Conclusion générale
La notion de la performance occupe aujourd'hui, une place
capitale dans la stratégie des entreprises. Cette notion était
auparavant, l'affaire des grandes entreprises seules. Mais avec
l'intensification de la concurrence internationale qui découle de la
libéralisation du commerce, et la turbulence de l'environnement
économique et technologique qui menacent dangereusement les micros et
petites entreprises dont celles du secteur de l'artisanat, il est
impératif que les entreprises artisanales s'approprient cette notion,
pour se tenir bien dans cet environnement concurrentiel, au risque de
compromettre leur survie.
La démarche mise en oeuvre s'est penchée sur
deux (2) types d'analyses, l'analyse quantitative et l'analyse qualitative. Les
principaux résultats obtenus révèlent que les indicateurs
financiers et non financiers influencent la performance des entreprises
artisanales au Niger, que l'artisanat de production est le domaine
d'activités le plus performant par rapport aux autres domaines de
l'artisanat de service et de l'artisanat d'art et que les entreprises
artisanales évoluant à Niamey ne sont pas plus performantes que
celles évoluant à Maradi.
La présente recherche apporte une contribution au plan
de la recherche scientifique, notamment en science économique et en
gestion, au plan organisationnel et au plan décisionnel.
Au plan de la recherche, elle contribue à une meilleure
connaissance du secteur de l'artisanat de manière générale
et des caractéristiques des entreprises artisanales en particulier
surtout avec la rareté des travaux empiriques sur le domaine. En plus,
elle permet de bien comprendre la notion de la performance au niveau de ces
types d'entreprises qui ne disposent pas de données quantitatives
permettant de bien affiner l'analyse complète de la performance
financière contrairement aux grandes entreprises.
Au plan organisationnel, cette recherche aidera sans nul doute
les entreprises artisanales à une meilleure prise en compte des
différents niveaux de performance dans l'intérêt bien
entendu, d'une bonne gestion corollaire de l'accroissement de leurs chiffres
d'affaires et par conséquent de leurs résistances face à
la concurrence extérieure.
Au plan décisionnel, elle aidera les décideurs
politiques au premier rang, le Ministère du Tourisme et de l'Artisanat
à mieux orienter ses stratégies d'intervention quant aux corps de
métiers à cibler en cas d'un quelconque appui, allant dans le
sens du renforcement de la compétitivité du secteur. Mieux
encore, ça aidera ce Ministère dans sa recherche des partenaires
techniques et financiers.
Il est à noter que malgré ses apports, la
présente recherche présente une limite. En effet, elle a
ciblé seulement six (6) corps de métiers parmi les quarante six
(46) qui composent le secteur. Ce qui nous amène à plus de
prudence quant à la généralisation des résultats
obtenus. A cette fin, nous pensons qu'il serait intéressant de mener une
recherche complémentaire, qui concernera cette fois ci les quarante six
(46) corps des métiers artisanaux.
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Au vu des résultats obtenus, un certain nombre de
recommandations allant dans le sens de l'amélioration de la performance
des entreprises artisanales peuvent être formulées à
l'attention des :
1. Dirigeants de ces entreprises :
- intensifier la formation de leur personnel surtout aux TIC
pour plus d'innovation et de productivité ;
- utiliser en conséquence les TIC pour mieux se faire
connaître et de ce fait accroître la vente de leurs produits et
services ;
- mettre en place des outils de gestion comptable et
financière pour non seulement avoir accès au financement des
établissements de crédits mais aussi mesurer la
rentabilité économique de leurs investissements.
2. Décideurs politiques:
- accompagner ces entreprises à travers la suppression
ou la réduction de certaines taxes à l'importation des
matières premières. Ce qui leur permettra de bien résister
face à la concurrence extérieure et, par conséquent
d'être plus performantes.
- mettre en place un fonds de soutien spécifique aux
entreprises artisanales.
- mettre en place un fonds de
bonification22 pour soutenir les entreprises
artisanales traitant avec les banques, afin de leurs faciliter l'accès
aux crédits.
3. Institutions communautaires (l'UEMOA et la BCEAO)
:
- accélérer la mise en oeuvre des
réformes structurelles dans le cadre de l'inclusion
financière23 pour le financement des PME et
micro-entreprises, seule issue pour les entreprises artisanales d'avoir
accès à un financement direct.
- conseiller et orienter les gouvernants vers un plus grand
appui à l'artisanat.
- appuyer l'élargissement de cette étude
à toutes les branches et corps de métier du secteur.
4. Partenaires techniques et financiers :
- porter un intérêt particulier au secteur de
l'artisanat, à travers notamment le financement des programmes et
projets élaborés soit par le Ministère en charge de
l'Artisanat, soit par les structures artisanales afin de booster la performance
de ces entreprises. A cet effet, la contribution du secteur à la
formation du PIB dépassera à coup sûr les 25%.
22 Opération par laquelle un tiers au
contrat de prêt (Etat par exemple) prend à sa charge une partie du
taux d'intérêt des prêts accordés à certaines
personnes.
23 Définie selon l'Organisation
Internationale de Droit du Développement comme « la prestation de
services financiers solides et abordables aux personnes qui n'ont pas de compte
bancaire et à celles qui n'ont pas accès au système
financier officiel »
1.
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