Chapitre I : REVUE DE LA LITTÉRATURE
I.6. Epidémiologie des IN
Une des spécificités du monde pédiatrique
est la présence d'autres sources d'infections nosocomiales
représentées par les acteurs dits « extérieurs »
que sont les parents, la fratrie et les accompagnateurs que sont les
instituteurs, les clowns et autres animateurs. Ces différents acteurs
majorent le risque de transmission intra-hospitalière, notamment pendant
les périodes saisonnières pendant lesquelles ces acteurs peuvent
véhiculer les agents pathogènes circulants en communautaire vers
l'hôpital.
Les bactériémies représentent globalement
20 % des infections associées aux soins en pédiatrie, mais
peuvent atteindre le chiffre de 36 % en pédiatrie et 45 % en
néonatalogie.
L'incidence est de 1,1 cas/1000 patients admis en
pédiatrie générale et oscille entre 2 et 15 cas/1000
jours-cathéter en réanimation. Cette incidence varie en fonction
du type de cathéter (plus fréquente en cas de cathéter de
Hickman comparativement aux chambres implantables).
Parmi les bactéries rencontrées dans les
infections liées aux cathéters, il est important de souligner la
prédominance des Cocci à Gram positif et, parmi eux, les
Staphylocoques à coagulase négative qui représentent
jusqu'à 58 % des septicémies nosocomiales en réanimation
pédiatrique. [13]
En pédiatrie, les pneumonies acquises sous ventilation
mécanique représentent de 2,5 à 9 cas/1000 jours de
ventilation mécanique. Leur incidence est variable et dépend en
néonatalogie non seulement du poids du nouveau-né, mais de son
terme aussi. Enfin, il est important de noter que la méthode
diagnostique utilisée en pédiatrie est variable d'un centre
à l'autre, ce qui rend la comparaison entre différentes
unités difficile. [13]
Les infections urinaires représentent 6 à 18 %
des infections nosocomiales en pédiatrie générale, pour
une incidence de 6 à 7,8 cas/1000 admissions. Les principaux
pathogènes responsables sont E. coli (39 % des cas), P.
aeruginosa (12 %) et Enterococcus spp. (12 %). Ces infections
sont associées au sondage urinaire et à sa durée. [13]
Épidémiologie descriptive :
La finalité de l'épidémiologie
descriptive est la description d'un phénomène de santé
dans une population (fréquence, variations) en fonction des
caractéristiques de cette population et de paramètres tels que le
temps et l'espace. Elle est nécessaire pour mesurer l'importance d'un
problème de santé et soulever des hypothèses
étiologiques (facteurs de risque de survenue de cette maladie). Exemple
: on souhaite étudier l'évolution de la mortalité par
cancer du sein entre 1980 et 2012 en France.
Épidémiologie analytique
(étiologique ou causale) :
Elle a pour but de rechercher les causes des maladies et les
facteurs ou marqueurs de risque influençant leurs survenues au sein
d'une population. Elle permet ainsi d'établir des relations de
causalité entre l'exposition à un facteur ou marqueur de risque
et la maladie.
Le risque est défini comme la probabilité de
survenue d'un événement donné. Les facteurs de risque
augmentent la probabilité de survenue de la maladie.
Chapitre I : REVUE DE LA LITTÉRATURE Les
indicateurs de fréquence :
La Prévalence : C'est la proportion de
malades présents dans une population à un instant donné.
C'est une photographie qui permet d'avoir une évaluation d'ordre
général.
La période peut tout aussi bien s'étaler sur une
plage temporelle donnée (prévalence hebdomadaire, mensuelle,
annuelle)
Prévalence = m / N
· m = effectif de malades à l'instant t
· N = effectif total de la population à l'instant t
(N = malades + non-malade)
· 0 = ð = 1 (ou 0 % = ð = 100%) [20]
L'Enquête de prévalence des infections nosocomiales
un jour donné estime la proportion de patients ayant une infections
acquise à l'hôpital et active parmi tous les patients
présents le jour de l'enquête.
La prévalence intègre :
· la durée de la maladie.
· la vitesse d'apparition des nouveaux cas de la
maladie.
Tableau 2 - Indicateurs de fréquence des infections
nosocomiales [4]
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