw : L'activité de l'eau.
°C : Degré
Celsius.
CIRC : Centre International de Recherche sur
le Cancer.
cm : Centimètre
DO : Densité
optique.
FAO : Food and Agriculture Organization
(Organisation des nations unies pour l'alimentation et
l'agriculture).
g : gramme.
ISO: L'Organisation Internationale de
Normalisation.
J.O : Journal Officiel.
JORA : Journal Officiel de la
République Algérienne.
kg : Kilogramme.
mg : Milligramme.
mn : Minute.
OMS: Organisation Mondial de Santé.
P: Page.
PCA: Plate Count Agar.
Pf : Poids finale.
pH : Potentiel d'hydrogène
R : Rendement.
T° :
Température.
TSN : Tryptone-Sulfite-Néomycine.
VRBL : Milieu Lactosé Biliée Au
Cristal Violet Et Au Rouge Neutre.
1
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Introduction
La viande, comme tout aliment comestible, a une place
essentielle dans l'alimentation humaine, elle est caractérisée
par un goût et une valeur nutritionnelle importante. C'est une source de
protéines, de vitamines et de fer (DUPIN, 1992), aussi
elle présente également une bonne digestibilité, c'est
pour cette raison, que l'homme a développé des techniques qui lui
ont permis de transformation de la viande pour lui assurer une longue
conservation ainsi que le rehaussement et l'amélioration de sa saveur
pour répondre aux gouts exigeants des consommateurs. (ANONYME,
2016)
L'évolution des modes de vie des consommateurs et des
modes de distribution des produits carnés, conduit aujourd'hui
l'industrie à proposer une gamme de plus en plus large et de plus en
plus élaborée des produits. Ces mutations nécessitent plus
que jamais à maîtriser la technologie de cuisson et de trouver les
meilleurs compromis nécessaires à la satisfaction des multiples
contraintes afférentes. (PICGIRARD, 2011)
En 2015, le Centre International de Recherche sur le Cancer
(CIRC) a classé la "viande transformée" parmi les aliments
présentant un risque carcinogène pour l'humain. En cause
notamment, les nitrosamines, formés dans l'organisme à partir des
nitrites utilisés en qualité d'additifs alimentaires.
(FLORENCE, 2018)
Actuellement, plusieurs recherches ont été
réalisées afin de remplacer le sel nitrite par des
composés naturels préservant la qualité des produits
carnés.
Pour éviter d'ajouter du nitrite et /ou du nitrate dans
les produits carnés, des extraits de plantes contenant de façon
naturelle du nitrate ont été testés, ils pourraient
constitués une alternative à ces sels. (TALON et al,
2015)
L'objectif de notre étude est de préparer une
pâte de viande mixte en remplaçant le sel nitrité en tant
que source de nitrite, par une poudre de tomate contenant naturellement du
nitrite et riche en lycopéne.
La méthodologie adoptée dans ce travail est la
suivante :
? Préparation de la poudre de tomate.
? Formulation et préparation d'une pâte de viande
avec de la poudre de tomate et l'élimination totale de sel
nitrité.
? Appréciation de la stabilité et de la
durabilité de la pate de viande fabriquée.
? Évaluation de la qualité organoleptique à
l'aide d'un test de dégustation.
2
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE I.Production et
consommation de la viande
I.1. Dans le monde
La production mondiale de viande n'a globalement
augmenté que de 1 % en 2016 passant à 317 millions de tonnes, la
hausse enregistrée en Europe et dans les Amériques étant
contrebalancée par un recul de la production en Chine en particulier,
mais aussi en Australie. Cette progression est la plus modeste
enregistrée sur un an au cours de la décennie
écoulée. La production de viande de volaille et de viande bovine
a augmenté, alors que celle des viandes porcine et ovine a
diminué. (ANONYME 1, 2017)
Figure N°01 : Pays contribuant le plus
à l'augmentation de la production par type de
viande (OCDE/FAO, 2019)
Tableau N°01 : Répartition
géographique des productions de viandes dans le monde en millions
de tonnes. (ANONYME, 2005)
Zones
|
Production (millions de tonnes)
|
Production %
|
Afrique
|
12
|
4.65
|
Amérique du nord
|
53
|
20.54
|
Amérique du sud
|
27
|
10.46
|
Asie
|
102
|
39.54
|
Europe
|
58
|
22.48
|
Océanie
|
06
|
02.33
|
Monde
|
258
|
100,00
|
3
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE
Le tableau suivant présente les principaux pays
producteurs de viande en 2002 et en 2014 :
Tableau N°02 : Principaux pays
producteurs de viande en milliers de tonnes en 2002 et 2014 (ANONYME
1, 2014)
Pays
|
Production
2002
|
% 2002
|
Production
2014
|
% 2014
|
Chine
|
58
|
161
|
24,3
|
%
|
87
|
262
|
27,2
|
%
|
États-Unis
|
38
|
877
|
16,3
|
%
|
42
|
816
|
13,4
|
%
|
Brésil
|
17
|
298
|
7,2
|
%
|
26
|
038
|
8,1
|
%
|
Russie
|
4
|
704
|
2,0
|
%
|
9
|
070
|
2,8
|
%
|
Allemagne
|
6
|
485
|
2,7
|
%
|
8
|
355
|
2,6
|
%
|
Inde
|
4
|
695
|
2,0
|
%
|
6
|
920
|
2,2
|
%
|
Mexique
|
4
|
828
|
2,0
|
%
|
6
|
222
|
1,9
|
%
|
Espagne
|
5
|
345
|
2,2
|
%
|
5
|
717
|
1,8
|
%
|
France
|
6
|
529
|
2,7
|
%
|
5
|
597
|
1,7
|
%
|
Argentine
|
3
|
566
|
1,5
|
%
|
5
|
189
|
1,6
|
%
|
Australie
|
3
|
801
|
1,6
|
%
|
4
|
879
|
1,5
|
%
|
Viêt Nam
|
2
|
298
|
1,0
|
%
|
4
|
497
|
1,4
|
%
|
I.1.1. La consommation de la viande dans le monde
La viande peut faire partie d'un régime
équilibré apportant des nutriments importants
bénéfiques à la santé. La viande et les produits
carnés contiennent des niveaux considérables de protéines,
vitamines, sels minéraux et oligoéléments, essentiels
à la croissance et au développement. Le traitement
ultérieur de la viande permet de créer de la valeur
ajoutée, de réduire les prix, d'améliorer la
sécurité sanitaire des aliments et de prolonger la durée
de conservation. Cela peut se traduire par une augmentation du revenu des
ménages et une amélioration de la nutrition. Si la consommation
de viande par habitant dans certains pays industrialisés est
élevée, elle peut être inférieure à 10 kg par
an dans les pays en développement, quantité insuffisante qui
conduit souvent à la sous-alimentation et à la malnutrition.
(ANONYME 2, 2014)
4
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE
Le tableau suivant présente la quantité de
viande consommée dans chaque continent en kg par habitant et par an :
Tableau N°03 : Consommation de viande (en
kg par habitant et par an) (ANONYME, 2005)
Zones
|
Viande bovine
|
Viande ovine
|
Viande de porc
|
Viande volaille
|
Total
|
Afrique
|
06.00
|
3.00
|
01.90
|
04.10
|
15.0
|
Amérique du nord
|
40.00
|
0.70
|
30.00
|
44.30
|
115.0
|
Amérique du sud
|
30.40
|
0.90
|
08.40
|
24.50
|
64.2
|
Asie
|
04.10
|
1.70
|
13.60
|
06.80
|
26.2
|
Europe
|
16.10
|
2.30
|
34.10
|
16.00
|
68.5
|
Océanie
|
30.40
|
16.40
|
16.50
|
25.70
|
89.0
|
Monde
|
09.70
|
1.80
|
11.80
|
11.10
|
34.4
|
Figure N° 02 : Consommation de viande dans
le monde (ANONYME, 2011) I.2.En Algérie:
Les chiffres officiels se répètent depuis trois
ans, l'Algérie produit annuellement 350 000 tonnes de
viandes rouges et 250 000 tonnes en viandes blanches. Soit un
total de 600 000 tonnes par an pour un besoin national de
consommation d'environ 1 million de tonnes. De 25
millions de têtes de cheptel, de moins de 2
millions de vaches, de 350 000 de chameaux, de
40 000 chevaux et de moins de 5 millions de
têtes de chèvres. (AKKOUCHE, 2014)
La filière des viandes rouges en Algérie,
reposent globalement sur les élevages bovins et ovins ainsi que,
marginalement, sur des élevages camelins et caprins dont les niveaux de
production restent modestes (GREDAAL, 2004). De ce fait, la
production de viandes rouges
5
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE
provient essentiellement des élevages extensifs ovins
(56%) et bovins (34%) (Élevage caprin,
8 %, et camelin, 2 %). (NEDJRAOUI,
2001)
Selon les données estimées par la FAO
(2013), la production en viande rouge a connu une croissance
continuelle durant la période 2005-2010. Cependant, le
tonnage de viande produite pour l'année 2011 a
chuté pour toutes les espèces à l'exception du camelin,
qui est passé de 3 900 tonnes en 2005
à 5 190 tonnes en 2011 (ANONYME,
2013)
L'évolution de la production des viandes rouges en
Algérie de 2005 à 2011 a été présenté
en figure N°3 :
Figure N° 03 : Évolution de la
production des viandes rouges en Algérie de 2005 à
2011. (ANONYME, 2013)
I.2.1. La consommation de la viande en Algérie
En Algérie, le régime alimentaire comporte, de
la volaille, des oeufs et des viandes ovine et bovine. Les viandes caprines et
camelines sont nettement moins consommées (MEBTOUL, 2007).
Les types de viandes rouges consommées par les Algériens
sont principalement la viande ovine (55%) et bovine
(34%). (CHIKHI et BENCHARIF, 2016)
Pour le groupe «viandes rouges, blanches et
poisson», considéré comme un indicateur de
développement, la consommation par tête en Algérie
était de l'ordre de 29,54 kg/an en 1990. Elle a d'ailleurs stagné
jusqu'en 2005.
Malgré la progression de la consommation de viande
(particulièrement blanche et bovine), l'Algérien reste l'un des
plus faibles consommateurs de viandes du Maghreb, en partie en raison de la
faiblesse de la production. (ABIS, 2011)
6
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE
II.Les viandes produites destinées à la
transformation
II.1. Définition de la viande
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé animale, la
viande désigne toutes les parties comestibles d'un animal et
considère le mot « animal », dans ce contexte « tout
mammifère ou oiseau». Dans ce vocabulaire sont inclues la chaire
des mammifères (Ovin, bovin, caprin, camelin ...) et des oiseaux
(poulet, dinde, pintade...). (FOSSE, 2003)
Le Codex Alimentaires définit la viande de la
manière suivante : «Toutes les parties d'un animal qui sont
destinées à la consommation humaine ou ont été
jugées saines et propres à cette fin». (ANONYME,
2005)
La viande est le résultat de l'évolution
post-mortem du tissu musculaire squelettique et du tissu adipeux. La
connaissance de la structure de ces tissus est indispensable à la
compréhension des mécanismes responsables de la qualité de
la viande (EL RAMMOUZ, 2005).
II.2. Classification de la viande
La classification de la viande est diverse et peut être
basée : ? Sur le groupe zoologique
· La viande de boucherie : La viande de boucherie
représente plus spécialement la chair des bovins (veau et boeuf),
des ovins (mouton, agneau), des équidés et des porcins.
· Les oiseaux de basse-cour ou volailles; (coqs,
poulets, pintades, canards, oies, dindes etc.)
· Les animaux sauvages ou gibier.
? Sur les parties consommables de l'animal
· La chaire musculaire (muscles striés, longs,
plats);
· Les abats (muscles lisses);
· Les issus (partie de l'animal riches en tissu conjonctif)
museau, oreilles;
· Les produits de charcuterie. ? Sur la
couleur
· La viande rouge : les animaux adultes qui ont
été saignés après l'abattage. Cette viande doit
subir une maturation;
· La viande blanche : les animaux jeunes et
volailles;
· La viande noire : le gibier qui n'a pas
été saigné. (PAUL, 2006)
7
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE
II.3. Structure de viande
L'unité de base du tissu musculaire est la fibre
musculaire, constituée de myofibrilles, du réticulum
sarcoplasmique et du sarcoplasme. Chaque fibre est entourée par
l'endomysium et chaque groupe ou faisceau de fibres musculaires est
entouré par le perimysium. Le muscle dans son ensemble est, quant
à lui, enveloppé par l'epimysium qui, avec le perimysium, attache
le muscle à l'os par le tendon. Les fibres musculaires striées se
distinguent en trois types de fibres pures en fonction de l'isoforme de myosine
qu'elles contiennent et des caractéristiques morpho fonctionnelles de
celles ci (PICARD et al, 2003).
II.4. Composition et valeur nutritionnelle de la
viande
Les viandes ont pour principal intérêt
nutritionnel l'apport en protéines et en fer, elles apportent
également des acides aminés essentiels. La viande rouge est
également une source importante de vitamines du groupe B, notamment la
vitamine B12 antianémique. La viande apporte aussi des quantités
notables de lipides et de cholestérol. (DUPIN, 1992)
La viande rouge a une haute valeur nutritionnelle comme
indiqué dans le tableur N°4 : Tableau N° 04 :
Composition biochimique moyenne de la viande rouge. (COIBION,
2008)
Composants
|
Teneur oyennes (%)
|
Eau
|
75
|
Protéines
|
15.5
|
Lipides
|
3
|
Substances azotées non
protéiques
|
1.5
|
Glucides et catabolites
|
1
|
Composés minéraux
|
1
|
L'eau : Bien que la majeure
partie de l'eau soit intracellulaire, une bonne partie, d'eau et des sels
minéraux (12 à 15 %) occupe les espaces extracellulaires. La
composition de ce milieu est proche de celle du plasma dépourvu de ses
protéines (El RAMMOUZ, 2005).
Les minéraux : La viande est
une excellente source de minéraux notamment en fer et en zinc. Elle est
pauvre en manganèse, chrome et sélénium (teneurs
inférieures à 1 ppm). La teneur en fer de la viande de boeuf
n'est pas négligeable : à titre d'exemple, 100 g de viande de
vaches de
8
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE
réforme des races Charolaise et Holstein apportent
entre 2,2 et 3,8 mg de fer (BAUCHART et al, 2008).
Les Vitamines : La viande est une
excellente source de vitamines en particulier les vitamines B6 (pyridoxine), B3
(niacine) et B12 (cobalamine). Par portion de 100 g, elle apporte 3,7 à
5,8 mg de vitamine B3, 0,15 à 0,51 mg de B6 et 1,2 à 7,2 ug de
B12, selon le morceau considéré (ROCK, 2002 ; BAUCHART et
al, 2008). Cent grammes de viande crue couvrent environ 20 % des
besoins journaliers en vitamines B3 et B6, et la totalité des besoins en
vitamines B12 (CARTIER et MOËVI, 2007).
Les lipides : On distingue
généralement deux types de gras : le gras sous-cutané
visible et le gras inter- et intramusculaire (correspondant au persillé
de la viande) plus ou moins visible. La teneur en lipides est le
paramètre le plus variable de la composition des viandes. La graisse
contenue dans la viande rouge varie généralement selon
l'espèce, la race, le régime alimentaire et le muscle
(SAUVANT, 2001)
Les protéines :
Les études sur les propriétés et sur la
qualité de la viande sont en général faites sur les
protéines du muscle. On en distingue plusieurs catégories, comme
cela est indiqué dans le tableau ci-dessous.
Tableau N° 05 : Catégorie de
protéines de la viande (VIALA, 2005)
Groupes
|
Teneur /Caractéristiques
|
Exemples
|
Protéines de la chair musculaire
|
Env. 60% des protéines de la viande font partie de
ces protéines fibreuses
|
Myosine, Actine
|
Protéines du jus de viande
|
Elles constituent ce qu'on appelle le sarcoplasme. Leur part
aux protéines est de 35%. Elles font partie des protéines
globulaires et sont hydrosolubles.
|
Enzymes, Myoglobine
|
Protéines du tissu conjonctif
|
Elles font partie des protéines fibreuses,
insolubles dans l'eau. Leur part aux protéines de la viande est
de 5-6% selon le morceau
|
Collagène
|
II.4.1 Facteurs de variation des constituants nutritionnels
de la viande
La composition nutritionnelle de la viande varie selon
l'espèce (TOUGAN et al, 2012). Au sein d'une même
espèce, il existe des variations dues à de nombreux
paramètres tels que les facteurs de production liés à
l'animal (la race, le sexe et l'âge), les facteurs de production
d'ordre
9
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE
technique (le régime alimentaire, le logement, le
stress), les facteurs de conservation et de cuisson (BAUCHART et al,
2008 ; DUFEY, 2010). Au sein d'un même animal, la qualité
des viandes peut varier selon les muscles et leur type métabolique.
III.Mode d'obtention de viande III.1.
Abattage
L'abattoir est le siège d'activités diverses,
dont le but principal est d'obtenir à partir d'animaux vivants sains,
des carcasses dans les conditions d'efficacité techniques, sanitaires et
économiques les meilleures possibles (FRAYSSE et DARRE,
1989).
L'abattage est une opération fondamentale très
influente sur l'avenir des produits, selon l'espèce animale, les
opérations réalisées à l'abattoir différent.
Pour les bovins et les ovins, les principales opérations sont : la
saignée, la dépouille, l'éviscération et la fente
pour les gros bovins (LEMAIRE, 1982).
Figure N°04 : Abattage des bovins
(GUIMARD, 2015)
De l'animal sur pied à la viande, le parcours menant de
la bête à la ferme au morceau de viande en boucherie comprend :
> Le transport de l'animal vers le lieu de l'abattage.
> La stabulation.
> L'abattage de l'animal suivi de la saignée et des
autres étapes de transformation. > L'inspection post-mortem par les
services vétérinaires.
> L'installation de la rigidité cadavérique
(maintenue environ 20 h), puis sa résolution
obtenue par entreposage dans un local frais et ventilé
pendant une semaine.
> La découpe et le conditionnement effectués en
ateliers de découpe ou dans les boucheries de détail.
10
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE
Le diagramme suivant montre le processus d'abattage de
l'inspection ante mortem jusqu'au stockage :
Figure N° 05 : Diagramme du processus
d'abattage (ANONYME2, 2014) III.2. Évolution de la viande
après l'abattage
Cette évolution consiste en de nombreuses modifications
plus au moins longues qui assurent le passage du muscle à la viande
(FRAYASSE et DARRE, 1989).
La transformation du muscle en viande repose très
largement sur des mécanismes biochimiques qui, après la mort des
animaux, modifient plus ou moins profondément la composition et la
structure du muscle (VALIN, 1988)
Avant d'être vendu au consommateur, un morceau de viande
passe par les états suivants: ? L'état
pantelant : Cet état se traduit par des contractions
persistantes de la musculature probablement causées par des excitations,
la durée de survie du système nerveux n'excède pas 20
à 30 minutes. (OUALI.A ,1991)
? L'état de Rigor-Mortis ou
rigidité cadavérique : L'installation de la
rigidité cadavérique est directement perceptible sur la carcasse
: la musculature devient progressivement raide et inextensible dans les heures
qui suivent la mort de l'animal. Ce phénomène résulte de
l'épuisement du composé qui permet au muscle vivant de conserver
son élasticité et qui par ailleurs fournit l'énergie
nécessaire au travail musculaire, l'adénosine triphophate (ATP).
(COIBION, 2008). Suite à cette absence d'ATP, l'actine
et la myosine se lient irréversiblement et forment l'actomyosine.
L'action conjointe des deux points précités a pour
11
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE
conséquence la diminution de la capacité de
rétention de l'eau dans le muscle, ce qui influe sur la texture de la
viande. (BEDRANE, 2019)
? L'état rassis ou état de
maturation : la rigidité cadavérique disparaît
et, peu à peu, les muscles perdent leur fermeté. C'est un
phénomène qui aboutit au ramollissement du muscle et à la
dégradation des constituants chimiques. (DUMONT,
1952).
La maturation se caractérise par la rupture des fibres
musculaires qui se produit, soit directement par fracture latérale, soit
après désintégration du protoplasme sur une grande
surface. C'est au cours de cette phase qu'interviennent des modifications de la
texture du muscle qui font que la viande est plus ou moins tendre.
(VALIN, 1988).
Le muscle subit une évolution qui le transforme
progressivement en viande. Cette évolution concerne principalement deux
propriétés la tendreté et l'acidité de la viande.
(CLAUDE et al, 2001)
1) Évolution de la tendreté
Après l'abatage, l'animal chaud passe d'abord par
l'étal pantelant où les masses musculaires, encore chaudes, sont
molles, relâchées et élastiques. Après un certain
temps, le muscle se raidit. C'est l'entrée en rigidité
cadavérique ou Rigor-Mortis. Les muscles se contractent
progressivement et se figent définitivement. A ce stade, la viande est
dure. Le temps qui s'écoule entre l'abattage et l'installation de la
Rigor-Mortis est fonction de l'espèce animale. Il est
respectivement de deux à trois heures pour un porc et de quinze à
vingt heures pour un gros bovin.
L'état de maturation intervient par la suite lorsque
la viande est placée dans une chambre froide. Petit à petit, la
viande se ramollit, suite à des réactions chimiques internes. La
rigidité disparait progressivement et la viande peut être
consommée. (CLAUDE et al, 2001)
2) Évolution du pH dans le muscle
État vivant : le muscle a un pH
voisin de 7. La glycolyse aérobie (utilisation des réserves
d'énergie stockées sous forme de glycogène en
présence d'oxygène) assure la contraction musculaire.
État pantelant : suite à
la mort et à la saignée, l'oxygène ne parvient plus
jusqu'aux muscles par le sang. Le muscle continue d'épuiser ses
réserves d'énergie. C'est la glycolyse anaérobie Cette
glycolyse produit des déchets qui, n'étant plus
évacués par le sang, s'accumulent au niveau du
12
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE
muscle. Le déchet principal étant l'acide
lactique, on assiste à une acidification du muscle et donc à la
baisse du pH.
État de Rigor
Mortis: lorsque le pH atteint 6, les réactions
chimiques se ralentissent et le muscle se raidit (fixation actine/myosine).
État de maturation: les
protéines du muscle responsables de la contraction se relâchent
progressivement .Le pH est compris entre 5,5 et 5,7.
État de
putréfaction: sous l'action des micro-organismes, le
pH augmente de nouveau jusqu'à 7 et plus. (CLAUDE et al,
2001)
La putréfaction résulte de la dégradation
progressive du muscle par des bactéries et par certaines levures qui
s'attaquent aux protéines musculaires. Les composés issus du
développement bactérien sont responsables de l'aspect et de
l'odeur des viandes altérées.
3) Évolution de la couleur et le
goût
Après l'abattage, la viande poursuit son
évolution au cours de son refroidissement. La modification des
protéines et des lipides entraine l'apparition du goût et de
l'odeur de la viande.
La couleur de la viande varie avec la teneur en
oxygène. Sur un muscle entier à la coupe, la viande est rouge
foncé au centre et rouge vif en surface (car elle est en contact avec
l'oxygène de l'air). Si la maturation est trop longue, des germes se
développent en détériorant le goût et l'odeur de la
viande (rancissement). La multiplication des germes entraîne sa
putréfaction. (CLAUDE et al, 2001)
IV.La qualité de viande
Selon l'International Standard Organisation
ISO « la qualité est l'ensemble des
propriétés et des caractéristiques d'un service ou d'un
produit qui lui confère l'aptitude à satisfaire des besoins
exprimés ou implicites».
La qualité de la viande est l'ensemble des
caractères tissulaires et des propriétés organoleptiques
réclamés par une majorité des consommateurs
(BEDRANE, 2019).
La qualité d'une viande dépend avant tout de la
nature des besoins qu'elle vise à satisfaire. Ainsi les
spécifications de la qualité évoluent au fil des
années, en même temps que la nature de la demande des utilisateurs
(BONNEAU et al, 1996).
13
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE
La figure suivante résume les différentes
qualités de viande :
Figure N°06 : La qualité de la
viande
IV.1. Qualités organoleptiques:
Les caractéristiques organoleptiques des viandes
regroupent les propriétés sensorielles à l'origine des
sensations de plaisir associées à leur consommation. La
qualité sensorielle de la viande est déterminée par sa
couleur, sa flaveur, sa jutosité et sa tendreté
(CLINQUART et al, 2000 ; HOCQUETTE et al, 2005).
La couleur de la viande : La couleur
est la première caractéristique qualitative perçue
à l'achat. Le consommateur la considère comme un critère
de fraîcheur du produit (CLINQUART et al, 2000 ; COIBION,
2008).
La composante structurelle de la couleur est liée
à la structure physique du muscle et en particulier à son
degré d'acidification (pH) qui modifient la luminosité du produit
(rouge plus ou moins clair) (RENAND et al, 2002).
La Flaveur: La flaveur de la
viande correspond à« l'ensemble des impressions olfactives et
gustatives » que l'on éprouve au moment de la dégustation.
Les différents composés chimiques responsables de la flaveur de
la viande sont libérés principalement au moment de la cuisson
(LAMELOISE et al, 1984).
Ces composés sont sous deux formes : volatils et non
volatils.
1. Composés volatils : responsables de
l'odeur ou l'arôme.
2. Composés non volatils : responsables
du gout
La tendreté : La
tendreté peut être définie comme la facilite avec laquelle
une viande se laisse trancher et mastiquer, au contraire d'une viande dure,
difficile a mastiquer (TOURAILLE, 1994).
14
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE
La tendreté est le critère de qualité le
plus important pour le consommateur lorsqu'il consomme une viande. Elle mesure
la facilité avec laquelle la structure de la viande peut être
désorganisée au cours de la mastication (OUALI et al,
2006).
La jutosité : La
jutosité dépend de la quantité d'eau retenue dans un
produit cuisiné à base de viande. Plus une viande est juteuse,
plus elle est savoureuse et moelleuse, ce qui la rend facile à mastiquer
et stimule la production de salive dans la bouche. La rétention d'eau et
le contenu en lipides déterminent la jutosité. La marbrure et le
gras sur les bords aident à conserver l'eau. L'eau se perd par
évaporation et exsudation. L'affinage de la viande contribue à
une meilleure rétention d'eau et donc à une jutosité
majeure. (ANONYME 2, 2014)
IV.2. Qualité hygiénique
La viande doit être mise dans des conditions de
sécurité quasi absolue ; il faut donc qu'elle soit
protégée des différentes contaminations à tous les
stades de la filière. (ANONYME, 1994)
IV. 3. Qualité nutritionnelle
Les viandes ont pour un principal intérêt
nutritionnel l'apport en protéines et en fer. La teneur en
protéines est en moyenne de 16 à 20 g pour 100 g de viande avant
cuisson. Les protéines de la viande ont une bonne valeur biologique ;
leur composition en acides aminés indispensables est satisfaisante, mais
on doit signaler un léger déficit en acides aminés
soufrés (méthionine et cystine).
Les viandes ne contiennent pratiquement pas de glucides. En
effet, le glycogène présent dans les muscles est
transformé en acide lactique après la mort de l'animal. La viande
contient également du fer, du zinc et les vitamines de groupe B surtout
B3 et B12
IV.4. La qualité technologique
Le pouvoir de rétention d'eau :
Le pouvoir de rétention d'eaux ou capacité de rétention
d'eau est la capacité qu'à la viande à retenir fermement
sa propre eau ou l'eau ajoutée lors de l'application d'une force
quelconque (HAMM, 1986).
Le potentiel d'hydrogène
(PH) : Bien qu'il s'agisse en fait d'un paramètre
chimique, le pH est habituellement classé parmi les
caractéristiques technologiques parce qu'il influence de façon
très importante sur l'aptitude à la conservation et à la
transformation des viandes (HOFMANN, 1988).
15
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE
La saignée : La saignée
a pour objectif de retirer le plus de sang possible de la carcasse
(MONIN, 1988).
La Rigor : La mort de l'animal
bouleverse le métabolisme musculaire. L'arrêt de la circulation
sanguine supprime l'apport d'oxygène et de substrats
énergétiques exogènes (glucose, acides amines et acides
gras). Toutefois, les mécanismes de maintien de l'homéostasie
continuent de fonctionner dans la cellule pendant un certain temps. La
privation d'oxygène, diminue très rapidement le pouvoir
d'oxygène cellulaire, seules les réactions qui suivent des voies
anaérobies persistent, essentiellement la glycolyse (EL RAMMOUZ,
2005)
V.Le stockage et altération de la viande
La viande est un aliment qui s'altère très
rapidement. La dégradation de la viande par les bactéries en
s'attaquant aux composés protéiques et lipidiques due à
leur activités protéolytiques et lipolytiques, contribue à
l'altération des qualités organoleptiques des viandes, fait
apparaitre des substances de faible poids moléculaire, responsables de
l'aspect et de l'odeur des viandes altérées. L'altération
des viandes est un phénomène progressif. (CARTIER,
1997)
La microflore de contamination des viandes et des produits
à base de viande comprend essentiellement les germes saprophytes et
germes tests d'hygiène, et une flore pathogène responsable des
maladies et des intoxications alimentaires. (FOURNAUD,
1982)
Certaines des bactéries provoquent des infections et
des intoxications en plus de la détérioration des produits.
D'autres forment des spores qui les rendent résistantes aux techniques
de conservation et leur développement recommence après un
traitement insuffisamment chaud. (BRIGITTE et al, 2005)
Sa conservation dépend essentiellement des
règles d'hygiène de l'établissement et des personnes qui y
travaillent. La viande et les produits carnés doivent toujours
être entreposés au frais à une température de
0°C à 2°C et une
humidité comprise entre 85 et 90%. Si
l'air est trop sec la viande perd de son poids ou au contraire, si l'air est
trop humide, un dépôt gluant apparaît.
Il est conseillé pour les grosses pièces de les
suspendre, sans qu'elles se touchent ou de poser les plus petites sur un
plateau. Un amoncellement de viande fera apparaître une quantité
de jus importante (BRIGITTE et al, 2005)
VI.Types de contamination de la viande
De nombreuses études microbiologiques
réalisées sur la viande ont permis de confirmer la
présence de différents microorganismes sur la viande, soit qu'il
s'agit de la viande fraîche, de la viande hachée ou des
préparations à base de viande (DENNAÏ et al,
2001).
16
CHAPITRE I: ÉTUDE DE LA VIANDE
Contamination profonde: La
viande peut être contaminée en profondeur in vivo. Cette
contamination n'est pas très fréquente car les animaux malades
sont systématiquement éliminés. Néanmoins, il reste
les animaux apparemment sains. Des contaminations au cours de l'abattage et de
la préparation des carcasses par l'environnement, la peau (le cuir), les
instruments, les manipulateurs et les matières fécales aussi
peuvent avoir lieu. Parmi les causes, les matières fécales sont
les plus redoutées (KAMOUN, 1993).
Contamination superficielle: La
contamination superficielle des carcasses est beaucoup plus importante que la
contamination en profondeur. Elle se situe aux environs de 103 à 104
germes/cm2. Ces derniers proviennent essentiellement de l'animal
lui-même (poils, excréments), de l'environnement d'abattage (sol,
manipulateurs) des ateliers de découpe et des chambres de stockage
(KAMOUN, 1993).
17
CHAPITRE II : LES PRODUITS CARNÉS
CHAPITRE II : LES PRODUITS CARNÉS
I.Les produits carnés
I.1. Définitions
Les produits carnés sont des produits
transformés qui ont été élaborés à
partir de la viande ou avec de la viande, qui ont subi une addition de
denrées alimentaires, de condiments ou d'additifs ou un traitement par
la chaleur pour modifier les caractéristiques de la viande fraîche
(VIERLING, 2003).
Selon MIKAMI, (1990) les produits
carnés sont des produits transformés à base de viande
selon lesquels les propriétés de la viande fraîche ont
été modifiées par l'utilisation et la combinaison d'une ou
plusieurs technologies, telles que le hachage, le fumage, l'ajout des additifs
ou par le traitement thermique.
Figure N° 07: viande transformé
(CIRC, 2015)
Les produits à base de viande pasteurisés
préparés avec du sel nitrité peuvent être
conservés de 3 à 6 semaines à 7°C alors que celle qui
sont préparés sans sel nitrité peuvent être
conservé 1 à 2 semaines.
I.2. Classification
Sur la base des technologies de traitement des matières
premières, les produits à base viande sont classés en six
grands groupes :
· Viandes séchés ;
· Morceaux de viande fumée ;
· Produits carnés à cuire,
· Produits carnés cuits ;
· Saucisses fermentées :
· Produits à base de viande salée,
crus. (HEINZ et HAUTZINGER, 2007)
CHAPITRE II : LES PRODUITS CARNÉS
II.Technologie de transformation
La technologie de transformation de la viande consiste à
la mise en oeuvre des techniques et des procédures conduisant à
la fabrication de produits traités à base de viande. Le
traitement permet une utilisation maximum de la viande et des sous-produits
issus de l'abattage.
Des mélanges carnés contenant les tissus, les
muscles, les graisses des animaux et des ingrédients additionnels, ce
mélange constitue une source de protéines animales non
négligeable dans le régime alimentaire.
Occasionnellement, d'autres tissus tels que les organes
internes, les peaux et le sang sont utilisés, ainsi que des
ingrédients d'origine végétale. (ANONYME 3,
2014)
Transformer la viande bovine, c'est la passer dans un hachoir.
La viande transformée comprend le bacon, les saucisses, hot-dogs,
salami, corned boeuf, viande de boeuf séchée, le jambon ainsi que
des conserves de viande et les sauces à base de viande.
Les principales méthodes utilisées sont la
salaison, la maturation, la fermentation, la fumaison ou tous autres processus
mis en oeuvre pour améliorer son goût ou sa conservation
(ANONYME, 2016).
II.1. Les différents procédés de
transformation des produits carnée
La technologie de transformation de la viande consiste en
techniques et procédures conduisant à la fabrication de produits
traités à base de celle-ci.
II.1.1. Préparation de la matière
première.
II.1.1.1. Préparation de la viande
Les viandes utilisées dans la production carnée
sont issues de l'abattage d'un animal de boucherie.
À l'issue de l'abattage, en obtient des carcasses qui
peuvent être vendus sous cette forme ou subir la deuxième
étape de transformation (la découpe).
Cette découpe doit être réalisée dans
un local spécifique, adapté et réfrigéré. La
qualité de la carcasse s'exprime donc en définitive par une
mesure quantitative. Elle est définie après l'abattage et sert de
critère de valeur pour la carcasse (DEMEYER et al,
1998)
Figure N°08: découpage de la
viande (ACIA, 2014)
18
19
CHAPITRE II : LES PRODUITS CARNÉS
II.1.1.2. Préparation des matières
premières non carnées
Dans la fabrication d'un produit de bonne qualité,
l'attention se porte habituellement sur les matières premières,
les conditions de fabrication et l'hygiène. Mais les ingrédients
utilisés revêtent aussi une grande importance, d'un point de vue
technique et commercial. (GODDYN et DEPORT, 2002)
Les ingrédients et les additifs destinés
à la fabrication des produits carnés doivent être
utilisés dans les limites selon le journal officiel N° 51 du 15
aout 2004
? L'eau
Dans l'industrie des viandes, l'eau utilisée doit
présenter les qualités nécessaires pour ne pas nuire
à la qualité des produits :
· Elle doit être incolore, limpide, sans odeur ni
saveur désagréable.
· Elle doit être dépourvue de microbes
pathogènes, virus, parasites dangereux pour l'homme.
· Elle doit être dépourvue de substances
toxiques, de substances indicatrices de pollution, de substances susceptibles
de nuire à la qualité du matériel (risque de corrosion ou
d'entartrage).
· Elle doit être potable, la valeur du pH est entre
7à 8.5, les teneurs en chlorure sont inférieur à 250
mg/litre et celles de nitrates sont inférieures à 50mg /litre et
sa densité doit être de 1. (DAOUDI, 2006)
? Le sel de table
Le sel de table (NacI) est un
ingrédient le plus important pour les produits carnés, il
possède des propriétés technologiques importantes :
· Influence sur le goût de viande.
· Agent de conservation.
· Action sur le pouvoir de rétention d'eau.
? Le sel nitrite et/ou salpêtre
Ce sont des additifs dit de salaison dont le rôle
bactériostatique est fondamental, avant tout autre, dans un produit
telle saucisson sec.
Les doses d'utilisation courantes sont de 0,2 à
0,4g/Kg de mêlée pour le salpêtre et au maximum, de 25g/Kg
pour le sel nitrite (contenant0, 6 % deNaN02), auquel on adjoint, souvent, une
faible dose de salpêtre. (PAULE, 2006)
20
CHAPITRE II : LES PRODUITS CARNÉS
? Les phosphates
Les phosphates font partie des catégories des
stabilisants ou d'émulsifiants. La quantité maximale
résiduelle des phosphates est de :
· 05 g/Kg dans les produits de viande
· 04 g/Kg dans les enrobages, les mélanges
gélifiants, les produits et les préparations de viande.
Les poly phosphates aident à préserver la
couleur de la viande, ils exercent une action indirecte sur la croissance et la
survie des microorganismes .etc.
? Les antioxydants
Les antioxydants sont capables de fixer l'oxygène de
l'air et empêchent l'oxydation des viandes, les plus utilisés sont
l'acide ascorbique (E300), l'ascorbate de sodium (E301).
? Les émulsifiants/gélifiants
Les principaux gélifiants et épaississants
utilisés en charcuterie sont les alginates et dérivées
(E400à E404), les carraghénanes
(E407), la farine de caroube (E410), la
farine de gaur (E412), la gomme xanthane (E415)
et la gomme géllane (E418).
(BOUCHANANE et KOUBI, 2017)
? Les colorants
Pour renforcer la coloration du maigre, les colorants
utilisés sont rouges et solubles dans l'eau, la liste de ceux qui sont
autorisés est limitée. (DURAND, 2009)
Les colorants sont autorisés dans les charcuteries les
plus fréquemment utilisée sont :
· Rouge d'allura, (E129)
· Rouge d'azorubine, (E122)
· Rouge d'amarante, (E123)
· Rouge de betterave, (E162)
? Les exhausteurs de goût
Les plus utilisés sont l'acide glutamique et ses sels.
L'utilisation de glutamate est intéressante pour diminuer les teneurs en
sel. Ils permettent de réduire les quantités de sel et
d'épices ajoutées sur le plan organoleptique. C'est le glutamate
de sodium (E621) qui est utilisé la plupart du temps.
(DURAND, 2009)
21
CHAPITRE II : LES PRODUITS CARNÉS
? Les correcteurs d'acidité et les
acidifiants
Tous les acides organiques, acétates et lactates sont
autorisés dans la plupart des produits de charcuterie. En plus de leur
action sur le goût, les acidifiants ont un rôle conservateur par
l'abaissement du pH qui est défavorable à de nombreuses
catégories de germes. On utilise principalement des sels de sodium et de
potassium, des acides citriques (E33l, E332), des acides
lactiques (E325, E326), des acides tartriques
(E335-E337) et des acides acétiques (E26l,
E262). (BOUCHANANE et KOUBI, 2017)
? Les épices
Les épices sont des produits aromatisants à la
saveur et au parfum chauds et brûlants. Selon le genre de produit
carné et les conditions spécifiques à l'entreprise, on
ajoute différentes doses d'épices au cours du processus de
fabrication. Celles-ci sont utilisées, soit sous forme naturelle soit de
mélanges d'épices ou d'extraits d'épices. Les principales
étant le poivre, l'ail, le cumin, la coriandre, le paprika, le macis, la
muscade et l'anis. (DAOUDI, 2006)
? Les légumes
Dans quelques types de charcuteries les légumes sont
présente comme ingrédients tels que : olives
dénoyautées, les carottes, les piments, les betteraves...etc.
II.1.2. La réalisation des produits
? Le cutterage
Le cutterage consiste à hacher un mélange pour
obtenir de viande relativement fine et homogène. Il sert aussi à
obtenir une émulsion, c'est-à-dire une dispersion de la phase
grasse dans la phase aqueuse. L'émulsion est « figée »
grâce à l'ajout d'additifs alimentaires (stabilisants) ou par la
coagulation des protéines à la cuisson. (ERIC et al,
2010)
Cette opération pratiquée dans un cutter, c'est
une cuve en inox dans laquelle tournent des couteaux fixés sur un axe.
Il peut se faire à chaud à 40 °C ou à froid à
15 °C. Le contrôle de la température est assuré par la
double enveloppe de la cuve dans laquelle ce circule un liquide de
refroidissement ou de réchauffement. (ERIC et al,
2010)
? Le hachage
L'opération de hachage est très courante pour
les produits de charcuterie. Elle est réalisée en début de
procès, avant les opérations de mélange et
d'embossage. (PASCAL et al, 2010)
Il permet de réduire les éléments de la
recette (maigre, gras, abats) en grains réguliers. C'est une
opération déterminante pour l'aspect visuel du produit fini.
Beaucoup de produits de
22
CHAPITRE II : LES PRODUITS CARNÉS
charcuterie sont concernés par cette opération: le
saucisson sec, le salami, le pâté de campagne et les terrines.
Le hachage permet également de contribuer à la
taille des grains de maigre et de gras qui sont dispersés dans la
mêlée. On distingue le hachage fin avec des grains de
diamètre inférieur à 4 mm, et le hachage grossier avec des
grains de diamètre supérieur à 8 mm.
L'opération est réalisée grâce
à un appareil appelé hachoir qui est constitué d'une vis
sans fin qui entraîne simultanément un couteau et une grille
perforée par où passe la viande. (PASCAL et al,
2010)
Figure N°09: Hachage de la viande
(ACIA, 2014)
? La restructuration des produits à hachage fin
: (pâtes fine)
La fabrication des pâtes fines nécessite deux
étapes, une de fragmentation, suivie de la restructuration des
composants de viande et de gras. Ces deux étapes peuvent être
distinctes, ou se dérouler successivement au sein de la même
machine.
Ainsi, les lipides et les protéines sont
libérés à partir des structures compartimentées des
grains de tissus obtenus au cours de la première étape ; puis,
s'établissent des structures qui font appel aux propriétés
fonctionnelles de ces deux constituants.
Les produits concernés sont regroupés sous
l'appellation de «pâtes fines», il s'agit d'un mélange
très homogénéisé où les constituants ne se
distinguent plus à l'oeil nu. Elles sont constituées
principalement de viande, de gras et de l'eau et parfois d'abats. La
composition en ces trois constituants principaux est variable suivant le type
de produit (saucisson, pâtés, etc.) (GIRARD,
1988)
? Le mélange
Un mélange est un produit alimentaire qui est
composé d'au moins deux ingrédients ou additifs (arôme,
colorant, émulsifiant). Il doit présenter une certaine
homogénéité. (PASCAL et al, 2010)
23
CHAPITRE II : LES PRODUITS CARNÉS
Le mélange consiste à mélanger une
pâte qui vient d'être hachée au cutter pour la repartir de
façon homogène avec les autres ingrédients et obtenir une
mêlée uniforme et stable.
Le mélange permet plusieurs Intérêts:
? La répartition du gras qui donne sa texture tendre au
produit.
? La répartition homogène des différents
assaisonnements sur tout le volume traité, l'ensemble de la
mêlée présente les mêmes saveurs et arômes.
? Il facilite la pénétration à coeur des
ingrédients, essentielle pour une bonne répartition de la couleur
finale du produit. (PASCAL et al, 2010)
? L'embossage
L'embossage est l'opération qui consiste à
mettre sous boyaux les préparations à saucisses boudins,
saucissons, etc. On parle aussi souvent de poussage car l'opération
s'effectue à l'aided'un poussoir. (PASCAL et al,
2010)
Les objectifs recherchés de l'embossage sont :
? Facilite les opérations ultérieure de produit
telque la salaison, le fumage, l'étuvage ou le séchage.
? Assure la régularité de la forme des produits.
II.1.3. Le conditionnement
? Conditionnement sous vide
Le conditionnement sous vide sert à retirer
l'oxygène du produit. Ainsi, les bactéries aérobies ne
peuvent plus se développer. Il consiste à emballer
hermétiquement les produits carnés, afin de prolonger leur
durée de conservation. Cette technique est réalisée
grâce à une machine généralement une cloche de misse
sous vide, qui par un mécanisme de pompe à vide, diminue la
pression et ainsi l'air contenu dans l'emballage. Le retrait de
l'oxygène à aussi d'autres conséquences: la viande prend
une couleur rouge pourpre (due à la myoglobine réduite).
(ERIC et al, 2010)
? Conditionnement sous gaz protecteur
Le conditionnement sous gaz protecteur ou atmosphère
modifiée est utilisé, soit en fonction de la couleur de la viande
et de la suppression des bactéries aérobies, soit en fonction du
type de produit. Les conditionnements sous gaz protecteur présentent
aussi l'avantage que les différents morceaux de viande collent moins
entre eux, ce qui est important dans le cas de la viande coupée. Il faut
cependant ajouter des feuilles plastiques entre les tranches, pour
éviter qu'elles ne collent. (RAKANSOU, 2008)
24
CHAPITRE II : LES PRODUITS CARNÉS
II.1.4. La cuisson
La cuisson a un rôle organoleptique, elle permet le
développement de certains aromes des aliments en améliorant leur
tendreté. Elle a aussi un rôle sanitaire en détruisant
certains microorganismes. Cependant, la cuisson ne suffit pas pour
détruire tous les microbes et ce n'est pas un mode de conservation car,
une fois le produit cuit, les microbes peuvent à nouveau contaminer le
produit s'il n'est pas protégé. (PASCAL et LUCIE,
2010)
Il existe deux types de cuisson :
? La cuisson à sec (viandes grillées, rôties,
sautées ou frites)
? La cuisson humide (cuisson liquide, vapeur, ragoût ou
braisage).
Figure N° 10: la cuisson de la viande
(SIMMONDS, 2015)
III.Méthodes de conservation des produits à
base de viande
La viande et les produits carnés sont des
denrées périssables de sorte que, pour les conservés, il
est nécessaire d'utiliser une méthode complémentaire de
conservation. L'application de basses températures
(réfrigération et congélation) est utilisée de
manière traditionnelle. Toutefois, il est recommandé
d'établir des standards de conservation par le froid en fonction du type
de conservation, du temps, des températures et des conditions
post-traitement afin de préserver les caractéristiques
organoleptiques et sensorielles du produit. (ANONYME 2,
2017)
? La réfrigération:
La réfrigération est un mode de conservation
connu depuis longtemps. Elle consiste à baisser la température du
produit à une température positive faible, en
général entre 2 el +4°C (PASCAL et al,
2010).
La température influence le développement
microbien. Entre +10 °C et - 10 °C, ce développement microbien
est ralenti, les microbes se multiplient beaucoup moins vite qu'à
température ambiante. C'est sur ce principe qu'est basée la
réfrigération : on stocke les produits dans une enceinte à
+4 °C pour ralentir le développement des microbes présents
dans l'aliment. . (PASCAL et al, 2010)
CHAPITRE II : LES PRODUITS CARNÉS
? La congélation
La congélation est un procédé de
conservation des aliments basé sur l'utilisation du froid. Les produits
sont conservés à une température où les microbes
stoppent leur développement. La congélation ne tue pas les
microbes. . (PASCAL et al, 2010).
La plupart des micro-organismes stoppent leur
développement à - 10 °C, mais les moisissures continuent
leur développement Jusqu'à - 18 °C. Les produits
congelés sont donc conservés à des températures
comprises entre -10 et -18 °C en fonction de leur sensibilité
sanitaire. (PASCAL et LUCIE, 2010)
? Le salage
Le salage et le saumurage sont deux opérations
très importantes en charcuterie. Elles permettent d'agrémenter la
saveur grâce à son goût salé et d'améliorer la
conservation des produits. Le saumurage s'effectue par immersion du produit
dans un volume d'eau additionnée de sel et éventuellement
assaisonnée d'épices ou aromates.
Figure N° 11 : la salaison de la
viande
? Le fumage
Est un procédé qui aide à la conservation
des aliments et leur confère un goût, une odeur et une couleur
typiques, appréciés des consommateurs .Certains produits doivent
impérativement être fumés pour répondre à
leur description commerciale, d'autres ne doivent en aucun cas être
fumés. (ERIC et al, 2010).
Figure N°12 : Le fumage de viande
25
26
CHAPITRE II : LES PRODUITS CARNÉS
IV.Les produits de charcuteries
Les charcuteries sont une famille particulièrement
riche et diversifiée de produits à base de viande. Chaque produit
est caractérisé par:
? La nature de ses ingrédients;
? La technologie à mettre en oeuvre pour sa
préparation;
? Ses caractéristiques organoleptiques et son ordre de
consommation et de préparation.
Les produits de charcuterie et les salaisons entrent dans la
définition de produits à base de viande. Ils sont
consommés en l'état, éventuellement après cuisson
ou réchauffage ou entrent dans la garniture des plats cuisinés.
(PAULE, 2006)
Les produits à base de viande sont:
? Les produits transformés qui ont été
élaborés à partir de viande ou avec la viande qui a subi
un traitement, tel que la surface de coupe à coeur permet la disparition
des caractéristiques de la viande fraîche;
? Les plats cuisinés à base de viande
correspondent à des préparations culinaires, cuites,
précuites conditionnées et conservées par le froid.
(PAULE, 2006)
IV.1. Les différents types de charcuteries
? Les charcuteries échaudées:
les charcuteries échaudées sont des produits à base de
viande, fumé ou non, ayant subi un traitement thermique. La viande crue
est hachée avec adjonction de sel de cuisine, de sel nitrite,
d'épices, d'additifs et parfois d'autres ingrédients ainsi que de
la glace. Il en résulte une saucisse homogène
émulsifiée (émulsion de graisse protéine-eau) qui
embossée dans des boyaux naturels ou cellulosique. Le traitement
thermique qui suit permet de blanchir, cuire, rôtir ou de faire coaguler
les protéines musculaires, cette charcuterie peut être
consommé froide ou réchauffée.
? Les charcuteries à chair cuite: Les
charcuteries à chair cuite sont des produits à base de viande
ayant subi un traitement thermique. La matière première est
hachée, mélangée à du sel (sel nitrite et/ ou sel
de cuisine), des épices, des additifs ainsi que d'autres
ingrédients, embossée dans des boyaux artificiels ou naturel ou
bien dans des moules, chauffée et parfois fumée. Ces produits
sont fermes à la coupe et facile à tartiner. Ils doivent
être conservés au frais (BERTHOUD, 2011)
27
CHAPITRE II : LES PRODUITS CARNÉS
IV.2. Classification des produits de charcuteries
Selon Daoudi et (al 2006) la charcuterie halal
est classée de la manière suivante:
La mortadelle Le salami cuite Le saucisson
Les charcuteries cuite sous boyaux
La galantine de volaille
Le poulet fumé
Le saucisson de foie
La saucisse blanche de volaille
Les produits de charcuteries
Les charcuteries fines et les produits traiteur
Le pâté de volaille Le pain de viande
Les pâtés de viande à trancher
Figure N°13 : classification de la
charcuterie halal
Les figures et images suivantes présentent les
différentes catégories de charcuterie :
Figure N°14: La mortadelle Figure
N°15: Le salami cuite
CHAPITRE II : LES PRODUITS CARNÉS
Figure N°16: Le saucisson cuit
Figure N° 17: La galantine de volatile
Figure N°18 : Le saucisson de foie
Figure N° 19 : La saucisse blanche de volaille
28
Figure N° 20 : Le pâté de
volaille Figure N° 21: Le pain de viande
CHAPITRE II : LES PRODUITS CARNÉS
Abattage
Abats et issues propres à la consommation
Carcasse
Découpage - désossage --
hachage
2em transformation
· Viandes en muscles
· Viandes et abats pièces
· Viandes hachées
· Préparation de viandes hachées
· Autres préparation de viandes
· Nerfs os
· Viandes précuites
· Viandes cuits
· Plats préparés à l'avance
· Tous produits élaborés à base
de viande
3em transformation
Fabrication
· Charcuterie Salaison
Commercialisation
· Marché de gros
· Distribution
· Exportation
29
Figure N° 22: Schéma
théorique de vie des produits carnés (LOUIS,
1999)
30
La démarche expérimentale
Notre étude consiste à faire une formulation
d'une pâte de viande mixte, en remplaçant le sel nitrité,
en tant que source de nitrite, par une poudre de tomate contenant naturellement
du nitrite et riche en lycopéne.
La poudre de tomate contient presque 27mg /kg de nitrite et
d'environ 113 mg /kg de nitrate. (SHAH I et al, 2013)
Notre étude à été effectuée
au sein de l'entreprise de la conserve de viande d'Algérie
« BELLAT » spécialisée dans la
production et la commercialisation des produits carnés, durant la
période du février 2020 jusqu'au mars 2020
La réalisation de cette étude à
été effectuée en trois étapes :
1. Préparation de la poudre de tomate ;
2. Préparation de la pâte de viande dans la salle
de production de l'entreprise ;
3. La réalisation des analyses dans le laboratoire de
contrôle de qualité de la même entreprise.
31
MATÉRIEL ET MÉTHODES
CHAPITRE I : MATÉRIEL ET MÉTHODES
I. Matériel
I.1. Présentation des matières
premières utilisées
Les additifs jouent un rôle majeur dans le domaine de la
Charcuterie: action sur la texture, action sur les caractéristiques
organoleptiques, action sur la conservation, etc. Connaître leurs
propriétés fonctionnelles est absolument impératif pour
construire une formulation parfaitement raisonnée. (SOLIGNAT,
2004)
1. La Viande rouge:
Les viandes congelées sont importées d'Inde et
de Brésil (Les conditions d'abattage selon les rites islamique).
À la réception les viandes sont vérifiées et
contrôlées tant en termes de qualité (température de
livraison, fraîcheur des produits, conformité avec la
qualité souhaitée, etc.), qu'en termes de quantités,
après elles sont stockées en chambre froide (3°C) avant
d'être destinés à la transformation.
2. La poudre de tomate :
Les tomates mûres ont généralement une
teneur en lycopène d'environ 3 à 5 mg pour 100 g de fruits. La
teneur en lycopène dépend généralement de la
variété et des conditions du processus de maturation.
Les tomates en conserve contiennent plus de lycopène,
avec environ 10 mg par 100 grammes, car elles ne sont
généralement récoltées que lorsqu'elles sont
très mûres. Le concentré de tomate contient des
concentrations très élevées de lycopène (environ 62
mg de lycopène pour 100 grammes). (ANONYME, 2019)
La poudre est obtenue à partir de 1 kg de tomate
concentrée «IZDIHAR» étaler sur un
papier cuisson puis sécher à 60°C pendant 24 heures au
l'étuve pour donner 230g de poudre.
Les figures suivantes représentent la poudre de tomate
préparée.
Figure N° 23 : La tomate concentrée
étaler sur un papier cuisson
32
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Figure N°24 : La poudre de tomate
3. L'eau : doit être potable, elle
permet de dissoudre les composants hydrosolubles et crée la phase
aqueuse des émulsions c'est-à-dire un composant de mélange
dans la fabrication des émulsions (DURAND, 2005).
4. La glace: Elle a un rôle important
dans la fabrication de la pâte à viande, elle refroidit les
machines et empêche la surchauffe du mélange, ce qui peut
endommager les ingrédients. Elle est ajoutée sur forme de
cristaux de glace.
5. Le sel de table: Le sel de cuisine ou
NaCl est l'ingrédient le plus anciennement utilisé pour le
traitement de viande. Outre le goût salé qu'il apporte aux
protéines, le sel diminue l'Aw des produits, donc un rôle
bactériostatique, aussi il modifie la solubilité des
protéines myofibrillaires. La quantité utilisée est en
rapport avec la saveur du produit (VIERLING, 2003).
6. Les colorants : Sont utilisés pour
renforcer la coloration des pâtes de viande, ils sont rouges et soluble
dans l'eau. La quantité de colorant utilisé est
déterminée selon la recette et la réglementation.
7. La fécule de pomme de terre : Elle
est utilisée selon VIERLING (2004), comme agent
épaississant pour ses propriétés liantes et
gélifiantes, par formation d'empoise en présence d'eau, au cours
de chauffage, elle modifie la consistance du produit en le rendant plus
ferme.
8. Les poly phosphates : Ce sont des sels de
sodium ou de potassium des polymères d'acides. Ils font partie des
stabilisants ou des émulsifiants qui aident à
l'amélioration de la rétention d'eau de la viande, ils jouent un
rôle sur la stabilisation des protéines myofibrillaires et
influençant la qualité hygiénique.
9. Les arômes : Ce sont sous des
mélanges d'épices ou d'extraits d'épices. Les principaux
étant : Le poivre, l'ail, le cumin, la coriandre, le paprika, la muscade
et l'anis. Ils sont
33
MATÉRIEL ET MÉTHODES
ajoutés selon le genre de produit et les conditions
spécifiques à l'entreprise, on ajoute différentes doses
d'épices au cours du processus de fabrication.
10. L'amidon : Il est ajouté dans le but
d'obtenir un pouvoir de rétention d'eau et un pouvoir gonflant plus
élevé.
11. La betterave : La betterave utilisée
est bien laver et découper en petites morceaux.
12. Les conservateurs : ils sont strictement
ajoutés selon la dose résiduelle maximale de chaque produit par
la réglementation.
34
MATÉRIEL ET MÉTHODES
I.2.Formulation du mélange viande-tomate
Dans notre essai on va préparer un mélange
viande-tomate de 10 kg avec une élimination totale de
sel nitrité, qui a été remplacé par la poudre de
tomate, puis faire une étude comparative entre la pâte de viande
formulée avec un produit de la même gamme contentant du sel
nitrité.
Les ingrédients sont ajoutés selon la recette
utilisée par l'entreprise sachant que le produit témoin est
commercialisé sous l'appellation salami viande.
Le tableau suivant présente les quantités
ajoutées de chaque ingrédient:
Tableau N°6 : Tableau de formulation du
mélange viande-tomate selon la recette
Mélanges
|
Le témoin
|
L'essai
|
Viande rouge
|
+
|
6600g
|
+
|
6600 g
|
Sel nitrité
|
|
Sel de table
|
+
|
109,5g
|
+
|
109,5g
|
nitrite de sodium
|
+
|
34g
|
-
|
0g
|
Poudre de tomate
|
-
|
0g
|
+
|
34g
|
Colorant
|
+
|
1g
|
+
|
1g
|
Eau
|
+
|
1,5 L
|
+
|
1,5 L
|
Autres ingrédients (arôme, amidon,
épice, conservateur...etc.)
|
+
|
1755,5g
|
+
|
1755,5g
|
Totale
|
10000 g (10kg)
|
10000 g (10kg)
|
I.3. Les étapes de préparation
1) Hachage de viande : La viande rouge se
passe dans des hachoirs industriels automatiques capable de hacher la viande
fraîche et semi-congelée jusqu'à des températures
inférieures à - 12 °C afin d'obtenir une viande hachée
homogène.
2) Préparation de la glace : La glace
est fabriquée par une machine spéciale appelle GENYGLASSE qui est
capable de convertir l'eau potable en glace en peu de temps environ 15mn. La
glace est ajoutée au milieu du processus de mélange pour
refroidit les machines et empêché la surchauffe du
mélange
MATÉRIEL ET MÉTHODES
3) Préparation des ingrédients et
Additifs : Pesage des ingrédients et additifs, tels que l'eau,
la poudre de tomate, le sel, les épices, l'amidon, les agents de
conservation dans la salle de préparation.
4) Le cutterage : C'est le faite
mélanger dans la salle de préparation, de la viande
hachée, la poudre de tomate, les ingrédients et les additifs
pré-préparés en ajoutant de l'eau et de la glace pour
créer une pâte lisse uniforme.
5) Pompage automatique d'amidon : L'amidon
en poudre est ajouté par une pompe sous vide qui contient un tuyau qui
aspire l'amidon directement dans le mélangeur en cinq minutes.
6) Conditionnement: Après le
mélange, la pâte obtenue est de température
inférieure ou égale à 4 °C, elle doit être
versée dans le poussoir puis poussée dans des boyaux de 400g. Ces
boyaux sont trempés dans l'eau tiède pour les assouplir avant le
conditionnement de la pâte. Une fois le boudin formé, on
procède à l'opération de clippage qui consiste à
agrafer les extrémités du boyau par des clips en métal.
7) La cuisson : Après le
conditionnement, les boudins formés sont mis dans l'autoclave
(Steriflow) où la température est programmée selon le
diagramme de cuisson (110C°). La durée de cuisson dépend de
la forme de la pâte de viande et de l'appareil de cuisson utilisé
ventilé ou statique (1h30min).
8) Refroidissement : Après la
cuisson, les boudins sont refroidit immédiatement par un douchage simple
à l'eau qui doit être potable.
9) Datage : Les boudins sont datés en
utilisant une imprimante dateuse (la date de fabrication, date de
péremption, N° de lot, poids)
10) Entreposage : Elle est
réalisée dans trois salles différentes avec une
température progressivement décroissante d'une pièce
à l'autre, Chaque pièce est équipée d'un
système de ventilation afin d'assurer un refroidissement continu du
produit. Les boudins doivent être entreposés à la fin
à une température ne dépasse pas 4°C jusqu'au moment
de la distribution qui doit se faire sans interruption de la chaîne de
froid.
11) Stockage de produit fini: Les boudins
sont stockés dans les magasins de produits finis à une
température de 02 à 04°C dans l'attente des analyses.
35
Ces différentes étapes de formulation sont
regroupées dans le diagramme suivant :
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Selon la quantité
Réception des matières premières
Viande rouge+ matières
premières non-carnés
Hachoirs
Temps : 15 mn Température : < 5°C
Hachage de viande
Hachoir\ cutteur
Préparation de la betterave
Selon la recette
Préparation des ingrédients
Balance précise
Temps : 15 min
Préparation de la glace GENYGLASSE
Mélangeur
cutterage
Temps : 20 mn Température : < 6°C
Pompe sous vide
Pompage automatique d'amidon
Temps : 05 mn
Conditionnement
Poussoir+clipeuse
Autoclave
Cuisson
Selon le programme de cuisson
Temps : 24h
Température: progressive
Entreposage
Salles de refroidissement
Stockage au froid
36
Schéma N°25 : Diagramme de
fabrication du mélange viande-tomate
MATÉRIEL ET MÉTHODES
II. Méthodes d'analyses
II.1. Calcule de rendement
Le poids du mélange est de 10 kg. Après avoir
passé aux différentes étapes de la préparation,
nous avons perdu une partie du mélange, de sorte que le poids final
destiné au conditionnement était de 8 kg.
Ce procédé a permis la production de 15 boudins de
400g
Poids du mélange primaire
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P1= 10kg
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Poids du mélange après production
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P2= 8kg
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Poids totale des 15 boudins
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1 boudin est de400g
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15 boudins 6000g=6kg
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R= 60%
R% = (Pf/P1) x 100 R%= (6/10) x 100
37
II.2. Échantillonnage
Après 24 heures qui suivent le processus de fabrication
de mélange viande - tomate, les échantillons
sont choisis au hasard, afin d'effectuer les analyses nécessaires selon
la réglementation en vergeure où :
? Un boudin de produit formulé et un boudin de produit
témoin, pour les analyses microbiologiques ;
? Deux boudins de chaque produit pour les analyses
physico-chimiques ;
? Trois boudins de produit formulé pour les analyses
organoleptiques.
Les boudins restant sont conservés dans les magasins
des produits finis à une température de 02 à 04°C
afin de surveiller sa durée de conservation.
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