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La repression du terrorisme dans le droit pénal burkinabè


par Florent OUEINA
UCAO/UUB - Licence Droit 2015
  

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B- Les autres textes

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le Burkina Faso s'est doté de plusieurs instruments juridiques internationaux que nationaux pour combattre ce fléau. Les instruments juridiques nationaux tels que la constitution, le code pénal et le code de procédure pénal n'énumèrent pas d'une manière expresse les dispositifs de lutte anti-terrorisme. C'est dans cette optique que le Burkina Faso s'est doté des lois66 réprimant le terrorisme. Ces lois, relatent expressément la lutte contre le terrorisme dans leur dispositif. Loi no060-2009/AN du décembre 2009 relative à la répression du terrorisme définit les actes de terrorisme comme étant « les infractions suivantes constituent des actes de terrorisme, lorsque par leur nature ou leur contexte, ces actes visent à intimider ou à terroriser une population ou à contraindre un Etat ou une organisation internationale à accomplir ou à s'abstenir d'accomplir un acte quelconque :

- Les infractions contre l'aviation civile, les navires et les plates-formes fixes,

les moyens de transport collectif ;

- Les infractions contre les personnes jouissant d'une protection

internationale y compris les agents diplomatiques ;

- La prise d'otage ;

- L'attentat à l'explosif ;

- Les infractions en matière nucléaire ;

- L'association de malfaiteurs. »67

Le financement du terrorisme est défini par la loi n°061-AN/2009 du 17 décembre 2009 relative à la lutte contre le financement du terrorisme en son art. 4

66 La loi n°061-AN/2009 du 17 décembre 2009 relative à la lutte contre le financement du

terrorisme; Loi no060-2009/AN du décembre 2009 relative à la répression du terrorisme définit les actes de terrorisme ; et la loi no32-2003/AN (JOno36 2003 du juillet 2003 relative à la sécurité intérieure dans son art. 6 « Les principes généraux d'orientation de la sécurité intérieure visent à garantir une meilleure exécution de la mission de sécurité et de paix publiques. Ces principes généraux concernent les domaines ci-après : - la définition et la mise en oeuvre de la police de proximité; - le maintien de l'ordre; - les compétences territoriales et d'attributions des forces de police ainsi que de gendarmerie et le domaine de compétence des sociétés privées de sécurité; - le renforcement de l'efficacité et de l'efficience des forces de sécurité intérieure; - la promotion de la coopération internationale en matière de lutte contre la criminalité et le terrorisme; - la protection civile et la prévention de l'insécurité ». Et art.38 qui dispose que : «Nonobstant les accords et engagements multilatéraux sur la prévention et la lutte contre la criminalité auxquels le Burkina Faso a souscrit, la coopération bilatérale ou multilatérale entre les forces de sécurité peut être établie et renforcée dans le cadre de la lutte contre la grande criminalité transfrontalière et le terrorisme. A cet effet, des actions communes pourront être menées avec les forces de sécurité publique des pays voisins.» énoncent expressément le terme terrorisme.

67 Art. 2, loi no060-2009/AN du décembre 2009 relative à la répression du terrorisme. V. également art. 6 de la loi sur LFT qui dispose que : « les actes de terrorisme et le financement du terrorisme peuvent constitués des infractions sous-jacentes au blanchiment des capitaux ».

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qui dispose que : « l'infraction constituée par le fait, par quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement, délibérément, de fournir, réunir ou gérer ou de tenter de fournir, réunir ou gérer des fonds, biens, services financiers ou autres, dans l'intention de les voir utilisés ou en sachant qu'il seront utilisés, en tout partie, en vue de commettre :

- un acte constitutif d'une infraction au sens de l'un des instruments juridiques internationaux énumérés en annexe à la présente loi, indépendamment de la survenance d'un tel acte.

- tout autre acte destiné à tuer ou blesser grièvement un civil ou toute autre personne qui ne participe pas directement aux hostilités dans une situation de conflit armé, lorsque, par sa nature ou son contexte, cet acte vise à intimider une population ou à contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou à s'abstenir d'accomplir un acte quelconque ».

L'infraction de financement du terrorisme ainsi définie est constituée même si les fonds n'ont pas été effectivement utilisés pour commettre les actes visés ci-dessus. Il y'a financement du terrorisme même si les faits qui sont à l'origine de l'acquisition, de la détention et du transfert des biens destinés au financement du terrorisme, sont commis sur le territoire d'un Etat membre ou sur celui d'un Etat tiers68.

De toutes ces incriminations, l'apologie des actes terroristes n'est pas incriminée ce qui est malheureux car elle pourrait dissuader certains chefs religieux d'inciter leur fidèles à commettre des actes terroristes dans leurs prêches.

Apres avoir examiné le cadre juridique de lutte contre le terrorisme au Burkina Faso, il convient d'étudier la procédure et la protection des droits de l'homme dans cette lutte contre le terrorisme (Chapitre II).

68 Etat membre : Etat partie au traité de l'UEMOA.

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CHAPITRE II : LA PROCEDURE ET LA PROTECTION DES DROITS DE
L'HOMME EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LE TERRORISME AU BURKINA

FASO.

Il est d'usage que toute société humaine soit régie par des valeurs et des normes de conduite qui lui sont propres et que tout acte portant atteinte à ces valeurs et normes de conduite appelé infraction donne lieu à une sanction.

En effet, la procédure de répression suppose traditionnellement dans sa démarche lorsqu'un acte criminel est commis, que soient connues d'abord les circonstances de sa survenance par investigation, ensuite que soient identifiés l'auteur et la juridiction compétente pour connaitre de ce crime. La détermination des règles de procédure spécifique (Section I) dans la lutte contre le terrorisme permet de spécifier les organes habilités à cet effet, et à renforcer la coopération entre les Etats pour rendre inhospitalier leur territoire.

Les États en tant que tels ont l'obligation de prendre des mesures effectives pour combattre le terrorisme. Si la complexité et l'ampleur des défis que les États et d'autres entités rencontrent dans leur lutte contre le terrorisme sont parfois considérables, le droit international des droits de l'homme est assez souple pour permettre d'y faire face efficacement. On s'attachera aussi dans ce chapitre aux liens qui existent entre la lutte contre le terrorisme et les droits de l'homme, en considérant plus spécialement l'obligation qu'ont les États, notamment le Burkina Faso de veiller à ce que les mesures antiterroristes elles-mêmes soient toujours conformes aux règles des droits de l'homme (Section II).

SECTION I : LES REGLES DE PROCEDURES SPECIFIQUES EN MATIERE DE
LUTTE CONTRE LE TERRORISME.

Dans la répression du terrorisme au Burkina Faso, il est important qu'il y ait une étroite collaboration entre les Etats, mais également entre les organisations internationales (Paragraphe I). Il est aussi important de déterminer au niveau national les juridictions compétentes qui peuvent connaitre de cette infraction afin que les textes soient appliqués (Paragraphe II) sous le respect des droits de l'homme.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon