10.2 La variation du poids
La puissance a été calculée en Watt par
Kilogrammes. Les sujets de l'étude ont été pesés 2
fois : une fois avant la première batterie de test en Janvier 2021 et
une deuxième fois avant la deuxième batterie de test en Mai 2021.
L'objectif étant de ne pas avoir de variation de poids significative
afin d'éviter que cela ne fausse les comparaisons de puissance
exprimé en fonction du poids de chacun. Les résultats sont
présentés dans les tables ci-dessous.
On constate une tendance négative pour les deux
groupes. Cette tendance peut s'expliquer par le manque de compétition et
la très nette diminution de la charge d'entraînement (y compris de
musculation) dû à l'arrêt des championnats en raison de la
Covid-19. De plus, la prise de poids réalisé en Mai
coïncidait avec la fin de la période du Ramadan, ce qui peut
également expliquer la perte de poids de certain qui ont observé
le jeûne durant 4 semaines. Les valeurs individuelles sont disponibles en
annexe (annexe 2).
Tableau 5. Poids moyen par groupe relevé en Janvier
et Mai 2021
Test Group Contrôle Group
p p
values +/- SD values +/- SD
Jan. 2021 May 2021
73,75 +/- 6,03 73,5 +/- 5,52
Weight (Kg)
74,14 +/- 5,88 73,75 +/- 4,71
0,136
0,590
p : p-value
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La différence mesurée entre les deux prises de
poids n'est pas significative, qu'il s'agisse du groupe Test
(p=0,136) ou du groupe contrôle
(p=0,590). Ainsi, la probabilité que les
performances, exprimées en puissance, aient évolué
à cause du poids est faible.
10.3 Les tests
Seules les données de puissance, en Watt par Kg ont
été traitées. Les calculs
(moyennes, Sd..) pré et post protocole ont
été réalisé à l'aide de graphiques et
testé statistiquement par le t- test via XLSTAT (groupe apparié,
test bilatéral).
Tableau 6. Résultats par groupe de la puissance
obtenue (W/Kg) pour chaque test réalisé, avant et
après le protocole
Measure
|
|
Test Group values +/- SD
|
p
|
Control Group values +/- SD
|
p
|
Sprint - power (W/Kg)
|
Before protocol
|
17,5035 +/-
|
1,467
|
|
15,6065 +/-
|
2,374
|
|
|
|
|
|
0,009**
|
|
|
0,994
|
After protocol
|
18,1256 +/-
|
1,682
|
15,6028 +/-
|
2,672
|
|
|
|
CMJ - power (W/Kg)
|
Before protocol
|
59,6091 +/-
|
21,391
|
|
51,5850 +/-
|
14,958
|
|
|
|
|
|
0,048*
|
|
|
0,143
|
After protocol
|
61,1169 +/-
|
21,650
|
51,0600 +/-
|
15,368
|
|
|
|
p : p-value * : p = 0,05 ** : p = 0,01
La puissance a augmenté pour le groupe test que ce soit
pour la performance en sprint où en saut. Elle a très
significativement augmenté (p=0,009)
après la réalisation du protocole pour les performances en
sprint. Elle a également significativement augmenté
(p=0,048) après la réalisation du
protocole pour les performances en saut (type CMJ). A l'inverse, la puissance
n'a pas évolué où très peu et de manière non
significative pour le groupe contrôle, qu'il s'agisse des performances en
sprint (p=0,994) ou en saut
(p=0,143).
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11. Discussion
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Le pied est un système complexe avec de nombreux de
degré liberté (flexion, dorsi-flexion, retro-flexion..). Il joue
un rôle important dans les tâches athlétiques telles que la
course, le sprint ou bien même les sauts. Des études
récentes ont montré que les mécanismes à ressort
qu'on peut qualifier de propulseur au niveau du pied provenaient en partie des
composantes élastiques de l'aponévrose plantaire. Pour
repère, cela représente 8 à 17 % de l'énergie
mécanique nécessaire à une foulée et cela peut
augmenter en fonction du développement de chacun. 27,41
D'autres études ont montré que lorsque la
vitesse augmente, l'énergie et la répartition des forces pour
maintenir une foulée sont modulé par les muscles
intrinsèques des pieds. Ce sont d'ailleurs ces muscles qui font l'objet
en grande partie de programmes de renforcement dans la littérature.
L'action des fléchisseurs des orteils, peu détaillés au
cours de l'étude, serait générée
simultanément par l'action commune des muscles intrinsèques et
extrinsèques du pied.42,43 Une étude11 a
d'ailleurs montré une corrélation significative chez des joueurs
de football américain entre la force maximale de flexion des orteils et
la capacité à changer de direction avec une plus grande
agilité sur un test de 3 cônes.
Concernant notre étude, les résultats de
l'étude ont démontré une amélioration significative
des performances en sprint court (5 m) et en saut (CMJ). Ces données ont
été traitées et comparées en tenant compte de la
puissance musculaire développé par les sujets. Ces données
étaient disponibles via les outils d'évaluation utilisés
à savoir les applications My Sprint et My Jump. Afin d'individualiser au
mieux et d'avoir des données interpersonnelles, nous avons pris la
décision d'exprimer les valeurs de puissance par rapport au poids de
chacun. C'est pour cette raison que nous avons des moyennes en Watt/Kg. Pour 2
sujets dégageant la même puissance sur le même test, ramener
celle-ci au poids permet de déterminer avec plus de
représentativité les profils de chacun dans un souci
d'individualisation des résultats.
Concernant les mesures réalisées au niveau
anatomique sur les différents pieds des joueurs, à savoir la
hauteur des naviculaires et le varus/valgus d'arrière-pied : on ne
retrouve pas de différence entre le début et la fin du protocole
même s'il a été démontré dans certaines
études que certains programmes d'entraînement permettent de
corriger des défauts d'axe concernant la complexe suro-achilléo
calcanéo-plantaire. 2,7,17,44,44-46
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Les types morphologiques n'ayant pas bougé et en regard
de la littérature, nous supposons que la durée du protocole
n'était pas assez longue pour venir influer sur ce paramètre
Pour poursuivre, nous pouvons affirmer en observant les
résultats que les différents types morphologiques
retrouvés dans la population de l'étude n'ont pas eus d'influence
sur les résultats. En revanche, ayant constaté une population
majoritairement supinatrice dans le groupe test, nous émettons
l'hypothèse qu'un pied supinateur, également appelé pied
dynamique, paraît plus enclin à réagir avec un protocole
comme celui que nous avons mis en place. Nous pourrions tenter d'argumenter
cela en soulignant la manière de répartir le poids sur le pied
dans un premier temps, puis l'action majoritaire du médio pied dans le
processus de propulsion. En effet, le pied physiologique appuie davantage sur
le médio pied ; aussi, le temps de contact en étant
potentiellement plus élevé diminuerait-il la puissance
dégagée ? Et serait-il plus intéressant d'être
supinateur dans ce cas ?
Toutefois, cette réflexion est à approfondir
puisqu'il est largement démontré qu'une supination excessive est
source de blessure, tout comme une pronation excessive.7
L'hypothèse que nous avions émise, à
savoir qu'un protocole de musculation de pied aurait une influence sur
l'explosivité, est donc vérifiée suite à notre
étude.
En nous intéressant à la littérature et
après avoir exploré les sujets touchant de près ou de loin
la structure du pied dans la partie « Etat de l'art », nous avons pu
retenir X études traitant l'aspect performance.
Tout d'abord l'étude de Iwona Sulowska et al.
6, dont l'objectif était d'évaluer l'influence
d'exercices de musculation du pied sur la performance de coureurs de marathon.
Après avoir rassemblé à un public de 47 sportifs
confirmés dans la discipline, ils ont mis en place un protocole pour un
groupe test en comparaison avec un groupe témoin. Les tests
utilisés ont permis de déterminer le couple, le travail, la
puissance des fléchisseurs et extenseurs du genou sur dynamomètre
isocinétique, et la puissance développé au terme d'un RAST
test qui évalue la puissance anaérobie lactique directement sur
le terrain. Les résultats ont démontré des
améliorations significatives sur l'ensemble des paramètres
énumérés précédemment. C'est ainsi qu'ils en
ont conclus que les exercices de renforcement des muscles des pieds
améliore le transfert d'énergie à travers les segments du
corps, et plus particulièrement du bas du corps ; et que ceux-ci
améliorent par la même occasion la force et la puissance
générée.
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La méthodologie est intéressante, mais il
paraît évident que la répartition des profils aux seins de
l'étude est trop homogène, on ne retrouve pas de pronation ou de
supination excessive ce qui ne peut constituer un réel reflet d'une
population de sportif et qui plus est, de course à pied. Il aurait pu
être judicieux de réaliser ce projet avec des podologues du sport
afin d'élargir les profils et les différents types morphologiques
obtenus grâce à l'index de posture de pied.
L'étude d'Hashimoto & al. 8, qui se
rapproche également de ce que nous avons fait en tenant compte de la
performance motrice, présente des résultats intéressants
suite à la réalisation de son programme de renforcement (Toe-Curl
Exercice). Il apparait une augmentation significative de la distance au
1-legged-jump, et de la hauteur au vertical jump. De même il y a une
diminution significative de temps au 50-m dash time. Nous remarquons que les
résultats sont exprimés en valeurs brutes. Les auteurs ne
tiennent pas compte des profils physiologiques des sujets. La notion de
puissance n'est pas énumérée, ce qui laisse
apparaître une trop grande variabilité dans les résultats,
sans individualisation en fonction des sujets de l'étude.
Au vu des tests réalisés et des résultats
globalement significatifs, la démarche aurait été,
à mon sens, plus précise de prendre en compte l'expression de la
puissance en W/Kg, car c'est elle qui prime dans l'étude la
motricité et notamment dans les thèmes de force /
vitesse.47 En conclusion ces résultats laissent penser que le
renforcement de la musculature intrinsèque pourrait avoir des
bénéfices sur les capacités d'absorption des chocs et les
performances motrices.
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