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Télévision et vulgarisation des pratiques agricoles innovantes au Burkina Faso: proposition d'émissions télévisuelles


par Yamnoma Geoffroy ZONGO
Université Senghor d'Alexandrie - Master 2 en développement / Spécialité: Communication et médias 2019
  

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B- Les télévisions privées : BF1 et Burkina Info

Elles semblent être les plus connues en termes d'audience et de couverture du territoire parmi les télévisions privées.21 Ces deux télévisions n'ont pas d'émission dédiée au monde rural dans leur grille de programme. Elles s'adressent à ce milieu de façon ponctuelle et en fonction de l'actualité liée à l'agriculture. Le plus souvent, des reportages sont commandés par des institutions étatiques et non gouvernementales ainsi que des particuliers qui paient pour le service. Certains (très rarement) sont suscités par des problèmes existant dans le milieu agricole (exemple des chenilles légionnaires en 2017 et 2018 qui ont ravagé plusieurs hectares de cultures) ou par des journalistes. D'autres journalistes, lors de leurs missions pour effectuer des reportages commandés dans certaines localités rurales profitent faire des petits sujets qui touchent à l'agriculture.

19 Evélyne DABIRE, chef de service « Monde Rural », entretien réalisé le 21/06/2018 à Ouagadougou.

20 Raoul BERE, entretien réalisé le 27/06/2018 à Ouagadougou.

21 Rapport public annuel du Conseil Supérieur de la Communication, 2013 et http://lefaso.net/spip.php?article76485, consulté le 03/11/2018 à 13h13.

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Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université Senghor - 2019

C- La télévision privée en ligne Agribusiness TV

Selon son promoteur Inoussa MAÏGA,22 l'agriculture souffre d'un problème d'image en Afrique. Cette télévision en ligne va permettre de valoriser cette image et prouver que l'agriculture n'est pas synonyme de misère. Les reportages sont axés essentiellement sur les meilleures réussites agricoles et les exemples de réussite d'agri-businessmen. Son public cible ce sont les jeunes qui ont accès à l'internet. Elle veut montrer aux jeunes la possibilité d'entreprendre dans l'agriculture et dans l'élevage afin d'en vivre décemment. Elle n'a pas pour vocation de vulgariser les pratiques agricoles au profit des agriculteurs.

I.2.3. La justification du choix du thème de l'étude

Le choix du thème de notre étude : « Télévision et vulgarisation des pratiques agricoles innovantes au Burkina Faso : proposition d'émissions télévisuelles » se justifie du fait de la faible contribution de la télévision à la vulgarisation des pratiques agricoles innovantes et de leur faible connaissance et utilisation par les agriculteurs. Si nous admettons avec Confucius23 qu' « une image vaut mille mots », la télévision qui diffuse des milliers d'images peut mieux aider les agriculteurs à comprendre les messages de vulgarisation. En effet, la radio a longtemps été utilisée dans le milieu rural à des fins de sensibilisation et plusieurs projets orientés vers le monde agricole en ont largement fait un outil de communication car étant plus accessible de par son coût de production de contenu et de par son prix d'achat moins exorbitant pour les ménages. Mais, désormais, en ce début du XXIe siècle, nous pensons avec Didier COURBET et Marie-Pierre FOURQUET que « les informations transmises par la télévision ont acquis la primauté grâce à l'autorité accordée aux images ; elle est le moyen de communication de masse capable à la fois de `'montrer» et d'interpréter la nouvelle. Le téléspectateur voit et entend, et ainsi, il a l'impression d'être un témoin oculaire. »24 La télévision devrait être, de nos jours, le canal de vulgarisation agricole de masse par excellence.

I.3- Le problème constaté : les faibles connaissances et utilisations des nouvelles pratiques agricoles

Les chercheurs, les innovateurs et les instituts de recherche sont les détenteurs premiers des informations sur les techniques agricoles innovantes. Certains agriculteurs, notamment ceux ayant suivi ou participé aux expériences de recherche, détiennent également l'information. Mais, le partage de celle-ci est faible.

22 Inoussa MAÏGA, promoteur de Agribusiness TV, entretien réalisé le 29/06/2018 à Ouagadougou

23 Confucius, Homme d'Etat et philosophe chinois | Né en -551

24COURBET, Didier, et Marie-Pierre FOURQUET, La télévision et ses influences, 2003, page 173.

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Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université Senghor - 2019 I.3.1. La faible circulation de l'information

La conséquence principale de la faible connaissance et de la faible utilisation des techniques agricoles novatrices par les agriculteurs est le mauvais rendement de la production agricole, la mauvaise récolte qui donne lieu à un déficit céréalier. Si des techniques non recommandées sont toujours pratiquées par de nombreux agriculteurs, cela signifie que le problème peut être situé à deux niveaux. Premièrement, les détenteurs de la bonne information ne la transmettent pas suffisamment au public cible. Les détenteurs ici sont : les innovateurs, les chercheurs, l'ANVAR, les instituts de recherche (CNRST, INERA, etc.) et surtout les médias dont le rôle et la raison d'être est de chercher les informations et de les rendre disponibles, compréhensibles et accessibles au public. Deuxièmement, les agriculteurs ne vont pas toujours vers l'information, ils n'exposent pas régulièrement et clairement leurs préoccupations pour avoir des solutions, ceux qui sont informés parmi eux ne partagent pas suffisamment leurs savoirs avec les autres. Aller régulièrement à la recherche de l'information n'est pas une chose habituelle pour la plupart des paysans.

I.3.2. L'accès à l'information par la télévision

A l'occasion des concertations régionales sur la définition d'une politique nationale de communication pour le développement rural en 2000 25 (la dernière étude du genre sur le plan national), il ressortait entre autres que :

- la télévision ne couvre pas l'ensemble des localités du pays ;

- le monde rural n'a pas les moyens nécessaires pour accéder à l'outil télévisé ;

- la télévision est considérée comme un moyen de communication réservé aux grandes villes ; - la télévision n'a pas de programmes spécifiquement réservés aux populations rurales ;

- la programmation et les productions thématiques sont jugées inadaptées ;

- les productions nationales sont jugées quantitativement insuffisantes et dominées par l'actualité des ateliers et séminaires présidés par les officiels ;

- les postes récepteurs sont encore trop chers pour la plupart des citoyens ;

- l'absence de clubs d'écoute télévisuels constitue un handicap pour les habitants des quartiers populaires dans les zones desservies par la télévision.

Dix-huit (18) ans après cette étude, nous pouvons retenir que certains constats de l'époque ne sont plus d`actualité ; certaines choses ont évolué positivement. Il s'agit de la possession d'un poste téléviseur par les ménages car en 2005 déjà une enquête a démontré que 68,3% des ménages sur tout le territoire possèdent un poste téléviseur qui fonctionne bien.26 Le problème d'électrification dans les zones rurales ne se pose plus avec acuité car depuis 2012, la défiscalisation sur l'importation des matériels d'électrification avec les panneaux solaires

25 Synthèse des concertations régionales sur la définition d'une politique nationale de communication pour le développement rural, du 24 au 28 juillet 2000 à Ouagadougou disponible sur http://www.fao.org/docrep, consulté le 01/11/2018 à 00h13

26 http://www.insd.bf/n/nada/index.php/catalog/11/datafile/F1/V36, consulté le 18/06/2018 à 15h50mn.

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photovoltaïques27 et l'intervention du Fonds de Développement de l'Electrification (FDE), depuis sa création en 2003, dans plus de 250 villages28 ont permis à de nombreux ménages ruraux d'avoir de l'électricité à moindre coût. Cela signifie que la télévision n'est plus considérée comme un moyen de communication réservé aux habitants des grandes villes. Aussi, avec l'arrivée de la TNT, la transmission des contenus couvre désormais presque toute l'étendue du territoire national, pour au moins quatorze (14) chaînes de télévisions privées et publiques29. En 2018, nous pouvons donc estimer que la grande majorité des ménages burkinabè possèdent un poste téléviseur qui fonctionne bien, peu importe la source d'alimentation électrique. Si les informations sur les techniques culturales sont réellement disponibles sur les chaînes de télévision, nombreux sont les paysans qui devraient en être informés, sensibilisés et devraient les adopter pour améliorer leurs productions.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry