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Télévision et vulgarisation des pratiques agricoles innovantes au Burkina Faso: proposition d'émissions télévisuelles


par Yamnoma Geoffroy ZONGO
Université Senghor d'Alexandrie - Master 2 en développement / Spécialité: Communication et médias 2019
  

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V.5.3- Les résultats attendus et les perspectives du projet

Nous espérons atteindre des résultats à la fin de ce projet. Les préciser clairement dans ce document nous permet une bonne évaluation du projet à chaque étape de sa réalisation. En termes de perspectives, le projet n'entend pas s'arrêter au bout des trois années.

A- Les résultats attendus

Plusieurs résultats sont attendus à l'issue de ce projet. Ce sont :

- la télévision contribue de plus en plus à vulgariser les pratiques agricoles innovantes ;

- au moyen de la télévision les agriculteurs sont informés, sensibilisés et convaincus de

l'utilisation des innovations agricoles ;

- grâce à la télévision les agriculteurs sont mieux outillés en pratiques culturales pour augmenter
leurs rendements agricoles ;

- la grille de programme des télévisions contient des émissions sur l'agriculture pour répondre
aux besoins et attentes des paysans sur des informations liées à leur secteur d'activité.

B- Les perspectives du projet

Après ou pendant la réalisation du projet, des mécanismes de consolidation ou de réorientation sont envisageables. Il s'agit notamment des éléments suivants :

- les best off des émissions seront diffusés lors des tournées dans les régions ou villages, les fora,

les JNP, les séminaires et formations sur demande des organisateurs ;

- des capsules vidéos sur des paquets de technologie seront diffusées au grand public dans les
rues des petites localités les plus concernées par celles-ci ; ce, en collaboration avec les chercheurs, les innovateurs, les collectivités, les ministères et institutions et les paysans des zones concernées ;

- des petites vidéos sur des innovations agricoles seront diffusées sur les réseaux sociaux pour
ceux qui ont accès à l'internet ;

- un site internet de l'agence Agricult'Heure Communication sera mis en place : il diffusera des
contenus médiatiques et toutes autres informations liés à l'agriculture ;

- des extraits des émissions pourront être diffusés dans des focus groupes au profit des
organisations ou coopératives agricoles ;

- des extraits d'émissions pourront servir de support de formation pour les innovateurs ou les
chercheurs ;

- suite à l'évaluation définitive au bout des trois années, le projet se réorientera en fonction des
besoins et des impératifs du moment, mais il restera toujours dans le secteur de l'agriculture.

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Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université Senghor - 2019

Conclusion

Notre étude a porté, en général, sur la communication orientée vers les acteurs de l'agriculture au Burkina Faso. En particulier, elle s'est appesantie sur l'implication de la télévision dans la vulgarisation des techniques de production agricole. L'agriculture est l'activité principale des populations burkinabè, notamment celles des milieux ruraux. Mais aussi, de plus en plus, elle est pratiquée par des populations urbaines et péri-urbaines. Le pays regorge de plusieurs centaines de médias de masse répandus partout sur le territoire. Parmi ces médias, figurent les télévisions dont une soixantaine est fonctionnelle à ce jour. La télévision, ce médium de communication de masse devrait, à notre avis, être plus au service de la majorité de la population, c'est-à-dire des agriculteurs. Mais le constat est tout autre. En effet, les programmes des télévisions ne contiennent pas de rubrique dédiée à l'agriculture, ne serait-ce qu'une fois par semaine. Seule la RTB-télé, la télévision nationale, dispose d'une émission mensuelle dénommée « Plein champ » qui peine à respecter sa périodicité. En dehors de ce programme presque absent sur les écrans, toutes les fois que l'agriculture est abordée dans une télévision, l'on se rend compte que c'est de façon circonstancielle. En plus, certaines structures non gouvernementales parviennent à faire diffuser quelques rares fois des documentaires en relation avec leur domaine d'activité et l'agriculture en fonction du budget alloué à cet effet. Pourtant, la matière première en termes d'informations sur l'agriculture est très riche, variée, diverse et inépuisable selon les structures de recherche en agriculture. Ainsi, les résultats de notre étude nous ont permis de confirmer notre postulat de départ stipulant que la télévision ne contribue pas suffisamment à la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles, à la sensibilisation, à l'information et à l'accompagnement des acteurs de l'agriculture au Burkina Faso. La puissance et l'influence de la télévision sur les publics devraient être des atouts pour les professionnels de la communication et des médias pour contribuer largement à la vulgarisation du patrimoine cultural au Burkina Faso. Mais, des contraintes financières en seraient les causes réelles.

L'échantillon de l'étude était constitué de 25 responsables ou porte-paroles d'organisations paysannes de la région des Hauts-Bassins et de 22 personnes du milieu des médias et de la communication ainsi que de la recherche-développement en agriculture des villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Pour la première hypothèse spécifique de l'étude, il ressort de l'enquête auprès de ces personnes que la télévision est l'outil de communication le plus convainquant pour les acteurs agricoles en raison de la puissance des images en termes de démonstration et de conviction. Aussi, pour la seconde hypothèse spécifique, reconnaissent-ils que la télévision serait le meilleur moyen d'expression, de partage de connaissances et d'expériences et de recherche de solutions pour les acteurs agricoles. Cela serait possible si tous les acteurs sont impliqués activement dans la réalisation des émissions devant alimenter les grilles de programmes des télévisions.

Nous avons également choisi deux théories de la communication sur lesquelles nous nous sommes appuyés pour notre réflexion. La première, le modèle des « Uses and gratifications » nous a permis de construire notre argumentaire autour de ce que les agriculteurs feraient des informations

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diffusées par les télévisons sur l'agriculture. Etant donné qu'ils sont organisés en associations et en coopératives, les informations sur les techniques agricoles innovantes se seraient relayées de façon rapide et efficace vers le public par la plupart de ceux qui participeront aux actions de communication et de vulgarisation à travers la télévision. L'usage final de ces messages serait certainement l'adoption, la pratique et l'expérimentation par les agriculteurs, des nouvelles méthodes culturales présentées ou démontrées à la télévision. Le second modèle, celui de « Riley & Riley » qui stipule que tout individu appartient à un groupe, est essentiel pour notre réflexion. Les individus qui seraient informés des nouvelles techniques agricoles auraient des changements de comportements qui impacteraient ceux des groupes auxquels ils appartiennent.

La démarche participative est indispensable dans toute action de communication pour le développement. Pour le cas de notre étude, l'implication réelle et active des acteurs de l'agriculture, de la recherche, des décideurs et des professionnels de la communication est nécessaire pour la réussite des campagnes de vulgarisation du patrimoine cultural dynamique du Burkina Faso à travers la télévision. Pour remédier au problème de la très faible implication de la télévision dans la vulgarisation des méthodes agricoles innovantes et répondant aux exigences de protection de l'environnement, des aléas climatiques et aux besoins des populations en matière de production agricole, nous proposons des émissions télévisuelles. Cette proposition est en réalité le projet professionnel que nous avons élaboré à l'issue de cette étude. Il s'agit de trois émissions (deux mensuelles et une hebdomadaire) sur l'agriculture qui seront diffusées sur trois chaînes de télévision burkinabè. Ce sont les trois, les plus suivies : la RTB-télé qui est la chaîne nationale, BF1 et Burkina Info qui sont des chaînes commerciales privées. Cette modeste contribution permettra au moins de meubler les grilles de programmes de ces télévisions et de les peindre aux couleurs de l'agriculture. Cependant, il est opportun de signaler que ce projet de vulgarisation à travers la télévision ne saurait remplacer les initiatives déjà existantes dans le domaine. Il vient en complément pour renforcer le dispositif communicationnel que les différents acteurs ont déjà mis en place sur plusieurs niveaux de la chaîne de valeurs dans le secteur de l'agriculture.

Par ailleurs, le boom minier que connaît le Burkina Faso à partir de la première décennie du XXIe siècle présente des risques énormes pour l'agriculture. Des terrains cultivables sont laissés à la merci des chercheurs artisanaux des métaux précieux. Les jeunes, les bras valides, abandonnent les activités champêtres au profit de l'orpaillage. Les produits chimiques sont utilisés sur les sites d'orpaillage artisanaux de façon anarchique et incontrôlée sans tenir compte de leurs impacts sur les sources d'approvisionnement d'eau pour l'homme et les animaux, la flore et la faune. En clair, plusieurs aspects fondamentaux justifient que l'agriculture burkinabè est menacée. Ainsi, nous espérons que ce travail, loin d'être exhaustif, permettra à d'autres chercheurs d'approfondir davantage la réflexion sur la communication autour de l'agriculture en vue de proposer des solutions aux problèmes constatés dans ce secteur.

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Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université Senghor - 2019

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus