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Déterminants de l'automédication avant l'hospitalisation dans la prise en charge du paludisme grave dans la zone de santé de Kamina


par André SEYA
Université de Kamina (UNIKAM) - Licencié en santé publique  2022
  

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1.2. PROBLEMATIQUE

Aujourd'hui, le paludisme constitue un problème de santé publique majeur du fait qu'il touche la population avec une fréquence élevée et du fait qu'il ne fait pas seulement perdre des vies et la productivité, mais handicape l'éducation des enfants et le développement social, par l'absentéisme et les infirmités neurologiques associées aux formes graves de la maladie. Il érode la croissance ; des adultes affaiblis par la maladie, ne peuvent pas travailler et gagner leur vie ; aussi, le système scolaire est perturbé lorsque des enfants sont très et souvent malades pour aller à l'école ou que leurs enseignants sont absents pour des raisons associées au paludisme (OMS, 2018).

En effet, Le paludisme est la maladie parasitaire la plus fréquente au monde. Environ 41% de la population mondiale, soit 2,3 milliards de personnes, sont exposées au risque de faire le paludisme, et l'on recense entre 300 et 500 millions de cas par an (nouvelles infections ou réinfections), dont près de 80% en Afrique subsaharienne. Il s'agit d'une des plus meurtrières affections humaines. Elle tue chaque année 1,5 à 2,7 millions de personnes dont 1 million d'enfants de moins de 5 ans (OMS, 2013).

On estime qu'il y eu, en 2016, 216 millions de cas de paludisme dans 91 pays, soit 5 millions de cas de plus qu'en 2015. Le paludisme a entraîné 445 000 décès en 2016, un chiffre similaire à celui de 2015 (446 000) (OMS, 2016).

La Région africaine de l'OMS supporte une part disproportionnée de la charge mondiale de paludisme. En 2016, 90% des cas de paludisme et 91% des décès dus à cette maladie étaient survenus dans cette Région. Au cours de la même année, le financement destiné à combattre et à éliminer le paludisme était estimé à 2,7 milliards de dollars (US $) au total. Les contributions des gouvernements des pays d'endémie atteignaient 800 millions de dollars (US $), soit 31% du financement (OMS, 2017).

En Côte d'Ivoire, le paludisme est la pathologie la plus importante de par sa fréquence élevée, sa gravité et ses conséquences socio-économiques importantes. L'une des populations les plus vulnérables est celle des enfants de 0 à 5 ans où le paludisme représente 60% des causes d'hospitalisation et 50,17% (MPD, 2010) des consultations. Toujours en Côte d'Ivoire, des études menées par le PNLP montrent une couverture moyenne en MILDA de 7%. Dans la population cible, elle est de 1 % chez les moins de 5 ans et de 7% chez les femmes enceintes (PNLP, 2003).

Au Gabon, le paludisme constitue la première cause d'hospitalisation dans lesservices de pédiatrie générale avec 18 % des admissions (Koko J et al 2007) ;au Bénin, en milieu lagunaire la fréquence du paludisme grave est de 34% pour tous leshabitants avec une variation importante de la prévalence de5 % en saison sèche, à 60 % en saison des pluies (Alihonou EM et al., 2011).

En Angola, le paludisme demeure la première cause de morbidité et touche surtoutle groupe d'âge de moins de 5 ans avec une fréquence de 33%. Il est responsablede la majorité de décès survenus par suite de maladie transmissible avec une proportion correspondant à 54,2 % du total de décès. La tranche d'âge de moinsde 5 ans paye le plus lourd tribut avec 47 % du total des décès (OMS, 2007).

En République Fédérale Islamique (RFl) des Comores, le paludisme représente le premier motif de consultation pour fièvre dans les formations sanitaires. Il est àl'origine de 15-30 % des cas d'hospitalisation, et de 15 à 20 % de cas de décès (OMS & DLCMT, 2009).

Il convient de noter que la République démocratique du Congo figure parmi les pays du monde les plus touchés par le paludisme. Sa population totale est à risque de malaria. Le paludisme constitue donc un problème majeur de santé publique en RDC où il se situe toujours au 1er rang des affections meurtrières. À titre indicatif, les enquêtes menées à Kinshasa par le PNLP en 2001 dans sept zones de santé (ZS) ont montré que le paludisme était responsable de 59 % des motifs de consultations externes chez les enfants de moins de 5 ans, 48 % des hospitalisations chez les enfants de moins de 5 ans, 37 % des décès survenus chez les moins de 5 ans en hospitalisation, 41 % des motifs de consultations externes chez les femmes enceintes, 54 % des hospitalisations chez les femmes enceintes (PNLP, 2010). Face à cette situation, nous nous posons la question de savoir :

- Quels seraient les profils épidémio-cliniques des sujets ayant fait recours à l'automédication lors paludisme grave dans la zone de santé de Kamina ?

- Quelle sera la fréquence de l'automédication dans la zone de santé de Kamina ?

- Quels seraient les déterminants de l'automédication dans la prise en charge du paludisme grave dans la zone de santé de Kamina ?

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius