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Approche des droits sociaux en Haiti au regard de la constitution haitienne de 1987 et des conventions internationales et leurs applications effectives de 1987 à  nos jours.


par Carnes BELLE-VIL
Université d'état d'Haiti /Ecole de droit de Jacmel - Licence de droit 2019
  

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I- La faiblesse de l'Etat

L'Etat qui est le premier responsables en matière de protection des droits de l'homme ne dispose pas de moyens nécessaires pour mener a bien sa mission, d'ailleurs le budget national est financé en partie par la communauté internationale, donc un Etat qui peut pas financer la totalité de son budget se trouve en situation de faiblesse car il ne peut ni garantir les droits sociaux comme l'exige la constitution ni respecter les différents engagements pris a travers les conventions internationales auxquelles il est partie. L'Etat Haïtien n'a jamais été assez riche pour s'organiser et offrir a ses citoyennes et citoyens l'ensemble des services conçus a partir d'une philosophie socialisante qui a traversé l'ensemble de nos constitutions, des la première charte qui offre aux haïtiennes et haïtiens un ensemble de services gratuits. L'éducation, les soins de santé, les services sociaux de base, sont autant de garanties que l'Etat donne a ses administrés sans que les moyens pour y arriver n'aient toujours été là.

En général, l'administration publique, est ce instrument a la disposition des pouvoirs publics pour articuler les interventions de l'Etat dans la finalité de fournir a la population l'ensemble des services devant concourir a son bonheur. Les penseurs de l'Etat, les sociologues, parmi eux, Max Weber, définissent l'administration comme machine efficiente. On comprend bien que dans ce cas, il y a tout un rouage bien articulé qui produit cette efficace pour que les services fournis soient a la hauteur des attentes des administrés. Aussi, de la qualité de l'administration publique d'un pays dépend le degré de la qualité des services reçus par la population.

En Haïti, quand on regarde les difficultés auxquelles la population est confrontés pour bénéficier de jouissance effective de ses droits sociaux conformément a la constitution et aux conventions

Rédigé et soutenu par Carnes Belle-vil/Ecole de Droit de Jacmel(EDJ) Page 97

2019

Approche des droits sociaux en Haïti au regard de la constitution haïtienne de 1987 et des conventions internationales et leurs applications effectives de 1988 à nos jours.

internationales, on peut dire et fort, et sans crainte d'être démenti, que l'Etat haïtien n'a aucunement la préoccupation du bonheur du peuple haïtien.

II- Instabilité politique

Les différents coups d'Etat militaires perpétrés juste après l'adoption de la constitution contre des gouvernements légitimes et les deux périodes de transition que connaissent le pays récemment, soit en 2004 et en 2016, ne restent pas sans conséquences sur la garantir et le respect des droits sociaux en Haïti. Et l'embargo infligé au pays par les états unis suite au coup d'état contre le président jean Bertrand Aristide en 1991, les violentes manifestations enregistrées entre 2003 et 2004 ont tous des répercutions négatives sur l'économie haïtienne ce qui occasionne de grave violation des droits sociaux en Haïti.

III- Déséquilibre dans la séparation des trois pouvoirs de l'Etat :

En Haïti, on pourrait dire que la question de la séparation des pouvoirs c'est juste une théorie puisque dans la réalité ils ne jouent leurs rôles respectifs, ce qui se fait dans le pays ne s'accord pas a la théorie telle que présentée par Montesquieu. Les pouvoirs ne se bornent pas à la limite de leurs compétences.

a) Empiétement du pouvoir législatif sur les deux autres pouvoirs

Le législatif ne devrait pas substituer son action à celle de l'exécutif. Toutefois, il le surveille de manière à ce qu'il ne s'écarte pas de la volonté politique exprimée par le parlement. Il se réserve ainsi d'un droit de regard sur la manière dont l'exécutif met en oeuvre la volonté nationale. Il dispose du privilège de donner à l'exécutif les moyens indispensables à l'accomplissement de sa mission a travers le vote de la loi et du budget. Il surveille également le travail de l'exécutif grâce aux questions posées aux ministres, a l'interpellation ainsi qu'aux commissions qu'il peut mettre en place pour tirer au clair certains agissements de l'exécutif. Mais en Haïti tout est différent. Les parlementaires s'impliquent dans presque tous les taches réservés à l'exécutif, ils recommandent des ministres, des directeurs généraux qui leurs donnent en retour une contre partie pour financer leurs prochaines campagnes électorales ce qui constituent un manque à gagner pour le trésor public et qui leurs empêchent d'exercer leur pouvoirs de contrôle en vue d'exiger la garantie des droits sociaux dans le pays.

b) Faiblesse de l'exécutif

Rédigé et soutenu par Carnes Belle-vil/Ecole de Droit de Jacmel(EDJ) Page 98

2019

Approche des droits sociaux en Haïti au regard de la constitution haïtienne de 1987 et des conventions internationales et leurs applications effectives de 1988 à nos jours.

Au sein de l'Exécutif, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement qui conduit la politique de la Nation, pourtant le Gouvernement est en principe une émanation du Parlement. Or, le Président de la République n'a aucun moyen d'action décisif sur l'action du Parlement qui le contrôle dans ses moindres pouvoirs. Il arrive souvent que l'exécutif entre dans de consensus pas très nette avec les parlementaires pour avoir un premier ministre ou pour le renvoyer.

Les actions du pouvoir exécutif dépendent directement de l'enveloppe budgétaire nationale alors que ce budget doit nécessairement bénéficier d'un vote au parlement. Des fois, le parlement refuse de voter le budget pour obstruer le gouvernement dans la mis en oeuvre politique générale au profit de la population purement et simplement. Et le gouvernement ne peut que reconduire le budget existant. Donc, l'exécutif ne pourrait pas réussir dans démarches en vue de garantir et protéger les droits si le législatif ne lui accorde pas les moyens convenables.

c) Enrichissement illicite de certains de nos dirigeants au détriment de l'administration publique

Dans tout pays plus ou moins respectueux des principes démocratiques, l'administration publique est un organe a lequel on met ses compétences aux services des autres et de sa patrie pourtant dans le cas d'Haïti tout porte à prouver le contraire, a savoir l'administration publique est un lieux ou l'on rentre pour devenir riche. C'est ainsi que, les dirigeants qui se succèdent a la tête du pays entre 2008 et 2016 ont dilapidé plus de trois milliards de dollars des fonds du programme de petro caribe, sous les regards souffrants de la population haïtienne, surtout les plus vulnérables. Quel affront !

IV- Influence de la politique et non respect des principes établi

La politique absorbe presque tout dans le pays, les principes préalablement établi ne valle pratiquement rien. Quelque soit la raison / l'importance d'une action à mener, il vous faut nécessairement l'appui / l'avale d'un homme politique. Les dirigeants politiques nomment et révoquent les agents de l'administration publique sans tenu compte du principe méritocratique et de la compétence, il suffit d'être un proche militant pour avoir son poste, c'est le gagne pain et le vote aux élections qui comptent, le travail à fournir vient après, ils vendent des postes publics comme on vend du pain au marché.

V- Primauté des droits civils et politiques par rapport aux droits sociaux

Bien que les droits sociaux sont les droits de l'homme qui offrent actuellement le potentiel de développement le plus important. On accorde souvent à ces droits une valeur moins contraignante parce que, contrairement aux droits civils et politiques, on prétend qu'ils ne sont pas suffisamment concrets pour être justiciables, c'est-à-dire qu'il est difficile de les invoquer en justice. Les Etats sont

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2019

Approche des droits sociaux en Haïti au regard de la constitution haïtienne de 1987 et des conventions internationales et leurs applications effectives de 1988 à nos jours.

néanmoins tenus de garantir ces droits à tous et de conduire une politique active en faveur de leur mise en oeuvre (dimension programmatrice).

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand