1ère Partie : Cadre théorique et
méthodologique
Cette partie, consacrée au cadre théorique et
méthodologique fera le point non seulement sur les différentes
théories qui sous-tendent la performance des entreprises de façon
générale et de quelques auteurs ayant apporté leur
contribution sur cette question, à travers des revues scientifiques mais
aussi de définir la méthodologie utilisée dans le cadre de
l'élaboration de ce présent mémoire.
Elle est composée de deux (2) chapitres. Le premier
chapitre est intitulé cadre théorique et le deuxième
chapitre est intitulé cadre méthodologique.
4
Chapitre I : Cadre théorique
Le cadre théorique traitera des différentes
théories économiques sur la performance des entreprises et les
différents travaux de recherche qui ont été menés
à ce sujet. En plus, il permettra de bien comprendre le contour et la
signification des différents concepts, en les situant dans le contexte
de la recherche.
Ce chapitre est composé de deux (2) sections: la
définition des concepts et la revue de la littérature.
Section 1 : Définition des concepts
La définition des concepts clés, est
nécessaire dans tout travail de recherche scientifique. Cela permettra
de bien comprendre la problématique posée et l'objet de la
recherche. C'est à cette fin, que les concepts de la performance et de
l'artisanat seront définis.
1.1. La performance
La performance est un mot polysémique dont la
définition n'a jamais fait l'unanimité des chercheurs.
Dans le domaine de l'économie, la performance est un
concept qui est appliqué à une entreprise, un secteur
économique, un pays... et qui invoque (sans exhaustivité) par
exemple la compétitivité, l'efficience énergétique,
l'économie de ressources à services identiques ou par rapport
à un objectif, le nombre d'emplois créés, ou encore le PIB
ou le chiffre d'affaires.
Le mot performance entre dans les dictionnaires
français en 1839, il est emprunté au mot anglais performance,
dérivé de to perform (réaliser, accomplir)
qui est lui-même issu de l'ancien français parformer. Le
mot a été introduit en français afin d'exprimer les
résultats d'un cheval de course. Il passe progressivement dans le
langage courant pour désigner la manière de faire quelque chose.
Ce court passage par l'étymologie est nécessaire dans la mesure
où to perform a effectivement un double sens. D'une part, il
renvoie à la réalisation d'un exploit ou d'un rendement. D'autre
part, il équivaut également à un accomplissement qui
implique des effets dynamiques, et notamment au-delà de ses effets
immédiats, des effets structurants de long terme (la formation de la
compétitivité d'une entreprise, au sens de sa capacité
à survivre dans un environnement hostile, la reproduction de
compétences et de savoir-faire,...).
La performance fait le plus souvent référence
à la notion d'évaluation. Il s'agit de mettre en place des
critères déterminés par rapport à des normes, qui
peuvent s'exprimer quantitativement sous la forme d'indicateurs quantitatifs.
Elle peut être également appréciée de manière
qualitative, sous forme d'un jugement de valeur. Elle est alors
évaluée à travers la construction d'outils de mesure et
tableaux de mesures adaptés aux spécificités du contexte
actuel et aux spécificités de l'organisation elle-même pour
sa survie. Cette survie, dépend toutefois de son efficience et de son
efficacité. Ainsi, on remarque une similarité du concept de la
performance avec celui d'efficacité et d'efficience.
5
Par rapport à ces deux (2) critères d'efficience
et d'efficacité, Bourguignon A. (1997) a groupé la signification
du mot performance dans le champ de la gestion autour de trois (3) sens
primaires :
- le premier sens est la performance-succès (ce sens
contient un jugement de valeur au regard d'un référentiel, qui
représente la réussite du point de vue de l'observateur) ;
- le deuxième sens est la performance-résultat
(ici la performance fait référence au résultat d'une
action) ;
- le troisième sens est la performance-action (la
performance peut signifier une action ou un processus).
La performance est sociale quand elle sert à
évaluer le bien-être des salariés dans l'entreprise, et
elle s'inscrit dans une optique de développement durable.
L'amélioration de ce bien-être, passe par la résolution des
problèmes existants au sein de l'entreprise, tels que
l'absentéisme, les arrêts maladie, le stress, les problèmes
relationnels.
La performance financière fait appel aux indicateurs
financiers tels que le ROI (Return On Investment : Retour sur investissement)
qui mesure la rentabilité économique du capital utilisé
par l'entreprise, c'est-à-dire le rapport entre le résultat
d'exploitation et les capitaux investis, le ROE (Return On Equity : Retour sur
capitaux propres) qui mesure la rentabilité financière des
capitaux apportés par les propriétaires de l'entreprise,
c'est-à-dire le rapport entre le résultat net et les capitaux
propres et l'EVA (Economic Value Added : Valeur économique
ajoutée) qui permet de mesurer la création de la valeur pour
l'actionnaire, c'est la différence entre le résultat
opérationnel et les capitaux investis.
La performance économique mesure les composantes de la
compétitivité de l'entreprise, à savoir la
compétitivité prix qui désigne la capacité d'un
produit à attirer des clients au détriment des produits
concurrents du fait de son prix, elle permet de situer la place de l'entreprise
sur le marché par rapport à ses concurrents et la
compétitivité hors prix désignant la capacité d'un
produit à attirer des clients au détriment des produits
concurrents du fait des éléments indépendants du prix,
tels que la qualité des produits, l'innovation, le service, le design,
l'emballage.
La performance organisationnelle mesure la performance de
l'entreprise au niveau de la qualité de la production, de la
flexibilité, des délais de livraison.
La performance sociétale indique l'engagement de
l'entreprise dans les domaines environnementaux, humanitaires et culturels.
Il s'agit aussi d'un concept intégrateur que l'on peut
approcher à partir d'informations chiffrées, mais qui comporte
aussi des éléments de nature qualitative, difficilement
quantifiables. De plus, son appréciation nécessite une approche
dynamique prenant en compte le caractère répétitif
éventuel des résultats individuels ; elle exige également
une analyse en termes relatifs, en référence à un ensemble
d'entreprises placées dans des conditions d'activités
suffisamment proches.
Bertrand S.B. (2010) pense qu'on peut résumer toutes
ces performances à trois (3) dimensions essentielles :
6
- la performance stratégique appelée aussi
performance à long terme dont les facteurs nécessaires à
sa réalisation sont entres autres : la croissance des
activités, une culture d'entreprise dynamique, la
qualité du management ;
- la performance concurrentielle matérialisant le
succès de l'entreprise qui résulte de ses capacités
à s'adapter et même à s'approprier les règles du jeu
concurrentiel dans son secteur d'activités ;
- la performance socio-économique qui regroupe la
performance organisationnelle, la performance sociale, la performance
économique et financière et la performance commerciale.
|