Fusions & Acquisitions,
menaces pour l'identité de marque ?
INSEEC PARIS
Master II MSCM Année 2009
1
FLEURIER Aurore
2
REMERCIEMENTS :
Avant d'introduire ce mémoire, il me tient à
coeur de remercier les personnes m'ayant apporté de l'aide dans mes
recherches, mon raisonnement et ma logique, durant la réalisation de ce
mémoire de fin d'étude portant sur les marques et leur
identité.
Je commencerais naturellement par remercier Mr Tomasella, qui
a validé mon sujet ainsi que ma problématique de mémoire
cette année, et a su m'orienter dans mes recherches, en me conseillant
des ouvrages et des supports, m'ayant été très utiles.
Dans le même sens, je remercie Mr Zalman, qui a su
créer une réelle discussion et un échange avec moi
concernant mon sujet de mémoire, lors de mon passage à l'oral.
Ces différentes remarques m'ont permis de réorienter certaines de
mes réflexions, et d'aller plus loin dans mon analyse. Merci encore.
Du côté de Sagem Communications, j'aimerais
remercier de tout coeur les trois personnes m'étant venues en aide du
début à la fin : Bruno Tascone, Responsable de la communication,
François Chanet, Directeur de la communication et Rihab Vu,
chargée de communication interne. Merci à ces trois personnes
pour leur soutien et leur disponibilité.
Merci à Mr Floré, Chef de département
Frais, chez Carrefour Market à Breteuil (60), et à
Marie-Claire, Chef de rayon Surgelés chez Carrefour Market
à Maignelay-Montigny (60), qui ont acceptés de partager avec moi
leur réaction concernant le rebranding de Champion, et l'impact à
l'interne.
Je ne peux clôturer ces remerciements sans m'adresser
aux 150 personnes ayant acceptées de répondre à mon
questionnaire, par mail ou par courrier. Merci aux Arthégiens et au
« internautes », qui m'ont permis de pousser mon étude bien
plus loin grâce à des réactions à chaud, objectives
et actuelles. Enfin, merci à la Bibliothèque Universitaire de
Cergy-Pontoise qui m'a permit de travailler et d'effectuer mes recherches dans
leurs locaux, bien que je ne sois pas étudiante au sein de
l'Université de Cergy-Pontoise.
De nouveau, mille mercis à toutes ces personnes
d'avoir participé de près ou de loin à mon travail de
recherche, et de s'être impliqués dans ce mémoire de master
II.
3
SOMMAIRE
INTRODUCTION p.4
1 - LA MARQUE, VERITABLE EMPREINTE (p.8)
1.1 Y'a-t'il une définition pour la marque ?
p.8
1.2 - La marque, quels sont ses rôles ?
p.9
1.3 - La plateforme de marque p.13
1.4 - Construire une marque, de A à Z
p.25
1.5 - Au-delà de la réglementation,
comment identifier une marque ? p.31
2 - CONSOMMATEURS ET MARQUES : « JE T'AIME, MOI
NON PLUS » (p.41)
2.1 - Une marque bien identifiée en vaut deux
... p.41
2.2- La sensibilité aux marques ...
p.44
.9 2.2.2 - Enquête terrain - Mai 2009 .
p.45
2.3- Consommateurs et identité de marque
p.63 3 - Les « FUSACS » : VERS UNE IDENTITE DE MARQUE
MENACEE ? (p. 67)
3.1- Les fusacs, en question p.67
3.2 - Les conséquences ? Des consommateurs en
perte de repères .....p.69
3.3- Face à ce risque, comment réussir
un changement de nom ? p.73
3.4- Des plans de communication spécifiques
aux changements de nom p.74
3.5- Trois cas d'école en guise d'exemples :
Belvita, Activia et Zapetti ...p. 76
3.6 - Autres risques émanant du changement
identitaire des entreprises p. 87
4- CAS D'ECOLE : SAGEM COMMUNICATIONS ET AXA, DEUX
RESTRUCTURATIONS, DEUX EVOLUTIONS DE MARQUES (p.90)
4.1- Sagem communications, une marque en perte de
repères .. p.90
4.2 - Les compagnies d'assurance : un devoir de
confiance mis en péril par une succession
de fusacs ...p. 97
CONCLUSION p. 101
BIBLIOGRAPHIE p.105
GLOSSAIRE p. 111
ANNEXES p.113
4
INTRODUCTION
Entrée en
matière
L'identité est un élément clé dans
la stratégie de constitution de marque. C'est cette identité qui
va créer l'existence d'une marque en lui attribuant un nom, une charte
graphique, un positionnement, des valeurs et une éthique, en l'associant
à un métier, à des biens ou des services, à une
échelle tarifaire, à un réseau de distribution et à
un axe de communication. C'est grâce à cette empreinte que la
marque va devenir un point de repère pour son consommateur qui va
pouvoir tisser avec elle un lien personnel et privilégié.
Ainsi, si un élément perturbateur vient
dévier cette identité de marque, tous les repères
émanant de cette marque peuvent être détruit ou
connaître un certain disfonctionnement.
Une fusion entre deux entreprises, par exemple, doit
connaître une communication soutenue auprès de ses
différentes cibles pour ne pas entacher l'identité propre aux
marques concernées par ce changement. La gestion du changement lors d'un
mouvement de l'entreprise peut parfois devenir un réel défi
à relever pour que la marque reste stable, voire plus performante sur
son marché.
Comment une marque peut-elle conserver son statut
identitaire suite à des fusions et acquisitions ? A quel niveau ce
changement peut-il se révéler déstabilisant pour les
consommateurs, et pour l'interne ?
Résoudre ces problèmes d'identité de
marque est alors un facteur essentiel, car ils peuvent venir troubler et
fausser une identité de marque, jusqu'à déstabiliser le
consommateur, voire signer l'arrêt de mort de la marque.
La fréquence grandissante des fusions et acquisitions
constitue une remise en question permanente des identités de marque, en
modifiant leur caractéristiques physiques (nom, logo, univers graphique)
ou structurelles (hiérarchie, stratégie, marché). Il m'a
donc semblé important de mesurer l'impact qu'une fusion ou acquisition
pouvait avoir sur une marque, et ses adeptes.
Un changement de nom et de codes graphiques peut-il remettre
en question la relation du consommateur et de sa marque ? Les stratégies
fondatrices d'une marque sont-elles suffisantes à sa
pérennité même en cas de restructuration ?
5
L'objectif du mémoire est de démontrer la
façon dont cette « dictature des marques » s'est
installée dans notre société, et dans l'esprit de tout un
chacun, conduisant une simple modification identitaire de la marque à
une totale remise en question de ses gammes, voire de son univers
intégral.
Suite à une réflexion personnelle née de
mon précédent stage de Master I chez Sagem Communications, je me
suis demandé quels pouvaient être les enjeux d'un changement de
nom, d'identité, voire de stratégie, suite à une
restructuration de l'entreprise : rachat, fusion, acquisition, crise ou
nouvelle stratégie.
Sagem Communications est, en effet, une entreprise à
forte notoriété, qui connaît depuis peu de nombreuses
confusions identitaires, la raison principale résidant dans son
évolution complexe de marque. Autrefois autonome, Sagem a
fusionné avec le groupe Snecma, pour donner naissance à Safran,
qui a pris le contrôle de l'ensemble des marques. Dans ce courant, Sagem
s'est divisé en deux pôles : Sagem défense et
sécurité, et Sagem Télécommunications (Sagem mobile
+ Sagem Communication). Par la suite, après le rachat de Sagem
Communication par The Gores Group, Sagem Télécommunications a
éclaté, laissant place à deux entités autonomes :
Sagem Mobiles et Sagem Communications.
De nombreux acteurs empruntent donc désormais la marque
Sagem, pour des secteurs totalement différents et aux publics
très hétérogènes, ce qui vient bouleverser l'image
de marque et sa personnalité sur le marché.
Lors de la participation de Sagem Communications au Tour de
France 2008, en Juillet dernier, on a pu remarquer que le grand public faisait
un réel amalgame entre Sagem Communications et Sagem mobiles,
mélangeant totalement les coeurs de métiers, et l'identité
de chacune de ces deux entités, pourtant radicalement distinctes
aujourd'hui.
Ainsi, il est désormais difficile pour Sagem
Communications de communiquer de façon optimale et claire, sans se
confondre à l'identité de Sagem mobiles, complètement
étrangère aux coeurs de métier de l'entreprise.
Une question est alors apparue : est-il plus opportun de
communiquer sous la marque Sagem ou sous l'enseigne corporate Sagem
Communications, sachant que cette dernière ne bénéficie
d'aucune notoriété public ?
Dans le même sens, Orange à racheté France
Télécom et son célèbre Wanadoo, Kraft Food
s'est emparé de la marque LU de Danone, laissant place à
Belvita et mettant un point final à la marque Taillefine
Equilibre, Carrefour a rebrandé tous ses Champion en Carrefour
Market,
6
tant d'exemples actuels conduisant à remettre en question
la stabilité d'une identité de
marque.
Cette étude cherche donc à analyser trois angles
fondamentaux : l'analyse de la marque, et ses rôles sur un marché
saturé d'offres ; La relation entre une marque et son consommateur, et
leur inter-dépendance ; L'impact des restructurations d'entreprise tant
sur externe que sur l'interne.
Pour réaliser ce mémoire, j'ai choisi de
commencer par la fin, en me demandant quels pouvaient être les solutions
apportées à une menace identitaire de la marque. Pour cela, je me
suis appuyée sur l'origine de mon thème : Sagem Communications et
sa problématique de marque.
Puis, après un entretien avec Bruno Tascone,
responsable communication & marketing de Sagem Communications, j'ai ouvert
les yeux sur les rôles différents rôles que pouvait jouer
une marque vis-à-vis de ses publics, et les liens qu'elle pouvait tisser
avec ces derniers.
Ainsi, j'ai pu orchestrer mon plan en trois parties de
réflexion:
L'analyse de l'empreinte de marque, développé
par cinq sous parties : la définition de la marque, ses rôles, sa
plate-forme identitaire, la complexité de sa construction, ses piliers
d'identifications.
Puis, je me suis intéressée à la relation
entre le consommateur et la marque, à travers quatre sous parties : le
lien entre les marques et les hommes, la sensibilité du consommateur aux
marques, les marques dans nos habitudes de consommation (à travers une
étude quantitative), la place de l'identité de la marque
auprès du consommateur.
Enfin, pour entrer profondément dans le coeur de ma
problématique, j'ai choisi d'articuler ma troisième partie sur
« les fusacs : menaces pour les marques ? », en m'appuyant sur six
sous parties : La tendance des fusions et acquisitions, les conséquences
de ces fusacs sur l'identité de la marque, les perceptions internes et
externes de ces fusacs sur la marque, les stratégies de communication et
de marketing liées aux changements identitaires, la mise en application
des constats précédents à travers trois exemples actuels :
Belvita, Activia et Zapetti, et enfin je me suis penchée sur les risques
émanant d'un changement identitaire de marque.
7
Pour clôturer ce mémoire, j'ai choisis de dresser
une quatrième et dernière partie consacrée à deux
cas d'école : Sagem Communications, une marque en perte de
repère et Axa Assurance : un devoir de confiance mis en
péril par une succession de fusacs.
Afin de rester la plus objective possible dans ma vision du
mémoire, j'ai effectué des recherches au sein de la presse, en
Bibliothèque Universitaire, j'ai lu trois ouvrages au coeur de mon sujet
: La Marque, de Chantal Lai, L'identité de marque, de
Marie-Claude Sicard, et Du Ricard dans mon Coca - Nous et les marques
- de Catherine Becker.
L'ouvrage de Jean-Noel Kapferrer, Les Marques, capital de
l'entreprise, m'a également permis d'approfondir mon analyse du
sujet, pour les parties 1 et 2.
La lecture, puis la synthèse de rapports de colloques
sur la marque et ses changements m'a été très utile pour
ma troisième partie, qui a été la plus difficile à
traiter. En effet, les liens entre fusion & acquisitions et les marques
sont très peu évoqués ou analysés. C'est pourquoi
j'ai réalisé une étude sur les relations entre les
consommateurs et leurs marques, en axant une partie de ce dernier sur les
changements d'identité et ses perceptions par le grand public.
Le bilan de ce questionnaire m'a énormément
aidé à avancer dans mon analyse de cette partie concernant les
menaces des restructurations d'entreprise sur la marque.
En somme, ce qui ressort à travers cette étude,
c'est la capacité d'une marque à s'investir dans la vie de chacun
d'entre nous, jusqu'à paralyser nos habitudes de consommation, et
décider pour nous, mais lorsqu'une restructuration survient la
société et ses marques peuvent perdre tout pouvoir sur ses
consommateurs, laissant place à l'inquiétude et à une
relation ébranlée.
8
1 - LA MARQUE, VERITABLE EMPREINTE
1 . 1 Y'a-t'il une définition pour la
marque ?
Revenons d'abord sur la définition propre de la marque,
qui est aujourd'hui considérée comme « un signe servant
à distinguer les produits ou les services d'une entreprise, de ceux
d'autres entreprises » selon l'OMPI (1). Un des éléments
essentiels de la marque est donc son caractère distinctif, qui la
différencie grâce à un nom relatif au produit (ex :
Purée Mousline) ou à la personne qui en est à la
tête (ex : Nestlé-) Henri Nestlé). Mais la
différence entre deux marques s'établit également selon
l'origine et les signes qualitatifs du produits (ex : le Roquefort, les
pruneaux d'Agen, ou Les produits Label Rouge). La loi du 04 Janvier 1991
établit ainsi la distinction en les marques de services, les marques de
fabrique et les marques d'enseigne, pourtant liées à des
règles communes.
- Ces critères de différenciation
s'appliquent aux marques à travers différentes formes :
- Les marques de service, relatives aux assurances, banques, tourisme,
restaurations et autres (La Poste, Crédit Agricole, Pierre et Vacances,
Buffalo Grill).
- Les marques nationales et internationales dites de «
fabrique », incluant les produits et les gammes portant le nom d'une
marque à forte notoriété, reconnue pour sa qualité
et son caractère, et d'origine industrielle (Danone, Coca Cola,
L'Oréal).
|
|
- Les marques de distributeurs, abritant des marques «
drapeaux » : Rik & Rok chez Auchan ; des marques « propres »
: Monique Ranou chez Intermarché ; ou encore simplement des marques
« enseignes » : Carrefour et plus récemment Carrefour
Discount.
De plus, ces marques de distributeurs développent des
marques « Premiers Prix », visant à concurrencer
l'émergence du hard discount, c'est le cas de Super U avec son «
Bien Vu ». Ces différentes versions de marques créent de
véritables territoires de marques, qui vont déterminer le choix
de l'acheteur, et du consommateur sur le long
terme.
9
1.2 - La marque, quels sont ses rôles ?
La marque détient un rôle de point de
repère pour le consommateur, qui la distingue grâce
à son code graphique, son logos, son nom, ses types de packagings, et
l'univers qu'elle représente. C'est ce qui va déterminer son
choix par rapport aux offres concurrentes.
La marque est également
génératrice de garantie et de qualité,
car son nom et sa personnalité l'engage officiellement et publiquement
à respecter des promesses qualitatives et crédibles.
C'est, d'autre part, la fonction de personnalisation
et d'identification de la marque qui fait qu'un acheteur va
s'approprier ou non le produit, en fonction de son environnement et/ ou de ses
différentes caractéristiques (ex : marque engagée, marque
accrochée à une tendance, etc.).
Selon Richins & Dawson(2), la marque peut être la
concrétisation de valeurs ou de croyances que l'on souhaite partager de
façon concrète.
Mais si la marque détient de fortes fonctions
vis-à-vis du consommateur, elle est aussi un allié pour le
fabricant, car c'est par elle que va être véhiculé le
positionnement de l'entreprise (les aspects crédibles, distinctifs,
attractifs et durables de l'entreprise par rapport aux concurrents. Exemple :
Dans le secteur de la grande distribution, Monoprix est axé sur la
proximité parallèlement à Intermarché qui
est axé sur la hausse du pouvoir d'achat.)
1.2.1 - La responsabilité de la
marque
L'image de l'entreprise est donc clairement représenter
par la marque qui doit se créer une identité et y être
fidèle à long terme, c'est qu'on appelle l'image de marque.
La marque détient donc une lourde
responsabilité, s'adressant à un consommateur de plus en plus
averti et influençable par les différents médias et relais
d'opinions. C'est donc ce positionnement et ces valeurs propres à une
marque qui va faire de l'entreprise une réelle personnalité,
dotée d'une signature et de caractéristiques distinctives.
Mais cette notion de responsabilité doit se retrouver
à la fois en amont et en aval de l'achat du produit ou du service, car
elle doit être l'addition de promesse, de distinction, de
séduction, de satisfaction et de relation à long terme, soit la
fidélité à la marque, voire son attachement.
Cette identification de la marque et sa personnalité
vont venir légitimer la politique tarifaire de l'entreprise. Plus la
notoriété est élevée, plus les valeurs sont
nationales et communautaires, plus l'engagement qualitatif est fondé et
pérenne, plus la politique tarifaire sera légitimement
élevée.
10
La marque détient donc un rôle
économique, favorisant et dynamisant l'échange de la
marque sur le marché, et favorisant sa performance de
développement. Ce rôle économique se justifie
également de façon à introduire la
compétitivité des prix sur le marché et sur des secteurs
communs.
Pourquoi une marque peut-elle justifier d'un prix parfois deux
fois supérieur à un concurrent, sur le même secteur
d'activité ? Qualité, valeurs, identité,
notoriété, phénomène de mode, telles sont les
réponses liées aux attributs de la marque.
Pour paraphraser le titre de l'ouvrage de Kapferer (3), la
marque est le « capital de l'entreprise », elle représente un
patrimoine important dans l'entreprise. C'est la raison pour laquelle les
fusions et acquisitions sont aujourd'hui en plein « boom », visant
à développer les portefeuilles patrimoniaux des
sociétés.
On en fait encore récemment le constat avec
l'acquisition de la
marque LU, propriété de Danone, par le
géant américain Kraft Food, qui à racheté
l'intégralité du département « biscuit » Danone
en 2007, capitalisant ainsi sur un patrimoine riche et prospère de la
marque française, souhaitant se recentrer sur un créneau plus
orienté « santé et mieux consommer ».
Cette définition de patrimoine de marque
démontre ici que la marque permet d'aller au-delà du cycle de vie
du produit (Naissance / Croissance / Maturité / Déclin / Mort).
Encore une fois ici la marque LU en est la preuve notamment avec ses marques
Prince ou Petit Beurre Nantais, véritables patrimoines, voire
ambassadeurs de la marque.
|
|
1.2.2- La marque et son
identité
La marque est devenue depuis l'explosion industrielle un
acteur décisif et vecteur de croissance sur les marchés nationaux
et internationaux. Mais en vue de la recrudescence des marques en
activités, il est nécessaire de les faire vivre en leur
créant une personnalité propre. Marie-Claude Sicard (4) parle de
« logique de personnification » en considérant que « la
marque est un être vivant, qui a un nom, un corps (son logo), des
vêtements (sa signature) et une personnalité (son identité)
». Cette identité détient de multiples fonctions :
économiques, sociale et fédératrice.
Quelle est son histoire ?
L'origine de la marque remonte à l'époque
gréco-romaine, où l'on avait pour habitude de signer les
productions en y apportant une marque distinctive.
Les insignes présentes sur les tuiles et les amphores
en sont les symboles.
A l'époque moyenâgeuse, les artisans
déterminaient des critères de qualité devant être
respectés, et la concurrence entre corporations d'artisans était
interdite, chacun disposant alors d'un monopole des ventes.
C'est le sceau de chaque corporation qui servait alors de
garantie de qualité, mais avec l'évolution des échanges,
le commerce devient de plus en plus industrialisé et ne se limite plus
aux marchands exclusivement.
Ainsi, suite à la révolution industrielle du
19ème siècle, le commerce évolue, la
concurrence devient effective et la publicité apparaît,
représentant de nouvelles marques modernes (ex : l'eau de BOTOT )
11
La marque est donc une réelle signature et va devenir
un véritable vecteur de promotion, via l'affichage notamment. C'est
ainsi que la notoriété se construit et la marque devient un
véritable acteur commercial sur les marchés. Les industriels et
autres organismes producteurs commencent alors à lancer des marques, et
à créer des identités de marque.
De nos jours, on constate ainsi que la marque est devenu un
univers symbolique, considérée comme un outil de
différenciation commerciale à part entière. Elle
détient un rôle de plus en plus important et bâtit autour
d'un produit ou d'un service un univers et valeurs.
12
1.2.3 - La marque, source d'identité de
l'entreprise
Pour définir l'identité de marque, Benoît
Saint Hilaire, représente le cercle de l'identité de marque :
Le nom est représenté comme le noyau de
l'identité, c'est lui qui va diffuser l'information ultime de la marque
car la seule connaissance et notoriété de la marque va lui
conférer une réelle existence.
Le logo va venir supporter le nom et permettre un impact
psychologique du consommateur à la marque. Il fait appel aux sens et
à l'émotionnel en s'inscrivant dans un univers de marque.
La signature, qui vient en complément du nom et du
logo, consiste à apporter un éclairage sur la fonction de la
marque et introduit le positionnement et la plus-value de la marque.
- L'architecture de la marque :
L'architecture de marque reflète l'univers et la
stratégie de l'entreprise en déterminant chaque lancement de
marque au sein d'une famille de produits. Elle dépend de quatre
conditions :
Le groupe : la marque entreprise
La branche : la marque métier
La marque filiale
La marque produit et service
|
Aurore FLEURIER -2009
|
- Différentes orientations dans les
stratégies de marques :
Les types de combinaisons entre ces différents niveaux de
marque relèvent des choix stratégiques de l'entreprise :
Cas 1 : Une marque unique, malgré
des domaines d'activité différents, comme pour la marque
Bic, commercialisant des rasoirs, stylos, briquets, et
désormais portable jetables.
13
Cas 2 : Commercialiser ses produits
sous la même marque que son entreprise (Ex : Philips) A contrario,
E.Leclerc a choisi la marque Nos régions ont du talent, tout
comme Auchan avec sa marque fille In extenso.
|
|
Cas 3 : Afficher un air de famille commun
pour des filiales qui ont des
noms différents : Bouygues se décline en
Bouygues Immobiler / Bouygues Construction / Bouygues Télecom.
Cas 4 : L'évolution de marque
suite aux opérations de fusion-acquisition : Pôle emploi (ANPE +
ASSEDIC) / ADECCO (ADIA + ECCO)
Cas 5 : La visibilité et la mise
en valeur de la marque groupe (Exemple : L'Oréal)
|
Cas 6 : L'abandon d'une marque suite
à un lancement raté ou à une crise liée à la
marque (Exemple : le lancement en France de l'eau purifiée Dasani de
Coca cola)
|
La marque est un point de repère sur un marché,
elle offre plus de sécurité et plus de garantie au consommateur.
C'est une caution car le public sait ce qu'il achète et est donc
rassuré par sa transaction. Elle apporte une réelle valeur au
produit et s'intègre dans la société en venant incarner
des idées et des repères.
1.2.4 - Le produit, acteur de la marque.
La marque apporte au produit et à son mix marketing des
éléments de différenciation permettant l'attachement du
consommateur, et surtout sa préférence, à court et
à long terme. Elle est gage de sensorialité, à travers le
logo qui constitue un élément de reconnaissance.
L'identité visuelle, sonore, gustative, olfactive et tactile
confère à la marque un état unique et lui apporte une
histoire, une personnalité, en la distinguant des concurrents.
La marque détient une origine géographique et
historique qui met en scène sa vision du monde, ses valeurs, parfois des
personnages publicitaires, voire peut développer une saga.
La marque naît du produit, mais ne doit pas s'en
affranchir car pour conserver un avantage concurrentiel, il lui faut innover
constamment. Ainsi, le produit reste la preuve et le support du positionnement
de la marque, pour lequel elle va développer un univers de sens, de
valeurs en donnant du sens à la consommation. Cette cohérence est
capitale.
Auparavant, découlait du produit le mix marketing,
d'où la marque était un des axes stratégiques de la
communication.
PRODUIT
POSITION.
|
|
|
PRIX
|
DISTRIB.
|
COM.
|
MARQUE
Désormais, la marque est première, et la
définition du mix marketing découle de son identité: il
s'agit d'être cohérent car la marque est un repère mental,
qui traduit le positionnement de l'entreprise et de son produit :
14
PRODUIT
|
|
POSIT.
|
|
DISTRIB.
|
|
COM.
|
|
PRIX
|
1.3 - La plateforme de marque.
La plateforme de marque est un fil conducteur de l'action
à mener: c'est un outil stratégique et communicationnel
permettant de mettre en évidence sous forme de personnification les cinq
points principaux de l'identité de la marque et de son discours.
1/ Sa vision: la façon de voir
le monde de la marque
2/ Sa mission: le rôle de la
marque dans la société et dans son marché
3/ Son ambition: sa position
stratégique sur le marché
4/ Ses valeurs: les
qualités principales qui vont justifier sa réussite et sa
différence
5/ Sa personnalité : ses
caractéristiques physiques, son style,...
15
1.3.1 - La marque est un discours, ses gammes son
territoire
La marque se construit comme un schéma
narratif, la narration de la marque est l'histoire racontée
dans sa communication publicitaire, ce qui donne du sens au produit. En ce
sens, si un produit est « commerce », la marque est « narration
».
L'exemple de Mc Donald :
Contrat transactionnel
Schéma extrait d'un cours de marque - ISCOM
Paris
Contrat Relationnel avec la marque
Contrat Social avec la marque
- Le territoire de la marque
On peut définir pour chaque marque un ensemble de
traits, lui étant attribués. En fonction de cette image, le
consommateur attribue des valeurs et des qualificatifs à la marque (ex :
dynamique, ancienne, classique, virile, dépassée, innovante,
technologique, sportive, ethnique...). Ce sont ces valeurs et ces qualificatifs
associés qui vont définir le territoire de la marque en
raisonnant à travers les notions de marchés, de métiers ou
de compétences.
La notion de territoire n'empêche pas la marque de
s'étendre de façon transversale, tout en restant en
cohérence avec son image initiale.
A travers ce territoire évoluent différentes
échelles de marque, hiérarchisant les différents statuts
de marque : La marque se compose d'une marque mère
(souvent la marque ombrelle) et d'une marque fille
(souvent la marque produit). Exemple : Activia de Danone.
16
|
Il existe une double marque regroupant la
marque ombrelle à la marque produit.
Exemple : Extrême Mystère de Nestlé
(Marque : Extrême / Gamme : Mystère / Groupe : Nestlé).
|
1.3.2- L'empreinte de marque.
Comme le notifie Marie-Claude SICARD, dans son ouvrage
Identité de marque (2008 - anciennement intitulé Ce que
marque veut dire...) : « Une marque est un nom ou un symbole qui
distingue un produit ou un service de ses concurrents. Dans le monde commercial
d'aujourd'hui, chaque marque est dotée d'une identité complexe,
créée par le marketing, la publicité, les relations
publiques et le design. La valeur des marques repose sur l'acceptation par le
consommateur de cette identité »
L'empreinte prend forme à partir du moment où le
consommateur reconnais une marque parmi d'autres, lorsqu'il sait qui elle est,
ce qu'elle fait, et qu'il possède une idée claire de son
identité. Sans identité, aucune empreinte de marque n'est
possible, et sans empreinte, aucune marque ne peut s'affirmer en tant que tel,
ce qui relève le pouvoir de la marque.
Aurore FLEURIER -2009
1.3.3- Les sept pôles de l'empreinte de
marque.
A/ Le pôle physique, véritable corps de la
marque :
Il englobe le produit, son goût, son parfum, ses
qualités tactiles et auditives, son nom, son logo, son code graphique,
son prix, son packaging, son emballage, sa PLV, son code publicitaire, son
merchandising (si c'est une marque enseigne), sa mise en place dans le
réseau distributeur (en magasin ou sur site web).
Le pôle physique peut se réduire à : une
couleur, une forme, une odeur, un geste, un goût, ou un son.
Exemples :
17
-BIC, la couleur jaune :
-Perrier, une forme de bouteille unique et reconnaissable :
-Samsara de Guerlain, un parfum particulier et sans imitation
:
- Orangina, « il faut secouer sinon la pulpe, elle reste en
bas ! » :
-La Suze, un goût incomparable :
- Craquottes Heudebert, un son reconnaissable : « Oh lui ce
matin, il a pas fait crac-crac!» :
|
|
B/Le pôle spatial : L'origine de la
marque, l'univers dans lequel elle nous transporte qu'il soit réel ou
purement symbolique et imaginaire.
- La marque venue d'ailleurs :
Un ailleurs réel : L'huile d'Olive Puget, venue du sud de
la France :
Un ailleurs imaginaire : Angel, de Thierry Mugler, venu des
cieux, ou d'une galaxie lointaine.
- La marque venue d'ici : concerne un espace
particulier, un phénomène particulier tels que la chaîne
H&M, ou le NikeTown à New York.
- La marque venue de nulle part et de partout à
la fois, telle que les magasins GAP : Le client ne doit pas voir la
différence entre les magasins et les collections des GAP de Paris,
Tokyo, New York ou Madrid.
18
C/ Le pôle temporel : la marque
va manipuler le temps en jouant sur le futur, le présent ou la nostalgie
passée, pour rappeler qu'elle existe, qu'elle a des projets, ou qu'elle
se souvient...
- Jouer avec le futur:
Bouygues propose: « ensemble construisons l'avenir
», tout comme Total induit un retour proche des automobilistes lorsqu'il
clame : « vous ne viendrez plus chez nous par hasard ! »
- Jouer avec le présent :
Mr Propre saisit la Saint Valentin pour communiquer et
renforcer sa stratégie de personnification :
|
-)Marionnaud a récemment effectué la même
démarche en communiquant sur la fête des pères et des
mères (en Juin 2009) : « Oui je vais acheter le cadeau de maman
dans 2 minutes ! »
|
- Jouer avec l'éternité :
La marque flirte avec une pérennité sans limite,
s'exposant comme une source immortelle.
|
Always joue sur ce créneau, s'imposant comme le leader en
serviettes hygiénique, de tous temps.
Calvin Klein aussi nous promet l'éternité à
travers son parfum : Eternity.
|
- Jouer avec le passé et la nostalgie
régressive :
Le phénomène de nostalgie régressive et
d'adulescence est en vogue et promet les saveurs et les sensations
passées à travers des marques telles que Bonne Maman, Pierrot
Gourmand, Converse ou la New Beatles. Un objectif : se replonger
concrètement dans des souvenirs devenus abstraits.
19
D/ Le pôle des normes : La
marque pour se caractériser peut respecter la norme, la soutenir, s'y
figer ou l'enfreindre.
Différentes normes peuvent être prises en
considération : La norme publicitaire, la norme du métier, la
norme du produit, la norme de la marque, la norme sociale ou culturelle .
20
- Dove, par exemple, enfreint la norme publicitaire avec
une stratégie disruptive qui casse les tabous des femmes rondes.
- La norme du métier a été
réemployée par la FNAC, avec son désormais
célèbre slogan « Certifié non-conforme depuis 1954
», qui rétablit son statut de militant pour l'accès aux
loisirs moins cher.
- Uncle Ben's s'axe sur une révision de la norme du
produit en inventant le riz qui ne se colle jamais.
- Sony-Ericsson se réoriente vers la norme de sa
marque Walkman, dégénérée depuis les
années 90, pour en faire une gamme de téléphonie mobile -
option mp3.
- La norme sociale (ou culturelle) a désormais le
vent en poupe avec l'expansion des dispositifs de développement durable.
The Body Shop en est l'un des précurseurs, c'est ce qui fait depuis ses
débuts son caractère si particulier, et justifie sa politique
tarifaire.
E/ Le pôle des positions :
Il implique le statut de la marque par rapport au consommateur
: Qui parle ? Qui est la marque ? Quel est son ton ?
- Je suis : «MAIF, assureur
militant »
- Tu es : « Vous êtes
une femme Barbara Gould »
- Nous sommes :
- Position supérieure : Larousse (les
dictionnaires enseignent, apprennent...)
- Position de guide : Maggi (Nestlé) : «
Maggi, Maggi, et vos idées ont du génies » c'est ce
qu'on appelle la « complémentarité stable
» selon Marie-Claude Sicard.
- Position inférieure : Citroën : « Vous
n'imaginez pas tout ce que Citroën peut faire pour
vous !»
21
F/ Le pôle des relations :
On voit que la marque entretien des relations de plus en plus
proche avec ses consommateurs et que des relations diverses
s'établissent entre eux. Kévin Roberts (5) en fait d'ailleurs le
récit dans son ouvrage Lovemarks, le nouveau souffle des marques
(2004).
Les marques jouissent ainsi de relations
particulières avec leurs consommateurs :
Garnier prend soin de ses clients, et joue le rôle de la
« grande soeur » : « Prend soin de toi, Garnier. »
Eau Précieuse traverse les ponts
générationnels en conseillant ses soins de mères en
filles. Orangina poursuit son rituel ludique du « Secouez Orangina »,
à travers l'univers de la fête, le jeu et la débauche.
E/ Le pôle des projets :
Il retrace les intentions de la marque et sa « reason why
». Quelle mission vient-elle accomplir sur un secteur donné ?
Elle véhicule des intentions, des projets, des enjeux,
des valeurs, des croyances, qu'elle cherche à diffuser, voire à
vendre.
- Cacharel revendique le romantisme, l'innocence et la
pureté :
- Renault promet l'innovation au service du client : « La
France avance, Renault accélère »
- Nike pousse à la victoire et la pugnacité :
(Nike, Just do it)
- Air France fait du ciel le plus bel endroit de la Terre, et
dresse une vision utopique de son activité.
22
- Illustration : Le cas Contrex
La marque Contrex a su adapté sa stratégie
de marque selon ces sept pôles d'empreinte :
Aurore FLEURIER -2009
Contrex jouit d'une empreinte orientée vers la
femme, le corps et la minceur, grâce à
des campagnes simple mais claires et
épurées, et des extensions de gamme justifiées
:
23
1.3.4 - Le prisme identitaire de la marque.
L'image de marque est temporaire et peut suivre les variables
environnementales, c'est l'opinion positive ou négative des
consommateurs à un moment T. Elle varie selon les humeurs des
consommateurs. Le positionnement, lui, est fixe car c'est une décision
de l'entreprise offrant à la marque sa spécificité dans
l'univers concurrentiel.
Seules les évolutions concurrentielles peuvent alors
venir remodifier ou recadrer le positionnement d'une marque.
Si ces deux déterminants de la marque peuvent subir des
changements à tout moment, l'identité de marque, elle, est le
concept le plus durable dans le temps. Elle est visible dans tous les signes
émis par l'entreprise à travers son environnement : packaging,
publicité, relation client, services consommateurs,
événements ...
Jean-Noël Kapferer observe cette architecture identitaire
sous forme de PRISME, composé de six pôles : la
personnalité, le physique, le climat relationnel de marque et son
consommateur, les cultures et les valeurs, le reflet de la marque et l'image de
soi qu'elle contribue à nourrir.
Climat de relation Culture (valeurs)
Reflet Image de soi (mentalisation)
A/ LE PHYSIQUE :
Ce sont les qualités physiques clés, les attributs
du produit et de la marque qui rendent la marque reconnaissable.
|
Il regroupe les attributs visuels clés de la marque, la
promesse fonctionnelle basique de la marque et son savoir-faire. Exemple :
Orange.
|
B/ LA PERSONNALITE DE LA MARQUE :
Elle caractérise la façon dont la marque parle de
ses produits, et représente le genre de personne qu'elle serait si elle
était humaine.
Les marques fortes ont souvent une personnalité
très symbolique à la limite de l'icône.
Cette personnalité peut être décrite avec des
caractéristiques humaines, ou sous forme de portrait chinois. Des
animaux et des caractères figuratifs dotent également la marque
d'une solide personnalité, car ces symboles sont un véritable
capital-marque.
Banania, Johnnie Walker, Cajoline, Mr Propre, Michelin, Mamie
Nova, Peugeot ou Jaguar en sont des exemples types :
C/ LA CULTURE DE MARQUE :
Une marque a son propre ensemble de valeurs, et participe
à une culture spécifique. Les marques fortes sont des
bannières: ce sont des symboles d'un système de valeurs et de
cultures. Ces sources culturelles de la marque deviennent son esprit
d'inspiration, enracinés à une histoire, un lieu, un temps.
Ex : La pastille Valda.
|
|
24
|
25
D/ LE CLIMAT DE RELATION :
Une marque développe des relations avec ses clients, en
se positionnant comme des personnes
à part entière, et en développant des
types de relations spécifiques à leurs cibles:
Complicité : « Contrex, mon partenaire minceur
»
Autorité : « A quoi ça sert que Ducros
il se décarcasse ! »
Protection : « Prend soin de toi, Garnier.
»
Amour : «Mac Do, I'm lovin' it »
Affection : « Ultra Doux, parce qu'il n'y a rien de plus
doux qu'une maman »
Pédagogie : «Materne, nous allons vous faire aimer
les fruits ! »
Support : « Société générale,
si on en parlait ? »
5/ LE REFLET :
C'est l'image de l'utilisateur de la marque dans l'esprit des
non-clients, créée par les bénéfices apparents aux
consommateurs. Cette image est créée par la communication de la
marque notamment. Exemple: « L'Oréal, parce que vous le valez bien
»
|
|
6/ L'IMAGE DE SOI :
|
C'est ce qu'on appelle le « miroir interne du
consommateur », la façon dont les gens se perçoivent lors de
la consommation de la marque.
A travers les marques, nous entretenons une relation
spécifique avec nous-mêmes, car elles nous aident à
consolider notre propre concept, et pour certains à nous accomplir.
L'image perçue peut être identique au reflet du client, tout comme
elle peut être l'inverse (miroir externe versus miroir interne).
Exemple : Ray Ban, Never Hide (il est important pour
l'image de soi et pour le reflet de porter des marques authentiques et
tendances).
|
|
26
1.4 - Construire une marque, de A à Z.
La naissance d'une marque s'effectue sur le long terme et
demande une stratégie anticipée : Il faut définir des
visions et des valeurs auprès des consommateurs, et établir un
plan physique de la marque et de sa gamme.
L'identité, le positionnement et l'image de
marque vont donc être les trois piliers d'une construction
réfléchie de la marque :
- Le positionnement va
déterminer le profil de la marque et ses atouts par rapport aux
concurrents. Il va être l'élément distinctif mais ne va pas
être figé car il peut tout à fait évoluer avec le
temps et avec l'extension de gamme.
- L'identité de marque va
faire naître la personnalité de la marque avec l'instauration de
racines et d'origines propre à la marque. Cette identité va
être symbolisée par un environnement relatif au produit ou au
service : naming, logo, publicité, packaging, etc.
L'identité va être le fil conducteur en terme de
marketing et de communication. Elle va être le vecteur de
pérennité de marque.
- L'image de marque reflète
le point de vue du consommateur et des relais d'opinions sur la marque et le
produit. Elle est généralement relayé par des clients
ambassadeurs, mais doit être toujours en veille car le moindre incident,
crise ou événements peut venir détourner cette image de
marque, et influencer l'opinion public.
On le remarque donc, la marque est vecteur de sens et de
signes, voire de sensation et de relation, donnant lieu à de
véritable chalenge de distinction identitaire pour les concepteurs de
marques. Cependant, créer une marque et la faire vivre nécessite
beaucoup d'investissement, et de nombreuses formalités doivent
être respectées aux niveaux juridique, stratégique et
marketing.
1.4.1 - Une bonne identification, c'est quoi ?
Pour faciliter son identification, une marque doit être
pourvue de qualités commerciales et promotionnelles. La facilité
de mémorisation ou de lecture est impérative. Exemple : Zapetti,
LCL, FA.
|
La marque doit, au mieux, pouvoir s'ancrer dans un univers
assez proche des produits ou services qu'elle propose. Exemple : Toupargel,
Butagaz, Mr Propre.
|
27
1.4.2 - Déposer une marque en bonne et due
forme, les aspects formels et juridiques La marque doit, en
effet, voir le jour en toute légalité, et être
fidèle aux conditions de validité Le caractère
créatif et nouveau de la marque doit être justifié et la
marque ne peut reproduire ou imiter les symboles identitaires d'autres marques
concurrentes directement ou indirectement.
La marque doit être distinctive, non descriptive et loyale.
De plus, elle ne doit pas contenir de symboles illicites ou porter atteinte
à autrui (ex : croix gamée , injures)
- La marque et sa règle de
spécialité :
La marque déposée doit répertorier les
spécialités qu'elle met en oeuvre à travers ses offres,
sur une liste de classes délivrée par l'Institut National de la
Propriété Individuelle (I.N.P.I.)
- L'INPI, c'est qui ?
L'Institut National de la Propriété Industrielle
est un établissement public, appartenant au secrétaire
d'État du Ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie,
créé en 1951 pour participer à l'élaboration du
droit de la propriété industrielle, à savoir le
dépôt des marques, brevets, inventions, maquettes, dessins
etc...
L'INPI se charge de recueillir les dépôts de
marques, brevets ou autres, et de délivrer officiellement des titres de
propriété industrielle. Ainsi, à travers le BOPI (Bulletin
Officiel de la Propriété Industrielle), l'INPI met à la
disposition du public les informations officielles concernant les
activités de propriétés industrielles récentes.
- Le dépôt et le changement de nom à
l'INPI :
Lorsqu'un changement s'opère dans l'entreprise, que sa
dénomination évolue ou que sa forme juridique est
modifiée, l'INPI doit être au courant de ces rectifications, et
les valider.
Avant son inscription, à l'INPI, une marque doit
être publiée et/ou en cours d'utilisation (en cours de
renouvellement ou non renouvelée). Le détenteur de la marque doit
s'inscrire au registre national des marques, mais peut avoir recourt à
un « mandataire », avocat, entreprise, conseiller en
propriété industrielle, chargé de représenter sa
marque. Le mandataire est facultatif pour les dépôts de marque
unique, issues directement du territoire français. Cependant, lorsque le
demandeur du dépôt n'est pas domicilié en France ou dans un
autre État
28
membre de l'Union européenne ou de l'Espace
économique européen, il doit obligatoirement disposé d'un
mandataire sur le territoire français.
Suite à la demande d'inscription, établie par un
formulaire intitulé "Demande d'inscription au registre national d'une
rectification" (cerfa n°11601*02), en quatre exemplaires, deux
procédures sont applicables : la procédure classique qui permet
de faire une inscription dans les trois mois à venir, ou la
procédure accélérée, traitée dans les cinq
jours suivant la demande. Une traduction est impérative si le document
est rédigé en langue étrangère, le paiement des
redevances doit être effectué et justifié. ou la
justification de ce paiement.
Un pouvoir permanent, habilitant le mandataire à
représenter le demandeur de façon globale, pour tous types de
démarches, doit être mis en place et enregistré au
préalable auprès de l'INPI.
- Déposer une marque, combien ça coûte
?
Dépôt papier
|
225 €
|
si vous désignez des produits et/ou services
appartenant à une, deux ou trois classes
|
Dépôt électronique
|
200 €
|
Classe
supplémentaire
|
40 € pour chaque classe de produits et/ou services
supplémentaire
|
(source
www.inpi.fr)
Face à la croissance rapide et grandissante des signes
et des marques, la loi autorise que deux marques identiques coexistent,
à la seule condition que ces deux marques appartiennent à un
secteur d'activité différent, présentant des produits ou
services éloignés, et déposées dans des classes
différentes.
Outre cette seule condition, aucune marque n'est en mesure de
reproduire ou imiter un nom patronyme célèbre, un nom commercial
unique et distinct, ou encore une oeuvre littéraire ou artistique.
En guise d'exemple, on peut remarquer que le créateur
Yves Saint-Laurent s'est vu retiré la marque
Champagne, qu'il avait déposé pour son parfum, suite
à un refus du syndicat des producteurs de Champagne. La marque
Champagne, remplacée par la suite par Yvresse, a
été considérée comme illicites par la loi
car elle reprenait et détournait l'appellation
d'origine « Champagne ».
29
Afin d'être juridiquement protégée en
France, une marque doit faire appel au Code de la Propriété
Intellectuelle, protégé par la loi (article L711-1).
Selon un extrait de la loi sur la marque, seules sont
légalement protégées les marques
représentées par : « - Les dénominations sous
toutes les formes telles que . · mots, assemblage de mots, noms
patronymiques et géographiques, pseudonymes, lettres, chiffres,
sigles.
- Les signes sonores tels que . · sons, phrases
musicales.
- Les signes figuratifs tels que . · dessins,
étiquettes, cachets, lisières, reliefs, hologrammes, logos,
images de synthèse, les formes notamment celles du produit
caractérisant un service, les dispositions, combinaisons ou nuances de
couleurs. »
De plus, les propriétaires des marques peuvent avoir
recours à plusieurs moyens de protection : Le dépôt simple
et formel à l'INPI, le dépôt de précaution ou encore
l'action en justice.
Dépôt du dossier à
l'INPI
(procès-verbal : jour et heure)
Déposant
Signe appropriable ?
|
NON
|
Procédure contradictoire (négociation,
modification de la demande)
|
|
|
|
|
OUI
|
|
|
|
|
REFUS
|
|
|
|
|
ACCORD
|
|
|
|
N° d'enregistrement
|
|
|
|
|
|
|
|
Recours en Cour d'Appel
|
|
Publication au B.O.P.I.
|
|
- La procédure d'une demande de
dépôt de marque :
La durée de la protection d'une marque est de dix ans
dès la demande de dépôt. Cette protection est renouvelable
indéfiniment, mais elle doit absolument être renouvelée
lors des 6 mois précédant la fin de sa protection, tous les dix
ans.
30
Pour tout changement, les prix varient en fonction des
procédures utilisées, et de la raison du changement :
1/ Signaler un changement
|
|
Procédure classique
|
Gratuit
|
|
Procédure
accélérée
|
50 € par marque
|
|
2/ Signaler une erreur
|
|
Procédure classique
|
· De 1 à 10 marques : 26 € par marque
concernée
· Pour 10 marques et au delà : forfait de 260
€ à condition qu'elles figurent sur le même formulaire
d'inscription
|
Procédure
accélérée
|
Supplément de 50 € par marque
|
|
Suite à l'inscription de la marque à l'INPI, un
exemplaire de cette demande est remis au dépositaire, comportant un
numéro et la date d'inscription. Un mois suite à l'inscription au
registre, cette dernière est publiée au Bulletin officiel de la
propriété industrielle (BOPI) qui la rendra publique et
officielle.
31
Récapitulatifs de la liste de documents mis en place
dans cette opération (extrait de
www.inpi.fr):(Annexes
1 : les familles)
Vous
|
Type de
rectification
|
Justificatif(s) à joindre
|
souhaitez signaler un changement concernant le
propriétaire de la marque (adresse, forme juridique, nom,
dénomination)
|
Changement
d'adresse, de forme
juridique, de nom, de dénomination
|
Aucun justificatif
|
avez fait un dépôt au
nom et pour le
compte d'une société en cours de formation
|
La société
a été
constituée
|
Changement
|
- Courrier explicatif
- Copie de l'extrait Kbis à jour de la modification
- Copie du procès-verbal de
l'assemblée constitutive faisant mention des actes
accomplis pour le compte de la société en cours de
formation, dont le dépôt de la marque
|
La société
n'a pas été constituée
|
Rectification d'erreur
|
- Courrier explicatif
- Certificat de non-immatriculation délivré par
le Greffe du Tribunal de Commerce
|
souhaitez modifier des erreurs
concernant :
- les documents du dépôt et l'identité du
propriétaire (adresse, nom...)
- des actes inscrits au Registre national des marques
|
Rectification d'erreur matérielle
|
Copie du document prouvant
l'erreur et permettant de la rectifier
Attention : si la marque est en cours de dépôt,
vous devrez alors envoyer votre demande à l'adresse suivante : INPI -
Département des marques
32 rue des Trois Fontanot 92016 Nanterre Cedex
|
1.5 - Au-delà de la
réglementation, comment identifier une marque ?
La marque peut être matérialisée par un
nom, un symbole ou graphisme, un logotype ou emblème, des initiales, une
forme de produit ou de conditionnement...et permet ainsi au consommateur
d'identifier facilement le produit.
L'identité de marque permet de donner une valeur et un
véritable sens à cette marque en lui offrant des attributs en
adéquations avec ses cibles et son coeur de métier.
Aurore FLEURIER -2009
Sans identité une marque ne bénéficierait
d'aucun point de repère, car c'est l'identité d'une marque et la
définition d'un territoire qui permet à une société
de se faire une place à part entière sur le marché.
Comme l'a traduit Kapferrer, à juste titre : l'image
est un « concept de réception », tandis que l'identité
est un « concept d'émission ».
1.5.1- Les trois piliers identitaires : le nom, le
logotype, la signature :
A/ Le nom :
Le nom d'une marque a désormais un rôle
clé face à la croissance rapide de la vie d'un produit et le fort
turn-over des offres sur le marché. C'est près de 400 marques qui
sont déposées chaque jour en France, à l'INPI
(Institut National de la Propriété Industrielle).
Dépôts de marques (Premiers
dépôts et renouvellements compris) :
(Sources : INSEE : Institut National de
la Propriété
Industrielle ; Office d'Harmonisation dans le
Marché Intérieur (OHMI) ; Organisation Mondiale de la
Propriété Intellectuelle)
32
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Voie nationale
|
87 936
|
92 308
|
95 207
|
101 925
|
Résidents en France
|
78 957
|
82 832
|
86 605
|
93 430
|
Non-résidents
|
8 979
|
9 476
|
8 602
|
8 495
|
Voie communautaire (1) (r)
|
58 975
|
64 791
|
(3) 77460
|
101 372
|
dont résidents en France
|
4 483
|
4 403
|
5 296
|
6 947
|
Voie internationale (2)
|
12 558
|
13 109
|
15 884
|
15 230
|
33
Un bon nom de marque détient trois objectifs principaux
: l'intégration simple et fluide du nom dans l'esprit du public,
l'attribution d'un caractère singulier et différenciant de la
concurrence, en adéquation avec le produit ou la gamme qu'il
représente, et enfin une bonne sonorité et une bonne
capacité de mémorisation.
- Naming : Et toi, comment t'appelles-tu ?
Le naming est donc un élément primordial, qui
détermine le produit ou le service en lui-même pour le placer au
centre du marché et des concurrents.
Depuis la nuit des temps, nous donnons tout naturellement un
nom à ce que nous voyons, créons, identifions ou achetons. Un
élément sans nom n'est pas concevable et ne représente
rien, c'est comme s'il n'existait pas. Le nom est un élément
clé à la naissance d'un homme comme à celle d'un produit,
c'est ce qui va attribuer au sujet une personnalité, un
élément de différenciation, un trait de caractère,
et ceux durant tout le cycle de vie, ou presque.
Pour un produit, il va être le noyau dur de son
entreprise, utilisé dans le monde entier et par un public très
hétérogène : clients, professionnels, médias,
interne... il est le premier à déterminer une identité
unique de la marque, c'est pourquoi son choix est très
stratégique.
|
Les sociétés parlent de « raison sociale
» pour déterminer leur nom. En effet, le nom d'entreprise est
à l'origine issu de son/ses créateur(s) (ex : Petitdidier et
fils/ Frémeaux & Associés). De plus, depuis la loi du 11
Juillet 1985, l'ensemble des entreprises doivent détenir une
dénomination sociale, qu'il s'agisse d'un nouveau nom inventé, ou
de la reprise des noms de famille de son fondateur, chaque entité doit
détenir un socionyme.
|
Le socionyme est vecteur d'identification d'un point de vue
compétitif (concurrence), juridique (INPI), organisationnel, territorial
(marché) et symbolique (valeurs transmises).
Le nom est mis en scène à travers
différentes variantes : les codes graphiques, le logo, l'accroche, la
publicité, et ces éléments bâtissent peu à
peu l'essence même de son sens.
34
Le nom est un choix très important et pointilleux car
il doit évoquer de nombreuses choses : une crédibilité, un
univers, un discours, une sensation, et il doit être mémorisable,
distinctif, pour devenir par la suite un automatisme.
Le nom introduit l'offre d'une marque et son coeur de
métier. C'est par ce nom que le consommateur va entrer en contact avec
le produit ou la marque et s'y attacher, développer un lien. En effet,
tout comme avec l'homme, on ne peut construire une quelconque relation sans
connaître l'identité, le nom, la personnalité de la
personne ou de la marque en face de nous. Ce nom est donc le premier pas vers
une demande de confiance et d'engagement, aussi minime soit-il.
La communication d'une marque est également un levier
clé de la stratégie car la capacité de mémorisation
des marques chez le consommateur est limitée, et trop de marques, de
sous-marques, de marques ombrelles, de marques mères, de marques filles,
et bien d'autres sont aujourd'hui présentes sur le marché, ce qui
embrouille de façon notoire les esprits.
Il faut alors rendre accessible et claire sa marque et son
nom, en développant une bonne communication, relayée par des
canaux complémentaires et légitimes : la prise de contact, la
notoriété, les preuves produits / services, la réputation,
le Buzz, la publicité médias, les relations presses, les
relations publiques, la communication interne, tant de chemins par lesquels la
naissance d'un nom doit émerger.
Dans l'identité des marques de produits, on remarque que
la marque est souvent liée au produit, mais les années 80
viennent changer la donne et de nombreux groupe adoptent le nom de leur marque
principale : c'est le cas pour Danone, anciennement BSN par exemple. Cependant,
un élément plus complexe vient assombrir la situation, la
distinction en « nom commercial » et « nom de la
société ».
Certaines marques sont identiques au nom de l'entreprise (Ex :
Mac Donald), mais ce n'est pas le cas pour toutes les marques qui parfois se
voient attribuer des noms commerciaux, elles deviennent alors des marques
commerciales (Sagem communication (Nom corporate) et Sagem / Agfa / Philips
sont ses marques commerciales).
-Le nom de marque
Le nom de marque ou de produit était, à
l'origine, issu du nom de son créateur, c'est le cas de pour Louis
Vuitton, Michelin, ou encore Citroën. D'autres ont choisi de créer
leur nom en à
35
partir d'une partie seulement de leur nom de famille, c'est le
cas pour BIC (issu du Baron BICH) ou pour LU (Union de
Jean-Raymond Lefèvre et Pauline
Utile).
Ces choix simplifiés ou affectifs sont une solution
possible d'attribution directe entre la marque et son coeur de métier
(Michelin spécialisé dans les pneus, Ford dans les voitures, LU
dans le biscuit), mais un autre type de naming permet de faire appel à
l'identité propre du produit, en utilisant à la base sa
matière première. Coca-Cola, Fruitella, Nuts en sont des exemples
concrets.
La marque Red Bull a, de son côté, joué
sur ce principe d'association en faisant le lien entre la taurine et le taureau
- « Bull », bien que les deux n'ai rien en commun, mis à part
leur valeurs énergique et de forces.
Mais cet exemple démontre que le consommateur fait
désormais le rapprochement entre le nom du produit et sa matière
première.
L'origine du produit est également souvent
utilisée à travers les noms de marque, ce qui donne aux produits
un gage de qualité et surtout de produit « unique ». En
matière de vins, le Bordeaux en est un exemple, on ne remplace pas un
Bordeaux par un autre vin, il détient une symbolique, un prestige et un
caractère qualitatif unique.
Le savon de Marseille et la marque Le Petit Marseillais
reprennent ce concept qui insuffle à la marque un environnement
privilégié, unique et qui justifie la présence du produit
sur le marché.
Les eaux en sont également des exemples bien communs :
Evian, Volvic, Vittel, Perrier...les marques portent alors les noms des
sources, pour s'ancrer aux valeurs naturelles et anti « marketing &
industriel » du produit.
Cette origine est, cependant, parfois faussée et
utilisée en guise de valeurs additionnelle, pour créer un univers
et une dimension nouvelle autour du produit. C'est le cas des chewing-gums
Hollywood, créés et déposés en France en 1952 par
un américain, ancien GI's débarqué sur les plages de
Normandie, en 1944, Courtland. Brillante idée car à
l'époque l'engouement des français pour « l'American Dream
» et l'apogée des stars Hollywoodiennes était à son
comble, ce qui contribua à lancer la marque de pâte à
mâcher, puis à l'internationaliser grâce à un nom de
marque au langage universel.
36
Enfin, le nom peut-être l'emblème d'une
symbolique forte de la marque, et des caractéristiques qu'on cherche
à lui attribuer. La Jaguar en est l'exemple type, car elle empreinte les
profils types de l'animal pour valoriser les fonctions de la voiture :
rapidité, agilité, classe, puissance et formes félines.
Si les noms peuvent être vecteurs de sens, de symboles
et de caractéristiques, certains nom de produits n'ont aucune
significations de base, et sont créés de toutes pièces
pour répondre à un besoin primaire en brand management
identitaire : la mémorisation !
Ainsi, de nouveaux noms drôles, courts, surprenant, sont
créés et lancés pour émettre une véritable
distinction sur le marché. Alors que Pantène Pro V, s'axe sur les
composantes scientifique du produit, qu'Ultra Doux de Garnier s'orient sur les
qualités finales de l'usage du shampooing, la marque DOP, elle, se
distingue par son nom simple, mémorable, à l'élocution
phonétique séduisante. Créé en 1934, le shampooing
DOP succède le shampooing Dopal, vendu en litre dans les salons de
coiffure, et cible majoritairement les enfants et leur hygiène, ce qui
expliquera par la suite la création du célèbre « Ptit
Dop » qui ne pique pas les yeux et évite les noeuds !
Xbox 360, Nintendo 64, Peugeot 4000, Citroën C3, Get
27, Pastis 51...les numéros peuvent aussi représenter des
noms de marque et être associés à des produits, en jouant
ainsi un rôle de point de repère, au sein d'une marque, d'une
gamme, d'un secteur ou d'un marché.
Vecteur de forte mémorisation, ces noms de marques sont
très sollicité par le secteur automobile et les marques de jeans,
qui créés chaque année de nouveaux modèles (ex :
Levis 501).
Cependant, la notion d'internationalisation doit être
prise en compte lors de la création du nom, car il ne doit pas
être mal interprété par les pays étranger. C'est la
que se place la limite de dénomination internationale d'une marque.
En guise d'exemple, la marque de nutrition infantile Gerber
est mal venue en France car elle pourrait prêter à confusion quant
à la définition du mot « Gerber » qui signifie
familièrement « vomir », un contresens grave pour une marque
de nourriture !
Dans le même esprit, la marque Somat, solution de
brillance pour les lave-vaisselles, d'Henkel, a disparu du marché
britannique, car il détenait une signification inverse de sa fonction
première : la brillance (So brilliant ? So mat).
37
Le Capital sonore d'un nom de marque est donc essentiel :
syllabes, sonorités, consonances, signification dans les
différents pays, rien n'est laissé au hasard, et si une marque ne
souhaite pas s'ancrer sur un territoire géographique précis,
l'emploi d'un nom universel est un bon compromis pour pénétrer
des marchés internationaux (ex : Hollywood chewing gum, Police,
etc..)
Naming, quelle est la tendance ?
A l'ère du consom'acteur, qui veut rester garder le
contrôle sur sa marque et sur ses choix de consommation, les marques
détiennent de moins en moins des noms merveilleux et utopique car la
promesse produit recherchée désormais est un retour aux choses
vraies et sures.
Le petit Marseillais promet une chose simple, le
savon de Marseille, le vrai. Point. De même que la sortie récente
de l'Eau de Perrier est un retour volontaire vers l'origine et la
fonction basique de Perrier et de ses produits. Nestlé Grand Froid a
repris le même concept avec le « re-naming » de son
célèbre Mystère : Extrême Mystère,
l'original.
Si hier, on cherchait le rêve, le voyage et le mythique
à travers l'identité de marque, avec des marques telles
qu'Ushuaïa, Tahiti, Canada Dry ou Love in Paris de Nina Ricci, on tend de
plus en plus à revenir vers l'authentique, en s'adressant simplement et
de façon perceptible au consommateur.
La mode du sigle est également grandissante chez les
marques, et on peut remarquer
que de nombreux rebranding prennent la forme de sigles : MMA
(Mutuelle du Mans Assurances), LCL (Le Crédit Lyonnais), RBK (Reebok),
tant de marques concises, claires et solides, qui sont désormais
porteuses de sens et de valeurs et rentrées dans l'esprit du grand
public.
B/ Le logotype :
|
|
|
Le logo est la représentation graphique de la marque.
Il décrit la mission, l'histoire, la culture et les valeurs de la
marque, à travers un environnement visuel lié au nom de marque.
Il a une mission esthétique, symbolique et, parfois ludique, car il
personnifie ou concrétise le nom, en le marquant à l'esprit du
consommateur.
|
Certains logos sont tellement efficace en terme
d'identité, qu'ils remplacent même le nom de la marque, reconnus
et assimilés rien qu'à leur symboles.
38
Apple et sa pomme croquée, le Bibendum Michelin, Adidas
et ses bandes, Nike et sa virgule, ou encore Eden Park et son noeud rose en
sont des exemples vivants.
Ces logos symbolisent à part entière la marque
et son histoire, et sont souvent plus efficaces que des logos, soulignés
du nom de marque, car plus directs, plus épurés et plus
impactant.
C/ La signature
La signature est la traduction de la personnalité de la
marque. C'est son état d'esprit accolé à son nom de
marque. Elle donne un réel sens à la marque en venant
compléter les valeurs véhiculées par le nom et le
logotype. C'est un élément essentiel qui assoit le positionnement
de la société et de sa marque, face aux autres concurrents sur le
marché.
La signature est un réel support de communication car
elle traduit le message direct que cherche à diffuser la campagne.
Chacun peut s'approprier cette signature en l'analysant à son sens, pour
parvenir à accueillir la marque comme il l'entend.
En guise d'exemple, identifions Intermarché
:
Quel est le message induit dans cette association nom + logo +
signature ? INTERMARCHE, TOUS UNIS CONTRE LA VIE CHERE
!
De quoi parle-t-on ? De la marque de grande
distribution indépendante Intermarché, appartenant aux groupes
des Mousquetaires (distributeurs indépendants).
Qu'est-ce que dit la marque ? La marque
Intermarché est militante et se bat pour permettre un meilleur pouvoir
d'achat aux consommateurs.
Intermarché se bat pour des prix toujours plus
compétitif, tout comme les mousquetaires se battent visuellement
à l'épée, sur le logotype et au travers du nom du
groupe.
39
Repris du roman d'Alexandre Dumas, les trois mousquetaires,
où les trois hommes s'opposent au premier ministre pour sauver l'honneur
de la reine de France, Anne d'Autriche, Intermarché emploi cette
métaphore symbolisant le combat des distributeurs contre des
réformes économiques toujours plus sévères.
Tous les réseaux indépendants du réseau des
mousquetaires (Intermarché, Bricomarché, Restaumarché...)
s'unissent autour d'un mouvement militant contre la baisse du pouvoir
d'achat.
La signature doit évoluer en même temps
que la marque pour pouvoir démontrer son évolution au public.
C'est cette signature qui va marquer les différentes étapes de la
vie de la marque.
Exemple : RENAULT
|
A travers l'exemple de Renault et de ses différentes
signature, ont peur voir l'évolution des positionnements de la marque et
ses rapports aux clients :
|
Evolution de la signature de la marque
Renault
|
Année
|
Signature
|
Positionnement
|
1986
|
Des voitures à vivre
|
Familiale / La voiture du quotidien
|
1991
|
Vive la vie en Renault
|
Voir la vie en Rose / Renault est un mode de vie, un mode de
pensée
|
2000
|
Créateur d'automobiles
|
Modernisation de la marque/ Renault innove et revient à
une stratégie design et mécanique
|
Depuis 2006
|
La France avance Renault
accélère
|
Renault prend une longueur d'avance sur ses concurrents en
« passant la seconde » avec des modèles et des offres plus
performants à la pointe de la technologie.
|
Aurore FLEURIER -2009
40
L'identité de marque de Renault est la stratégie
principale du concept Renault. La marque se veut novatrice, proche de son
public et en adéquation avec les tendances des consommateurs. Renault
mise sur des concepts novateurs, en phase avec les valeurs et les tendances des
Français. La marque prolonge ses campagnes à travers une notion
récurrente de plaisir de conduite et de vie à bord de ses
véhicules, notamment grâce à des innovations
inédites et audacieuses. Le patrimoine et la qualité «
à la Française » restant toujours le leitmotiv de
Renault.
1.5.2 - Identification de la marque et brand
management
La vie des marques a bien évoluée, et est devenu
de plus en plus vallonnée, notamment au travers de la multiplication de
nouveaux produits, des extensions de gamme et d'investissements
parallèles (parrainage, associations etc...). Les marques font toujours
plus pour conquérir de nouveaux adeptes, bien consciente que l'offre ne
suffit plus, il faut faire de la marque une star, une vedette
multi-facettes.
Malgré de réels efforts d'évolution, la
marque n'est pas (ou plus) le seul décisionnaire de son
évolution, car c'est désormais le consommateur qui va faire
évoluer de manière positive ou négative une marque, en
fonction de sa relation avec cette dernière.
C'est en ce sens que l'identification de la marque va se
construire pour mettre en relief un positionnement et un caractère
unique séduisant directement le consommateur.
-Le management de marque
La mise en place d'un pôle brand management dans bien
des entreprises est le symbole que l'approche consommateur/marque a
énormément évolué, et que la gestion de la marque
et de ses différents attraits est un vecteur stratégique
primordial.
On considère, en effet, que face à une
conjoncture en crise, dans laquelle les prix flambent, le consommateur est de
plus en plus difficile à capter et fidéliser.
Ce caractère volatile du consommateur doit être
remédié par une marque lui correspondant fortement, en se
distinguant d'une concurrence agressive et dangereuse.
L`explosion de l'ère numérique et d'Internet a
également rendu le marché de plus en plus complexe, donnant au
consommateur la possibilité d'être sur tous les fronts, de trouver
toujours moins cher et d'être de moins en moins fidèle aux
marques.
41
La stratégie de fidélisation basique ne suffit
plus désormais et c'est l'image, les valeurs, la notoriété
et la qualité perçue des marques qui doivent être
accentuées pour créer une image de marque unique et
distinctive.
Ainsi, une marque doit devenir un repère pour le
consommateur, vecteur de confiance. Les marques fortes vont permettre de
consolider des bases de clientèle fidèle, en renforçant
les stratégies marketing (extensions de gamme, négociations avec
les réseaux de distribution, merchandising, promotions, offres...).
- Le capital de l'entreprise se trouve dans les marques
qu'elle possède.
Une gestion stratégique et performante du portefeuille
de marque des entreprises doit induire une évaluation constante de la
valeur et de l'image de ces dernières.
C'est désormais la valeur ajoutée que le nom de
la marque apporte au consommateur, en plus du produit et de ses attributs, qui
va construire la stratégie de gestion du capital marque.
Contrairement au produit ou au service, la marque va perdurer
dans le temps grâce à ses valeurs et son histoire. Selon
Jean-Noël Kapferer, dans son ouvrage La sensibilité aux marques
(1992): « Le produit est ce que l'entreprise fabrique. La logique
veut qu'il naisse, croisse, arrive à maturité et meurt. Or la
marque est ce que le client achète, et cela peut changer la donne
».
42
2 - CONSOMMATEURS ET MARQUES : « JE T'AIME, MOI
NON PLUS » 2.1 - Une marque bien identifiée en vaut
deux.
Le consommateur lambda préfère un produit
de marque à un autre sans marque, même s'il est car il associe des
valeurs, des images et une symbolique au nom de la marque.
Ce « capital- client » permet de fidéliser
une clientèle en s'inscrivant dans ses modes de vie et de pensée.
Le tissage de cette relation entre la marque et le consommateur va
également créer une connaissance de la marque répertoriant
les souvenirs liés à la marque dans la mémoire du
consommateur. Ce phénomène donne lieu à une
fidélisation spontanée et participative du consommateur pour sa
marque.
Les marques, trait d'union entre les hommes.
Les marques crées chez les consommateurs des
références communes et fiables, sur lesquelles il est facile de
s'appuyer pour appartenir à une mode, un mouvement, un style ou une
façon de pensée (ex : Harley Davidson). Ces moyens de
reconnaissances réciproques vont faire naître des
communautés de marque, maintenant des liens sociaux et identitaires.
« J'appartiens à ce groupe, je m'y retrouve, je
sais ce que je représente aux yeux des autres », les
communautés de marques se basent donc sur des repères mentaux,
liés aux noms de marques.
La marque joue alors pour le consommateur un rôle social
et politique, mettant en scène les symboles de reconnaissance de la
marque, et attachés à des valeurs, des opinions et des croyances
précises, à travers des offres matérielles. La marque joue
donc un rôle clé favorisant les relations sociales, grâce
à des supports identitaires.
L'identification d'une marque n'est réellement acquise
que lorsqu'elle est spontanée chez le consommateur. Lorsque
l'identité de la marque est bien assimilée chez le consommateur,
le message sera immédiatement compris grâce à un simple
signe, un visuel ou une phrase.
43
2.1.1 - Le schéma des relations marques/
consommateurs
Le schéma des relations marques/ consommateurs peut donc
s'établir comme tel :
(Aurore FLEURIER -2009)
Il est donc primordial d'anticiper, de comprendre les attentes
du consommateur, son mode de vie, ses besoins et motivations, afin de faire
naître chez la marque tout les éléments symboliques
importants à son adhésion
En somme, l'identité et les valeurs données
à la marque ne peuvent être purement créées par une
stratégie en amont, elles se construisent jour après jour
grâce aux consommateurs qui lui donnent une consistance, un esprit en
accord avec les mentalités fondatrices.
En guise d'exemple, on remarque que le nom de marque
Chanel N°5 est porteur de fortes valeurs ajoutées aux yeux
du consommateur, permettant ainsi un prix plus haut, pour une gamme luxe et
premium. Meilleure qualité ? Pas essentiellement. Chanel n'est que le
reflet d'une classe « frenchy », haut de gamme, destinée aux
femmes de bonnes familles, respectées. L'univers de la marque offre
alors un reflet du « moi voulu » et du « moi perçu
».
A contrario, la marque BIC lors du lancement de son
parfum, a connu un terrible échec, proposant un produit destiné
à « flatter l'égo », sous une marque bas de gamme et
très (voire trop) populaire. Se parfumer avec une marque de rasoir,
briquet ou autre stylo n'a rien de symbolique et traduit une
véritable
erreur de positionnement, pouvant nuire à la fois au
produit et à sa marque.
2.1.2 - Apprivoiser une marque et la
reconnaître
L'objectif premier d'une marque forte est la reconnaissance
par ses clients, qui contribue à l'achat direct de ses offres (produits
ou services).
Jean-Noel Kapferer affirme que seulement « douze secondes
séparent le moment où le consommateur s'approche du
linéaire et celui où il met le produit dans son panier ».
Ainsi, l'identité visuelle physique de la marque doit être
efficace et significative. Elle doit parler au client, voire l'interpeller.
Aurore FLEURIER -2009
44
45
Une marque à forte notoriété et porteuse
de valeurs attrayantes occulte fatalement une autre marque, notamment lorsque
l'achat est rapide ou occasionnel. C'est ici que le rôle identitaire
d'une marque prend tout son sens.
Le consommateur est de plus en plus averti et connaît
désormais très bien les différentes techniques marketings
au quel il est exposé. Aujourd'hui il offre même son avis à
travers des questionnaires de satisfaction, des études CAPI, CAWI ou
CATI, des réunions de groupes.
Le consommateur a mûri et se méfie de plus en
plus, saturé par toutes les offres publicitaires, promotionnelles et
autres.
L'identité de la marque doit donc alimenter et
développer sa satisfaction, en anticipant sas volontés et ses
attentes.
2.2- La sensibilité aux marques
Face à différents produits et un choix
diversifié, le consommateur s'appuie sur plusieurs données pour
décider et valider son choix: le packaging, le design, le prix, le nom
du produit, le format, les ingrédients, la qualité, l'odeur, la
texture, la marque...
Dès lors que le client s'interroge sur la marque d'un
produit, il est sensible aux marques. Le consommateur s'implique donc à
travers son intérêt pour le nom et l'origine, la recherche d'une
marque-caution, et la prise en compte du risque d'achat.
Les profils sociodémographiques, culturels et
psychosociologiques des consommateurs permettent une meilleure
évaluation des motivations liées aux choix des marques, et des
sensibilités de chacun à l'égard des marques.
Il est donc impossible de spéculer sur la
sensibilité probable d'un individu à une marque, tant l'approche
est minutieuse et individuelle.
Cette sensibilité aux marques varie également en
fonction du secteur concerné, car l'intérêt ne sera pas le
même pour une marque d'essuie-tout que pour une marque de jeans ou de
shampooing, ne présentant pas le même rapport
produit/consommateur.
46
2.2.2 - Enquête terrain - Mai
2009
Bilan et analyse du questionnaire sur « le
consommateur et les marques »
Le consommateur est de plus en plus averti et connaît
désormais très bien les différentes techniques marketings
au quel il est exposé. Aujourd'hui il offre même son avis à
travers des questionnaires de satisfaction, des études CAPI, CAWI ou
CATI, des réunions de groupes.
Le consommateur a mûri et se méfie de plus en
plus, saturé par toutes les offres publicitaires, promotionnelles et
autres. L'identité de la marque doit donc alimenter et développer
sa satisfaction, en anticipant sas volontés et ses attentes.
Pour essayer de comprendre et de mesurer ce changement de
comportement du consommateur, j'ai réalisé une étude
quantitative, sous forme de questionnaire administré par voie postale,
par email et en face à face, sur un panel de 250 personnes, issues de la
ville d'Arthies pour la plupart (dans le Val d'Oise), mais également de
l'ensemble de la France (pour les personnes interrogées par email).
Cette étude (voir Annexe 2) m'a permit un aperçu
globale des relations entre les différentes typologies de consommateurs
et les marques, en identifiant la fidélité liée aux
comportements d'achats des consommateurs et leur attitude face aux marques.
47
A/ Etes-vous sensibles aux marques ?
SENSIBILITE AUX MARQUES
Sensibles
Non sensibles
79.2% des personnes interrogées se disent sensibles aux
marques, avec une moyenne de 73.9% de femmes et 87.1% d'hommes.
On remarque alors que la question de l'identité de
marque touche chaque consommateur, homme ou femme, Directeur, cadre ou ouvrier,
et de tout âge.
La notion de repère identitaire est donc essentielle
pour chaque typologie de consommateur, et doit se retrouver dans une marque.
C'est pourquoi il est essentiel de gérer le changement de marque au
mieux lors des fusacs, afin de ne pas perdre de clients, voire de parvenir
à en gagner.
48
A bis / Si oui, pour quelle(s) catégorie(s)
de produits exigez-vous des marques ?
EXIGENCE DES MARQUES POUR
40
70
60
50
30
20
10
0
La présence de marque sur les produits est souvent un
critère de sélection, mais pour des objets à l'importance
moins grande, la plus-value de la marque disparaît au profit de
l'utilité stricte du produit (ex : essuie-tout, scotch...)
Ainsi, 64.9% des personnes interrogées exigent des
marques pour leur consommation en catégorie « Hygiène &
Cosmétiques », car la marque prend directement en charge une
certaine qualité offerte à leur peau directement.
51.9% des personnes interrogées exigent des marques
pour l'Electroménager, car c'est un achat lourd et couteux,
destiné à être utilisé plusieurs années. Le
consommateur doit alors avoir confiance en la marque.
Tout autre raison : en mode et vêtements, 49.3% des
personnes interrogées exigent des marques pour deux raison principales
:
1/ La marque inscrit une tendance : s'habiller en Lacoste ou
en Eden Park reflète une sensation de valeurs chez le consommateur qui
s'accomplie au travers de la marque.
2/ Une marque de vêtement pérenne va être
un gage de qualité dans la matière et la manufacture, même
si ce n'est pas forcément vrai. Plus on paye cher une marque, plus on a
confiance en sa qualité.
Face au MDD, seulement 42.9% des personnes interrogées
exigent des marques pour l'agroalimentaire. Les Marques de Distributeurs se
sont totalement démocratisées en agroalimentaire, et le
consommateur, bien plus avertie, sait que parfois un produit MDD sort
49
de la même usine et donc bénéficie de la
même qualité qu'un produit de marque. Cependant, le consommateur
reste toujours fidèle à un univers de marque qu'il a bien du mal
à négliger, notamment en agroalimentaire. Il veut contrôler
ce qu'il mange et pense pouvoir le faire à travers une marque connue et
reconnue.
19.5% des personnes interrogées exigent des marques
pour la Produits Nettoyants, 14.3% des pour le Bricolage, et enfin 6.5% des
personnes interrogées exigent des marques pour les Fournitures de Bureau
(stylos/ papeterie).
On constate donc que plus l'achat est impliquant en terme de
coût et de risque, plus la marque va compter et jouer un rôle
essentiel : celui de rassurer le consommateur.
B/ Etes-vous fidèle à une marque, en
particulier ?
FIDELITE A UNE MARQUE PARTICULIERE
54,5 %
Fidèle Indifférent
54.5% des personnes interrogées se disent
fidèles à au moins une marque en particulier, et 50% d'entre eux
sont des femmes, contre 61.3% d'hommes. Ici aussi on remarque que le sexe ne
joue pas de rôle particulier dans l'affection à la marque et que
ce lien doit être conservé vis-à-vis de tout type de
clientèle.
Une opération de fusac est, en ce sens, un danger pour
toute la clientèle et doit uniformiser sa stratégie selon les
cibles.
50
B bis/ Si oui, laquelle ?
Catégorie de produits influençant
la fidélité aux marques
Vêtement
Voiture
Electroménager
Produits
consommation
Produits de beauté
Produit
d'entretien
Informatique
C'est aux produits de consommation courante que les consommateurs
accordent le plus leur fidélité, à hauteur de 27.3%.
22.1% des personnes interrogées sont fidèles aux
marques de produits de beauté, 16.9% aux marques pour les
Vêtements, puis 5.2% d'entre elles demeurent fidèles aux marques
de produits d'entretien.
Enfin 3.9% des personnes interrogées se disent
fidèles aux marques d'électroménager, 2.6% aux marques de
voitures, et autres 2.6% se fidélisent à des marques
d'informatique.
Ici, ce ne sont donc pas les achats les plus impliquant qui
obtiennent les meilleurs taux de fidélisation, mais bien les plus
fréquents : Plus j'achète une marque, plus je lui fais
confiance, plus je m'y accoutume, plus je lui deviens fidèle.
51
C/ Quels sont pour vous les principaux facteurs de
choix d'une marque ?
120
100
40
80
60
20
0
PRINCIPAL FACTEUR DE CHOIX D'UNE MARQUE
98.7% des personnes interrogées pensent qu'un des
principaux facteurs de choix d'une marque est la qualité du
produit/service, contre 57.1% penchant pour la fiabilité.
31.2% des personnes interrogées choisissent leur marque
selon le savoir faire de cette dernière, et dans le même esprit,
28.6% d'entre elles font confiance à la longévité, la
pérennité d'une marque, gage de qualité sur un
marché encombré.
Le prix est un cinquième critère de
sélection pour les personnes interrogées, à hauteur de
25.9% . La réputation, la promotion et l'histoire de la marque
déterminent également des critères de sélection (et
représentent respectivement 24.7% , 10.4% et 6.5% des personnes
interrogées) .
1.3% des personnes misent sur le Service Après Vente
d'une marque, tandis que 2.6% d'entre elles choisissent la marque par sa
spécificité (goût, odeur, toucher...) ou son rapport
qualité/prix.
52
fl/ Si votre supermarché habituel ne
référence plus une marque que vous avez l'habitude d'acheter,
seriez-vous prêt à vous déplacer dans un autre
supermarché pour vous le procurer ?
POPULATION PRETE A SE DEPLACER SI SON
SUPERMARCHE NE REFERENCE PLUS SA MARQUE HABITUELLE
|
Prêts à se déplacer
Ne se déplacerait pas
|
Pour mesurer le degré d'implication des consommateurs
dans l'identité d'une marque, il était intéressant de
s'intéresser au nombre de personnes prêtes à suivre leur
marque selon son point de distribution.
Ainsi, on constate que 56.8% des personnes interrogées
seraient prêtes à se déplacer dans un autre
supermarché pour se procurer une marque qu'elles ont l'habitude
d'acheter si leur supermarché habituel ne la
référençait plus. 43.6 autres pourcents n'iraient pas
jusque là pour avoir accès à leur marque
On remarque ainsi que plus de la majorité des
consommateurs interrogés sont tellement sensibles aux marques, qu'ils en
viendraient à les suivre pour ne pas s'en séparer. Ce qui met
vraiment l'accent sur l'existence forte d'une relation proche entre
consommateur et marque.
E/ Pour vous, quel rôle principal doit jouer une
marque ?
40
80
70
60
50
30
20
10
0
ROLE PRINCIPAL D'UNE MARQUE
70.1% des personnes interrogées pensent qu'un des
rôles principaux d'une marque est la qualité, supérieure au
reste, tandis que 45.4% des personnes interrogées pensent à la
sécurité. 33.8% décrivent la marque comme une parade aux
déceptions éventuelles, alors que 18.2% des personnes
interrogées l'identifie comme un véritable point de
repère.
15.6% d'entre eux pensent que la marque est un simple outil
visant à facilité le choix sur un secteur concurrentiel, et 12.9%
des interrogés pensent que la marque exerce une fonction de conseil.
7.8% des personnes interrogées évoquent le souvenir et 2.6%
l'accomplissement de l'estime de soi, lorsqu'elles parlent des fonctions
qu'elles pensent trouver en une marque.
F/ Bio devenu Activia, Taillefine devenu
Belvita, quel est votre point de vue sur les changements de noms des produits ?
53
REACTION FACE AU CHANGEMENT DE NOM D'UNE MARQUE
QUELCONQUE
«Encore une «Ce ne doit «Un peu de «Plus
ça «je vais «Cela m'est
entreprise plus être le modernité ne change, plus
devoir égal»
qui a été même fait pas de j'aime !»
recomparer
rachetée » produit» mal» les
produits»
54
Face à des fusacs de tous genres, les consommateurs
voient leurs marques se modifier, disparaître, changer de peau, de style,
de qualité, mais comment sont véritablement perçues ces
opérations de rachat et acquisition ?
Ainsi, lorsqu'un changement de nom s'opère, 28.6% des
personnes interrogées pensent qu'il y a «Encore une entreprise qui
a été rachetée ! », 24.7% d'entre elles pensent
qu'«un peu de modernité ne fait pas de mal», et 20.8% des
personnes interrogées pensent qu'au final, «ce ne doit plus
être le même produit».
15.6% des consommateurs interrogés se fichent
éperdument d'un changement de nom de marque, à condition que le
produit reste le même, tandis que 2.6% d'entre eux disent «devoir
recomparer les produits» suite au changement de nom.
En somme, aucune des personnes interrogées n'aime voir
une marque changer de peau, car les points de repères se trouvent
évincés et la relation s'amoindrie.
G/ Si votre marque fétiche changeait de nom,
quelle serait votre réaction ?
REACTION FACE AU CHANGEMENT DE MARQUE DE SA
MARQUE FETICHE
Méfiance Baisse de
confiance
Curiosité Ne change
rien
Face à un changement de marque, 37.7% des consommateurs
affirment que leur comportement ne changerait pas fondamentalement
vis-à-vis du produit, mais 29.9% d'entre eux se méfieraient si
leur marque fétiche changeait de nom.
La curiosité est le second argument pour 27.3% des
personnes interrogées, tandis que 5.6% d'entre elles auraient un
sentiment de confiance pauvre et amoindri en cas de changement de nom de
marque. Le naming est donc un élément essentiel à prendre
en considération lors d'une restructuration de la marque.
55
H/ Pour chacune de ces marques, pouvez-vous me
citer leur activité principale (ex : Peugeot9Automobile)
Suite aux fusions et acquisitions d'entreprises connues dans
divers secteurs, j'ai essayé d'analyser le taux d'attribution d'une
nouvelle marque à son secteur d'activité, ou à son
métier propre.
On remarque à travers ce questionnaire, que bien des
consommateurs se voient déstabilisés et perdus après un
rebranding ou une fusion de marque :
- Sagem Communications :
|
Anciennement Sagem de Safran, Sagem Communications a
été racheté par The Gores group et est désormais
spécialisé dans la vente d'électronique grand public et B
to B.
|
ACTIVITE SUPPOSEE DE SAGEM COMMUNICATIONS
80 70 60 50 40 30 20 10 0
|
|
défense
réseaux
feux tricolores
caisse de supermarché
téléphonie mobile
électronique
énergie
ne sait pas
burotique
informatique
communication
électroménager
- 68.8% des personnes interrogées pensent que la marque
Sagem communications a pour activité la
téléphonie mobile.
- 9.1% des personnes interrogées pensent que la marque
Sagem communications a pour activité
l'électroménager.
- 6.5% des personnes interrogées pensent que la marque
Sagem communications a pour activité la
défense.
Seulement 1.3% des personnes interrogées savent que la
marque Sagem communications a pour activité
l'électronique grand public et B to B, véritable coeur de
métier de la marque suite à son rachat.
56
Le reste des personnes interrogées perçoivent
Sagem Communications comme une société d'énergie, de
bureautique, d'informatique, de réseaux, de feux tricolores ou de
télécommunication.
Plus grave, 11.7% des personnes interrogées ne savent
même plus quelle est l'activité principale de la marque Sagem
communications, ce qui démontre la perte de repère et
d'informations engendrée par un rachat d'entreprise et un changement de
nom.
Ici, les deux problèmes majeurs sont l'association de
la marque au secteur de la téléphonie mobile, donc la confusion
entre Sagem mobiles et Sagem communications, puis la non attribution du
métier à la marque, gros danger stratégique pour le
développement de la marque.
- Carrefour Market :
Le groupe Carrefour a décidé de rhabiller tous
ses magasins de supermarché Champion, aux couleurs de sa marque de
supermarché : Carrefour Market.
D'ici 2010, tous les Champion de France auront disparus
totalement et seront devenus des Carrefour Market. Ainsi, comment l'information
de cette restructuration interne et ce changement de marque sont-ils
perçus ?
ACTIVITE SUPPOSEE DECARREFOUR MARKET
alimentaire
discount
ne sait pas
recherche marketing
grande
distribution
supermarché d'autoroute
supermarché en ligne
- Grâce à une campagne terrain bien
gérée, 66.2% des personnes interrogées savent que la
marque Carrefour market a pour activité la grande distribution,
de par son nom « Carrefour »,
45
40
50
35
30
25
20
15
10
5
0
assurances
ACTIVITE SUPPOSEE D'AVIVA
mutuelle
banque
conseil aux entreprises
nucléaire
eau
énergie
ne sait pas
.
57
mais aussi parce qu'ils sont clients Champion et qu'ils ont
été exposés à la campagne de transition.
Le bémol se fait entrevoir lorsque 16.9% des personnes
interrogées pensent que la marque Carrefour market a pour
activité l'alimentaire, ce qui pourrait être analysé comme
une confusion avec le développement des MDD Carrefour Discount, d'autant
que 6.5% de ces personnes pensent que la marque Carrefour market a
pour activité le discount.
Enfin, 3.9% des personnes interrogées pensent que la
marque Carrefour market est un supermarché en ligne, en la
confondant avec Ooshop ou Carrfour Online.
Pour le reste des personnes interrogées, la plupart
pensent que la marque Carrefour market est une chaine de
supermarché d'autoroute ou de recherches marketing, bien que 6.5%
d'entre elles ne savent pas encore quelle est l'activité de cette
nouvelle marque du géant Carrefour.
-Aviva, l'ancien Norwich Union :
Aviva est le cinquième assureur mondial et le premier
assureur vie au Royaume Uni. Né de la fusion entre Abeille Assurance,
Norwich Union et CGU, en 2000, Aviva communique sur son nouveau nom dès
2002, même si la société utilise encore le nom commercial
Norwich Union au Royaume Uni.
Ainsi, suite à la notoriété de Norwich
Union, comment cette nouvelle identité est-elle accueillie par le public
?
58
Si 40.3% des personnes interrogées ne connaissent
même pas l'activité principale de la marque Aviva, 42.9%
ont tout de même acquis son statut d'assureur.
Cependant, suite à sa fusion, la société
est perçue par 3.9% des personnes interrogées comme une
activité nucléaire, d'énergie ou en rapport avec l'eau.
Cette confusion est probablement due au choix du nom Aviva,
trop proche de celui d'Areva, qui fausse donc toute analyse de la nouvelle
marque par le consommateur.
Le reste des personnes interrogées pensent que la
nouvelle entité concerne le secteur bancaire, mutualiste ou de conseil
en entreprise.
Il est donc essentiel lors d'une transition de nom et une
fusion d'entité, de trouver un nom distinctif, non susceptible de
créer la confusion chez le public, qui saturé par trop de marque,
ne distinguera même plus le nouveau nom de marque.
-Bouygues :
Construction, immobilier, télécom,
énergie, transports, médias, le groupe Français Bouygues a
tellement évolué et sortie de nouvelles armes sur des secteurs
différents suite aux rachats d'actions ou aux acquisitions
d'entité entière, qu'il est désormais difficile de
réattribuer la marque à un secteur.
|
|
40
80
70
60
50
30
20
10
0
ACTIVITE SUPPOSEE DE BOUYGUES
68.8% des personnes interrogées pensent que la marque
Bouygues a pour activité la téléphonie mobile, en
associant la marque à Bouygues Télécoms, mais 11.7% des
59
consommateurs interrogés ne savent même pas dire
quelle est vraiment l'activité de la marque Bouygue, perdus par
toutes ces dénominations.
9.1% des personnes interrogées pensent que la marque
Bouygues a pour activité les radiateurs, tandis que 6.5% sont
conscients de son investissement en médias
télévisés, avec TF1.
Pour le reste, construction, Fournisseur d'Accès
Internet, immobilier, chacun analyse la marque selon son rapport avec elle. Les
professionnels de l'immobilier et du bâtiment se tourneront vers Bouygues
construction et immobilier, tandis que le grand public se tournera plus
spontanément vers la marque Bouygues Télécoms. Tout est
question de relation avec la marque.
|
-Orange France :
Suite au rachat d'Itinéris, puis de France
Télécom et de Wanadoo, Orange est devenu le N°1 des
télécoms et FAI en France. Ainsi, son statut identitaire est-il
le même ? Sous quel angle la marque est-elle perçue suite à
ces acquisitions ?
|
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
ACTIVITE SUPPOSEE D'ORANGE
84.4% des personnes interrogées envisagent la marque
Orange comme une compagnie de téléphonie mobile, ayant
conscience pour 2.6% d'entre eux de son rachat du géant Français
France Telecom.
D'autre part, 24.7% des personnes interrogées pensent
que la marque Orange est un fournisseur d'accès à
Internet, successeur de Wanadoo, et 9.1% d'entre eux affirme qu'Orange est
désormais présence sur le secteur de la télévision
online.
60
Par logique, les personnes interrogées ont
été 9.1% à faire lien entre Orange, internet et la
téléphonie fixe.
En somme, si 2.6% des personnes interrogées
prétendent ne plus savoir qui est Orange, ce n'est pas par manque de
notoriété mais par manque de repère au milieu d'une
multitude d'offres très diverses et hétérogènes.
- Zapetti :
Racheté à Nestlé par Raynal &
Roquelaure, le créneau plats cuisinés appertisés à
transformé Maggi saveurs du monde et les Raviolis Buitoni en
Zapetti, une nouvelle marque dans un nouvel esprit. Comment ce
nouveau nom, inconnu
auparavant, a-t-il été identifié ?
ACTIVITE SUPPOSEE DE ZAPETTI
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
- 41.6% des personnes interrogées ont bien
identifiés le changement de la marque en l'associant à
l'agroalimentaire, mais la tonalité italienne de Zapetti
créé une confusion avec des marques comme Panzani ou Turini, en
plaçant la marque comme un industriel de pâtes (11.7%). La
consonance italienne rappelle également à 1.3% des personnes
interrogées pensent la production de chaussures,
l'électroménager, les plats italiens, les raviolis et les pizzas
(2.6%).
Cependant, 31.7% des personnes interrogées ne savent
toujours pas dire l'activité principale de la marque Zapetti,
trop récente et pas assez présente à
côté des concurrents malgré un dispositif post rachat de
taille.
61
I/ La notation des logos : Parmi ces logos,
notez leur évolution et dites si vous préférez l'ancien ou
le nouveau :
SNCF
37.8% des femmes préféraient le logo de la SNCF
avant.
29.1% des hommes préféraient le logo de la SNCF
avant.
62.2% des femmes préfèrent le nouveau logo de la
SNCF.
70.9% des hommes préfèrent le nouveau logo de la
SNCF.
34.2% des personnes interrogées
préféraient le logo de la SNCF avant.
65.8% des personnes interrogées préfèrent
le nouveau logo de la SNCF.
INTERMARCHE - LES MOUSQUETAIRES
73.3% des femmes préféraient le logo des
Mousquetaires avant.
83.9% des hommes préféraient le logo des
Mousquetaires avant.
26.7% des femmes préfèrent le nouveau logo des
Mousquetaires.
16.1% des hommes préfèrent le nouveau logo des
Mousquetaires.
77.6% des personnes interrogées
préféraient le logo des Mousquetaires avant.
22.4% des personnes interrogées préfèrent
le nouveau logo des Mousquetaires.
62
LA POSTE
29.5% des femmes préféraient le logo de La
Poste avant.
20% des hommes préféraient le logo de La
Poste avant.
70.5% des femmes préfèrent le nouveau logo de
La Poste.
80% des hommes préfèrent le nouveau logo de
La Poste.
25.7% des personnes interrogées
préféraient le logo de La Poste avant.
74.3% des personnes interrogées préfèrent
le nouveau logo de La Poste.
ANPE
9.1% des femmes préféraient le logo de
l'ANPE avant.
13.3% des hommes préféraient le logo de
l'ANPE avant.
90.9% des femmes préfèrent le nouveau logo de
l'ANPE.
86.7% des hommes préfèrent le nouveau logo de
l'ANPE.
10.8% des personnes interrogées
préféraient le logo de l'ANPE avant.
89.2% des personnes interrogées préfèrent
le nouveau logo de l'ANPE.
SAGEM COMMUNICATIONS
81.8% des femmes préféraient le logo de Sagem
Communications avant. 87.1% des hommes préféraient le logo
de Sagem Communications avant.
63
18.2% des femmes préfèrent le nouveau logo de
Sagem Communications.
12.9% des hommes préfèrent le nouveau logo de
Sagem Communications.
84% des personnes interrogées préféraient le
logo de Sagem Communications avant. 16% des personnes
interrogées préfèrent le nouveau logo de Sagem
Communications.
OXBOW
27.9% des femmes préféraient le logo d'Oxbow
avant.
56.7% des hommes préféraient le logo d'Oxbow
avant.
72.1% des femmes préfèrent le nouveau logo
d'Oxbow.
43.3% des hommes préfèrent le nouveau logo
d'Oxbow.
39.7% des personnes interrogées préféraient
le logo d'Oxbow avant.
60.3% des personnes interrogées préfèrent le
nouveau logo d'Oxbow.
64
2.3- Consommateurs et identité de marque
:
La marque est passée d'un statut identitaire à
un statut communautaire. Les marques nationales sont de véritables
puissances économiques mais détiennent de plus en plus un pouvoir
politique, décisionnaire d'une nation, d'une culture et de ses acteurs
(ex : « Toi tu es plutôt Armani, moi, plutôt Nike »). Ces
marques, autrefois très identitaires et destinées à la
singularité, sont désormais le reflet d'une globalisation
excessive.
2.3.1 - La marque, actrice de nos vies
La marque appelle, depuis la nuit des temps, le consommateur
à être lui-même, à se créer une
identité propre (Ex : Nike « Just do it », Calvin Klein :
« Be Yourself », Levi's : « On n'est jamais trop Levi's »),
et le renvoit à ses responsabilités (Catherine Becker y fait
ainsi référence dans son ouvrage Du Ricard dans mon
coca, à travers un chapitre intitulé « Sois libre et
tais toi ! »). Les marques se rattachent également à de
fortes valeurs humanitaires (Ex : Benetton : sexe, race, religion...) et
à l'éducation qui les places comme points de repères,
symboles d'une réassurance affective (ex : Mc Donald, Disney...)
Ces marques font partie intégrante de notre vie. On les
personnifie, on les adopte, on les caractérise, depuis toujours et dans
tous les contextes. Ainsi dans un extrait du journal d'Anne Franck,
édité en 1943, on retrouve déjà la citation de
marques : « un poste baby dont nous hériterons en remplacement de
notre gros Philips »). Cependant, ce sont aujourd'hui les
marques qui viennent au devant des consommateurs, et non plus les consommateurs
qui ont besoin de se valoriser à travers des marques. L'hédonisme
pur à disparu, laissant place à la communauté !
Ces marques constituent désormais des tribus, des
communautés qui s'identifient autour d'un univers, d'un produit, d'une
même marque (Créateur : Coco Chanel ; Univers-produit : Coca-Cola
; Code de communication décalés : Benetton, etc...). Selon les
pays et les continents, chaque marque est perçue différemment,
fédérant le peuple autour d'idéologies différentes
(ex : Gucci en Europe = Elite, Gucci en Allemagne=Extravagance, Gucci aux
Etats-Unis=Sexy chic, Gucci au Japon=Futurisme). Les marques sont
désormais des mythes s'inscrivant dans des cultures et des tribus
différentes. L'internationalisation d'une marque la rend donc
forcément hétérogène.
65
Catherine Becker déclare à juste titre que la
vie est, finalement, « une suite de marques ». Les marques nous
éduquent dès notre naissance, de générations en
générations, elles se croisent, se mélangent, font partie
d'une culture et d'un état d'esprit tant individuel que communautaire,
c'est ce qui fait toute leur complexité.
Chaque marque s'attache à une époque et vient
marquer cette époque (ex : Adidas = 1998 = Coupe du monde de Football).
Les marques tendent désormais bien plus à l'unification
qu'à la différenciation.
2.3.2 - Les marques, on s'y attache...
Les marques peuvent être les reflets de valeurs ou de
croyances que l'on souhaite partager et matérialiser. C'est de cette
façon que se créé un réel affect entre un
consommateur et une marque. C'est ici alors que le « capital marque »
intervient, jouant un rôle primordial dans ce phénomène
d'attachement, car il est la base de la dimension qualitative auquel s'accroche
le consommateur. L'attachement à la marque est donc la traduction d'une
relation durable avec un produit, un service ou une marque à part
entière. Cette relation de proximité est notamment due à
des bénéfices de consommations particuliers, et implique un
réel investissement du consommateur dans sa marque.
Cet investissement peut prendre la forme d'une nostalgie
régressive, conduisant le consommateur à se servir de sa marque
comme d'un point de repère, un réconfort, en s'axant sur une
relation « individu-objet » et en mettant en exergue un sentiment de
possession très important. Certaines marques ou produits sont
liés à un moment définis de la vie du consommateur qui va
faire face à une situation analogue à la « Madeleine de
Proust », en faisant un lien temporel entre son passé et les
sensations que lui procure sa marque.
|
Bonne maman en est un exemple typique, jouant sur le «
rétro-marketing » en s'adressant à un public «
adulescent », à la recherche des plaisirs d'antan. La marque Bonne
Maman, appartenant au groupe Andros, née dans les années 70, se
positionne depuis toujours sur une stratégie « haut de gamme
», jouant sur la corde sensible de la nostalgie de l'enfance. C'est cet
aspect affectif et moral qui créer chez Bonne Maman sa haute valeur
d'usage.
|
66
La difficulté ici est de définir la
différence entre la marque et le produit, qui peuvent jouer un
rôle identique du point de vue émotionnel :
Aurore FLEURIER -2009
Un autre principe d'attachement à la marque repose sur
la notion d'identification er d'idéalisation. Comme le démontre
la célèbre pyramide de Maslow (7), chaque individu possède
des besoins hétérogènes cherchés à
être satisfait. Ainsi, les besoins d'appartenance et d'estime de soi son
deux besoins clés permettant de mieux comprendre l'attachement à
une marque ou à une autre.
La marque peut donc être utilisée de
manière symbolique dans le but de s'approprier une image idéale,
en s'ancrant aux tendances annoncées par la marque.
En effet, on le sait, un des points psychosociologiques
important à prendre en considération n'est autre que la
volonté de l'individu d'exprimer sa personnalité et de se
définir auprès des autres, à travers la marque. L'image
que l'on veut diffuser est donc, pour le consommateur, en partie
présente dans une marque. L'absence de cette marque peut être un
facteur de perte de confiance.
C'est en ce sens que la notion de réconfort et de point
de repère va être importante.
La condition ultime de cette relation fusionnelle entre
l'individu et la marque reste l'adéquation entre les
personnalités de chacun. Un inconditionnel de la marque Lacoste ne se
tournera jamais vers une marque telle que Vans, car elle se situe bien trop
loin de son tempérament et de son style de vie. Ainsi, l'attachement
à une marque n'est-il pas lié au « tribus de marques »
?
67
Cette notion d'attachement à la marque dépend
également du produit ou du service qu'elle concerne. Certains produits
sont vecteurs de plus d'attachement et plus générateurs
d'émotions que d'autres.
Si un consommateur est sensible à une marque, cela
implique que la marque jouera un rôle clé dans ses prises de
décisions d'achat et dans ses modes de consommation.
Ainsi, il peut demeurer plusieurs attachements à une
marque par individu, si l'on prend en compte le fait que pour chaque
catégorie de produits ou de services, plusieurs marques vont être
sollicitées. En ce sens, le consommateur peut également faire
confiance à un groupe qui, lui, sera à l'origine d'un
portefeuille de marques. Les marques ombrelles seront alors cautionnées
par l'attachement à une marque mère, celle du groupe.
La sensibilité du consommateur à sa marque est
due à un « vécu » antérieur avec le produit ou
sa marque, mais également à des croyances fortes inscrites dans
une marque. Lorsqu'un individu commence à s'attacher à une
marque, il a le sentiment d'avoir le pouvoir sur son achat et de savoir «
bien choisir ».
Cette différence entre les marques doit donc être
cultivée et appréciée de plus en plus car c'est elle qui
va déterminer le territoire d'une marque et le parti dans lequel va se
projetter le consommateur : packaging, design, communication, opération
de marketing, buzz. .la communication se chargera, elle, de pérenniser
cette identité de marque.
La sensibilité et l'attachement à une marque
dépend de sa valeur et du risque d'achat qu'elle implique. En effet,
plus l'importance de l'achat est élevée, plus l'attention et
l'investissement de l'acheteur va être fort. C'est pourquoi on
achète la marque Peugeot de père en fils, car ce relais
générationnel de la marque est un gage de qualité dans un
investissement lourd et réfléchie.
Cette différence entre les marques doit donc être
cultivée et appréciée de plus en plus car c'est elle qui
va déterminer le territoire d'une marque et le parti dans lequel va se
projeter le consommateur : packaging, design, communication, opération
de marketing, buzz. .la communication se chargera, elle, de pérenniser
cette identité de marque.
68
3 - Les « FUSACS » : VERS UNE IDENTITE DE
MARQUE MENACEE ?
Face à une structure économique instable et
difficile, les fusions sont de plus en plus fréquentes, résultant
des autorisations d'OPA et d'échanges d'actions entre les
différents groupes.
3.1- Les fusacs, en question
L'ère des opérations de synergies et de rachats
des entreprises a débuté à la fin des années 1800,
donnant lieu à une prise de vitesse du phénomène en France
dès les années 1960.
Bien que le nombre de fusions et acquisitions soit en hausse
depuis 1999, l'année 2008 et la crise s'installant a enregistré
une baisse de ces opérations en France.
Selon Thomson Reuters, groupe mondial de l'information
professionnelle, financière et juridique présent dans 155 pays,
les fusions et acquisitions auraient connues un ralentissement de près
de 35% en 2008, dû notamment aux annulations s'expliquant par de
nombreuses fluctuations imprévus des divers marchés. Les grandes
entreprises Européennes et Américaines sont
particulièrement touchées, tandis que la Chine et le
Brésil ont continué d'enregistrer des opérations de «
fusacs » en croissance.
Ce type de changement instaure donc généralement
un changement d'identité pour les entreprises concernées.
Après une fusion ou une acquisition, redéfinir une
identité pour l'entreprise et ses marques est un élément
primaire et stratégique. Est-il plus opportun de changer de nom ? Est-il
préférable de conserver le nom actuel de l'entreprise ? Est-il
astucieux d'effectuer une contraction des deux anciens noms ?
Maintenir un nom ou changer, une question importante et
presque décisive pour l'image d'une entreprise, suite à une
restructuration.
3.1.1- Une fusion ? Quoi ?
Pourquoi ?
Lorsque plusieurs sociétés s'allient pour donner
naissance à une seule et même entité, plus puissante et
source de bénéfices.
Ces fusions et acquisitions peuvent prendre différentes
formes selon leur motivation et leurs objectifs, qu'ils soient
économiques, stratégiques ou juridiques.
- Les fusions dites « horizontales » concernent le
rachat d'un concurrent sur un même marché.
69
- Les fusions dites « verticales », elles,
concernent le rachat d'un client ou d'un fournisseur, pour plus de pouvoirs
décisionnel et de flexibilité.
Ces fusions et acquisitions, parfois appelées «
Fusacs » peuvent être hostiles (offre unilatérale d'une des
deux entreprises) ou amicale (entente entre les deux directions des
entreprises).
3.1.2 - Plusieurs objectifs sont à
l'origine de cette tendance en recrudescence
- La réalisation d'économie d'entrée sur
un marché (l'intégration verticale : meilleur contrôle et
gestion des matières premières).
- La réalisation d'économie d'échelle
(conditions tarifaires alignées, possibilité d'acheter plus de
volumes pour des prix plus bas, multiplication des biens immobiliers, humains,
de production...).
- L'affiliation des recettes (le rachat d'un concurrent peut
permettre à l'entreprise de dépasser les autres concurrents
grâce à l'entrée sur un marché nouveau).
- L'ascendant sur la concurrence, les avantages fiscaux, la
création d'un monopole peuvent être d'autres motivations de
synergies pour les entreprises.
Les OPA et les synergies sont de réelles
stratégies de croissance, permettant de faire parler des
sociétés concernées, d'établir (pour de gros
groupes) un réel empire autour de ces sociétés,
d'augmenter leur visibilité et leur puissance nationale et
internationale, ainsi que leur capital relationnel et organisationnel (clients,
partenaires, fournisseurs, actionnaires).
Entre 2006 et 2007, les fusions et acquisitions ont
augmentées de 24%, et pesaient plus de trois milliard d'euros au niveau
mondial.
Kraft Foods en est un des exemples phare. Le groupe N°2
mondial de l'alimentaire après Nestlé, qui appartenait au groupe
Altria jusqu'en Mars 2007, a racheté la marque LU, principale
filière de biscuit Danone, pour 5,3 milliards d'euros.
Entre 2007 et 2008, de grandes restructurations de
société se sont fait voir :
- Kraft Foods est racheté par un groupe d'actionnaire,
puis rachète le segment biscuit de Danone, LU.
- Alcan est racheté par le groupe Rio Tinto pour
près de 44 milliards de dollars.
- Les deux géants de l'énergie en France, GDF et
Suez, dont l'union était pré-sentie depuis 2006, ont
fusionnés en 2008, laissant place à un géant des
énergies et de l'environnement en France.
70
- Altadis, le célèbre cigarettier
Franco-espagnol a été racheté également en 2008,
par Imperial Tobacco, le cigarettier Britannique pour près de 17
milliards d'Euros.
- Pernod Ricard a encore frappé un grand coup,
absorbant la société Vin & Spirit, directement venue de
Suède pour 5,6 milliards d'euros.
- Neuf Cegetel racheté par Vivendi (SFR) pour
concurrencer Orange France, en Juin 2008, pour 5,1 milliards d'euros.
Ces fusions et acquisitions sont l'aboutissement de
stratégies de croissance et de réponses au marché actuel.
Les fusacs font désormais partie du cycle de vie logique d'une
société sur un marché. Une alliance entre deux
société est, en effet, un moyen de palier à un
déficit d'une des deux sociétés, jouissant pourtant d'un
certain succès, c'est également un moyen d'assurer la
pérennité d'un groupe, à travers des coeurs de
métier plus larges.
3.2 - Les conséquences ? des consommateurs
en perte de repères.
Les marques de produits ont un réel attraits
émotionnel chez le public, et le changement de nom peut venir perturber
cet attachement et rendre flou la garantie et la qualité du produit ou
du service initial.
En guise d'exemple, Treets, l'ancêtre de M&M's a
déployé plus de dix années de communication active et de
piqûres de rappel pour parvenir à égaler le niveau de
notoriété et de chiffre d'affaire de l'ancienne marque.
En France, bien que le slogan soit resté le même,
les Bonitos (ancêtres Français des M&M's) n'ont pas eu autant
de mal à céder la place aux M&M's Treets, puis aux M&M's,
car ils étaient moins ancrés aux habitudes de consommation et
à la culture française.
3.2.1- Le changement de nom pour une marque ou une
entreprise.
Le nom de marques représente l'empathie et notifie ce
qui fera préférer une marque à une autre. Les entreprises
sont de plus en plus nombreuses à changer de noms, suite à une
acquisition, une fusion, ou un changement de positionnement.
Des groupes de plus en plus grands et puissants se
construisent après avoir fusionnés ou avalés des
entreprises à forte valeurs. Ces changements peuvent prendre diverses
formes : réorganisation du système ou création d'une
nouvelle entité.
71
Ces différents degrés de changements vont donner
lieu à une refonte globale de la marque et du système :
identité, nom, valeurs, positionnement...
Selon Paul Watzlawick (6), théoricien et membre
fondateur de l'École de Palo Alto*, les degrés varient selon leur
niveau de changement.
Aurore FLEURIER -2009
72
3.2.2- Enjeux des changements de noms
La marque est un symbole, c'est elle qui confère
à la société sa puissance et son positionnement, elle est
source de valeur et est au coeur de l'identification.
Souvent, le nom influe sur les choix des consommateurs et sur
leur point de vue sur la marque, ce qui en fait un outil de communication
clé dans l'entreprise.
Sa pérennité, sa forte présence, sa
répétition fait de lui la représentation, voir la
personnification de la marque, qui reste solidement ancré dans l'esprit
et la mémoire du public.
Un changement de nom peut donc venir déstabiliser le
consommateur qui, perturbé, va remettre en question le produit
même, alors que ce dernier n'a subit aucune transformation. Le produit
avoir perdu en crédibilité face au client et sa prestation va
donc être amoindri à ses yeux.
Plusieurs facteurs peuvent être à l'origine de ce
changement identitaire : fusion, acquisition, nom déjà existant,
incompatibilité avec l'environnement sociale ou juridique, mais le
changement de nom peut parfaitement venir d'une volonté de
repositionnement, si la société veut faire peau neuve ou gommer
une mauvaise image antérieure, suite à une crise ou une
saturation du marché.
3.2.3 - Un changement suite à une fusion
Les fusions génèrent généralement
une remise à plat des aspects fondamentaux de la marque de l'entreprise.
Une de ces modifications principales étant la modification du nom de
marque.
Certains exemples peuvent illustrer certaines de ces
motivations : lors de son rachat, France Télécom est devenu
Orange, une marque nationale et internationale, qui colle désormais
à son profil international et plurisectoriel. En mai 2000, France
Télécom est donc devenu Orange, atteignant directement le second
rang sur le secteur des opérateurs mobiles européens, fort de
plus vingt millions d'abonnés.
D'autre part, suite à une évolution du
métier de l'entreprise, le nom, parfois trop ancré à une
catégorie de produit ou à un secteur, doit inévitablement
être changé.
C'est le cas pour l'ancien cigarettier, Philip Morris, qui
suite à son entrée sur le secteur de l'agroalimentaire et de
l'activité de bière, a souhaité repositionner son image de
holding, vers un groupe de consommation courante, et non plus se réduire
à un seul groupe de tabac.
73
La fusion donne quasi systématiquement lieu à
une modification du nom, effaçant alors le passé de l'entreprise,
et créant une renaissance de la marque.
L'accouplement des marques qui fusionnent en est une
possibilité, c'est le cas pour Adecco,
fusion d'Ecco et d'Adia, ou encore Arcelor-Mittal, fusion des
deux géants de la métalurgie. Une fusion peut également
donner lieu à un nom totalement nouveau, c'est le cas pour Thales,
anciennement Thomson CSF, ou encore Aventis, anciennement Rhone Poulenc
Hoechst.
L'objectif d'un tel changement est de repositionner
l'entreprise sur le marché, avec plus de puissance, dans le but de
grignoter des parts de marché grâce à une marque globale et
plus solide. Ces fusions vont également permettre de réaliser des
économies de production, de conditionnement, ou de promotion. L'objectif
premier, ne l'oublions pas, est financier, et vise à
générer un maximum de rentabilité.
Communiquer de façon claire et rassurante,
préserver les valeurs, développer rapidement un fort taux de
notoriété, car il est tout essentiel de ne pas perdre son capital
de notoriété et d'identification de façon radicale.
Des risques stratégiques et commerciaux sont
évidents et doivent être anticipés. Plus la marque est
nouvelle, source de nouvelles valeurs et nouveau positionnement, plus le risque
est grand. Ce qui implique un plan de développement de la
notoriété plus soutenu, tout en justifiant le choix de cette
nouvelle stratégie, additionnée aux difficultés
inhérentes à la fusion ou au rachat de la
société.
Dans le cadre des fusions, le nouveau nom va être le
socle du nouveau projet d'entreprise, et va fédérer les
différentes équipes en interne. Un changement de marque radical
est onéreux car il doit rebâtir une notoriété
nouvelle, en s'appuyant sur une nouvelle identité.
Un changement de nom est souvent interprété
comme un signe de dynamisme, d'évolution, de renouveau et de
capacité d'adaptation au marché.
Si les motifs de fusion sont parfois justifiés et
utiles, le risque de la recherche fusionner les marques, voire de les faire
disparaître est bien présent. Il faut donc d'abord évaluer
le rôle précis de ce nom dans la relation entre le produit et le
consommateur, car il peut être créateur de fidélisation.
74
3.3- Face à ce risque, comment
réussir un changement de nom ?
Mise en place d'une stratégie logique: anticipation,
action rapide, création d'un événement d'envergure pour
maximiser la part de voix, l'ODV et la notoriété, assurer un
relais optimal au niveau opérationnel, sur l'ensemble du territoire
concerné.
Généralement renouvelée tous les dix ans,
la durée de vie moyenne d'une identité est de plus en plus courte
et les réorganisations d'activités obligent à
accélérer le mouvement entamé.
3.3.1 - Des perceptions différentes selon les
cibles
« Tout ce qui contribue à rendre floue
l'identité et la bonne compréhension de l'entreprise doit
être modifié ». La communication, les relations presse et la
publicité permettent ainsi de corriger une mauvaise perception, tandis
que le nom veille à maintenir l'identité et l'image.
Le nom est à la base de notre perception de
l'entreprise, c'est le « primacy effect » (aussi appelé «
effet de primauté » (8) en Français), il implique que
l'information reçue en premier est détermine plus l'impression
que l'on a de quelque chose, que l'information reçue ensuite. Il en est
de même pour la mémorisation. On dit généralement
que c'est la « première impression » qui compte, qu'elle soit
négative ou positive. Il en va de même pour les marques et leur
nom.
La perception du changement de nom, en interne
(salariés) ou en externe (clients, actionnaires), prend une place
essentielle dans la réussite du changement car changer de nom
intègre la modification souhaitée de l'identité de
l'entreprise.
Les cibles salariés, le public et les actionnaires font
alors partie des objectifs de reconnaissance primaires pour les managers du
projet.
Il faut veiller à ce qu'aucune information ne manque ou
ne soit oubliée. Un dispositif de communication institutionnel doit
être mis en place pour les investisseurs et les distributeurs,
très attentifs et attachés aux images et aux identités des
marques qu'ils représentent ou diffusent. Les actionnaires
perçoivent ce changement de nom comme un vecteur de hausse ou de
déclin de l'entreprise sur le marché financiers, c'est pourquoi
il est également importance d'expliquer le choix de ce changement, ses
objectifs et son potentiel.
« La réussite de la fusion dépend de
l'attitude des actionnaires face à l'offre publique »
75
3.3.2 - L'interne, suite au changement de nom
Il faut expliquer aux salariés les raisons et les
motivations stratégiques de ce changement de nom, au risque de les
perturber et de faire naître chez eux une crainte (changement =
restructuration = licenciements...)
Lors d'une fusion, le changement identitaire vient s'ajouter
au changement structurel de l'entreprise, ce qui peut être un motif de
doutes et de craintes pour l'interne. Les salariés sont les piliers de
l'entreprise et doivent ainsi être la considération primaire de
la
société lors d'une fusion ou acquisition.
La communication interne va donc être l'outil clé de
cette nouvelle étape identitaire.
Note interne, mailing, livret explicatif, film institutionnel
de transition, cocktail de présentation, séminaire,
création d'une rubrique intranet, tant de moyens envisageables pour
favoriser l'adhésion des salariés à ce changement et les
fédérer autour de ce projet.
Les salariés doivent sentir qu'ils ne sont pas
laissés pour compte et que leur avis fait partie intégrante du
processus de fusion et de changement d'identité. C'est un management
participatif et dynamique qu'il va falloir soutenir sur le long terme lors du
lancement de la nouvelle entité.
3.4- Des plans de communication spécifiques
aux changements de nom
Le logo est un élément très important
lors d'une fusion, car il est l'élément public visible
N°1.
Le changement d'identité touche
l'intégralité des dispositifs du produits : communication,
design, packaging, emballages, tout est amené à changer pour
accompagner la fusion et regarder tous dans la même direction. Le
sentiment d'appartenance à la marque doit rester intacte et suivre
l'évolution sans perdre le fil avec le public.
Lors de son changement d'identité en 1997, Adecco la
notoriété de la marque Adecco (anciennement Ecco en France) a
enregistré une baisse de près de 50%.
Pour repositionner le marque, il aura fallu presque deux ans
et demi de communication soutenu, de relations publiques agiles, pour faire
adhérer aux valeurs de l'entreprise, à l'interne et à
l'externe.
76
3.4.1 - Communication externe et
interne
Un bon changement de nom de marque passe inévitablement
l'adhésion des cibles, qui doivent accueillir le changement comme un
réel évènement, vecteur d'évolution positive pour
la société. Un travail d'information, de justification et de
fidélisation client doit être fait pour conserver le lien à
l'interne et à l'externe.
Le capital humain d'une entreprise est très important
à prendre en considération, le négliger peut conduire
à l'échec. Il faut donc informer au mieux les salariés en
anticipant une communication en amont, soutenue pendant le projet de fusion, et
par la suite, afin de rétablir les points de repères. C'est par
l'interne que va démarrer la construction et la communication de la
nouvelle image car ce changement d'identité va être
fédérateur et va redynamiser les valeurs de l'entreprise.
Un changement de nom c'est un changement de territoire, c'est
la fin d'une époque, passée, il faut alors faire en sorte que ce
changement ne marque pas la fin de quelque chose, mais un renouveau, voire une
renaissance. Le nom et la signature sont les parties fondatrices les plus
visibles de la société. Elles représentent les vitrines de
la marque, et se chargent de participer à la séduction du grand
public. Elles doivent gagner un capital sympathie, relayé tant à
l'interne qu'à l'externe. Les salariés doivent être fiers
de porter les couleurs de la marque !
En somme, on considère que la cible interne est
véritablement la plus essentielle à prendre en compte, car
dès lors qu'elle se sent investie dans un projet, elle le relais de
façon positive et puissante. C'est ce qu'on appelle l'effet «
Hawthorne », tiré du nom d'une usine près de Chicago :
Hawthorne Works, au sein de laquelle Elton Mayo, professeur à la Harvard
Business School, et psychologue du travail, identifia que pour les
salariés, quel que soit le changement, cela signifie que le management
va de l'avant, et qu'ils font partie de ce train d'avance.
3.5- Trois cas d'école en guise d'exemples :
3.5.1- Le changement de marque suite à
l'acquisition.
Belvita reprend le flambeau de Taillefine :
|
Suite à son rachat par Kraft Foods France en 2007, LU,
l'ancien pôle biscuit de Danone, souhaite faire oublier certaines de ces
vieilles références pour suivre sa stratégie
d'innovation,
|
véritable moteur de son évolution. Le
célébrissime Taillefine a donc épuisé ses
ressources et se voit désormais remplacé par Belvita, la nouvelle
marque de biscuits « santé et beauté »,
répondant aux attentes de consommatrices toujours plus exigeantes.
L'acquisition de LU a donc contraint Kraft Foods à
changer certains axes de la marque, pour créer un vrai renouveau. En
créant Belvita, l'américain a cherché à faire
naître un produit dans la continuité de Taillefine, mais sans
substituer directement la marque, car ces deux dernières n'ont pas les
mêmes finalités.
En effet, le biscuit allégé rencontre un
succès de plus en plus mince et n'a, selon le groupe, « aucun
avenir ». Les femmes ciblées lors du lancement de Taillefine en
1998, n'ont plus foi en ce « biscuit qui fait maigrir ». Elles ne
croient plus aux promesses du produit, et selon LU: « la promesse
Taillefine a eu un impact énorme sur le consommateur pendant les deux
premières années, puis il a fallu rivaliser d'imagination pour
faire vivre la marque sur le créneau de la perte de poids, et même
les nutritionnistes étaient embarrassés pour alimenter le
message. ». Suite à une étude Ipsos, en Juillet 2008, LU a
pu constaté que les femmes représentent plus d'un
consommateur sur deux de biscuit, soit 53,2%. Néanmoins, 93% des femmes
pensent que la santé et l'alimentation sont liées, et manger est
un des plus importants actes de plaisir pour 97% d'entre elles.
Depuis le 20 Mars 2009, Taillefine se voit donc gommer peu
à peu par son successeur, nouveau « bébé » de
l'acquisition de Kraft foods, Belvita.
78
La campagne de transition a commencé sur les packagings
directement, avec une cohabitation des deux marques : « Bientôt,
Tallefine change et devient Belvita ».
Ici, on ne change pas le produit en lui-même mais la
promesse et les valeurs. On ne parle plus de régime anti-calorique et
restrictif, on parle de plaisir et de beauté. On est plus sur le segment
du « mieux consommer » que sur le segment des « produits minceur
».
C'est une véritable course à l'innovation que
mène l'américain pour ne jamais lasser, et faire en sorte de se
développer toujours plus. Par le biais du changement de marque, Kraft
foods créé l'illusion, en laissant croire à un nouveau
produit, alors qu'il ne s'agit que d'une nouvelle approche marketing. C'est la
où on peut retrouver le force des fusions et acquisitions, qui parfois
peuvent redonner un coup de jeune et redynamiser un marché qui stagnait
depuis quelques temps, sans réel innovation.
Cette restructuration totale de LU est donc un moteur de
développement, et justifie la création de deux nouvelles marques,
inédite dans le procédé comme dans la forme, pour un
industriel du biscuit tel que LU : les tuiles
chocolatées Eo, et le biscuit bio LU La Clé des
Champs
Le marché de l'allégé est en baisse sur
tous les secteurs, notamment le pôle biscuits qui a perdu 15 % de PDM en
volume en 2008. Belvita est alors un bon compromis entre équilibre
nutritionnel et plaisir, mettant à disposition des textures et des
goûts différents, répondant aux attentes de tous, sous un
nouveau nom, et avec un nouveau concept entièrement
véhiculé via des valeurs.
Depuis 1998, les biscuits Taillefine ont fait une
belle route, mais sont en phase de déclin depuis 2006. Kraft Foods
qualifie donc cette opération de rebranding comme une « survie
» pour la gamme LU. En 2000, la marque était à son
apogée, mais elle n'a cessé de décliner de 10% à
plus de 25% en huit ans. Ici, la restructuration est une réelle
solution, mais le changement d'identité aurait dû être plus
anticipé, et plus soutenu. Il faut, en effet, en moyenne quatre ans pour
que le consommateur s'habitue à un changement de marque. C'est une
opération risquée car elle gomme les points de repères qui
étaient les principaux piliers de la marque. De plus, dans le cadre de
la réglementation européenne sur les noms de marque comportant
une allégation santé, la marque Taillefine était
destinée à disparaître d'ici 2022.
79
Mais il est légitime de se demander si un rebranding
effectué sur cinq mois ne représente pas un danger pour
l'entreprise ? Les consommateurs moyens et les gros consommateurs vont-ils
être exposés au changement de façon complète et
efficace ? L'opération de rebranding terrain en PLV et sur les
packagings peut être une réponse, car elle va s'adresser aux
consommateurs directement. D'autre part, la publicité télé
n'indique pas ce changement, mais simplement l'arrivée de Belvita sur le
marché, ce qui permet de capter une autre cible, non-cliente à
l'origine, voire réfractaire à la marque Taillefine dans le
passé.
En effet, pour le lancement de cette nouvelle marque, LU s'est
emparé d'un plan de communication à 360° liant spots
télévisés, dispositif internet :
www.belvita.fr, remodelage
des packagings, échantillonnage et PLV.
Les codes graphiques de Belvita sont directement
rattachés à l'univers des femmes, ciblant les femmes
âgées de 30 à 50 ans, à la recherche plaisir avant
tout, mais sans regretter leur petit « écart ». C'est sur des
valeurs et un concept «féminin, moderne et optimiste » que
Belvita vient redynamiser la croissance des biscuits allégés LU,
et conforter la place de leader de la marque sur le marché.
80
3.5.2- Le changement de marque suite aux
restructurations environnementales et juridiques.
Le célèbre Bio de Danone devient Activia
:
En 1991 la réglementation Européenne prohibant
l'utilisation de dénomination liée, ou pouvant être
considérée par les consommateur comme une référence
issue de l'agriculture biologique, a été votée, obligeant
le géant Danone à changer le nom de son célèbre
« Bio » (Règlement CE 1804/99) .
"Rien ne change sauf le
nom"
Créé en 1987, Bio de Danone avait
été contraint de préciser l'absence de lien en son yaourt
et l'agriculture biologique, en précisant sur l'emballage : "ce produit
n'est pas issu de l'agriculture biologique", afin d'éviter tout risque
de confusion auprès du consommateur.
La campagne de spots télé de ce changement s'est
produit en douceur en faisant des allusions au changement de nom, mais pas de
produit. Une des accroches verbales du spot étant :"Avec Bio, je
reste Active", ce qui pouvait laisser présager l'arrivée
d'Activia.
Depuis décembre 2005, les consommateurs peuvent lire un
avertissement sur le packaging du yaourt leader de Danone, avertissant
l'arrivée du nouveau nom Activia, mais surtout garantissant un produit
équivalent, anticipant toute surprise ou prise de risque. La campagne
s'articule autour d'une accroche clé : Rien ne change sauf
le nom. Un site dédié a été
créé pour répondre à toutes les craintes des
consommateurs :
www.biodevientactivia.com
La marque Bio a donc totalement disparu en Juillet 2006,
remplacée définitivement par Activia. Mais la phase de
transition a été longue et a fait cohabiter les
deux marques dans les GMS, permettant au
consommateur s'accoutumer à la marque en douceur.
Même s'il ne s'agit pas radicalement d'un nouveau nom,
Activia marque pourtant une phase de transition entre l'ancienne marque et la
nouvelle. En effet, le groupe alimentaire Danone utilisait déjà
le nom Activia à l'international pour ce même yaourt, dans plus de
vingt pays. Activia est riche de sens, car il traduit l'efficacité
à long terme du yaourt et ses actifs, et le bénéfice.
« Actif » fait écho à l'action des ferments vivants,
actifs à l'intérieur du corps, tandis que « via »
connote la vie.
De nombreuses réunions de consommateurs ont
été mises en place afin de s'assurer de l'accueil et de
l'acceptation du nouveau nom lors de son lancé. Suite à des
retours positifs et favorables, considérant le nouveau nom comme
légitime et en adéquation avec le produit, Danone a choisi de
lancé Activia et de conserver le même slogan, point de
repère de la marque : « Actif à l'intérieur
et ça se voit à l'extérieur ».
Evolution du changement de nom :
(Aurore FLEURIER -2009)
3.5.3 - Le changement de marque suite à
l'absorption d'une activité ou d'une usine :
La saga Zapetti : « les Raviolis,
c'est plus Buitoni ! »
Les Marques du pôle «plats cuisinés
appertisés » Nestlé : Maggi Saveurs du Monde et
Buitoni, ont disparues depuis leur rachat en Juin 2003 par Raynal et
Roquelaure, au profit d'une toute nouvelle marque : Zapetti, regroupant les
deux pôles en une entité nouvelle.
83
Suite au rachat des deux segments de plats cuisinés de
Nestlé, Raynal et Roquelaure ont une motivation principale :
concurrencer William Saurin, en se hissant directement au statut de challenger,
derrière le leader des conserves.
Précédemment quatrième groupe
français du plat cuisiné de grande distribution, le rachat d'une
usine Buitoni de Nestlé dans le Vaucluse, a permis à Raynal et
Roquelaure de faire de deux marques en pertes de vitesse, une nouvelle saga.
Un pari de taille car le géant Suisse Nestlé n'a
permis l'utilisation transitoire des deux marques Maggi saveurs du monde et
Buitoni que très peu de temps, ce qui constitue un risque pour la phase
de transition entre les marques d'origine et le nouveau Zapetti.
Maggi est, en effet, une larque pérenne,
présente sur le segment culinaire depuis orès de 100 ans («
Maggi, Maggi, et vos idées ont du génie »).
Zapetti veut développer sur le marché un «
horizon plus lointain que Buitoni », selon Norbert Glemet, directeur
commercial de Raynal et Roquelaure.
La nouvelle saga Zapetti va donc concurrencer la saga Panzani
de William Saurin, pourtant très proches au niveau des univers de
marque.
84
Le changement graphique et nominatif de la marque Zapetti va se
faire en douceur, suivant une phase transitoire lente :
Les codes graphiques sont restés les mêmes pour
éviter un changement trop brutal pour le consommateur. Les couleurs
rouges et jaunes soleil sont restées les mêmes, conduisant
l'inconscient à identifier directement le produit.
Plus la marque est forte et ancrée dans les esprits,
plus la phase de transition et la cohabitation des deux marques est longue et
essentielle. Ainsi, Buitoni a souligné Zapetti bien plus longtemps que
les « saveurs du monde » de Maggi car pour tous : « les
raviolis, c'est Buitoni ! », comme le voulais le slogan.
Remplacer un nom par un autre est un dispositif de plus en
plus courant, même si c'est une stratégie risquée car le
consommateur peut s'en retrouver perdu.
L'agence Coconuts, conseil en communication et design, a donc
participé au naming de Zapetti, en misant sur un nom à la
sonorité facile, mémorisable, rappelant l'Italie, comme Buitoni
et Maggi. Reprendre le segment des plats ensoleillés induisait un
changement de nom approprié car Raynal et Roquelaure est trop
assimilé au cassoulet. Ainsi, ce nom ensoleillé à cheval
entre l'exotisme et la sonorité italienne est donc venu faire le lien
entre Maggi saveurs du monde et Buitoni.
Ainsi le nom comporte les éléments clés
présents dans les valeurs de la marque : un nom fun et ludique, une
chaleur des pays chauds, une approche sympathique, un nom fortement
mémorisable et facile à prononcer.
La campagne de transition :
C'est par une vaste campagne d'affichage, aux
frontières du buzz, que Zapetti a commencé sa campagne de
publicité, en inondant les grandes villes de France et les transports en
communs parisiens de jaune et rouge.
|
4 x 3 dans les stations de métro, Culs et Flans de bus,
Twins, 4 x 3 sur les parkings de supermarchés, Zapetti a choisi le
ciblage massif, à travers des médias très orientés
grand public et consommation.
|
Côté TV (Annexes 3), Zapetti a mis le paquet sur
l'ensemble des chaînes hertziennes et câblées, à
l'aide de publicités originales, colorées et ensoleillées,
pleines d'humour, à la mélodie distinctives et reconnaissable,
mais surtout récurrentes et diffusées à des heures de
fortes audience.
Enfin, relayée en radio, la campagne a fait
connaître ses offres en diffusant des spots radios faisant la promotion
des produits directement, pour pouvoir rentrer dans l'offre directement et
faire le parallèle entre marque, univers et produit.
|
|
86
Bâtis sur les mêmes mélodies et esprits,
les spots radio Zapetti sont reconnaissables et inspirent le soleil. Un
objectif : la notoriété. La marque Zapetti doit être
enregistrée, reconnue et appréciée par le grand public,
soit en tant que nouvelle marque de plats cuisinés Italiens et
exotiques, soit en tant que successeur de Buitoni.
Selon une étude post-campagne, le bilan de campagne
(source : Insight Marques IPSOS) indique que les clients faisaient bien souvent
le lien entre Zapetti et Buitoni, de par la continuité du code couleur,
l'esprit Italien du produit et des publicités et, bien sûr, la
phase transitoire entre Buitoni et Zapetti, représentée par une
signature de Zapetti par « le savoir faire Buitoni ».
|
Buitoni a donc joué un rôle de marque caution
pour le nouveau-né de Raynal et Roquelaure. La stratégie de
transition a donc excellemment bien marché pour Buitoni, même si
le lien avec Maggi n'a pas été assimilé du tout.
|
Seul ombre au tableau, les gens associent encore maintenant
Zapetti à la marque Buitoni, sans lui donner une valeur propre et une
unicité. Zapetti détient donc une image de « successeur de
Buitoni », et non de nouvelle marque du soleil. C'est en ce sens qu'il est
important de poursuivre une communication au fil des années pour
inscrire Zapetti comme une marque à part entière, attachée
à un univers précis.
Suite à ce constat, Zapettit a donc
élaboré une seconde vague de communication en 2006, visant
à s'affirmer sur le marché des plats cuisinés, et
concurrencer le géant Panzani, marque de William Saurin.
Un an après le grand lancement de la marque, Zapetti
remet l'accent sur sa nouvelle identité : la cuisine qui met l'eau
à la bouche de toute la famille !
Un impressionnant couplage TV/Affichage est mis en place, avec
un univers davantage ludique et coloré, à la limite de
l'animation familiale.
87
Un exemple avec le spot télévisé
Zapetti :
Ou encore la campagne massive d'affichage dans les Abris de
chariots sur les parkings des hyper et supermarchés : « Attention !
Ces chariots ne roulent qu'au ravioli Zapetti... »
Une façon de s'adresser non plus à la
ménagère, mais à toute la famille, y compris les
enfants.
Il y a alors ici une réelle volonté de
pérennité de la part de Raynal et Roquelaure, qui, à
travers leurs campagnes souhaite éduquer les enfants avec Zapetti et non
plus Buitoni. Ce qui constitue un des moyens les plus sûrs de
pérennité et de crédibilité, sur un marché
concurrentiel.
Suite à un lancement réussi, à une
transition Buitoni-Zapetti plutôt bien maniée, il est temps pour
la marque d'élargir des gammes remportant les plus francs succès.
Ainsi en 2007 apparaissent les assiettes micro-ondables Zapetti, affinant une
clientèle plus ciblée : les jeunes et les femmes actives.
C'est alors dans la presse féminine et dans la presse
people que se poursuit l'ascension médiatique de la marque et de son
identité, s'installant dans tous les modes de vie et de consommation.
En 2008 et 2009, Zapetti ne relâche rien et maintien sa
campagne d'entretien en TV et presse magazine et télé, avec pour
seule motivation de rester fidèle à l'esprit des
consommateurs.
88
3.6 - Autres risques émanant du changement
identitaire des entreprises.
3.6.1 - Un changement d'identité de
marque détient de réels risques administrés sur deux
pôles : l'externe et l'interne.
Le premier risque est lié à la relation
marque/produit, qui constitue un risque de rejet du changement par le
consommateur, tandis que le second s'opère en interne, face à une
possible incompréhension de cette la nouvelle identité.
Toutes sortes de modifications peuvent entraîner des
répercussions positives ou négatives sur le grand public,
notamment sur le client direct. Si la restructuration de l'entreprise et de ses
marque donne suite à un rejet du par le consommateur, l'enjeu peut
être préoccupant car la perte des repères peut introduire
le doute, la méfiance ou la déception, et pousser le consommateur
à abandonner une marque parce qu'il se sent trahie ou abandonné
par cette dernière.
Le rejet de la nouvelle marque peut passer par une mauvaise
relation à l'image de marque, qu'on peut retrouver à travers le
célèbre exemple de BIC et de son parfum jetable, sorti en 1988
3.6.2 - L'antonomase, risque ou opportunité
pour la marque ?
Depuis l'apparition des marques, l'antonomase est un
phénomène courant définissant la capacité d'un nom
de marque à remplacer le
nom du produit de base, à long terme. Le nom de marque
passe ainsi du nom propre (et distinctif) à un nom commun, se
substituant ET à la marque, ET au nom déterminant l'objet. Le
célèbre Frigidaire, les Kleenex, le Tipex, le Scotch, le Post-it,
ou encore le Caddie, tant de noms de marques appartenant désormais
à la langue usuelle, et figurant même dans le dictionnaire pour
certains.
Lorsqu'un produit nouveau apparaît sur le marché,
son nom joue un rôle essentiel de repère. Ce nom de marque devient
alors un terme générique parallèle à la
réussite commerciale du produit. Des marques peuvent également
donner leur nom à des tendances, qui s'inscrivent dans une époque
précise, et s'adressent à un public ciblé. La
Teckntonik TM en est un exemple récent. Marque de
vêtements destinés au night-clubbers amateurs de Techno en boite
de nuit, la marque au symbole de l'aigle s'est diversifiée peu à
peu, déterminant une musique, un style de danse, des vêtements,
une mode, et est devenu un terme aussi générique que les
tendances « gothique », « disco » ou
89
« R'N'B ». Mais le cycle de vie, souvent court d'un
tel phénomène peut venir tuer la marque et son
identité.
Le problème qui se pose ici est d'abord un
problème de distinction et d'identité, car la marque est victime
du succès de son innovation, à tel point que c'est l'innovation,
elle-même, qui va devenir un phénomène et profiter à
une nouvelle concurrence.
En effet, lorsqu'on parle d'un sopalin comme d'un nom commun,
par exemple, cela vient occulter le statut d'origine de la marque Sopalin
(déposée en 1948 à l'INPI par la SOciété du
PApier-LINge. Ainsi, Okay, Lotus ou Tork, des marques déposées
commercialisant de l'essuie-tout, profite de ce nom de marque pour la
dénomination de leur produit.
L'ajout d'un sigle distinctif tel que le ® (Registred) ou
le TM (Trade Mark) permet de réduire ce risque, mais non d'y
palier car le consommateur n'y est que peu attentif, et utilise verbalement des
noms de marques forts, en en faisant des mots courants.
La marque peut perdre son caractère unique et conduire
alors le consommateur à acheter le même produit, moins cher, sous
une autre marque, sans même s'en apercevoir réellement. La valeur
ajoutée de la marque ne fait donc plus son travail et s'automutile
finalement.
La marque Sopalin est un des exemples de mort de marque, car
sa dégénérescence l'a réduit à néant,
laissant des concurrents plus armés prendre le dessus.
Sony-Ericsson, célèbre constructeur de
téléphonie mobile, s'est pourtant servie de cet antonomase de
marque pour relancer une de ces marques : Walkman.
Vingt-cinq ans après le lancement de sa marque de
baladeur cassette, Sony-Ericsson a ressorti la puissance de ce nom pour
l'approprié à sa nouvelle gamme de téléphonie
mobile - avec fonction musicale. Résultat : un réel succès
qui permettait d'établir directement un lien entre la gamme et sa
fonctionnalité. L'ère du « vintage » a permit à
cette collection de téléphone portables de devenir tendance et
indispensable.
Ainsi, ce fléau peut se transformer en force si
l'entreprise est pérenne et peut même devenir un avantage produit,
en capitalisant sur son aspect « original », exemple : Scotch,
l'original / Post-it, l'original / K-Way, l'original, à savoir le vrai,
le seul, l'unique. C'est alors un gage de qualité, tandis que les autres
acteurs en présence sur le marché ne restent que de pâles
copies.
La marque Red Bull, nouveau phénomène dans les
boissons énergisantes, connue et attendue pendant longtemps en France
est également guettée par ce fléau. Mais on remarque que
des
90
géants comme Coca-cola ou Nutella ont su passer
à travers les mailles du filet grâce à une identité
unique, au niveau du goût, de la personnalité et des valeurs des
deux marques, inimitables.
91
4- CAS D'ECOLE : SAGEM COMMUNICATIONS ET AXA,
DEUX RESTRUCTURATIONS, DEUX EVOLUTIONS DE
MARQUES.
4.1- Sagem communications, une marque en perte de
repères.
Au cours de mes dernières fonctions de chargée
de partenariat Tour de France 2008, pour la marque Sagem Communications, force
était de constater qu'une réelle problématique de marque
se posait pour la société, en terme de notoriété et
d'affirmation de son nom de marque.
En effet, absorbé par l'investisseur Américain
The Gore Group, en Janvier 2008, Sagem Communications a été
racheté à Safran, ne bénéficiant plus de la marque
commerciale Sagem, mais conservant la marque sous licence uniquement, tout
comme elle le fait avec Agfa et Philips. La marque Sagem Communications n'a
donc plus de repères identitaires réels suite à cette
restructuration, ce qui la conduit à de nombreux raisonnement et projets
stratégiques dans un unique but : rétablir une identité
propre à la marque, et reconnue par le grand public.
Effectivement, en Juillet 2008, il était opportun pour une
marque à visée grand public de profiter d'un
événement tel que le Tour de France pour repositionner son
concept et ses valeurs, mais également pour promouvoir ses produits,
dernier nés ou en phase de maturité. Cette stratégie
permet d'accroître considérablement le capital sympathie de la
marque, tout en mettant en avant sur le marché des produits peu visibles
ou à faible notoriété
Cependant, une des problématiques principales
s'étant posé cette année a été la suivante :
Comment promouvoir la société Sagem Communications
à travers le Tour de France, sachant que le public ne connaît que
la marque Sagem, seule, et l'associe majoritairement au secteur de la
téléphonie mobile ?
Le fil rouge de ce partenariat s'est alors tissé autour de
ce problème de dénomination.
Considérant que le public n'a pas encore connaissance
de la société Sagem Communications, en tant qu'entité
propre, est-il opportun et efficace de communiquer sous le nom Sagem
Communications durant le Tour, alors qu'aucune communication relative à
cette nouvelle société n'a été lancée ou
déployée au préalable ?
92
Dans quelle mesure, la participation de Sagem sur le Tour de
France 2008 pourra-t-elle favoriser le développement de la
notoriété de Sagem Communications et de ses coeurs de
métiers ?
Suite à un entretien avec Bruno Tascone (Annexe 4 / 5),
responsable communication externe de Sagem Communications, j'ai donc
cherché à en savoir plus sur la stratégie
déployée par Sagem Communications pour faire émerger sa
nouvelle entité sur le marché. J'ai également
cherché à analyser l'accueil de cette restructuration par
l'interne, généralement rigides à ce type
d'événements.
Sagem Communications SAS
Sagem Communications est une société
française de haute technologie à dimension internationale,
dirigée par Patrick Sevian, PDG, et dont le siège social est
basé à Paris (Quinzième arrondissement), au Ponant. La
société est spécialisée dans la communication
haut-débit et la convergence avec, en particulier, les activités
suivantes: terminaux d'impression grand public et professionnels,
décodeurs de TV numérique, terminaux haut-débits et
résidentiels, solutions communicantes de maîtrise de
l'énergie, systèmes et partenariats télécom.
Sagem Communications dispose d'un réseau
européen de filiales commerciales ( les NSO*) extrêmement dense
assurant le référencement de la marque SAGEM auprès des
plus grandes enseignes européennes. Sagem Communications réalise
75% de son chiffre d'affaires avec des opérateurs télécoms
au niveau mondial et 25% par sa présence sur le marché de la
distribution en Europe.
La société a acquis des positions de premier
plan dans ces secteurs grâce à son fort potentiel d'innovation, et
a pour ambition de devenir un des leaders mondiaux des terminaux
haut-débit et de convergence. Avec un chiffre d'affaires de près
de 1,3 milliards d'euros, la société emploie 6580 personnes sur
les cinq continents.
93
De la SAGEM à Sagem Communications
SAS
Créé en 1924, par Marcel Môme, la Sagem
(Société d'Applications Générales de
l'Electricité et de la Mécanique) est devenu un des acteurs
phares de la téléphonie et des transmissions en prenant, en 1939,
le contrôle de la Société d'Applications
Téléphoniques (SAT), puis en acquérant la
Société de Fabrication d'Instruments de
Mesure (Sfim) en 1999.
Le 11 mai 2005, SAGEM S.A fusionne avec le groupe SNECMA *, et
donne naissance au groupe SAFRAN, un nouveau groupe international de haute
technologie spécialisé dans quatre domaines d'activité :
les système de communications et télécommunications, la
propulsion aéronautique et spatiale, l'équipement
aéronautique, les systèmes de défense et
sécurité. Le nouveau groupe SAFRAN est implanté dans plus
de trente pays et occupe des positions de premier plan sur plusieurs de ses
marchés.
De cette fusion, née le 1er août 2007 Sagem
Télécommunications, une société de holding
concentrée sur les différentes branches de communications,
filiale du groupe Safran. Sagem
94
Télécommunications est constitué de deux
sociétés : Sagem Mobiles et Sagem Communications.
Depuis le 25 janvier 2008, Sagem Communications n'appartient
plus au Groupe SAFRAN et a été revendu au fond de placement
américain The Gores Group*, ce qui a réduit Sagem
Télécommunications à une seule filiale : Sagem
Mobiles*.
Sagem Communications SAS aujourd'hui...
Après avoir reçu une offre de rachat d'un
important fond d'investissement Américain le 28 octobre 2007, la
société Sagem Communications quitte le Groupe Safran en Janvier
2008, et son actionnaire majoritaire devient donc The Gores Group.
Le projet consiste à faire évoluer le capital de
Sagem Communications grâce à ce nouvel investisseur financier
spécialisé dans les High-Tech et les Télécoms, et
de faire de Sagem Communications un leader mondial des
Télécommunications Haut Débit et de Convergence.
L'opération de rachat prend la forme d'un LMBO (Leverage Management
Buy-Out), et la nouvelle composition du capital de la société est
la suivante :
96
Face à la complexité de cette nouvelle
société Sagem Communications, qui ne fait pas état d'une
marque à part entière, la problématique principale se
présentant est désormais de savoir sous quelle marque il est le
plus opportun de communiquer.
Si Sagem Communications communique sous la marque Sagem, un
amalgame sera automatiquement effectué par le public qui accueillera la
marque comme étant issue de Sagem télécommunications
(mobiles et téléphonie résidentielle).
D'autre part, si Sagem Communications communique sous la
marque « Sagem Communications » lors de ses représentations
publiques, communiqués de presses et autres moyens de communication, le
public va interpréter cela comme une marque liée à la
téléphonie mobile (de par le terme « communications »
et de par la notoriété de Sagem Mobiles directement liée
aux téléphones portables).
Une dernière possibilité est envisageable :
n'ayant jamais entendu parler de Sagem Communications, le public pourrait
rejeter l'information en ne comprenant pas l'identité de la
société, et tourner le dos à la marque et ses produit.
La problématique principale relative à
l'ambiguïté entre Sagem et Sagem Communications demeure donc une
difficulté majeure, surtout si la marque souhaite renouveler des types
de partenariats tels que le Tour de France.
Pour pouvoir jouir pleinement d'une marque sans
ambiguité, une des solutions les plus simples, mais non moins utopique,
serait de racheter la marque Sagem au groupe Safran, considérant que
Sagem Mobile va disparaître d'ici 2009 pour laisser place à Sagem
Wireless et que Safran veut se recentrer sur ses marques aéronautiques
et de défense et sécurité.
Sagem Communications conserverait ainsi la
notoriété de Sagem, en veillant seulement à repositionner
son image de marque et sa fonction sur le marché de
l'électronique grand public. Néanmoins, des efforts devront
être faits par Sagem Communications pour se différencier
réellement du secteur de la téléphonie mobile, qui
possède une image de plus en plus négative.
En somme, la participation de Sagem Communications à
des salons et des événements comme le Tour de France est moyen de
faire parler de la marque tout en intégrant la signature Sagem
Communications, ce qui permettrait ainsi d'installer dans les esprits de chacun
la distinction en l'identité corporate (SC) et l'identité
commerciale (Sagem / AgfaPhoto/ Philips Fax/ Grundig phone) :
MARQUE CORPORATE : MARQUES COMMERCIALES :
97
98
4.2 - Les compagnies d'assurance : un devoir de
confiance mis en péril par une succession de fusacs.
|
L'exemple d'AXA Assurance
L'image générale des compagnies d'assurance est
affectée par une opinion publique très critique et suspicieuse.
Suite aux fusions incessantes de ces dernières, aux alliances de
certaines d'entre elles, à la faillite d'autres, ou suite aux mauvais
échos médiatiques qu'elles essuient parfois, il est essentiel de
renforcer la stratégie de marque et d'image pour regagner la confiance
du public.
|
Les consommateurs sont désormais face à une
société en déséquilibre, prête à leur
nuire à n'importe quel moment. Avec les crises et l'évolution des
comportements, les risques ont fortement évolué,
parallèlement aux techniques d'assurance et de prévention qui
ont, elles, progressées rapidement. Néanmoins, on remarque une
croissance du besoin de protection en France, et dans le monde, ce qui permet
aux assureurs de saisir les bonnes opportunités aux bons moments en
matière d'information et de prévention. Un manque de
proximité peut dégénérer et devenir
concrètement un manque de confiance, pourtant moteur du métier,
dont les assureurs ont besoin pour réussir à maîtriser
l'évolution de la perception du risque. Ce besoin de confiance doit
être un axe de positionnement pour les assureurs. Malgré ses
nombreuses fusions, et ses évolutions plutôt vectrices de
craintes, Axa Assurance a compris ce phénomène et a revu sa
stratégie de marque.
L'univers AXA :
Axa est une marque unique, qui se positionne sur la
proximité et l'expertise, deux élément clé dans la
relation client/ Assurance. La marque AXA s'applique à toutes les
sociétés du groupe ou en juxtaposition des autres noms. Elle
jouit d'une très forte notoriété nationale et
internationale et est perçue comme « expert » dans son
domaine. Mais bien que la marque AXA joue sur la carte de la proximité,
les clients estiment que le groupe n'est pas le plus chaleureux et humain. La
marque est le premier attribut qui permet à une société
d'assurances de mettre en relief sa légitimité, son métier
et ses valeurs. C'est un point de repère essentiel à l'externe
(pour le grand public) et un moteur fédérateur à
l'interne.
99
Le nom Axa est porteur d'une vision fédératrice,
depuis sa création en 1985. Il fédère un ensemble de
sociétés, en les transformant en un seul et même groupe
international, appuyé sur une culture commune et identifiée. La
facilité de mémorisation du nom, lui a permis d'absorber ses
diverses filiales en conservant son nom, de plus en plus puissant, et simple
d'utilisation pour tous les publics : clients, actionnaires, internes...
AXA, une entité en perpétuelle
évolution
L'histoire d'Axa est à elle seule un modèle de
marque hors normes. En 20 ans, cette petite société
française spécialisée en assurance est devenue un
géant mondial de la protection financière. C'est cette histoire
et ce parcours qui permet à AXA de créer cette empreinte et ses
valeurs.
Dirigé par Claude Bébéar, le groupe Axa est
aujourd'hui l'un des
leaders du secteur de l'assurance. Axa, c'est l'histoire
d'une ascension, qui de la modeste mutuelle provinciale, va devenir un
géant mondial de l'assurance et du placement. A la fin des années
1950, Claude Bébéar devient l'attché de direction de
l'Ancienne Mutuelle, une compagnie d'assurances implantée à
Rouen, puis en 1975, le dernier devient directeur général du
groupe Ancienne Mutuelle, qui deviendra les Mutuelles Unies en 1978. Le nouveau
groupe effectuera alors sa toute première acquisition en prenant le
contrôle de la Compagnie Parisienne de Garantie,
rebaptisée Mutuelle Parisienne de Garantie (MPG). En 1982, les Mutuelles
Unies poursuivent leur stratégie de croissance en absorbant le groupe
Drouot, et deviennent les N°1 de l'assurance privée en France.
« Le groupe Bébéar » décide alors en 1985 de
rompre avec les normes des mutuelles basiques et de renommer son groupe Axa,
dépourvu de toute signification, mais facilement mémorisable
quelque soit la langue. Pour concurrencer l'UAP, Axa rachète alors La
Compagnie du Midi, puis, de nombreuses fusacs voient le jour, propulsant Axa au
sommet des assureurs mutualistes : The Equitable en 1991, Boréal
Assurances au Canada et Victoire Belgium en 1994, et National Mutual en
Australie en 1995). Et en 1996, le groupe Axa est devenu assez robuste pour
racheter son concurrent majeur, l'UAP, lui permettant d'atteindre la
première place mondiale des assurances. De nombreuses filiales Axa se
déploient alors
partout dans le monde.
100
Axa se lance par la suite dans d'autres domaines
d'activités tels que le service bancaire avec l'acquisition de la Banque
Directe an 2002, le rachat de Winterthur (Suisse) en 2006, puis celui de la
Nationale Suisse Assurance en 2007.
Comment AXA conserve-t-il ses clients
malgré ses restructurations stratégiques et managériales
répétitives ?
La base de la relation client prend en considération
deux facteurs : la satisfaction client et la fidélité. Pour un
groupe tel qu'Axa, il est indispensable de développer des relations
durables avec ses clients. Un tel groupe ne doit pas se baser sur des relations
purement fonctionnelles, faute de quoi il ne pourrait créer une
véritable relation client durable et émotionnelle. Les clients
ont donc une relation moins fortes avec les services telles que les assurances
car ces groupes sont synonymes de risques, de mauvaise période, ou
d'argent à verser. Mais selon une étude menée par Ipsos,
33 % des assurés français non satisfait de leur compagnie
d'assurance n'envisagent pas résilier leur contrat.
Pourquoi ce constat ? La peur et l'angoisse en est la
réponse. Le secteur des banques et assurances est un secteur sensible
où ont parle au consommateur de concret : d'avenir, d'argent, de
responsabilités. Ainsi, aucune erreur n'est permise entre les deux
parties.
Axa se veut donc proche de son client, grâce à
une écoute active, une compréhension des besoins et des
aspirations du client, et une aptitude à se diversifier et innover. De
plus, sa volonté de transparence le positionne en expert fiable et
compétent, sur qui l'on peut compter.
Les slogans d'Axa sont donc axés sur ces
positionnements : « Vous avez tant de choses à vivre » (2001),
« Vivre confiant » (2004), « Réinventons notre
métier » (2008). La marque vise donc à créer ou
recréer de la confiance, non seulement vis à cis des clients,
mais aussi vis à vie des collaborateurs, actionnaires et salariés
de l'entreprise. Consommateurs, opinion publique, médias, associations,
fournisseurs, tous doivent avoir en un groupe assureur, ce qui est de plus en
plus difficile.
Une nouvelle stratégie de marque,
marquée par une nouvelle signature.
|
Dans le cadre de son projet d'entreprise Ambition 2012, visant
à positionner Axa comme « LA » compagnie d'assurance favorite
des Français et des collaborateurs, Axa
|
101
a adopté en 2008 une nouvelle signature remettant en
cause tous préjugés sur le secteur et les acteurs des assurances.
Le message est clair : Axa redéfinit le métier de l'assurance
pour vous prouver que « LUI » ne vous décevra jamais.
A travers une campagne ludique et distinctive, Axa promet aux
clients des preuves, des actes et non plus des mots, en s'appuyant sur ses
valeurs, son parcours et sa relation pérenne avec le grand public.
En « réinventant son métier », Axa
réinvente les mentalités des clients face à un secteur en
mouvements permanents (OPA, fusions, rachats, revente, etc..) qui effraient le
public. Ainsi, pour palier au danger du changement d'identité, de
structure ou de hiérarchie face à une marque appartenant à
un secteur sensible, Axa a compris qu'il s'agit de parler directement au
consommateur en lui montrant qu'il est et sera toujours l'élément
primaire de l'entreprise, et c'est sur des campagnes et des structures
identitaires simples mais crédibles, à son image, que la
société parvient à obtenir un leadership soutenu sur le
secteur des assurances.
102
CONCLUSION
Le changement de marque est un moment clé dans
l'histoire d'une entreprise qui permet d'appuyer la communication au niveau des
différentes cibles : l'externe, l'interne, les fournisseurs et autres
actionnaires. En résumé, comment une marque peut-elle conserver
son statut identitaire suite à des fusions et acquisitions
menaçant son image et ses valeurs ?
Pour procéder à un bon changement d'entreprise,
logique et peu perturbateur, il s'agit d'abord de cerner clairement qui est
l'entreprise, qu'est-ce qu'elle fait, pourquoi et comment. L'ensemble de ces
réponses va former un positionnement et une identité propre
à l'entreprise en s'appuyant sur la stratégie de la
restructuration : pourquoi cette fusion ? Quels sont ses avantages ? Ses
bénéfices externes et internes ? Qui va y participer ? Comment
va-t-elle se dérouler en amont et en aval ?
Il faut par la suite analyser les outils clés qui
serviront à mener à bien les étapes de ce changement. Un
audit va permettre de prendre la température du climat social interne,
et d'analyser les possibles craintes ou doutes de chaque acteur, afin de les
anticiper et de mieux y répondre, mieux les gérer. Il faut
analyser l'impact du changement de la marque, du nom et de
l'identité.
Pour construire une stratégie prudente et durable, il
va falloir appuyer le plan identitaire de la marque sur deux pôles
clés, différents mais complémentaires :
- Le changement concret et matériel
- Le changement de l'imaginaire de l'entreprise
Une identité nouvelle va faire appel à un
nouveau mode de pensée, mis en application via de nouveaux styles
graphiques, ergonomiques ou conceptuels : packagings, signalétiques,
nouvelle charte graphique, entête, carte de visite, site web, et autres
outils concrets.
Ces applications devront véhiculer les nouvelles
valeurs de l'entité, tout en maintenant un lien durable avec les clients
actuels, potentiels, ou anciens, et avec l'interne.
Pour mener à bien ce projet, parfois dangereux, mais
susceptible de relancer le dynamisme de l'entreprise en phase de modification,
le plan doit être suivi par des acteurs variés, qui feront
profiter au projet de différentes visions internes, externes et
diagonales.
103
Le nom et le logo ont la première place lors de ce
changement et contrairement à ce qu'on pourrait croire, ces deux
éléments clés doivent être conservés aussi
longtemps que possible lors de la transition.
On le remarque avec les changements de produits : Taillefine
devient Belvita, Bio est devenu Activia, Le Crédit Lyonnais passe en
LCL... Le nom, véritable détenteur de l'identité de
marque, doit être changé et expliqué étape par
étape pour être acquis et ne pas perturber le consommateur. Cela
permet également de renforcer l'impact du lancement de la nouvelle
identité en gardant les nouveaux éléments graphiques
secrets plus longtemps.
D'autre part, les Relations Presse représentent un
dispositif à ne pas négliger car il veille à anticiper les
réactions négatives ou craintives du public, en expliquant le
projet et ses bénéfices réels. Une stratégie RP
bien menée permet également d'écraser les risques de
rumeur.
La rumeur est, en effet, un danger pouvant venir entacher la
stratégie et le dispositif de lancement de la nouvelle identité
par les informations erronées et propager un doute à
l'égard de la marque, à travers des buzzs médias ou
internes.
Cette rumeurs, dangereuse, peut entrainer des sentiments de
trahison, une perte de confiance, et il est parfois bien dur d'y
remédier.
Un des risques du changement de nom lors du lancement lors du
lancement d'une nouvelle entité est le relâchement de la
communication à long terme, à savoir une forme de communication
soutenue. Anticiper, frapper un grand coup lors du lancement, puis communiquer
les mois suivant pour « installer » la nouvelle marque et son
identité ne suffira pas à pérenniser cette
dernière.
Il faut des années de communication soutenue,
d'entretien et de piqûres de rappel pour que le public se sente
totalement imprégné de la nouvelle marque et puisse se
l'approprier.
Ainsi, pour ne pas couper l'énergie de la nouvelle
identité dans son élan et ne pas instaurer de frustration chez le
public, il faut démontrer durant les cinq premières années
suivant le lancement, la contenance de la nouvelle identité et sa «
reason why ».
Pourquoi RBK va mieux que Reebok ? Pourquoi Adecco est plus
solide qu'Adia ? Pourquoi Orange est un véritable pas en avant pour les
abonnés France Télécoms ?
104
Tout doit être justifié pour être
apprécié et compris. Aucune désillusion ne doit être
pressentie, ce qui pourrait faire perdre tout crédit à la
nouvelle entité.
Si le pré-lancement est primordial et occupe
près de 50% de la stratégie de changement identitaire, le
lancement et la phase d'entretien « post lancement » sont
également des enjeux à part entière, car comme dans les
relations humaines, et en amitié : une marque est facile à
créer, mais le plus difficile est de la conserver et la nourrir chaque
jour.
C'est au travers de cette phase de lancement que la nouvelle
identité va se faire apprécier, va faire ses preuves et nouer une
relation particulière avec tout un chacun. De nombreuses conditions et
étapes doivent être réunies pour optimiser un changement
d'identité suite à une fusion. Le changement de nom d'une marque
doit être réussi et convaincre les consommateurs, actuels,
potentiels ou passés.
La nouvelle marque relais doit donc se rapprocher de
l'ancienne et lui faire écho à la fois physiquement (usage,
ergonomie, packaging) et mentalement (même concept, même image de
satisfaction). Si ces deux conditions ne sont pas remplies, le changement de
nom d'une marque peut-être dangereux car mal perçu, et peut se
voir réduit à néant.
Cependant, la nouvelle identité de la marque doit
être plus forte et plus impactante que l'ancienne, en jouissant d'une
meilleure image, vecteur de croissance au niveau de l'appréciation du
produit et, à terme, de l'intention d'achat.
Il est difficile de prévoir la répercussion et
l'impact d'un changement de nom de marque car certaines marques
bénéficient de meilleure image avant le changement, tandis que
d'autres sauvent leur peau en opérant un changement de nom, et en
optimisant leur image.
Ainsi, un produit à très forte
notoriété, vivant à travers son positionnement
publicitaire et l'empreinte de marque que ses stratégies de marketing et
de communication lui ont construites, peut être réellement mis en
danger par le changement de marque. On peut alors se demander si Taillefine
laissant la place à Belvita, sur le segment des biscuits, n'est pas en
danger face à des consommatrices proches de la marque de «
départ ».
L'impact du changement de nom varie également selon le
positionnement du client face au produit et à sa marque. Un client
acheteur et « actif » n'accueillera pas de la même façon
le changement de nom qu'un non acheteur, qui privilégiera le statut
novateur et de « rupture »
105
de la nouvelle identité. L'important pour le client
« acheteur » est de coller à ses habitudes de consommation ou
d'en retirer un bénéfice supplémentaire. Le facteur temps
est finalement un élément primordial lors d'un changement
d'identité de marque, car seul le temps peut laisser une marque
s'inscrire dans l'esprit des consommateurs.
Chaque cas étant isolé et différent, il
est difficile d'apporter une réponse unique et formelle à cette
problématique de marque, car le résultat dépend des
conditions de la restructuration en question, du secteur plus ou moins sensible
touché, des consommateurs et de leur degré d'implication dans la
marque, etc.
La gestion de l'évolution de la marque doit donc se
faire selon l'état de la marque lors de son changement de structure. Une
marque en péril, sauvée par son rachat ne verra pas son
identité modifiée de la même manière qu'une marque
forte, à l'identité puissante.
Le doigt doit être pointé également sur le
lien entre marque et produit : pourquoi changer d'identité lorsqu'un
produit marche fort ? Ne peut-on pas distinguer le business et ses affaires de
« gros sous » des stratégies marketing et promotionnelles
grand public? Telle est la véritable question, selon moi, et peut
être même une partie de la réponse à la menace que
représentent les restructurations d'entreprise sur les marques,
repères sur un marché saturé.
106
BIBLIOGRAPHIE
- RAPPORTS, COLLOQUES ET SEMINAIRES :
1/ UNIVERSITE DE DROIT, D'ECONOMIE ET DES
SCIENCES
D'AIX MARSEILLE
Institut d'administration des entreprises
Centre d'études et de recherche sur les organisations
et la gestion
L'impact du changement de nom de marque sur l'attitude
vis-à-vis du produit.
Véronique COLLANGE /Jean-Louis CHANDON/ Elyette
ROUX
Mars 2004
|
2/ L'IDENTITE DE L'ENTREPRISE, ENJEU DE PERFORMANCE
FACE A LA MONDIALISATION
Synthèse des débats : Colloque de l'ANVIE -
Collège de France
|
30/09/2008
|
3/ CONVEGNO «LE TENDENZE DEL MARKETING IN
EUROPA» Le Rôle de l'Identité Source dans la
Création de l'Identité de Marque Christian MICHON, Professeur au
Groupe ESCP-EAP , Paris
Université Ca' Foscari Venezia
24/11/2000
4/ L'image de Marque à la Frontière de
Nombreux Concepts Centre de Recherche en Gestion
IAE de Toulouse
Michel RATIER - Juillet 2003 (Cahier de recherche 2003 -
N°158)
5/ Une approche multidimensionnelle de la marque et
des notions adjacentes
|
Benjamin GUILLOU - CREG 2009
|
6/ LA MARQUE CONSOMMEE
5èmes Journées Normandes de Recherche sur la
Consommation : Société et consommations - IAE de CAEN - Marcel
Saucet - Saverio Tomasella - 23-24 Mars 2006
107
7/ Les déterminants de l'attachement
émotionnel à la marque : Effet des variables relationnelles et
des variables relatives au produit
7ème Congrès des Tendances Marketing - Venise -
Fatma SMAOUI - 17/19 janvier 2008
8/ DROIT DES MARQUES ET NOM DE DOMAINE
Marie-Eugénie LAPORTE-LEGEAIS - professeur à
l'Université de Droit de Poitiers - Responsable du Master Droit de la
Communication - 2005
- ARTICLES ET DOSSIER DE PRESSE :
1/ Changement de nom, changement de peau ?
Marketing Magazine N°102 -Béatrice Héraud
-01/03/2006
2/ Dynamique Commerciale N°46 : « les
marques c'est le repère »
Dossier spécial marques - Jean-Noel Kapferer - Mai / Juin
1996 3/ Les marques, trait d'union entre générations ?
Marketing Magazine N°124 - Aurélie CHARPENTIER-
01/09/2008
4/ Dossier spécial : gérer le changement
de marque Christophe Andreae - Bulletin HEC N°65
5/ INTERVIEW de Géraldine Gossot,
Média Manager. Danone Ultras Frais (Transition de Bio à Activia)
Dossier : PQR 66 Journal de Campagne - Edition 2007 - Page
20-21
6/ L'ANNÉE 2008 EN France : Les principales
transactions conclues en 2008
Extraits - FUSIONS & ACQUISITIONS MAGAZINE N° 7 -
Janvier 2009
7/ Les 5 principales fusions-acquisitions de
2007
108
8/ L'américain Kraft retire les biscuits
Taillefine des rayons Les Echos - Marie- Josée Cougard -
11/03/09
9/ LU remplace Taillefine par les biscuits Belvita
Le Figaro - F. C. - 20/03/2009
10/ Chronique d'un changement de nom
Stratégies Magazine n°1364 -07/04/2005
11/ Buitoni et Maggi à la sauce Zapetti
Stratégies Magazine n°1351 - 06/01/2005
|
|
- SITES INTERNET :
1/ Les Mousquetaires relookent leur identité
visuelle :
www.e-marketing.fr - 21/01/2009
2/ La marque, arme anti-crise
www.admirabledesign.com -
02/ 03/ 2009
109
3/ Socianalyse d'une mythologie contemporaine
http://labocem.chez-alice.fr/socianalyse/socianalyse
- Saverio Tomasella - 4/ Consommer la marque
Nice, Centre d'Etudes sur la Marque (CEM) - Saverio Tomasella -
2003 5/ La dynamique de la marque et son évolution dans le
temps Saverio Tomasella - 2003
6/ Changer de nom de marque : un pari
gagnant
www.journaldunet.com- Agnès le Gonidec - JDN Management -
07/11/2007
7/ Zapetti :
http://www.raynal-roquelaure.fr/rubrique.php3?id_rubrique=111
8/ Les Fusacs :
www.salondesfusionsacquisitions.com
- Rubrique : Fonds documentaires
9/ Quel avenir pour le marketing affinitaire en
Assurance ?
www.tribulis.typepad.fr -
Molitor consult -L'expertise marketing dédiée au secteur de
l'assurance - 07/01/2008
10/ Axa assurance :
www.axa.fr
-OUVRAGES (EXTRAITS ET LECTURES COMPLETES) :
1/ Comment une marque se démarque : Au coeur de
la marque : créer, gérer, développer et évaluer sa
marque
Géraldine Michel - 212 pages - Editions Dunod - 2004
110
2/ Du Ricard dans mon coca, nous et les
marques
|
Catherine Becker - 224 pages - Editions d'Organisation - 2002
|
3/ LES ADULESCENTS : Enquête sur les nouveaux
comportements de la génération Casimir
Marie GIRAL - 278 pages - Editions PRE AUX CLERCS - 2002
4/ La marque
|
Chantal LAI - 128 pages - Editions DUNOD (Les Topos) - 2005
|
5/ L'identité de marque
|
Marie-Claude Sicard - 294 pages - Editions d'Organisation -
09/2008
|
6/ Organiser le CRM dans l'assurance : Relation
client : stratégies et mise en oeuvre (extrait)
Christophe Antone - 293 pages - L'Argus de l'assurance - 2006
111
- ENTRETIENS :
1/ Entretien avec Bruno Tascone - Responsable
communication et marketing Sagem Communications
|
Thème : Sagem Communications, une identité
de marque en péril ? Mars 2009
|
2/ Entretien avec Jéremy Floré
Chef de département Frais Carrefour Market
Thème : Comment un rebranding est-il vécu par
l'interne ? Mai 2009
112
GLOSSAIRE :
(1) OMPI : L'organisation mondiale de
la propriété intellectuelle (OMPI) est une institution
spécialisée des Nations Unies. Sa mission consiste à
élaborer un système international équilibré et
accessible de propriété intellectuelle qui récompense la
créativité, stimule l'innovation et contribue au
développement économique tout en préservant
l'intérêt général. L'OMPI a été
créée en 1967 par la Convention instituant l'OMPI, en vertu de
laquelle ses États membres lui ont donné pour mission de
promouvoir la protection de la propriété intellectuelle à
travers le monde grâce à la coopération entre États
et en collaboration avec d'autres organisations internationales. Elle a son
siège à Genève (Suisse).
(2) Richins & Dawson :
Sociologues et auteurs, à l'origine de la célèbre
« échelle de Richins & Dawson », mesurant le
matérialisme ou les sensations et valeurs par exemple.
(3) Jean-Noel Kapferer : Professeur
à HEC et consultant, Jean-Noël KAPFERER est un des experts
français des marques et l'une des autorités internationales sur
le sujet, à l'origine de nombreux ouvrages sur les marques.
(4) Marie-Claude SICARD :
Normalienne et Agrégée de Lettres, Marie-Claude Sicard est expert
en stratégie de marques et conseille de grandes entreprises
françaises et internationales. est l'auteur de plusieurs ouvrages sur
les marques, dont Luxe, mensonges et marketing et
L'identité de marques. Dans ses ouvrages, la marque est
considérée comme un système vivant et son identité
comme un processus en constante évolution
(5) Kevin Roberts : C'est le PDG de
l'agence Saatchi & Saatchi, auteur de l'ouvrage Lovemarks.
(6) Paul Watzlawick : C'est un
théoricien dans la théorie de la communication et le
constructivisme radical, membre fondateur de l'École de Palo
Alto.Psychologue, psychothérapeute, psychanalyste jungien et sociologue,
ses travaux ont porté sur thérapie familiale et la
psychothérapie générale.
(7)
113
La pyramide de Maslow : La pyramide de
Maslow est une classification hiérarchique des besoins humains. Maslow
distingue cinq grandes catégories de besoins. Il considère que le
consommateur passe à un besoin d'ordre supérieur quand le besoin
de niveau immédiatement inférieur est satisfait.
(8) L'effet de primauté : Au
milieu des années 1940, le psychologue Solomon Asch a mis en
évidence un effet de primauté, c'est-à-dire que
l'information reçue en premier déterminerait plus l'impression
que l'on a d'autrui que l'information reçue ensuite. Ce principe est
également valable pour l'efficacité de la mémoire.
Un exemple concret est la mémorisation d'une longue
liste de mots, le sujet aura plus de peine à se souvenir des mots du
milieu que de ceux du début. Dans le cas d'un contact avec une personne,
le sujet sera fortement influencé par la première impression,
négative ou positive. Dans le cas d'une réaction négative,
il lui sera plus difficile ultérieurement d'avoir un sentiment positif
vis-à-vis de cette personne.
114
4ème DE COUVERTURE :
Les marques : on les découvre, on s'y retrouve, on s'y
attache, on les adopte. Ce sont des points de repère essentiels pour le
consommateur, sur un marché saturé par une multitude d'offres.
L'attachement émotionnel et affectif aux marques est la clé d'une
relation longue durée avec le consommateur. C'est cette relation qui va
faire vivre les marques et développer leur univers.
Ainsi, lorsqu'un changement subvient au sein d'une
société, les marques peuvent en être affectées et se
voir modifiées : noms, concepts, logos, univers, chaque pôle
identitaire peut être ébranlé et remettre en question
l'identité de marque.
Les fréquentes fusions et acquisitions en sont les
exemples types, car elles sont à l'origine de restructurations
importantes qui vont venir changer l'empreinte identitaire d'une marque, et
bouleverser sa relation avec le public, mais également avec ses
salariés.
Lorsque Kraft Foods rachète le segment « Biscuit
» LU à Danone, Taillefine Equilibre devient Belvita, une
marque totalement nouvelle, surfant sur une nouvelle tendance : le mieux
consommer. Les adeptes de la marque Taillefine se voient alors supprimée
leur marque, avec laquelle elles avaient pris des habitudes et une certaine
confiance.
Ce changement de marque et d'univers ne représente-t-il
pas une menace sur un marché hostile aux nouveautés? Quel accueil
va recevoir le nouveau nom et son graphisme ? Comment l'entreprise va-t-elle
parvenir à gérer ce changement ? Un changement d'identité
peut-il tuer une marque ?
Tant de questions auxquelles ce mémoire tentera de
répondre, à travers des exemples divers, ancrés aux
tendances de cette « génération innovation ».
Brands: we discover them, we can identify to them, we adopt
them. These are the most essential landmarks for customer on a huge bargain
crowded with consumption offers.
Emotional and affective links to brands are the key of a long
lasting relationship with customers. It is this relationship that is the motor
and that develops the brands' context.
Thus, when a change happens within a company, the brand can be
directly affected through its name, concept, logo and its identity can be
destroyed or totally reconsidered.
The frequent mergers and acquisitions are the most commons
examples because they are the source of deep changes and overhauls. It can also
modify the brands' identity and disturb its relation with customers, and also
with the employees.
When Kraft Foods buys out LU to Danone, Taillefine
became Belvita, a totally new brand using a new trend : The
«better consumption». The addicted to Taillefine were frustrated,
their brand they were used to and in which they trusted disappeared.
How changing in the brand environment a threat to the bargain
hostile to all kind of renewals ? What will be the welcome to a new brand and
its image? How those changes are going to be handled by the company? Can a
modification in the brand identity kill a brand?
To all these questions, this study will try to answer through
a multitude of examples, established to the trendy «innovation
generation» that is our.
|