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La problematique de la relation taux directeur et taux debiteur des banques en rdc de 2006 à  2020


par Patrick Lapreserve El TSHIBAMBA
UNIKIN - Licence 2020
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

« L'ESPOIR D'UN RESULTAT TRES FAVORABLE PEUT COMPENSER LE RISQUE DANS L'ESPRIT DE L'EMPRUNTEUR, MAIS IL N'EST PAS DE NATURE A ASSURER LE PRETEUR ».

JOHN MAYNARD KEYNES

LISTES DES TABLEAUX  ET GRAPHIQUES

Graphique 1 : Croissance monétaire, inflation et activité 3

Graphique 2 : Dépréciation monétaire en RDC 32

Graphique 3 : Schéma simplifié du mécanisme de transmission de la politique monétaire 32

Tableau 1 : Calibrage de la politique monétaire de la BCC en 2011 (en milliards de CDF) 33

Graphique 4 : Evolution de la réserve obligatoire (en milliards de CDF) 35

Graphique 5 : Masse monétaire et inflation en RDC 39

Graphique 6 : Masse monétaire et crédit net à l'Etat 39

Graphique 7 : Taux directeur et débiteur 46

Tableau 2 : Ecart entre taux directeur et taux débiteur 46

Tableau 3 : Ecart entre le taux débiteur en MN et ME 48

Tableau 4 : Statistique des variables 51

Graphiques 8 : Stationnarite Des Variables 52

Tableau 5 : Estimation de paramètre 53

Tableau 6 : Corrélation des variables 55

LISTE DES ABREVIATIONS

B.C.C :

banque centrale du Congo

R.D.C :

république démocratique du Congo

B.O.N :

billet à ordre négociables

B.T :

bon de trésor

B.T.R :

billet de trésorerie

I.P.C.:

indice de prix à la consommation harmonisé

I.P.C :

indice de prix à la consommation

P.C.M:

programme de coopération monétaire en Afrique

M.C.O:

moindre carrés ordinaires

INTRODUCTION

0.1. ETAT DE LA QUESTION

Plusieurs chercheurs ont abordé la problématique de la persistance de l'écart entre le taux directeur et le taux débiteur, mais cela de plusieurs façons. S'appuyant sur les travaux théoriques et empiriques, les classiques pensent que dans le court terme, les impulsions monétaires n'exercent que les effets limités sur l'activité réelle. Cette position se justifie par les faits que selon cette approche, l'épargne de ménage et l'investissement des entreprises, seraient très peu sensible à la variation des taux d'intérêt. Ainsi pour le tenant de cette thèse, la monnaie est une voile, en d'autres termes elle est neutre.

En revanche, selon les monétaristes, la politique monétaire a un rôle actif sur la conjoncture économique. Selon ce point de vue, une politique monétaire restrictive entraine une diminution des prix relatif des actifs monétaires, financiers et l'investissement des entreprises seraient très peu sensible à la variation des taux d'intérêts. Cela se traduit par une modification des demandes réelle, que sont la consommation et l'investissement, mais égale aux stocks réels accumulés (capital et richesse). Ainsi, pour les tenants de cette thèse la monnaie n'est pas une voile, en d'autre terme elle n'est pas neutre.

Le principale mécanisme de transaction de la politique monétaire dans la théorie KEYNESIENNE, est le canal du taux d'intérêt qui concerne l'ensemble de moyen par lesquels la variation du taux débiteur est susceptible d'affecter la sphère réelle à travers les décisions d'investissement et de coordination des entreprises et des ménages . D'après cette théorie présentée par le modèle IS-LM, les chocs monétaires sont transmis à la sphère réelle à travers le taux d'intérêt qui est le canal privilégié.

Etant les loyer de l'argent, il peut s'analyser à la fois comme le taux de rendement d'un actif composite ( titre financier ou capital physique) mais également comme un prix relatif, ou charge financière ; lorsqu'il est considéré comme prix relatif, il influe sur la composition de portefeuille des agents économiques, la liquidité de l'économie ou sur le solde de la balance de payement courant.

Analysé comme une charge financière, il affecte le coût de production des entreprises et reste déterminant dans le choix entre différent mode de production intensive en capital ou en travail.

D'après ROBINSON (1965), une politique de taux d'intérêt bas permet de promouvoir l'investissement et la croissance économique. Renforçant ce point de vue, CHANDARKAR(1971), assure que la fixation de taux d'intérêt à des niveaux approprié permet d'assurer l'investissement désiré, en volume et en composition. D'après l'auteur, le taux d'intérêt doit être maintenu à des niveaux bas pour stimuler l'investissement.1(*)

MC KINNON et SHAW (1973), prenant les contrepieds de ce raisonnement, ont montré que des niveaux de taux d'intérêt bas, ne favorisaient pas l'accumulation du capital et la croissance économique. En effet des taux d'intérêts faibles peuvent stimuler la demande d'investissement. Toutefois, du fait de leur niveau assez bas, ils ne peuvent susciter l'épargne nécessaire en vue de satisfaire cette nouvelle demande crée. Il en résulte, par conséquent une diminution de l'investissement pour ces raisons.2(*)

Junior UVOYA (2012),a analysé le comportement des taux débiteurs des banques commerciales face au taux directeur de la banque centrale du Congo, pour la période allant de 2001 à 2012 ; son point de départ est l'écart existant entre les deux taux d'intérêt afin d'en déceler les causes. En procédant par la détermination de sens de causalité entre les variables considérées et par la saisie de leurs impacts interactifs, les causes qui sont à la base dudit écart sont liées au risque élevé des économies d'endettement en termes d'investissement.3(*)

META WA BUTA, cité par KOKOMA MAKUNDU (2018)4(*)dans son étude sur l'écart entre le taux directeur et les taux débiteurs des banques commerciales : paradoxe de la croissance économique congolaise, part de l'hypothèse selon laquelle, la quasi inflexibilité des taux débiteurs n'arrivent pas à suivre correctement les ajustements du taux directeur engagé à la banque centrale lors de la mise en oeuvre de sa politique monétaire de 2011 jusqu'en 2016. Après analyse, il arrive aux conclusions selon lesquelles, les ajustements du taux d'intérêt de la banque centre du Congo (BCC) ne permettent pas de soutenir l'activité économique du fait que les taux débiteurs bien qu'ils suivent l'évolution des ajustements de ce taux pilote de la banque centre du-Congo(BCC), les banques commerciales ne baissent pas leurs taux dans les mêmes proportions par rapport au taux de référence de la BCC.

Cette situation s'est justifiée par la présence de plusieurs éléments qui constituent des goulots d'étranglements ne permettant pas la pleine transmission de la politique menée par la BCC, dont l'auteur énumère quelques raisons ci-après :

1. dans un contexte inflationniste et de hausse du taux directeur, les banques commerciales réagissent très rapidement, voir anticipativement, en ajustent significativement à la hausse leurs taux débiteurs pour se couvrir contre les risques d'érosion de la valeur réelle des crédits accordés à la clientèle;

2. dans un contexte des inflationnistes et de baisse du taux directeur, le délai de réaction des taux débiteurs des banques est assez long;

3. il faut reconnaitre que les coûts des crédits sont très élevés en raison des coûts d'exploitation;

4. environnement des affaires en RD. Congo comporte beaucoup de risques;

5. l'épargne est majoritairement conservée en dehors du système bancaire par manque de confiance et de peur de ne plus y avoir accès.

De ce qui précède, les différentes études évoquées ci-haut, aborde cette relation des manières différentes, et aboutissent à des résultats divers. La spécificité de cette étude, est qu'elle aborde cette question en RDC, une économie d'endettement, dont l'essentiel de financement passe par la banque, cela durant une période de 14, soit de 2006à2020.

0.2 PROBLEMATIQUE

La politique monétaire est une composante de la politique économique globale, les autres sont : la politique budgétaire, la politique fiscale, la politique de revenu, la politique agricole etc. Les objectifs ultimes de la politique monétaire, se confondent alors avec ceux de la politique économique, notamment : la croissance économique, le pleine emploi, la stabilité du niveau général de prix et l'équilibre extérieur, qualifié ainsi de carré magique de Nicolas KALDOR.

Pour atteindre ces objectifs, la politique monétaire passe par les instruments directs et indirects, dont le taux directeur, l'un des instruments utilisé en République Démocratique du Congo, qui est également un canal de transmission de la sphère monétaire, vers la sphère réelle de l'économie.

En effet, dans la conduite de la politique monétaire en vue de toucher l'activité économique, l'autorité monétaire de la République Démocratique du Congo (la banque centrale du Congo), dispose sur base de la loi numéro 18/ 027 du 12decembre 2018 portant organisation et fonctionnement de la banque centrale du Congo, élaborée par souci de conformer les nouveaux statuts aux engagements du pays et au standards internationaux, particulièrement dans le domaine de la gouvernance et dans les préservations de la stabilité financière; un arsenal des outils dont notamment les stratégies ainsi que les instruments de la politique monétaire qu'elle manipule à bon escient pour réguler l'offre de monnaie en circulation.

Signalons qu'il existe quelques facteurs capables d'influer sur l'offre de monnaie qui peuvent être autonomes d'une part, à savoir le crédit net à l'état , les avoirs extérieurs nets , la circulation fiduciaire qui, par leurs simples variations, peuvent entrainer des modifications importantes sur le seuil de liquidité, débouchant soit à la contraction ou au développement de l'économie .5(*)

D'autres parts, ces facteurs peuvent être institutionnels, dont notamment les réserves obligatoires, le taux de refinancement , les encours des titres qui requièrent inévitablement la manipulation de la politique monétaire pour que la banque centrale jugule la quantité de monnaie excessive entravant la stricte égalité entre l'offre ainsi que la demande de monnaie. En d'autres termes, ces derniers ( les facteurs institutionnelles) constituent l'épine dorsale en matière de conduite de la politique monétaire dans la mesure où, l'autorité monétaire recours aux différents instruments de la politique monétaire pour suivre d'une manière efficace les missions lui assignés.6(*)

De ce qui précède, au regard du grand rôle que joue le taux d'intérêt sur l'activité économique et partant de la nécessité de financer la croissance des économies en développement, les décideurs politiques privilégient depuis les années soixante des politiques monétaires expansionnistes tel qu'en Amérique latine , en Asie et en Afrique. De ce fait, vu ce rôle pivot que joue cette variable, cette étude analyse la relation taux directeur et taux débiteur des banques dans la mesure où, la situation parait paradoxale en RDC car, le taux débiteur reste essentiellement élevé comparativement au taux directeur. Pourtant, l'économie congolaise est une économie d'endettement, dont l'essentiel de financement passe par le système bancaire.

A titre illustratif, le taux directeur au cours de la période comprise entre 2011 à 2016 a connus une tendance baissière, soit 20% fin décembre 2011, 4% en décembre2012, 2% en novembre 2013,2% en décembre 2014, 1,7% en novembre 2015, 7% en décembres 2016.

C'est ainsi qu'en RDC, la relation entre le taux directeur et le taux d'intérêt débiteurs des banques, n'a jamais cessé de se creuser durant toute la période qualifiée des fortes croissances couplée du faible niveau d'inflation que le pays n'as plus connu depuis longtemps. A la lumière de la théorie économique fournie, les acteurs justifient cet écart par les risques et les coûts d'exploitation (convenable) énorme liés à l'environnement des affaires en RD CONGO.

D'où, au regard de ce paradoxe entre le taux débiteur excessif et la coexistence d'une croissance économique, cette problématique tourne autour des questions de recherche suivantes :

- existe-il une relation entre le taux directeur et le taux débiteur des banques en RDC ?

- qu'est-ce qui justifie la persistance de l'écart entre le taux directeur et le taux débuter des banques ?

0.2. HYPOTHESES

Une hypothèse étant une réponse anticipée, en rapport avec la question soulevée à la problématique, cette étude part de l'hypothèse selon laquelle:

- il existerait une relation entre le taux directeur, et le taux débiteur des banques en RDC,

- la mauvaise qualité de l'environnement des affaires en rd. Congo, entrainant la hausse des risques de marché justifierait l'écart entre le taux directeur et les taux débiteurs des banques.

0.3. OBJECTIFS DU TRAVAIL

Ce travail a pour objectif général, d'analyser la relation taux directeurs et taux débiteurs des banques; aussi les causes de la persistance de l'écart entre le taux directeur et les taux débiteurs des banques en RDC de 2006 à 2020.

Ainsi, pour atteindre cet objectif, trois objectifs spécifiques seront poursuivis, à savoir :

- aborder les théories relatives au taux d'intérêt ; 

- passer en revue la politique monétaire de la banque centrale du Congo ;

- vérifier la relation qui existe entre la variation du taux directeur de la BCC et celle des taux d'intérêts des banques commerciales et dégager leurs effets.

0.4. METHODES ET TECHNIQUES

La méthode scientifique est compris en sens strict, comme étant une suite ordonnée des opérations élémentaires à faire subir l'objet d'étude pour mieux l'analyser, le comprendre, l'expliquer, en anticipant l'évolution antérieure. Dans le cadre cette étude, nous utilisons à savoir :

- la méthode analytique : permet d'analyser la problématique de la relation taux directeur et taux débiteur.

- la méthode historique : permettra de remonter le temps enfin de savoir un peu plus sur les causes qui expliquent la persistance de cet écart.

- la méthode statistique permettra d'analyser le sens de la relation taux directeur et taux débiteur des banques.

0.6. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Le présent travail présente un double intérêt, non seulement pour les scientifiques mais aussi pour les décideurs. Sur le plan personnel, cette étude permet de concilier les théories apprises, à la pratique.

Sur le plan scientifique, cette étude constitue une contribution essentielle aux scientifiques, bien que modeste, car il permet de comprendre beaucoup plus mieux, la problématique de l'écart entre ces taux.

Alors que sur le plan pratique, les recommandations de ce travail, pourrait permettre aux décideurs d'analyser la façon de réduire peu à peu cet écart.

0.7. DELIMITATIN DU TRAVAIL

Restreindre son champ d'investigation, constitue une démarche impérative, inéluctable de la recherche scientifique qui n'est aucun cas synonyme de fuite de responsabilité. Ainsi, la présente étude est délimitée sur le plan spatial que temporel.

Dans l'espace, cette étude se limite en république démocratique du Congo.

Alors que dans le temps, elle couvre la période allant de 2006 à 2020 afin d'appréhender comment a évolué ces taux durant la période d'étude.

0.8. CANEVAS

Hormis l'introduction et la conclusion ce travail s'organise en trois chapitres.

1. le premier aborde le cadre théorique et conceptuel de l'étude ;

2. le second passe en revue de la politique monétaire de la banque centrale du Congo ;

3. le troisième aborde la relation taux directeur et taux débiteurs des banques en RDC7(*).

CHAPITRE I. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE L'ETUDE

Le chapitre sous examen, met en exergue quelques concepts fondamentaux afférents à cette étude.

Section 1. MODELE INITIAL D'INTERMEDIATION FINANCIERE

Afin de comprendre la relation entre les deux taux, cette section nous présente la finance directe et la finance indirecte pour analyser les différents marchés sur lequel sont appliqués les différents taux d'intérêt.8(*)

1.1. Finance directe

Dans la finance directe les emprunteurs obtiennent directement des capitaux de la part des préteurs en leurs vendant des titres (ou instruments financiers) sur les marchés financiers.9(*)

La finance directe concerne, dans l'expression de GURLEY et SHAW, le marché de la dette primaire, c'est - à - dire les marchés des capitaux. Sur les marchés des capitaux se rencontrent des agents a besoin de financement et ceux à capacité de financement ; les uns, par émission des titres, se procurent des ressources auprès des autres. Etant donné la présence des intermédiaires financiers sur les marchés des capitaux, l'analyse de la finance intermédiaire ne peut dichotomiquement se faire de celle de la finance directe, pour Jean Pierre Patat, le marché des capitaux est l'une des deux composantes du système financier d'une économie où se confrontent directement les offres et les demandes des capitaux et où sont émis et souscrits, soit directement, soit par l'intermédiaire d'organisme de placement collectif des titres d'une grande diversité, mais qui se rattachent à deux familles à savoir :

- des titres de créances à moyen et long terme (obligations) ou à court terme rapportant un intérêt (titre de créances négociable)

- et des titres de propriété (actions) en rapportant une participation au bénéfice, les dividendes, et destinés à continuer ou à renforcer les fonds propres des entreprises.

1.1.1. Marche monétaire

Selon les termes d'Alain SIAENS, les marchés monétaires concernent le circuit des fonds prêtés et empruntés à court terme. Au sens large, ils englobent les marchés implicites par lesquels les intermédiaires collectent les dépôts d'agents non financiers en surplus et octroient les crédits à court terme aux agents déficitaires.

Mais au sens strict, ils désignent des marchés de gros ou intermédiaires destinés à activer la destination des encaisses et dont la flexibilité excède généralement celle qui subsiste dans les relations avec la clientèle finale, au stade du détaille. Jadis, les opérations sur le marché monétaire ne concernaient que les institutions financières entre elles, spécialement les banques entre elles. Les unes pour faire face à leurs besoins de trésorerie se procurent de la monnaie centrale auprès des autres, qui disposent de liquidité excédentaire.

En d'autres termes, destinés à permettre aux banques d'obtenir la monnaie banque centrale dont elles peuvent avoir besoin, le marché est, jusqu'à 1985, un marché fermé sur lequel n'interviennent que des institutions à caractère financier. L'accession des agents non financiers impose, dans la pratique, la division des marchés monétaires dans deux compartiments : le marché interbancaire et le marché des titres de créances négociables qui, lui-même, est aussi divisé en plusieurs sous marchés.10(*)

1.1.1.1. Compartiments du marché monétaire

La structuration des compartiments ou sous marchés du marché monétaire n'est nécessairement pas la même dans toutes les économies.

a) Marché inter bancaire

Le marché interbancaire est le marché monétaire par excellence, dans ce sens qu'il constitue son centre nerveux. Il s'y négocie les prêts et emprunts d'un jour à un an que les organismes financiers s'y font mutuellement d'après l'état de leurs trésoreries, en monnaie nationale ou en devise. En principe, les acteurs exclusifs de ce marché sont les banques.

Les autres institutions financières peuvent y prêter, mais sans autorisation d'y emprunter. Etant donné un marché libre, où la concurrence est parfaite, le taux d'intérêt y est déterminé par le mécanisme du marché, et en est l'expression la plus précise du coût marginal de l'argent. La technique la plus utilisée dans les opérations interbancaires c'est la pension. En effet une banque emprunteuse cède à son préteur la propriété d'un titre, mais seulement pour une période donnée.

b) Marché des gros dépôts

Comme sa désignation l'indique, ce marché concerne le dépôt à terme en monnaie nationale du système bancaire. Il couvre généralement la part la plus importante des marchés monétaires et s'avère concurrentiel par contraste avec la récolte des dépôts bancaires rémunérés au taux d'affiche.

c) Marché au jour le jour

Est un compartiment du marché monétaire où l'échéance maximale de créance est de 48 h ou exceptionnellement de 72 h. la monnaie nationale est prêtée et empruntée au jour le jour entre les institutions financières tantôt déficitaire tantôt excédentaire en trésorerie.

d) Marché de réescompte

Au guichet de réescompte, l'institut d'émission est préteur de dernier essor. Les banques s'y procurent de la monnaie centrale en nantissement des titres représentatifs de créances privées.

e) Marché des effets publics

Les effets publics sont constitués des bons et certificats : les certificats dont la maturité varie entre un et trois mois émis au robinet par le trésor ; les certificats de 6 à 12 mois ou tout autre bon du trésor émis par adjudication et en fin les certificats de 4 mois émis par le fond des rentes lors d'adjudication hebdomadaire. Généralement, les agents économiques non financiers n'accèdent pas à ces types de titres (bons et certificats du trésor). Ils sont uniquement accessibles aux intermédiaires financiers.11(*)

1.1.1.2. Objet du marché monétaire.

Alors que la monnaie centrale fait l'objet du marché interbancaire, sur les marchés des titres de créances négociables, les instruments ou produits y afférents.

a. Bons du trésor

Titres de dette émis par le trésor public et utilisé quasiment dans toutes les économies modernes, les bons du trésor sont les plus vieux titres publics du marché monétaire. Ils sont catégorisés en :

§ Bons du trésor à taux fixe dont la maturité n'excède pas un an. Les investisseurs qui les achètent, peuvent les revendre à chaque instant sur le marché secondaire par l'intermédiaire des spécialistes en valeur du trésor, et

§ Bons du trésor à intérêt annuel, qui a les caractéristiques que les bons du trésor à taux fixe. Cependant, leur originalité réside dans l'échéance, qui varie entre 2 et 7 ans.

b. Billets de trésorerie

Ce sont des titres privés, d'une échéance inférieure à 2 ans, émis par les entreprises pour couvrir leurs besoins de trésorerie à court terme.

c. Certificat de dépôt

Les certificats de dépôt négociables sont des titres, d'une maturité inférieure à 7 ans, émis par les banques en reconnaissance de dépôts récoltés auprès des investisseurs.

d. Les billets à ordre négociable (BON)

Un BON est une matérialisation de la reconnaissance d'une dette de la part de la banque émettrice. Son avantage pour le précaire est qu'il peut être négociable sur le marché secondaire.

Il est distingué :

§ Les opérations over night, correspondant à des prêts-emprunts d'une journée, entre le moment où l'opération est conclu et le lendemain et, le taux en voguer c'est le fameux J.J (taux au jour le jour publié largement par la presse) et

§ Les opérations tom-next (to morrow-next), correspondant à des prêt-emprunts d'une journée, entre le lendemain du jour où l'opération est conclue et le surlendemain.

§ Bons de caisse (BC), sont des titres de représentatifs de créances remis à un particulier en contre parti du prêt qu'il a accordé à une banque

§ Lettres de change, sont des effets de commerce dans lesquels une personne désignée, le tireur donne l'autre personne désignée le tiré, de régler à une date convenue une somme déterminée à un bénéficiaire nominalement désigné au porteur de la lettre.12(*)

1.1.2. Marche financier

Par définition le marché financier est le lieu d'émission et de placement de titres nouveaux (marché dit primaire), qui a donc pour complément nécessaire la bourse de valeur où peuvent être négociés des titres anciens (marché dit secondaire).13(*) Pour G.DEPALLENS, le marché financier est un marché de capitaux de longues durées qui représente l'ensemble des offres et de demandes des capitaux, pour des souscriptions au capital social des entreprises et des placements à long terme.

1.1.2.1. Compartiments du marché financier

Le marché financier peut être compartimenté selon la qualité de titres : marchés primaire, secondaire et tertiaire, selon la rémunération des titres : marchés de titres à revenu fixe (marché obligataire) et à revenu variables (marché des actions) ; selon la cotation de durée (marché au comptant et à terme) ; selon les risque, la liquidité,...

1.1.2.2. Objet du marché financier

Le marché financier est le chant des plusieurs produits dont les traditionnels sont les obligations et les actions.14(*)

1.1.3. Finance intermédiaire

Dans cette deuxième catégoriel'économie s'interpose entre les agents à besoins et ceux à capacité de financement, des intermédiaires financières. Les agents financiers sont des institutions dont la fonction est de gérer les placements des agents non financiers, d'accorder des financements prenant généralement la forme de crédits et dans la majorité de cas, d'exercer simultanément ces deux activités. Selon la terminologie de GURLEY et SHAW, les intermédiaires financiers sont des emprunteurs et préteurs indirects qui font circuler les fonds de préteurs (épargnants) aux emprunteurs finals (investisseurs).

De manière générale en offrant les crédits, les banques tiennent compte de plusieurs facteurs, principalement la rentabilité qu'elles peuvent tiré des opérations d'intermédiation ou la marge d'intérêt et les risques qu'elles encourent de ces crédits.

Sur le plan microéconomique, comme toutes les autres entreprises commerciales, les banques subissent la contrainte d'équilibre bilantaire. Leurs gestionnaires perçoivent, dans la fonction d'intermédiation financière, le crédit comme des emplois et les dépôts comme des ressources.

Ainsi, l'offre de crédit pour une banque est fonction de la recherche d'une plus grande marge d'intérêt, qui est une différence des intérêts débiteurs et les intérêts créditeurs. Toutes fois, il sied de souligner que l'activité de crédit expose aussi la banque à des risques.

Section 2. NOTIONS DU TAUX D'INTERET

Cette première section passe en revue d'une part la définition du taux d'intérêt et ses fondements théoriques, et d'autres parts, les différents types de taux d'intérêts existants et appliqués par le système financier.

1.1. Définition et fondements théoriques du taux d'intérêt

Le mot intérêt tire ses origines du latin «intéresse » qui signifiait d'abord être parmi, puis participer. Cela laisse entendre que l'intérêt, concours ou participe à l'amélioration du revenu et par ricochet aux conditions de vie de son bénéfice. Dans toute sa splendeur économique, l'intérêt désigne une somme qu'un débiteur paie à son créancier en rémunération de l'argent prêté ; ou c'est le revenu que le préteur tire d'un capital placé auprès d'un emprunteur.14(*)

En d'autres termes, c'est le prix du service rendu par le préteur à l'emprunteur et payé par ce dernier, pour acquérir l'usage d'une somme d'argent pendant une période déterminée, et ce prix est fixé lors de la conclusion du contrat calculé en pourcentage de la valeur nominale de ce capital.15(*)

Ainsi, du point de vue théorique, il sied de passer en revue deux grandes explications du taux d'intérêt, qui ont marqués l'histoire de la pensée économique à savoir, les classiques ainsi que les keynésiens

Pour les économistes classiques, l'individu est confronté à un choix entre la consommation immédiate et la consommation différée ou future (épargne).

Et comme il a une préférence pour le présent du fait que sa vie en dépend, il ne choisit de reporter sa consommation dans le futur que s'il reçoit une décompensation en termes de taux d'intérêt alléchant. Dans cette perspective, le taux d'intérêt est le prix du temps.16(*)

Eu égard, l'agent économique qui prête une partie de son épargne, renonce à consommer dans l'immédiat et l'intérêt compense le renoncement à la satisfaction immédiate. De ce fait, le taux d'intérêt se détermine sur le marché des fonds prêtables par confrontation entre l'offre qui émane des épargnants et la demande qui vient des emprunteurs (investisseurs). Il sied de comprendre que, d'après les classiques, le taux d'intérêt est donc le prix qui égalise l'épargne et l'investissement.

Pour les économistes keynésiens, le taux d'intérêt est le prix de la liquidité, un levier puissant de relance de l'activité économique. L'agent économique qui prête des fonds renonce à un avoir liquidé en contrepartie, des créances moins liquides. Keynes voit dans le taux d'intérêt la récompense de la renonciation à la liquidité pour une période déterminée, ou encore le coût d'opportunité de la détention de la liquidité (la monnaie).17(*)Le taux d'intérêt se détermine donc sur le marché de la monnaie par confrontation de l'offre et de la demande de liquidité.

1.2 Différents types des taux d'intérêt

En dépit des diverses catégories des taux d'intérêt qui existent, il sied de noter toutefois qu'il peut prendre, d'une manière générale trois formes notamment, le taux directeur, débiteur ou créditeur.

1.2.1. Taux directeur

Les taux directeurs sont les taux de la monnaie centrale, c'est-à-dire les taux auxquels la banque centrale prête aux établissements de crédit et sur lesquels se calculent les autres taux des prêts que les mêmes institutions financières se consentent entre elles.18(*)

Etant le taux officiel de refinancement des banques, le taux directeur leur offres une garantie contre les fluctuations de la valeur des titres qu'elle possèdent et leur assurent un profit préalablement connu. Il leur suffit, en effet, de posséder en permanence une gamme des titres privés à très court terme pour disposer d'une source de refinancement à coût défini.

La variation du taux directeur est alors un instrument de politique monétaire efficace. Sa hausse dévalorise l'ensemble du portefeuille des banques et le refinancement des titres anciens se fait dans des condition désavantageuse pour les banques alors que sa baise a des effets inverses.

Dans certains pays, le taux d'intérêt directeur est tout simplement le taux de réescompte auprès de la banque centrale. En République démocratique du Congo le taux directeur pour la banque centrale du Congo est : le taux de réescompte, le taux de rémunération et le taux marginal.19(*)Ces différents taux sont des principaux outils dont dispose la banque centrale du Congo pour l'octroi des crédits et moduler l'inflation dans le pays.

En effet, lorsque les encaisses des banques ne sont pas suffisamment approvisionnées pour faire face à la demande des fonds de sa clientèle, elles peuvent recourir soit au marché monétaire, soit à l'institut d'émission, pour obtenir de la monnaie centrale. L'opération du recourt auprès de la banque centrale par les banques pour obtenir le refinancement, consiste à revendre les titres représentatifs des créances privées qu'elles détiennent et cette opération s'appelle refinancement.

Le taux directeur représente alors le taux imposé par la banque centrale aux banques commerciales lorsqu'elles se refinancent auprès d'elle. Tous les autres taux fluctuent autour de ce taux, il constitue alors la référence des taux d'intérêts dans une économie le taux directeur est enfin l'un des instruments d'encadrement indirect du crédit par excellence utilisé par le banque centrale pour agir sur la monnaie en circulation et donc sur l'économie réelle.

En effet ; la hausse du taux directeur constitue une politique restrictive et dévalorise l'ensemble du portefeuille des banques et le refinancement des titres anciens se fera dans des conditions désavantageuse pour les banques, alors que sa baise constitue une politique monétaire expansionniste et a des effets inverses.

1.2.2. Taux débiteurs

Dans leur mission d'intermédiation financière, les banques accordent du crédit à la clientèle (Etat, entreprises et particulier). Ainsi, lorsqu'une banque accorde une avance à l'Etat, ou lorsqu'elle escompte un effet de commerce à une entreprise, c'est-à-dire lui achète un titre représentatif d'une créance à terme sur un tiers ou encore lorsqu'elle octroie un crédit au particulier, à l'échéance de l'effet ou lors du remboursement du crédit, la banque récupérera le principale et les intérêts. Ces intérêts sont déterminés sur base des taux que la banque fixe selon les critères propres à elle. Ils sont dénommé « taux débiteurs ».

Le taux débiteur est alors imposé par une banque commerciale à la clientèle qui emprunte.20(*) Les taux débiteurs sont généralement applicables aux procédures privilégiées de financement des entreprises. Par rapport aux taux des marchés, ils sont réduits en vue d'encourager certains prêts accordés aux particuliers ce sont des taux bonifiées. Ils sont dits administré parce que, lorsque le taux du marché se situe à un certain niveau, les autorités monétaire peuvent fixer les taux débiteurs a un niveau inférieur au taux du marché, en vue de favoriser certains types de prêts dans les domaines jugés prioritaires et dans lesquels les banques accordent moins d'importance, tel que dans les domaines agricoles, d'environnement, d'habitat ...21(*)

1.2.3. Taux d'intérêt créditeurs

En tant que commerçante de l'argent, les banques collectent l'épargne des agents économiques à capacité de financement et elles transforment les échéances sous forme de crédit qu'elle octroie à sa clientèle.

Ces dépôts collectés sont rémunérés par des intérêts que les intermédiaires financiers versent aux déposants. Le taux qui rémunère ces dépôts dans les livrets des intermédiaires financiers est appelé taux créditeur.

Autrement dit, le taux créditeur est le prix à payer par une banque commerciale pour obtenir des ressources.22(*) C'est-à-dire le taux qui rémunère les titres des créances détenues par les agents économiques financiers ou non financiers auprès de la banque.

Les taux d'intérêt créditeurs sont les taux administrés dans le fait qu'ils sont fixés par l'autorité de tutelle pour deux raisons opposées en ce sens qu'elle évite la surenchère des banques dans la collecte de l'épargne liquide, et assure une rémunération minimale aux épargnants.23(*)

1.2.4. Variété de taux d'intérêt

Les taux d'intérêt peuvent se différencier en fonction de la durée du crédit ou en fonction de la nature des circuits de financement. En considérant la durée du crédit, on distingue le taux court et le taux long. En ce qui concerne les circuits de financement, nous pouvons distinguer24(*) :

§ Le taux du marché monétaire :

C'est le taux auquel les banques, les institutions financières non monétaires, les entreprises et le pouvoir public se procurent des liquidités à court terme. Parmi ces différents taux, on compte à savoir, le taux de l'argent au jour le jour (call money marker rate), le taux de l'argent à un mois, à trois mois, à six mois, et le taux d'émissions de titres négociable qui sont pratiqués dans les opérations interbancaire.

§ Le taux du marché obligataire :

Il est le rendement des obligations nouvellement émises sur le marché primaire. Il est normalement plus faible pour les titres publics que pour les autres valeurs (titres privés), la personne de l'emprunteur jouant un rôle dans la détermination des taux.

§ Le taux du marché hypothécaire :

C'est le rendement des titres à plus de 10 ans représentatifs des créances sur l'habitat ou sur l'immobilier. Ces titres sont mobilisables sur le marché hypothécaire et leurs taux sont intermédiaires entre ceux du marché monétaire et ceux du marché obligataire

Ø Les taux administrés :

Ces sont les taux qui font l'objet d'une règlementation et qui sont directement fixés par les autorités monétaires.

Ø Le taux de base bancaire :

Les banques déterminent librement leur taux de base, qui est le taux minimum qu'elles appliquent à leurs clientèles. Leur gamme de taux part de ceux de base. Cette gamme dépend des échéances, de la forme de prêts et de la qualité de l'emprunteur. C'est donc un taux minimum et peut être influencé par le taux du marché interbancaire et par le taux d'inflation.

1.2.5. Autres catégories de taux d'intérêt

§ Taux nominal et taux réel :

Les taux d'intérêt nominaux sont ceux qui ne tiennent pas compte de l'inflation ; ils sont ainsi les taux qui sont établit lors de la conclusion du contrat et qui est en principe payé par l'emprunteur au préteur.

Il se distingue des taux d'intérêts réels qui sont calculés en déduisant le taux de l'inflation anticipé pour mieux refléter le cout ou le revenu réels d'un crédit.25(*)

L'équation de Fisher définit le taux d'intérêt nominal comme la sommation de taux d'intérêt réel Ir et le taux d le taux d'intérêt nominal comme la sommation de taux d'intérêt réel Ir et le taux d'inflation anticipée n. d'où la formule suivante :

In=Ir+r*

In : taux d'intérêt nominal

Ir : taux d'intérêt réel

r* : taux d'inflation anticipée

§ Taux équivalent et proportionnel :

Le taux équivalent suppose que les intérêts sont capitalisés au jour le jour durant l'année. En d'autres termes, le taux équivalent prend en compte la capitalisation des intérêts.26(*) Il a pour formule :

Taux équivalent= (1+i) J/r365 1

I : taux d'intérêt annuel

J : nombre des jours considérés.

Le taux proportionnel calcul la fraction de coupon couru en considérant que les intérêts ne se capitalisent pas seulement au sein de vannée, alors :

Taux proportionnel=Ij/365

I : taux d'intérêt annuel

J : nombre des jours considérés.

§ Taux actuariel et taux d'intérêt net d'impôt :

Le taux actuariel ou le rendement actuariel ou encore taux de rendement interne est le taux d'intérêt qui égalise la valeur actualisée des flux de paiement futur imposés par un instrument financier et sa valeur actuelle.27(*) Le concept de valeur actualisée dit qu'un franc demain à moins de valeur qu'un franc aujourd'hui parce que qu'on peut toujours placer le franc détenu aujourd'hui et obtenir un intérêt. De ce fait, un franc dans n années vaut aujourd'hui seulement 1/ (1-t)n franc.

Le taux d'intérêt réel net d'impôt (ou après impôt) est le taux d'intérêt nominal après impôt moins le taux d'inflation anticipé.

Ir net d'impôt = in (1-t)-n* Ir : taux d'intérêt réel

In : taux d'intérêt nominal

T : taux d'imposition

r* : taux anticipée.

CHAPITRE II POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO

Depuis les années 60, la politique monétaire de ce pays est placée sous la responsabilité de la banque centrale du Congo(BCC) qui décide des mesures destinées à agir sur les conditions de l'économie.

Section 1. CADRE INSTITUTIONNEL DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Des réformes majeures ont été menées entre 2002 et 2005 pour, d'une part, améliorer le cadre institutionnel de la politique monétaire et d'autre part, permettre à la Banque Centrale de réaliser sa mission principale avec efficacité. Ces réformes ont concerné le cadre juridique organisant l'activité de la BCC.28(*)

Ces actions ont constitué des avancées majeures en ce qu'elles ont permis à la Banque Centrale de se focaliser sur un objectif précis et d'éclaircir ses relations avec le Gouvernement tout en lui conférant une plus grande indépendance dans la conduite de la politique monétaire. Cette indépendance permet à l'Institut d'Emission de poursuivre l'objectif de stabilité des prix sans interférence de la politique budgétaire.29(*)

Par ailleurs, le régime de change ?ottant a été adopté pour accroitre la marge de manoeuvre de la politique monétaire et permettre à la BCC de mieux se concentrer sur son objectif principal.

2.1.1. Missions de la banque centrale du Congo

Le Législateur congolais a chargé la Banque Centrale de dé?nir et de mettre en oeuvre la politique monétaire du pays dont l'objectif principal est d'assurer la stabilité du niveau général des prix. Sans préjudice de cet objectif, la Banque soutient la politique économique générale du Gouvernement avec comme toile de fond la recherche de la prospérité nationale.30(*)

2.1.2. Indépendance de la BCC

En matière de liberté d'action, la situation de la Banque Centrale était quelque peu confuse jusqu'en 2002. La BCC était certes autonome mais le Gouvernement détenait de larges pouvoirs sur l'orientation de sa politique, con?rmant ainsi que l'Etat pouvait encore exercer une certaine nuance sur ses activités. Cette situation était attestée notamment par la présence de certains membres du Gouvernement au Conseil d'Administration de l'Institut d'Emission.

La réforme initiée en 2002 a constitué une avancée signi?cative. Trois principales évolutions peuvent être retenues :

1. suppression de l'obligation de la présence dans les instances dirigeantes de la Banque d'un représentant du Gouvernement ayant droit de veto

2. interdiction à la Banque Centrale de garantir les dettes et engagements de l'Etat, de ses subdivisions administratives ainsi que des organismes et entreprises publics.

Aussi, a-t-il été enclenché le processus de recapitalisation de la BCC en vue de renforcer son assise ?nancière.

2.1.3. Textes consacrant l'indépendance et les missions de la banque centrale

Les missions de la Banque Centrale du Congo sont stipulées dans la Constitution de la République Démocratique du Congo comme suit : Article 176 : La Banque Centrale est l'Institut d'Emission de la République Démocratique du Congo. A ce titre, elle a pour mission :

1. la garde des fonds publics ;

2. la sauvegarde et la stabilité monétaire ;

3. la dentition et la mise en oeuvre de la politique monétaire ;

4. le contrôle de l'ensemble de l'activité bancaire ;

5. de conseil économique et ?nancière du Gouvernement.

Dans la réalisation de ces missions et attributions, la Banque Centrale du Congo est indépendante et jouit de l'autonomie de gestion.

Article 177 : L'organisation et le fonctionnement de la Banque Centrale du Congo sont axés par une loi organique.

En effet, la loi n° 18/027 du12 décembre 2018 relative à la constitution, l'organisation et le fonctionnement de la Banque Centrale du Congo, en son article 3, dé?nit la mission principale de la Banque Centrale. Il s'agit de dé?nir et de mettre en oeuvre la politique monétaire dont l'objectif principal est la stabilité du niveau général des prix. Elle est indépendante dans la réalisation de cet objectif. Par conséquent, la Banque, par son Conseil, en la personne de son Gouverneur ou de tout autre membre de ses organes de décision, ne doit poser aucun acte de nature à aliéner cette indépendance. Celle-ci se trouve renforcée par les dispositions de l'article 57 qui met un terme au système des avances de la Banque Centrale au Trésor.

Sans préjudice de l'objectif principal de la stabilité du niveau général des prix, la Banque soutient la politique économique générale du Gouvernement et accomplit les autres missions des banques centrales.

2.1.4 Organes des decisions en matiere de politique monetaire

Les orientations en matière de politique monétaire relèvent de la compétence du Conseil de la Banque et les décisions dans le cadre de la gestion courante sont prises au niveau du Comité de Politique Monétaire.31(*)

2.1.4.1 conseils de la banque centrale du Congo

Conformément à la loi, le Conseil de la Banque est l'organe suprême qui a les pouvoirs les plus étendus pour concevoir, orienter la politique de la Banque et en contrôler la gestion. A cet effet, il prend tout acte intéressant notamment la dé?nition et la mise en oeuvre de la politique monétaire. Il est donc l'organe qui donne l'orientation stratégique en matière de dé?nition de la politique monétaire.

Le Conseil prend les actes qu'il juge nécessaires à la bonne exécution des missions con?ées à la Banque Centrale. Le Conseil est composé de sept membres : un Gouverneur, un Vice-gouverneur et cinq experts appelés Administrateurs. Le Conseil est présidé par le Gouverneur ou, en cas d'empêchement de ce dernier, par le Vice-gouverneur.

Les décisions du Conseil sont prises à la majorité absolue des membres présents. En cas d'égalité des voix, celle du Président de la séance est prépondérante.32(*)

Section2. CADRE ANALYTIQUE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO

Dans cette section, il sera question d'analyser les différents objectifs poursuivis par la banque centrale du Congo au travers de sa politique monétaire.

2.2.1. Définition des objectifs de la politique monetaire

Le Législateur congolais a con?ées à la politique monétaire l'objectif principal de la stabilité du niveau général des prix. Pour l'atteindre, la Banque Centrale s'est fixée des cibles intermédiaires, d'une part, et a mis en place un cadre analytique approprié afin de faciliter la réalisation de ces objectifs, d'autre part. Les objectifs de la politique monétaire poursuivis par la Banque Centrale peuvent être déclinés en trois niveaux, à savoir: ?nal, intermédiaire et opérationnel.33(*)

2.2.1.1. Objectif final

Comme souligné ci-dessus, le maintien de la stabilité des prix est l'objectif principal de la politique monétaire de la BCC. Le choix de cet objectif par le Législateur tient compte des réalités économiques spéci?ques du pays et des leçons tirées de la douloureuse expérience l'hyperin?ation de la décennie 1990.

Au regard notamment des coûts économiques et sociaux d'une variation importante du niveau général des prix, un consensus national s'est dégagé sur l'importance d'assurer à l'économie nationale une stabilité durable des prix intérieurs. C'est dans ce cadre que la réforme de la loi a été initiée en 2002 a?n de conférer à la politique monétaire l'objectif prioritaire de la stabilité du niveau général des prix.

En effet, l'histoire a démontré la pertinence de préserver la stabilité du niveau général des prix, et partant, de la stabilité macroéconomique pour favoriser l'émergence des conditions de développement des activités économiques et ?nancières. Le point 2.2.3Fait une présentation détaillée de l'importance et des avantages de la stabilité des prix.34(*)

2.2.2. Objectifs finaux de politique monetaire

D'une manière générale, la stratégie de la politique monétaire menée par une banque centrale peut poursuivre l'un ou l'autre des six objectifs ci-après : la stabilité des prix, la croissance économique, le niveau d'emploi, la stabilité des taux d'intérêt, celle des marchés ?nanciers et des taux de change.

S'agissant de la réduction du chômage, même si cet objectif est souhaitable, le poursuivre en tant que tel consisterait à ignorer les différentes formes qu'il revêt selon qu'il est imputable aux formes structurelles de fonctionnement du marché du travail ou à la conjoncture. Dans un pays comme la RDC où prédomine le chômage structurel, l'efficacité de la politique monétaire par rapport à l'objectif de sa réduction est très peu probable.

En ce qui concerne les objectifs de stabilité ?nancière, il continue à revêtir un caractère imprécis en raison de la complexité de cette notion et du caractère multidimensionnel de ce processus. Ce dernier exige la contribution de plusieurs autres politiques économiques sur lesquelles la Banque Centrale n'a une nuance marginale ou n'en a pas aucune. Pour ce qui est des objectifs intermédiaires, les banques centrales ont le choix entre plusieurs types :

§ Les objectifs de taux d'intérêt : ceux-ci supposent souvent des marchés des capitaux assez développés et ?exibles ;

§ Les objectifs quantitatifs du crédit : en RDC, l'objectif du crédit est controversé étant donné le besoin de ?nancement des opérateurs économiques.

2.2.1.2. Objectifs intermédiaires

Une cible intermédiaire est un indicateur économique lié à l'objectif ultime de la politique monétaire. Elle est un chaînon du mécanisme de transmission entre les instruments et l'objectif ?nal. Pour être choisie comme cible intermédiaire, une variable doit être liée de façon étroite et stable tant à l'instrument de politique économique qu'à l'objectif ?nal. Pour la Banque Centrale du Congo, le stock monétaire (M1) est l'objectif intermédiaire.

Il comprend la circulation ?duciaire et les dépôts à vue en monnaie nationale dans les banques commerciales. Le choix du stock monétaire comme objectif intermédiaire est également justi?é par :

§ le lien assez étroit entre les ?uctuations de la monnaie au sens strict et celles de l'indice des prix à la consommation à long terme ;

§ le contexte de la RDC qui est une économie d'endettement avec un ?nancement bancaire dominant ;

§ la faible substitution entre la monnaie et les titres ;

§ la facilité d'obtenir les informations ?nancières sur cet agrégat ;

§ le contexte de dollarisation qui affecte une fraction importante de la masse monétaire.

Le stock monétaire est composé des billets en circulation en dehors du système bancaire et des dépôts à vue en francs congolais.

Par ailleurs, la BCC surveille également la masse monétaire globale qui comprend, en sus du stock monétaire, les dépôts à terme en francs congolais - lesquels sont marginaux-et les dépôts en devises des résidents - à vue et à terme.35(*)

2.2.1.3. Objectifs opératoires

Pour agir sur l'objectif intermédiaire et, par-delà, l'ensemble des moyens de paiement, l'action de la BCC se porte sur la base monétaire au sens strict, laquelle a été choisie comme objectif opératoire de la politique monétaire. Celle-ci se compose de tous les billets en circulation en dehors de la banque centrale et de l'ensemble des dépôts en monnaie nationale en les livres de l'Institut d'Emission.

En effet, la RDC étant une économie d'endettement et le multiplicateur monétaire s'étant avéré relativement stable ces dernières années, la régulation de la base monétaire par la Banque Centrale, via ses instruments, est demeurée un moyen efficace de contrôler les ?uctuations de l'offre de monnaie globale.

Pour mieux réaliser la régulation monétaire, la BCC opère sur la base :

§ d'une programmation monétaire, laquelle ?xé, sur un horizon annuel (et décliné en évolutions infra-annuelles), des cibles quantitatives des variations de la base monétaire ainsi que du stock monétaire ;

§ des prévisions de la liquidité dont les écarts constatés par rapport à la programmation monétaire permettent à la bcc d'orienter l'utilisation de ses instruments. en outre, il convient de noter qu'en vue de surveiller le comportement de l'objectif opératoire, la banque centrale a fourni des efforts pour rendre disponibles le bilan monétaire au moins deux fois la semaine.

2.2.3. Importance de la stabilité des prix

L'économie nationale se trouve actuellement à un tournant décisif pour sa relance. La volonté politique affirmée du Gouvernement de traduire dans les actes ses décisions économiques, le regain de confiance des partenaires intérieurs et extérieurs, manifeste depuis quelques années, constituent des atouts majeurs pour l'avenir économique du pays. Dans cette perspective, la Banque Centrale du Congo, est appelée, plus que jamais, à consolider les acquis de la stabilité monétaire actuelle, laquelle passe nécessairement par celle des prix6. Pour en percevoir, en aval, l'impact en matière de croissance et d'amélioration du niveau de vie de la population, il sied, en amont, de dé?nir le concept.36(*)

2.2.3.1. Définition de la stabilité des prix

L'acception de la stabilité des prix diffère selon les pays. En général, ce sont les banques centrales qui choisissent la dé?nition stratégique de la stabilité des prix, l'indicateur de mesure qui permet de l'évaluer et les valeurs numériques de référence à partir desquelles l'appréciation sera faite.

A titre d'exemple, la BCE entend par stabilité des prix une progression annuelle de l'Indice des Prix à la Consommation Harmonisé (IPCH) inférieure à 2,0 % à moyen terme pour la zone euro. La Banque du Canada assimile également cette notion à une hausse annuelle de l'indice des prix à la consommation (IPC) ne dépassant pas 2,0 %, soit le point médian d'une fourchette de maîtrise de l'in?ation qui va de 1,0 à 3,0 % et qui constitue la cible qui guide la politique monétaire canadienne.37(*)

S'agissant de la Banque Centrale du Congo, elle considère la stabilité des prix comme une variation de l'indice des prix à la consommation tout au plus égale à la cible du programme économique du Gouvernement, laquelle est ?xée annuellement. Etant donné que la RDC participe au programme de coopération monétaire en Afrique (PCMA), la cible d'in?ation ?xée dans le cadre de ce dernier (taux à un chiffre) est devenue une valeur fondamentale pour évaluer la stabilité des prix.

Il convient de souligner que la notion de stabilité des prix tient ainsi compte du fait que toute hausse de prix n'est pas forcément de nature in?ationniste. Elle considère également que le renchérissement ne peut pas être mesuré avec exactitude. Des erreurs d'estimation découlent, par exemple, de l'amélioration de la qualité des biens et des services. De telles évolutions ne sont qu'imparfaitement prises en compte dans le calcul de l'IPC et rendent l'in?ation mesurée tendanciellement un peu plus élevée qu'elle ne l'est réellement.

2.2.3.2 conséquences de l'inflation

La préservation de la stabilité des prix par la Banque Centrale se justi?e par les conséquences économiques et sociales de l'in?ation, dont la plus directe est la perte du pouvoir d'achat de la monnaie ou la diminution de la quantité de biens que l'on peut acheter avec une somme donnée. L'inflation constitue un prélèvement aveugle sur les ressources des ménages.

Elle est aveugle parce qu'elle ne tient pas compte de la situation sociale des personnes qu'elle frappe. C'est sur les personnes qui perçoivent des revenus ?xes qu'elle pèse le plus lourdement dans la mesure où il leur est impossible, ou très dif?cile, d'obtenir une revalorisation de leurs revenus.

Elle pèse également lourdement sur les salariés dans la mesure où les augmentations de salaires ne compensent souvent que partiellement, et toujours avec un décalage, les hausses de prix. Il en est de même des détenteurs des obligations à taux ?xe.

Par contre, elle ne frappe pas les catégories sociales qui ont les moyens d'ajuster leurs revenus à la hausse des prix. Tel est généralement le cas des membres des professions libérales et des entrepreneurs individuels, notamment des commerçants. Dans certains cas, l'in?ation leur permet même d'accroître temporairement leurs revenus réels au détriment de ceux des autres catégories sociales.

L'in?ation favorise donc un transfert de revenus de certaines catégories sociales à d'autres, souvent plus favorisées. Elle a les mêmes conséquences qu'un impôt injuste qui frapperait d'autant plus fortement les citoyens qu'ils seraient placés soit en dehors du processus de production (rentiers, retraités), soit dans une position de subordination(salariés) qui ne leur permettrait pas de se prémunir que très imparfaitement contre les hausses des prix.

L'in?ation se traduit également par un transfert des revenus des prêteurs vers les emprunteurs. Elle réduit les charges des emprunteurs puisqu'ils payent des intérêts et remboursent les emprunts qui leur ont été consentis avec une monnaie dont le pouvoir d'achat est inférieur à celui qu'elle avait lorsqu'ils ont emprunté.

Ainsi, l'in?ation décourage l'épargne des ménages, ces derniers préférant acquérir des biens (bijoux en or à titre d'exemple) plutôt que conserver de la monnaie. Elle incite les ménages à effectuer des ``placements sûrs'' dont la caractéristique principale est de leur permettre de ``sauver leur capital'' (achat de terrains, d'appartements, de pierres précieuses, etc.). En?n, lorsque les ménages conservent néanmoins une épargne, ils ne sont guère incités à la placer à long terme et ce, au détriment de l'entreprise.

L'insuf?sance de l'épargne des ménages peut avoir des conséquences fâcheuses sur le volume des investissements. Pour que le montant des investissements soit suf?sant, des mécanismes compensateurs doivent alors intervenir :

§ épargne forcée dégagée par l'etat qui doit augmenter les impôts pour en affecter une partie aux investissements ;

§ marges béné?ciaires accrues pour les entreprises qui augmentent ainsi leurs possibilités d'auto?nancement.

L'in?ation présente aussi de graves inconvénients sur les échanges internationaux. Lorsque les prix augmentent, la compétitivité des exportations est fortement entamée pendant que les importations sont stimulées du fait du décalage du niveau moyen de prix qui rend les productions étrangères plus concurrentielles. Le déséquilibre des échanges commerciaux trouve sa limite dans l'épuisement des réserves de change du pays qui se trouve en situation in?ationniste.

En?n, une in?ation élevée et variable fausse les jugements des agents tant privés que publics en matière d'investissement, d'épargne et de production et conduit, à terme, à un ralentissement, voir à un recul de la croissance économique. En effet, l'in?ation accentue l'incertitude et crée un environnement non favorable à l'activité économique. Par ailleurs, elle oriente les agents économiques vers des activités plus spéculatives que productives.

La Banque Centrale qui n'a de cesser de combattre l'in?ation contribue ainsi très étroitement à la stabilité du cadre macroéconomique, l'une des conditions d'une croissance durable, nécessaire à l'amélioration du niveau de vie de la population.

2.2.3.3. Avantages de la stabilité des prix

En oeuvrant pour le maintien de la stabilité des prix, la Banque Centrale contribue donc à :

1. à réduction de l'incertitude quant à l'évolution du niveau général des prix et à l'amélioration de la transparence des prix relatifs ;

2. la réduction des primes de risque sur l'in?ation contenues dans le taux d'intérêt et à la stimulation du crédit et de l'investissement ;

3. asseoir les bases de la croissance économique et du développement ;

4. l'augmentation des niveaux de vie ;

5. la réduction des distorsions introduites par les systèmes ?scaux et de sécurité sociale ;

6. eviter les opérations de couverture inutiles.

En vue de mieux orienter sa politique monétaire, la Banque Centrale du Congo recourt à un cadre d'analyse cohérent et structuré. Les décisions ne sont prises qu'après une analyse et une compréhension des développements tant économiques, ?nanciers que socio-politiques observés au niveau aussi bien intérieur qu'international et qui peuvent in?uencer les résultats de la politique monétaire.

Bien que plusieurs de ces éléments soient en réalité des facteurs autonomes (ceux sur lesquels l'in?uence de la politique monétaire est négligeable), les services de la Banque Centrale les passent en revue pour évaluer dans quelle mesure ils peuvent in?uencer même indirectement la portée de la politique monétaire.

Dans ce contexte, en sus de l'importance de la stabilité des prix, il est utile de cerner notamment :

1. les interactions entre les différentes variables macroéconomiques et ?nancières ;

2. le rôle de chacune d'elles dans la chaîne de transmission des impulsions de politique monétaire ;

3. leur in?uence sur le niveau général des prix des biens et services et sur le reste de l'économie ;

4. l'incidence des évolutions non économiques -lorsqu'elles apparaissent - sur les processus économiques.

Les analyses réalisées par la BCC couvrent ainsi une large gamme de variables et d'informations susceptibles d'affecter l'efficacité de la politique monétaire. Les principaux axes d'analyse considérés portent sur :

1. les canaux de transmission de la politique monétaire ;

2. les analyses monétaires (agrégats de monnaie, facteurs de liquidité bancaire, crédit, prévisions monétaires, taux d'intérêt, etc.) ;

3. la nature des chocs sur la liquidité et sur l'économie ;

4. l'analyse de l'économie et des marchés internationaux ;

5. l'analyse de la croissance de l'activité économique et des opérations du secteur public;

6. les analyses microéconomiques (secteurs d'activité, marchés spéci?ques) ;

7. l'évaluation des décisions passées de la politique monétaire.

Sur la base des informations recueillies, les analyses réalisées par le Comité de Politique Monétaire ainsi que les services de la Banque comportent, non seulement une dimension quantitative, mais aussi des qualitatifs a?n de déboucher sur des décisions de meilleure qualité.

2.2.3.4. Canaux de transmission de la politique monetaire

L'évolution monétaire et ?nancière de la décennie 1990 a profondément in?uencer le comportement des agents économiques en RDC et, partant, les mécanismes de transmission de la politique monétaire. Elle a également réduit les délais de réaction de certaines variables macroéconomiques aux impulsions monétaires. Pour rappel, au cours de la décennie précitée, la prédominance budgétaire avait continument perturbé la conduite de la politique monétaire laquelle n'était qu'accommodante.

Dans un contexte de contraction de l'assiette ?scale et de la base ?nancière de l'Etat, le recours excessif et quasi-permanent par ce dernier aux crédits de la Banque centrale s'est traduit par une expansion désordonnée des moyens de paiement.

Il est vite apparu une complète déconnexion entre la quantité de monnaie en circulation (en constante augmentation) et le rythme de production (en ?échissement continuel). Cette situation a généré l'hyperin?ation et accéléré le rythme de dépréciation monétaire.

Graphique 1 : Croissance monétaire, inflation et activité

Source : BCC, cadre de référence de la P.M, 2013.

En raison de la volatilité excessive du taux de change et de la dollarisation de l'économie, une déformation sensible du canal de transmission de la politique monétaire s'est opérée, conférant de facto une place charnière au taux de change dans la chaîne de transmission.

Avec l'institutionnalisation de la mémoire inflationniste, les agents économiques se réfèrent moins aux mouvements du taux directeur qu'aux fluctuations du taux d'échange dans leur processus de formulation des anticipations des prix des biens et desservies. L'interaction entre volatilité du taux de change et de l'inflation, dans un contexte de dollarisation, a neutralisé deux variables importantes dans le processus de transmission de la politique monétaire, à savoir : le taux directeur et le crédit à l'économie.

Graphique 2 : Dépréciation monétaire en RDC

Source : BCC, cadre de référence de la P.M, 2013.

Le schéma ci-dessous présente de façon simplifiée les principaux canaux de transmission de la politique monétaire en République Démocratique du Congo.

Graphique 3 : Schéma simplifié du mécanisme de transmission de la politique monétaire

Source : BCC, cadre de référence de la P.M, 2013.

2.2.3.5 ANALYSES MONETAIRES

En référence à la programmation monétaire, laquelle établit les objectifs quantitatifs de base monétaire et de masse monétaire, les analyses dans ce domaine portent, d'une part, sur l'examen des prévisions de la liquidité bancaire et, d'autre part, sur le suivi des agrégats monétaires (base et masse monétaires, crédit au secteur privé, avoirs extérieurs nets) ainsi que les facteurs déterminants de leur comportement.

2.2.3.6. Analyse et prévisions des facteurs de liquidité bancaire

L'analyse des facteurs de liquidité participe à la surveillance continue de la situation monétaire a?n de déterminer la convergence ou les déviations par rapport aux cibles du programme. L'attention se focalise sur les facteurs autonomes et institutionnels qui ?gurent au bilan de la Banque Centrale.

Cet exercice est effectué à l'aide d'un tableau de synthèse appelé tableau de calibrage de la politique monétaire.

Tableau 1 : Calibrage de la politique monétaire de la BCC en 2011 (en milliards de CDF)

Source : BCC, cadre de référence de la P.M, 2013.

Ce tableau ressort clairement le résultat de l'interaction entre les variations des facteurs autonomes de la liquidité et de ceux sous l'emprise de la Banque Centrale appelés facteurs institutionnels ou facteurs de politique monétaire. La variation réalisée de chaque facteur de liquidité est comparée à son niveau programmé. Le tableau de calibrage retrace les variations des facteurs autonomes et institutionnels de la liquidité. Lorsque la variation totale des facteurs autonomes est positive, il s'agit d'une injection de liquidité. Une variation négative traduit une ponction de liquidité. Quant aux facteurs de politique monétaire, un écart positif répète une ponction tandis qu'un écart négatif exprime une injection. Les variations calculées sont comparées à celles programmées a?n d'établir le degré de déviation et d'orienter les actions correctrices.

2.2.3.6.1. Facteurs autonomes de la liquidité

Ce sont des postes du bilan de la BCC dont les variations ne dépendent pas de l'action de la politique monétaire. Il s'agit principalement des avoirs extérieurs nets, du crédit à l'Etat, des autres postes nets hors billets de trésorerie et les billets en circulation.

1. les avoirs extérieurs nets : ils varient en fonction des transactions entre les résidents et les non-résidents de l'économie. ces transactions sont saisies à travers la balance des paiements et le budget en devises de la banque centrale ;

2. le crédit net à l'etat : il traduit le comportement de l'etat et dépend des recettes et dépenses du trésor ;

3. les créances sur les banques hors refinancement : c'est la partie correspondant aux avoirs de la banque centrale auprès des banques commerciales résidentes. ils peuvent varier en fonction de la mobilisation de certaines recettes en devises de la BCC via ces banques ;

4. les autres créances : il s'agit essentiellement des prêts accordés par la BCCS à son personnel. leur niveau est faible et leur impact sur la liquidité négligeable ;

5. les autres postes nets hors BTR : à l'instar des autres créances, leur impact est généralement marginal.

2.2.3.6.2. Facteurs institutionnels

Ce sont les facteurs sous le contrôle de la Banque Centrale. Ils sont aussi appelés facteurs de politique monétaire parce que leur comportement dépend généralement des décisions de l'autorité monétaire. Ils comprennent :

- l'encours des billets de trésorerie : une variation positive de l'encours btr indique une ponction de la liquidité bancaire. elle fait suite généralement à une période de pressions sur la liquidité bancaire. une baisse de l'encours des btr traduit une injection de la liquidité. cette situation est observée en période d'assèchement de la liquidité ;

- la réserve obligatoire : Elle participe, de façon, structurelle, au retrait de la liquidité. Une hausse de la réserve obligatoire correspond à une ponction de la liquidité tandis qu'une baisse exprime une injection. Il convient de relever que la constitution de la réserve obligatoire par les banques est marquée par une relative saisonnalité. La période de constitution de la réserve obligatoire part du 15 du mois t au 14 du mois t+1. Les banques sont tenues de maintenir une moyenne au cours de cette période, calculée en appliquant le coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts de la clientèle des banques, quelle que soit la monnaie de constitution. Il s'observe, au courant de cette période, un certain cycle dans le processus de reconstitution tel que cela est observé dans le graphique ci-dessous. Après la date de véri?cation de la moyenne noti?ée, on observe un retrait massif de la réserve obligatoire vers le placement dans les opérations du billet de trésorerie. Le niveau de la réserve du système connait ainsi une certaine baisse jusqu'à la ? n du mois avant d'amorcer une phase haussière jusqu' à la moitié du mois suivant, correspondant à l'échéance de la reconstitution.

- L'encours de refinancement : ce poste est lié au rôle de prêteur en dernier ressort de la Banque Centrale. Une hausse de l'encours de refinancement représente une injection de la liquidité et sa baisse une absorption.

Graphique 4 : Evolution de la réserve obligatoire (en milliards de CDF)

Source : BCC, cadre de reference de la P.M, 2013

2.2.4. Orientation à moyen terme de la politique monétaire de la BCC

Après avoir réduit sensiblement le niveau de l'inflation, la Banque Centrale du Congo s'est fixée comme objectif à moyen terme de maintenir le taux d'inflation en dessous de 5,0 %, tout en réduisant sa volatilité. En effet, la RDC est engagée dans le processus d'intégration économique en Afrique. Son objectif est donc de s'aligner sur les critères de convergence du Programme de Coopération Monétaire en Afrique qui, dans sa phase IV, situe la cible d'inflation autour de 3,0 %.

Cependant, l'économie nationale étant fortement vulnérable, d'une part, aux chocs extérieurs, notamment ceux découlant de la hausse des cours des produits énergétiques et alimentaires et, d'autre part, aux chocs intérieurs (risque budgétaire), il n'est pas aisé d'atteindre cet objectif. Dans ce cadre, le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo s'est résolu à consolider les bases intérieures de l'économie afin de réduire, à long terme, les facteurs de vulnérabilité ainsi que les effets des chocs externes sur les prix et l'activité économique intérieurs. Cette action est attestée notamment :

- le renforcement du cadre de coordination des politiques macroéconomiques ;

- la réalisation des travaux d'infrastructures ;

- la promotion des exportations et la mise en place des stratégies de transformation sur place des produits nationaux en vue.

2.2.4.1. Interaction entre facteurs autonomes et institutionnels

La pertinence du tableau de calibrage réside dans le fait qu'il permet de juger si les marchés sont asséchés ou s'ils sont offreurs nets de liquidité. En effet, en soustrayant la variation totale des facteurs institutionnels de celle des facteurs autonomes, un écart positif traduit une injection nette de liquidité au cours de la période considérée tandis qu'un écart négatif reflète une absorption de liquidité. La comparaison de cet écart avec celui programmé permet de dégager le besoin ou l'excédent conjoncturel de liquidité.

A titre illustratif, le tableau ci-dessous présente l'évolution des facteurs de la liquidité bancaire au cours de l'année 2011. Il en découle un dépassement de 34,2 milliards de CDF par rapport à la programmation, suite à une injection nette globale de 153,0 milliards contre une programmation de 118,8 milliards

2.2.4.2. Prévision des f acteurs autonomes de la liquidité

Les prévisions des facteurs autonomes permettent de cerner toutes les origines des chocs de manière à les intégrer de façon cohérente, en vue d'obtenir l'évolution future de la liquidité bancaire. Réalisées sur la base du bilan monétaire de la Banque Centrale, les prévisions sont hebdomadaires et portent sur les variations attendues des facteurs autonomes.

L'objectif de cet exercice est d'orienter le sens et l'ampleur des appels d'offres hebdomadaires des adjudications des BTR et, éventuellement, des interventions sur le marché des changes. Les prévisions se fondent sur les interrelations existant entre les facteurs autonomes de la liquidité, d'une part, et les opérations financières du secteur public ainsi que les opérations avec les banques commerciales, d'autre part.

Les prévisions se déroulent en trois étapes :

La première étape consiste en la prévision détaillée des éléments faisant varier les facteurs autonomes (origines des chocs). Il s'agit de :

1. prévision des opérations financières du trésor et du compte d'exploitation de la banque centrale du Congo (recettes, dépenses et soldes) ;

2. prévision du budget en devises lequel prend en compte des opérations financières du trésor et de la banque centrale en monnaies étrangères (recettes, dépenses et soldes) ;

3. prévision des créances sur les banques hors refinancement : il s'agit des avoirs en devises de la BCC auprès des banques locales ;

4. prévision de la circulation fiduciaire : elle se fait sur la base des prévisions des encaissements et des décaissements aux guichets de la BCC ainsi que des émissions monétaires ;

5. prévision des autres postes nets (hors BTR) à travers la prise en compte des BTR arrivant à échéance et dont le remboursement n'est plus sous l'emprise de la politique monétaire.

La deuxième étape porte sur l'intégration des prévisions de chaque rubrique dans les postes appropriés du bilan analytique de la BCC. Pour faciliter le travail de précision, les variations des postes du bilan qui n'affectent pas significativement la liquidité bancaire sont supposées nulles. La variation hebdomadaire prévisionnelle de la base monétaire est obtenue par la sommation des flux prévisionnels des facteurs autonomes hors circulation fiduciaire. En effet, les billets en circulation sont aussi une forme de liquidité et ses fluctuations sont influencées également par les autres facteurs autonomes.

La troisième étape consiste en la détermination des écarts entre la base monétaire prévue et celle programmée. En effet, la programmation monétaire fournit le référentiel qui orienterait l'intervention de la BCC. La variation prévisionnelle hebdomadaire de la base monétaire est comparée à sa variation programmée. Un écart positif indique la prévision d'un excès de liquidité, impliquant par conséquent une opération de retrait de la liquidité bancaire. Dans ce cas, la BCC peut réaliser une adjudication des BTR en augmentant le montant d'appel d'offres. Par contre, un écart négatif traduit une insuffisance prévisionnelle de liquidité et la BCC peut réduire le niveau de l'appel d'offres des BTR afin d'induire une injection de liquidité.

La quatrième étape relève du domaine du Comité de Politique Monétaire Restreint lequel examine et fixe le montant définitif de l'appel d'offres. Il convient de noter que le niveau de l'écart entre la variation prévisionnelle et celle programmée n'est pas l'unique paramètre de détermination du montant d'appel d'offres. En effet, le CPM Restreint prend également en compte de nombreuses autres variables pour affiner sa décision, notamment l'évolution récente de la réserve obligatoire, les conditions sur les marchés monétaire, des changes et des biens et services.

2.2.4.1. Suivi de l'offre de monnaie

La surveillance de l'offre de monnaie procède premièrement par l'analyse de la base monétaire comparée à la cible du programme pour s'assurer du respect de cette dernière ou des écarts éventuels. Dans ce cadre, les critères quantitatifs, établis par la programmation monétaire font l'objet d'un examen approfondi. Il est dressé à cet effet un tableau de suivi qui en retrace l'évolution.

Pour rappel, ces critères, à savoir le plancher sur les avoirs extérieurs nets, les plafonds respectifs sur les avoirs intérieurs nets et le crédit net à l'Etat, sont les facteurs à l'origine des ?uctuations de l'offre de monnaie centrale et, en particulier, de la liquidité bancaire. En deuxième lieu, il y a l'analyse des tendances de la masse monétaire, de sa structure et du comportement de ses contreparties.

Les principales contreparties analysées sont le crédit au secteur privé, le crédit net à l'Etat et les avoirs extérieurs nets. Dans la foulée, le multiplicateur monétaire fait l'objet d'une étroite surveillance.38(*)

Graphique 5 : Masse monétaire et inflation en RDC

Source : BCC, cadre de reference de la P.M, 2013.

Le lien entre la masse monétaire et l'inflation est assez étroit en RDC et explique la prise en compte de celle-ci comme objectif intermédiaire de la politique monétaire.

Une analyse des données mensuelles sur dix ans a indiqué que le degré de signification entre ces deux variables est relativement élevé et qu'une augmentation de 100 % de la masse monétaire entrainerait une hausse de l'inflation de l'ordre de 54,9 %.

Graphique 6 : Masse monétaire et crédit net à l'Etat

Source : BCC, cadre de reference de la P.M, 2013.

L'analyse des données historiques a également révélé que l'évolution de la masse monétaire a longtemps été expliquée, ce dans une large mesure, par celle du Crédit Net à l'Etat.

Il convient de noter que l'analyse des agrégats monétaires est complétée par celle d'autres variables financières, telles que les tendances des taux d'intérêt (taux interbancaires, taux débiteurs et créditeurs pratiqués par les banques), des taux de change.

Section III. CADRE OPERATIONNEL DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Pour obtenir la stabilité des prix et la maintenir à moyen et long terme, la Banque Centrale du Congo procède principalement par une régulation de la liquidité. En permanence, la BCC veille à ajuster la quantité de monnaie offerte par les institutions de dépôts aux besoins réels de l'économie en liquidité.

Cette action s'effectue au moyen des instruments de la politique monétaire. A travers la manipulation de ses instruments, la BCC mène régulièrement des opérations sur les marchés monétaires et de change. Pour encadrer ces opérations et assurer les conditions d'une meilleure réalisation des interventions de la Banque Centrale, il est dé?nir un ensemble des procédures codi?ées dans des textes réglementaires. Le cadre opérationnel de la politique monétaire est l'ensemble de ces instruments (variables sous contrôle) et procédures (modalités) que la Banque Centrale utilise dans le but d'atteindre ses objectifs de politique monétaire.39(*)

2.3.1. Bref aperçu sur les instruments de la politique monétaire

Partant des expériences des banques centrales, ces dernières disposent généralement de deux moyens pour mettre en oeuvre leurs politiques monétaires :

1. Directement en usant de ses pouvoirs de réglementation ;

2. Indirectement par l'in?uence qu'elle exerce sur le marché en sa qualité d'émetteur de monnaie de Banque Centrale.

Cette distinction entre les instruments directs et indirects peut jouer de deux manières :

1. Les instruments directs ?xent ou limitent les prix (principalement les taux d'intérêts) ou les quantités (crédit) par voie règlementaire, alors que les instruments indirects agissent sur les prix et les quantités via le marché, en in?uant sur l'offre ou la demande à travers un ensemble d'incitations ;

2. Les instruments directs tels que l'encadrement de crédit visent principalement le bilan des banques commerciales tandis que les instruments indirects agissent par le biais du bilan de la Banque Centrale.40(*)

Les instruments directs de la politique monétaire comprennent en général le contrôle des taux d'intérêts, le plafonnement du crédit par établissement bancaire, les ratios de liquidité obligatoires, l'orientation sélective du crédit et le contingentement du réescompte par établissement bancaire. Les instruments indirects portent notamment sur les réserves obligatoires, les adjudications de crédit, les pensions des titres, les swaps et achats ou rachat directs des devises, les taux d'intérêts.

L'histoire a révélé que les instruments directs ont été à la base des nombreuses distorsions limitant les possibilités de développement de l'activité ?nancière. Dans plusieurs pays, leur utilisation s'est traduite notamment par :

1. Le découragement de l'intermédiation bancaire par suite de la ?xation des plafonds et des planchers d'intérêt ou de crédit ;

2. L'inefficience dans l'allocation des ressources ; - le ralentissement du développement des marchés des capitaux ;

3. La perturbation de la concurrence en soumettant la gestion des actifs des banques à des contraintes.

A ce titre, les instruments directs ont exercé une véritable répression ?nancière étouffant la dynamique naturelle du secteur ?nanciers. C'est fort de ce constat que de nombreuses banques centrales, aussi bien dans les pays avancés qu'en développement, ont progressivement abandonné les instruments directs pour migrer vers les instruments indirects.

2.3. 2. Instruments de la politique monetaire en RDC

Pour atteindre ses objectifs, la BCC recourt aux instruments ci-après :

1. les taux d'intérêt sur le re?nancement ;

2. le coefficient de la réserve obligatoire ;

3. les adjudications de billets de trésorerie

2.3.2.1. TAUX D'INTERET

Le taux d'intérêt est le loyer de l'argent prêté par la Banque Centrale aux banques commerciales. La BCC met à la disposition de ces derniers deux guichets de re?nancement, à savoir : le guichet des prêts à court terme et celui des facilités permanentes. C'est le marché en banque. Il est régi par l'instruction n°4 de la BCC, relative aux opérations du marché monétaire.41(*)

a) Opérations des prêts à court terme

Elles consistent en la mise à disposition des liquidités aux banques à une maturité maximale de 7 jours. Le renouvellement de ces prêts est laissé à l'appréciation de la Banque Centrale.

Le taux d'intérêt appliqué sur ces prêts est le taux directeur de la Banque Centrale du Congo. Les intérêts s'y rapportant sont précomptés.

B) Opérations des facilités permanentes :

Ce sont des prêts au jour le jour à travers lesquelles la Banque Centrale cède des liquidités aux banques à une maturité de 24 heures. Elles ont également pour ?nalité de favoriser un meilleur dénouement des opérations de compensation interbancaire.

Le taux d'intérêt appliqué sur les facilités permanentes est égal au taux directeur majoré d'une marge en points de pourcentage. A ? n 2012, cette marge s'est établie à 1,25 point. Pour rappel, elle s'établissait à 5 points en 2006. Les intérêts y relatifs sont perçus à terme échu.42(*)

Il convient de relever que le marché de facilités permanentes est plus actif que celui des prêts à court terme.

2.3.2.2. Coefficient des réserves obligatoire

La réserve obligatoire est régie par l'instruction n° 10 de la BCC. Au regard des dispositions de cette instruction, les banques sont tenues de constituer des réserves en les livres de la Banque Centrale. L'assiette de calcul et le taux (coefficient) de la réserve obligatoire sont déterminés par l'autorité monétaire.

En général, l'assiette et le coef?cient de la réserve obligatoire restent stables. Les ajustements de cet instrument de politique monétaire ne sont opérés qu'en cas de chocs structurels sur la liquidité.43(*)

La réserve obligatoire a pour rôle d'exercer une in?uence sur la liquidité bancaire et par conséquent agir sur la capacité d'octroi des crédits des banques commerciales. Elle vise à contraindre les banques agréées à détenir, sous forme de monnaie centrale, une fraction des dépôts de la clientèle. La réserve obligatoire, introduite avec une vocation prudentielle, n'est désormais utilisée que dans le cadre de la politique monétaire.

Le durcissement ou l'assouplissement de la réserve obligatoire, en raison de ses incidences en termes de coûts induits et d'opportunité sur l'exploitation du système bancaire, peut provoquer un relèvement ou une détente des taux d'intérêts débiteurs des banques ou amener les banques à offrir des conditions de rémunération plus ou moins attractives sur les ressources de l'épargne.

Par ailleurs, les réserves obligatoires orientent la structure des dépôts bancaires. Elles peuvent entraîner une modi?cation de la gestion des éléments du bilan au pro?t des valeurs non soumises à constitution de réserves.

2.3.2.3. Adjudications des billets de trésorerie(BRT)

La Banque Centrale du Congo réalise des enchères des billets de trésorerie dans le cadre de la régulation à très court terme de la liquidité bancaire. Le billet de trésorerie est un titre de créance négociable émis par l'Institut d'Emission. Les opérations sur ce titre sont régies par l'instruction n° 20 de la BCC.

Les BTR sont dématérialisés. Les opérations se déroulent à une fréquence hebdomadaire et les titres ad hoc sont émis pour deux maturités : 7 et 28 jours.

Les adjudications des BTR ont été mises en place au début du mois d'avril 2008 en vue de conférer une plus grande souplesse à la politique monétaire et de donner davantage l'initiative à la Banque Centrale. Elles ont permis de renforcer la régulation de la liquidité.44(*)

Cette premiere section nous a permis d'une part d'analyser les missions de la banque centrale du Congo et d'autre part connaitre les organes des decisions en matiere de politique monetaire.

La deuxieme section nous a permis de definir les differents objectifs de la politique monetaire d'une part, et d'autres part comprendre les canaux de transmission de la politique monetaire et la dernière section nous a permis l'analyser les differents instruments de la politique monetaire.

CHAPITRE 3. ANALYSE EMPIRIQUE DE L'ECART ENTRE LE TAUX DIRECTEUR ET LE TAUX DEBITEUR

Le présent chapitre analyse empiriquement l'écart entre le taux directeur et les taux débiteurs des banques en RDC. Il se subdivise en deux sections, la première analyse l'évolution des taux d'intérêts et le second la relation empirique entre le taux directeur et les taux débiteurs de banques commerciales.

Section 1. Evolution des taux d'intérêts

Dans toutes les économies du monde, principalement celles qui disposent des marchés financiers, les taux d'intérêt font partie des variables économiques les plus attentivement contrôlées par les agents économiques avertis. Leurs variations affectent directement à la fois la vie quotidienne des ménages, des entreprises ainsi que la santé économique d'une nation ; ils influencent les choix des agents économiques entre la consommation et l'épargne, puis leurs décisions d'acheter une maison ou des obligations ou d'investir dans un compte d'épargne, ou encore les choix d'investissement des entreprises45(*).

Le taux directeur de la Banque centrale, pour rappel, c'est le taux auquel les banques se refinancent à la banque centrale au guichet des prêts à court terme. C'est donc un taux du refinancement des banques et partant, oriente leurs décisions dans la fixation du taux d'intérêt qu'elles appliquent lors de l'octroi des crédits à leurs clients.

Le taux directeur influe d'une manière ou d'une autre sur les taux appliqués par les banques. En effet, lorsque l'institut d'émission varie son taux directeur, tous les autres taux du marché monétaire comme ceux du marché financier emboitent logiquement les pas.

Dans les pays comme la RDC où le marché des capitaux est presque inexistant, les modifications du taux directeur affectent les taux débiteurs appliqués par les banques créatrices de monnaie car ces dernières répercutent les variations du taux directeur en intégrant leurs marges bénéficiaires.

Par ailleurs, une fois que la Banque centrale varie son taux, les banques commerciales ajustent aussi leurs taux débiteurs afin de préserver leurs marges d'intérêt bancaire.

Graphique 7 : Taux directeur et débiteur

Source : Auteur sur base de données de la BCC

Contrairement à la théorie qui veut que le taux directeur et débiteur soient pro cycliques, la réalité sur le marché monétaire montre de fois le contraire comme en 2009 et 2017 ou le taux directeur était égal au taux débiteur, mais sur tour la période, il est remarqué un écart énorme entre ces deux taux.

Tableau 2 : Ecart entre taux directeur et taux débiteur

ANNEE

TAUX DIRECTEUR

TAUX DEBITEUR

ECART

2006

40

44,4

4,4

2007

22,5

41,3

18,8

2008

40

44,4

4,4

2009

70

69,77

-0,23

2010

22

44,69

22,69

2011

20

40,61

20,61

2012

4

22,5

18,5

2013

2

19,2

17,2

2014

2

20,13

18,13

2015

2

19,04

17,04

2016

7

19,04

12,04

2017

20

21,95

1,95

2018

14

26,74

12,74

2019

9

25,81

16,81

2020

18,5

26,89

8,39

Source : Auteur,sur base de données de la BCC

Ce tableau montre l'écart énorme qui se creuse entre le taux directeur et les taux débiteurs. Le plus grand écart est observé en 2010 avec 22% d'écart. Mais certaine période également comme en 2009, le taux directeur était supérieur au taux débiteur.

De l'observation de ce tableau, il se révèle qu'entre 2006 et 2020, l'institut d'émission a modifié son taux directeur à 12 reprises, 6 fois à la hausse et à 6 remise à la baisse, les banques ont quelques fois suivi ce mouvement en ajustant leurs taux débiteurs dans le même sens. Cependant, il eut certain ajustement de taux débiteurs sans que cela ne soit dû aux variations du taux directeur de la BCC.

En 2008, il s'observe une tendance de l'influence de l'instrument de la politique monétaire de la BCC sur le prix du crédit des banques.

En effet, alors que les cinq premiers mois de l'année, le taux directeur est fixé à 24%, les taux débiteurs sont restés quasiment inchangés, oscillant autour de 42%. Les six mois suivants, l'institut d'émission a fixé son taux à 30%, tandis que les banques ont légèrement augmenté les leurs, oscillant autour de 44% et les ont gardés constants en décembre bien que le taux directeur soit haussé à 40%.

En 2009, il se remarque des anomalies. Toute l'année, les banques ont fixé les taux débiteurs, soit légèrement en dessous du taux de réescompte (pendant neuf mois) soit à son niveau. Ceci peut justifier le fait que les banques recourent de moins en moins au prêteur du dernier ressort.

Au premier trimestre 2010, la BCC a maintenu le taux du dernier trimestre 2009 (70%). Elle l'a modifié en baisse à cinq reprise entre avril et août, mois à partir duquel elle l'a maintenu à 20%, jusqu'en décembre. Quant aux taux débiteurs, ils sont fixés au-delà du taux directeur avec cependant, un écart considérable.

Il sied de signaler aussi qu'à la première baisse du taux de la BCC en 2010, les banques ont réagi en réduisant les leurs. Cependant aux autres modifications du taux directeur, les banques sont restées insensibles en maintenant leurs taux constants.

En 2011, les banques ont ajusté leurs taux, bien qu'avec retard, en fonction des modifications du taux directeur.

Eu égard à ce qui précède, nous remarquons qu'à partir de ces données, le taux directeur de la banque centrale du Congo n'est pas resté statique.

Entre 2011 et 2015, l'institut d'émission a sensiblement baissé son taux directeur jusqu'à un niveau le plus bas de son histoire soit à 2% entre 2013 à 2015. Mais en 2016, ce taux est revu à la hausse suite à la baisse des prix des matières premières ayant occasionné l'inflation.

Et enfin en 2020, ce taux est revu également à la hausse soit à 18% cette est augmentation est due aux effets de la pandémie qui a bougé toutes les économies mondiales.

En effet, le taux a connu son niveau le plus élevé (70%) d'octobre 2009 à mars 2010, cela était dû à la crise financière (crise de Subprime) ; le niveau le plus bas était observé entre 2013 et 2015 (2%) suite à la stabilité du cadre macroéconomique.

Tableau 3 : Ecart entre le taux débiteur en MN et ME

ANNEE

TAUX DEBITEUR MN

TAUX DEBITEUR ME

Ecart

2006

44,4

-

-

2007

41,3

17,3

24

2008

44,4

16,98

27,42

2009

69,77

17

52,77

2010

44,69

18,9

25,79

2011

40,61

19,2

21,41

2012

22,5

15,9

6,6

2013

19,2

14,8

4,4

2014

20,13

14,77

5,36

2015

19,04

14,23

4,81

2016

19,04

14,73

4,31

2017

21,95

15,58

6,37

2018

26,74

15,72

11,02

2019

25,81

15,74

10,07

2020

26,89

15,74

11,15

Source : Auteur sur base de données de la BCC

Au regard de ce tableau, il est observé également un grand écart entre le taux débiteur appliqué à la monnaie nationale (MN) et le taux débiteur appliqué à la monnaie étrangère.

Cet écart s'explique par le taux élevé de la dépréciation monétaire. Ce taux élevé décourage les agents économiques à solliciter les crédits à la monnaie nationale, raison pour laquelle 80% de crédits sont sollicités en monnaie étrangère, compte tenu du taux faible et de sa stabilité. Ce qui laisse entendre que la circulation concomitante de deux monnaies dans le circuit bancaire poussent les banques à fixer les taux débiteurs sur les crédits en monnaie nationale à un niveau élevé que celui fixé en monnaie étrangère afin de gagner la prime de risque vu l'instabilité de la monnaie nationale.

Section 2. Modélisation

L'étude des phénomènes économiques porte sur la vérification des théories déjà existantes sur chaque concept de la science économique. La théorie économique est cependant souvent incertaine, allant jusqu'à des explications contradictoires. C'est pour cette raison qu'il s'avère toujours indispensable sinon crucial de confronter les énoncés théoriques aux faits observés.46(*)

L'économétrie est un outil à la disposition de l'économiste qui lui permet de confirmer ou d'infirmer les théories qu'il a construites. L'économétrie a ainsi la tâche de mettre à l'épreuve des théories économiques par l'application des méthodes statistiques aux observations des phénomènes étudiés. A partir des relations explicatives exprimées sous forme d'équations, l'application des tests économétriques fournis des estimations de la valeur des coefficients ainsi que la précision attendue sur le sens de la relation. C'est une approche scientifique visant à la compréhension des aspects économiques de la conduite humaine.47(*)

En effet, l'économétrie sert à confirmer ou infirmer ces théories alternatives par des évidences chiffrées en utilisant souvent des méthodes statistiques et mathématiques spéciales.48(*)

Le but de cette section est de vérifier les hypothèses de notre travail à savoir l'hypothèse d'existence d'une relation linéaire et d'un impact significatif dans le marché monétaire en République Démocratique du Congo. A cette fin, nous allons utiliser un échantillon de 10 observations (années) sur la période de 2007-2016.

III.2.1. Présentation du modèle

Le choix de la méthode d'analyse s'avère très important car elle permet d'établir une relation existant entre les variables prises d'un côté comme expliquée et explicative de l'autre. Dans notre travail, nous recourons à une méthode simple explicative qui nous permettra de détecter le type et le sens des relations entre les variables étudiées.

L'analyse de la régression est une technique statistique permettant d'établir une relation entre une variable à expliquer et une autre variable explicative afin d'étudier les associations et de faire des prévisions en fonction de la nature de la variable à expliquer. En fait, nous recourrons à la régression linéaire qui permet d'estimer les coefficients de l'équation linéaire, impliquant une variable indépendante, qui expliquent le mieux la valeur de la variable dépendante pour l'analyse explicative. Ce choix est inspiré de la nature quantitative des variables que nous souhaitons mettre en relation.49(*)

Pour l'estimation, l'outil informatique utilisé est le logiciel Eviews 9, spécialisé en économétrie approfondie et l'analyse des séries temporelles, qui nous permettra de dégager les principaux résultats et les tests appropriés.

Notre analyse repose sur l'écriture d'un modèle standard de croissance reliant notamment les transactions du marché monétaire et les taux d'intérêt appliqué.

La formulation de l'équation du modèle à estimer est la suivante :

TDMN= â0 + â1 TD+ â2 TDME+ â3 INF +ît

Avec :

1. TDMN : Taux débiteur en Monnaie nationale ;

2. TDME : taux débiteur en Monnaie Etrangère ;

3. TD : Taux directeur

4. INF : Inflation

Avant de commencer l'estimation du modèle et l'analyse des résultats économétriques, nous allons effectuer une analyse descriptive, qui nous permettra de mieux comprendre les caractéristiques statistiques des données.

Tableau 4 : Statistique des variables

 

TDMN

TDME

TD

INF

 Mean

 16.11429

 3.407619

 8.940476

 14.03774

 Médian

 15.60500

 3.440000

 8.250000

 7.150000

 Maximum

 20.98000

 3.650000

 20.00000

 54.70000

 Minimum

 13.72000

 3.050000

 2.000000

-0.622000

 Std. Dev.

 1.897455

 0.127833

 6.639787

 14.77272

 Skewness

 0.904566

-1.030387

 0.328200

 1.074640

 Kurtosis

 2.611523

 3.668624

 1.665608

 3.149566

 Jarque-Bera

 11.98355

 16.42847

 7.740123

 16.24620

 Probability

 0.002499

 0.000271

 0.020857

 0.000297

 Sum

 1353.600

 286.2400

 751.0000

 1179.171

 Sum Sq. Dev.

 298.8279

 1.356324

 3659.202

 18113.37

 Observations

 84

 84

 84

 84

Source : Auteur sur base de données de la BCC

Le tableau ci-dessus fourni une description synthétique des données à étudier. Au total, il y a 84 observations. En moyenne, le taux débiteur en monnaie nationale se situe à 16%, 3% pour le taux en monnaie étrangère, 8% pour le taux directeur et 14% pour le taux d'inflation.

III.2.1.1. Etude de la stationnarité

Pour éviter des analyses baisées, il est nécessaire de procéder à la vérification de la stationnarité des variables prises en compte. Pour vérifier, nous procédons à l'analyse par des graphiques :

GRAPHIQUES 8 : STATIONNARITE DES VARIABLES

Au regard de ces graphiques, il est remarqué une forte fluctuation des variables. Sur ce, nous procédons par la stationnarisation par la différence première.

III.2.2. Analyse et interprétation du modèle

III.2.2.1. Analyse du modèle

Pour estimer notre modèle, nous avons opté pour la méthode de moindres carrés ordinaires (MCO).

Cette méthode consiste à minimiser la somme de carrés des écarts, écarts pondérés dans le cas multidimensionnel, entre chaque point du nuage de régression et son projeté, parallèlement à l'axe des ordonnés, sur la droite de régression.

La spécification du modèle s'appuie sur l'impact d'un certain nombre de variables explicatives : le taux directeur, le taux débiteur en monnaie étrangère, le taux d'inflation pour expliquer de façons efficacele taux débiteur en monnaie nationale. Le modèle comme l'indique le tableau ci-dessous :

Tableau 5 : Estimation de paramètre

Dépendent Variable: TDMN

 
 

Méthode: Least Squares

 
 

Date: 06/23/21 Time: 15:14

 
 

Sample: 2014M01 2020M12

 
 

Included observations: 84

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TD

-0.171219

0.043572

-3.929571

0.0002

TDME

5.219684

0.085749

60.87190

0.0000

INF

-0.010262

0.019488

-0.526582

0.5999

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.350473

    Mean dependent var

16.11429

Adjusted R-squared

0.334435

    S.D. dependent var

1.897455

S.E. of regression

1.547985

    Akaike info criterion

3.746846

Sum squared resid

194.0968

    Schwarz criterion

3.833661

Log likelihood

-154.3675

    Hannan-Quinn criter.

3.781745

Durbin-Watson stat

0.566003

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Auteur, calcul sur Eviews 9

III.2.2.2. Interprétation des résultats

Au regard du tableau ci-haut, nous pouvons lire qu'à 35% (R2=0,35) le taux débiteur en monnaie nationale est expliqué par le taux directeur, taux débiteur en monnaie étrangère et l'inflation. Ceci signifie que le rôle joué par ces variables dans l'explication du taux débiteur en monnaie nationale est trop faible car le R 2 n'est pas significatif.

Il existe donc d'autres variables que nous n'avons pas prises en compte dans ce modèle qui peuvent expliquer aussi le taux débiteur en monnaie nationale.

Les coefficients du taux directeur et de l'inflation sont négatifs, cela veut dire que la variation du taux débiteur en monnaie nationale est contra cyclique aux taux directeur et au taux de l'inflation.

III.2.2.3. Vérification des hypothèses du MCO
III.2.2.3.1. Corrélation

Lorsque deux phénomènes ont une évolution commune, nous disons qu'ils sont « corrélés ». La corrélation simple mesure le degré de liaison existant entre deux phénomènes représentés par les variables.50(*)

La corrélation est forte si r avoisine + 1 ou - 1.

Si le coefficient de corrélation, r, est négatif et voisin de -1, cela signifie que les deux phénomènes peuvent être liés, mais qu'ils évoluent en sens inverse.

Si r est positif et voisin de +1, cela signifie que les deux phénomènes évoluent dans le même sens.

Tableau 6 : Corrélation des variables

 

TDMN

TD

TDME

INF

TDMN

1

-0.5233

0.04144

-0.4171

TD

-0.5233

1

0.4040

0.8078

TDME

0.0414

0.40409

1

0.4208

INF

-0.41714

0.8078

0.4208

1

Source : Auteur, nos calculs sur Eviews 9

Les analyses contenues dans ce travail issu de nos analyses nous renseignent que le taux débiteur en monnaie nationale est corrélé négativement au taux directeur et au taux de l'inflation c'est-à-dire qu'ils évoluent aux sens inverse et positivement au taux débiteur de la monnaie étrangère. Le taux débiteur par contre est corrélé positivement toutes les variables prises en compte, le taux directeur, le taux débiteur en monnaie nationale et à l'inflation.

III.2.2.3.2. Test d'auto corrélation d'erreurs de Breusch-Godfrey

Les erreurs sont non corrélées car la probabilité associée aux statistiques F-statistic et Obs*R-squared sont supérieures à 5%.

III.2.2.3.3 Test de spécification de Ramsey

Le modèle est bien spécifié car la probabilité associée aux statistiques F-statistic et Obs*R-squared sont supérieures à 5%.

III.2.2.3.4. Test d'hétéroscédasticité des erreurs de Breusch-Pagan-Godfrey

Les erreurs ne sont pas hétéroscédastiques, car la probabilité associée aux statistiques F-statistic et Obs*R-squared sont supérieures à 5%. Les estimateurs obtenus par les moindres carrés ordinaires sont optimales.

III.2.2.3.5. Test de stabilité de CUSUM

La courbe ne coupe pas le corridor. Le modèle est structurellement stable. L'intérêt de ce test réside dans le fait qu'il permet d'étudier la stabilité d'une régression sans définir à priori la date de rupture sur les coefficients.

CONCLUSION

En définitive, il était question dans cette étude, d'analysé la problématique de la relation taux directeur dela banque centrale du Congo et taux débiteurs des banques, mais aussi de la question relative à la persistance de cette écart. Cette problématique se résume autour d'une question principale de recherche formulée en ce terme :

- existe-il une relation entre le taux directeur et les taux débiteurs des banques en RDC ?

- qu'est-ce qui justifie la persistance de l'écart entre le taux directeur et les taux débiteurs des banques ?

Au regard de ces questions de recherches nous avions formulé les hypothèses selon lesquelles :

- il existerait une relation entre le taux directeur et les taux débiteurs des banques en RDC,

- la mauvaise qualité de l'environnement des affaires en RDC entrainant la hausse des risques de marché justifiant l'écart entre le taux directeur et les taux débiteurs des banques.

En vue de la vérification empirique et théorique de ces hypothèses, nous avons utilisés trois méthodes, notamment la méthode analytique, historique ainsi que la méthode statistique. la méthode analytique qui nous a permis d'analyser la problématique de la relation taux directeur et taux débiteurs des banques ; la méthode historique nous a fait remonter le temps afin de savoir un peu plus sur les causes qui expliquent la persistance de cette écart des taux et la méthode statistique nous a permis d'analysé les causes de la relation taux directeur et taux débiteurs des banques.

De plus ; nous nous sommes servi concomitamment de la technique documentaire, celle qui nous a permis de collectionner les ouvrages, les revus, les notes des cours et autres sources afin de recueillir les informations pertinentes cadrant avec l'objet de notre étude afin de porter des réponses idoines concernant nos questions des recherche.

Le travail a pour objectif général, d'analyser la relation taux directeurs et taux débiteurs des banques; aussi les causes de la persistance de l'écart entre le taux directeur et les taux débiteurs des banques en RDC de 2006 à 2020.

Ainsi, pour atteindre cet objectif, trois objectifs spécifiques seront poursuivis, à savoir :

- aborder les théories relatives au taux d'intérêt ; 

- passer en revue la politique monétaire de la banque centrale du Congo ;

- vérifier la relation qui existe entre la variation du taux directeur de la BCC et celle des taux d'intérêts des banques commerciales et dégager leurs effets.

- Hormis l'introduction et la conclusion ce travail s'organise en trois chapitres.

- le premier aborde le cadre théorique et conceptuel de l'étude ;

- le second passe en revue de la politique monétaire de la banque centrale du Congo ;

- le troisième aborde la relation taux directeur et taux débiteurs des banques en RDC.

La tâche de vérification des hypothèses étant imposante après avoir passé par la méthodologie, la délimitation dans le temps et dans l'espace se liant à notre objectif principal qui se détaille en 3 chapitres clés nous pousse à confirmer les hypothèses énoncées dans l'introduction de la manière suivante:

- Oui, nous sommes arrivés aux résultats suivants : nous avons attestés l'existence d'une relation positive entre les variations des taux débiteurs des banques et la variation du taux directeur en ce sens que les variations de ces deux variables pour la plus part des années sous études suivent la même tendance. Ceci a été expliqué par l'effet que le taux directeur servait d'indicateur ou de signal pour une orientation des taux d'intérêt des banques.

De surcroit, il a été démontré aussi que le taux directeur n'intervenait pas comme base de calcule dans la fixation des taux débiteur des banques car ces dernières ne se refinancent pas assez à la BCC pour les besoins de leur trésoreries au jour le jour d'autant plus que la majorité ès de leurs avoirs ainsi que leur transaction se soldent en devise que la BCC n'a pas de contrôle.

En conséquence, ses deux taux peuvent variés dans le même sens du fait que l'un est un signal ou indicateur pour l'autre ; mais la différence entre les deux se situe au niveau de l'ampleur de leur variations à cause des persistances des écarts très important entre les deux taux.

- L'écart important entre le taux directeur ainsi que les taux débiteurs des banques se justifie par les facteurs cis après : la morosité de l'environnement économique auquel s'opèrent les activités bancaires, l'existence de la dollarisation de l'économie congolaise ainsi que la volatilité dès l'inflation. Pour ce faire, les autorités monétaires et économique congolaise doivent mener des actions dans le but de valoriser la monnaie locale face aux devises étrangères, bien gérer les dépenses public et palier à la carence des devises de leur encaisses.

Ainsi l'étudesuggère :

- L'amélioration par la banque centrale des dispositifs de contrôle et de la régulation bancaire grâce à l'évaluation permanente des outils de suivi des risques et du système de contrôle interne.

- De réguler le cadre macroéconomique par la maitrise de l'inflation à travers des politiques mixtes monétaires et budgétaires coordonnées et prudentes permettant le maintien sur la durée des faibles fluctuations du taux d'inflation, ainsi que la de dollarisation de l'économie congolaise en maintenant sur la durée de la stabilité de la monnaie locale sur le marché de change de manière à conforter la confiance des agents économiques.

- Lutte contre la corruption ainsi qu'à la pacification totale et effective du pays par l'amélioration du climat des affaires, de la bonne gouvernance et la cohésion national.

Nous n'avons pas la prétention d'avoir épuiser tous les aspects des problèmes que nous avions soulevés au début de cette monographie. Mais les idées développées au cours de ce travail et les conclusions auxquelles nous sommes abouties, expliquent largement l'objet de cette étude. Toutefois cette étude, laisse la brèche à tout chercheur qui voudrait élargir ou approfondir ces connaissances sur la question.

BIBLIOGRAPHIE

1. Ouvrages

§ BEITONE A. et All, dictionnaire des sciences économiques, 2eme Ed. Armand Colin, Paris, 2008.

§ CLAUDE-DANIEL et all, Dictionnaire d'économie et des sciences sociales, Nathan, Paris, 2010.

§ DEPALLENS G., gestion financière, édition SIREY, Paris, 1990

§ MANKIW, N. Gregory macroéconomie, nouveaux horizons, Paris 2010

§ DEFFAINS-CRAPSKY, Catherine, mathématiquesfinancière : calculs actuariels, marché de taux et évaluation des actifs financiers, ed. Bréal, Paris, 2005

§ MISHIKIN, Fréderic et all monnaie, banque et marché financier, 7eme ed. Pearsonéducation, paris, 2004

§ F. MISHKIN et All : Monnaie, banque et marchés financiers, nouveaux horizons, Paris 2010, p.89

§ BOURBONNAIS, Econométrie, Dunod, 7ème édition, Paris 2009, P 6

2. Dictionnaires

§ BEITONE A. et ALL, dictionnaire des sciences économiques, 2eme Ed. Armand Colin, Paris, 2008

§ CLAUDE-DANIEL et all, Dictionnaire d'économie et des sciences sociales, Nathan, Paris, 2010

§ OLIVIER, garnier et all, dictionnaire d'économie et des sciences sociales, HATIER, p238, Paris, 2008

3. Documents officiels

§ Banque centrale du Congo : Rapport annuels, 2011 à 2016

§ Banque centrale du Congo, politique monetaire : cadre de reference, juillet 2013

§ Banque centrale du Congo, rapport sur la politique monetaire, premier semestre 2015

§ Journal officiel, la loi 003/2002 du 02 février relative à l'activité et au contrôle des établissements de crédit, numérospécial, Kinshasa, 20 Janvier 2011, Article 3

4. Articles et Revues

§ KAOMBA MUTUMBA KISS, analyse du taux d'intérêt directeur et ses effets sur le financement et l'économie congolaise de 2009-2013, E-Revue UNILU, Presse universitaire de Lubumbashi, janvier 2016

§ Lire William E. Alexander, l'adoption d'instruments indirects de politique, FMI, Etude spéciale 126, Washington, 1995

§ Felix Fischer, charlotte lundgren , et Samir Jahjah, vers une politique monetaire plus efficace : le cas de la République démocratique du Congo, IMF Workingpaper/13/226, octobre 2013

§ Revue économique et monetaire de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest, n°13-juin 2013

5. Mémoires

§ KOKOMA-MAKUNDU, « écart entre le taux directeur et le taux débiteur des banques commerciales : paradoxe de la croissance économique congolaise », Mémoire inédit, Economie monétaire, UNIKIN, 2016-2017

§ KATUNDA Felix, Inflation et la croissance économique en RDC : Analyse empirique. 2000-2014, Mémoire, FASEG, UPN, 2016, P 68

§ KAOMBA MUTUMBA K., analyse du taux d'intérêt directeur et ses effets sur le refinancement de l'économie congolaise de 2009 à 2013, E-Revue UNILU, P.5, janvier 2016

6. Notes de cours

§ Emmanuel.MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA, Notes de cours des institutions financière congolaise. L2 éco/Faseg/Unikin 2019-2020/ Kinshasa.

§ Emmanuel.MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA, Notes de cours de politique économique. L2 éco/Faseg/Unikin 2019-2020/Kinshasa.

§ Leonard. A. KABEYA TSHIKUKU, notes de cours d'analyses et structures des systèmes « économiques. L2eco/Faseg/unikin 2019-2020/Kinshasa

§ MUKUNDI NYMBO : institution financière congolaise, notes des cours, deuxieme licence économie monetaire/Faseg/unikin 2019-2020, Kinshasa, p8

§ BOFOYA KOMBA, Notes de Cours d'Econométrie, Première licence, FASEG, UNIKIN, 2017, p 16

§ KABUYA KALALA : économie bancaire, L1 économie monetaire, Faseg/unikin, juin 2007

7. Webographie

§ file://le taux directeur Wikipedia. Html

§ File://lesystème financier Wikipedia. Html

§ File://c:user/pc/Documents/articles et autres/ « les implications de l'essor du système bancaire en RDC sur l'économie congolaise » économie RDC. Htm

§ www. Bcc ;

§ https://fr. Wikipedia. Org/wiki/croissance économique.

§ https://www.google.com : qu'est-ce qu'un taux d'intérêt,

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE Erreur ! Signet non défini.

IN MEMORIAM 2

DEDICACE 3

REMERCIEMENTS 4

LISTES DES TABLEAUX  ET GRAPHIQUES 5

LISTE DES ABREVIATIONS 6

INTRODUCTION 8

0.1. ETAT DE LA QUESTION 8

0.2 PROBLEMATIQUE 10

0.3. HYPOTHESES 13

0.4. OBJECTS DU TRAVAIL 13

0.5. METHODES ET TECHNIQUES 13

0.6. CHOIX ET INTERET DU SUJET 14

0.7. DELIMITATIN DU TRAVAIL 14

0.8. CANEVAS 14

CHAPITRE I. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE L'ETUDE 16

Section 1. MODEL INITIAL D'INTERMEDIATION FINANCIERE 16

Finance directe 16

MARCHE MONETAIRE 17

Compartiments du marché monétaire 18

Marché inter bancaire 18

Marché des gros dépôts 18

Marché au jour le jour 18

Marché de réescompte 19

Marché des effets publics 19

objet du marché monétaire. 19

Bons du trésor 19

Billets de trésorerie 20

Certificat de dépôt 20

Les billets à ordre négociables (BON) 20

1.1.2. MARCHE FINANCIER 21

Compartiments du marché financier 21

Objet du marché financier 21

1.1.3. FINANCE INTERMEDIAIRE 21

Section 2. NOTIONS DU TAUX D'INTERET 22

1.1. Définition et fondements théoriques du taux d'intérêt 22

1.2 Différents types des taux d'intérêt 24

1.2.1. Taux directeur 24

1.2.2. Taux débiteurs 25

1.2.3. Taux d'intérêt créditeurs 26

1.2.4. Variété de taux d'intérêt 27


· Le taux du marché monétaire :
27


· Le taux du marché obligataire :
27


· Le taux du marché hypothécaire :
27

Les taux administrés : 27

Le taux de base bancaire : 27

1.2.5. Autres catégories de taux d'intérêt 28

Taux nominal et taux réel : 28


· Taux équivalent et proportionnel :
28


· Taux actuariel et taux d'intérêt net d'impôt :
29

CHAPITRE II POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO 30

Section 1. CADRE INSTITUTIONNEL DE LA POLITIQUE MONETAIRE 30

2.1.1. Missions de la banque centrale du Congo 31

2.1.2. Indépendance de la BCC 31

2.1.3. Textes consacrant l'indépendance et les missions de la banque centrale 32

2.1.4 Organes des decisions en matiere de politique monetaire 33

2.1.4.1 conseils de la banque centrale du Congo 33

Section2. CADRE ANALYTIQUE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO 33

2.2.1. Définition des objectifs de la politique monetaire 33

2.2.1.1. Objectif final 34

2.2.2. Objectifs finaux de politique monetaire 34

2.2.1.2. Objectifs intermédiaires 35

2.2.1.3. Objectifs opératoires 36

2.2.3. Importance de la stabilité des prix 37

2.2.3.1. Définition de la stabilité des prix 37

2.2.3.2 conséquences de l'inflation 38

2.2.3.3. Avantages de la stabilité des prix 40

2.2.3.4. Canaux de transmission de la politique monetaire 41

2.2.3.5 ANALYSES MONETAIRES 45

2.2.3.6. Analyse et prévisions des facteurs de liquidité bancaire 45

Facteurs autonomes de la liquidité 46

Facteurs institutionnels 47

2.2.4. Orientation à moyen terme de la politique monétaire de la BCC 48

2.2.4.1. Suivi de l'offre de monnaie 51

Section III. CADRE OPERATIONNEL DE LA POLITIQUE MONETAIRE 53

2.3.1. Bref aperçu sur les instruments de la politique monétaire 53

2.3. 2. Instruments de la politique monetaire en RDC 55

2.3.2.1. TAUX D'INTERET 55

a) Opérations des prêts à court terme 55

B) Opérations des facilités permanentes : 55

2.3.2.2. Coefficient des réserves obligatoire 56

2.3.2.3. Adjudications des billets de trésorerie(BRT) 57

CHAPITRE 3. ANALYSE EMPIRIQUE DE L'ECART ENTRE LE TAUX DIRECTEUR ET LE TAUX DEBITEUR 58

Section 1. Evolution des taux d'intérêts 58

Section 2. Modélisation du marché monétaire congolais 63

Présentation du modèle 64

Etude de la stationnarité 66

Analyse et interprétation du modèle 66

Analyse du modèle 66

2.1.1. Interprétation des résultats 67

Vérification des hypothèses du MCO 68

Corrélation 68

Test d'auto corrélation d'erreurs de Breusch-Godfrey 69

Test de spécification de Ramsey 69

Test d'hétéroscédasticité des erreurs de Breusch-Pagan-Godfrey 69

Test de stabilité de CUSUM 69

LA CONCLUSION GENERALE 70

BIBLIOGRAPHIE 73

* 1Revue économique et monetaire de la BC des états de l'Afrique de l'ouest n°13 juin 2013, p12

* 2 Idem

* 3KOKOMA-MAKUNDU, « écart entre le taux directeur et le taux débiteur des banques commerciales : paradoxe de la croissance économique congolaise », Mémoire inédit, Economie monétaire, UNIKIN, 2016-2017

* 4KOKOMA MAKUNDU P. Op.cit., p4

* 5Emmanuel.MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA, Notes de cours des institutions financière congolaise. L2 éco/Faseg/Unikin 2019-2020/ Kinshasa.

* 6Emmanuel.MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA, Notes de cours de politique économique. L2 éco/Faseg/Unikin 2019-2020/Kinshasa.

* 7 Leonard. A. KABEYA TSHIKUKU, notes de cours d'analyses et structures des systèmes « économiques. L2eco/Faseg/unikin 2019-2020/Kinshasa

* 8 MUKUNDI NYMBO : institution financière congolaise, notes des cours, deuxieme licence économie monetaire/Faseg/unikin 2019-2020, Kinshasa, p8

* 9 KABUYA KALALA : économie bancaire, L1 économie monetaire, Faseg/unikin, juin 2007

* 10 MIKUNDI NYEMBO E. Opcit, P.9-P.10

* 11 MUKUNDI NYEMBO, Opcit. P.12-13

* 12 MUKUNDI NYEMBO, opcit. P13-15

* 13 Idem ; P.16.

* 14 https://www.google.com : qu'est-ce qu'un taux d'intérêt,

* 15 Idem

* 16 CLAUDE DANIEL, et all, dictionnaire d'économie et des sciences sociales, Nathan, Paris, 2010

* 17 BEITONE A., dictionnaire des sciences économiques, 2eme ed. Armand Colin, Paris, 1998.

* 18 MUKUNDI NYEMBO E. opcit P54.

* 19 KAOMBA MUTUMBA K., analyse du taux d'intérêt directeur et ses effets sur le refinancement de l'économie congolaise de 2009 à 2013, E-Revue UNILU, P.5, janvier 2016

* 20OLIVIER, garnier et all, dictionnaire d'économie et des sciences sociales, HATIER, p238, Paris, 2008

* 21 MUKUNDI NYEMBO, E. opcit, p55

* 22 OLIVIER, garnier, et all, op. Cit, P239

* 23 MUKUNDI NYEMBO E. opcit, p56

* 24 MANKIW, N. Gregory, Macroéconomie, nouveaux horizons, paris, 2010

* 25MANKIW, N. Gregory macroéconomie, nouveaux horizons, Paris 2010

* 26 DEFFAINS-CRAPSKY, Catherine, mathématiques financière : calculs actuariels, marché de taux et évaluation des actifs financiers, ed. Bréal, Paris, 2005

* 27 MISHIKIN, Fréderic et all monnaie, banque et marché financier, 7eme ed. Pearson éducation, paris, 2004

* 28BCC, Cadre de référence de la Politique Monétaire, 2013, p.55.

* 29 BCC, Cadre de référence de la Politique Monétaire, 2013, p.55.

* 30 BCC, Op. Cit, p.56.

* 31BCC, opcit, P65

* 32 Idem

* 33BCC, opcit, p65

* 34 Idem

* 35 BCC, opcit, p75

* 36 BCC, opcit, p81

* 37 Idem

* 38 BCC, Op. Cit., p.85.

* 39BCC, opcit, p87

* 40 BCC, opcit, p88

* 41 BCC, opcit, p9

* 42 Idem

* 43 BCC, opcit, p92

* 44 Idem

* 45 . MISHKIN et All : Monnaie, banque et marchés financiers, nouveaux horizons, Paris 2010, p.89

* 46 KATUNDA Felix, Inflation et la croissance économique en RDC : Analyse empirique. 2000-2014, Mémoire, FASEG, UPN, 2016, P 68

* 47BOURBONNAIS, Econométrie, Dunod, 7ème édition, Paris 2009, P 6

* 48 Idem

* 49 ibidem

* 50 BOFOYA KOMBA, Notes de Cours d'Econométrie, Première licence, FASEG, UNIKIN, 2017, p 16






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld