CHAPITRE 1:Cadre théorique et
approcheméthodologique.
Ce chapitre sera consacré au cadre théorique
età l'approche méthodologique de notre étude.
1. Cadre théorique
Cette partie prend en compte la problématique, les
objectifs,les hypothèses, la revue de littérature et la
définition opérationnelle.
1.1.Problématique
Lors du recensement de 2013 (RGPH4), la population de
Bembèrèkè est estimée à 131 255 habitants
avec une densité de 39 habitants par kilomètre carré pour
un fort taux de croissance estimé 5,05%. Cet accroissement rapide de la
population de la commune engendre entre autre une croissance aussi rapide de la
demande en terre cultivable, d'où la sur exploitation de cette ressource
fondamentale à la survie. Par ailleurs l'accroissement sans cesse de la
population a déjà imposé une pression considérable
sur les ressources naturelles et, a, dans bien des cas, entraîné
leur dégradation et leur épuisement. A l'avenir, cette pression
s'accentuera encore(FAO 1980, p102).
La conséquence en est une profonde modification
dans le mode de reconstitution de la fertilité des sols agricoles
traditionnellement assurée par la jachère et la fumure animale.
Les jachères devenant de plus en plus courtes, c'est ainsi
l'espace pastorale se contracte en même temps que le couvert
végétal s'appauvrit en quantité et en qualité. La
superficie des entités forestières (forêt dense,
semi-décidue, décidue, forêt claire, et savane
arborée arbustive) ont régressé alors que celle
anthropiques (emprise agricole, mosaïque de culture, jachère et
plantation) ont progressé (FANGNON, BABADJIDE, TOSSIN, 2010, 24p).
À Bembèrèkè on note non
seulement l'extension des terres agricoles mais surtout l'occupation illicite
de l'aire protégée comme la forêt classée de
Ouenou-Benou.
- Comment sont gérées les terres agricoles dans
la commune de Bembèrèkè?
- Quelles sont les impacts environnementaux et
socio-économiques de ces modes de gestion des espaces agricoles de la
commune ?
- Quelles sont les difficultés liées à la
gestion de ces terres et quelles sont les perspectives pour un bon usage et
le développement de la commune ?
1.1.2 Objectifs et hypothèse
1.1.2.1.Objectif général
Cette étude a pour objectif principal, d'analyser les
modes de gestion des terres agricoles dans la commune de
Bembèrèkè et apporter des approches de solutions aux
problèmes qui y sont liés. Pour avoir des résultats plus
concrets et plus détaillés, cet objectif principal sera
subdivisé en trois objectifs spécifiques et trois
hypothèses de travail qui sont respectivement les suivants.
1.1.2.2. Objectifs spécifiques
o Analyser la dynamique des modes de gestion des terres
agricoles dans la commune de Bembèrèkè.
o Déterminer les impacts environnementaux et
socio-économiques de ces modes de gestion des espaces agricoles.
o Proposer des stratégies pour le bon usage des terres
agricoles de la commune.
1.1.3. Hypothèse de travail
Cette gestion des terres agricoles est faite de
manière archaïque et sans aucun contrôle ni suivi.
La gestion traditionnelle des terres agricoles provoque la
dégradation des sols, de mauvais rendement agricoles et une nette
régression des terres agricoles disponibles.
La croissance démographique et la superficie
délimitée de la commune, il est profitable de proposer des pistes
de solutions en passant d'une agriculture extensive à une agriculture
intensive pour le maintien et la sauvegarde des terres cultivables de la
commune.
1.1.4. Revue de littérature
Compte tenu de l'importance et du sérieux du travail,
on ne peut se passer des documents et auteurs qui ont eu à aborder et
apporter leurs avis et points de vu sur le thème. Ainsi nous avons
collecté le point de vue de certains auteurs sur le sujet du travail
Selon Losch (1991), l'extension des
superficiesexploitées est aussi cause et conséquence de la course
de l'appropriation du foncier. Car l'espace utilisable s'est restreint au
moment où la demande s'accroissait. Dans un espace que l'on
découvrait « fini » et puisque le droit
à la terre ne reposait que sur son usage, apparaissait
l'impérieusenécessitéd'étendre le patrimoine
foncier en multipliant des défriches, donc en accentuant l'aspect
extensif des systèmes des éléments de cantonnement, de
marquage foncier par des plantations lâches, que pratiques paysanneries
dépourvues de cadastres.
Pour la BAD (2009),l'extension des superficies
cultivéeset non l'amélioration des rendements aurait permis
l'essentiel de l'augmentation de la production agricole africaine au cours des
dernièresdécennies.Mais cette augmentation reste modeste
puisqu'elle n'aurait pas suivi le rythme de la croissance démographique.
Pire,la permanence des logiques extensives participent d'un mécanisme de
dégradation des ressources naturelles qui conduirait l'Afrique à
la ruine.
Selon Smouts (2001), la modernisation agricole et l'extension
des superficies se sont aussi entraînées l'un l'autre :
lespaysans sesontprécisément emparé des innovations qui
servaient leur projet d'extension .La modernisation n'a pas été
ignorée, elle a été détournée. Les engins
attelés sont utilisés pour étendre les cultures plus que
pour améliorer les façons, l'engrais pare à la
réduction du temps de jachère plus qu'il n'assure l'accroissement
des rendements, l'herbicide est très apprécié parce qu'il
fait sauter le goulot d'étranglement du sarclage.Les
tronçonneuses accélèrent les défrichages en
forêt, la bicyclette et mobylettes favorisent la course à la terre
en réduisant le temps de déplacement vers les
lointains « champs de brousse », la moto
« tout terrain » facilite le gardiennage des
troupeaux ; l'introduction d'engin de transformation des produits, tels
que les moulins à céréales, endégageant les femmes
de certains tâchesdomestiques, permet d'accroitre leur participation aux
travaux agricoles.
Selon Dahande(2008), l'extension des champs
conduit à une augmentation des superficies réduisant ainsi les
zones de pâturage, lesméthodes d'exploitation des terres
entrainent la destruction du couvert végétal et la diminution du
potentiel des sols.
Selon Fangnon(2010), àBembèrèkè,
les perpétuels déboisements relatifs à l'agriculture
itinérante sur brûlis dans le cadre de la culture du coton et
celle de l'igname dégradent la végétation et
dénudent les sols ce qui baisse les rendements .En plus la plus part des
feux de végétation sont dommageables aux ressources naturelles et
contribuent à la perte de la biodiversité du milieu.
De touts ces auteurs et documents, il en ressort que les
modes de gestions des terres agricoles en Afrique subsaharienne en
général et dans la commune de Bembèrèkè en
particulier mettent en difficulté l'environnement et menacent les
ressources naturelles qui ne cessent de se dégrader et de disparaitre
petitement sous les yeux impuissants dela population qui ne cherche que sa
survie en suivant tant bien que mal le rythme effréné de la
démographie et de la mondialisation. Ainsi, il est urgent de penser
à des pratiques agricoles adaptées au milieu et qui permettront
de satisfaire la demande en permanente croissance tout en préservantla
nature pour le bien être des populations présentent et celles
à venir.
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