2. Les Pygmées, Peuples autochtones
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Les pygmées habitant le Paysage culturel des chutes de
la Lobé appartiennent à l'ethnie Bakola. Ils vivent de la
pêche, de l'agriculture, et de la cueillette. On dit d'eux qu'ils sont
les premiers habitants de la région. Des études anthropologiques
devraient permettre de connaître avec exactitude leurs origines et la
période de leur installation sur les bords de la Lobé. Il s'agit
donc de trois ethnies aux origines différentes qui se sont
retrouvées ensemble par le biais de diverses migrations, qui vivent
néanmoins en parfaite harmonie. En effet, l'histoire ne relate pas de
guerres tribales dans la région. Les mariages interethniques ont
contribué à renforcer l'harmonie des peuples de la
région.
Fig.4.Carte du paysage culturel des chutes de la
Lobé, source, Plan de gestion du site.
1. Les afflux migratoires actuels :
Depuis près d'une dizaine d'années, la Ville de
Kribi et de ses environs deviennent l'un des pôles important de
l'immigration à cause de l'activité économique naissante,
plus encore avec la mise en place du Complexe industrialo portuaire de Kribi.
Yasmine Bahri-Domon, Directrice de publication du Magazine économique
« Investir au Cameroun », dans son éditorial dit à cet
effet que : « Le port en eaux profondes de Kribi est fin prêt pour
son exploitation depuis la fin du mois d'août 2015. Les travaux,
réalisés par l'entreprise chinoise China Harbour Engineering
Company, auront duré 36 mois, comme prévu dans le chronogramme
initial, pour un coût de 287 milliards FCFA financés à 87%
par un prêt préférentiel de la China Exim Bank et à
15% par l'Etat du Cameroun »30. On comprend donc que de la mise
en oeuvre du projet à sa réalisation effective, il y a une
activité économique évidente autour de ce projet,
d'où le titre de l'article de Brice R. Mbodiam « Kribi la
touristique vire lentement à l'industrielle », issu du Dossier
spécial qui a été consacré à l'essor
économique de la ville de Kribi31. Dans ce même
magazine on peut lire que « Kribi la touristique cède
progressivement la place à une cité industrielle qui abrite
désormais la plus grande infrastructure portuaire du Cameroun, et l'une
des plus stratégiques sur toute la côte ouest-africaine ». En
mettant en lumières les différentes entreprises qui ont
été accrédités pour les différentes
prestations du projet du Port, on peut aisément imaginer les afflux
migratoires sur le site à l'heure actuelle. En effet, les travaux de la
première phase de
30Yasmine, BAHRI-DOMON, Impulsion
économique, in « Investir au Cameroun », octobre
2015, N°42, p.3 31 Brice R., MBODIAM, Kribi la touristique
vire lentement à l'industrielle, Idem, p. 8.
30
cette infrastructure réalisée par China
Harbour Engineering Corporation (CHEC) ont permis de mettre en place
un terminal à conteneurs de 350 mètres, un terminal polyvalent,
une digue de protection, des infrastructures connexes et une route (en
construction) desservant la ville de Kribi à Lolablé, village qui
abrite le port. Le 26 août 2015, au terme d'un long processus de
sélection des partenaires, le gouvernement camerounais a choisi tous les
concessionnaires. Ainsi, le terminal à conteneurs échoit au
consortium formé par le groupe français Bolloré
Africa Logistics, la société chinoise CHEC et
l'armateur français CMA CGM. Avec une offre
financière définitive de 623,4 millions d'euros (environ 409
milliards FCFA), ce consortium franco-chinois qui a fait la course en
tête depuis la phase d'ouverture des offres jusqu'au dialogue de
pré qualification a devancé l'entreprise Philippine ICTSI
INC. dont l'offre financière de 472,4 millions d'euros (environ
309 milliards FCFA) était de 100 milliards FCFA inférieure
à celle du groupement conduit par Bolloré. Quant au 3ème
concurrent, l'entreprise Néerlandaise APMT en
l'occurrence, il n'a bouclé le processus qu'avec une offre
financière de 403,6 millions d'euros (environ 264 milliards FCFA). La
concession du terminal polyvalent, quant à elle, a été
confiée au groupement constitué par le logisticien
français Necotrans et KPMO (Kribi Port
Multi-Operators). Ce consortium de neuf opérateurs
nationaux (APM, 2MTransimex, Sapem, 3T Cameroun, Cam-Transit, Copem,
STAR et GOS) en activité au port de Douala, la capitale
économique camerounaise, détiendra 45% des actifs dans le capital
de l'entreprise qui sera créée pour la gestion de la concession.
Ici encore, ICTSI et APMT ont mordu la poussière face à des
concurrents visiblement mieux aguerris. Ces deux derniers concessionnaires
désignés le 26 août 2015 par le gouvernement camerounais
rejoignent sur le port en eaux profondes de Kribi la
société néerlandaise Smit Lamnalco, qui a
décroché la concession des services de remorquage et de lamanage,
selon les termes d'un communiqué rendu public le 20 avril 2015 par le
président du Comité de pilotage et de suivi de la
réalisation du complexe industrialo-portuaire de Kribi. Cette
société exploitera les deux remorqueurs acquis il y a plus d'un
an par l'Etat camerounais. Avec cette réalité sur le terrain,
Kribi est devenu l'une des principales destinations de migrations. En effet en
dehors des entreprises chinoises, européennes et camerounaises qui
travaillent sur le projet et qui recrutent du personnel depuis leur pays, ils
arrivent tous les jours dans la zone, des dizaines de personnes de tous les
coins du Cameroun et de la Sous-région Afrique Centrale qui viennent
s'installer avec l'espoir de trouver du travail, et beaucoup finissent pas
s'installer en fondant une famille et en acquérant un lopin de terre. A
l'heure actuelle Kribi et ses environs immédiats comme le Paysage
Culturel des Chutes de la Lobé sont en passe de devenir un lieu de vie
cosmopolite, en effet,
31
d'après les estimations des promoteurs CIPK, Le projet
devrait s'attendre à créer 20 000 emplois directs et indirects et
la ville nouvelle accueillir une population d'environ 100 000 personnes.
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