2.2 Biomasse et stock de carbone
Cent vingt-neuf pieds de diamètre = 5 cm, ont permis
d'estimer la biomasse du peuplement à 275.89 tonnes repartie en deux
pools : pool aérien est de 228,96 tonnes et celle du pool souterrain de
46,94 tonnes. Dans l'ensemble des placettes, cette biomasse varie de 0,051
à 55,21.Cela s'explique du fait que les placettes étudiées
ne présentent pas une même physionomie.
Cependant, la biomasse varie de 56,49 à 158,58 tonnes
dans tous les peuplements étudiés. La biomasse la plus importante
est représentée par le peuplement le plus âgé (64
ans) suivie du peuplement de 31 ans et en dernier rang le peuplement de 20 ans.
Ces déférences sont dues à la diversité de chaque
peuplement et la densité spécifique des arbres
inventoriés. Ces résultats corroborent avec l'étude
menée par Temgoua en 2018 dans les systèmes agroforestiers de
Cacaoyers de 5 à 15 ans où la biomasse est croit avec l'âge
(Temgoua et al., 2018).
Le stock de carbone séquestré par tous le
peuplement étudié est de 129,67 tonnes carbone. Il varie de 26,55
à 74,53 tonnes de carbone dans tout le peuplement. Le plus grand stock
de carbone a été séquestré par le peuplement
Terminalia superba Engl. & Diels avec une valeur de 85,27 tonnes.
Les 27 autres espèces représentent un stock de carbone de 19,27
tonnes carbone. Cette différence est vraisemblablement liée
à la structure dendrométrique, à la capacité de
séquestration et à l'âge des espèces qui ont
été recensés.
La quantité de CO2 capté dans
l'atmosphère par le cortège végétal est de 475,89
tonne équivalent CO2, soit une valeur économique égale
à 2379,45 dollars ou 1 413 278 FCFA.
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2.3. Reboisements forestières du Mayombe entre
disparition et pérennité
Depuis 1936, le Congo s'est préoccupé de la
reconstitution de sa biodiversité. L'initiative de reboisement au Congo
a commencé dans le massif du Mayombe à BOTTEMER I en 1949(Jean,
et al., 1981). Ainsi, le Régie Forestier a installé dans le
Mayombe en 1954 un peuplement artificiel de Terminalia superba Engl.
& Diels de haute qualité où toutes les terres appartenaient
à l'état. La situation actuelle de ses peuplements montre que ses
derniers sont très perturbés par cinq principales
d'activités de nature anthropique dont une cinquantaine de champs ont
été dénombré pendant notre enquête. Ce
conflit est vraisemblablement né de la reconnaissance du droit
coutumier, de la crise sociopolitique de 1997 qui a occasionnées un
exode des populations vers la région du Kouilou et de l'accroissement du
village Bilala.
En effet, à la sortie de la conférence
nationale souveraine de 1992, l'espace foncier national comprenait
désormais le domaine foncier des personnes publiques et le patrimoine
foncier des personnes physiques et morales de droit privé contrairement
à l'époque du Monopartisme où le territoire nationale
appartenait à l'Etat (Matondo, 2006). L'occupation anarchique dans le
reboisement domanial de Terminalia superba Engl. & Diels est due
à ce fait.
Le village de Bilala (ex. Guéna) compte à elle
se développe à un rythme très
accéléré, il est à l'heure actuelle à 7000
habitants de nos jours (Doumbi, 2018). Cette augmentation démographique
occasionne une forte demande de terres agricoles. Selon notre enquête,
75% des individus qui occupent la parcelle 54-3B pour exercer diverses
activités sont des individus qui ont migrés vers Bilala et qui
manque de terre. Cette hypothèse corrobore à ccelle de Billand,
et al., 2005qui révèlent des pertes de surfaces boisées ou
reboisée dans le Massif forestier à Eucalyptus pour les
même raisons qui ont été évoquées
précédemment. En 2005, le massif forestier d'Eucalyptus avec une
surface initiale de 40 000 ha (inventaire d'ECO S.A, 2002) a perdu plus de 800
ha exploités illégalement autour de Pointe Noire et plus de 6000
ha incendiés par la population locale (Billand et al., 2005).
L'évaluation de la gestion durable des reboisements de
Terminalia superba Engl. & Diels ressort que le SNR, organe de
gestion, manque cruellement de moyens pour réaliser l'ensemble de ses
missions. Aux regards de cela, la restructuration du SNR est donc une
nécessité absolue pour pouvoir pérenniser les reboisements
de Bilala. Cependant, le pays est confronté à d'énormes
défis financiers et au vu des activités agricoles
déjà menées par les Populations de Bilala sous les
reboisements de Terminalia superba Engl. & Diels de 64 ans, la
Conservation des ses reboisements forestières en associant des
projets d'agroforestiers sous-ombrage est l'approche adapté
pour pouvoir gérer et pérenniser durablement les reboisements de
Bilala.
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