L'inventaire effectué au sein des peuplements de
Terminalia superba Engl. & Diels de 64, 31 et 20 ans nous a permis
de recenser respectivement 9, 27 et 15 pieds vivants ayant un diamètre
supérieur 10 cm. Ces effectifs de pieds vivant correspondent à de
taux de survie de 75% ; 30% et 55,55% respectivement pour les peuplements de
64, 31 et 20 ans.
L'étude menée par Boukono en 2018 dans la
parcelle d'Aucoumea klaineana Pierre d'une superficie de 1,4 ha
ressort un taux de survie de 44,05%. Ainsi, Boukono déclara que ce taux
s'explique par un mauvais suivi de la parcelle une fois que les plants furent
mis en place.
En ce qui concerne notre étude, les différents
taux de survie enregistrés dans les peuplements de Terminalia
superba Engl. & Diels mis en évidences s'explique de diverses
façons.
En effet, le peuplement âgé de 64ans mise en
place par une méthode sylvicole de régénération
artificielle consistant à détruire la végétation
existante et puis la reboiser (Cartinot, 1965), a donnée de très
bons résultats comme témoigne Monsieur Bakala, ancien travailleur
de l'OCF. Il ajoute que des entretiens réguliers étaient
accordés à ses reboisements. Au regard de ce témoignage,
il est claire d'écarter l'hypothèse d'un mauvais suivi du
peuplement. Cependant, ce taux de survie de 75% peut être accordé
aux actions anthropiques réalisées à grande échelle
dans cette parcelle. Ce peuplement est la plus perturbée de notre
étude, 3 souches retrouvées sur place dans les placettes P2 et P3
confirment l'abattage de 3 pieds.
Pour ce qui concerne le peuplement de 31 ans, il a
été mis en place dans une zone marécageuse et sur un
écartement de 5m sur 5m par une méthode de destruction totale de
la forêt galerie sauvage. Ce peuplement présente un taux de survie
le plus faible de l'étude (30%). Cette parcelle installée
à Bilala à 100 m du bâtiment administrative de la station
pour protéger les sols du ruisseau "caniveau" contre les
érosions, demeure à l'abri des perturbations anthropiques.
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Cependant les facteurs susceptibles de causer ce taux de
survie peuvent être le type de sol et l'écartement.
En effet, d'après Tariel et Groulez, la
présence du Terminalia superba Engl. & Diels traduit une
qualité particulière du sol car cette espèce est
moyennement adaptable aux conditions extrêmes où les sols
inondés et marécages. Cela signifie que le Terminalia superba
Engl. & Diels affectionne des sols frais (Tareil et al., 0958). Les
premiers peuplements de Terminalia superba Engl. & Diels ont
été plantées à 10 m sur 5 m (Tareil et al., 0958).
Cet écartement présentait l'inconvénient de ne pas mettre
les arbres à égale distance les uns aux autres et de
nécessiter des éclaircies similaires (Tareil et al., 0958).
Ainsi, après plusieurs essais d'écartement de 5x5, 10x10, 12x14,
14x14 et 15x10 m, il ressort en observant la croissance des Terminalia
superba Engl. & Diels que l'écartement performant est celui de
10 m sur 10 m (CTFT, 1976).
Après absolution de la méthode de destruction
totale de la forêt sauvage, la parcelle de 20 ans a été
mise en place en plein coeur d'une forêt galerie à 4 km Ouest de
Bilala par une technique du Professeur Aubreville d'ouverture de layons
orientés de l'est vers l'ouest. Ce peuplement présente un taux de
survie égal à 55,56%. S'agissant d'espèces
héliophiles, le système sylvicole basé sur l'ouverture des
layons en forêt nécessite des trouées suffisantes de la
canopée et un dégagement du sous-bois afin de faciliter la
pénétration de la lumière indispensable pour la croissance
des plantes. Cette technique demande un suivi et entretiens (Crete et al.,
2015).
Or, selon les propos recueillis auprès des personnes
ressources témoins de la mise en place de cette parcelle, des entretiens
réguliers n'ont pas été accordé à cette
parcelle pendant les dix ans de suivi sylvicoles de la plantation. Il se
pourrait donc que l'entretiens non régulier eu des impacts
néfastes sur la croissance et le développement de cette parcelle
occasionnant ainsi ce taux de survie moyen.
La physionomie d'un peuplement et le taux de survie, deux
indicateurs de réussite d'une plantation, suffisent pour prouver qu'un
peuplement est en bonne santé.
Les trois peuplements mis en évidence
présentent des différentes importantes suivant l'âge de
peuplement. Le peuplement de 64 ans cumule un diamètre moyen de 65,28 cm
et une hauteur de 44,5 metre, suivie du peuplment de 31 ans avec 38,82 cm de
diamètre et hauteur de 20 m. Le peuplement de 20 ans représent un
diamètre moyen de 27,25 cm et une hauteur moyenne de 35,13 m. Pour la
croissance en hauteur, la parcelle de 20 ans concurrence la parcelle de 31 ans
avec chacune une valeur maximale commune de 37 m. Cela témoigne que les
conditions écologiques sont plus favorables dans la parcelle de 20 ans
que dans celle de 31 ans.