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Télévision et vulgarisation des pratiques agricoles innovantes au Burkina Faso: proposition d'émissions télévisuelles


par Yamnoma Geoffroy ZONGO
Université Senghor d'Alexandrie - Master 2 en développement / Spécialité: Communication et médias 2019
  

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II.1- Les théories de la communication et la revue de littérature

Deux théories de la communication retiennent notre attention dans l'analyse de la problématique de l'étude. Il s'agit des « Uses and gratifications » et du « Modèle de Riley & Riley ». Quant à la revue documentaire, nous retenons deux ouvrages et un mémoire qui ont déjà abordé plusieurs aspects de la vulgarisation agricole.

II.1.1. « Uses and gratifications »

Ce modèle est issu de la sociologie fonctionnaliste et s'est ouvert aux études ethnographiques sur l'audience et la réception dans les années soixante-dix. Écrit par Elihu KATZ et Jay BLUMLER dans « The uses of Mass Communication », en 1974, le modèle s'intéresse aux satisfactions des usagers et pose la question : qu'est-ce que les publics des médias font des médias eux-mêmes et des messages véhiculés ? Le sens et les effets du message naissent de l'interaction et des rôles assumés par le public. Le décodage du message est lié à l'implication des acteurs : cette implication dépend elle-même de la manière dont les différentes cultures construisent le rôle du récepteur33. Les messages qui seront véhiculés par la télévision à travers les émissions dont des représentants des agriculteurs sont parties prenantes connaitront un décodage facile. Ce, grâce à l'image et au langage verbal et gestuel utilisés par les invités aux émissions qui seront des signes habituels et communs à tous les agriculteurs. Les invités (agriculteurs, techniciens d'agriculture, chercheurs, etc.) sont des coproducteurs de l'émission. Le modèle souligne le caractère participatif des usagers dans la relation qu'ils entretiennent avec les messages médiatiques. Il est classé dans les « théories des effets limités » parce que l'influence des médias est limitée. Cette influence ne peut être directe à cause des relais, elle ne peut être immédiate car le processus nécessite du temps. La théorie des « usages et gratifications » aboutit à une liste de raisons pour lesquelles les individus utilisent les médias34. Dans notre cas, ces raisons seraient d'ordre social, culturel, sécuritaire (sécurité alimentaire) et économique (autonomie financière des agriculteurs).

II.1.2. Le Modèle de Riley & Riley

Les auteurs de ce modèle estiment que les individus appartiennent à des groupes. L'émetteur et le récepteur sont membres des groupes primaires (familles, communauté, petits groupes...) qui sont des groupes d'appartenance. Ils influencent la manière de voir, de juger et de se comporter

33 MATTELART, Armand, et Michèle MATTELART, Histoire des théories de la communication, 1995, p. 87-88

34 BOURDON, Jérôme, Introduction aux médias, 2009.p. 59

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des autres membres. Ces groupes évoluent eux-mêmes dans un contexte social dont ils dépendent. Avec ce modèle, on assiste à une boucle de rétroaction entre l'émetteur et le récepteur35. Cela montre l'existence d'une réciprocité, d'une inter-influence, d'une interaction entre les individus en présence. Les téléspectateurs, les agriculteurs invités à l'émission et les paysans propriétaires des champs écoles vont servir de relais directs ou indirects des messages de vulgarisation des pratiques agricoles qui feront l'objet des émissions télévisuelles. Ainsi, parlant des médias, Jérôme BOURDON estime « qu'ils agissent sur des groupes existants : familles, professions, classes sociales. Ils contribuent à façonner les consciences collectives de façon neuve et à faire émerger des ensembles collectifs36 ». Ces collectifs à qui les émissions sont adressées recevront également des messages de sensibilisation et de conscientisation collectifs qui correspondent ou qui répondent aux besoins existentiels du groupe auquel ces messages sont adressés. Dans le cas de notre étude, ce groupe est l'ensemble des agriculteurs vers qui seront orientés les messages de vulgarisation des pratiques culturales.

II.1.3. Les TIC et l'agriculture

L'ouvrage d'Aurélie37 LABORDE nous montre la différence très grande entre l'agriculture moderne et archaïque pratiquée par les agriculteurs des pays en développement comme le Burkina Faso. L'ouvrage met au jour la longue relation que l'agriculture entretient avec les technologies de l'information et de la communication (TIC). Les agriculteurs européens semblent avoir intégré l'innovation technologique comme une dimension indissociable de l'évolution de leurs pratiques. Le document étudie les pratiques anciennes et nouvelles, à même de faire évoluer la production, le travail, les processus de circulation et de diffusion des informations et les multiples places que peuvent prendre les TIC dans l'agriculture. Pour le cas de notre étude, cet ouvrage ne s'est pas intéressé à la télévision ni aux autres médias traditionnels car le monde agricole français qui fait l'objet de l'étude d'Aurélie LABORDE est déjà à une autre dimension de l'information agricole intégrant les TIC. Néanmoins, l'ouvrage nous inspire des idées et des suggestions à même de pouvoir moderniser l'agriculture burkinabè par le biais des médias traditionnels, en particulier la télévision.

II.1.4. Les techniques de vulgarisation agricole

Dans l'ouvrage de Jean MORIZE38, plusieurs techniques de vulgarisation agricole sont expliquées avec des exemples sur l'agriculture tropicale. Ce manuel est adressé particulièrement aux techniciens d'agriculture chargés d'accompagner les paysans à la maîtrise des pratiques culturales. Chaque technique est adressée à une cible bien précise. En fonction de la cible et de la technique,

35 http://psychcom.free.fr/model.htm, consulté le 22 janvier 2018 à 13h28

36 BOURDON, Jérôme, Introduction aux médias, 2009.p. 12

37 LABORDE, Aurélie, TIC et Agriculture, Appropriation des dispositifs numériques et mutations des organisations agricoles, 2012, Paris, 242 pages.

38 MORIZE, Jean, Manuel pratique de vulgarisation agricole, Paris, 1992, Tomes 1 et 2.

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le message doit être construit avec précision et le moyen de communication défini en fonction des besoins de la cible et de sa capacité à accepter et pratiquer la nouvelle technique. En parlant de l'image, Jean MORIZE estime qu'elle attire l'attention des agriculteurs sur ce dont on leur parle et constitue un excellent moyen pour les faire rêver à une vie meilleure. Elle leur présente concrètement les perspectives de changement auquel ils aspirent. Par contre, l'auteur critique l'utilisation de la radio comme moyen de vulgarisation. Pour lui, le son demande plus d'attention que l'image. Il n'est utile que quand il s'agit de messages courts et facilement assimilables à force d'être répétés comme des slogans par la radio. Ce type de tapage radiophonique peut amener les paysans à changer leurs comportements face à certaines innovations.

Par ailleurs, dans le cas de notre étude, nous pensons que l'image couplée au son pour former une vidéo, un message audiovisuel et diffusé par la télévision peut faciliter davantage la compréhension du message sur la pratique culturale novatrice.

II.1.5. La communication participative pour une meilleure vulgarisation des pratiques agricoles

Dans son mémoire, Michaël DJIGUEMDE39 démontre l'importance de la communication participative pour le développement dans les pratiques agricoles innovantes. Pour permettre une meilleure adoption des nouvelles pratiques agricoles, la prise en compte des facteurs socioculturels des populations n'est pas à négliger. Son étude lui permet de conclure que la plupart des agriculteurs ont besoin de l'apport des médias, notamment la télévision pour connaître, apprendre et adopter les nouvelles pratiques agricoles. Comme solution, DJIGUEMDE Michaël propose « une capsule vidéo » à diffuser dans les télévisions publiques et privées du Burkina Faso pour permettre aux agriculteurs de répondre à leur besoin d'être informés et de maîtriser la technique de paillage. Notre travail se veut une suite de celle de Michaël DJIGUEMDE car, nous entendons faire une analyse du rôle et de la contribution de la télévision à la vulgarisation des pratiques agricoles au Burkina Faso et proposer des émissions continues et régulières sur les thématiques agricoles dans les différentes télévisions. Nous ne nous limiterons pas à une seule technique comme le paillage dans le cas de DJIGUEMDE, mais nous ferons une ouverture large car, les émissions se veulent continuelles, `'évolutionnelles», flexibles et changeables selon les besoins et les impératifs du temps et des événements.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault