Essai critique de la nature juridique. Justice-paix-travail en droit positif congolais.par Michel Ntumba mpoyi Université de Lubumbashi - Licence en Droit public 2019 |
CHAPITRE I : CONSIDERATION DES CONCEPTS DE BASENous repartons dans les profondes origines de la justice-paix-travail pour prendre en considération certains faits qui expliquent bien des problèmes que nous vivons présentement dans la République Démocratique du Congo. Ainsi dans la première section nous parlerons de la naissance et évolution de la justice-paix-travail ; dans la deuxième section nous allons voir la place de la justice-paix-travail au niveau international, et dans la dernière section nous parlerons brièvement des agents de la justice-paix-travail. SECTION 1 : NAISSANCE ET EVOLUTION DE LA JUSTICE-PAIX-TRAVAILDans cette section, nous allons décrire la naissance et l'évolution de la justice (§1), de la paix (§2), et du travail (§3). §1. LA JUSTICENous allons examiner la naissance de la justice (A), et l'évolution de la justice (B). A. Naissance de la justiceLes conditions de la naissance du Droit nous échappent largement en raison de lacune documentaires affectant des périodes si lointaines. D'autre part, même si les écrits nous étaient parvenus dans leurs totalités, une part importante du droit nous manquerait toujours. A ces époques et jusqu'à peu, l'écriture et la lecture sont réservées à une très petite minorité. Non seulement à cause de la science qu'elles nécessitent, mais aussi en raison de la faiblesse des moyens de leurs diffusions. Au Moyen-âge, on écrivait en abrégé sur les parchemins pour gagner de la place ; de même, afin d'utiliser plusieurs fois la même surface, un livre pouvait représenter l'abattage de troupeaux entiers, on grattait un texte pour le remplacer par un nouveau. Jugé plus important. La part de l'hypothèse sera donc grande dans les lignes qui suivent, même s'il est possible d'énoncer quelques idées générales.24(*) Si la philosophie appartient aux Grecs, le Droit est l'oeuvre de Rome. Non pas qu'elle ait été seule à s'en soucier : bien avant elle, les puissants, les sages et peut-être les dieux s'en préoccupent. Mais, Rome est la première à vraiment le construire. Les premiers juristes romains donnent au Droit romain le caractère pratique et concret qui lui restera toujours attaché : leur rôle n'est pas de théoriser, mais de rédiger des actes et de conseiller les parties dans les formalités complexes du procès. De plus, ils n'avaient pas été formés dans des écoles de droit, mais dans le cadre familial ou par des personnages impliqués dans la vie des affaires et de la politique, qui les avaient admis dans le cercle de leurs intimes. Beaucoup plus tard, à la fin de la République et surtout sous l'Empire, sans renier ses traits premiers, le droit prend un caractère plus scientifique, et même moralisateur, sous l'influence des idées grecques dont étaient pénétrées les élites, qui parlaient d'ailleurs parfaitement le grec. Cicéron écrit que le droit enseigner à vivre en honnête homme. Au début du second siècle de notre ère, Celse le définit comme l'art de ce qui est bon et équitable. Un siècle plus tard Ulpien (mort en 228) reprend la formule de Cicéron et y ajoute d'autres préceptes : ne pas causer de tort au prochain, donner à chacun ce qui lui est dû. Autant de principes qu'il nous semble facile pouvoir reprendre aujourd'hui à notre compte en les assignant au droit.25(*) * 24 ROULAND.N, Introduction historique au droit, Presses Universitaires de France, collection : Droit fondamental, droit politique et théorique, Paris, 1988, p.73. * 25 ROULAND.N, Op.cit, pp 73-74. |
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