I.2.3.2. Faune
La forêt humide est l'habitat de faune endémique
telle que Newtonia fanovanae (Oiseau), Phelsuma antanosy,
Paragehyra gabriellae, Mantella haraldmeieri et Furcifer balteatus
(Reptiles) et quelques lémuriens, Eulemur colaris et
Daubentonia madagascariensis ou Aye aye (ANGAP, 2004).
Dans la formation à Dypsis decaryi et la
formation sèche se trouvent des lémuriens (Lemur catta,
Propithecus verreauxi, Microcebus griseorifus), différentes
espèces de reptiles telles que Astrochelys radiata, Oplurus
quadrimaculatus, Chalarodon madagascariensis ... et quelques
17
Contexte général et milieu
d'étude
oiseaux dont Terpsiphone mutata, Upupa epops, Drongo,
Monticola sp., Coua ruficeps, C. gigas, ...
(Rakotondrasoa, 2011).
I.2.3.3. L'homme et ses activités
La zone d'étude est habitée par les Antanosy,
les Androy et les Bara. Les Antanosy, en général sont
constitués de trois (3) clans, le clan Tambolo dans la vallée de
la Manampanihy, les Tavaratra dans la vallée d'Andriambe-Efaho et les
Tatsimo se trouve à l'extrême Sud. Ils sont tous à la fois
agro-éleveurs et exploitants forestiers. Les deux Communes rurales de
Maromby et d'Ambatoabo sont peuplées à la fois par les Antandroy,
les Antanosy et les Bara provenant de Betroka. Ces derniers ne sont pas
nombreux mais sont pourtant la cause du climat d'insécurité de
cette zone, surtout à propos de l'élevage de zébus.
a. Agriculture
La population pratique la culture du riz, du manioc, de patate
douce, de maïs, des arbres fruitiers, de caféiers et tout
récemment de la vanille. L'agriculture se développe dans deux
endroits différents, hors et en forêt. Les couvertures
forestières, les fourrés et les savanes sont
défrichés pour les transformer en champs de culture (Photos 4, 5
et 6). Le riz est cultivé sur les bas-fonds et sur les flancs de
collines profitant de l'abondance des eaux de ruissèlement mais
où existent aussi des arbres fruitiers et des cultures sèches.
Photo 4 : Défrichement suivi de mise à feu dans la
vallée de Fanota, C.R. Isaka Ivondro (fôret humide)
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Contexte général et milieu
d'étude
Photo 5 : Terrains de cultures sur les flancs des collines
(Village de Mahatsinjo, C.R. Ranopiso)
Photo 6 : Défrichement dans la localité de Bezaha,
C.R. Ambatoabo (fourré)
La pratique de mise à feu fait partie de l'habitude des
populations partout dans la zone d'étude. Mais comme la gestion des feux
n'est pas encore une pratique prioritaire pour eux, ils se propagent et peuvent
provoquer des feux de forêt.
b. Elevage
L'élevage de zébu, de chèvre et de mouton
est pratiqué dans la zone d'étude. L'élevage extensif est
le mode le plus courant pour toutes les communautés. La pratique de feu
de renouvellement de pâturage (Photo 7) peut souvent provoquer des feux
de brousse surtout quand ceci n'est pas maîtrisé.
Contexte général et milieu
d'étude
feu
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Photo 7 : Feux de renouvellement de pâturage au niveau
des savanes en moyenne altitude, zone de Malio, C.R. Ranopiso
Les Antanosy, pour qui la viande et l'élevage de
chèvre sont tabous, pratiquent l'élevage bovin et ils pratiquent
le pâturage forêstier. Par contre, les Bara et les Antandroy
élèvent en même temps les chèvres, les moutons et
les zébus en forêt sèche, en fourré mais aussi en
savane (Kulus, 2001).
c. Exploitations des ressources
naturelles
Les ressources forestières sont utilisées
à des fins individuelles surtout au quotidien. Toutes les formations
végétales sont pillées de leurs produits par le
prélèvement de bois d'oeuvre ou d'énergie, des plantes
médicinales et médico-magiques et de leurs animaux sauvages et
cela surtout à des fins commerciales ou à usage personnel. Des
collectes de tubercules, de fruits et de feuilles sont pratiquées par la
population en période de pénurie.
Deux types d'exploitations de ressources naturelles existent
dans la zone d'étude, à savoir les exploitations licites ou
règlementaires et les illicites. Légalement, la forêt dense
humide constitue surtout la source de matières pour la fabrication de
longrines, de planches, de bois carré, de goélettes, de charbon
de bois et est aussi le foyer de collecte illicite de bois de rose. Les graines
de Dilobeia thouarsii sont collectées par la population de la
partie humide pour en fabriquer de l'huile à usage domestique ou
à but commercial. Ces produits sont destinés aux centres urbains.
Les forêts sèches et les fourrés sont les lieux de collecte
illicite de tortues radiées qui sont vendues dans les villages et
même dans les centres urbains les plus proches. La population pratique
aussi le braconnage de sanglier (Photo 8), de lémuriens (Lemur catta
et Propithecus verreauxi verreauxi) et d'oiseaux (Coua
ruficeps et C. gigas....).
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Contexte général et milieu
d'étude
Photo 8 : Vente de viande de sanglier à Analamantsaky
(C.R. Ankariera Bevilany)
Plusieurs ressources naturelles sont exploitées
illicitement par la population locale dans la zone d'étude.
Alluaudia procera est coupée pour la fabrication des planches
et Cedrelopsis grevei pour le charbon de bois. Les
tradipraticiens utilisent comme plantes médicinales, Cedrelopsis
grevei, Vanilla humblotii, V. madagascariensis, Neobeguea
mahafaliensis, Croton sp., Aloe divaricata,
Commiphora monstruosa, Fernandoa madagascariensis, ..., et
comme plantes à vertu médico-magique Cynodon dactylon,
Leptadenia madagascariensis, Marsdenia cordifolia, Usnea sp., Aloe
divaricata, A. vahombe, Adenia olaboensis, Cyphostema laza. Crossandra
longipes, Uncarina leandrii, Ravenala madagascariensis
sont prélevées et vendues toujours illicitement comme
plantes ornementales à partir des différents types de formations
végétales. Enfin, Cedrelopsis grevei,
Tetrapterocarpon geayi, Gyrocarpus americanus, Alluaudia
procera, Aloe suzanae et Dypsis decaryi sont
prélevées pour la construction de cases (Photo 9). Cette
dernière est très prisée par la population car elle est
à usage multiple et ses graines servent surtout d'aliment de subsistance
en période de disette.
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Contexte général et milieu
d'étude
Photo 9 : Toiture de case faite en feuilles de Dypsis
decaryi et murs en planches d'Alluaudia procera (Village
d'Analamantsaky, C.R. Ankariera Bevilany)
d. Exploitations minières
La zone humide comporte une exploitation d'ilménite par
le Qit Madagascar Minerals (QMM) depuis plus de vingt ans, au niveau de la
Commune Rurale d'Ampasy Nahampoana. La zone sèche est à
potentialité importante en ressources minières dans les Communes
Rurales de Tranomaro et de Maromby. La première est un site
d'exploitation de l'uranothorianite et de micaschiste depuis plus d'une
cinquantaine d'années (Bazot, 1976). Les gisements de mica phlogopite,
situés dans les pyroxénites du sud de Madagascar, furent
découverts par Rossi en 1908 (Guillani et al., 2007). La
seconde, où se trouve Andranondambo est le terrain d'exploitation de
saphir depuis plus de trente ans.
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Matériels et méthodes
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