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Télévision et vulgarisation des pratiques agricoles innovantes au Burkina Faso: proposition d'émissions télévisuelles


par Yamnoma Geoffroy ZONGO
Université Senghor d'Alexandrie - Master 2 en développement / Spécialité: Communication et médias 2019
  

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IV.1.3- Les raisons de la faible implication de la télévision dans la vulgarisation agricole

C'est en fonction de l'envergure des activités, que les télévisions sont impliquées par les organisateurs. Estimant que les couvertures télévisuelles sont assez chères, les structures se réservent souvent de les inviter. Elles préfèrent plutôt collaborer avec la presse écrite, les radios et parfois les médias en ligne. Notamment quand il s'agit d'activités qui méritent d'être connues par le grand public. Les projets à l'échelle locale, départementale, provinciale ou régionale sont généralement couverts par les autres médias sauf la télévision dont les prestations seraient très coûteuses. En effet, pour bénéficier d'un reportage télévisuel de 1mn30s à 3mn maximum, il faudrait débourser environ 250 000 F CFA (pour la RTB-télé) et 175 000 F CFA (pour les télévisions privées) pour les localités les plus proches des sièges ou relais des télévisions. Quant aux émissions sur des thématiques spécifiques à chaque domaine d'activité, les coûts varient entre 500 000 F CFA et 1 000 000 F CFA pour la production et la diffusion par la télévision. Ces tarifs seraient difficilement supportables par les structures qui ont pourtant besoin de communiquer soit sur des techniques agricoles innovantes, soit sur des menaces ou des parasites qui pourraient entraver les activités agricoles.

Ainsi, nous pouvons confirmer notre postulat de départ qui stipule que « la télévision ne contribue pas suffisamment à la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles, à la sensibilisation, à l'information et à l'accompagnement des acteurs de l'agriculture au Burkina Faso. » En effet, selon les responsables des trois télévisions que nous avons rencontrés, les coûts de production, de réalisation et de diffusion sont effectivement très élevés et il est difficile pour une télévision de supporter seule ces coûts de façon continue sur plusieurs mois. Comme toutes ces trois télévisions sont obligées de supporter les charges financières liées à leur fonctionnement et de faire des bénéfices parce qu'étant des entreprises commerciales, elles ne peuvent pas faire des prestations gratuites ou à perte sans s'assurer de la rentabilité à court, moyen et long terme. Il est également ressorti des entretiens et de notre constat que le déplacement des télévisions vers les zones rurales pour des reportages, des documentaires ou des émissions nécessite des moyens logistiques adaptés à l'état des routes et résistants au climat humide. A cela s'ajoutent les prises en charges (restauration et hébergement) du personnel durant ces périodes de tournage. En somme, toutes ces raisons sont liées aux finances et justifient, selon eux, la faible contribution de la télévision à la vulgarisation des techniques agricoles et à la sensibilisation des acteurs.

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Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université Senghor - 2019

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