3.5 Facteurs liés à la mobilité en
générale : âge, sexe, état matrimonial et taille de
famille
3.5.1 Approche théorique: théorie de cycle de
vie
L'influence des caractéristiques démographiques
sur la migration est bien appréhendée notamment par la
"théorie du cycle de vie", aussi appelée "parcours de vie". Cette
théorie véhicule l'importance des caractéristiques
démographiques individuelles dans l'analyse de la mobilité
(Piguet, 2016 :143). Elle postule que tout individu, suivant l'étape
à laquelle il se trouve dans son cycle de vie, a une propension plus ou
moins élevée à migrer (Rossi, 1955). Ainsi, des personnes
en début de carrière professionnelle, célibataires, sans
charge familiale et jeunes sont plus mobiles. De même, une famille a une
plus forte propension à migrer avant la scolarisation des enfants
(Rossi, 1955 ; Rogers and Castro, 1981 ; Lee, 1966 ; Leslie & Richardson,
1961).
3.5.2 Résultats empiriques : Le cycle de vie
influence la propension à la mobilité
Nombre d'études empiriques en
révélé l'importance des caractéristiques
démographique dans l'explication de la mobilité (Lee, 1966 ;
Castro and Rogers, 1981 ; Toma et Castagnone, 2015). A ce sujet, Lee (1966 :57)
pense que, dans une certaine mesure, la migration fait partie des rites de
passage. Les personnes qui se marient ont tendance à quitter leur
domicile parental, tandis que les personnes divorcées ou veuves ont
également tendance à s'éloigner.
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L'état matrimonial, le sexe et l'âge sont de
facteurs non négligeables dans l'explication de la migration et aussi
des migrations multiples. Les hommes sont relativement plus mobiles que les
femmes (Castro and Rogers,1981). Les jeunes et les célibataires, au nom
de la recherche de meilleures opportunités d'emploi et/ou
l'amélioration des conditions de vie, ont une forte propension à
l'émigration secondaire (Toma et Castagnone, 2015). De même, pour
le mariage, plusieurs femmes par le biais de regroupement familial effectuent
une émigration secondaire car le fait d'avoir un partenaire ailleurs a
un impact positif et significatif sur les taux de ré-migration par
rapport au fait d'avoir un partenaire à destination (Toma et Castagnone,
2015).
En fin de compte, de l'ensemble de ces facteurs qui expliquent
d'une part, l'intention d'émigration secondaire et d'autre part, la
capacité des migrants à convertir leurs aspirations en migrations
secondaires découlent les hypothèses de l'étude.
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