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Etude de l'anxiété préopératoire et du comportement postopératoire de l'enfant tunisien.par Monia Triki MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE CENTRE NATIONAL DE FORMATION PEDAGOGIQUE DES CADRES DE LA SANTE - Diplôme de professeur de l'enseignement paramédical 2005 |
IV. La prévention de l'anxiété préopératoire et des troubles du comportement postopératoireL'objectif des programmes d'intervention est de réduire l'anxiété préopératoire et son effet au cours et après chirurgie. La réduction de l'anxiété améliore la coopération de l'enfant avec l'équipe médicale à l'induction. Elle évite l'excitation au réveil et donne une meilleure qualité de soins. Mais ces programmes doivent prendre en considération la situation clinique de l'enfant et des parents et les caractéristiques individuelles de chacun d'eux (3). Les interventions utilisées peuvent être psychologiques comportementales ou pharmacologiques. IV.1 Interventions comportementalesIV.1.1 La présence parentaleLa présence Parentale à l'induction anesthésique est une option thérapeutique (33). Dans une étude asiatique récente (16), les auteurs ont démontré que la présence parentale à l'induction anesthésique (PPIA) : réduit le traumatisme psychologique, permet une induction sans problème et réduit l'anxiété des parents. Le degré d'anxiété des parents est un facteur prédicatif. Dans une autre étude (34), les enfants les moins anxieux à l'induction et les plus coopératifs sont ceux qui ont été accompagnés d'un parent calme (évalué par l'échelle STAI). Cette étude a associé des facteurs dus à l'enfant (tempérament calme, âgé de plus de 4 ans) et des facteurs dus aux parents (calme « de base et situationnel») pour bénéficier d'une présence parentale à l'induction et avoir moins de problèmes comportementaux en postopératoire. Les contraintes logistiques peuvent entraver la présence parentale dans certains hôpitaux, tel que la provision des pièces d'induction anesthésique, la disponibilité du personnel soignant pour accompagner le parent après l'induction anesthésique. IV.1.2 La préparation à un programme éducationnelPlusieurs études (8, 2, 16, 26) ont montré le bienfait de la préparation psychologique de l'enfant et des parents dans la réduction de l'anxiété préopératoire et la satisfaction vis-à-vis des soins. Certains font visiter à l'enfant le bloc opératoire et la salle de réveil quelques jours avant l'intervention et ont conçu un programme de préparation éducationnel avec information adaptée selon l'âge. D'autres utilisent la vidéo comme moyen d'information. Le programme de préparation doit être appliqué à une semaine d'intervalle (16). IV.1.3 Autres moyensLa diminution du bruit, de la lumière, du nombre de personnes en salle d'opération et l'écoute de la musique (50dbl) réduit l'anxiété et augmente la coopération de l'enfant à l'induction (2). D'autres chercheurs (35) ont choisi la distraction telle que l'utilité d'un jeu vidéo en période préopératoire chez 78 patients âgés de 4 à 12 ans. Un groupe recevant le midazolam, un groupe avec présence parentale et un groupe avec jeux vidéo (game boy). Une comparaison entre les 3 groupes a montré que la réduction de l'anxiété était en faveur du groupe des jeux vidéo (game boy). L'anxiété mesurée par mYPAS trouve que les enfants du groupe jeux « game boy » sont moins anxieux que dans les deux autres groupes. La réduction de l'anxiété était de 63% chez les enfants jouant aux jeux « game boy », 26% chez le groupe midazolam et de 28% chez le groupe présence parentale à l'induction. Une récente étude (4) a montré l'utilité d'un clown en salle d'attente et à l'induction dans la réduction de l'anxiété parentale et celle de l'enfant. Le groupe accompagné par un clown et un parent était moins anxieux en salle d'attente et à l'induction que le groupe accompagné par un parent seulement (mesuré par mYPAS et STAIC pour l'enfant et par STAI pour les parents). Mais l'insertion de ce programme dans l'activité du bloc opératoire n'est pas encouragée par le personnel. IV.2 Interventions pharmacologiquesLes benzodiazépines ont été utilisées pour la prémédication sédative commune chez l'enfant. Dans une récente publication (9), la prémédication sédative est utilisée uniquement chez 50% d'enfants qui vont subir une chirurgie. Le rôle de la sédation préopératoire est la réduction de l'anxiété de l'enfant afin d'augmenter sa coopération à l'induction. De multiples études ont documenté les effets de la prémédication sédative sur l'anxiété préopératoire chez l'enfant, rares sont les écrits sur leurs résultats comportementaux en postopératoire (23). La benzodiazépine la plus utilisée aujourd'hui est le midazolam pour son action plus courte, associant amnésie, anxiolyse et sédation. L'avantage de son utilisation est la diversité des voies d'administration. La voie orale est la plus pratiquée. La prémédication avec le midazolam oral paraît efficace sur la réduction de l'anxiété préopératoire et les comportements négatifs postopératoires chez l'enfant sans différer le temps du réveil et la sortie de l'hôpital. Les comportements postopératoires négatifs peuvent être réduits avec la réduction de l'anxiété préopératoire ou grâce à l'amnésie procurée par le midazolam. L'amnésie antérograde se produit dès 10 min après l'administration du midazolam oral. Mais l'intérêt de l'amnésie concernant la période de l'induction est controversé. Les enfants peuvent se réveiller de la chirurgie et ne se rendent pas compte de leur opération. Une étude a trouvé plus de problèmes du comportement chez les enfants qui avait reçu le midazolam et les chercheurs ont suggéré que cela pourrait être dû à l'effet amnésiant (5, 18). Plusieurs auteurs suggèrent l'identification des enfants qui ont besoin d'une prémédication sédative mais il n'y a pas de méthode pour la distinction de l'enfant qui en a besoin. Le dessin est un indicateur du degré de l'anxiété préopératoire (19). L'intervention pharmaceutique a ses bienfaits aussi contre le réveil agité. Certains auteurs utilisent la méthode pharmacologique et la méthode comportementale combinées (21). Avec l'arrivée des nouvelles molécules anesthésiques (36) (propofol, sevoflurane, desflurane et remifentanyl), plusieurs produits ont été utilisés afin de prévenir l'agitation ou le délire au réveil tels que la dexmedetomidine (24), les opiacés (18), la clonidine (18, 25, 37) et la kétamine (24, 25, 28). I. Matériel et méthodes :I.1 Type et lieu de l'étudeCette étude a eu lieu à l'Institut Mohamed Kassab, Ksar Saïd la Manouba. Nous avons choisi cet institut pour la possibilité de la présence parentale en salle d'attente avant l'intervention et en salle de réveil. Cet avantage permet à la fois d'évaluer l'anxiété de l'enfant et celle des parents. Elle a duré 1mois du 15 Août au 15 septembre 2006. C'est une étude descriptive et longitudinale. I.2 Population étudiéeNotre population a concerné tous les enfants âgés de 2 à 12ans, ASA I et II (classification de l'état clinique du patient selon l'American Society of anesthesiologist (annexe I) admis pour être opérés en hôpital de jour ou en hospitalisation de courte durée (< 72 heures). Il s'agit d'une chirurgie sans retentissement sur les grandes fonctions. Par ailleurs, nous avons exclu tout malade prémédiqué, ancien prématuré, celui qui a une pathologie du comportement ou dysfonction neuropsychiatrique, un dysfonctionnement des grandes fonctions, une prise de médicaments tels que benzodiazépines,
neuroleptiques, I.3 Les échelles et les scores utilisés1. Afin d'évaluer l'anxiété de l'enfant nous avons préféré l'échelle mYPAS car elle mesure l'anxiété à la salle d'attente, à la séparation des parents et a été développée spécifiquement pour mesurer l'anxiété à l'induction anesthésique. Un score > 30 traduit une anxiété élevée (11) (annexe IV).
I.4 Protocole de l'étudeI.4.1 Phase I Les parents et les enfants sont vus en consultation pré-anesthésique à distance. Toutes les données démographiques (annexe VIII) sont enregistrées : nom, prénom, âge, sexe, niveau d'instruction de l'enfant de la mère et du père, le rang dans la fratrie, le nombre de frères et soeurs, statut marital, le travail des parents et le niveau socio-économique. Les antécédents médicaux et chirurgicaux de l'enfant sont précisés. Parents et enfants (en âge de comprendre) sont informés de l'étude et nous donnent leur consentement oral. Nous les informons que nous allons téléphoner le premier, le deuxième, le septième et le quatorzième jour postopératoire. Nous remplissons le questionnaire « PHBQ » d'après l'évaluation des parents de leur enfant, qui sera considéré comme référence de base pour l'étude du comportement en postopératoire. Nous adressons un questionnaire destiné à l'enfant en âge de communication afin d'évaluer ses connaissances vis-à-vis de l'anesthésie et sa raison d'être à l'hôpital (annexe X). Nous l'informons du mode d'induction anesthésique et nous répondons à ses questions. Nous leur rappelons l'horaire auquel ils doivent se présenter le jour de l'intervention, nous insistons sur le jeûne de l'enfant. I.4.2 Phase II Le jour de l'intervention 1) Première évaluation, dans la salle d'attente : l'anxiété de chaque enfant est évaluée par « mYPAS » et pour les enfants âgés de plus de 5 ans on ajoute l'évaluation par l'EVA ; l'anxiété des parents est aussi mesurée par EVA. Un score = 50 est considéré comme anxieux. L'enfant est accompagné par ses parents jusqu'à la porte du bloc opératoire.
I.4.3 Phase III En postopératoire à 1, 2, 7, 14 jours L'objectif de cette évaluation est l'étude de la prévalence du changement comportemental chez l'enfant suite à une chirurgie. Chaque patient a été suivi sur deux semaines. Le lendemain nous téléphonons à la maman pour évaluer le comportement de l'enfant. Nous retéléphonons à J2, J7 et J 14. Nous leur demandons si le comportement de leur enfant est inchangé, amélioré ou aggravé. S'il y a changement, nous précisons dans quel domaine. Nous notons les nouveaux comportements. Toutes les données sont enregistrées sur l'échelle PHBQ. I.5 Analyse statistiqueLes variables qualitatives (genre, niveau d'instruction de l'enfant et des parents, travail de la mère, niveau socio-économique, hospitalisation antérieure, chirurgie antérieure, type d'induction, anesthésie loco régionale, information de l'enfant, l'existence d'une anxiété, le score de réveil) sont exprimées en pourcentage. Les variables continues (âge, score EVA, score mYPAS, score PHBQ) sont exprimées en moyenne #177; DS. La comparaison des moyennes est faite par le test d'ANOVA ou KRUSKAL WALLIS avec les corrections correspondantes. La comparaison des pourcentages est faite par le test chi2 et les corrections de Fishers et Yates. Les corrélations sont faites par le test de spearman. P < 0,05 est considéré significatif. L'analyse statistique est faite par le logiciel SPSS 13.0 II. RésultatII.1. Phase III.1.1. Données démographiques Notre étude a inclus 32 malades. Trois malades ont été exclus secondairement de l'étude vu que leur hospitalisation a duré plus que 3 jours. Il s'agit de 7 filles (21%) et 25 garçons (78,1%). L'âge était compris entre 2 ans et 11 ans, l'âge moyen était de 5,6 (tableau 2). Un seul enfant était fils unique. Vingt quatre enfants étaient sans antécédents chirurgicaux (75%). Vingt huit malades n'ont jamais été hospitalisés (87,5%). Il y a eu 3 types de chirurgies 15 circoncisions (46,9%), 13 urgences (40,6%) et 4 enfants programmés pour chirurgie réglée (12,5%). Quand nous avons demandé aux enfants en âge de communication de répondre au questionnaire (annexe X), 23 enfants (71,9%) n'ont répondu à aucune question ou à une seule question et 9 seulement (28,1%) ont répondu à la majorité des questions (tableau 1). Tableau 1 : Fréquence des données démographiques, type de chirurgie, antécédent de chirurgie et d'hospitalisation, information de l'enfant
Tableau 2 : La Moyenne d'âge
II.1.2. Données familiales Parmi ces enfants, 6 (18,8%) ne fréquentent aucun établissement scolaire. Par contre, 15 enfants (46,9%) fréquentent les jardins d'enfants et seulement 11(34,4%) sont à l'école primaire. Le niveau éducationnel des mères est primaire dans 10 cas (31,3%), secondaire dans 9 cas (28,1%) et supérieur dans 13 cas (40,6%). Le niveau éducationnel du père est primaire dans 7 cas (21,9%), secondaire dans 13 cas (40,6%) et supérieure dans 12 cas (37,5%). Quatorze mères (43,8%) travaillent à l'extérieur. Quant au niveau socio-économique, 7 (21,9%) familles ont un niveau médiocre, 16 (50%) ont un niveau moyen et 9 (28,1%) ont un bon niveau. Trois enfants (9,4%) ont des parents séparés. II.1.3. Réponse au questionnaire Parmi les 32 enfants, seulement 9 enfants (28,1%) savaient pourquoi ils étaient à l'hôpital et avaient une idée sur l'anesthésie et 23 enfants (71,9%) ne savaient rien. Il n'existait pas de corrélation entre l'âge (la scolarisation de l'enfant) et la qualité d'information concernant la chirurgie et/ou l'anesthésie. Le test de corrélation était non significatif (p=0,109). II.2. Phase IIII.2.1. Prévalence de l'anxiétéII.2.1.1. L'anxiété de l'enfant en préopératoire mesurée par l'échelle mYPASDans la salle d'attente, l'échelle de mesure mYPAS de l'anxiété de l'enfant montrait que 23 (71,9%) enfants étaient anxieux. Le score était > 30, la moyenne était de 41, ce chiffre augmentait à la séparation, 26 enfants (81,3%) avait un score >30 mesuré par la même échelle, la moyenne était de 62,6 ; et à l'induction 28 (87,5%) enfants avaient un score >30 la moyenne était de 66,6 (tableau 3 - Figure 1). Tableau 3 : Les moyennes des scores mYPAS aux différents temps
Figure 1 : Fréquence des changements du mYPAS % 72% 81% 87,5%
salle attente séparation induction II.2.1.2. L'anxiété des parents et de l'enfant mesurée par l'échelle EVALes mères qui ont accompagné leurs enfants étaient au nombre de 26 (81,3%), 6 (18,8%) seulement n'étaient pas anxieuses et 20 mères (62,5%) l'étaient et avaient un score EVA = 50. La moyenne était de 62,6. En ce qui concernent les pères, 23 étaient présents en salle d'attente, 12 (37,5%) n'étaient pas anxieux et avaient un score < 50 par contre 11 (34,4%) l'étaient. Leur moyenne était de 44,6. Parallèlement aux parents, 18 (56,2%) d'enfants ont bénéficié d'une double évaluation préopératoire. Mesurée par l'EVA, 7 enfants n'étaient pas anxieux et 9 l'étaient. Leur moyenne était de 62,3 (tableau 4). Le test de corrélation entre le sore mYPAS en salle d'attente et le score EVA chez les enfants était non significatif (p=0,149). Tableau 4 : Les Scores EVA
II.2.1.3. Technique anesthésiqueTous les malades ont subi une anesthésie générale dont 15 (46,9%) induction au masque 50% O2, 50% N2O et fluothane ou sevoflurane, et 17 (53,1%) induction intraveineuse au propofol. A la suite de la mise en place de la voie veineuse, l'intubation a concerné 2 (6,3%) malades uniquement. L'administration d'opiacés a concerné 9 malades (28,1%), 22 patients ont reçu d'autres analgésiques (68,8%). L'anesthésie locorégionale a été pratiquée chez 28 enfants (87,5%). L'entretien de l'anesthésie est assuré avec 50% O2/50% N2O avec ou sans fluothane/sevoflurane/isoflurane. Seulement 4 enfants (12,5%) n'ont reçu aucun halogéné. La majorité des enfants étaient calmes (score 1) au réveil, 18 (56,25%) (Tableau 5). Tableau 5 : Score du réveil
II.2.2. Facteurs de risque de l'anxiété préopératoireLe jeune âge représentait un facteur de risque, 17 des 18 enfants d'âge < 6 ans (94,4%) étaient anxieux. La fréquence de l'anxiété dans ce groupe est plus élevée que dans le groupe d'enfants d'âge = 6 ans (42,8%). La différence était significative p = 0,002. Il existait une corrélation significative entre le jeune âge et l'existence d'une anxiété préopératoire (p=0,029). L'information : Le questionnaire a été adressé à 23 enfants, 87% des enfants qui ont répondu faux au questionnaire étaient anxieux, alors que seulement 33% des enfants bien informés étaient anxieux. La différence est significative p= 0,006. Il existait une corrélation positive entre le degré d'information et l'anxiété préopératoire (p=0,044). Nous n'avons trouvé aucune corrélation entre le niveau d'anxiété des enfants et le rang dans le fratrie ou le nombre d'enfant dans la famille. La mesure de l'anxiété préopératoire par mYPAS a montré que sur les 32 malades, 8 enfants ont eu des antécédents chirurgicaux, 5 parmi eux étaient anxieux, 4 patients ont eu des antécédents d'hospitalisation (cause médicale), 3 parmi eux étaient anxieux. Au point de vue type de chirurgie, sur les 15 circoncisions, 11 enfants ont eu un score > 30, et sur les 13 urgences, 11 malades étaient anxieux. Il n' y avait pas de corrélation statistique entre l'anxiété préopératoire de l'enfant et ces antécédents de chirurgie ou d'hospitalisation antérieure. De même, l'incidence de l'anxiété de l'enfant était non significative entre les deux types de chirurgie. Sur les 26 mères qui ont participé à l'étude, 20 étaient anxieuses (EVA = 50), 14 d'entre elles avaient un niveau éducationnel secondaire ou supérieur et 15 de leurs enfants avaient un score mYPAS > 30. Tous les enfants des 6 mères non anxieuses étaient anxieux. Dans notre étude 23 pères ont accompagné leurs enfants, 11 étaient anxieux (EVA = 50) et 9 enfants étaient anxieux aussi, 12 pères ne l'étaient pas alors que 8 enfants avaient un score mYPAS > 30. Il n'existe aucune corrélation entre le niveau d'anxiété des mères et celui des enfants. En ce qui concerne le niveau socio économique parmi les 7 (21,9%) enfants de niveau médiocre, 6 avaient un score mYPAS > 30. Pour les autres niveaux socio-économiques, 17 enfants sur 25 étaient anxieux. Il n'y a pas de corrélation entre le niveau socio-économique et l'anxiété de l'enfant. II.3. Phase IIIII.3.1. Prévalence du changement du comportement postopératoireA la suite de la chirurgie, tous les malades sont contactés. Nous avons arrêté l'évaluation à j2 pour 3 malades vu que leur hospitalisation a durée plus de 3 jours. A la fin de l'évaluation, nous avons 29 questionnaires remplis correctement. Les modifications comportementales postopératoires ont touché les quatre domaines à type d'aggravation, plus évidente à J 1 avec tendance à la normalisation à la deuxième semaine. Un seul enfant n'a eu aucune modification comportementale. La fréquence et l'incidence des troubles du comportement postopératoire le lendemain de l'intervention était de 68,8% dans le domaine émotionnel, de 28,1% dans le domaine symptôme physique, de 40,6% dans le domaine activité journalière et de 59,4% dans le domaine troubles du sommeil. II.3.1. 1. La moyenne du changement dans les différents domainesL'évolution des moyennes dans les différents domaines comparée à la moyenne de base est représentée par les figures suivantes : Figure 2 : évolution du PHBQ moyen du domaine émotionnel
BASE J1 J2 J7 J14 Figure 3 : Evolution du PHBQ moyen du domaine symptôme
BASE J1 J2 J7 J14 Figure 4 : Evolution du PHBQ moyen du domaine perturbation journalière
BASE J1 J2 J7 J14 Figure 5 : Evolution du PHBQ moyen du domaine des troubles du sommeil
BASE J1 J2 J7 J14 Tableau 6 : PHBQ moyen dans les différents domaines
II.3.1. 2. La Fréquence du changement dans le domaine émotionnelLe premier jour postopératoire, le domaine émotionnel a été altéré chez 68,8% enfants, s'était amélioré chez 6,3 % et restait inchangé chez 25 % de malades. Certains sont devenus irrités, ou pleuraient ou cherchaient à attirer l'attention beaucoup plus qu'avant l'intervention. Le deuxième jour postopératoire, 50% des enfants ont gardé des symptômes d'inadaptation. Les chiffres d'aggravation ont persisté à j7 chez 31,3% pour ne restaient que chez 10,3 % d'enfants à 2 semaines (tableau 7 /figure 6). Tableau 7 : pourcentage de changement dans le domaine émotionnel
Figure 6 : Pourcentage des enfants ayant modifié leur PHBQ du Domaine Détresse Emotionnelle
J1 J2 J7 J14 aggravé amélioré inchangé II.3.1. 3. La fréquence du changement dans le domaine symptôme physiqueEn ce qui concerne le domaine physique, 9 enfants (28,1%) ont eu des symptômes physiques à type de vomissement ou anorexie. Seuls 3 enfants (9,4%) continuaient à présenter des troubles digestifs le deuxième et le septième jour. Deux enfants Dans le troisième domaine 15 (46,9%) d'enfants ont eu des perturbations dans leur activité journalière le lendemain de avaient gardé cette altération à deux semaines, (tableau 8 f Figure 7) Tableau 8 : Pourcentage de changement dans le domaine symptôme physique
Figure 7 : pourcentage des enfants ayant modifié leur PHBQ du Domaine Symptôme Physique
J1 J2 J7 J14 II.3.1. 4. La fréquence du changement dans le domaine perturbation journalièrel'intervention. Ils avaient peur d'être laissés seuls, peur de leur nouvelle situation ou se collaient plus à leurs mamans. A J 14, 6,9% d'enfants ont gardé des perturbations. Nous avons trouvé une amélioration chez 6,3 % d'enfant le lendemain de la chirurgie et chez 6,9% à J 14 (tableau 9 / figure 8). Tableau 9 : Pourcentage de changement dans le domaine perturbation journalière
Figure 8 : pourcentage des enfants ayant modifié leur PHBQ du Domaine Perturbation Journalière
aggravé amélioré inchangé II.3.1. 5. La fréquence du changement dans le domaine troubles du sommeil Le deuxième domaine touché concerne les troubles du sommeil. Dix neuf enfants (59,4%) ont eu des troubles du sommeil de type réveil, cauchemars ou difficulté de s'endormir, ce chiffre était réduit à 13 enfants (40,6%) à j 2, à 4 enfants (13,8%) à une semaine et touchait encore 6 enfants (17,2%) à quatorze jours. Seuls 3,4% des enfants avaient des troubles du sommeil à quatorze jours (tableau 10 /figure 9). Tableau 10 : Pourcentage de changement dans le domaine trouble de sommeil
Figure 9 : Pourcentage des enfants ayant modifié leur PHBQ du Domaine Trouble du Sommeil
aggravé amélioré inchangé II.3.2. Facteurs de risque des changements comportementaux postopératoire II.3.2.1. L'âge et l'informationSur 18 enfants âgés de moins de six ans, 15 ont eu des modifications émotionnelles à j 1 et 12 à j 2. Les symptômes physiques se sont manifestés chez 7 enfants à J 1 et chez 3 à j 2. Dans le domaine activité journalière, 8 enfants ont eu un changement à J 1 et 9 à J 2. Le sommeil a été modifié chez 10 enfants à J1 et 7 à J 2. Il n'y avait pas de corrélation entre l'âge et le changement comportemental dans les 4 domaines. L'information reçue par l'enfant n'avait pas de répercussion sur la fréquence des troubles comportementaux postopératoires statistiquement significative II.3.2.2. L'anxiété préopératoire de l'enfant et des parentsDans la salle d'attente sur 22 enfants anxieux, 18 ont eu des modifications dans leur domaine émotionnel à J 1 et 13 enfants ont gardé cette modification à J 2. En ce qui concerne les symptômes physiques, 8 enfants anxieux ont eu des vomissements ou sont devenus anorexiques à J 1 et seulement 3 malades ont gardé les symptômes à J 2. Dans le domaine d'activité journalière, 11 enfants étaient anxieux et ont eu des perturbations, un seul s'est amélioré à j 2. En ce qui concerne le sommeil, 12 enfants anxieux ont eu des troubles de leur sommeil et au deuxième jour postopératoire 4 se sont améliorés Il n y a pas de corrélation statistiquement significative entre l'anxiété de l'enfant en préopératoire et les modifications comportementales en postopératoire. L'anxiété des parents n'était pas également corrélée aux modifications comportementales postopératoires de l'enfant. II.3.2.3. Technique anesthésiqueIl n'y avait pas de corrélation entre les troubles du comportement et la technique d'induction anesthésique, au masque ou intraveineuse. Sur les 15 enfants anesthésiés au masque, 11 ont eu des modifications postopératoire, et sur 17 enfants ayant eu une induction intraveineuse, 13 ont présenté des perturbations en postopératoire. Sur trente deux malades, 4 malades seulement n'ont pas reçu d'halogéné. Le réveil était calme chez 18 malades (56,2%), l'agitation était présente chez 6 malades (18,4%) seulement. Il n' y a pas de corrélation entre les changements comportementaux postopératoires et la qualité du réveil. II.3.2.4. Autres facteursLa fréquence des troubles du comportement dans tous les domaines à J 1 et j 2 était comparable quel que soit le type d'hospitalisation (hôpital de jour ou courte durée), le type de chirurgie (circoncision ou urgence). La durée de l'intervention était en moyenne de 30 minutes chez la plupart des malades. IV. DiscussionNotre étude avait pour objectif l'évaluation de l'anxiété préopératoire, le changement du comportement postopératoire et l'identification de leurs facteurs de risque chez l'enfant opéré à l'Institut Kassab à Ksar Said La Manouba. Nos hypothèses sont vérifiées, nos enfants ont développé une anxiété importante en préopératoire. Ils ont présenté
des modifications IV.3. Prévalence de l'anxiétéL'incidence de l'anxiété préopératoire était de 72 % dans la salle d'attente et s'aggravait avec la séparation. A l'induction, elle atteignait 87,5%. Ce résultat se rapprochait d'autres études faites aux Etats-Unis (3, 9) ou l'anxiété préopératoire est présente dans 50 à 70% des cas. En Asie (9,15), la prévalence est de 40 à 60%. IV.4. Les facteurs de risque de l'anxiétéPlusieurs études ont examiné les facteurs de risque de l'anxiété chez l'enfant en préopératoire. Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés (1). Dans notre étude les facteurs les plus clairement associés étaient le jeune âge (âge < 6 ans non scolarisé), 17 enfants (94,4%) sur 18 étaient anxieux. Dans la littérature le bas âge (âge < 4ans) est un facteur prédicatif d'anxiété (1, 6, 9, 2, 1518, 22, 23). Nous avons choisi cette limite d'âge à 6 ans car la moyenne et la médiane de notre échantillon était à 6 ans. Cette valeur limite nous a permis de départager le groupe en enfants scolarisés et d'autres non. Cette anxiété était plus marquée aussi chez les enfants non informés (71,9% vs 28,1%). La majorité de nos enfants n'étaient pas informés sur leur raison d'être à l'hôpital, ni sur ce qu'ils allaient subir. Souvent les parents disaient à leurs enfants qu'ils allaient être photographiés. Quand il s'agissait de circoncision l'enfant subissait le cérémonial sans qu'on lui parle de l'acte en lui-même sous prétexte qu'il ne comprenait pas. Les enfants informés étaient moins anxieux dans la littérature (8). L'anxiété parentale est une réponse à l'anxiété de l'enfant et vice-versa. Comme nous l'avons retrouvé dans la littérature (1, 9, 2, 15, 20, 23). Cette interrelation n'est pas retrouvée dans notre étude ; il y avait un problème de communication parent- enfant ; 71,9% ne savaient pas ce qu'ils allaient subir et pourtant ils étaient accompagnés d'au moins un parent. Le rang dans la fratrie est un facteur de risque décrit dans la littérature (1). Dans notre échantillon, la fratrie était souvent réduite à deux enfants. Nous n'avons pas étudié le tempérament de l'enfant (1, 9, 2, 14,23), car nous n'avons pas trouvé l'échelle EASI avec tous ces items dans notre revue de la littérature. Dans une étude récente (9), les chercheurs ont identifié les caractéristiques des enfants qui ont un risque élevé de développer une anxiété préopératoire sur une population de 1224 malades. Ils ont trouvé que les enfants les plus jeunes, les plus émotifs, les plus impulsifs, les moins sociaux et dont les parents sont anxieux en salle d'attente et à la séparation, sont les plus exposés. Les mauvaises expériences antérieures d'hospitalisation et de chirurgie, l'hospitalisation de plus qu'un jour, l'induction intraveineuse rendaient l'enfant plus anxieux, les hospitalisés de jour étaient moins anxieux (1, 6, 8, 13, 2, 23, 26). Notre échantillon réduit et non représentatif ne permet pas de démontrer cette causalité entre l'expérience médicale antérieure, la durée ou le type d'hospitalisation et le degré d'anxiété. L'attente entre l'admission et l'induction (8), n'avait pas été étudiée car à la fin de l'étude le temps entre l'admission et l'induction anesthésique n'avait pas été noté sur toutes les feuilles de recueil de données. L'absence de prémédication (13) était une condition dans notre protocole car notre objectif était d'étudier la prévalence de l'anxiété en préopératoire et son retentissement sur le comportement en postopératoire en dehors de toute intervention thérapeutique. IV.5. Prévalence du changement comportemental postopératoireNotre étude a montré que nos enfants présentaient des troubles comportementaux postopératoires qui étaient évidents à j1 et avaient tendance à la disparition à deux semaines. L'agitation au réveil était présente dans 6 cas (18,6%). L'évaluation du changement comportemental par l'échelle PHBQ a prouvé les modifications dans les quatre domaines à des degrés différents. Nos chiffres ont désigné les domaines et non les items. Nous avons remarqué que le domaine de détresse émotionnelle était le plus touché. Sa fréquence était de 68,8% à j1 et s'abaissait à 10,3% à deux semaines. Les items les plus présents étaient : agitation et irritabilité, cherche l'attention, pleurs, désobéissance et accès de colère. Le deuxième domaine était celui du sommeil 59,4% des enfants se plaignaient de réveil le soir, difficulté d'aller au lit, peur de l'obscurité et cauchemars. Un seul enfant était énurétique. Ce chiffre s'abaissait à 17,2% à deux semaines. L'activité journalière était altérée chez 40,6% le lendemain de l'intervention pour ne rester que chez 6,9% des enfants à la fin de l'évaluation. Les items les plus touchés dans ce domaine étaient la peur des nouvelles situations et la peur d'être laissé seul. Plusieurs enfants après circoncision vérifiaient souvent leurs organes génitaux. Le domaine le moins touché était celui des symptômes physiques. Seulement, 28,1% des enfants ont présenté des vomissements ou anorexie. A la fin de l'étude 6,3 % seulement gardaient des séquelles de type anorexique et un enfant suça le sein de sa maman après un sevrage de quelques mois. Dans une étude Finlandaise (30) faite sur des enfants opérés d'adénoïdectomie, les symptômes physiques étaient les plus fréquents. La prévalence est de 20 à 30%. Ces symptômes persistent chez 12 à 14 % à deux semaines postopératoire. Les Items touchés par les modifications comportementales postopératoires que nous avons trouvé, étaient présents dans la revue de la littérature. Les comportements inadaptés les plus fréquemment cités, après une intervention chirurgicale étaient : l'anxiété générale (17, 20, 21, 27,), l'agitation et l'irritabilité (18, 24-28), pleurs inconsolables (26-29), crise de colère (6, 14,), chercher l'attention (6), désobéissance (26), peur d'être laissé seul et peur des autres (23, 26, 29), troubles urinaires à type énurésie (9, 17), douleur (30), problème du comportement alimentaire, de type nausée vomissement, manque d'appétit (15, 26),perturbation du sommeil de type réveil fréquent, cauchemars, difficulté d'aller au lit (8,14, 20,38 ). Dans la revue de la littérature (5), 65% d'enfants anxieux en préopératoire développaient un comportement d'inadaptation en postopératoire et 58,3%, le lendemain de l'intervention. Ce chiffre se réduisait à 46,7% à une semaine et à 38,3% à 1 mois Dans une autre étude (1), 67% d'enfants ont des troubles du comportement à J 1, à deux jours ils sont à 45%, à deux semaines il ne reste que 23%, Ces manifestations persistent jusqu'à 6 mois chez 20% d'enfants et à une année chez 7,3%. IV.6. Les facteurs de risque du changement Comportemental postopératoireNous n'avons pas trouvé de facteur de risque de modification comportementale postopératoire statistiquement significatif. Sur les 18 enfants âgés de moins de six ans, 15 (46,8%) ont eu des modifications émotionnelles, 7 enfants (21,8%) ont eu des vomissements ou anorexie, 8 enfants (25%) ont eu des modifications dans l'activité journalière et 10 (31,25%) ont eu des perturbations de leur sommeil. Dans la littérature l'âge préscolaire (17, 24, 30) est un facteur de risque de développement du comportement négatif en postopératoire. Il a été retrouvé chez 76% d'enfants (17). L'anxiété préopératoire de l'enfant et des parents a été démontrée (9, 20, 2, 23) comme facteur prédictif de troubles du comportement. La corrélation entre l'anxiété des parents, celle des enfants et les troubles comportementaux postopératoires n'était pas possible dans notre échantillon, plutôt réduit. La non verbalisation (32) est une cause de manifestation comportementale négative. D'autres facteurs ont été décrits telle que la technique anesthésique. L'induction au masque (26) est la cause des comportements négatifs en postopératoire chez 48% d'enfants à deux semaines après chirurgie alors que l'intraveineuse a été représentée chez 28% seulement. Dans notre échantillon de 32 malades, sur les 15 enfants anesthésiés au masque, 11 (73%) ont eu des modifications postopératoire, et sur 17 enfants ayant eu une induction intraveineuse, (76,4%) ont présenté des perturbations en postopératoire. Plusieurs auteurs ont rapporté que la cause du changement comportemental serait secondaire aux drogues anesthésiques telle que les halogénés (15,17, 31). Seulement 4 de nos malades n'ont pas reçu d'halogéné. Le type de chirurgie est un autre facteur rapporté dans la littérature (3, 30). Nous n'avons eu que deux types de chirurgie similaire dans notre échantillon de 32 malades. La durée de la chirurgie était homogène. La douleur décrite dans la littérature (15, 22, 32) n'a pas été évalué car tous nos malades ont reçu des antalgiques et l'anesthésie locorégionale avait été pratiquée chez 28 enfants (87,5%). Limites de notre étude Le présent travail est loin d'être exhaustif et complet. De nombreuses lacunes méritent d'être explorées par d'autres travaux. Les échelles que nous avons utilisées sont spécifiques et méritent un apprentissage afin d'être objectif. Le niveau de compréhension des parents était limité. Il est difficile de traduire l'origine de l'anxiété et du changement comportemental négatif en postopératoire. Notre échantillon n'est pas représentatif, les enfants n'ont pas le même âge, ni le même type de chirurgie. Il existe beaucoup de stimulus qui ont un impact sur l'enfant en préopératoire. Le manque de coordination dans le bloc opératoire a été une limite. L'heure de l'intervention n'était pas décidée d'avance. Ceci rendait l'enfant anxieux en préopératoire. Plusieurs enfants ont pleuré dans la salle d'attente car ils avaient soif. L'attente les a excités ; en plus ils ne savaient pas pourquoi ils étaient là et l'absence de communication avec les parents les a rendus plus vulnérables. Il est important d'étudier les facteurs de risque d'une manière individuelle de l'anxiété préopératoire chez l'enfant et des manifestations comportementales négatives à fin de réduire l'incidence de ces phénomènes et leur retentissement. Pour cela parents et enfants doivent subir des évaluations psychologiques et comportementales par des spécialistes afin d'identifier la prédisposition existante de chacun d'eux à l'anxiété et aux troubles comportementaux chez l'enfant. Le tempérament de l'enfant mérite d'être étudié. Les parents n'arrivaient pas à cerner la plainte de leurs enfants. Ils ne répondaient pas aux questions posées. L'évaluation était différente si elle était faite par la mère ou le père. Un père a accompagné ses deux fils pour circoncision. C'était lui qui nous rendait le résultat de l'évaluation à j 1 et à j 2. Ses réponses étaient : « rien à signalé, tout va bien ». Le septième jour postopératoire la mère a accompagné un de ses fils pour non cicatrisation. L'enfant avait des ecchymoses au niveau du visage. Quand nous avons demandé l'origine de ses séquelles, elle nous a répondu que son fils, quand il est contrarié, se cogne et se fait mal. Il a des accès de colère aux quels le père a répondu « jamais » au questionnaire préopératoire (PHBQ). Quand il s'agissait du sommeil, l'enfant plus âgé répondait qu'il s'était réveillé à maintes reprises alors que les parents disaient qu'il avait dormi toute la nuit. L'actigraphe est plus objectif dans l'étude des troubles du sommeil. Le comportement de certains parents était parfois hostile. Dans la salle d'attente, un enfant avait soif. Il était en pleur. L'attente entre admission et induction était longue. Afin de le calmer, sa mère -en pointant le doigt vers un médecin de passage- disait à son enfant que celui-ci apportera le couteau et le blessera. Une mère était à côté de son enfant au réveil. Elle lui demandait de la frapper. Quelques mères afin de faire peur à leurs enfants afin qu'ils restent sage, leurs affirment qu'ils seront punis par d'autres actes de circoncision. V. Conclusion et recommandationLa plupart des chercheurs ont trouvé qu'un score d'anxiété élevé en préopératoire est associé à des résultats psychologiques et physiologiques défavorables. Chez l'enfant l'anxiété préopératoire est associée en postopératoire à de nombreux comportements négatifs. Les réactions d'anxiété se manifestent le plus souvent au travers de différentes modalités : comportemental, cognitif, affectif ou physiologique, Notre population de 32 malades, âgé de 2 à 12 ans, ASA1, grâce aux échelles d'évaluation mYPAS, EVA et PHBQ nous a permis de confirmer l'anxiété préopératoire chez nos enfants, d'avoir des chiffres sur sa fréquence et sur celle des troubles comportementaux postopératoires, d'identifier les facteurs de risque et d'avoir une idée sur l'anxiété des parents Nos résultats de prévalence de l'anxiété étaient similaires à ce qui a été décrit dans la littérature (72% à 87,5% vs 40 à 70%). Nos résultats de prévalence des troubles du comportement postopératoire étaient similaires aussi. Le lendemain de l'intervention, le domaine de détresse émotionnelle était le plus touché. Sa fréquence était de 68,8% à j1. Les items les plus présents étaient : agitation et irritabilité, cherche l'attention, pleurs, désobéissance et accès de colère. Le deuxième domaine était celui du sommeil 59,4% des enfants se plaignaient du réveil le soir, des cauchemars, des difficultés d'aller au lit et de la peur de l'obscurité. L'activité journalière était altérée chez 40,6% le lendemain de l'intervention. Les items les plus touchés dans ce domaine étaient la peur des nouvelles situations et la peur d'être laissé seul. Le domaine le moins touché était celui des symptômes physiques, 28,1% des enfants ont présenté des vomissements ou anorexie. Après deux semaines ses chiffres étaient réduits à 10,3% dans l'émotionnelle, à 17,2% dans les troubles du sommeil, à 6,9% dans l'activité journalière et à 6,3 % de perturbations alimentaires. Aux Etats-Unis l'incidence des problèmes post anesthésie, chirurgie ou hospitalisation sont de 40 à 60% (3). Le jeune âge et l'information sont prédictifs de l'anxiété préopératoire. Nous n'avons pas trouvé de corrélation statistiquement significative entre les troubles du comportement et l'anxiété préopératoire de l'enfants, des parents, le jeune âge, les antécédents d'hospitalisations, de chirurgies, le type de chirurgie, la durée de l'intervention et la technique anesthésique. Soulager l'anxiété de l'enfant pendant la période préopératoire est important. Les problèmes de l'excitation au réveil et des troubles du comportement postopératoire peuvent être réduits et ultérieurement les anesthésies ne seraient plus envisagées avec terreur. Il est primordial d'identifier les facteurs de risque de l'anxiété chez le parent et l'enfant afin d'agir avant l'anesthésie par Les techniques d'anxiolyse. L'information et la bonne préparation préopératoire de l'enfant et des parents sont bénéfiques. La famille ne doit pas être exclue dans un événement majeur de la vie. C'est possible de donner aux parents des rôles plus actifs dans la préparation préopératoire de l'enfant. La présence des parents à la salle de réveil nous a aidé à avoir des enfants calmes et pourquoi pas à l'induction ? Notre expérience a confirmé l'augmentation de l'anxiété de l'enfant à la séparation parentale et à l'induction. La prémédication sédative avec les benzodiazépines est clairement efficace dans la réduction de l'anxiété et l'effet amnésique est recherché mais le timing est difficile à gérer. Beaucoup d'études sont controversées à propos de l'effet du midazolam en postopératoire. Les programmes de préparation coûtent chers. Plusieurs questions simples à résoudre en préopératoire aident à identifier les facteurs de risque et réduire les conséquences négatives postopératoires. Diminuer le bruit, la lumière, le nombre de personnes au bloc opératoire, réduire le temps d'attente entre l'admission et l'induction, sympathiser avec l'enfant ne demande ni argent ni effort supplémentaire et, au besoin, administrer une prémédication pharmacologique.
anxiety and emergence delirium and postoperative maladaptive behaviors. Anesth Analg 2004; 99: 1648-54
postanaesthesia care unit. Pediatric anesthesia 2002;12:131139
and provides smmooth extubation after pediatric adenotonsillectomy. Pediatric anesthesia 2005 15 : 762 - 766
emerging from anaesthesia: can we apply psychiatric diagnostic techniques? Pediatric anesthesia 2003;13: 609-616
Développement de l'Évaluation Médicale. Référentiel des pratiques professionnelles (RPP) : Tenue du
dossier ANNEXESAnnexe IClassification de l'état clinique du patient selon « l'American Society of Anesthésiologists » (ASA) (39)
Annexe IILES ECHELLES DE MESURES DE L'ANXIETE PREOPERATOIRE CHEZ L'ENFANT (5)
Annexe IIIEchelle visuelle analogique (EVA) (à partir de 5 ans)
Score de l'anxiété parentale et de
l'enfant plus de 5 ans
Annexe IVEchelle mYPAS et Score (11)
Annexe VLES ECHELLES DE MESURES DE
L'ANXIETE
Annexe VILes échelles du délire (29)
Annexe VII
Annexe VIIIGRILLE DE DONNEES DEMOGRAPHIQUES Hôpital Service date Nom Prénom : Age : genre : F / G Adresse Tel : Motif d'admission Niveau d'instruction : Kotteb Jardin d'enfant Ecole primaire Collège Niveau d'instruction de la mère
Niveau d'instruction du père
Plein temps Mi-temps Les parents vivent ensemble Oui Non Nombre de fratrie Frères Soeurs Rang de l'enfant dans la fratrie Niveau socio-économique . Nombres de personnes qui accompagnent l'enfant Mère Oui Non Père Oui Non Autre Oui Non 75 Annexe IXDonnées médicales
Type d'intervention Heure de l'intervention Consultation pré anesthésique Oui Non Lieu : Durée d'hospitalisation
76 Annexe XQuestionnaire destiné à l'enfant en
âge de
77 TRIKI MONIA (née le 22 / 12 /1956) Etude de l'anxiété préopératoire et
du RésuméLa plupart des chercheurs trouvent qu'un score d'anxiété élevé chez l'enfant en préopératoire est associé en postopératoire à des troubles du comportement. Le but de notre étude est d'évaluer l'ampleur de ces phénomènes afin de mettre en place des stratégies de prise en charge de l'anxiété préopératoire et l'amélioration de la qualité des soins postopératoires. Ce travail a été réalisé à l'Institut Kassab d'Orthopédie. C'est une étude descriptive. Notre population a concerné tous les enfants âgés de 2 à 12ans, ASA I et II admis pour être opérés en hôpital de jour ou en hospitalisation de courte durée. Nous avons utilisé les échelles d'évaluation mYPAS, EVA et PHBQ pour évaluer l'anxiété des enfants, des parents et les modifications comportementales en postopératoire. Nos résultats de prévalence de l'anxiété étaient similaires à ce qui a été décrit dans la littérature (72% à 87,5% vs 40 à 70%). Le bas âge et le manque d'information sont deux facteurs de risque dont la corrélation est statistiquement significative. La prévalence des troubles du comportement postopératoire est de 68,8% dans le domaine de détresse émotionnelle, de 59,4% dans le domaine du sommeil. L'activité journalière est altérée chez 40,6% des enfants. Le domaine le moins touché est celui des symptômes physiques. 28,1%. La fréquence importante de l'anxiété préopératoire et celle des troubles du comportement postopératoire impose d'identifier le groupe d'enfant à risque afin d'instaurer un programme de prévention. Certes, l'anxiolyse pharmacologique en constitue un maillon mais l'information et la bonne préparation préopératoire de l'enfant et des parents sont aussi bénéfiques. Mots clés : Anxiété préopératoire,
trouble du comportement 78
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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit" | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||