2*2 Méthodologie des travaux de forage
2.2.1 Description des différentes étapes dans
la réalisation des travaux
a) Etude de faisabilité
Elle est subdivisée en trois étapes que sont :
i) l'analyse documentaire, ii)
la reconnaissance du site et iii) la
photo-interprétation
i. Analyse documentaire
Cette phase consiste en la collecte des documents techniques
susceptibles de fournir des renseignements sur la zone de travail
concernée. Pendant la documentation, le bureau d'étude, fait la
collecte des informations techniques sur la zone. Ces informations concernent :
les récapitulatifs des anciens travaux de géophysique, les coupes
géologiques, hydrogéologiques et techniques, les niveaux
statiques des ouvrages existants dans les localités environnantes. Ces
informations recueillies sont analysées et une synthèse est
réalisée. Entre autre, des documents des différents autres
projets et programmes sont consultées. Les bases de données du
service de l'hydraulique sont consultées également afin d'avoir
des renseignements du point de vue géologique et hydrogéologique
de la zone d'étude. Tous ces travaux permettent de circonscrire les
zones d'anomalies plus favorables dans les localités prospectées.
Ce qui conditionne une grande partie de la longueur des profils
géo-électriques ou trainés.
ii. Reconnaissance des sites et investigation sur le
terrain
L'hydrogéologue en compagnie de l'animateur de l'ONG
qui a participé à la réalisation du projet se rend dans
les différentes localités. Cette reconnaissance permet
d'établir les schémas d'accès, de prendre les
coordonnées des villages avec un GPS et de recueillir des informations
telles que la géomorphologie, l'indication des collines, des bas-fonds,
des cours d'eau, l'inclinaison du terrain, les forages et les puits
traditionnels ou modernes afin de compléter la
photo-interprétation.
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Au cours de cette reconnaissance, le chef de mission fait des
investigations sur le terrain afin de reconnaître les indices
hydrophiles, l'alignement des gros arbres et des termitières, ou tout
autre indice qui peut permettre à l'équipe de prospection de
choisir les directions et la longueur des profils électriques.
iii. La
photo-interprétation
Pour la réalisation des travaux de
photo-interprétation, le bureau d'étude utilise un
stéréoscope à miroir. Le stéréoscope est un
instrument d'optique au moyen duquel on obtient le relief des images. Cette
étude est faite à l'aide des photographies aériennes et
des imageries satellitaires. Elle permet de déterminer les
différents linéaments et les fractures ou failles sur les sites
à prospecter dans un rayon de 1 km autour du village si les conditions
techniques le permettent. Elle permet de recenser tous les réseaux
hydrographiques, les zones d'inclinaison et les ruptures de pente. Les
directions choisies sont très souvent liées aux contraintes de
cisaillement de l'histoire tectonique qui offre de meilleurs
perméabilité, donc de meilleurs débits. Cette étude
facilite l'orientation des profils géo-électriques sur le
terrain.
b) Travaux d'implantation suivis avec le
Schlumberger
L'implantation consiste à l'utilisation d'une
méthode géophysique de prospection afin de choisir des points
appropriés pour le captage rapide et à bon débit de l'eau
souterraine qui s'écoule dans les fractures. La méthode la plus
utilisée en prospection au Bénin est le dispositif classique
Schlumberger AMNB dans lequel A et B sont des électrodes
émettrices du courant électrique et M et N des électrodes
réceptrices de la différence de potentielle. Le positionnement
des électrodes est représenté à travers la figure
5.
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15
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Point de mesure
A M N B
Figure 5 : Positionnement des électrodes avec le
Schlumberger
j. Déroulement des travaux
Le travail commence par la recherche de la direction du
trainé. Ceci se fait souvent perpendiculairement à l'alignement
des grands arbres hydrophiles comme le baobab (Photo 1). Les études
photo-aériennes aussi permettent de choisir d'avance la direction du
trainé. Les rivières et les dépressions permettent aussi
de choisir des directions de trainé qui leurs sont parallèles. On
prend les coordonnées du premier point de mesure avec le GPS
Le trainé ou l'investigation horizontale consiste
à mesurer la résistivité du sol à une profondeur
constante avec des pas de mesure suivant une direction donnée.
L'appareil de mesure de la résistivité appelé
résistivimètre, mesure la différence de potentiel
enregistrée au niveau des électrodes M et N après l'envoi
du courant à travers les électrodes A et B (figure 5) Sous les
ordres de l'opérateur qui, après lecture de la
résistivité apparente demande à tout le dispositif
d'avancer suivant le pas de mesure choisi. Le pas de mesure utilisé a
été de 20 m sur une distance qui varie entre 100 à 200
voir 300m. Les données de résistivité sont notées
pour la réalisation d'un profil électrique sur papier bi-log.
Aux points de résistivité faible on
réalise un sondage. Ces points sont appelés Sondage
électrique 1, 2, ou 3 (SE 1, 2 ou 3) selon le nombre de point voulu. Le
sondage se fait cette fois-ci avec des longueurs AB et MN qui varient des plus
petites longueurs vers les plus grandes (tableau 3). C'est-à-dire qu'on
s'éloigne au fur et à mesure du point de sondage avec des
distances MN qui font environ le 1/4 des distances AB. A la fin de la
réalisation des sondages on caractérise ces
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points par des piquets qui portent les notes : F1, F2, et F3
selon le nombre de point sondés. F1 pour le meilleur point, F2 pour le
moins bon ainsi de suite.
Electrodes M et N
Photo 1 : Le Baobab (arbre hydrophile) Photo 2 :
Enfoncement des électrodes
ii. Manipulation du résistivimètre
par l'opérateur
On allume l'appareil en penchant le «flexible
on-off» vers «on». La lumière
de marche s'allume en vert. Avant l'allumage il faut vérifier si le
«flexible EXT-INT» est bien conforme à
l'origine de la source d'alimentation. Ici la source d'énergie est
incorporée à l'appareil, donc le
«flexible» doit être penché du
côté de «INT» qui signifie
intérieur. Après l'allumage, on actionne sur «
FUNCT-STOP » pour commencer l'opération de mesure de la
résistivité apparente. Ensuite, on appuie sur «
SPACING » qui fait afficher à l'écran
«SPACING
METER AB/2 = » on saisie alors la
longueur correspondant à la distance AB/2 déjà
défini et qui est égale à 100 m. Pour le trainé les
distances ne changent pas c'est le point de mesure qui change. L'étape
suivante est l'activation du bouton « ENTER », ce
qui nous fait afficher à l'écran « MN/2= .....
» et on saisie également la distance MN/2 qui est
égale à 10 m. On appuie à nouveau sur « ENTER
» ce qui nous fait afficher à l'écran
simultanément
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SP= V=
et « SELECT FUNCTION »
HV=..._ _ _ I= .
- SP : potentiel spontanée : c'est la
valeur du courant naturel existant dans le sol qui peut varier.
- HV : c'est le voltage envoyé dans le
sol par le résistivimètre à travers les électrodes
A et B. HV = 400V. Les trois tirets après la valeur du
voltage signifient que l'injection du courant se fait trois fois dans le
sol.
- V : est la différence de potentiel
mesurée entre M et N.
- I : est l'intensité du courant
généré par les 400V.
- Select function : cette expression nous
permet de continuer l'opération.
On appuie alors « START » qui
permet l'envoie du courant et la mesure de la différence de potentiel.
On continue en appuyant « RESULT » et «
ENTER » qui font afficher :
« Ro= »
« Q= »
- Ro : signifie la résistivité
apparente
- Q : l'écart type des trois
différences de potentiel obtenues par les trois injections de courant.
L'idéal est d'avoir un Q = O ce qui prouve que le
résultat de Ro obtenu est fiable.
On a ainsi des valeurs de résistivités pour
chaque point du profil, ce qui nous permet de choisir les points de sondage.
Pour la méthodologie de mesure des sondages, on reprend
l'opération en actionnant sur « FUNCTION-STOP »
pour des AB/2 et/ou des MN/2 différents. La fiche de mesure
présentée dans les résultats nous donnera plus
d'éclaircissement. Notons qu'il est important pour preuve de prudence,
de vérifier si les électrodes sont tapées dans le sol
avant d'appuyer sur « START » pour l'envoie du
courant. Pour cela il faut que l'opérateur entende le « ok »
à travers l'appareil de communication. Ceci pour ne pas
électrocuter ceux qui enfoncent les électrodes.
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Photo 3 : Manipulation du
résistivimètre
iii. Utilité des instruments et appareils
utilisés pendant l'implantation
Le tableau 1 récapitule les différents types
d'instruments et appareils utilisés lors des travaux d'implantation.
Tableau 1 : Récapitulatif des instruments et
appareils utilisés lors des travaux d'implantation
Instruments ou Appareils
|
Utilités
|
Résistivimètre SYSCAL incorporé de batterie
(appareil)
|
-permet d'amplifier le courant reçu de la batterie
incorporée et de l'injecter dans le sol à travers les
électrodes.
-permet de mesurer la résistivité apparente des
couches traversées par le courant.
|
4 électrodes
|
-deux permettent d'envoyer le courant dans le sol : A et B
-deux autres permettent de mesurer la différence de
potentiel :M et N
|
Rouleaux de fil conducteurs
|
-Permettent de mettre en connexion le
résistivimètre et les électrodes.
|
Marteaux
|
-permettent d'enfoncer les électrodes dans le sol.
|
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Appareils de communication émetteur-récepteur
(talkie-walkie)
|
-permettent de faciliter la communication entre
l'opérateur qui est fixe et ceux qui enfoncent les électrodes qui
sont éloignés.
|
Hectomètres
|
-pour graduer la ligne de mesure.
|
barres métalliques
|
-on les enfonce aux endroits fréquents où on
enfonce les électrodes en guise de repère.
|
Appareil GPS
|
-pour connaître les coordonnées des points de
mesures.
|
Des balises. (piquets)
|
-pour marquer et numéroter les différents points
de sondage réalisés.
|
c) Travaux de forage
Ces travaux sont réalisés par une entreprise
autre que le bureau d'étude. C'est plutôt le bureau d'étude
qui envoie des contrôleurs afin de s'assurer que les travaux sont biens
réalisés dans les normes et dans le respect des Thèmes De
Référence (TDR). L'atelier de forage est constitué d'un
camion foreur appelé communément foreuse (photo 4), d'un camion
citerne (photo 5), d'un véhicule Pick up, d'un chef foreur, d'un
secrétaire de chantier et des manoeuvres.
Photo 4 : La foreuse Photo 5 : Le camion citerne
transportant l'équipement
i. La foration.
Arrivé dans la localité, le foreur recherche les
piquets F1 (photo 6) et F2 qui sont les
points de l'implantation. Le point F1 est prioritaire du point de vue
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probabilité de captage de l'eau (le choix de F1 sera
justifié dans l'interprétation des résultats). La foreuse
se positionne alors de sorte à ce que son outil de foration soit
exactement sur le point F1 (photo 7). Le montage du mât débute
suivi de l'installation de l'outil de foration et de l'équilibrage de la
machine à l'aide de ses 4 vérins qui soulèvent
progressivement la machine jusqu'à la hauteur adéquate
L'équilibrage de la foreuse (photo 8) permet au mât de la foreuse
d'être bien vertical afin que le trou de forage ne soit pas
incliné. Dans le socle la méthode de forage utilisée est
une combinaison du forage Rotary (R) et du forage Marteau Font de Trou (MFT)
à l'air comprimé. L'outil principal utilisé est le MFT
mais on débute la foration de l'altération avec le tricône
(photo 9) en envoyant de l'air comprimé injecté par la tête
d'injection. Le tricône est adapté aux terrains tendres non
consolidés. L'air sort à la tête de l'outil en passant
à l'intérieur du train de tiges vissées à l'outil.
Pour avancer en profondeur, la foreuse exerce deux types de mouvements sur
l'outil. Le premier est un mouvement d'enfoncement vertical à l'aide
d'une poulie. Le second est une rotation de l'outil. La
foration commence alors avec beaucoup de poussière (photo 10) et prend
de la profondeur avec l'ajout de tige. En gagnant en profondeur, le foreur
remarque à un moment donné que le bruit du moteur change et que
l'outil n'avance plus ce qui signifie qu'il a atteint le toit du socle alors il
ressort les tiges une à une et remplace le tricône par le marteau.
Mais avant cela, on met un casing qui est une colonne de tube en acier pour
empêcher l'éboulement de l'altération. Lorsqu'il n'y a pas
de casing comme dans le cas des travaux que nous avons suivi on utilise des PVC
provisoires de 178 mm et 195 mm de diamètre respectivement
intérieur et extérieur (photo 11). Ces PVC prennent en compte
toute la longueur de l'altération. Après cela Le
MFT (photo 12) est installé avec le vissage du train de tiges à
travers lequel l'air comprimé passe sous haute pression (photo 13). Une
pièce métallique au bout du MFT fait des mouvements de va et
vient verticaux et très rapides sous la force de la pression
exercée par l'air comprimé. Cette pièce vient frapper la
queue de l'outil
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dont le taillant reste en contact direct avec le sol. L'air
détendu ensuite à son passage dans le marteau, acquiert une
grande vitesse et remonte dans l'espace annulaire (entre les tiges et les
parois du forage) en entrainant en surface les déblais appelés
cuttings.
Photo 6 : Repérage du point F1 Photo 7 :
Positionnement de la foreuse en F1
Le niveau
Photo 8 : Équilibrage de la foreuse Photo 9 : Le
tricône
Photo 10 : Début de foration Photo 11 : Mise en
place du tubage provisoire
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Photo 12 : Le marteau fond de trou (MFT)
Photo 13 : Mise en place du MFT
ii. Reconnaissance des fractures et de la venue
d'eau
Le bruit du moteur de la foreuse change et la pression d'air
envoyée et affichée au baromètre de la foreuse baisse. La
vitesse de foration augmente aussi sensiblement. Connaissant le nombre de tiges
envoyées, la longueur d'une tige et celle de l'outil, on peut savoir
exactement la profondeur de la fracture. Après avoir reconnue la
fracture, le foreur fini la tige entamée et la ressort en envoyant de
l'eau pour laver la fracture et ensuite envoie de l'air afin de mesurer le
débit d'eau générer par cette fracture. S'il n'y a pas
d'eau alors on considère que la fracture est sèche.
On mesure le débit des venues d'eau avec des vases de
contenance différentes en fonction de l'importance du débit
(photo 14). Lorsque les venues d'eau obtenues produisent un débit d'au
moins 700L /h on peut équiper le forage. Mais quand on atteint la
profondeur de foration estimée par les études géophysiques
et qu'on n'a pas ce débit de 700 L/h on déclare le forage
négatif. Dans le cas où on rencontre assez de fractures et que le
débit n'est pas suffisant on peut laisser le forage pour l'hydro
fracturation. Elle est réalisée par une autre machine et consiste
à envoyer de l'eau sous haute pression au niveau des fractures pour les
déboucher afin que le débit d'eau puisse augmenter. Ainsi,
grâce à l'hydro fracturation on peut quitter un forage
négatif pour un forage positif.
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*
**
Photo 14 : Récipients de mesure des
débits * : Récipient de mesure de gros débit (12
dm3)
** : Récipient de mesure de faible débit (1dm
3)
iii. L'équipement du
forage
Le forage étant déclaré positif, le
contrôleur hydrogéologue en commun accord avec le chef foreur,
procède à la mise en place de l'équipement. Un
schéma est réalisé rapidement sur papier en tenant compte
de la profondeur du forage et des niveaux de venu d'eau. L'équipement se
fait en PVC de diamètre intérieur et extérieur
respectivement de 124 mm et 140 mm comprenant un tubage de décantation
dont la base est fermée (photo 15). Les PVC ont des fentes de 0.75 mm
à 1 mm (crépines) ou sont pleins (sans fentes). Les
crépines sont positionnées au droit des venue d'eau importantes
repérer pendant la foration. A la longueur du trou équipé
on ajoute celle du hors sol qui est la hauteur de l'équipement au dessus
du sol. Sa hauteur fait environ 0,5 m. On prend le soin de mesurer les PVC
disponibles pour vérifier la correspondance de la longueur des PVC et du
schéma établit parce que les PVC existent de différentes
longueurs. L'équipement proprement dite commence par l'envoie du
décanteur ensuite les crépines (photo 16) et les PVC pleins
s'alternent en fonction de leur positionnement sur le papier de
représentation de l'équipement. Les PVC sont envoyés par
vissage l'un à l'autre (photo 17).
Photo 15 : les étapes de réalisation du
décanteur
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Après cette sous étape de l'équipement on
passe au gravillonnage qui consiste en la mise en place du massif filtrant
(gravier) dans l'espace annulaire. L'espace annulaire est le vide qui existe
entre le trou foré et les PVC puisque le diamètre des outils de
foration est plus grand que celui des PVC. Le massif filtrant est donc
renversé dans l'espace annulaire (photo18), du fond du trou
jusqu'à 5 m au dessus de la crépine supérieure. On
enlève ensuite le tubage provisoire (photo 19) et on bouche l'espace
annulaire en surface pour que l'eau qui sortira lors du développement ne
s'échappe pas à travers cet espace. Pour connaitre le volume de
gravier à verser on fait le calcul suivant :
{[(Volume/mètre linéaire) du trou
foré]-[(volume/mètre linéaire) de l'équipement]} X
(la longueur de l'équipement en m + 5m de sécurité)
- Calcul du volume/mètre linéaire du
trou foré
Le trou étant foré par le MFT, on utilisera le
diamètre du MFT qui fait 6»1/2. Convertissons les
6»1/2 en cm. 1» = 2,54 cm alors on a 6,5 x 2,54 = 16,51
cm. Soit D le diamètre en mètre, on a la formule du volume
linéaire qui donne : D2/4 x 3.14 x 1m On a donc
0.16512/4 x 3.14 = 0.021 m3
- Calcul du volume/mètre linéaire de
l'équipement
Suivant la même procédure et considérant
le diamètre extérieur du PVC qui fait 140 mm. On a :
0,142/4 x 3.14 x 1m = 0,015 m3
Le volume de gravier par mètre linéaire
donne:0,0214m3 - 0,015m3 = 0,006m3 = 6 litres.
Alors pour une longueur Xm
équipée on a comme volume de gravier : 6 L x
(Xm + 5 m).
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Photo 16 : Image d'une crépine Photo 17 : Envoie
des PVC
|
|
Photo 18 : Le gravillonnage
|
Photo 19 : Retrait du tubage provisoire
|
iv. Le développement à l'air
lift
Cette étape a pour objectif d'obtenir l'eau claire sans
particules. Elle consiste à envoyer un train de tuyaux Galva (photo20)
jusqu'à 1 m du fond du forage déjà équipé
(dans le décanteur) dans lequel on envoie l'air sous forte pression afin
de faire remonter l'eau captée par les crépines. Avant d'envoyer
l'air on ferme l'espace annulaire. Après l'envoi de l'air, l'eau monte
et sort en passant à travers l'espace existant entre les tuyaux Galva et
l'équipement et s'écoule ensuite dans la rigole
déjà réalisée pour la mesure du débit. On
mesure donc le débit et le contrôleur réalise la tache de
sable pour déclarer l'eau claire, ce qui conditionne l'arrêt du
développement. En général le développement fait
environ 30 à 45 min. La tache de sable consiste à recueillir
l'eau dans un vase de 10 litres environ et de la tourbillonner. Une tache de
sable se forme au fond du vase (photo 21). Si
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le diamètre de cette tache est inférieur
à 1cm alors on déclare l'eau claire. On retire après, les
tuyaux Galva et le contrôleur mesure ensuite le niveau dynamique de l'eau
dans l'ouvrage à laide d'une sonde électrique (photo 22). Etant
maintenant sûr du gravillonnage, on ressort tout ce qui avait servi
à boucher l'espace annulaire et on le rempli de tout venant (les
cuttings) jusqu'à 1m du sol. Le mètre restant est comblé
par du ciment pour rendre l'équipement solide et empêcher toute
infiltration directe vers les crépines.
Tache de sable
Photo 20 : Soufflage et montée de
l'eau
Photo 22 : mesure du niveau
Photo 21 : Réalisation de la tache de
sable
dynamique
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d) Les travaux de pompage d'essai
L'atelier de l'entreprise qui s'occupe de cette étape
est composé soit d'un camion soit d'un véhicule adapté
avec la machine comme se fut notre cas. Le pompage d'essai consiste à
tester le forage. C'est-à-dire solliciter la nappe en pompant une
quantité d'eau pendant un temps donné et en observant au fur et
à mesure la baisse du niveau d'eau dans le forage. Cette baisse de
niveau est appelée le rabattement. Ces donnés traitées et
interprétées nous permettent de connaître le débit
maximum que peut fournir le forage en permanence sans risque.
Les travaux démarrent par le contrôleur qui prend
le niveau statique et la profondeur du forage à l'aide d'une sonde
électrique et une sonde de masse. La méthode de pompage d'essai
utilisée est celle du CIEH (Comité Interafricain d'Etudes
Hydrauliques). Le débit et la durée de chaque palier varient
suivant chaque forage et le nombre de paliers varie également suivant
les débits obtenus après équipement des forages. Le choix
du nombre de paliers se présente comme suit :
- Pour un forage ayant un débit Q inférieur
à 1m3/h on réalise un essai à palier unique de
0,700 m3/h à 0,900 m3/h d'une durée de
4h.
- Pour un forage de débit Q compris entre 1 et 2
m3/h il est réalisé un essai de deux paliers de 2h
chacun de 0,700 m3/h et de 1,5 m3/h à 2
m3/h.
- Au cas où le débit du forage est
supérieur à 3 m3/h il est réalisé un
essai de trois paliers dont les débits et les durées se
présentent comme suit :
o Premier palier : Q1= 1 m3/h pendant 2h
o Deuxième palier : Q2= Q1~Q3
~ pendant 1h
o Troisième palier : Q3=70% du débit obtenue au
développement ; il est exécuté aussi pendant 1h.
Le déroulement du pompage commence par la recherche de
la meilleure position pour installer la machine afin de poser la poulie de
déroulement du flexible
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proche du forage. On associe le flexible à la pompe
(photo 23). Le flexible est un tuyau dans lequel passera l'eau pompée du
forage par la pompe vers l'autre extrémité pour la mesure du
débit. Le câble de sécurité et celui de
l'alimentation de la pompe étant déjà associés
à la pompe, on descend la pompe très basse dans le forage par le
déroulement du flexible auquel elle est associée (photo 24). Il
est très important de s'assurer que la pompe est descendue au niveau
d'un PVC plein pour que la pression de pompage ne détruise pas les
crépines. Le câble de sécurité est attaché
à la pompe pour pouvoir la retirer lorsqu'elle se dissociera du flexible
et le câble d'alimentation conduit le courant à la pompe. L'autre
bout du flexible est vissé à une association de tuyaux en
métal afin de recueillir l'eau pompée et de mesurer le
débit pour caler les différents débits à utiliser
pour le pompage. Une vanne installée sur la tuyauterie (photo 25) permet
de diminuer et d'augmenter le débit. Ainsi, selon le débit au
développement on règle à l'aide de la vanne le
débit qu'il faut pour chaque palier.
La mesure du débit se fait par le chronométrage
du remplissage d'un vase (photo 26). Connaissant le volume du vase et le temps
de remplissage on fait le calcul suivant : volume du vase en Litre
multiplié par 3600 secondes, le tout divisé par le nombre de
seconde de remplissage. Et on a le débit en Litre/heure. Lorsque ce
débit ne correspond pas au débit voulu pour l'opération on
serre ou on desserre la vanne afin de reprendre l'opération
jusqu'à obtenir le débit voulu. Après cela on peut donc
chronométrer le temps de pompage et la mesure de la baisse du niveau
dynamique (photo 27). Dix minutes avant la fin du pompage le contrôleur
prélève au jet un échantillon d'eau pour analyse dans une
bouteille de 1,5L. Il inscrit sur la bouteille le nom du village, le
numéro du forage, l'heure, la date de prélèvement et son
propre nom. Il fait également un test de tache de sable pour confirmer
la clarté de l'eau.
Après le pompage, on observe une remonté du
niveau d'eau dans l'ouvrage pendant 1h. On note les remontés suivant une
chronologie. On traite les donnés au bureau pour en déduire le
débit à utiliser pour le forage et la cote de la pompe
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à installer. La présentation des
résultats et l'interprétation seront abordés dans le
chapitre III.
Photo 23 : Association de la pompe au
flexible
Photo 24 : Déroulement du flexible dans le forage
Photo 25 : Vanne de régularisation du débit
Photo 27 : Mesure du débit Photo 26 : Mesure des
niveaux dynamiques
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e) Etude hydrochimique
Cette étude consiste à la détermination
du faciès des eaux et à une comparaison des concentrations
ioniques. L'obtention des faciès des eaux demande une analyse de
certains paramètres après échantillonnage de ces eaux.
Cette étude nous donnera une idée sur le faciès des eaux
et les interprétations des comparaisons ioniques nous permettrons de
savoir l'origine des éventuelles différences de concentration.
Puisse que les puits captent la nappe phréatique et les forages la nappe
captive constitué par les fractures du socle.
Pour l'obtention des concentrations des ions on fait un dosage
par chromatographie.
i. Echantillonnage des eaux
L'échantillonnage a constitué à
prélever les eaux in-situ dans des bouteilles en plastique. Nous avons
prélevé, au total, 8 échantillons dont 4 pour des eaux de
forages et 4 autres pour des eaux de puits. (Tableau 2). Il faut
préciser que la distance séparant un forage d'un puits dans
chaque localité choisie ne dépasse pas 15 m.
Tableau 2 : Coordonnées des localités
échantillonnées
Arrondissements
|
Localités
|
Coordonnées
|
Longitude X
|
Latitude Y
|
Altitude Z (m)
|
Djougou III
|
Dendougou
|
01°43'44,8»
|
09°44'08,2»
|
360
|
Pélébina
|
CSA Pelebina
|
01°38'14,3»
|
09°28'10,9»
|
446
|
Bariénou
|
CEG Baniérou
|
01°45'52,0»
|
09°42'45,9»
|
410
|
Sérou
|
Paparapanga
|
01°46'40,7»
|
09°36'15,8»
|
395
|
Les échantillons ont été conservés
dans une glacière et transportés le lendemain au Laboratoire
d'Hydrologie Appliquée (LHA) pour détermination des cations
Mobilisation des ressources en eau souterraine pour l'AEP des
communes du Bénin : Cas de la commune de Djougou
(Mg2+, Ca2+, Na+, et
K+) et des anions (SO42%, HCO3 %, NO3 %, Cl%).
Les bicarbonates ont été calculés à partir du
TAC.
ii. Dosage par chromatographie ionique dionex
ics-1000
Pour les ions tels que : chlorures, nitrites, nitrates,
fluorures, sulfates,
phosphates, calcium, sodium, magnésium, ammonium,
potassium, la méthode utilisée pour la mesure de leur
concentration est la méthode chromatographique. C'est une technique
analytique qui permet l'analyse qualitative (par séparation des
espèces présentes) et quantitative des espèces ioniques
présentes dans un échantillon liquide dépourvu de
matières en suspension.
Pour la mesure des échantillons, une fois le
système équilibré, nous injectons 1 ml de
l'échantillon dans le chromatographe DIONEX ICS-1000
(photo 28) préalablement étalonné. Nous
obtenons sur l'écran de l'ordinateur de pilotage du chromatographe une
courbe qui nous indique les éléments minéraux
présents de même que leurs concentrations en mg/l. Il faut noter
que les analyses des anions et des cations se font différemment.
Seringue d'injection d'un ml d'échantillon
Réalisé et soutenu par I. Christian ALLE, LPH
2009-2010 première promotion Page 31
Photo 28 : L'ICS-1000 au Laboratoire d'Hydrologie
Appliquée/FAST/UAC
pas (20m)
|
AB/2 (m)
|
MN/2 (m)
|
Pa (?.m)
|
0
|
100
|
10
|
670
|
20
|
100
|
10
|
330
|
40
|
100
|
10
|
529
|
60
|
100
|
10
|
502
|
80
|
100
|
10
|
510
|
100
|
100
|
10
|
448
|
120
|
100
|
10
|
914
|
140
|
100
|
10
|
932
|
160
|
100
|
10
|
530
|
180
|
100
|
10
|
566
|
190
|
100
|
10
|
545
|
pas (20m)
|
AB/2 (m)
|
MN/2 (m)
|
Pa (?.m)
|
0
|
100
|
10
|
638
|
20
|
100
|
10
|
381
|
40
|
100
|
10
|
497
|
60
|
100
|
10
|
610
|
80
|
100
|
10
|
553
|
100
|
100
|
10
|
533
|
120
|
100
|
10
|
573
|
Mobilisation des ressources en eau souterraine pour l'AEP des
communes du Bénin : Cas de la commune de Djougou
iii. Dosage des ions bicarbonates
Pour le dosage des ions bicarbonates, nous avons
Prélevé 50 ml de l'échantillon dans un erlenmeyer puis
nous avons ajouté trois (3) gouttes d'indicateur (Hélianthine).
Il apparaît une coloration jaune. Ensuite nous avons dosé le
mélange avec une solution d'acide sulfurique (H2SO4) de concentration
N/25 jusqu'au virage de l'indicateur. Après avoir déduit le
volume d'acide versé, la teneur en bicarbonate de l'échantillon
est obtenue par la formule suivante :
[HCO3-] = VH2soq. versé x 4°F Avec 1°F
=12,2 mg/l.
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