EPIGRAPHE
« L'ESPOIR D'UN RESULTAT TRES FAVORABLE PEUT
COMPENSER LE RISQUE DANS L'ESPRIT DE L'EMPRUNTEUR, MAIS IL N'EST PAS DE NATURE
A ASSURER LE PRETEUR ».
JOHN MAYNARD KEYNES
LISTES
DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
Graphique 1 : Croissance
monétaire, inflation et activité
3
Graphique 2 :
Dépréciation monétaire en RDC
32
Graphique 3 : Schéma
simplifié du mécanisme de transmission de la politique
monétaire
32
Tableau 1 : Calibrage de la politique
monétaire de la BCC en 2011 (en milliards de CDF)
33
Graphique 4 : Evolution de la
réserve obligatoire (en milliards de CDF)
35
Graphique 5 : Masse monétaire et
inflation en RDC
39
Graphique 6 : Masse monétaire et
crédit net à l'Etat
39
Graphique 7 : Taux directeur et
débiteur
46
Tableau 2 : Ecart entre taux directeur
et taux débiteur
46
Tableau 3 : Ecart entre le taux
débiteur en MN et ME
48
Tableau 4 : Statistique des
variables
51
Graphiques 8 : Stationnarite Des
Variables
52
Tableau 5 : Estimation de
paramètre
53
Tableau 6 : Corrélation des
variables
55
LISTE DES ABREVIATIONS
B.C.C :
|
banque centrale du Congo
|
R.D.C :
|
république démocratique du
Congo
|
B.O.N :
|
billet à ordre négociables
|
B.T :
|
bon de trésor
|
B.T.R :
|
billet de trésorerie
|
I.P.C.:
|
indice de prix à la consommation
harmonisé
|
I.P.C :
|
indice de prix à la consommation
|
P.C.M:
|
programme de coopération monétaire en
Afrique
|
M.C.O:
|
moindre carrés ordinaires
|
INTRODUCTION
0.1. ETAT DE LA QUESTION
Plusieurs chercheurs ont abordé la problématique
de la persistance de l'écart entre le taux directeur et le taux
débiteur, mais cela de plusieurs façons. S'appuyant sur les
travaux théoriques et empiriques, les classiques pensent que dans le
court terme, les impulsions monétaires n'exercent que les effets
limités sur l'activité réelle. Cette position se justifie
par les faits que selon cette approche, l'épargne de ménage et
l'investissement des entreprises, seraient très peu sensible à la
variation des taux d'intérêt. Ainsi pour le tenant de cette
thèse, la monnaie est une voile, en d'autres termes elle est neutre.
En revanche, selon les monétaristes, la politique
monétaire a un rôle actif sur la conjoncture économique.
Selon ce point de vue, une politique monétaire restrictive entraine une
diminution des prix relatif des actifs monétaires, financiers et
l'investissement des entreprises seraient très peu sensible à
la variation des taux d'intérêts. Cela se traduit par une
modification des demandes réelle, que sont la consommation et
l'investissement, mais égale aux stocks réels accumulés
(capital et richesse). Ainsi, pour les tenants de cette thèse la
monnaie n'est pas une voile, en d'autre terme elle n'est pas neutre.
Le principale mécanisme de transaction de la
politique monétaire dans la théorie KEYNESIENNE, est le canal du
taux d'intérêt qui concerne l'ensemble de moyen par lesquels la
variation du taux débiteur est susceptible d'affecter la sphère
réelle à travers les décisions d'investissement et de
coordination des entreprises et des ménages . D'après cette
théorie présentée par le modèle IS-LM, les chocs
monétaires sont transmis à la sphère réelle
à travers le taux d'intérêt qui est le canal
privilégié.
Etant les loyer de l'argent, il peut s'analyser à la
fois comme le taux de rendement d'un actif composite ( titre financier ou
capital physique) mais également comme un prix relatif, ou charge
financière ; lorsqu'il est considéré comme prix
relatif, il influe sur la composition de portefeuille des agents
économiques, la liquidité de l'économie ou sur le solde
de la balance de payement courant.
Analysé comme une charge financière, il affecte
le coût de production des entreprises et reste déterminant dans
le choix entre différent mode de production intensive en capital ou en
travail.
D'après ROBINSON (1965), une politique de taux
d'intérêt bas permet de promouvoir l'investissement et la
croissance économique. Renforçant ce point de vue,
CHANDARKAR(1971), assure que la fixation de taux d'intérêt
à des niveaux approprié permet d'assurer l'investissement
désiré, en volume et en composition. D'après l'auteur, le
taux d'intérêt doit être maintenu à des niveaux bas
pour stimuler l'investissement.1(*)
MC KINNON et SHAW (1973), prenant les contrepieds de ce
raisonnement, ont montré que des niveaux de taux d'intérêt
bas, ne favorisaient pas l'accumulation du capital et la croissance
économique. En effet des taux d'intérêts faibles
peuvent stimuler la demande d'investissement. Toutefois, du fait de leur
niveau assez bas, ils ne peuvent susciter l'épargne nécessaire
en vue de satisfaire cette nouvelle demande crée. Il en résulte,
par conséquent une diminution de l'investissement pour ces
raisons.2(*)
Junior UVOYA (2012),a analysé le comportement des taux
débiteurs des banques commerciales face au taux directeur de la banque
centrale du Congo, pour la période allant de 2001 à 2012 ;
son point de départ est l'écart existant entre les deux taux
d'intérêt afin d'en déceler les causes. En procédant
par la détermination de sens de causalité entre les variables
considérées et par la saisie de leurs impacts interactifs, les
causes qui sont à la base dudit écart sont liées au risque
élevé des économies d'endettement en termes
d'investissement.3(*)
META WA BUTA, cité par KOKOMA MAKUNDU (2018)4(*)dans son étude sur
l'écart entre le taux directeur et les taux débiteurs des banques
commerciales : paradoxe de la croissance économique congolaise,
part de l'hypothèse selon laquelle, la quasi inflexibilité des
taux débiteurs n'arrivent pas à suivre correctement les
ajustements du taux directeur engagé à la banque centrale lors de
la mise en oeuvre de sa politique monétaire de 2011 jusqu'en 2016.
Après analyse, il arrive aux conclusions selon lesquelles, les
ajustements du taux d'intérêt de la banque centre du Congo (BCC)
ne permettent pas de soutenir l'activité économique du fait que
les taux débiteurs bien qu'ils suivent l'évolution des
ajustements de ce taux pilote de la banque centre du-Congo(BCC), les banques
commerciales ne baissent pas leurs taux dans les mêmes proportions par
rapport au taux de référence de la BCC.
Cette situation s'est justifiée par la présence
de plusieurs éléments qui constituent des goulots
d'étranglements ne permettant pas la pleine transmission de la politique
menée par la BCC, dont l'auteur énumère quelques raisons
ci-après :
1. dans un contexte inflationniste et de hausse du taux
directeur, les banques commerciales réagissent très rapidement,
voir anticipativement, en ajustent significativement à la hausse leurs
taux débiteurs pour se couvrir contre les risques d'érosion de la
valeur réelle des crédits accordés à la
clientèle;
2. dans un contexte des inflationnistes et de baisse du taux
directeur, le délai de réaction des taux débiteurs des
banques est assez long;
3. il faut reconnaitre que les coûts des crédits
sont très élevés en raison des coûts
d'exploitation;
4. environnement des affaires en RD. Congo comporte beaucoup
de risques;
5. l'épargne est majoritairement conservée en
dehors du système bancaire par manque de confiance et de peur de ne
plus y avoir accès.
De ce qui précède, les différentes
études évoquées ci-haut, aborde cette relation des
manières différentes, et aboutissent à des
résultats divers. La spécificité de cette étude,
est qu'elle aborde cette question en RDC, une économie d'endettement,
dont l'essentiel de financement passe par la banque, cela durant une
période de 14, soit de 2006à2020.
0.2
PROBLEMATIQUE
La politique monétaire est une composante de la
politique économique globale, les autres sont : la politique
budgétaire, la politique fiscale, la politique de revenu, la politique
agricole etc. Les objectifs ultimes de la politique monétaire, se
confondent alors avec ceux de la politique économique, notamment :
la croissance économique, le pleine emploi, la stabilité du
niveau général de prix et l'équilibre extérieur,
qualifié ainsi de carré magique de Nicolas KALDOR.
Pour atteindre ces objectifs, la politique monétaire
passe par les instruments directs et indirects, dont le taux directeur, l'un
des instruments utilisé en République Démocratique du
Congo, qui est également un canal de transmission de la sphère
monétaire, vers la sphère réelle de l'économie.
En effet, dans la conduite de la politique monétaire en
vue de toucher l'activité économique, l'autorité
monétaire de la République Démocratique du Congo (la
banque centrale du Congo), dispose sur base de la loi numéro 18/
027 du 12decembre 2018 portant organisation et fonctionnement de la
banque centrale du Congo, élaborée par souci de conformer les
nouveaux statuts aux engagements du pays et au standards internationaux,
particulièrement dans le domaine de la gouvernance et dans les
préservations de la stabilité financière; un arsenal des
outils dont notamment les stratégies ainsi que les instruments de la
politique monétaire qu'elle manipule à bon escient pour
réguler l'offre de monnaie en circulation.
Signalons qu'il existe quelques facteurs capables
d'influer sur l'offre de monnaie qui peuvent être autonomes d'une part,
à savoir le crédit net à l'état , les avoirs
extérieurs nets , la circulation fiduciaire qui, par leurs simples
variations, peuvent entrainer des modifications importantes sur le seuil
de liquidité, débouchant soit à la contraction ou au
développement de l'économie .5(*)
D'autres parts, ces facteurs peuvent être
institutionnels, dont notamment les réserves obligatoires, le taux de
refinancement , les encours des titres qui requièrent
inévitablement la manipulation de la politique monétaire pour
que la banque centrale jugule la quantité de monnaie excessive
entravant la stricte égalité entre l'offre ainsi que la demande
de monnaie. En d'autres termes, ces derniers ( les facteurs institutionnelles)
constituent l'épine dorsale en matière de conduite de la
politique monétaire dans la mesure où, l'autorité
monétaire recours aux différents instruments de la politique
monétaire pour suivre d'une manière efficace les missions lui
assignés.6(*)
De ce qui précède, au regard du grand
rôle que joue le taux d'intérêt sur l'activité
économique et partant de la nécessité de financer la
croissance des économies en développement, les décideurs
politiques privilégient depuis les années soixante des
politiques monétaires expansionnistes tel qu'en Amérique latine ,
en Asie et en Afrique. De ce fait, vu ce rôle pivot que joue cette
variable, cette étude analyse la relation taux directeur et taux
débiteur des banques dans la mesure où, la situation parait
paradoxale en RDC car, le taux débiteur reste essentiellement
élevé comparativement au taux directeur. Pourtant,
l'économie congolaise est une économie d'endettement, dont
l'essentiel de financement passe par le système bancaire.
A titre illustratif, le taux directeur au cours de la
période comprise entre 2011 à 2016 a connus une tendance
baissière, soit 20% fin décembre 2011, 4% en
décembre2012, 2% en novembre 2013,2% en décembre 2014, 1,7% en
novembre 2015, 7% en décembres 2016.
C'est ainsi qu'en RDC, la relation entre le taux directeur
et le taux d'intérêt débiteurs des banques, n'a jamais
cessé de se creuser durant toute la période qualifiée
des fortes croissances couplée du faible niveau d'inflation que le
pays n'as plus connu depuis longtemps. A la lumière de la
théorie économique fournie, les acteurs justifient cet
écart par les risques et les coûts d'exploitation (convenable)
énorme liés à l'environnement des affaires en RD CONGO.
D'où, au regard de ce paradoxe entre le taux
débiteur excessif et la coexistence d'une croissance
économique, cette problématique tourne autour des questions de
recherche suivantes :
- existe-il une relation entre le taux directeur et le taux
débiteur des banques en RDC ?
- qu'est-ce qui justifie la persistance de l'écart
entre le taux directeur et le taux débuter des banques ?
0.2. HYPOTHESES
Une hypothèse étant une réponse
anticipée, en rapport avec la question soulevée à la
problématique, cette étude part de l'hypothèse selon
laquelle:
- il existerait une relation entre le taux directeur, et le
taux débiteur des banques en RDC,
- la mauvaise qualité de l'environnement des affaires
en rd. Congo, entrainant la hausse des risques de marché justifierait
l'écart entre le taux directeur et les taux débiteurs des
banques.
0.3. OBJECTIFS DU TRAVAIL
Ce travail a pour objectif général, d'analyser
la relation taux directeurs et taux débiteurs des banques; aussi les
causes de la persistance de l'écart entre le taux directeur et les taux
débiteurs des banques en RDC de 2006 à 2020.
Ainsi, pour atteindre cet objectif, trois objectifs
spécifiques seront poursuivis, à savoir :
- aborder les théories relatives au taux
d'intérêt ;
- passer en revue la politique monétaire de la banque
centrale du Congo ;
- vérifier la relation qui existe entre la variation du
taux directeur de la BCC et celle des taux d'intérêts des banques
commerciales et dégager leurs effets.
0.4. METHODES ET TECHNIQUES
La méthode scientifique est compris en sens strict,
comme étant une suite ordonnée des opérations
élémentaires à faire subir l'objet d'étude pour
mieux l'analyser, le comprendre, l'expliquer, en anticipant l'évolution
antérieure. Dans le cadre cette étude, nous utilisons à
savoir :
- la méthode analytique : permet d'analyser la
problématique de la relation taux directeur et taux débiteur.
- la méthode historique : permettra de remonter le
temps enfin de savoir un peu plus sur les causes qui expliquent la persistance
de cet écart.
- la méthode statistique permettra d'analyser le sens
de la relation taux directeur et taux débiteur des banques.
0.6.
CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le présent travail présente un double
intérêt, non seulement pour les scientifiques mais aussi pour
les décideurs. Sur le plan personnel, cette étude permet de
concilier les théories apprises, à la pratique.
Sur le plan scientifique, cette étude constitue une
contribution essentielle aux scientifiques, bien que modeste, car il permet de
comprendre beaucoup plus mieux, la problématique de l'écart entre
ces taux.
Alors que sur le plan pratique, les recommandations de ce
travail, pourrait permettre aux décideurs d'analyser la façon de
réduire peu à peu cet écart.
0.7.
DELIMITATIN DU TRAVAIL
Restreindre son champ d'investigation, constitue une
démarche impérative, inéluctable de la recherche
scientifique qui n'est aucun cas synonyme de fuite de responsabilité.
Ainsi, la présente étude est délimitée sur le
plan spatial que temporel.
Dans l'espace, cette étude se limite en
république démocratique du Congo.
Alors que dans le temps, elle couvre la période
allant de 2006 à 2020 afin d'appréhender comment a
évolué ces taux durant la période d'étude.
0.8.
CANEVAS
Hormis l'introduction et la conclusion ce travail s'organise
en trois chapitres.
1. le premier aborde le cadre théorique et conceptuel
de l'étude ;
2. le second passe en revue de la politique monétaire
de la banque centrale du Congo ;
3. le troisième aborde la relation taux directeur et
taux débiteurs des banques en RDC7(*).
CHAPITRE I. CADRE THEORIQUE ET
CONCEPTUEL DE L'ETUDE
Le chapitre sous examen, met en exergue quelques concepts
fondamentaux afférents à cette étude.
Section
1. MODELE INITIAL D'INTERMEDIATION FINANCIERE
Afin de comprendre la relation entre
les deux taux, cette section nous présente la finance directe et la
finance indirecte pour analyser les différents marchés sur lequel
sont appliqués les différents taux
d'intérêt.8(*)
1.1. Finance directe
Dans la finance directe les emprunteurs
obtiennent directement des capitaux de la part des préteurs en leurs
vendant des titres (ou instruments financiers) sur les marchés
financiers.9(*)
La finance directe concerne, dans
l'expression de GURLEY et SHAW, le marché de la dette primaire, c'est -
à - dire les marchés des capitaux. Sur les marchés des
capitaux se rencontrent des agents a besoin de financement et ceux à
capacité de financement ; les uns, par émission des titres,
se procurent des ressources auprès des autres. Etant donné la
présence des intermédiaires financiers sur les marchés des
capitaux, l'analyse de la finance intermédiaire ne peut dichotomiquement
se faire de celle de la finance directe, pour Jean Pierre Patat, le
marché des capitaux est l'une des deux composantes du système
financier d'une économie où se confrontent directement les offres
et les demandes des capitaux et où sont émis et souscrits, soit
directement, soit par l'intermédiaire d'organisme de placement collectif
des titres d'une grande diversité, mais qui se rattachent à deux
familles à savoir :
- des titres de créances à moyen et long terme
(obligations) ou à court terme rapportant un intérêt (titre
de créances négociable)
- et des titres de propriété (actions) en
rapportant une participation au bénéfice, les dividendes, et
destinés à continuer ou à renforcer les fonds propres des
entreprises.
1.1.1. Marche monétaire
Selon les termes d'Alain SIAENS, les
marchés monétaires concernent le circuit des fonds
prêtés et empruntés à court terme. Au sens large,
ils englobent les marchés implicites par lesquels les
intermédiaires collectent les dépôts d'agents non
financiers en surplus et octroient les crédits à court terme aux
agents déficitaires.
Mais au sens strict, ils
désignent des marchés de gros ou intermédiaires
destinés à activer la destination des encaisses et dont la
flexibilité excède généralement celle qui subsiste
dans les relations avec la clientèle finale, au stade du
détaille. Jadis, les opérations sur le marché
monétaire ne concernaient que les institutions financières entre
elles, spécialement les banques entre elles. Les unes pour faire face
à leurs besoins de trésorerie se procurent de la monnaie centrale
auprès des autres, qui disposent de liquidité
excédentaire.
En d'autres termes, destinés
à permettre aux banques d'obtenir la monnaie banque centrale dont elles
peuvent avoir besoin, le marché est, jusqu'à 1985, un
marché fermé sur lequel n'interviennent que des institutions
à caractère financier. L'accession des agents non financiers
impose, dans la pratique, la division des marchés monétaires dans
deux compartiments : le marché interbancaire et le marché
des titres de créances négociables qui, lui-même, est aussi
divisé en plusieurs sous marchés.10(*)
1.1.1.1. Compartiments du marché monétaire
La structuration des compartiments ou
sous marchés du marché monétaire n'est
nécessairement pas la même dans toutes les économies.
a) Marché inter bancaire
Le marché interbancaire est le
marché monétaire par excellence, dans ce sens qu'il constitue son
centre nerveux. Il s'y négocie les prêts et emprunts d'un jour
à un an que les organismes financiers s'y font mutuellement
d'après l'état de leurs trésoreries, en monnaie nationale
ou en devise. En principe, les acteurs exclusifs de ce marché sont les
banques.
Les autres institutions
financières peuvent y prêter, mais sans autorisation d'y
emprunter. Etant donné un marché libre, où la concurrence
est parfaite, le taux d'intérêt y est déterminé par
le mécanisme du marché, et en est l'expression la plus
précise du coût marginal de l'argent. La technique la plus
utilisée dans les opérations interbancaires c'est la pension. En
effet une banque emprunteuse cède à son préteur la
propriété d'un titre, mais seulement pour une période
donnée.
b) Marché des gros
dépôts
Comme sa désignation l'indique,
ce marché concerne le dépôt à terme en monnaie
nationale du système bancaire. Il couvre généralement la
part la plus importante des marchés monétaires et s'avère
concurrentiel par contraste avec la récolte des dépôts
bancaires rémunérés au taux d'affiche.
c) Marché au jour le jour
Est un compartiment du marché
monétaire où l'échéance maximale de créance
est de 48 h ou exceptionnellement de 72 h. la monnaie nationale est
prêtée et empruntée au jour le jour entre les institutions
financières tantôt déficitaire tantôt
excédentaire en trésorerie.
d) Marché de réescompte
Au guichet de réescompte,
l'institut d'émission est préteur de dernier essor. Les banques
s'y procurent de la monnaie centrale en nantissement des titres
représentatifs de créances privées.
e) Marché des effets publics
Les effets publics sont constitués
des bons et certificats : les certificats dont la maturité varie
entre un et trois mois émis au robinet par le trésor ; les
certificats de 6 à 12 mois ou tout autre bon du trésor
émis par adjudication et en fin les certificats de 4 mois émis
par le fond des rentes lors d'adjudication hebdomadaire.
Généralement, les agents économiques non financiers
n'accèdent pas à ces types de titres (bons et certificats du
trésor). Ils sont uniquement accessibles aux intermédiaires
financiers.11(*)
1.1.1.2. Objet du marché monétaire.
Alors que la monnaie centrale fait
l'objet du marché interbancaire, sur les marchés des titres de
créances négociables, les instruments ou produits y
afférents.
a. Bons du trésor
Titres de dette émis par le
trésor public et utilisé quasiment dans toutes les
économies modernes, les bons du trésor sont les plus vieux titres
publics du marché monétaire. Ils sont catégorisés
en :
§ Bons du trésor à taux fixe dont la
maturité n'excède pas un an. Les investisseurs qui les
achètent, peuvent les revendre à chaque instant sur le
marché secondaire par l'intermédiaire des spécialistes en
valeur du trésor, et
§ Bons du trésor à intérêt
annuel, qui a les caractéristiques que les bons du trésor
à taux fixe. Cependant, leur originalité réside dans
l'échéance, qui varie entre 2 et 7 ans.
b. Billets de trésorerie
Ce sont des titres privés, d'une
échéance inférieure à 2 ans, émis par les
entreprises pour couvrir leurs besoins de trésorerie à court
terme.
c. Certificat de dépôt
Les certificats de dépôt
négociables sont des titres, d'une maturité inférieure
à 7 ans, émis par les banques en reconnaissance de
dépôts récoltés auprès des investisseurs.
d. Les billets à ordre
négociable (BON)
Un BON est une matérialisation de
la reconnaissance d'une dette de la part de la banque émettrice. Son
avantage pour le précaire est qu'il peut être négociable
sur le marché secondaire.
Il est distingué :
§ Les opérations over night,
correspondant à des prêts-emprunts d'une journée,
entre le moment où l'opération est conclu et le lendemain et, le
taux en voguer c'est le fameux J.J (taux au jour le jour publié
largement par la presse) et
§ Les opérations tom-next (to
morrow-next), correspondant à des prêt-emprunts d'une
journée, entre le lendemain du jour où l'opération est
conclue et le surlendemain.
§ Bons de caisse (BC), sont des titres
de représentatifs de créances remis à un particulier en
contre parti du prêt qu'il a accordé à une banque
§ Lettres de change, sont des effets de
commerce dans lesquels une personne désignée, le tireur donne
l'autre personne désignée le tiré, de régler
à une date convenue une somme déterminée à un
bénéficiaire nominalement désigné au porteur de la
lettre.12(*)
1.1.2. Marche financier
Par définition le marché
financier est le lieu d'émission et de placement de titres nouveaux
(marché dit primaire), qui a donc pour complément
nécessaire la bourse de valeur où peuvent être
négociés des titres anciens (marché dit
secondaire).13(*) Pour
G.DEPALLENS, le marché financier est un marché de capitaux de
longues durées qui représente l'ensemble des offres et de
demandes des capitaux, pour des souscriptions au capital social des entreprises
et des placements à long terme.
1.1.2.1. Compartiments du
marché financier
Le marché financier peut
être compartimenté selon la qualité de titres :
marchés primaire, secondaire et tertiaire, selon la
rémunération des titres : marchés de titres à
revenu fixe (marché obligataire) et à revenu variables
(marché des actions) ; selon la cotation de durée
(marché au comptant et à terme) ; selon les risque, la
liquidité,...
1.1.2.2. Objet du marché
financier
Le marché financier est le
chant des plusieurs produits dont les traditionnels sont les obligations et les
actions.14(*)
1.1.3. Finance
intermédiaire
Dans cette deuxième
catégoriel'économie s'interpose entre les agents à besoins
et ceux à capacité de financement, des intermédiaires
financières. Les agents financiers sont des institutions dont la
fonction est de gérer les placements des agents non financiers,
d'accorder des financements prenant généralement la forme de
crédits et dans la majorité de cas, d'exercer
simultanément ces deux activités. Selon la terminologie de GURLEY
et SHAW, les intermédiaires financiers sont des emprunteurs et
préteurs indirects qui font circuler les fonds de préteurs
(épargnants) aux emprunteurs finals (investisseurs).
De manière
générale en offrant les crédits, les banques tiennent
compte de plusieurs facteurs, principalement la rentabilité qu'elles
peuvent tiré des opérations d'intermédiation ou la marge
d'intérêt et les risques qu'elles encourent de ces crédits.
Sur le plan microéconomique, comme toutes les autres
entreprises commerciales, les banques subissent la contrainte
d'équilibre bilantaire. Leurs gestionnaires perçoivent, dans la
fonction d'intermédiation financière, le crédit comme des
emplois et les dépôts comme des ressources.
Ainsi, l'offre de crédit pour
une banque est fonction de la recherche d'une plus grande marge
d'intérêt, qui est une différence des intérêts
débiteurs et les intérêts créditeurs. Toutes fois,
il sied de souligner que l'activité de crédit expose aussi la
banque à des risques.
Section
2. NOTIONS DU TAUX D'INTERET
Cette première section passe en
revue d'une part la définition du taux d'intérêt et ses
fondements théoriques, et d'autres parts, les différents types de
taux d'intérêts existants et appliqués par le
système financier.
1.1.
Définition et fondements théoriques du taux
d'intérêt
Le mot intérêt tire ses origines du
latin «intéresse » qui signifiait d'abord être
parmi, puis participer. Cela laisse entendre que l'intérêt,
concours ou participe à l'amélioration du revenu et par ricochet
aux conditions de vie de son bénéfice. Dans toute sa splendeur
économique, l'intérêt désigne une somme qu'un
débiteur paie à son créancier en
rémunération de l'argent prêté ; ou c'est le
revenu que le préteur tire d'un capital placé auprès d'un
emprunteur.14(*)
En d'autres termes, c'est le prix du service rendu par le
préteur à l'emprunteur et payé par ce dernier, pour
acquérir l'usage d'une somme d'argent pendant une période
déterminée, et ce prix est fixé lors de la conclusion du
contrat calculé en pourcentage de la valeur nominale de ce
capital.15(*)
Ainsi, du point de vue théorique, il sied
de passer en revue deux grandes explications du taux d'intérêt,
qui ont marqués l'histoire de la pensée économique
à savoir, les classiques ainsi que les keynésiens
Pour les économistes classiques,
l'individu est confronté à un choix entre la consommation
immédiate et la consommation différée ou future
(épargne).
Et comme il a une préférence pour le
présent du fait que sa vie en dépend, il ne choisit de reporter
sa consommation dans le futur que s'il reçoit une décompensation
en termes de taux d'intérêt alléchant. Dans cette
perspective, le taux d'intérêt est le prix du temps.16(*)
Eu égard, l'agent économique qui
prête une partie de son épargne, renonce à consommer dans
l'immédiat et l'intérêt compense le renoncement à la
satisfaction immédiate. De ce fait, le taux d'intérêt se
détermine sur le marché des fonds prêtables par
confrontation entre l'offre qui émane des épargnants et la
demande qui vient des emprunteurs (investisseurs). Il sied de comprendre que,
d'après les classiques, le taux d'intérêt est donc le prix
qui égalise l'épargne et l'investissement.
Pour les économistes keynésiens,
le taux d'intérêt est le prix de la liquidité, un levier
puissant de relance de l'activité économique. L'agent
économique qui prête des fonds renonce à un avoir
liquidé en contrepartie, des créances moins liquides. Keynes voit
dans le taux d'intérêt la récompense de la renonciation
à la liquidité pour une période déterminée,
ou encore le coût d'opportunité de la détention de la
liquidité (la monnaie).17(*)Le taux d'intérêt se détermine
donc sur le marché de la monnaie par confrontation de l'offre et de la
demande de liquidité.
1.2
Différents types des taux d'intérêt
En dépit des diverses catégories des taux
d'intérêt qui existent, il sied de noter toutefois qu'il peut
prendre, d'une manière générale trois formes notamment, le
taux directeur, débiteur ou créditeur.
1.2.1. Taux directeur
Les taux directeurs sont les taux de la monnaie centrale,
c'est-à-dire les taux auxquels la banque centrale prête aux
établissements de crédit et sur lesquels se calculent les autres
taux des prêts que les mêmes institutions financières se
consentent entre elles.18(*)
Etant le taux officiel de refinancement des banques, le
taux directeur leur offres une garantie contre les fluctuations de la valeur
des titres qu'elle possèdent et leur assurent un profit
préalablement connu. Il leur suffit, en effet, de posséder en
permanence une gamme des titres privés à très court
terme pour disposer d'une source de refinancement à coût
défini.
La variation du taux directeur est alors un instrument de
politique monétaire efficace. Sa hausse dévalorise l'ensemble
du portefeuille des banques et le refinancement des titres anciens se fait
dans des condition désavantageuse pour les banques alors que sa baise
a des effets inverses.
Dans certains pays, le taux d'intérêt directeur
est tout simplement le taux de réescompte auprès de la banque
centrale. En République démocratique du Congo le taux directeur
pour la banque centrale du Congo est : le taux de réescompte, le
taux de rémunération et le taux marginal.19(*)Ces différents taux
sont des principaux outils dont dispose la banque centrale du Congo pour
l'octroi des crédits et moduler l'inflation dans le pays.
En effet, lorsque les encaisses des
banques ne sont pas suffisamment approvisionnées pour faire face
à la demande des fonds de sa clientèle, elles peuvent recourir
soit au marché monétaire, soit à l'institut
d'émission, pour obtenir de la monnaie centrale. L'opération du
recourt auprès de la banque centrale par les banques pour obtenir
le refinancement, consiste à revendre les titres représentatifs
des créances privées qu'elles détiennent et cette
opération s'appelle refinancement.
Le taux directeur représente
alors le taux imposé par la banque centrale aux banques commerciales
lorsqu'elles se refinancent auprès d'elle. Tous les autres taux
fluctuent autour de ce taux, il constitue alors la référence
des taux d'intérêts dans une économie le taux directeur
est enfin l'un des instruments d'encadrement indirect du crédit par
excellence utilisé par le banque centrale pour agir sur la monnaie
en circulation et donc sur l'économie réelle.
En effet ; la hausse du taux
directeur constitue une politique restrictive et dévalorise l'ensemble
du portefeuille des banques et le refinancement des titres anciens se fera
dans des conditions désavantageuse pour les banques, alors que sa
baise constitue une politique monétaire expansionniste et a des effets
inverses.
1.2.2. Taux
débiteurs
Dans leur mission
d'intermédiation financière, les banques accordent du
crédit à la clientèle (Etat, entreprises et
particulier). Ainsi, lorsqu'une banque accorde une avance à l'Etat,
ou lorsqu'elle escompte un effet de commerce à une entreprise,
c'est-à-dire lui achète un titre représentatif d'une
créance à terme sur un tiers ou encore lorsqu'elle octroie un
crédit au particulier, à l'échéance de l'effet
ou lors du remboursement du crédit, la banque récupérera
le principale et les intérêts. Ces intérêts sont
déterminés sur base des taux que la banque fixe selon les
critères propres à elle. Ils sont dénommé
« taux débiteurs ».
Le taux débiteur est alors
imposé par une banque commerciale à la clientèle qui
emprunte.20(*) Les taux
débiteurs sont généralement applicables aux
procédures privilégiées de financement des entreprises.
Par rapport aux taux des marchés, ils sont réduits en vue
d'encourager certains prêts accordés aux particuliers ce sont
des taux bonifiées. Ils sont dits administré parce que, lorsque
le taux du marché se situe à un certain niveau, les
autorités monétaire peuvent fixer les taux débiteurs a un
niveau inférieur au taux du marché, en vue de favoriser certains
types de prêts dans les domaines jugés prioritaires et dans
lesquels les banques accordent moins d'importance, tel que dans les domaines
agricoles, d'environnement, d'habitat ...21(*)
1.2.3. Taux
d'intérêt créditeurs
En tant que commerçante de
l'argent, les banques collectent l'épargne des agents économiques
à capacité de financement et elles transforment les
échéances sous forme de crédit qu'elle octroie à sa
clientèle.
Ces dépôts
collectés sont rémunérés par des
intérêts que les intermédiaires financiers versent aux
déposants. Le taux qui rémunère ces dépôts
dans les livrets des intermédiaires financiers est appelé taux
créditeur.
Autrement dit, le taux créditeur est le prix à
payer par une banque commerciale pour obtenir des ressources.22(*) C'est-à-dire le taux
qui rémunère les titres des créances détenues par
les agents économiques financiers ou non financiers auprès de la
banque.
Les taux d'intérêt
créditeurs sont les taux administrés dans le fait qu'ils sont
fixés par l'autorité de tutelle pour deux raisons opposées
en ce sens qu'elle évite la surenchère des banques dans la
collecte de l'épargne liquide, et assure une rémunération
minimale aux épargnants.23(*)
1.2.4. Variété de
taux d'intérêt
Les taux d'intérêt
peuvent se différencier en fonction de la durée du crédit
ou en fonction de la nature des circuits de financement. En considérant
la durée du crédit, on distingue le taux court et le taux long.
En ce qui concerne les circuits de financement, nous pouvons
distinguer24(*) :
§ Le taux du marché monétaire :
C'est le taux auquel les banques, les
institutions financières non monétaires, les entreprises et le
pouvoir public se procurent des liquidités à court terme. Parmi
ces différents taux, on compte à savoir, le taux de l'argent au
jour le jour (call money marker rate), le taux de l'argent à un mois,
à trois mois, à six mois, et le taux d'émissions de titres
négociable qui sont pratiqués dans les opérations
interbancaire.
§ Le taux du marché obligataire :
Il est le rendement des obligations
nouvellement émises sur le marché primaire. Il est normalement
plus faible pour les titres publics que pour les autres valeurs (titres
privés), la personne de l'emprunteur jouant un rôle dans la
détermination des taux.
§ Le taux du marché
hypothécaire :
C'est le rendement des titres à
plus de 10 ans représentatifs des créances sur l'habitat ou sur
l'immobilier. Ces titres sont mobilisables sur le marché
hypothécaire et leurs taux sont intermédiaires entre ceux du
marché monétaire et ceux du marché obligataire
Ø Les taux administrés :
Ces sont les taux qui font l'objet d'une règlementation
et qui sont directement fixés par les autorités
monétaires.
Ø Le taux de base bancaire :
Les banques déterminent
librement leur taux de base, qui est le taux minimum qu'elles appliquent
à leurs clientèles. Leur gamme de taux part de ceux de base.
Cette gamme dépend des échéances, de la forme de
prêts et de la qualité de l'emprunteur. C'est donc un taux minimum
et peut être influencé par le taux du marché interbancaire
et par le taux d'inflation.
1.2.5. Autres catégories
de taux d'intérêt
§ Taux nominal et taux réel :
Les taux d'intérêt
nominaux sont ceux qui ne tiennent pas compte de l'inflation ; ils sont
ainsi les taux qui sont établit lors de la conclusion du contrat et qui
est en principe payé par l'emprunteur au préteur.
Il se distingue des taux d'intérêts réels
qui sont calculés en déduisant le taux de l'inflation
anticipé pour mieux refléter le cout ou le revenu réels
d'un crédit.25(*)
L'équation de Fisher
définit le taux d'intérêt nominal comme la sommation de
taux d'intérêt réel Ir et le taux d le taux
d'intérêt nominal comme la sommation de taux
d'intérêt réel Ir et le taux d'inflation anticipée
n. d'où la formule suivante :
In=Ir+r*
In : taux d'intérêt nominal
Ir : taux d'intérêt réel
r* : taux d'inflation anticipée
§ Taux équivalent et proportionnel :
Le taux équivalent suppose que
les intérêts sont capitalisés au jour le jour durant
l'année. En d'autres termes, le taux équivalent prend en compte
la capitalisation des intérêts.26(*) Il a pour formule :
Taux équivalent= (1+i) J/r365 1
I : taux d'intérêt annuel
J : nombre des jours considérés.
Le taux proportionnel calcul la fraction de coupon couru en
considérant que les intérêts ne se capitalisent pas
seulement au sein de vannée, alors :
Taux proportionnel=Ij/365
I : taux d'intérêt annuel
J : nombre des jours considérés.
§ Taux actuariel et taux d'intérêt net
d'impôt :
Le taux actuariel ou le rendement
actuariel ou encore taux de rendement interne est le taux
d'intérêt qui égalise la valeur actualisée des flux
de paiement futur imposés par un instrument financier et sa valeur
actuelle.27(*) Le concept
de valeur actualisée dit qu'un franc demain à moins de valeur
qu'un franc aujourd'hui parce que qu'on peut toujours placer le franc
détenu aujourd'hui et obtenir un intérêt. De ce fait, un
franc dans n années vaut aujourd'hui seulement 1/ (1-t)n franc.
Le taux d'intérêt réel net d'impôt
(ou après impôt) est le taux d'intérêt nominal
après impôt moins le taux d'inflation anticipé.
Ir net d'impôt = in (1-t)-n* Ir : taux
d'intérêt réel
In : taux d'intérêt nominal
T : taux d'imposition
r* : taux anticipée.
CHAPITRE II POLITIQUE MONETAIRE
DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO
Depuis les années 60, la politique monétaire de
ce pays est placée sous la responsabilité de la banque centrale
du Congo(BCC) qui décide des mesures destinées à agir sur
les conditions de l'économie.
Section
1. CADRE INSTITUTIONNEL DE LA POLITIQUE MONETAIRE
Des réformes majeures ont été
menées entre 2002 et 2005 pour, d'une part, améliorer le cadre
institutionnel de la politique monétaire et d'autre part, permettre
à la Banque Centrale de réaliser sa mission principale avec
efficacité. Ces réformes ont concerné le cadre juridique
organisant l'activité de la BCC.28(*)
Ces actions ont constitué des avancées majeures
en ce qu'elles ont permis à la Banque Centrale de se focaliser sur un
objectif précis et d'éclaircir ses relations avec le Gouvernement
tout en lui conférant une plus grande indépendance dans la
conduite de la politique monétaire. Cette indépendance permet
à l'Institut d'Emission de poursuivre l'objectif de stabilité
des prix sans interférence de la politique budgétaire.29(*)
Par ailleurs, le régime de change ?ottant a
été adopté pour accroitre la marge de manoeuvre de la
politique monétaire et permettre à la BCC de mieux se concentrer
sur son objectif principal.
2.1.1.
Missions de la banque centrale du Congo
Le Législateur congolais a chargé la Banque
Centrale de dé?nir et de mettre en oeuvre la politique monétaire
du pays dont l'objectif principal est d'assurer la stabilité du niveau
général des prix. Sans préjudice de cet objectif, la
Banque soutient la politique économique générale du
Gouvernement avec comme toile de fond la recherche de la
prospérité nationale.30(*)
2.1.2.
Indépendance de la BCC
En matière de liberté d'action, la situation de
la Banque Centrale était quelque peu confuse jusqu'en 2002. La BCC
était certes autonome mais le Gouvernement détenait de larges
pouvoirs sur l'orientation de sa politique, con?rmant ainsi que l'Etat pouvait
encore exercer une certaine nuance sur ses activités. Cette situation
était attestée notamment par la présence de certains
membres du Gouvernement au Conseil d'Administration de l'Institut
d'Emission.
La réforme initiée en 2002 a constitué
une avancée signi?cative. Trois principales évolutions peuvent
être retenues :
1. suppression de l'obligation de la présence dans les
instances dirigeantes de la Banque d'un représentant du Gouvernement
ayant droit de veto
2. interdiction à la Banque Centrale de garantir les
dettes et engagements de l'Etat, de ses subdivisions administratives ainsi que
des organismes et entreprises publics.
Aussi, a-t-il été enclenché le processus
de recapitalisation de la BCC en vue de renforcer son assise
?nancière.
2.1.3.
Textes consacrant l'indépendance et les missions de la banque
centrale
Les missions de la Banque Centrale du Congo sont
stipulées dans la Constitution de la République
Démocratique du Congo comme suit : Article 176 : La Banque Centrale
est l'Institut d'Emission de la République Démocratique du
Congo. A ce titre, elle a pour mission :
1. la garde des fonds publics ;
2. la sauvegarde et la stabilité monétaire ;
3. la dentition et la mise en oeuvre de la politique
monétaire ;
4. le contrôle de l'ensemble de l'activité
bancaire ;
5. de conseil économique et ?nancière du
Gouvernement.
Dans la réalisation de ces missions et attributions, la
Banque Centrale du Congo est indépendante et jouit de l'autonomie de
gestion.
Article 177 : L'organisation et le fonctionnement de la
Banque Centrale du Congo sont axés par une loi organique.
En effet, la loi n° 18/027 du12 décembre 2018
relative à la constitution, l'organisation et le fonctionnement de la
Banque Centrale du Congo, en son article 3, dé?nit la mission principale
de la Banque Centrale. Il s'agit de dé?nir et de mettre en oeuvre la
politique monétaire dont l'objectif principal est la stabilité du
niveau général des prix. Elle est indépendante dans la
réalisation de cet objectif. Par conséquent, la Banque, par son
Conseil, en la personne de son Gouverneur ou de tout autre membre de ses
organes de décision, ne doit poser aucun acte de nature à
aliéner cette indépendance. Celle-ci se trouve renforcée
par les dispositions de l'article 57 qui met un terme au système des
avances de la Banque Centrale au Trésor.
Sans préjudice de l'objectif principal de la
stabilité du niveau général des prix, la Banque soutient
la politique économique générale du Gouvernement et
accomplit les autres missions des banques centrales.
2.1.4
Organes des decisions en matiere de politique monetaire
Les orientations en matière de politique
monétaire relèvent de la compétence du Conseil de la
Banque et les décisions dans le cadre de la gestion courante sont prises
au niveau du Comité de Politique Monétaire.31(*)
2.1.4.1 conseils de la banque
centrale du Congo
Conformément à la loi, le Conseil de la Banque
est l'organe suprême qui a les pouvoirs les plus étendus pour
concevoir, orienter la politique de la Banque et en contrôler la gestion.
A cet effet, il prend tout acte intéressant notamment la
dé?nition et la mise en oeuvre de la politique monétaire. Il est
donc l'organe qui donne l'orientation stratégique en matière de
dé?nition de la politique monétaire.
Le Conseil prend les actes qu'il juge nécessaires
à la bonne exécution des missions con?ées à la
Banque Centrale. Le Conseil est composé de sept membres : un Gouverneur,
un Vice-gouverneur et cinq experts appelés Administrateurs. Le Conseil
est présidé par le Gouverneur ou, en cas d'empêchement de
ce dernier, par le Vice-gouverneur.
Les décisions du Conseil sont prises à la
majorité absolue des membres présents. En cas
d'égalité des voix, celle du Président de la séance
est prépondérante.32(*)
Section2. CADRE ANALYTIQUE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA
BANQUE CENTRALE DU CONGO
Dans cette section, il sera question d'analyser les
différents objectifs poursuivis par la banque centrale du Congo au
travers de sa politique monétaire.
2.2.1.
Définition des objectifs de la politique monetaire
Le Législateur congolais a con?ées à la
politique monétaire l'objectif principal de la stabilité du
niveau général des prix. Pour l'atteindre, la Banque Centrale
s'est fixée des cibles intermédiaires, d'une part, et a mis en
place un cadre analytique approprié afin de faciliter la
réalisation de ces objectifs, d'autre part. Les objectifs de la
politique monétaire poursuivis par la Banque Centrale peuvent
être déclinés en trois niveaux, à savoir: ?nal,
intermédiaire et opérationnel.33(*)
2.2.1.1. Objectif final
Comme souligné ci-dessus, le maintien de la
stabilité des prix est l'objectif principal de la politique
monétaire de la BCC. Le choix de cet objectif par le Législateur
tient compte des réalités économiques spéci?ques du
pays et des leçons tirées de la douloureuse expérience
l'hyperin?ation de la décennie 1990.
Au regard notamment des coûts économiques et
sociaux d'une variation importante du niveau général des prix, un
consensus national s'est dégagé sur l'importance d'assurer
à l'économie nationale une stabilité durable des prix
intérieurs. C'est dans ce cadre que la réforme de la loi a
été initiée en 2002 a?n de conférer à la
politique monétaire l'objectif prioritaire de la stabilité du
niveau général des prix.
En effet, l'histoire a démontré la pertinence de
préserver la stabilité du niveau général des prix,
et partant, de la stabilité macroéconomique pour favoriser
l'émergence des conditions de développement des activités
économiques et ?nancières. Le point 2.2.3Fait une
présentation détaillée de l'importance et des avantages de
la stabilité des prix.34(*)
2.2.2. Objectifs finaux de
politique monetaire
D'une manière générale, la
stratégie de la politique monétaire menée par une banque
centrale peut poursuivre l'un ou l'autre des six objectifs ci-après : la
stabilité des prix, la croissance économique, le niveau
d'emploi, la stabilité des taux d'intérêt, celle des
marchés ?nanciers et des taux de change.
S'agissant de la réduction du chômage, même
si cet objectif est souhaitable, le poursuivre en tant que tel consisterait
à ignorer les différentes formes qu'il revêt selon qu'il
est imputable aux formes structurelles de fonctionnement du marché du
travail ou à la conjoncture. Dans un pays comme la RDC où
prédomine le chômage structurel, l'efficacité de la
politique monétaire par rapport à l'objectif de sa
réduction est très peu probable.
En ce qui concerne les objectifs de stabilité
?nancière, il continue à revêtir un caractère
imprécis en raison de la complexité de cette notion et du
caractère multidimensionnel de ce processus. Ce dernier exige la
contribution de plusieurs autres politiques économiques sur lesquelles
la Banque Centrale n'a une nuance marginale ou n'en a pas aucune. Pour ce qui
est des objectifs intermédiaires, les banques centrales ont le choix
entre plusieurs types :
§ Les objectifs de taux d'intérêt
: ceux-ci supposent souvent des marchés des capitaux assez
développés et ?exibles ;
§ Les objectifs quantitatifs du crédit : en
RDC, l'objectif du crédit est controversé étant
donné le besoin de ?nancement des opérateurs
économiques.
2.2.1.2. Objectifs
intermédiaires
Une cible intermédiaire est un indicateur
économique lié à l'objectif ultime de la politique
monétaire. Elle est un chaînon du mécanisme de transmission
entre les instruments et l'objectif ?nal. Pour être choisie comme cible
intermédiaire, une variable doit être liée de façon
étroite et stable tant à l'instrument de politique
économique qu'à l'objectif ?nal. Pour la Banque Centrale du
Congo, le stock monétaire (M1) est l'objectif intermédiaire.
Il comprend la circulation ?duciaire et les
dépôts à vue en monnaie nationale dans les banques
commerciales. Le choix du stock monétaire comme objectif
intermédiaire est également justi?é par :
§ le lien assez étroit entre les ?uctuations de la
monnaie au sens strict et celles de l'indice des prix à la consommation
à long terme ;
§ le contexte de la RDC qui est une économie
d'endettement avec un ?nancement bancaire dominant ;
§ la faible substitution entre la monnaie et les titres ;
§ la facilité d'obtenir les informations
?nancières sur cet agrégat ;
§ le contexte de dollarisation qui affecte une fraction
importante de la masse monétaire.
Le stock monétaire est composé des billets en
circulation en dehors du système bancaire et des dépôts
à vue en francs congolais.
Par ailleurs, la BCC surveille également la masse
monétaire globale qui comprend, en sus du stock monétaire, les
dépôts à terme en francs congolais - lesquels sont
marginaux-et les dépôts en devises des résidents - à
vue et à terme.35(*)
2.2.1.3. Objectifs
opératoires
Pour agir sur l'objectif intermédiaire et,
par-delà, l'ensemble des moyens de paiement, l'action de la BCC se porte
sur la base monétaire au sens strict, laquelle a été
choisie comme objectif opératoire de la politique monétaire.
Celle-ci se compose de tous les billets en circulation en dehors de la banque
centrale et de l'ensemble des dépôts en monnaie nationale en les
livres de l'Institut d'Emission.
En effet, la RDC étant une économie
d'endettement et le multiplicateur monétaire s'étant
avéré relativement stable ces dernières années, la
régulation de la base monétaire par la Banque Centrale, via ses
instruments, est demeurée un moyen efficace de contrôler les
?uctuations de l'offre de monnaie globale.
Pour mieux réaliser la régulation
monétaire, la BCC opère sur la base :
§ d'une programmation monétaire, laquelle
?xé, sur un horizon annuel (et décliné en
évolutions infra-annuelles), des cibles quantitatives des variations de
la base monétaire ainsi que du stock monétaire ;
§ des prévisions de la liquidité dont les
écarts constatés par rapport à la programmation
monétaire permettent à la bcc d'orienter l'utilisation de ses
instruments. en outre, il convient de noter qu'en vue de surveiller le
comportement de l'objectif opératoire, la banque centrale a fourni des
efforts pour rendre disponibles le bilan monétaire au moins deux fois
la semaine.
2.2.3.
Importance de la stabilité des prix
L'économie nationale se trouve actuellement à un
tournant décisif pour sa relance. La volonté politique
affirmée du Gouvernement de traduire dans les actes ses décisions
économiques, le regain de confiance des partenaires intérieurs et
extérieurs, manifeste depuis quelques années, constituent des
atouts majeurs pour l'avenir économique du pays. Dans cette perspective,
la Banque Centrale du Congo, est appelée, plus que jamais, à
consolider les acquis de la stabilité monétaire actuelle,
laquelle passe nécessairement par celle des prix6. Pour en percevoir,
en aval, l'impact en matière de croissance et d'amélioration du
niveau de vie de la population, il sied, en amont, de dé?nir le
concept.36(*)
2.2.3.1. Définition de
la stabilité des prix
L'acception de la stabilité des prix diffère
selon les pays. En général, ce sont les banques centrales qui
choisissent la dé?nition stratégique de la stabilité des
prix, l'indicateur de mesure qui permet de l'évaluer et les valeurs
numériques de référence à partir desquelles
l'appréciation sera faite.
A titre d'exemple, la BCE entend par stabilité des
prix une progression annuelle de l'Indice des Prix à la Consommation
Harmonisé (IPCH) inférieure à 2,0 % à moyen terme
pour la zone euro. La Banque du Canada assimile également cette notion
à une hausse annuelle de l'indice des prix à la consommation
(IPC) ne dépassant pas 2,0 %, soit le point médian d'une
fourchette de maîtrise de l'in?ation qui va de 1,0 à 3,0 % et qui
constitue la cible qui guide la politique monétaire
canadienne.37(*)
S'agissant de la Banque Centrale du Congo, elle
considère la stabilité des prix comme une variation de l'indice
des prix à la consommation tout au plus égale à la cible
du programme économique du Gouvernement, laquelle est ?xée
annuellement. Etant donné que la RDC participe au programme de
coopération monétaire en Afrique (PCMA), la cible d'in?ation
?xée dans le cadre de ce dernier (taux à un chiffre) est devenue
une valeur fondamentale pour évaluer la stabilité des prix.
Il convient de souligner que la notion de stabilité
des prix tient ainsi compte du fait que toute hausse de prix n'est pas
forcément de nature in?ationniste. Elle considère
également que le renchérissement ne peut pas être
mesuré avec exactitude. Des erreurs d'estimation découlent, par
exemple, de l'amélioration de la qualité des biens et des
services. De telles évolutions ne sont qu'imparfaitement prises en
compte dans le calcul de l'IPC et rendent l'in?ation mesurée
tendanciellement un peu plus élevée qu'elle ne l'est
réellement.
2.2.3.2 conséquences de
l'inflation
La préservation de la stabilité des prix par la
Banque Centrale se justi?e par les conséquences économiques et
sociales de l'in?ation, dont la plus directe est la perte du pouvoir d'achat
de la monnaie ou la diminution de la quantité de biens que l'on peut
acheter avec une somme donnée. L'inflation constitue un
prélèvement aveugle sur les ressources des ménages.
Elle est aveugle parce qu'elle ne tient pas compte de la
situation sociale des personnes qu'elle frappe. C'est sur les personnes qui
perçoivent des revenus ?xes qu'elle pèse le plus lourdement dans
la mesure où il leur est impossible, ou très dif?cile, d'obtenir
une revalorisation de leurs revenus.
Elle pèse également lourdement sur les
salariés dans la mesure où les augmentations de salaires ne
compensent souvent que partiellement, et toujours avec un décalage, les
hausses de prix. Il en est de même des détenteurs des obligations
à taux ?xe.
Par contre, elle ne frappe pas les catégories sociales
qui ont les moyens d'ajuster leurs revenus à la hausse des prix. Tel est
généralement le cas des membres des professions libérales
et des entrepreneurs individuels, notamment des commerçants. Dans
certains cas, l'in?ation leur permet même d'accroître
temporairement leurs revenus réels au détriment de ceux des
autres catégories sociales.
L'in?ation favorise donc un transfert de revenus de certaines
catégories sociales à d'autres, souvent plus favorisées.
Elle a les mêmes conséquences qu'un impôt injuste qui
frapperait d'autant plus fortement les citoyens qu'ils seraient placés
soit en dehors du processus de production (rentiers, retraités), soit
dans une position de subordination(salariés) qui ne leur permettrait pas
de se prémunir que très imparfaitement contre les hausses des
prix.
L'in?ation se traduit également par un transfert des
revenus des prêteurs vers les emprunteurs. Elle réduit les charges
des emprunteurs puisqu'ils payent des intérêts et remboursent les
emprunts qui leur ont été consentis avec une monnaie dont le
pouvoir d'achat est inférieur à celui qu'elle avait lorsqu'ils
ont emprunté.
Ainsi, l'in?ation décourage l'épargne des
ménages, ces derniers préférant acquérir des biens
(bijoux en or à titre d'exemple) plutôt que conserver de la
monnaie. Elle incite les ménages à effectuer des ``placements
sûrs'' dont la caractéristique principale est de leur permettre de
``sauver leur capital'' (achat de terrains, d'appartements, de pierres
précieuses, etc.). En?n, lorsque les ménages conservent
néanmoins une épargne, ils ne sont guère incités
à la placer à long terme et ce, au détriment de
l'entreprise.
L'insuf?sance de l'épargne des ménages peut
avoir des conséquences fâcheuses sur le volume des
investissements. Pour que le montant des investissements soit suf?sant, des
mécanismes compensateurs doivent alors intervenir :
§ épargne forcée dégagée par
l'etat qui doit augmenter les impôts pour en affecter une partie aux
investissements ;
§ marges béné?ciaires accrues pour les
entreprises qui augmentent ainsi leurs possibilités d'auto?nancement.
L'in?ation présente aussi de graves
inconvénients sur les échanges internationaux. Lorsque les prix
augmentent, la compétitivité des exportations est fortement
entamée pendant que les importations sont stimulées du fait du
décalage du niveau moyen de prix qui rend les productions
étrangères plus concurrentielles. Le déséquilibre
des échanges commerciaux trouve sa limite dans l'épuisement des
réserves de change du pays qui se trouve en situation in?ationniste.
En?n, une in?ation élevée et variable fausse les
jugements des agents tant privés que publics en matière
d'investissement, d'épargne et de production et conduit, à terme,
à un ralentissement, voir à un recul de la croissance
économique. En effet, l'in?ation accentue l'incertitude et crée
un environnement non favorable à l'activité économique.
Par ailleurs, elle oriente les agents économiques vers des
activités plus spéculatives que productives.
La Banque Centrale qui n'a de cesser de combattre l'in?ation
contribue ainsi très étroitement à la stabilité du
cadre macroéconomique, l'une des conditions d'une croissance durable,
nécessaire à l'amélioration du niveau de vie de la
population.
2.2.3.3. Avantages de la
stabilité des prix
En oeuvrant pour le maintien de la stabilité des prix,
la Banque Centrale contribue donc à :
1. à réduction de l'incertitude quant à
l'évolution du niveau général des prix et à
l'amélioration de la transparence des prix relatifs ;
2. la réduction des primes de risque sur l'in?ation
contenues dans le taux d'intérêt et à la stimulation du
crédit et de l'investissement ;
3. asseoir les bases de la croissance économique et du
développement ;
4. l'augmentation des niveaux de vie ;
5. la réduction des distorsions introduites par les
systèmes ?scaux et de sécurité sociale ;
6. eviter les opérations de couverture inutiles.
En vue de mieux orienter sa politique monétaire, la
Banque Centrale du Congo recourt à un cadre d'analyse cohérent et
structuré. Les décisions ne sont prises qu'après une
analyse et une compréhension des développements tant
économiques, ?nanciers que socio-politiques observés au niveau
aussi bien intérieur qu'international et qui peuvent in?uencer les
résultats de la politique monétaire.
Bien que plusieurs de ces éléments soient en
réalité des facteurs autonomes (ceux sur lesquels l'in?uence de
la politique monétaire est négligeable), les services de la
Banque Centrale les passent en revue pour évaluer dans quelle mesure ils
peuvent in?uencer même indirectement la portée de la politique
monétaire.
Dans ce contexte, en sus de l'importance de la
stabilité des prix, il est utile de cerner notamment :
1. les interactions entre les différentes variables
macroéconomiques et ?nancières ;
2. le rôle de chacune d'elles dans la
chaîne de transmission des impulsions de politique monétaire ;
3. leur in?uence sur le niveau général des prix
des biens et services et sur le reste de l'économie ;
4. l'incidence des évolutions non économiques
-lorsqu'elles apparaissent - sur les processus économiques.
Les analyses réalisées par la BCC couvrent ainsi
une large gamme de variables et d'informations susceptibles d'affecter
l'efficacité de la politique monétaire. Les principaux axes
d'analyse considérés portent sur :
1. les canaux de transmission de la politique
monétaire ;
2. les analyses monétaires (agrégats de monnaie,
facteurs de liquidité bancaire, crédit, prévisions
monétaires, taux d'intérêt, etc.) ;
3. la nature des chocs sur la liquidité et sur
l'économie ;
4. l'analyse de l'économie et des marchés
internationaux ;
5. l'analyse de la croissance de l'activité
économique et des opérations du secteur public;
6. les analyses microéconomiques (secteurs
d'activité, marchés spéci?ques) ;
7. l'évaluation des décisions passées de
la politique monétaire.
Sur la base des informations recueillies, les analyses
réalisées par le Comité de Politique Monétaire
ainsi que les services de la Banque comportent, non seulement une dimension
quantitative, mais aussi des qualitatifs a?n de déboucher sur des
décisions de meilleure qualité.
2.2.3.4. Canaux de transmission
de la politique monetaire
L'évolution monétaire et ?nancière de la
décennie 1990 a profondément in?uencer le comportement des agents
économiques en RDC et, partant, les mécanismes de transmission de
la politique monétaire. Elle a également réduit les
délais de réaction de certaines variables macroéconomiques
aux impulsions monétaires. Pour rappel, au cours de la décennie
précitée, la prédominance budgétaire avait
continument perturbé la conduite de la politique monétaire
laquelle n'était qu'accommodante.
Dans un contexte de contraction de l'assiette ?scale et de la
base ?nancière de l'Etat, le recours excessif et quasi-permanent par ce
dernier aux crédits de la Banque centrale s'est traduit par une
expansion désordonnée des moyens de paiement.
Il est vite apparu une complète déconnexion
entre la quantité de monnaie en circulation (en constante augmentation)
et le rythme de production (en ?échissement continuel). Cette situation
a généré l'hyperin?ation et accéléré
le rythme de dépréciation monétaire.
Graphique 1 : Croissance monétaire, inflation et
activité
Source : BCC, cadre de référence de
la P.M, 2013.
En raison de la volatilité excessive du taux de change
et de la dollarisation de l'économie, une déformation sensible du
canal de transmission de la politique monétaire s'est
opérée, conférant de facto une place charnière au
taux de change dans la chaîne de transmission.
Avec l'institutionnalisation de la mémoire
inflationniste, les agents économiques se réfèrent moins
aux mouvements du taux directeur qu'aux fluctuations du taux d'échange
dans leur processus de formulation des anticipations des prix des biens et
desservies. L'interaction entre volatilité du taux de change et de
l'inflation, dans un contexte de dollarisation, a neutralisé deux
variables importantes dans le processus de transmission de la politique
monétaire, à savoir : le taux directeur et le crédit
à l'économie.
Graphique 2 : Dépréciation
monétaire en RDC
Source : BCC, cadre de référence de
la P.M, 2013.
Le schéma ci-dessous présente de façon
simplifiée les principaux canaux de transmission de la politique
monétaire en République Démocratique du Congo.
Graphique 3 : Schéma simplifié du
mécanisme de transmission de la politique monétaire
Source : BCC, cadre de référence de
la P.M, 2013.
2.2.3.5 ANALYSES MONETAIRES
En référence à la programmation
monétaire, laquelle établit les objectifs quantitatifs de base
monétaire et de masse monétaire, les analyses dans ce domaine
portent, d'une part, sur l'examen des prévisions de la liquidité
bancaire et, d'autre part, sur le suivi des agrégats monétaires
(base et masse monétaires, crédit au secteur privé, avoirs
extérieurs nets) ainsi que les facteurs déterminants de leur
comportement.
2.2.3.6. Analyse et
prévisions des facteurs de liquidité bancaire
L'analyse des facteurs de liquidité participe à
la surveillance continue de la situation monétaire a?n de
déterminer la convergence ou les déviations par rapport aux
cibles du programme. L'attention se focalise sur les facteurs autonomes et
institutionnels qui ?gurent au bilan de la Banque Centrale.
Cet exercice est effectué à l'aide d'un tableau
de synthèse appelé tableau de calibrage de la politique
monétaire.
Tableau 1 : Calibrage
de la politique monétaire de la BCC en 2011 (en milliards de CDF)
Source : BCC, cadre de référence de
la P.M, 2013.
Ce tableau ressort clairement le résultat de
l'interaction entre les variations des facteurs autonomes de la
liquidité et de ceux sous l'emprise de la Banque Centrale
appelés facteurs institutionnels ou facteurs de politique
monétaire. La variation réalisée de chaque facteur de
liquidité est comparée à son niveau programmé. Le
tableau de calibrage retrace les variations des facteurs autonomes et
institutionnels de la liquidité. Lorsque la variation totale des
facteurs autonomes est positive, il s'agit d'une injection de liquidité.
Une variation négative traduit une ponction de liquidité. Quant
aux facteurs de politique monétaire, un écart positif
répète une ponction tandis qu'un écart négatif
exprime une injection. Les variations calculées sont comparées
à celles programmées a?n d'établir le degré de
déviation et d'orienter les actions correctrices.
2.2.3.6.1. Facteurs autonomes de la liquidité
Ce sont des postes du bilan de la BCC dont les variations ne
dépendent pas de l'action de la politique monétaire. Il s'agit
principalement des avoirs extérieurs nets, du crédit à
l'Etat, des autres postes nets hors billets de trésorerie et les billets
en circulation.
1. les avoirs extérieurs nets : ils varient en fonction
des transactions entre les résidents et les non-résidents de
l'économie. ces transactions sont saisies à travers la balance
des paiements et le budget en devises de la banque centrale ;
2. le crédit net à l'etat : il traduit le
comportement de l'etat et dépend des recettes et dépenses du
trésor ;
3. les créances sur les banques hors refinancement :
c'est la partie correspondant aux avoirs de la banque centrale auprès
des banques commerciales résidentes. ils peuvent varier en fonction de
la mobilisation de certaines recettes en devises de la BCC via ces banques
;
4. les autres créances : il s'agit essentiellement des
prêts accordés par la BCCS à son personnel. leur niveau est
faible et leur impact sur la liquidité négligeable ;
5. les autres postes nets hors BTR : à l'instar des
autres créances, leur impact est généralement marginal.
2.2.3.6.2. Facteurs institutionnels
Ce sont les facteurs sous le contrôle de la Banque
Centrale. Ils sont aussi appelés facteurs de politique monétaire
parce que leur comportement dépend généralement des
décisions de l'autorité monétaire. Ils comprennent :
- l'encours des billets de trésorerie : une variation
positive de l'encours btr indique une ponction de la liquidité
bancaire. elle fait suite généralement à une
période de pressions sur la liquidité bancaire. une baisse de
l'encours des btr traduit une injection de la liquidité. cette
situation est observée en période d'assèchement de la
liquidité ;
- la réserve obligatoire : Elle participe, de
façon, structurelle, au retrait de la liquidité. Une hausse de la
réserve obligatoire correspond à une ponction de la
liquidité tandis qu'une baisse exprime une injection. Il convient de
relever que la constitution de la réserve obligatoire par les banques
est marquée par une relative saisonnalité. La période de
constitution de la réserve obligatoire part du 15 du mois t au 14 du
mois t+1. Les banques sont tenues de maintenir une moyenne au cours de cette
période, calculée en appliquant le coefficient de la
réserve obligatoire sur les dépôts de la clientèle
des banques, quelle que soit la monnaie de constitution. Il s'observe, au
courant de cette période, un certain cycle dans le processus de
reconstitution tel que cela est observé dans le graphique ci-dessous.
Après la date de véri?cation de la moyenne noti?ée, on
observe un retrait massif de la réserve obligatoire vers le placement
dans les opérations du billet de trésorerie. Le niveau de la
réserve du système connait ainsi une certaine baisse
jusqu'à la ? n du mois avant d'amorcer une phase haussière jusqu'
à la moitié du mois suivant, correspondant à
l'échéance de la reconstitution.
- L'encours de refinancement : ce poste est lié au
rôle de prêteur en dernier ressort de la Banque Centrale. Une
hausse de l'encours de refinancement représente une injection de la
liquidité et sa baisse une absorption.
Graphique 4 : Evolution de la réserve obligatoire
(en milliards de CDF)
Source : BCC, cadre de reference de la P.M,
2013
2.2.4.
Orientation à moyen terme de la politique monétaire de la BCC
Après avoir réduit sensiblement le niveau de
l'inflation, la Banque Centrale du Congo s'est fixée comme objectif
à moyen terme de maintenir le taux d'inflation en dessous de 5,0 %, tout
en réduisant sa volatilité. En effet, la RDC est engagée
dans le processus d'intégration économique en Afrique. Son
objectif est donc de s'aligner sur les critères de convergence du
Programme de Coopération Monétaire en Afrique qui, dans sa phase
IV, situe la cible d'inflation autour de 3,0 %.
Cependant, l'économie nationale étant fortement
vulnérable, d'une part, aux chocs extérieurs, notamment ceux
découlant de la hausse des cours des produits énergétiques
et alimentaires et, d'autre part, aux chocs intérieurs (risque
budgétaire), il n'est pas aisé d'atteindre cet objectif. Dans ce
cadre, le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo s'est résolu
à consolider les bases intérieures de l'économie afin de
réduire, à long terme, les facteurs de
vulnérabilité ainsi que les effets des chocs externes sur les
prix et l'activité économique intérieurs. Cette action est
attestée notamment :
- le renforcement du cadre de coordination des politiques
macroéconomiques ;
- la réalisation des travaux d'infrastructures ;
- la promotion des exportations et la mise en place des
stratégies de transformation sur place des produits nationaux en vue.
2.2.4.1. Interaction entre facteurs autonomes et
institutionnels
La pertinence du tableau de calibrage réside dans le
fait qu'il permet de juger si les marchés sont asséchés ou
s'ils sont offreurs nets de liquidité. En effet, en soustrayant la
variation totale des facteurs institutionnels de celle des facteurs
autonomes, un écart positif traduit une injection nette de
liquidité au cours de la période considérée tandis
qu'un écart négatif reflète une absorption de
liquidité. La comparaison de cet écart avec celui
programmé permet de dégager le besoin ou l'excédent
conjoncturel de liquidité.
A titre illustratif, le tableau ci-dessous présente
l'évolution des facteurs de la liquidité bancaire au cours de
l'année 2011. Il en découle un dépassement de 34,2
milliards de CDF par rapport à la programmation, suite à une
injection nette globale de 153,0 milliards contre une programmation de 118,8
milliards
2.2.4.2. Prévision des f acteurs autonomes de la
liquidité
Les prévisions des facteurs autonomes permettent de
cerner toutes les origines des chocs de manière à les
intégrer de façon cohérente, en vue d'obtenir
l'évolution future de la liquidité bancaire.
Réalisées sur la base du bilan monétaire de la Banque
Centrale, les prévisions sont hebdomadaires et portent sur les
variations attendues des facteurs autonomes.
L'objectif de cet exercice est d'orienter le sens et l'ampleur
des appels d'offres hebdomadaires des adjudications des BTR et,
éventuellement, des interventions sur le marché des changes. Les
prévisions se fondent sur les interrelations existant entre les facteurs
autonomes de la liquidité, d'une part, et les opérations
financières du secteur public ainsi que les opérations avec les
banques commerciales, d'autre part.
Les prévisions se déroulent en trois
étapes :
La première étape consiste en la
prévision détaillée des éléments faisant
varier les facteurs autonomes (origines des chocs). Il s'agit de :
1. prévision des opérations financières
du trésor et du compte d'exploitation de la banque centrale du Congo
(recettes, dépenses et soldes) ;
2. prévision du budget en devises lequel prend en
compte des opérations financières du trésor et de la
banque centrale en monnaies étrangères (recettes, dépenses
et soldes) ;
3. prévision des créances sur les banques hors
refinancement : il s'agit des avoirs en devises de la BCC auprès des
banques locales ;
4. prévision de la circulation fiduciaire : elle se
fait sur la base des prévisions des encaissements et des
décaissements aux guichets de la BCC ainsi que des émissions
monétaires ;
5. prévision des autres postes nets (hors BTR) à
travers la prise en compte des BTR arrivant à échéance et
dont le remboursement n'est plus sous l'emprise de la politique
monétaire.
La deuxième étape porte sur l'intégration
des prévisions de chaque rubrique dans les postes appropriés du
bilan analytique de la BCC. Pour faciliter le travail de précision, les
variations des postes du bilan qui n'affectent pas significativement la
liquidité bancaire sont supposées nulles. La variation
hebdomadaire prévisionnelle de la base monétaire est obtenue par
la sommation des flux prévisionnels des facteurs autonomes hors
circulation fiduciaire. En effet, les billets en circulation sont aussi une
forme de liquidité et ses fluctuations sont influencées
également par les autres facteurs autonomes.
La troisième étape consiste en la
détermination des écarts entre la base monétaire
prévue et celle programmée. En effet, la programmation
monétaire fournit le référentiel qui orienterait
l'intervention de la BCC. La variation prévisionnelle hebdomadaire de la
base monétaire est comparée à sa variation
programmée. Un écart positif indique la prévision d'un
excès de liquidité, impliquant par conséquent une
opération de retrait de la liquidité bancaire. Dans ce cas, la
BCC peut réaliser une adjudication des BTR en augmentant le montant
d'appel d'offres. Par contre, un écart négatif traduit une
insuffisance prévisionnelle de liquidité et la BCC peut
réduire le niveau de l'appel d'offres des BTR afin d'induire une
injection de liquidité.
La quatrième étape relève du domaine du
Comité de Politique Monétaire Restreint lequel examine et fixe le
montant définitif de l'appel d'offres. Il convient de noter que le
niveau de l'écart entre la variation prévisionnelle et celle
programmée n'est pas l'unique paramètre de détermination
du montant d'appel d'offres. En effet, le CPM Restreint prend également
en compte de nombreuses autres variables pour affiner sa décision,
notamment l'évolution récente de la réserve obligatoire,
les conditions sur les marchés monétaire, des changes et des
biens et services.
2.2.4.1. Suivi de l'offre de
monnaie
La surveillance de l'offre de monnaie procède
premièrement par l'analyse de la base monétaire comparée
à la cible du programme pour s'assurer du respect de cette
dernière ou des écarts éventuels. Dans ce cadre, les
critères quantitatifs, établis par la programmation
monétaire font l'objet d'un examen approfondi. Il est dressé
à cet effet un tableau de suivi qui en retrace l'évolution.
Pour rappel, ces critères, à savoir le plancher
sur les avoirs extérieurs nets, les plafonds respectifs sur les avoirs
intérieurs nets et le crédit net à l'Etat, sont les
facteurs à l'origine des ?uctuations de l'offre de monnaie centrale et,
en particulier, de la liquidité bancaire. En deuxième lieu, il y
a l'analyse des tendances de la masse monétaire, de sa structure et du
comportement de ses contreparties.
Les principales contreparties analysées sont le
crédit au secteur privé, le crédit net à l'Etat et
les avoirs extérieurs nets. Dans la foulée, le multiplicateur
monétaire fait l'objet d'une étroite surveillance.38(*)
Graphique 5 : Masse monétaire et inflation en
RDC
Source : BCC, cadre de reference de la P.M,
2013.
Le lien entre la masse monétaire et l'inflation est
assez étroit en RDC et explique la prise en compte de celle-ci comme
objectif intermédiaire de la politique monétaire.
Une analyse des données mensuelles sur dix ans a
indiqué que le degré de signification entre ces deux variables
est relativement élevé et qu'une augmentation de 100 % de la
masse monétaire entrainerait une hausse de l'inflation de l'ordre de
54,9 %.
Graphique 6 : Masse monétaire et crédit
net à l'Etat
Source : BCC, cadre de reference de la P.M,
2013.
L'analyse des données historiques a également
révélé que l'évolution de la masse monétaire
a longtemps été expliquée, ce dans une large mesure, par
celle du Crédit Net à l'Etat.
Il convient de noter que l'analyse des agrégats
monétaires est complétée par celle d'autres variables
financières, telles que les tendances des taux d'intérêt
(taux interbancaires, taux débiteurs et créditeurs
pratiqués par les banques), des taux de change.
Section
III. CADRE OPERATIONNEL DE LA POLITIQUE MONETAIRE
Pour obtenir la stabilité des prix et la maintenir
à moyen et long terme, la Banque Centrale du Congo procède
principalement par une régulation de la liquidité. En permanence,
la BCC veille à ajuster la quantité de monnaie offerte par les
institutions de dépôts aux besoins réels de
l'économie en liquidité.
Cette action s'effectue au moyen des instruments de la
politique monétaire. A travers la manipulation de ses instruments, la
BCC mène régulièrement des opérations sur les
marchés monétaires et de change. Pour encadrer ces
opérations et assurer les conditions d'une meilleure réalisation
des interventions de la Banque Centrale, il est dé?nir un ensemble des
procédures codi?ées dans des textes réglementaires. Le
cadre opérationnel de la politique monétaire est l'ensemble de
ces instruments (variables sous contrôle) et procédures
(modalités) que la Banque Centrale utilise dans le but d'atteindre ses
objectifs de politique monétaire.39(*)
2.3.1.
Bref aperçu sur les instruments de la politique monétaire
Partant des expériences des banques centrales, ces
dernières disposent généralement de deux moyens pour
mettre en oeuvre leurs politiques monétaires :
1. Directement en usant de ses pouvoirs de
réglementation ;
2. Indirectement par l'in?uence qu'elle exerce sur le
marché en sa qualité d'émetteur de monnaie de Banque
Centrale.
Cette distinction entre les instruments directs et indirects
peut jouer de deux manières :
1. Les instruments directs ?xent ou limitent les prix
(principalement les taux d'intérêts) ou les quantités
(crédit) par voie règlementaire, alors que les instruments
indirects agissent sur les prix et les quantités via le marché,
en in?uant sur l'offre ou la demande à travers un ensemble d'incitations
;
2. Les instruments directs tels que l'encadrement de
crédit visent principalement le bilan des banques commerciales tandis
que les instruments indirects agissent par le biais du bilan de la Banque
Centrale.40(*)
Les instruments directs de la politique monétaire
comprennent en général le contrôle des taux
d'intérêts, le plafonnement du crédit par
établissement bancaire, les ratios de liquidité obligatoires,
l'orientation sélective du crédit et le contingentement du
réescompte par établissement bancaire. Les instruments indirects
portent notamment sur les réserves obligatoires, les adjudications de
crédit, les pensions des titres, les swaps et achats ou rachat directs
des devises, les taux d'intérêts.
L'histoire a révélé que les instruments
directs ont été à la base des nombreuses distorsions
limitant les possibilités de développement de l'activité
?nancière. Dans plusieurs pays, leur utilisation s'est traduite
notamment par :
1. Le découragement de l'intermédiation bancaire
par suite de la ?xation des plafonds et des planchers d'intérêt ou
de crédit ;
2. L'inefficience dans l'allocation des ressources ; - le
ralentissement du développement des marchés des capitaux ;
3. La perturbation de la concurrence en soumettant la gestion
des actifs des banques à des contraintes.
A ce titre, les instruments directs ont exercé une
véritable répression ?nancière étouffant la
dynamique naturelle du secteur ?nanciers. C'est fort de ce constat que de
nombreuses banques centrales, aussi bien dans les pays avancés qu'en
développement, ont progressivement abandonné les instruments
directs pour migrer vers les instruments indirects.
2.3. 2.
Instruments de la politique monetaire en RDC
Pour atteindre ses objectifs, la BCC recourt aux instruments
ci-après :
1. les taux d'intérêt sur le re?nancement ;
2. le coefficient de la réserve obligatoire ;
3. les adjudications de billets de trésorerie
2.3.2.1. TAUX D'INTERET
Le taux d'intérêt est le loyer de l'argent
prêté par la Banque Centrale aux banques commerciales. La BCC met
à la disposition de ces derniers deux guichets de re?nancement, à
savoir : le guichet des prêts à court terme et celui des
facilités permanentes. C'est le marché en banque. Il est
régi par l'instruction n°4 de la BCC, relative aux
opérations du marché monétaire.41(*)
a) Opérations des
prêts à court terme
Elles consistent en la mise à disposition des
liquidités aux banques à une maturité maximale de 7 jours.
Le renouvellement de ces prêts est laissé à
l'appréciation de la Banque Centrale.
Le taux d'intérêt appliqué sur ces
prêts est le taux directeur de la Banque Centrale du Congo. Les
intérêts s'y rapportant sont précomptés.
B) Opérations des
facilités permanentes :
Ce sont des prêts au jour le jour à travers
lesquelles la Banque Centrale cède des liquidités aux banques
à une maturité de 24 heures. Elles ont également pour
?nalité de favoriser un meilleur dénouement des opérations
de compensation interbancaire.
Le taux d'intérêt appliqué sur les
facilités permanentes est égal au taux directeur majoré
d'une marge en points de pourcentage. A ? n 2012, cette marge s'est
établie à 1,25 point. Pour rappel, elle s'établissait
à 5 points en 2006. Les intérêts y relatifs sont
perçus à terme échu.42(*)
Il convient de relever que le marché de
facilités permanentes est plus actif que celui des prêts à
court terme.
2.3.2.2. Coefficient des
réserves obligatoire
La réserve obligatoire est régie par
l'instruction n° 10 de la BCC. Au regard des dispositions de cette
instruction, les banques sont tenues de constituer des réserves en les
livres de la Banque Centrale. L'assiette de calcul et le taux (coefficient) de
la réserve obligatoire sont déterminés par
l'autorité monétaire.
En général, l'assiette et le coef?cient de la
réserve obligatoire restent stables. Les ajustements de cet instrument
de politique monétaire ne sont opérés qu'en cas de chocs
structurels sur la liquidité.43(*)
La réserve obligatoire a pour rôle d'exercer une
in?uence sur la liquidité bancaire et par conséquent agir sur la
capacité d'octroi des crédits des banques commerciales. Elle vise
à contraindre les banques agréées à détenir,
sous forme de monnaie centrale, une fraction des dépôts de la
clientèle. La réserve obligatoire, introduite avec une vocation
prudentielle, n'est désormais utilisée que dans le cadre de la
politique monétaire.
Le durcissement ou l'assouplissement de la réserve
obligatoire, en raison de ses incidences en termes de coûts induits et
d'opportunité sur l'exploitation du système bancaire, peut
provoquer un relèvement ou une détente des taux
d'intérêts débiteurs des banques ou amener les banques
à offrir des conditions de rémunération plus ou moins
attractives sur les ressources de l'épargne.
Par ailleurs, les réserves obligatoires orientent la
structure des dépôts bancaires. Elles peuvent entraîner une
modi?cation de la gestion des éléments du bilan au pro?t des
valeurs non soumises à constitution de réserves.
2.3.2.3. Adjudications des
billets de trésorerie(BRT)
La Banque Centrale du Congo réalise des
enchères des billets de trésorerie dans le cadre de la
régulation à très court terme de la liquidité
bancaire. Le billet de trésorerie est un titre de créance
négociable émis par l'Institut d'Emission. Les
opérations sur ce titre sont régies par l'instruction n° 20
de la BCC.
Les BTR sont dématérialisés. Les
opérations se déroulent à une fréquence
hebdomadaire et les titres ad hoc sont émis pour deux maturités :
7 et 28 jours.
Les adjudications des BTR ont été mises en
place au début du mois d'avril 2008 en vue de conférer une plus
grande souplesse à la politique monétaire et de donner davantage
l'initiative à la Banque Centrale. Elles ont permis de renforcer la
régulation de la liquidité.44(*)
Cette premiere section nous a permis d'une part d'analyser les
missions de la banque centrale du Congo et d'autre part connaitre les organes
des decisions en matiere de politique monetaire.
La deuxieme section nous a permis de definir les differents
objectifs de la politique monetaire d'une part, et d'autres part comprendre les
canaux de transmission de la politique monetaire et la dernière section
nous a permis l'analyser les differents instruments de la politique
monetaire.
CHAPITRE 3. ANALYSE EMPIRIQUE DE L'ECART ENTRE LE TAUX
DIRECTEUR ET LE TAUX DEBITEUR
Le présent chapitre analyse empiriquement
l'écart entre le taux directeur et les taux débiteurs des banques
en RDC. Il se subdivise en deux sections, la première analyse
l'évolution des taux d'intérêts et le second la relation
empirique entre le taux directeur et les taux débiteurs de banques
commerciales.
Section
1. Evolution des taux d'intérêts
Dans toutes les économies du monde, principalement
celles qui disposent des marchés financiers, les taux
d'intérêt font partie des variables économiques les plus
attentivement contrôlées par les agents économiques
avertis. Leurs variations affectent directement à la fois la vie
quotidienne des ménages, des entreprises ainsi que la santé
économique d'une nation ; ils influencent les choix des agents
économiques entre la consommation et l'épargne, puis leurs
décisions d'acheter une maison ou des obligations ou d'investir dans un
compte d'épargne, ou encore les choix d'investissement des
entreprises45(*).
Le taux directeur de la Banque centrale, pour rappel, c'est le
taux auquel les banques se refinancent à la banque centrale au guichet
des prêts à court terme. C'est donc un taux du refinancement des
banques et partant, oriente leurs décisions dans la fixation du taux
d'intérêt qu'elles appliquent lors de l'octroi des crédits
à leurs clients.
Le taux directeur influe d'une manière ou d'une
autre sur les taux appliqués par les banques. En effet, lorsque
l'institut d'émission varie son taux directeur, tous les autres taux du
marché monétaire comme ceux du marché financier emboitent
logiquement les pas.
Dans les pays comme la RDC où le marché des
capitaux est presque inexistant, les modifications du taux directeur affectent
les taux débiteurs appliqués par les banques créatrices de
monnaie car ces dernières répercutent les variations du taux
directeur en intégrant leurs marges bénéficiaires.
Par ailleurs, une fois que la Banque centrale varie son
taux, les banques commerciales ajustent aussi leurs taux débiteurs afin
de préserver leurs marges d'intérêt bancaire.
Graphique 7 : Taux directeur et débiteur
Source : Auteur sur base de données de la BCC
Contrairement à la théorie qui veut que le taux
directeur et débiteur soient pro cycliques, la réalité sur
le marché monétaire montre de fois le contraire comme en 2009 et
2017 ou le taux directeur était égal au taux débiteur,
mais sur tour la période, il est remarqué un écart
énorme entre ces deux taux.
Tableau 2 : Ecart
entre taux directeur et taux débiteur
ANNEE
|
TAUX DIRECTEUR
|
TAUX DEBITEUR
|
ECART
|
2006
|
40
|
44,4
|
4,4
|
2007
|
22,5
|
41,3
|
18,8
|
2008
|
40
|
44,4
|
4,4
|
2009
|
70
|
69,77
|
-0,23
|
2010
|
22
|
44,69
|
22,69
|
2011
|
20
|
40,61
|
20,61
|
2012
|
4
|
22,5
|
18,5
|
2013
|
2
|
19,2
|
17,2
|
2014
|
2
|
20,13
|
18,13
|
2015
|
2
|
19,04
|
17,04
|
2016
|
7
|
19,04
|
12,04
|
2017
|
20
|
21,95
|
1,95
|
2018
|
14
|
26,74
|
12,74
|
2019
|
9
|
25,81
|
16,81
|
2020
|
18,5
|
26,89
|
8,39
|
Source : Auteur,sur base de données de la BCC
Ce tableau montre l'écart énorme qui se creuse
entre le taux directeur et les taux débiteurs. Le plus grand
écart est observé en 2010 avec 22% d'écart. Mais certaine
période également comme en 2009, le taux directeur était
supérieur au taux débiteur.
De l'observation de ce tableau, il se révèle
qu'entre 2006 et 2020, l'institut d'émission a modifié son taux
directeur à 12 reprises, 6 fois à la hausse et à 6 remise
à la baisse, les banques ont quelques fois suivi ce mouvement en
ajustant leurs taux débiteurs dans le même sens. Cependant, il eut
certain ajustement de taux débiteurs sans que cela ne soit dû aux
variations du taux directeur de la BCC.
En 2008, il s'observe une tendance de l'influence de
l'instrument de la politique monétaire de la BCC sur le prix du
crédit des banques.
En effet, alors que les cinq premiers mois de l'année,
le taux directeur est fixé à 24%, les taux débiteurs sont
restés quasiment inchangés, oscillant autour de 42%. Les six mois
suivants, l'institut d'émission a fixé son taux à 30%,
tandis que les banques ont légèrement augmenté les leurs,
oscillant autour de 44% et les ont gardés constants en décembre
bien que le taux directeur soit haussé à 40%.
En 2009, il se remarque des anomalies. Toute l'année,
les banques ont fixé les taux débiteurs, soit
légèrement en dessous du taux de réescompte (pendant neuf
mois) soit à son niveau. Ceci peut justifier le fait que les banques
recourent de moins en moins au prêteur du dernier ressort.
Au premier trimestre 2010, la BCC a maintenu le taux du
dernier trimestre 2009 (70%). Elle l'a modifié en baisse à cinq
reprise entre avril et août, mois à partir duquel elle l'a
maintenu à 20%, jusqu'en décembre. Quant aux taux
débiteurs, ils sont fixés au-delà du taux directeur avec
cependant, un écart considérable.
Il sied de signaler aussi qu'à la première
baisse du taux de la BCC en 2010, les banques ont réagi en
réduisant les leurs. Cependant aux autres modifications du taux
directeur, les banques sont restées insensibles en maintenant leurs taux
constants.
En 2011, les banques ont ajusté leurs taux, bien
qu'avec retard, en fonction des modifications du taux directeur.
Eu égard à ce qui précède, nous
remarquons qu'à partir de ces données, le taux directeur de la
banque centrale du Congo n'est pas resté statique.
Entre 2011 et 2015, l'institut d'émission a
sensiblement baissé son taux directeur jusqu'à un niveau le plus
bas de son histoire soit à 2% entre 2013 à 2015. Mais en 2016, ce
taux est revu à la hausse suite à la baisse des prix des
matières premières ayant occasionné l'inflation.
Et enfin en 2020, ce taux est revu également à
la hausse soit à 18% cette est augmentation est due aux effets de la
pandémie qui a bougé toutes les économies mondiales.
En effet, le taux a connu son niveau le plus
élevé (70%) d'octobre 2009 à mars 2010, cela était
dû à la crise financière (crise de Subprime) ; le
niveau le plus bas était observé entre 2013 et 2015 (2%) suite
à la stabilité du cadre macroéconomique.
Tableau 3 : Ecart
entre le taux débiteur en MN et ME
ANNEE
|
TAUX DEBITEUR MN
|
TAUX DEBITEUR ME
|
Ecart
|
2006
|
44,4
|
-
|
-
|
2007
|
41,3
|
17,3
|
24
|
2008
|
44,4
|
16,98
|
27,42
|
2009
|
69,77
|
17
|
52,77
|
2010
|
44,69
|
18,9
|
25,79
|
2011
|
40,61
|
19,2
|
21,41
|
2012
|
22,5
|
15,9
|
6,6
|
2013
|
19,2
|
14,8
|
4,4
|
2014
|
20,13
|
14,77
|
5,36
|
2015
|
19,04
|
14,23
|
4,81
|
2016
|
19,04
|
14,73
|
4,31
|
2017
|
21,95
|
15,58
|
6,37
|
2018
|
26,74
|
15,72
|
11,02
|
2019
|
25,81
|
15,74
|
10,07
|
2020
|
26,89
|
15,74
|
11,15
|
Source : Auteur sur base de données de la
BCC
Au regard de ce tableau, il est observé
également un grand écart entre le taux débiteur
appliqué à la monnaie nationale (MN) et le taux débiteur
appliqué à la monnaie étrangère.
Cet écart s'explique par le taux élevé de
la dépréciation monétaire. Ce taux élevé
décourage les agents économiques à solliciter les
crédits à la monnaie nationale, raison pour laquelle 80% de
crédits sont sollicités en monnaie étrangère,
compte tenu du taux faible et de sa stabilité. Ce qui laisse entendre
que la circulation concomitante de deux monnaies dans le circuit bancaire
poussent les banques à fixer les taux débiteurs sur les
crédits en monnaie nationale à un niveau élevé que
celui fixé en monnaie étrangère afin de gagner la prime de
risque vu l'instabilité de la monnaie nationale.
Section 2. Modélisation
L'étude des phénomènes économiques
porte sur la vérification des théories déjà
existantes sur chaque concept de la science économique. La
théorie économique est cependant souvent incertaine, allant
jusqu'à des explications contradictoires. C'est pour cette raison qu'il
s'avère toujours indispensable sinon crucial de confronter les
énoncés théoriques aux faits observés.46(*)
L'économétrie est un outil à la
disposition de l'économiste qui lui permet de confirmer ou d'infirmer
les théories qu'il a construites. L'économétrie a ainsi la
tâche de mettre à l'épreuve des théories
économiques par l'application des méthodes statistiques aux
observations des phénomènes étudiés. A partir des
relations explicatives exprimées sous forme d'équations,
l'application des tests économétriques fournis des estimations de
la valeur des coefficients ainsi que la précision attendue sur le sens
de la relation. C'est une approche scientifique visant à la
compréhension des aspects économiques de la conduite
humaine.47(*)
En effet, l'économétrie sert à confirmer
ou infirmer ces théories alternatives par des évidences
chiffrées en utilisant souvent des méthodes statistiques et
mathématiques spéciales.48(*)
Le but de cette section est de vérifier les
hypothèses de notre travail à savoir l'hypothèse
d'existence d'une relation linéaire et d'un impact significatif dans le
marché monétaire en République Démocratique du
Congo. A cette fin, nous allons utiliser un échantillon de 10
observations (années) sur la période de 2007-2016.
III.2.1. Présentation du
modèle
Le choix de la méthode d'analyse s'avère
très important car elle permet d'établir une relation existant
entre les variables prises d'un côté comme expliquée et
explicative de l'autre. Dans notre travail, nous recourons à une
méthode simple explicative qui nous permettra de détecter le type
et le sens des relations entre les variables étudiées.
L'analyse de la régression est une technique
statistique permettant d'établir une relation entre une variable
à expliquer et une autre variable explicative afin d'étudier les
associations et de faire des prévisions en fonction de la nature de la
variable à expliquer. En fait, nous recourrons à la
régression linéaire qui permet d'estimer les coefficients de
l'équation linéaire, impliquant une variable indépendante,
qui expliquent le mieux la valeur de la variable dépendante pour
l'analyse explicative. Ce choix est inspiré de la nature quantitative
des variables que nous souhaitons mettre en relation.49(*)
Pour l'estimation, l'outil informatique utilisé est le
logiciel Eviews 9, spécialisé en économétrie
approfondie et l'analyse des séries temporelles, qui nous permettra de
dégager les principaux résultats et les tests
appropriés.
Notre analyse repose sur l'écriture d'un modèle
standard de croissance reliant notamment les transactions du marché
monétaire et les taux d'intérêt appliqué.
La formulation de l'équation du modèle à
estimer est la suivante :
TDMN= â0 + â1 TD+
â2 TDME+ â3 INF +ît
Avec :
1. TDMN : Taux débiteur en Monnaie nationale ;
2. TDME : taux débiteur en Monnaie
Etrangère ;
3. TD : Taux directeur
4. INF : Inflation
Avant de commencer l'estimation du modèle et l'analyse
des résultats économétriques, nous allons effectuer une
analyse descriptive, qui nous permettra de mieux comprendre les
caractéristiques statistiques des données.
Tableau 4 :
Statistique des variables
|
TDMN
|
TDME
|
TD
|
INF
|
Mean
|
16.11429
|
3.407619
|
8.940476
|
14.03774
|
Médian
|
15.60500
|
3.440000
|
8.250000
|
7.150000
|
Maximum
|
20.98000
|
3.650000
|
20.00000
|
54.70000
|
Minimum
|
13.72000
|
3.050000
|
2.000000
|
-0.622000
|
Std. Dev.
|
1.897455
|
0.127833
|
6.639787
|
14.77272
|
Skewness
|
0.904566
|
-1.030387
|
0.328200
|
1.074640
|
Kurtosis
|
2.611523
|
3.668624
|
1.665608
|
3.149566
|
Jarque-Bera
|
11.98355
|
16.42847
|
7.740123
|
16.24620
|
Probability
|
0.002499
|
0.000271
|
0.020857
|
0.000297
|
Sum
|
1353.600
|
286.2400
|
751.0000
|
1179.171
|
Sum Sq. Dev.
|
298.8279
|
1.356324
|
3659.202
|
18113.37
|
Observations
|
84
|
84
|
84
|
84
|
Source : Auteur sur base de données de la BCC
Le tableau ci-dessus fourni une description synthétique
des données à étudier. Au total, il y a 84 observations.
En moyenne, le taux débiteur en monnaie nationale se situe à 16%,
3% pour le taux en monnaie étrangère, 8% pour le taux directeur
et 14% pour le taux d'inflation.
III.2.1.1. Etude de la
stationnarité
Pour éviter des analyses
baisées, il est nécessaire de procéder à la
vérification de la stationnarité des variables prises en compte.
Pour vérifier, nous procédons à l'analyse par des
graphiques :
GRAPHIQUES 8 :
STATIONNARITE DES VARIABLES
Au regard de ces graphiques, il est remarqué une forte
fluctuation des variables. Sur ce, nous procédons par la
stationnarisation par la différence première.
III.2.2. Analyse et
interprétation du modèle
III.2.2.1. Analyse du
modèle
Pour estimer notre modèle, nous avons opté pour
la méthode de moindres carrés ordinaires (MCO).
Cette méthode consiste à minimiser la somme de
carrés des écarts, écarts pondérés dans le
cas multidimensionnel, entre chaque point du nuage de régression et son
projeté, parallèlement à l'axe des ordonnés, sur la
droite de régression.
La spécification du modèle s'appuie sur l'impact
d'un certain nombre de variables explicatives : le taux directeur, le taux
débiteur en monnaie étrangère, le taux d'inflation pour
expliquer de façons efficacele taux débiteur en monnaie
nationale. Le modèle comme l'indique le tableau ci-dessous :
Tableau 5 : Estimation
de paramètre
Dépendent Variable: TDMN
|
|
|
Méthode: Least Squares
|
|
|
Date: 06/23/21 Time: 15:14
|
|
|
Sample: 2014M01 2020M12
|
|
|
Included observations: 84
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TD
|
-0.171219
|
0.043572
|
-3.929571
|
0.0002
|
TDME
|
5.219684
|
0.085749
|
60.87190
|
0.0000
|
INF
|
-0.010262
|
0.019488
|
-0.526582
|
0.5999
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.350473
|
Mean dependent var
|
16.11429
|
Adjusted R-squared
|
0.334435
|
S.D. dependent var
|
1.897455
|
S.E. of regression
|
1.547985
|
Akaike info criterion
|
3.746846
|
Sum squared resid
|
194.0968
|
Schwarz criterion
|
3.833661
|
Log likelihood
|
-154.3675
|
Hannan-Quinn criter.
|
3.781745
|
Durbin-Watson stat
|
0.566003
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Auteur, calcul sur Eviews 9
III.2.2.2.
Interprétation des résultats
Au regard du tableau ci-haut, nous pouvons lire qu'à
35% (R2=0,35) le taux débiteur en monnaie nationale est
expliqué par le taux directeur, taux débiteur en monnaie
étrangère et l'inflation. Ceci signifie que le rôle
joué par ces variables dans l'explication du taux débiteur en
monnaie nationale est trop faible car le R 2 n'est pas
significatif.
Il existe donc d'autres variables que nous n'avons pas prises
en compte dans ce modèle qui peuvent expliquer aussi le taux
débiteur en monnaie nationale.
Les coefficients du taux directeur et de l'inflation sont
négatifs, cela veut dire que la variation du taux débiteur en
monnaie nationale est contra cyclique aux taux directeur et au taux de
l'inflation.
III.2.2.3.
Vérification des hypothèses du MCO
III.2.2.3.1.
Corrélation
Lorsque deux phénomènes ont une évolution
commune, nous disons qu'ils sont « corrélés ». La
corrélation simple mesure le degré de liaison existant entre deux
phénomènes représentés par les variables.50(*)
La corrélation est forte si r avoisine + 1 ou - 1.
Si le coefficient de corrélation, r, est négatif
et voisin de -1, cela signifie que les deux phénomènes peuvent
être liés, mais qu'ils évoluent en sens inverse.
Si r est positif et voisin de +1, cela signifie que les deux
phénomènes évoluent dans le même sens.
Tableau 6 :
Corrélation des variables
|
TDMN
|
TD
|
TDME
|
INF
|
TDMN
|
1
|
-0.5233
|
0.04144
|
-0.4171
|
TD
|
-0.5233
|
1
|
0.4040
|
0.8078
|
TDME
|
0.0414
|
0.40409
|
1
|
0.4208
|
INF
|
-0.41714
|
0.8078
|
0.4208
|
1
|
Source : Auteur, nos calculs sur Eviews 9
Les analyses contenues dans ce travail issu de nos analyses
nous renseignent que le taux débiteur en monnaie nationale est
corrélé négativement au taux directeur et au taux de
l'inflation c'est-à-dire qu'ils évoluent aux sens inverse et
positivement au taux débiteur de la monnaie étrangère. Le
taux débiteur par contre est corrélé positivement toutes
les variables prises en compte, le taux directeur, le taux débiteur en
monnaie nationale et à l'inflation.
III.2.2.3.2. Test d'auto
corrélation d'erreurs de Breusch-Godfrey
Les erreurs sont non corrélées car la
probabilité associée aux statistiques F-statistic et
Obs*R-squared sont supérieures à 5%.
III.2.2.3.3 Test de
spécification de Ramsey
Le modèle est bien spécifié car la
probabilité associée aux statistiques F-statistic et
Obs*R-squared sont supérieures à 5%.
III.2.2.3.4. Test
d'hétéroscédasticité des erreurs de
Breusch-Pagan-Godfrey
Les erreurs ne sont pas
hétéroscédastiques, car la probabilité
associée aux statistiques F-statistic et Obs*R-squared sont
supérieures à 5%. Les estimateurs obtenus par les moindres
carrés ordinaires sont optimales.
III.2.2.3.5. Test de
stabilité de CUSUM
La courbe ne coupe pas le corridor. Le
modèle est structurellement stable. L'intérêt de ce test
réside dans le fait qu'il permet d'étudier la stabilité
d'une régression sans définir à priori la date de rupture
sur les coefficients.
CONCLUSION
En définitive, il était question dans cette
étude, d'analysé la problématique de la relation taux
directeur dela banque centrale du Congo et taux débiteurs des banques,
mais aussi de la question relative à la persistance de cette
écart. Cette problématique se résume autour d'une question
principale de recherche formulée en ce terme :
- existe-il une relation entre le taux directeur et les taux
débiteurs des banques en RDC ?
- qu'est-ce qui justifie la persistance de l'écart
entre le taux directeur et les taux débiteurs des banques ?
Au regard de ces questions de recherches nous avions
formulé les hypothèses selon lesquelles :
- il existerait une relation entre le taux directeur et les
taux débiteurs des banques en RDC,
- la mauvaise qualité de l'environnement des affaires
en RDC entrainant la hausse des risques de marché justifiant
l'écart entre le taux directeur et les taux débiteurs des
banques.
En vue de la vérification empirique et théorique
de ces hypothèses, nous avons utilisés trois méthodes,
notamment la méthode analytique, historique ainsi que la méthode
statistique. la méthode analytique qui nous a permis d'analyser la
problématique de la relation taux directeur et taux débiteurs des
banques ; la méthode historique nous a fait remonter le temps afin
de savoir un peu plus sur les causes qui expliquent la persistance de cette
écart des taux et la méthode statistique nous a permis
d'analysé les causes de la relation taux directeur et taux
débiteurs des banques.
De plus ; nous nous sommes servi
concomitamment de la technique documentaire, celle qui nous a permis de
collectionner les ouvrages, les revus, les notes des cours et autres sources
afin de recueillir les informations pertinentes cadrant avec l'objet de notre
étude afin de porter des réponses idoines concernant nos
questions des recherche.
Le travail a pour objectif général, d'analyser
la relation taux directeurs et taux débiteurs des banques; aussi les
causes de la persistance de l'écart entre le taux directeur et les taux
débiteurs des banques en RDC de 2006 à 2020.
Ainsi, pour atteindre cet objectif, trois objectifs
spécifiques seront poursuivis, à savoir :
- aborder les théories relatives au taux
d'intérêt ;
- passer en revue la politique monétaire de la banque
centrale du Congo ;
- vérifier la relation qui existe entre la variation du
taux directeur de la BCC et celle des taux d'intérêts des banques
commerciales et dégager leurs effets.
- Hormis l'introduction et la conclusion ce travail
s'organise en trois chapitres.
- le premier aborde le cadre théorique et conceptuel de
l'étude ;
- le second passe en revue de la politique monétaire
de la banque centrale du Congo ;
- le troisième aborde la relation taux directeur et
taux débiteurs des banques en RDC.
La tâche de vérification des hypothèses
étant imposante après avoir passé par la
méthodologie, la délimitation dans le temps et dans l'espace se
liant à notre objectif principal qui se détaille en 3 chapitres
clés nous pousse à confirmer les hypothèses
énoncées dans l'introduction de la manière suivante:
- Oui, nous sommes arrivés aux résultats
suivants : nous avons attestés l'existence d'une relation positive
entre les variations des taux débiteurs des banques et la variation du
taux directeur en ce sens que les variations de ces deux variables pour la
plus part des années sous études suivent la même tendance.
Ceci a été expliqué par l'effet que le taux directeur
servait d'indicateur ou de signal pour une orientation des taux
d'intérêt des banques.
De surcroit, il a été démontré
aussi que le taux directeur n'intervenait pas comme base de calcule dans la
fixation des taux débiteur des banques car ces dernières ne se
refinancent pas assez à la BCC pour les besoins de leur
trésoreries au jour le jour d'autant plus que la
majorité ès de leurs avoirs ainsi que leur transaction se
soldent en devise que la BCC n'a pas de contrôle.
En conséquence, ses deux taux
peuvent variés dans le même sens du fait que l'un est un signal ou
indicateur pour l'autre ; mais la différence entre les deux se
situe au niveau de l'ampleur de leur variations à cause des persistances
des écarts très important entre les deux taux.
- L'écart important entre le taux directeur ainsi que
les taux débiteurs des banques se justifie par les facteurs cis
après : la morosité de l'environnement économique
auquel s'opèrent les activités bancaires, l'existence de la
dollarisation de l'économie congolaise ainsi que la volatilité
dès l'inflation. Pour ce faire, les autorités monétaires
et économique congolaise doivent mener des actions dans le but de
valoriser la monnaie locale face aux devises étrangères, bien
gérer les dépenses public et palier à la carence des
devises de leur encaisses.
Ainsi l'étudesuggère :
- L'amélioration par la banque centrale des dispositifs
de contrôle et de la régulation bancaire grâce à
l'évaluation permanente des outils de suivi des risques et du
système de contrôle interne.
- De réguler le cadre macroéconomique par la
maitrise de l'inflation à travers des politiques mixtes
monétaires et budgétaires coordonnées et prudentes
permettant le maintien sur la durée des faibles fluctuations du taux
d'inflation, ainsi que la de dollarisation de l'économie congolaise en
maintenant sur la durée de la stabilité de la monnaie locale sur
le marché de change de manière à conforter la confiance
des agents économiques.
- Lutte contre la corruption ainsi qu'à la pacification
totale et effective du pays par l'amélioration du climat des affaires,
de la bonne gouvernance et la cohésion national.
Nous n'avons pas la prétention d'avoir épuiser
tous les aspects des problèmes que nous avions soulevés au
début de cette monographie. Mais les idées
développées au cours de ce travail et les conclusions auxquelles
nous sommes abouties, expliquent largement l'objet de cette étude.
Toutefois cette étude, laisse la brèche à tout chercheur
qui voudrait élargir ou approfondir ces connaissances sur la question.
BIBLIOGRAPHIE
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économiques, 2eme Ed. Armand Colin, Paris, 2008.
§ CLAUDE-DANIEL et all, Dictionnaire d'économie et
des sciences sociales, Nathan, Paris, 2010.
§ DEPALLENS G., gestion financière, édition
SIREY, Paris, 1990
§ MANKIW, N. Gregory macroéconomie, nouveaux
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§ DEFFAINS-CRAPSKY, Catherine,
mathématiquesfinancière : calculs actuariels, marché
de taux et évaluation des actifs financiers, ed. Bréal, Paris,
2005
§ MISHIKIN, Fréderic et all monnaie, banque et
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§ F. MISHKIN et All : Monnaie, banque et
marchés financiers, nouveaux horizons, Paris 2010, p.89
§ BOURBONNAIS, Econométrie, Dunod,
7ème édition, Paris 2009, P 6
2. Dictionnaires
§ BEITONE A. et ALL, dictionnaire des sciences
économiques, 2eme Ed. Armand Colin, Paris, 2008
§ CLAUDE-DANIEL et all, Dictionnaire d'économie et
des sciences sociales, Nathan, Paris, 2010
§ OLIVIER, garnier et all, dictionnaire d'économie
et des sciences sociales, HATIER, p238, Paris, 2008
3. Documents officiels
§ Banque centrale du Congo : Rapport annuels, 2011
à 2016
§ Banque centrale du Congo, politique monetaire :
cadre de reference, juillet 2013
§ Banque centrale du Congo, rapport sur la politique
monetaire, premier semestre 2015
§ Journal officiel, la loi 003/2002 du 02 février
relative à l'activité et au contrôle des
établissements de crédit, numérospécial, Kinshasa,
20 Janvier 2011, Article 3
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d'intérêt directeur et ses effets sur le financement et
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§ Lire William E. Alexander, l'adoption d'instruments
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§ Revue économique et monetaire de la Banque
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§ Emmanuel.MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA, Notes de cours de
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§ Leonard. A. KABEYA TSHIKUKU, notes de cours d'analyses
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§ MUKUNDI NYMBO : institution financière
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7. Webographie
§ file://le taux directeur Wikipedia.
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§ File://lesystème financier
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§
File://c:user/pc/Documents/articles et autres/ « les
implications de l'essor du système bancaire en RDC sur l'économie
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§ www. Bcc ;
§ https://fr. Wikipedia.
Org/wiki/croissance économique.
§ https://www.google.com : qu'est-ce qu'un taux
d'intérêt,
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
Erreur ! Signet non
défini.
IN MEMORIAM
2
DEDICACE
3
REMERCIEMENTS
4
LISTES DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
5
LISTE DES ABREVIATIONS
6
INTRODUCTION
8
0.1. ETAT DE LA QUESTION
8
0.2 PROBLEMATIQUE
10
0.3. HYPOTHESES
13
0.4. OBJECTS DU TRAVAIL
13
0.5. METHODES ET TECHNIQUES
13
0.6. CHOIX ET INTERET DU SUJET
14
0.7. DELIMITATIN DU TRAVAIL
14
0.8. CANEVAS
14
CHAPITRE I. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
DE L'ETUDE
16
Section 1. MODEL INITIAL D'INTERMEDIATION
FINANCIERE
16
Finance directe
16
MARCHE MONETAIRE
17
Compartiments du marché monétaire
18
Marché inter bancaire
18
Marché des gros dépôts
18
Marché au jour le jour
18
Marché de réescompte
19
Marché des effets publics
19
objet du marché monétaire.
19
Bons du trésor
19
Billets de trésorerie
20
Certificat de dépôt
20
Les billets à ordre négociables
(BON)
20
1.1.2. MARCHE FINANCIER
21
Compartiments du marché financier
21
Objet du marché financier
21
1.1.3. FINANCE INTERMEDIAIRE
21
Section 2. NOTIONS DU TAUX D'INTERET
22
1.1. Définition et fondements
théoriques du taux d'intérêt
22
1.2 Différents types des taux
d'intérêt
24
1.2.1. Taux directeur
24
1.2.2. Taux débiteurs
25
1.2.3. Taux d'intérêt
créditeurs
26
1.2.4. Variété de taux
d'intérêt
27
· Le taux du marché
monétaire :
27
· Le taux du marché
obligataire :
27
· Le taux du marché
hypothécaire :
27
Les taux administrés :
27
Le taux de base bancaire :
27
1.2.5. Autres catégories de taux
d'intérêt
28
Taux nominal et taux réel :
28
· Taux équivalent et
proportionnel :
28
· Taux actuariel et taux
d'intérêt net d'impôt :
29
CHAPITRE II POLITIQUE MONETAIRE DE LA
BANQUE CENTRALE DU CONGO
30
Section 1. CADRE INSTITUTIONNEL DE LA POLITIQUE
MONETAIRE
30
2.1.1. Missions de la banque centrale du Congo
31
2.1.2. Indépendance de la BCC
31
2.1.3. Textes consacrant l'indépendance et
les missions de la banque centrale
32
2.1.4 Organes des decisions en matiere de politique
monetaire
33
2.1.4.1 conseils de la banque centrale du Congo
33
Section2. CADRE ANALYTIQUE DE LA POLITIQUE MONETAIRE
DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO
33
2.2.1. Définition des objectifs de la
politique monetaire
33
2.2.1.1. Objectif final
34
2.2.2. Objectifs finaux de politique monetaire
34
2.2.1.2. Objectifs intermédiaires
35
2.2.1.3. Objectifs opératoires
36
2.2.3. Importance de la stabilité des
prix
37
2.2.3.1. Définition de la stabilité
des prix
37
2.2.3.2 conséquences de l'inflation
38
2.2.3.3. Avantages de la stabilité des
prix
40
2.2.3.4. Canaux de transmission de la politique
monetaire
41
2.2.3.5 ANALYSES MONETAIRES
45
2.2.3.6. Analyse et prévisions des facteurs
de liquidité bancaire
45
Facteurs autonomes de la liquidité
46
Facteurs institutionnels
47
2.2.4. Orientation à moyen terme de la
politique monétaire de la BCC
48
2.2.4.1. Suivi de l'offre de monnaie
51
Section III. CADRE OPERATIONNEL DE LA POLITIQUE
MONETAIRE
53
2.3.1. Bref aperçu sur les instruments de
la politique monétaire
53
2.3. 2. Instruments de la politique monetaire en
RDC
55
2.3.2.1. TAUX D'INTERET
55
a) Opérations des prêts à court
terme
55
B) Opérations des facilités
permanentes :
55
2.3.2.2. Coefficient des réserves
obligatoire
56
2.3.2.3. Adjudications des billets de
trésorerie(BRT)
57
CHAPITRE 3. ANALYSE EMPIRIQUE DE L'ECART
ENTRE LE TAUX DIRECTEUR ET LE TAUX DEBITEUR
58
Section 1. Evolution des taux
d'intérêts
58
Section 2. Modélisation du marché
monétaire congolais
63
Présentation du modèle
64
Etude de la stationnarité
66
Analyse et interprétation du
modèle
66
Analyse du modèle
66
2.1.1. Interprétation des
résultats
67
Vérification des hypothèses du MCO
68
Corrélation
68
Test d'auto corrélation d'erreurs de
Breusch-Godfrey
69
Test de spécification de Ramsey
69
Test
d'hétéroscédasticité des erreurs de
Breusch-Pagan-Godfrey
69
Test de stabilité de CUSUM
69
LA CONCLUSION GENERALE
70
BIBLIOGRAPHIE
73
* 1Revue économique et
monetaire de la BC des états de l'Afrique de l'ouest n°13 juin
2013, p12
* 2 Idem
* 3KOKOMA-MAKUNDU,
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banques commerciales : paradoxe de la croissance économique
congolaise », Mémoire inédit, Economie
monétaire, UNIKIN, 2016-2017
* 4KOKOMA MAKUNDU P. Op.cit., p4
* 5Emmanuel.MUKUNDI NYEMBO
KAHUMBA, Notes de cours des institutions financière congolaise. L2
éco/Faseg/Unikin 2019-2020/ Kinshasa.
* 6Emmanuel.MUKUNDI NYEMBO
KAHUMBA, Notes de cours de politique économique. L2
éco/Faseg/Unikin 2019-2020/Kinshasa.
* 7 Leonard. A. KABEYA TSHIKUKU,
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institution financière congolaise, notes des cours, deuxieme licence
économie monetaire/Faseg/unikin 2019-2020, Kinshasa, p8
* 9 KABUYA KALALA :
économie bancaire, L1 économie monetaire, Faseg/unikin, juin
2007
* 10 MIKUNDI NYEMBO E. Opcit,
P.9-P.10
* 11 MUKUNDI NYEMBO, Opcit.
P.12-13
* 12 MUKUNDI NYEMBO, opcit.
P13-15
* 13 Idem ; P.16.
* 14
https://www.google.com : qu'est-ce qu'un taux d'intérêt,
* 15 Idem
* 16 CLAUDE DANIEL, et all,
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* 17 BEITONE A., dictionnaire
des sciences économiques, 2eme ed. Armand Colin, Paris, 1998.
* 18 MUKUNDI NYEMBO E.
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* 19 KAOMBA MUTUMBA K., analyse
du taux d'intérêt directeur et ses effets sur le refinancement de
l'économie congolaise de 2009 à 2013, E-Revue UNILU, P.5, janvier
2016
* 20OLIVIER, garnier et all,
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2008
* 21 MUKUNDI NYEMBO, E. opcit,
p55
* 22 OLIVIER, garnier, et all,
op. Cit, P239
* 23 MUKUNDI NYEMBO
E. opcit, p56
* 24 MANKIW, N. Gregory,
Macroéconomie, nouveaux horizons, paris, 2010
* 25MANKIW, N. Gregory
macroéconomie, nouveaux horizons, Paris 2010
* 26 DEFFAINS-CRAPSKY,
Catherine, mathématiques financière : calculs actuariels,
marché de taux et évaluation des actifs financiers, ed.
Bréal, Paris, 2005
* 27 MISHIKIN, Fréderic
et all monnaie, banque et marché financier, 7eme ed. Pearson
éducation, paris, 2004
* 28BCC, Cadre de
référence de la Politique Monétaire, 2013, p.55.
* 29 BCC, Cadre de
référence de la Politique Monétaire, 2013, p.55.
* 30 BCC, Op. Cit, p.56.
* 31BCC, opcit, P65
* 32 Idem
* 33BCC, opcit, p65
* 34 Idem
* 35 BCC, opcit, p75
* 36 BCC, opcit, p81
* 37 Idem
* 38 BCC, Op. Cit., p.85.
* 39BCC, opcit, p87
* 40 BCC, opcit, p88
* 41 BCC, opcit, p9
* 42 Idem
* 43 BCC, opcit, p92
* 44 Idem
* 45 . MISHKIN et All :
Monnaie, banque et marchés financiers, nouveaux
horizons, Paris 2010, p.89
* 46 KATUNDA Felix, Inflation
et la croissance économique en RDC : Analyse empirique. 2000-2014,
Mémoire, FASEG, UPN, 2016, P 68
* 47BOURBONNAIS,
Econométrie, Dunod, 7ème édition, Paris
2009, P 6
* 48 Idem
* 49 ibidem
* 50 BOFOYA KOMBA, Notes de
Cours d'Econométrie, Première licence, FASEG, UNIKIN, 2017, p
16
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