I.3. PRISE EN CHARGE DU
PALUDISME
I.3.1. Le Diagnostic
Le diagnostic du paludisme grave repose sur :
- La goutte épaisse :
Méthode adaptée pour un centre médical relativement
moderne, disposant d'un laborantin (ou d'un agent de santé pour
être formé, supervisé et ayant de réelles
disponibilités dans son emploi du temps). L'idéal est de disposer
d'un technicien de laboratoire bien formé pour la gestion du
laboratoire. Technique de référence la plus utilisée en
Afrique.
- Le frottis sanguin :
Recommandé dans les mêmes conditions que pour la goutte
épaisse.
- Le test fluorescent :
Méthode adaptée pour un centre médical très moderne
et doté d'importants moyens financiers, disposant d'un technicien de
laboratoire capable d'utiliser ce test.
I.3.2. Prise en charge
Le traitement du paludisme grave repose sur :
- Artésunate injectable. Si contre-indication ou
indisponibilité de l'Artésunate, il est recommandé de
prescrire l'Arthemeter ou la quinine en perfusion.
- Pour le traitement de pré référence :
Prescrire l'Artesunate suppositoire.
- Traitement de relais du paludisme grave : Si le patient est
capable de boire sans vomir, alors passer à la voie orale :
· Pour les patients soignés par Artésunate
par voie parentérale, le relais se fait avec une CTA (AS-AQ ou AL) aux
doses recommandées pendant 3 jours ;
· Pour les patients ayant reçu la quinine en
perfusion, le relais se fait avec la quinine per os associée à la
Clindamycine chlorhydrate (excepté chez les enfants de moins de 1mois)
pour atteindre 7 jours ou avec une CTA (AS-AQ ou AL) aux doses
recommandés pendant 3 jours.
- Pour le paludisme chez la femme enceinte : La femme enceinte
fébrile doit être considérée comme une urgence et un
cas particulier : sa prise en charge doit se faire au niveau d'un Centre de
Santé - Maternité, d'un Centre de Santé de
Référence ou d'un Hôpital (à tous les niveaux). Il
faut vérifier l'existence des contractions utérines et donner si
nécessaire un tocolytique selon l'âge de la grossesse (1er
trimestre : papavérine, diazépam. 2ème et 3ème
trimestre : Spasfon, salbutamol ou diazépam). Il faut baisser la
fièvre avec le paracétamol. Au premier trimestre de la grossesse
: devant l'absence d'une autre alternative (les CTA étant
contre-indiquées), on prescrit la quinine en comprimé
+clindamycine dans la forme simple et quinine en perfusion dans le paludisme
grave Au 2e et 3e trimestre : CTA pour le paludisme non compliqué et
Artésunate injectable en cas de paludisme compliqué. La quinine
en perfusion sera prescrite en cas de contre-indication ou
indisponibilité de l'Artésunate.
Ø Priseen charge aux sites des
Soins Communautaires:
La prise en charge repose sur le relais communautaire sur base
d'un diagnostic confirmé par TDR obligatoirement, puis traitement :
- Paludisme simple par CTA ;
- Signes de danger+ fièvre avec Artésunate
suppositoire en pré-référence.
Ø Priseen charge au centre de Santé
:
La prise en charge repose sur l'infirmier titulaire sur base d'un
diagnostic confirmé par TDR obligatoirement, :
- Paludisme simple par CTA;
- Paludisme grave par Artésunate suppositoire en
pré-référence.
Ø Priseen charge à l'hôpital
Général de Référence :
La prise en charge repose sur le médecin
généraliste sur base d'un diagnostic confirmé par TDR et
Microscopie (GE/FM) puis traitement :
- Paludisme simple par CTA ;
- Echec thérapeutique par l'autre CTA ou Quinine
comprimé +Clindamycine gélule comme alternative aux CTA ;
- Paludisme grave par Artésunate injectable ou Quinine en
perfusion si Artésunate contre-indiquée ou indisponible;
- Prise en charge des complications du paludisme grave.
Ø Priseen charge àl'hôpital
Général Provincial de Référence ou Hôpitaux
Universitaires:
La prise en charge repose sur le Médecin
Spécialiste sur base d'un diagnostic confirmé par TDR et
Microscopie (GE/FM) et, très bientôt par automates et traitement
:
- Paludisme simple par CTA ;
- Paludisme grave par Artésunate injectable ou Quinine en
perfusion à défaut d'une autre alternative ;
- Prise en charge des complications (Bourgeade A, 2001).
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