1.2. PROBLEMATIQUE
Aujourd'hui, le paludisme constitue un problème de
santé publique majeur du fait qu'il touche la population avec une
fréquence élevée et du fait qu'il ne fait pas seulement
perdre des vies et la productivité, mais handicape l'éducation
des enfants et le développement social, par l'absentéisme et les
infirmités neurologiques associées aux formes graves de la
maladie. Il érode la croissance ; des adultes affaiblis par la
maladie, ne peuvent pas travailler et gagner leur vie ; aussi, le
système scolaire est perturbé lorsque des enfants sont
très et souvent malades pour aller à l'école ou que leurs
enseignants sont absents pour des raisons associées au paludisme (OMS,
2018).
En effet, Le paludisme est la maladie parasitaire la plus
fréquente au monde. Environ 41% de la population mondiale, soit 2,3
milliards de personnes, sont exposées au risque de faire le paludisme,
et l'on recense entre 300 et 500 millions de cas par an (nouvelles infections
ou réinfections), dont près de 80% en Afrique subsaharienne. Il
s'agit d'une des plus meurtrières affections humaines. Elle tue chaque
année 1,5 à 2,7 millions de personnes dont 1 million d'enfants de
moins de 5 ans (OMS, 2013).
On estime qu'il y eu, en 2016, 216 millions de cas de
paludisme dans 91 pays, soit 5 millions de cas de plus qu'en 2015. Le paludisme
a entraîné 445 000 décès en 2016, un chiffre
similaire à celui de 2015 (446 000) (OMS, 2016).
La Région africaine de l'OMS supporte une part
disproportionnée de la charge mondiale de paludisme. En 2016, 90% des
cas de paludisme et 91% des décès dus à cette maladie
étaient survenus dans cette Région. Au cours de la même
année, le financement destiné à combattre et à
éliminer le paludisme était estimé à 2,7 milliards
de dollars (US $) au total. Les contributions des gouvernements des pays
d'endémie atteignaient 800 millions de dollars (US $), soit 31% du
financement (OMS, 2017).
En Côte d'Ivoire, le paludisme est la pathologie la plus
importante de par sa fréquence élevée, sa gravité
et ses conséquences socio-économiques importantes. L'une des
populations les plus vulnérables est celle des enfants de 0 à 5
ans où le paludisme représente 60% des causes d'hospitalisation
et 50,17% (MPD, 2010) des consultations. Toujours en Côte d'Ivoire, des
études menées par le PNLP montrent une couverture moyenne en
MILDA de 7%. Dans la population cible, elle est de 1 % chez les moins de 5 ans
et de 7% chez les femmes enceintes (PNLP, 2003).
Au Gabon, le paludisme constitue la première cause
d'hospitalisation dans lesservices de pédiatrie générale
avec 18 % des admissions (Koko J et al 2007) ;au Bénin, en milieu
lagunaire la fréquence du paludisme grave est de 34% pour tous
leshabitants avec une variation importante de la prévalence de5 % en
saison sèche, à 60 % en saison des pluies (Alihonou EM et al.,
2011).
En Angola, le paludisme demeure la première cause de
morbidité et touche surtoutle groupe d'âge de moins de 5 ans avec
une fréquence de 33%. Il est responsablede la majorité de
décès survenus par suite de maladie transmissible avec une
proportion correspondant à 54,2 % du total de décès. La
tranche d'âge de moinsde 5 ans paye le plus lourd tribut avec 47 % du
total des décès (OMS, 2007).
En République Fédérale Islamique (RFl)
des Comores, le paludisme représente le premier motif de consultation
pour fièvre dans les formations sanitaires. Il est àl'origine de
15-30 % des cas d'hospitalisation, et de 15 à 20 % de cas de
décès (OMS & DLCMT, 2009).
Il convient de noter que la République
démocratique du Congo figure parmi les pays du monde les plus
touchés par le paludisme. Sa population totale est à risque de
malaria. Le paludisme constitue donc un problème majeur de santé
publique en RDC où il se situe toujours au 1er rang des
affections meurtrières. À titre indicatif, les enquêtes
menées à Kinshasa par le PNLP en 2001 dans sept zones de
santé (ZS) ont montré que le paludisme était responsable
de 59 % des motifs de consultations externes chez les enfants de moins de 5
ans, 48 % des hospitalisations chez les enfants de moins de 5 ans, 37 % des
décès survenus chez les moins de 5 ans en hospitalisation, 41 %
des motifs de consultations externes chez les femmes enceintes, 54 % des
hospitalisations chez les femmes enceintes (PNLP, 2010). Face à cette
situation, nous nous posons la question de savoir :
- Quels seraient les profils épidémio-cliniques
des sujets ayant fait recours à l'automédication lors paludisme
grave dans la zone de santé de Kamina ?
- Quelle sera la fréquence de l'automédication
dans la zone de santé de Kamina ?
- Quels seraient les déterminants de
l'automédication dans la prise en charge du paludisme grave dans la zone
de santé de Kamina ?
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