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MASTERE SPECIALISE : MANAGEMENT DE LA QUALITE
DE LA SECURITE ET DE
L'ENVIRONNEMENT
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THESE PROFESSIONNELLE
L'APPROPRIATION DU SYSTEME DE
MANAGEMENT QSE PAR LES MANAGERS
HERVE NJOO EKOULE Promotion 2012/2013
DIFFUSION LIBRE
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TABLES DES FIGURES et ILLUSTRATIONS
Figure 1 : Evolution chronologique de la
norme ISO 9001 P.5
Figure 2 : Schéma de la future
structure ISO 9001:2015 P.6
Figure 3 : Répartition des certificats
OHSAS 18001 par secteur d'activités en France P.9
Figure 4 : Certificats ISO 14001
délivrés dans les pays ayant au moins 1000 certificats (Europe et
Chine) P.10
Figure 5 : Répartition par secteurs
d'activités de la certification ISO 14001 en France P.11
Figure 6 : Répartition par taille
d'effectifs de la certification ISO 14001 en France P.11
Figure 7 : Répartition des certificats
ISO 9001 par pays en 2010 P.12
Figure 8 : La roue de Deming ou PDCA P.23
Figure 9 : La méthode 5M P.27
Figure 10 : Une cartographie des processus
P.29
Figure 11: Un tableau SMAT P.36
Figure 12 : La Pyramide d'A. MASLOW. P.37
Figure 13 : Résumé des quatre
styles de Management P.46
Figure 14 : Tableau d'un Jeu -Concours
Sécurité P.52
Figure 15 : Principes de la gestion de la
boîte à idées P.53
Figure 16 : Exemples de Management Visuel
P.54
Figure 17 : Fiche de fonction P.57
Figure 18 : Fiche d'évaluation
à froid de la formation P. 59
Figure 19 : Grille d'évaluation des
managers P. 61
Figures 20 a-b: Exemples de benchmarking
P.67-68
Figures 21: Exemples de tableau d'AIC-Phase
1-3 P.73 -74
Figure 22 : La programmation de l'AIC P.74
Figure 23 : Exemple type de l'en -tête
d'un document qualité P. 76
Figure 24 : Tableau des valeurs d'entreprise
les plus appréciées par les salariés P.78
Figure 25 : Hiérarchisation des
priorités P. 79
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GLOSSAIRE
EMAS : Eco management and Audit Scheme ou
Système de Management Environnemental et d'Audit. Règlement
Européen créé en 1995 par l'Union européenne pour
cadrer des démarches volontaires d'éco-management utilisant un
système de management de l'environnement.
BSI : British Standard Institution. C'est
l'organisme de normalisation national du Royaume-Uni. OIT :
L'Organisation Internationale du Travail.
ANACT : Agence Nationale Pour
l'Amélioration des Conditions de
Travail
MEDEF : Mouvement des Entreprises de France.
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SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
1ère partie : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT QSE
I - LES SYTEMES DE MANAGEMENT QSE : DEFINITION, ETAT DE
LA CERTTIFICATION ET ATTENTE DES `'CLIENTS»
|
1)
|
Définition et historique
|
Pages 5-7
|
2)
|
Etat de la certification des systèmes de
management QSE
|
Pages 8-13
|
|
2.1) Cas du référentiel OHSAS 18001
|
|
|
2.2) Cas de la norme ISO 14001
|
|
|
2.3) Cas de la norme ISO 9001
|
|
3)
|
Quelles sont les attentes des `'clients `' par rapport
à ces référentiels?
|
Pages 13-15
|
|
3.1) Les institutions administratives
3.2) La Société civile
3.3) Les Etablissements financiers
3.4) Les clients
II - LA CERTIFICATION : LES GAINS POUR L'ENTREPRISE ET
LES EFFETS INDUITS
1) Les gains obtenus par l'entreprise Pages
16-17
1.1) Au niveau du personnel
1.2) Au niveau du management
1.3) Au niveau de l'image
1.4) Pour l'entreprise dans son ensemble
2) Les effets non souhaités induits par la
certification Pages 18-20
2.1) La pesanteur du système
2.2) Le coût élevé
2.3) Le pointillisme
2.4) La rigidité
2.5) La « certification pour la certification »
2ème partie : LE MANAGER ET LE SYSTEME DE MANAGEMENT
QSE
I - OUTILS D'AIDE DE GESTION DES SYSTEMES DE MANAGEMENT
QSE ET FREINS A L'IMPLICATION DES MANAGERS
1) Les outils opérationnels Pages
23-29
1 .1) Le PDCA
1.2) La matrice de MOFF
1.3) Le Diagramme ISHIKAWA ou 5M
1.4) L'approche processus
2) Les outils préventifs Pages
29-36 2.1) L'AMDEC
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2.2) L'audit QSE
2.3) Le SMAT
II - L'IMPLICATION DES MANAGERS
1) Les freins à l'implication des managers
Pages 37-38
1.1) Les déterminants individuels
1.2) Les déterminants organisationnels
2) Les conditions pour une meilleure implication des
managers Pages 39-40
2.1) La cohérence
2.2) La réciprocité
3ème partie : COMMENT OPTIMISER L'UTILISATION DES
OUTILS
I - ADAPTER SON MANAGEMENT A CHAQUE SITUATION
Pages 42-46
1) Les styles de management
1.1) Le style Directif
1.2) Le style Persuasif
1.3) Le style Participatif
1.4) Le style Délégatif
2) Cas de Management Situationnel Pages 46-49
II - COMMUNICATION Pages 49-55
1) La Réussite des groupes de travail
2) Les Challenges, Quizz
3) Les Boîtes à idées
4) Le Management visuel
III - FORMATION Pages 55-62
1) Du personnel
2) Du management
3) Optimiser la formation
IV - LEADERSHIP DE LA DIRECTION Pages 63-74
1) La Revue de direction
2) La revue des processus
3) Les Résultats des Audits
4) Le Benchmarking
5) L'AIC
V - PRINCIPES A APPLIQUER Pages 75-79
1) Simplifier
2) Homogénéiser
3) Piloter efficacement
CONCLUSION GENERALE
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REMERCIEMENTS
A l'entreprise VERALLIA - SAINT-GOBAIN EMBALLAGE et plus
particulièrement au service qualité pour l'accueil chaleureux qui
m'a été réservé et l'ambiance de travail qui
était propice à l'épanouissement professionnel ;
A Mr Arnaud NASTA, le Responsable Qualité qui a mis
à ma disposition tous les moyens nécessaires à la
réalisation de ma mission ;
A l'ensemble de l'équipe pédagogique de
l'école d'ingénieurs pour la qualité des enseignements
dispensés ;
A mes collègues de promotion, pour les quatorze mois
passés en leur compagnie.
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INTRODUCTION GENERALE
L
E système de management d'une organisation est un
ensemble d'éléments liés permettant d'établir une
stratégie, de fixer des objectifs et les moyens permettant de les
atteindre. C'est toute une organisation qui est axée sur
l'amélioration des performances de l'entreprise. La mondialisation des
échanges, la tendance à l'homogénéisation des
comportements, la connexion de la planète à travers les NTIC
(Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication) sont autant de
facteurs qui concourent à son internationalisation. A cela, on pourrait
ajouter le besoin impérieux des industriels tournés vers
l'exportation de s'accorder sur des normes mondiales.
Souvent apparues à la suite des catastrophes
écologiques (Directive SEVESO) ou par la volonté des
Organisations Non Gouvernementales aidées en cela par des Etats (Normes
ISO), qu'elles soient internationales, Européennes ou nationales, les
normes font aujourd'hui partie du quotidien des organisations. Ces
dernières sont soit contraintes d'y adhérer quand la
règlementation l'oblige soit choisissent de s'y soumettre dans
l'objectif d'avoir un avantage concurrentiel.
Dans un premier temps, les organismes candidats à une
certification vont devoir déployer des outils, des principes et autres
documents de références. Puis, c'est le moment du « Comment
». De quelle manière l'entreprise va-t-elle s'y prendre ? Sur cette
question, la démarche est bien connue. Encore faut-il que cette
démarche soit prise en compte et relayée de manière
efficace à tous les échelons de l'entreprise. A ce moment
là, se pose la question suivante : De quelle façon va-t-on
procéder pour que le système de management soit «
adopté » par les managers qui à leur tour doivent faire
adhérer leur équipe ? Sur quels leviers les managers vont-ils
pouvoir s'appuyer pour faire vivre efficacement leur système de
management QSE?
Malgré la littérature très abondante sur
le management censée améliorer le management des cadres et des
dirigeants, on peine à trouver le modèle miracle qui sera
adapté à toutes les situations. La difficulté de la
tâche réside dans le fait qu'aucune entreprise ne ressemble
à une autre. Les différences de management se nichent même
parfois à l'intérieur d'une même direction. On ne dirige
pas les hommes ou les organisations par des décrets ou en appliquant
simplement des principes issus de référentiels.
La forte inclination à l'uniformité des
principes et des pratiques à l'échelle mondiale est loin de
s'accompagner d'une uniformisation des styles de management QSE qui font partie
des plus normalisés. Les systèmes de management QSE sont
relativement récents et datent de l'après Guerre.
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Ce qui revient à dire qu'ils ont été mis
en place longtemps après la révolution industrielle qui
s'était déjà opérée avec son modèle
Tayloro-Fordien.
Autrement dit, les systèmes de management QSE ont
été amenés à se fondre ou à cohabiter avec
des pratiques managériales existantes, même s'ils n'étaient
pas pour la plupart formalisés. C'est ce qui va nous amener à
aborder dans la première partie les systèmes de management QSE en
évoquant l'état de leur certification et les attentes qu'ils
suscitent.
Autant on édicte les règles plus facilement,
autant la mise en oeuvre peut se révéler être plus
délicate. Ceci est d'autant plus vrai qu'il n'existe pas de
modèle de management QSE unique. La multiplication des sessions de
formations /coaching destinées à aider les managers dans cette
tâche ne se traduit pas forcément par une meilleure gestion des
équipes. Nous verrons ensuite dans la deuxième partie que s'ils
sont utilisés à bon escient, les outils de gestion peuvent
être de véritables alliés pour les managers à
condition que les équipes soient fortement impliquées.
La complexité de l'être humain incite à ne
pas avoir de modèle standard du management déclinable partout et
en toutes circonstances. Dans la troisième partie, nous verrons comment
le style de management adapté et quelques principes à respecter
peuvent assister le manager dans sa volonté de faire adopter le
système de management.
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1ère partie : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT QSE
Contrairement à la révolution industrielle qui
date du milieu du XVIIIe siècle, les systèmes de
management QSE sont d'une époque relativement récente et
évoluent régulièrement (I). La plupart
d'entre eux peuvent être certifiés et constituer un avantage
certain pour les entreprises (II).
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I - LES SYTEMES DE MANAGEMENT QSE : DEFINITION, ETAT DE
LA CERTTIFICATION ET ATTENTE DES `'CLIENTS»
Je vais essentiellement aborder les normes ISO 9001, ISO 14001
et OHSAS 18001 qui sont considérées comme des
références incontournables en matière de Qualité,
d'Environnement et de Sécurité/Santé au travail par les
professionnels. Le terme de « clients » ici est à prendre au
sens de parties prenantes. C'est-à-dire toutes les parties
concernées par les activités de l'entreprise. Après une
d
1) Définition et historique des
référentiels QSE
L'ISO 9001 est le plus ancien des
systèmes et la norme la plus en vogue dans le monde entier. Les
premières normes datent de 1987 et ont été
actualisées en 1994. En 2000, elles ont été
toilettées en simplifiant le système documentaire et en se
recentrant sur la satisfaction du client. L'approche processus
(activités qui utilisent des ressources pour convertir des
éléments d'entrée en éléments de sortie) a
également été privilégiée. Le graphique
ci-dessous nous présente la chronologie de son évolution.
Figure 1 : Evolution chronologique de
la norme ISO 9001
La qualité apparaît comme un ensemble de
caractéristiques à satisfaire les besoins des clients et des
autres parties intéressées. En d'autres termes, il s'agit de
répondre aux attentes formulées - ou imposées lorsqu'il
s'agit de règlementation - par les partenaires de l'entreprise.
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La dernière version en date est celle de 2008 et sa
structure est restée inchangée malgré l'apport de
certaines précisions et clarifications. Une nouvelle version est
prévue à l'horizon septembre 2015 et il est annoncé
qu'elle subira de profondes modifications. Déjà, il est certain
qu'elle intégrera de nouvelles exigences (notamment l'approche risque)
et aura une architecture nouvelle comme le montre le schéma
ci-dessous.
Figure 2 : schéma de la future
structure ISO 9001:2015
Le Management Environnemental est un mode de
gestion et d'organisation interne qui permet la prise en compte et la
réduction de l'impact des activités d'un organisme sur
l'environnement. La prise de conscience croissante de la
nécessité de sauvegrader les ressources planétaires
conjuguée à l'inflation règlementaire en matière
d'environnement rendront la norme ISO 14001 incontournable.
Sa première version remonte à 1996 et met
à disposition des entreprises qui souhaitent identifier et
maîtriser leur impacts environnementaux et améliorer leur
performance environnementale des outils pratiques.
La version en vigueur est celle de 2004 et a été
très légèrement modifiée comparée à
la précédente. A noter que cette norme est concurrente avec le
règlement européen EMAS (Eco Management and Audit
Scheme) qui date de 1995 et poursuit les mêmes objectifs.
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L'obtention de la certification ISO 14001 s'accompagne d'une
diminution immédiate de la consommation d'eau de l'ordre de 8 % et d'une
réduction de la facture énergétique d'environ 1 % par an
pour les organisations concernées.1
L'OHSAS 18001 est un système de
management permettant à toute structure d'identifier, d'analyser, de
réduire et de surmonter les dangers liés à la
sécurité et la santé de son personnel en limitant les
risques. Faute de consensus pour l'élaboration d'une norme
internationale de type ISO, c'est le référentiel OHSAS 18001 qui
s'est imposé en 1999 à l'initiative du BSI (British Standard
Organization).
Il fut élaboré en s'inspirant de normes
nationales déjà existantes. Sa dernière révision
date de 2007 et a été améliorée et
complétée dans le but de renforcer sa compatibilité avec
les normes ISO 9001 et ISO 14001.
L'Organisation Internationale du Travail (OIT) a de son
côté publié en 2001 un référentiel
international appelé ILO-OSH 2001. Celui-ci ne comporte pas de
différence majeure avec l'OHSAS 18001 et est davantage un guide
général de bonnes pratiques.
Ces trois normes/références que je viens
d'évoquer se rejoignent en de nombreux points. Elles ont en commun
plusieurs chapitres et s'accommodent toutes les trois de la
célèbre roue de DEMING (PDCA). Elles ont la particularité
de ne pas avoir d'obligation légale. Les entreprises qui s'engagent dans
la voie de la certification le font de manière volontaire même si
certaines peuvent être soumises à une pression externe (notamment
de leurs clients) pour le faire.
Toutefois, plusieurs exigences de ces normes (en
matière de Sécurité/Santé au travail et
d'environnement) peuvent relever d'obligations légales. Qu'en est-il de
la certification de ces systèmes de management ?
1
http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/es411A.pdf
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2) Etat de la certification des systèmes de
management QSE
Les statistiques sur les systèmes de management
certifiés ne sont pas faciles à trouver. Et quand on parvient
à en trouver, elles sont pour la plupart soit établies au niveau
mondial (par l'ISO elle-même) soit au niveau
régional/départemental (Cas des Chambres de Commerces et
d'Industrie qui font des études), soit elles ne sont pas très
récentes.
2.1) Cas du référentiel OHSAS
18001
Comparée à l'ISO 9000 ou l'ISO 14001, l'OHSAS
18001 n'a pas le statut d'une norme internationale. Certains pays à
l'instar de la France arguent que la santé et la sécurité
au travail relèvent des prérogatives de chaque Etat.
Malgré ce handicap, ce référentiel est
incontournable et représentait près de 80% des certifications en
matière de management de la santé et de la sécurité
auprès des entreprises en 2004 au niveau mondial2.
Le premier certificat OHSAS 18001 a été
délivré en 2000 en France. Le graphique3 ci-dessous
détaille la répartition des certificats par secteur
d'activités en France. La construction, les industries de transformation
et les matières premières arrivent en tête avec plus de la
moitié des certifications. La pénibilité de ces
métiers explique peut-être l'engouement de ces secteurs à
être certifiés.
2 Source : BSI Project group OHSAS
3 Statistiques nationales AFNOR 2004
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Figure 3 : Répartition des
certificats OHSAS 18001 par secteur d'activités en France
2. Cas de la norme ISO 14001
La loi n°2001-420 du 15 mai 2001 dite loi des
Nouvelles Régulations Economiques exige que les entreprises
cotées en bourse publient dans leur rapport annuel, des données
sur les conséquences environnementales de leurs activités. C'est
la preuve de la prise de conscience des acteurs politiques et
économiques de l'importance de l'impact de l'activité humaine sur
l'environnement.
Cette prise de conscience se manifeste notamment par un
intérêt croissant des entreprises à intégrer la
problématique de l'environnement dans leur stratégie. Cependant,
cela ne se traduit pas encore par une croissance exponentielle du nombre de
certificats délivrés en France.
La Chine est en tête des pays certifiés. La
France a stagné entre 2007 et 2008 et est très en retard
comparativement aux pays comme l'Italie et l'Espagne. Les pays de l'ancien bloc
de l'est (Roumanie, Pologne, Hongrie...) par contre semblent
enthousiasmés par cette norme comme l'indique le graphique ci-dessus.
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Figure 4 : Certificats ISO 14001
délivrés dans les pays ayant au moins 1000 certificats (Europe et
Chine) 4
Au niveau national, le secteur des matériels
électriques et électroniques apparaîssent comme les plus en
avance sur la certification. Suivis par la chimie et la parachimie. Ils
occupent cette place sans doute parce que la nature de leur activité a
plus d'impact sur l'environnement.
4 Enquête ISO de 2009
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Métallurgie
8%
Agro- alimentaire
8%
Matériels électriques et électroniqu es 28%
Mécanique
9%
Eco-
industries
13%
Automobile (sous- traitance) 14%
Chimie et parachimie
20%
Figure 5 : Répartition par secteurs
d'activités de la certification ISO 14001 en France
De la répartition par la taille des effectifs de
l'entreprise, il ressort que les entreprises de 11 à 50 salariés
et celles de 101 à 250 sont celles qui plébiscitent la norme. On
aurait pu s'attendre à ce que les grosses PME (plus de 500
salariés) soient les plus avant-gardistes par l'obtention de cette
certification d'autant plus qu'elles ont davantage de moyens.
Figure 6 : Répartition par taille
d'effectifs de la certification ISO 14001 en France5
5 Source :
http://www.synergiesconseil.com/bibliotheque/articles/Iso14001etude.pdf
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1
3. Cas de la norme ISO 9001
Plus d'1 million de certificats de cette norme dont 31631 dans
l'hexagone ont été attribués à la fin de
l'année 2012 dans plus de 180 pays6. Autant dire que c'est la
norme phare et celle qui rencontre le plus de succès auprès des
organisations. Cela s'explique aussi certainement par le fait qu'elle soit la
plus ancienne des normes ISO.
La Chine est en pole position sur le pourcentage de
certificats délivrés (23%). L'Espagne et l'Italie ont
respectivement 7 et 12 %. La France avec ses 3% semble marquer le pas
même si le nombre de certificats y est globalement en hausse depuis
plus
de 20 ans.
Figure 7 : Répartition des
certificats ISO 9001 par pays en 2010
6
http://strategik.fr/blog/les-statistiques-officielles-iso-9001/05/2010/
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42 % des entreprises industrielles Françaises ont
actuellement la certification ISO 9001. Plus elles sont grandes, plus elles
sont certifiées7 Les statistiques sur les certificats ISO
9001 sur la France (secteur d'activités, taille de l'entreprise...) ne
sont pas toujours accessibles. Lorsqu'elles le sont, les informations sont
généralement parcellaires et ne permettent pas une exploitation
digne d'intérêt.
Ces systèmes de management sont compatibles : la
certification de l'un n'empêche pas celle de l'autre. Bien au contraire,
plus ils sont intégrés meilleur est la prise en compte des
interactions existants entre eux. De plus, lorsqu'ils sont certifiés
ensemble, l'entreprise gagne en efficacité, en coût et en
cohérence.
Toutefois, la certification du système de management en
elle-même ne constitue guère un gage de qualité des
produits par exemple lorsqu'on est certifié ISO 9001. C'est davantage
une assurance sur le respect des procédures et des principes. C'est pour
cette raison que la certification ne doit pas être
considérée comme une fin en soi.
3) Quelles sont les attentes des `'clients `'
vis-à-vis de ces référentiels ?
Les clients sont la raison de vivre des entreprises. C'est pour
cette raison que ces dernières mettent tout en oeuvre pour les
satisfaire.
3.1) Les institutions administratives
L'Etat exige le respect de la législation en vigueur et
donc l'application de mesures limitant un danger pour les populations. Ainsi,
dans le cas de l'Environnement par exemple, l'ISO 14001 : 2004 en son chapitre
4.3.2 souligne que l'entreprise doit prendre en compte les exigences
légales dans la mise en oeuvre et la tenue à jour de son
système de management.
A cela il faudra ajouter aussi les initiatives locales des
Collectivités Territoriales ou préfectorales qui peuvent
être différentes d'un département à un autre.
7
http://www.insee.fr/sessi/4pages/pdf/4p138.pdf
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3.2) Société civile
L'importance prise par les acteurs de la société
civile est grandissante. On ne compte plus le nombre de projets qui ont
échoué grâce à l'action des ONG ou des associations
de riverains. Le projet de construction du nouvel aéroport de
l`agglomération nantaise par exemple cristallise les revendications des
défenseurs de l'environnement.
Ces nouveaux acteurs qui ont oeuvré pour le concept de
« Responsabilité Sociale des Entreprises », attendent que
l'organisme ne se préoccupe plus uniquement de son chiffre d'affaires
mais se soucie également de l'impact de son activité sur
l'environnement, de son image de marque auprès de l'opinion. Cela
constitue une nouvelle donne que les systèmes de management
(certifiés ou pas) doivent dorénavant considérer.
3.3) Les établissements Financiers
La crise économique qui sévit depuis 2008 a
réduit les crédits accordés aux entreprises par les
institutions financières. Ces dernières attendent qu'elles
montrent davantage des garanties de leur solvabilité, de leur engagement
à atteindre leurs objectifs. Une organisation avec un système de
management éprouvé donnera plus confiance aux
établissements prêteurs.
De même, la multiplication des catastrophes naturelles a
entraîné une augmentation des frais d'assurances pour les
professionnels. Une entreprise certifiée et ayant par exemple
intégré le management des risques dans sa stratégie, aura
certainement un atout non négligeable dans la négociation de son
contrat d'assurances.
3.4) Les clients
Les clients ont tendance à demander que la
qualité ne cesse de s'améliorer. Ils attendent en retour que
l'entreprise fasse le maximum pour leur garantir cette qualité. Le
système de management certifié est la preuve de la
capacité de l'organisme à gérer sa qualité.
Outre le fait qu'elle doit « démontrer son
aptitude à fournir régulièrement un produit conforme aux
exigences des clients », il n'est pas rare que lui soit exigé
parallèlement le respect d'autres référentiels ou
pratiques qui n'entrent pas directement dans la production du bien ou du
service en question.
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Par exemple, certaines entreprises de transport sont fortement
incitées par leurs clients à avoir une flotte de camions moins
polluante et une gestion des déchets qui respecte l'environnement. Et,
l'un des moyens pour satisfaire cette demande est d'être certifié
ISO 14001.
Les systèmes de management QSE sont récents et
la plupart d'entre eux s'intègrent dans des modes de managements
déjà existants. Leur déploiement est croissant, la
standardisation des pratiques à l'échelle planétaire
poussera à terme la grande majorité des organisations à
adopter le même langage normatif. D'autre part, les attentes des parties
prenantes seront sans cesse croissantes. Elles voudront non seulement des
produits et services satisfaisants en termes de qualité mais exigeront
aussi aux organisations qu'elles remplissent leur rôle de
Responsabilité Sociale et Citoyenne. Quel retour sur investissement pour
les entreprises certifiées ?
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II - LA CERTIFICATION : LES GAINS POUR L'ENTREPRISE ET
LES EFFETS INDUITS
Logiquement, cela devrait être la première
interrogation de toute structure qui souhaite obtenir une certification : quels
avantages allons-nous en tirer ? Question d'autant plus importante à
l'heure où les crédits s`amenuisent du fait de la conjoncture
économique difficile. Cependant, les effets induits par ce type de
démarche ne sont pas suffisamment pris en compte en amont.
1) Les gains obtenus par l'entreprise
Il est certain que les organismes ne se décideraient
pas à solliciter une certification si elles n'y avaient à retirer
aucun avantage.
1.1) Au niveau du personnel
La poursuite d'un objectif commun contribue à mobiliser
l'ensemble des salariés et à empêcher que la motivation ne
s'essouffle : « Tous les ans, les auditeurs nous font rebondir et nous
permettent d'éviter le relâchement».8
La certification permet également de
fédérer tout le personnel autour d'un projet transversal qui
implique tous les services de l'entreprise. Ceci participe à
décloisonner les équipes et à aboutir à une
meilleure compréhension des standards de fabrication.
Enfin, la certification permet de faire évoluer les
mentalités du personnel en ce sens où elle incite à plus
de rigueur dans l'exécution des tâches et à une
valorisation individuelle.
1.2) Au niveau du management
La démarche de certification facilite la prise en
compte de l'importance de la contribution et la clarification du rôle de
chacun. Ainsi, l'approche processus par exemple permet de déterminer les
responsabilités de tout un chacun dans le processus.
8 Sylvie Rolland - Un bilan de 20 ans de certification des SMQ :
les apports perçus de la certification ISO 9000 par les managers
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Elle favorise la mise en place des décisions
stratégiques de la direction et leur pilotage par le biais d'indicateurs
d'efficacité et de performance avérés.
Elle peut également aider à anticiper les
conflits en ce sens où il privilégie l'identification des causes
d'un quelconque défaut plutôt que de la désignation d'un
« coupable ».
1.3) Au niveau de l'image
La certification permet de valider le savoir-faire de
l'entreprise notamment en matière de qualité : « C'est la
reconnaissance extérieure des efforts que nous
accomplissons9».
C'est une vitrine publicitaire de choix pour les entreprises
qui vaut toutes les campagnes publicitaires. Afficher la certification ISO
14001 par exemple permet d'améliorer son image de marque aux yeux du
public et de s'afficher comme une entreprise citoyenne.
1.4) Pour l'entreprise dans son ensemble
L'avantage concurrentiel que procure une certification est
indéniable. C'est un gage de sérieux et de respectabilité
auprès de ses concurrents et des pairs de son secteur
d'activités.
De même, l'obtention d'une certification ouvre les
portes à des marchés qui l'exigent en partant à la
conquête de ceux-ci et en se différenciant : « Afficher un
certificat, c'est une carte de visite7». Ce
bénéfice commercial donne également l'occasion de
fidéliser les clients.
Au-delà de l'efficacité commerciale
engrangée grâce à la certification, cette dernière
doit normalement entraîner une réduction des coûts
engendrés par les non-conformités et donc d'accroître la
productivité.
Un système de management certifié procure sans
conteste une plus-value à l'organisation qui l'acquiert. Toujours est-il
que cette même certification peut conduire à des effets qui
peuvent s'avérer préjudiciable par la suite.
9 Sylvie Rolland - Un bilan de 20 ans de certification des SMQ :
les apports perçus de la certification ISO 9000 par les managers
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2) Les effets non souhaités induits par la
certification
Outre le fait que la démarche d'obtention de la
certification soit salutaire pour une entreprise, il faudrait néanmoins
aussi se préoccuper des possibles effets indésirables qu'ils
entraîneraient.
2.1.) La pesanteur du système
C'est le reproche habituellement fait aux systèmes de
management certifiés. Leur mise en place occasionne souvent une
inflation de réunions qui s'enlisent et finissent par devenir
contre-productives. Aussi, la formalisation, l'enregistrement de presque tous
les documents, la description des procédures voire des tâches
peuvent complexifier la démarche.
De même, l'interprétation de chaque exigence de
la norme selon le secteur d'activités auquel on appartient requiert un
énorme travail. Cette lourdeur est l'une des raisons couramment
soulevée par les chefs d'entreprises qui hésitent à se
lancer dans la démarche de certification.
2.2) Le Coût élevé
L'obtention de la certification n'est pas neutre en termes de
budget surtout pour les PME. Le coût est très variable selon la
taille et le degré d'avancement de l'entreprise dans une démarche
de certification. Cette dernière est tout aussi gourmande en temps. Il
faut compter en moyenne entre 12 et 24 mois pour obtenir une certification ISO
par exemple. Pendant tout le temps que dure la certification, l'entreprise peut
courir le risque de ne pas accorder le même investissement (financier et
humain) à un autre projet.
En dehors de sa lourdeur et de son coût, le chemin qui
conduit à la certification peut entraîner d'autres effets
indésirables.
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2.3) Le `'pointillisme»
L'une des habitudes fréquentes lorsque l'on vise la
certification pour la première fois est de vouloir respecter
scrupuleusement les chapitres de la norme en décrivant tout dans le
moindre détail. Cette fâcheuse tendance est gourmande en
énergie et monopolise le temps des équipes. Cet amas de
procédures est loin de constituer le préalable à
l'efficacité du système de management. Il peut même
plutôt l'handicaper sérieusement et le réduire
principalement à un recueil de procédures ou de formulaires.
2.4) La rigidité
Les systèmes de management exigent un certain
formalisme : description des processus et des démarches à suivre
par exemple en cas de non-conformité détectée. Mais,
lorsque ce formalisme devient un dogme, il est capable de bloquer toute
l'organisation et rendre celle-ci moins réactive face aux signaux du
marché.
Il est démontré10 que ce formalise
brise souvent l'esprit d'initiative ou de créativité de certains
qui se réfugient derrière la norme (et ses exigences) pour
expliquer leur absence de réaction face à un écart
constaté par exemple. « J'ai suivi la procédure. Rien de
plus », « le mode opératoire m'interdit de le faire »
sont autant de formules qu'on entend souvent pour justifier un comportement. Le
poids du prescrit a tendance à briser les initiatives personnelles. Ceci
est encore plus vrai de la part de ceux qui n'ont pas été
associés à la rédaction des dites procédures.
2.5) La « certification pour la certification
»
Certaines structures se lancent dans la recherche de la
certification sans se poser la question de savoir si cela leur est utile ou
pas. C'est souvent le cas lorsqu'elles le font sous la contrainte d'un client
important par exemple.
10 Simba M., Ouhanouna D., Gautier R., Le système
qualité face à la réalité dans les entreprises :
l'effet négatif du descriptif sur la performance, Qualita 2001.
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Elle s'y aventure donc sans une véritable
volonté d'amélioration et la démarche demeure purement
superficielle. Dans ce cas le personnel est peu motivé, ne s'implique
qu'à la marge voire freine la démarche. Au final, les changements
observés sont insignifiants et le risque le plus grave pourrait
être de paralyser à l'avenir tout projet d'entreprise de ce
type.
On le voit, la certification du système de management
accorde un bénéfice certain aux entreprises. Elle permet à
tous les acteurs de l'entreprise de se tourner vers un objectif commun. C'est
un moyen de renforcer la confiance des différentes parties
intéressées. Cependant, outre sa lourdeur et son coût
d'obtention, la certification est susceptible d'entraîner des effets
pervers comme le perfectionnisme ou l'absence de souplesse.
Si les outils et méthodes facilitent la tâche des
managers QSE dans leur souhait de s'approprier le SM, l'implication de leurs
équipes ne reste pas moins une donnée déterminante
à prendre à compte
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2ème partie : LE MANAGER ET LE SYSTEME DE
MANAGEMENT QSE
Les outils et les méthodes sont des alliés dont
le manager QSE ne peut pas se passer pour faire adopter le SM auprès de
ses équipes. Ces outils et méthodes (I) pour
qu'ils soient efficaces doivent être au service de son action.
Parallèlement, l'engagement de tous, notamment des membres de son
équipe et de lui-même participent aussi à cette
efficacité (II).
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I - OUTILS ET METHODES D'AIDE DE GESTION DES SYSTEMES
DE MANAGEMENT
« On veut un nouveau patron qui va au charbon et pas un
qui va passer son temps à faire des arêtes de poissons de m...
». Fidèle transcription des propos d'un collègue à la
suite de la vacance d'un poste de Responsable QSE. C'est dire que les outils
n'ont pas toujours une bonne presse. En termes d'outils utilisables par les
systèmes de management, on pourrait dire que les organisations sont
largement servies. Ce qui importe le plus est leur utilisation à bon
escient. Nous allons présenter brièvement quelques-uns d'entre de
manière non exhaustive. Pour y procéder, nous les regrouperons en
deux thèmes : les outils dits opérationnels (1),
et ceux qu'on pourrait qualifier de préventifs en ce sens où ils
permettent d'anticiper sur les dysfonctionnements(2).
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1- Les Outils opérationnels
1.1) La roue de Deming ou PDCA
Il est difficile de parler d'amélioration continue sans
faire allusion à la roue de Deming encore appelée PDCA.
Popularisée dans les années 1950, cette méthode peut
s'appliquer à n'importe quel système de management. C'est
davantage une démarche globale qu'une méthode à proprement
parler. Elle comporte 4 étapes ou chacune est censée
entraîner l'autre de manière à faire une boucle.
Figure 8 : La roue de DEMING ou PDCA
Planifier : Quelles sont les actions qui permettront de
résoudre le problème et quels sont les
moyens et les ressources allouées ? Il s'agit à
ce niveau de formuler les objectifs à atteindre. C'est la phase
préparatoire qui est bien malheureusement parfois
écourtée.
On définit le problème et on le formalise avec
des indicateurs. C'est la phase de réflexion pendant laquelle on
collecte les données. C'est une étape importante dans la mesure
où les objectifs fixés conditionneront la réussite ou pas
du projet.
Si les objectifs déterminés sont fantaisistes ou
déconnectés de la réalité, il est fort à
parier que l'échec sera au rendez-vous.
Déployer : c'est l'étape de la
mise en oeuvre. C'est ici que l'on entre dans la matérialisation
concrète du projet en respectant ce qui a
été défini à l'étape
précédente. On exécute les actions planifiées plus
haut.
On effectue les actions conformément aux protocoles
définis à l'étape précédente. Il va s'en
dire que si la planification a été ratée, on le remarquera
assez rapidement à cette étape.
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Comprendre : La réalisation est-elle
en phase avec les idées de départ ? On vérifie,
contrôle
que les actions mises en place correspondent bien à ce
qui était planifié. On mesure à ce niveau (avec les
indicateurs déterminés au plan) si des écarts existent
entre ce qui était prévu et ce qui est réalisé.
Ce contrôle est efficace s'il s'accompagne d'une
profonde analyse des résultats obtenus. On passe au crible ces derniers
en examinant leur pertinence.
Agir : Ici, on ajuste, on corrige les
écarts constatés. Si le problème demeure, on renforce
les
mesures prises plus haut. Si au contraire les résultats
sont satisfaisants, on voit dans quelle mesure on peut les
généraliser à d'autres situations identiques.
Exemple d'utilisation du PDCA
Jugée trop généraliste par certains voire
simpliste, la roue de Deming est utilisable dans toutes les activités de
l'entreprise. Pour ma part, elle apparaît principalement comme une
attitude à adopter et semble être un préalable avant
l'utilisation d'autres outils.
Dans l'exemple que je propose ci-dessus, il s'agit d'un projet
de mise sur le marché d'un nouveau produit.
P
|
D
|
C
|
A
|
A ce stade, les études
|
On étudie le produit et
|
Les prototypes sont
|
La production est
|
marketing par exemple
|
les procédés de
|
disponibles, c'est la
|
lancée, on attend les
|
ont déjà été menées.
|
fabrication.
|
phase des tests (de
|
premiers retours puis
|
La cible commerciale a
|
|
sécurité notamment)
|
on fait un premier
|
été définie
|
|
avant la
commercialisation. On
réalise les dernières vérifications.
|
bilan. On détermine
quel dispositif
(indicateurs, chiffres...)
permettra d'évaluer le produit C'est à ce stade
que l'on va éventuellement ajuster et corriger les
ratés.
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1.2) La Matrice de MOFF ou SWOT
MOFF : Menaces,
Opportunités, Forces,
Faiblesses SWOT: Strenghs,
Weaknesses, Opportunities,
Threats
Avant de se lancer dans tout projet d'envergure, il importe de
faire au préalable un état des lieux. Celui-ci permet de se poser
et de faire le point sur ses atouts et ses carences. C'est une étape
« diagnostic » à la manière du médecin qui le
fait avant de prescrire un traitement.
L'idéal est d'y réfléchir par un groupe
de travail composé de personnes ayant un lien avec le projet
envisagé en abordant les problèmes sous des angles
différents. Cette complémentarité des points de vue permet
d'avoir une vision plus globale du projet.
Pour construire la matrice, on classe les forces et faiblesses
selon qu'elles sont internes (ce qui est intrinsèque
à l'organisation et sur lesquels on peut agir) ou externes
(tout ce qui est lié à l'environnement extérieur
et dont l'entreprise n'a pas prise).
Pour l'illustrer, je me suis appuyé sur la situation
d'une enseigne de restauration rapide qui a 4 ans d'existence et envisage la
mise en place d'un SMQ (Système de Management de la Qualité) sur
2 ans maximum pour obtenir la certification ISO 9001. Ce projet vise à
se rapprocher de la concurrence et à rassurer la clientèle.
|
FORCES
|
FAIBLESSES
|
INTERNES
|
- L'accueil des clients
- La qualité gustative des repas - Des prix abordables
-Absence de conflits sociaux
|
- Le temps d'attente
- La propreté des sanitaires
- L'étroitesse du parking
- La variété des sandwiches
- La vétusté des équipements de
travail
|
EXTERNES
|
- Zone d'activités commerciale en construction à
proximité
- Engouement pour le drive -Projet d'extension de la ligne de
transports en commun
|
- Crise de la viande de
boeuf/cheval
- Nuisances olfactives
- Proximité d'une zone résidentielle
- Augmentation de la TVA
|
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OPPORTUNITES
|
MENACES
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Sa réalisation impose un certain nombre de contraintes
pour pouvoir en tirer le meilleur parti. Tout d'abord, il faut
s'appuyer sur des faits et non sur des intuitions (sur les
prix dits `'abordables», il faut les comparer à ceux de la
concurrence pour l'affirmer.
Etre précis et être en mesure de
chiffrer les données. Sur le temps d'attente par
exemple, il faut être capable de le chiffrer avec exactitude et ne pas se
limiter à une simple estimation. Plus les données sont proches de
la réalité meilleure sera l'analyse.
Une analyse SWOT ne doit pas excéder une page. Il faut
privilégier l'essentiel et éviter de trop la
détailler. Son intérêt est d'avoir une vision globale de
l'existant. Ceci offre une vue d'ensemble de l'entreprise.
Enfin, tous les faits n'ont pas le même impact. C'est
pourquoi il importe de les prioriser. Il serait judicieux de
les numéroter du plus significatif au moins significatif. Dans notre
exemple, on s'aperçoit que la hausse de la TVA (qui va aussi toucher nos
concurrents) s'avère comme une faiblesse moins déterminante que
l'étroitesse du parking (qui peut inciter les clients à
privilégier une enseigne disposant d'un parking toujours disponible).
L'utilité du SWOT réside dans le fait qu'il peut
parfois nous amener à ne rien faire. Ainsi, si à l'issue de
l'analyse l'on se rend compte que les forces sont largement supérieures
aux faiblesses, que les menaces sont inexistantes et les opportunités
très limitées, on peut arriver à la conclusion que la
situation actuelle n'incite pas à se lancer dans un nouveau projet.
Quand bien même on parvient mettre en place des outils
ou mécanismes qui doivent empêcher la survenance d'un
défaut de fabrication par exemple, on est le plus souvent amener
à rectifier le tir. Et donc à recherche les causes des
écarts.
1.3) Le Diagramme d'ISHIKAWA ou Méthode 5M
La méthode 5M est une méthode d'analyse dont le
but est de rechercher et de représenter de manière succincte les
causes potentielles d'un problème. Elle utilise une
représentation graphique en forme de poisson d'où le nom qu'on
lui accole d' « arête de poissons ». Cette
représentation établit la relation entre les causes d'un
problème et les effets induits.
Pour un effet donné (dysfonctionnement, panne...),
cette méthode donne l'opportunité d'examiner l'ensemble des
causes possibles selon un classement par 5 grandes familles (on peut l'adapter
à 6 ou 7 familles selon les cas, voire le limiter à 3 ou 5
familles) :
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Matière : fournitures, consommables,
matières premières...
Matériel : équipements,
machines-outils, matériel informatique, logiciel...
Main d'oeuvre : ressources humaines
(compétences, formation, motivation...)
Milieu : l'environnement physique (bruit,
température, ergonomie, lumière, postes de
travail...)
Méthode : procédures, manuel
d'instructions, modes d'emploi, notices...
Avant de se lancer dans la construction d'un diagramme
ISHIKAWA, il faut préalablement constituer un groupe de travail
pluridisciplinaire qui se réunira et listera toutes les causes possibles
pouvant être à l'origine d'un problème à travers une
séance de brainstorming.
Après avoir listé toutes les causes possibles,
Il faut les hiérarchiser selon leur importance : il faut
différencier les causes essentielles (celles sur lesquelles on va agir
en priorité) de celles qui sont accessoires.
J'ai pris comme exemple pour illustrer cet outil l'accident du
camion de marchandises d'une entreprise de transport de matières
dangereuses. Les causes liées au milieu sont externes à
l'entreprise (impossible d'agir sur les conditions
météorologiques et de circulation). En revanche, les causes en
rapport avec la méthode et le matériel sont celles sur lesquelles
l'entreprise devrait agir prioritairement.
MAIN D'OEUVRE
Inexpérience conducteur
Conduite en état d'ébriété
Inexpérience
METHODE
Conduite dangereuse
Excès de vitesse
Violation code de la route
Accident du camion de transport
Conditions météo difficiles
Etat de la chaussée
Révision : pneus, frein...
Trafic routier : embouteillage...
Contrôle technique ok ?
MILIEU
MATERIEL
Figure 9 : La Méthode 5 M
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Il es conseillé de ne pas écourter la phase
initiale de créativité en allant directement sur les causes les
plus évidentes. Cela réduit l'intérêt de
l'utilisation de l'outil.
1.4) L'approche processus
C'est un principe fondamental de la norme ISO 9001 et c'est le
point de départ de la démarche de management de la
qualité. Il est question à ce niveau de chercher à
reconnaitre et à décrire les processus indispensables à la
maîtrise des activités pour satisfaire les clients et atteindre
les objectifs fixés.
Par processus, on entend un ensemble d'activités
corrélées et interactives qui transforment des
éléments d'entrées en éléments de sorties.
En d'autres termes, le processus consiste à créer une valeur
ajoutée à travers une succession de tâches
réalisées à l'aide des moyens comme le personnel ou les
machines avec pour résultat final attendu un bien ou service.
La description des processus se réalise à
travers une cartographie des processus. Celle-ci facilite le pilotage global de
l'organisme, met en évidence la finalité de chaque
activité et donne du sens au travail de chacun à travers des
objectifs clairs.
Outre le fait que l'approche processus place le client au
centre des préoccupations de l'organisme, elle recherche
également l'amélioration des résultats. En effet, si on
cherche à comprendre les besoins et les contraintes des clients et des
fournisseurs internes par exemple, ceci amène inexorablement à
créer et à maintenir une véritable dynamique de
progrès dans l'entreprise.
C'est aussi un outil qui peut permettre une meilleure
appropriation du SM par le personnel. On peut très bien envisager de
réaliser la cartographie des processus avec les acteurs de ces
processus. Cela peut passer par un travail collectif (du type brainstorming) en
se posant des questions comme qui sont clients ? Quelles sont les parties
intéressées ? De quels clients internes ai-je besoin pour
accomplir ma tâche ? Qu'attendent nos clients externes de nos produits ?
La description des processus par ceux là même qui réalisent
au quotidien les tâches desdits processus ne peut que contribuer à
faciliter leur appropriation du SM.
Ci-dessous une cartographie des processus avec la famille des
3 grands processus : Management, Réalisation et Support.
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Figure 10 : Une cartographie des
processus
L'approche processus offre une vision transversale de l'organisme
en faisant apparaître les interfaces entre les différents
processus. Mieux, même les entraves au bon déroulement des
activités peuvent devenir visibles et permettre ainsi d'apporter une
meilleure solution.
Après les outils opérationnels ou « curatifs
», nous allons aborder les outils dits préventifs qui sont plus
destinés à devancer les probables dysfonctionnements.
2- Les Outils Préventifs
L'idéal serait de se servir des outils préventifs
dans la majorité des cas, c'est-à-dire des outils qui
empêchent logiquement à avoir à gérer des
difficultés et permettent d'anticiper.
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2.1) L'A.M.D.E.C.
C'est un procédé qui permet d'identifier les
potentiels modes de défaillances avant leur apparition,
avec l'intention de les éliminer ou de limiter le risque lié.
C'est donc une méthode préventive qui repose sur l'inventaire
systématique et l'évaluation des dysfonctionnements
éventuels susceptibles de se produire.
Que ce soit sur un produit, une machine, un process de
fabrication ou une ligne de production, la méthodologie à
appliquer demeure la même.
L'analyse des modes de défaillances, de leurs effets et
de leur criticité se fait sur l'aspect quantitatif
(évaluation de la fréquence, de la gravité et de
la probabilité de non détection du dysfonctionnement) et
qualitatif (déterminer les modes, les causes et les
effets associés de ces défaillances).
L'exemple choisi pour illustrer cet outil est un travail
pratique (TP) réalisé pendant mon cursus. Ce TP portait sur la
transfusion sanguine. Depuis le scandale du sang contaminé, la
transfusion sanguine doit respecter des règles très strictes. Il
s'agissait lors de ce TP de :
- Définir les modes potentiels de défaillance
- Pour chaque mode potentiel de défaillance : les
effets produits et les causes potentielles
- Définir une grille de cotation
- Calculer l'IPR (Indice de Probabilité du Risque) et
hiérarchiser les défaillances potentielles
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L'ENVIRONNEMENT
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Définition des modes potentiels de
défaillance : Effets et Causes
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N°
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Etapes du processus
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Activités du processus
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Modes de défaillances
|
Causes
|
Effets
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1
|
Décision clinique de transfusion
|
Evaluation de l'état clinique
|
Mauvaise décision clinique
|
-Pas de connaissance en transfusion -Evaluation clinique
inadéquate
|
- Transfusion associée à une
surcharge circulatoire, oedème aigu du poumon
|
-Transfusion inutile
|
-Exposition évitable à l'infection ou
aux risques immunologiques
|
Transfusion nécessaire mais non
réalisée
|
-Hypoxémie, augmentation fréquence
cardiaque, tachycardie
|
2
|
Choix des caractéristiques
|
Choix des composants
|
Erreur sur le composant
|
-Pas de connaissance en transfusion -Evaluation clinique
inadéquate
|
-Destruction des globules rouges
du donneur -Libération de protéines par ces
globules -Blocages des reins -Mort rapide suite à insuffisance
rénale
|
Choix de la quantité à transfuser
|
Erreur sur la quantité à administrer
|
3
|
Obtenir le consentement du patient
|
Obtenir un consentement libre et éclairé
|
Patient non informé des risques encourus
|
-Inconscience de l'importance du consentement et
des informations
|
Aucun enregistrement disponible pour se défendre
le cas échéant
|
-Le patient ne peut pas lire et/ou comprendre
les informations
|
Enregistrer les indications de la transfusion
et l'accord du patient
|
-Décision non enregistrée
|
-Inconscience de l'importance du consentement et
des informations
|
-Perte de l'enregistrement du consentement
du patient
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HERVE NJOO EKOULE
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Ensuite, la grille de cotation a été faite avec
la :
Détection : la probabilité de
déceler la défaillance
Gravité : l'effet de la
défaillance
Fréquence : estimation de la
période de survenance de la défaillance
Puis, le calcul de la criticité(ou IPR) :
Détection(D) x Gravité(G) x Fréquence (F)
Pour terminer, les défaillances potentielles ont
été hiérarchisées. Cela permet de prioriser les
actions à mettre en place.
HERVE NJOO EKOULE
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= 28
|
Le risque de contamination est minime, il est maitrisé
|
Entre 40 et 28
|
Le risque est modéré. Il est néanmoins
à surveiller et impose une vigilance
|
Entre 100 et 196
|
Le risque est certain. Il est à surveiller et
nécessite des actions prioritaires
|
= 280
|
Le risque est important. Il y a un danger ! Prise
immédiate de mesures d'urgence.
|
L'AMDEC est une méthode qui est simple de prime abord
mais peut se révéler lourde et fastidieuse à mettre en
place. Avant de s'y lancer, il faut mener une réflexion comparative sur
le coût de son analyse et sur le coût de l'amélioration
à apporter. En effet, il est inutile de se projeter dans un AMDEC si les
effets bénéfiques qu'on attend en retour sont minces par rapport
au coût (temps, ressources...) qu'on va y consacrer.
Il est plus judicieux - du moins dans un premier temps - de
piloter des AMDEC fonctionnelles. Cette approche offre l'opportunité de
repérer les fonctions les plus critiques et de réduire ainsi le
champ d'analyse des possibles dysfonctionnements (et donc la lourdeur de la
démarche).
2.2) L'Audit QSE
C'est l'outil de management par excellence pour évaluer
l'efficacité de son SM et améliorer ses performances. Il vise
à :
- Evaluer l'application des standards de l'entreprise par
rapport aux exigences réglementaires, et contractuelles
- Evaluer l'efficacité du SM pour s'assurer que
l'organisation répond en permanence à ses objectifs
spécifiés (Appliquons-nous ce qui est prévu ? A quelle
fréquence ? No risques sont-ils maîtrisés ? L'application
de nos procédures internes garantit-elle la satisfaction de nos clients
?)
Les entreprises feraient fausse route en se privant des atouts
de cet outil. Pour avoir mené un audit environnement lors de ma
formation et participé à des audits qualité, je puis dire
que cet outil revêt plusieurs avantages.
Le premier et le plus important à mes yeux est qu'il
permet une mobilisation de l'ensemble des équipes. J'étais en
charge de l'actualisation documentaire du système qualité et tous
les managers concernés ont montré une réelle implication
à la réussite de cette mission. La prise de conscience des
salariés de leur contribution individuelle au progrès de
l'entreprise était palpable.
HERVE NJOO EKOULE
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L'audit est l'un des moments propices au rappel des
procédures et autres modes opératoires en vigueur. Il permet de
sensibiliser de nouveau les équipes au respect des standards, à
l'application des bonnes pratiques et plus globalement à la
démarche d'amélioration continue prônée par la
direction.
C'est un outil qui peut être facteur de motivation et de
valorisation particulièrement pour ceux qui sont en manque. Il n'est pas
rare que des audités manifestent leur joie de voir leur travail reconnu
et leur participation aux succès de l'entreprise par un oeil
extérieur à l'organisme. Ceci est encore plus vrai lorsque
l'auditeur met en avant les points positifs relevés dans un secteur
quelconque pendant la réunion de clôture.
Souvent absorbés par le management ordinaire et son lot
de problèmes fréquents à résoudre, les managers
n'ont pas toujours la possibilité de faire le bilan des actions
(correctives par exemple) qui ont été mises en place et
d'envisager d'autres pistes de réflexion. Cette photographie
instantanée des standards donne l'occasion de réfléchir au
fonctionnement de l'entreprise.
Véritable moment d'échanges, il peut permettre
la remontée de suggestions ou d'aborder les problèmes sous des
angles jusque là inexplorés. Il arrive que l'auditeur
lui-même aussi (même si cela n'est pas son rôle premier)
propose des solutions qu'il a rencontrées dans d'autres
entités.
2.3) Le SMAT
SMAT : Safety/Senior
Management Tool
C'est un outil de management de la sécurité dont
le but est de contribuer à diffuser la culture sécurité.
Il a un objectif triple :
Ø Renforcer les pratiques de sécurité
Ø Eliminer les actes dangereux et les conditions
dangereuses Ø Aider les employés à améliorer leur
niveau de sécurité.
Ce n'est pas un audit ou une inspection au sens ou l'on juge
l'organisation ou un comportement. C'est plutôt un outil
d'observation des pratiques de sécurité sur le terrain
qui, par une discussion constructive entre le personnel et le Smateur,
contribue à amener des changements positifs en termes de
comportement.
Bien qu'il soit réalisé par un manager selon un
planning annuel préétabli, le SMAT est sous la
responsabilité de toute la hiérarchie, de la direction
générale en passant par l'encadrement intermédiaire. La
personne recevant le SMAT est prévenue préalablement.
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Les étapes d'une visite SMAT : de 30
minutes à 1 heure Planifier et informer
Planifier et préparer le SMAT avec le manager de
l'équipe. Il est important d'informer les employés pour que cette
visite soit perçue de manière positive.
Observation de loin
Observer l'employé(e) et sa zone de travail en arrivant.
Rencontrer la personne Smatée
Dire bonjour, rappeler les objectifs du SMAT et demander à
la personne de reprendre son travail.
Observer
Observer toutes les actions et conditions possibles, que ce soit
au niveau des postures, des gestes, des mouvements, des outils, de la
propreté etc.
Trois types d'observations sont possibles : - Les points positifs
;
- Les actes dangereux ;
- Les conditions dangereuses.
Dialogue
Remercier la personne Smatée. Lors de cette
étape il est très important d'écouter la personne
Smatée et de lui poser des questions ouvertes pour s'assurer qu'elle est
consciente des points positifs observés et des actes dangereux et
conditions dangereuses observées. C'est aussi l'occasion de lui demander
de suggérer des actions correctives et de décider avec elle des
actions immédiates à traiter en priorité.
Rapport
Un rapport écrit est rédigé et contient :
- Les points positifs
- Les actes dangereux ;
- Les conditions dangereuses ;
- Les actions immédiates et différées
décidées.
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On ne note sur ce rapport que les sujets discutés pendant
le SMAT. Une copie du formulaire complété sera donnée
à la personne Smatée, à son responsable
hiérarchique direct et mis sur l'intranet.
Suivi
Les actions décidées lors du SMAT doivent
être suivies pour s'assurer de leur mise en oeuvre effective. Un SMAT se
concentre sur une personne et doit amener à des actions
réalisables à court terme et concerner des changements de
comportements.
Figure 11: Un tableau SMAT
Qu'ils soient opérationnels ou préventifs, les
outils constituent une aide précieuse pour le management dans sa
quête de s'approprier le SM et son adoption par l'ensemble des
équipe. Toutefois, les outils à eux seuls ne font pas tout.
L'implication de tous est une condition indispensable à
l'efficacité du SM.
HERVE NJOO EKOULE
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II - L'IMPLICATION DES MANAGERS
L'engagement de tous et plus particulièrement des
managers est indispensable à l'efficience du SM. Qu'est ce qui peut
bloquer cet engagement et comment peut-on l'encourager ?
1) Les freins à l'implication des managers
« L'implication des salariés est un trésor
pour l'entreprise11». Le manager impliqué est
mobilisé pour la réussite son entreprise. Parfois, il travaille
plus que ce qui est attendu de lui. Cependant, il n'est pas rare que des
blocages comme les déterminants individuels et organisationnels
amenuisent son degré d'engagement.
1.1) Les déterminants individuels
Il y'a des personnes qui s'impliquent naturellement et
d'autres pas. Cela est lié à la personnalité de chacun,
à son histoire personnelle. La pyramide d'A. Maslow ci-dessus nous
présente les différentes motivations qui peuvent influencer
l'échelle d'implication des uns et des autres. Etant donné que la
première motivation de tout salarié est de satisfaire ses besoins
physiologiques, il va s'en dire que le salarié en état de
précarité sera difficilement enclin à être
impliqué.
Figure 12 : La Pyramide d'A. MASLOW
11 Donner et prendre, la coopération en entreprise
de Norbert Alter, édition la Découverte
HERVE NJOO EKOULE
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Il y'a des profils managériaux qui sont plus ou moins
« actifs » ou « passifs ». Les premiers aiment avoir un
pouvoir sur le cours des choses et sont donc plus portés vers l'action.
S'ils ressentent un fort besoin de réalisation ou d'accomplissement, ils
seront encore plus impliqués. Les « passifs » en revanche
pensent qu'ils doivent subir les évènements et que de toute
manière, ils ne pourront rien changer. Ils s'impliquent
difficilement.
1.2) Les déterminants organisationnels
Les entreprises peuvent elles-mêmes créer des
conditions qui font obstacle à l'implication de leurs managers. Ceci se
traduit souvent lorsque les moyens alloués sont inadéquats pour
atteindre les objectifs fixés. L'absence de ressources suffisantes pour
parvenir aux résultats peut entraîner la démobilisation de
l'encadrant. Par exemple, un responsable HSE (Hygiène Environnement
Sécurité) à qui il est demandé d'améliorer
les résultats en matière de sécurité sans lui
accorder les moyens nécessaires (humains, financiers...) sera
peut-être contraint de « baisser les bras ».
L'implication est aussi fonction du degré de la
relation managériale qui existe entre collègues. Selon le type de
management qui a cours dans l'entreprise (cf § sur style de management),
celui-ci influencera dans un sens ou l'autre l'implication des managers. Si la
direction est plutôt de type autoritaire, l'implication aura tendance
à ne pas tutoyer les sommets. En revanche, si le style est
délégatif, on assistera davantage à un engagement des
managers.
Un management qui n'est pas associé à la prise
de décisions stratégiques aura sans doute tendance à
limiter son investissement dans les projets d'entreprise. Décider par
exemple de manière autoritaire de l'implémentation d'un nouveau
logiciel sans informer le management intermédiaire n'est pas de nature
à l'inciter à s'impliquer.
Le besoin d'estime (on en revient à la pyramide d'A.
Maslow), l'absence de reconnaissance et de valorisation des salariés par
leur hiérarchie n'est pas moins une entrave à l'implication du
personnel. Le manque de reconnaissance démotive les salariés. 37
% des français déclarent en manquer dans leur
travail12. La reconnaissance du travail bien fait est une marque de
confiance adressée au personnel. Un salarié ou un manager qui a
le sentiment que ses efforts ne sont pas récompensés à
leur juste valeur aura une implication en berne.
12Etude ANACT parue dans Travail & Changement.
N° 317 janvier/février 2008
HERVE NJOO EKOULE
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2) Les conditions pour une meilleure implication des
managers
S'il est difficile d'agir sur les déterminants individuels
parce qu'ils résultent de la personnalité de chaque individu, en
revanche, les organisations peuvent influencer l'implication des managers en
s'appuyant sur les déterminants organisationnels.
2.1) La cohérence
Il peut exister un décalage entre le discours
porté par direction et les actions menées. Les évolutions
de plus en plus soudaines du marché et de la concurrence qui modifient
continuellement la stratégie de l'entreprise peuvent l'expliquer. La
crise économique actuelle que nous traversons renforce d'ailleurs cette
tendance. Il n'empêche que l'entreprise doit s'efforcer de réduire
ce décalage pour ne pas affaiblir l'implication de ses
salariés.
Les déclarations des dirigeants qui peuvent être
parfois contradictoires doivent collées au plus près de la
réalité pour ne pas rompre la confiance qui existe avec le
personnel. Par exemple, lors d'une restructuration (licenciement,
acquisition...) la situation réelle de l'organisme doit être
présentée aux salariés pour éviter que ceux-ci ne
travaillent dans l'incertitude car cette dernière entraîne un
déficit d'implication.
Qu'il soit porté par le top management ou le management
intermédiaire, le message transmis doit être le même.
Dès qu'il y'a une incompréhension, la méfiance s'installe
et quels que soient la qualité des outils de management que l'on a
à sa disposition, ceux-ci vont s'avérer inefficaces. Certes
l'environnement économique amène l'entreprise à ajuster en
permanence sa stratégie ou sa tactique de manière parfois
brutale, mais cela ne doit pas pour autant l'amener à perdre de vue que
seule sa cohérence d'ensemble entraînera une forte implication de
ses troupes. Implication qui sera un gage de sa performance. Cohérence
qui se traduit également par les valeurs véhiculées, les
règles en vigueur et les procédures.
2.2) La réciprocité
On pourrait dire que l'implication des collaborateurs pour la
réussite de leur entreprise est inversement proportionnelle à
celle de leur entreprise vis-à-vis d'eux. Autant, les dirigeants
attendent que les salariés soient concernés par leur travail
autant ces derniers souhaitent que leur employeur manifestent le même
allant.
Certes, certains outils que j'ai évoqués dans
mon travail (groupes de travail, 5M, boîtes à outils...) peuvent
concourir à démontrer l'implication de la direction dans sa
volonté d'associer les salariés à la vie de l'entreprise
mais ce n'est pas une condition suffisante.
HERVE NJOO EKOULE
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En outre, l'entreprise peut mettre en oeuvre des
mécanismes de fonctionnement qui garantissent aux salariés des
conditions de travail optimales. L'implication de ces derniers n'en sera que
meilleure. Cela passe par de « petites attentions » comme
l'aménagement des horaires de travail pour les collègues qui en
font la demande. Il va s'en dire que ces « petites attentions » ne
doivent pas nuire à la bonne organisation du travail et que cette
souplesse ne doit pas devenir un droit.
Cette réciprocité passe autant par
l'écoute. Donner la parole à ses salariés (en dehors des
échanges formalisés comme l'entretien annuel) pour aborder des
difficultés plus « personnelles » mais qui peuvent avoir une
incidence sur le travail et donc sur l'implication. Pour cela, la
société indienne HCL Technologies a mis au point un portail
intranet sur lequel les individus peuvent s'exprimer - de manière
anonyme pour ceux qui le souhaitent - sur n'importe quel sujet ayant trait
à la compagnie et ainsi s'adresser à la hiérarchie.
L'outil ou la méthode à elle seule ne peut pas
résoudre tous les problèmes. Ils sont à considérer
comme des aides, des instruments à disposition des entreprises et au
service d'une politique d'ensemble. Le plus important est de choisir un «
catalogue » de méthodes ou d'outils appropriés après
avoir fait une analyse de la situation de l'entreprise, fixé des
objectifs, pris en compte son environnement et l'état du marché.
En sachant que tous ces outils/méthodes ne seront efficaces que si le
management qui s'accompagne est adapté.
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3ème PARTIE : LES STYLES DE MANAGEMENT ET OUTILS
DE MANAGEMENT
Les systèmes de management ont entre autres pour
objectif d'harmoniser les pratiques. Ainsi, quel que soit le lieu ou
l'activité, on devrait procéder de la même façon
pour appliquer les règles communes puisqu'on possède la
même certification. Pourtant, les contextes professionnels
diffèrent, les individualités sont parfois inhomogènes
dans une même équipe. Ainsi, le manager ou le dirigeant est
amené à adapter son management de manière sensiblement
différente tout en tenant compte de l'histoire de la structure qu'il
dirige et de sa propre personnalité (1). De même,
le management s'appuie sur des outils dont l'efficacité dépend en
grande partie de la manière dont ils sont déployés
(2).
HERVE NJOO EKOULE
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1- ADAPTER SON MANAGEMENT A CHAQUE SITUATION
Le management souffre du syndrome de RAVAILLAC13 et
est tiraillé de toutes parts : par sa hiérarchie, ses
concurrents, son client, son équipe et ses partenaires. Il doit sans
cesse satisfaire chacun des tiraillements sans pour autant ne léser
aucun. Paul HERSEY et Kenneth BLANCHARD (Théoriciens du Leadership
situationnel) ont établi quatre grands styles de management
situationnels.
1.1) Le style Directif ou Autocratique : Organiser et
Commander
Il est réputé avoir un côté
rassurant pour la plupart des salariés en ce sens où il permet
à ces derniers d'être reconnus et de savoir ce que chacun a
exactement à faire. Pourtant, il part du constat que les membres du
groupe ne sont pas disposés à prendre des responsabilités
et sont incapables de le faire. Il s'appuie sur une approche simple mais
très hiérarchisée : le pouvoir est centralisé et il
y'a une distinction forte entre les donneurs d'ordres et les
exécutants.
Les décisions viennent d'en haut sans aucune
consultation de la base et ne sont pas remises en cause. La condition
d'efficacité de ce style est que le manager doit être
supérieur techniquement à ses collaborateurs pour que sa parole
ne souffre d'aucune crédibilité.
C'est un style de management qui peut convenir dans des
situations ou la majorité du personnel a été
récemment recruté et inexpérimenté. De ce fait, le
manager fixe des objectifs précis, donne des instructions fermes,
fournit les méthodes et les procédures de travail. Autrement dit,
il dicte ce qu'il faut faire et il a la main mise sur le lieu, le moment et la
manière.
On recommande de le privilégier dans une période
limitée et lors des situations d'urgence pendant lesquelles une prise de
décision rapide s'impose.
13 Assassin d'HENRY IV
HERVE NJOO EKOULE
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AVANTAGES
|
INCONVENIENTS
|
- On observe les résultats assez rapidement
|
- Manque d'initiatives et de créativité des
|
Homogénéité des méthodes de travail
dans
|
équipes qui attendent que la solution
|
les équipes
|
miracle vienne d'en haut.
|
- Clarification dans la prise de décision
|
- Peu de réactivité face au marché du fait
de
|
- Système organisé
|
la structure pyramidale
|
|
- Risque de sombrer vers l'autoritarisme
|
|
- Risques accrus de difficultés relationnelles et de
conflits sociaux
|
1.2) Le style Persuasif : Expliquer et Convaincre
Les membres de l'équipe sont désireux de
progresser mais en sont incapables soit par manque de motivation, de
compétence ou d'autonomie. Le manager parlera et argumentera beaucoup
tout en donnant de nombreuses explications. Pendant qu'il expose ses
idées, il suscite par la même occasion les échanges avec
ses collaborateurs. Il cherche davantage à influencer qu'à
imposer son point de vue.
Le travail confié aux troupes est défini
précisément et de manière exhaustive pour ne rien laisser
au hasard. C'est toujours le manager qui prend la décision. Mais, cette
dernière est le fruit d'une franche consultation des collaborateurs qui
ont la compétence technique sur le sujet abordé. Il
fédère et encourage son équipe.
Le manager sollicite la bonne volonté de son personnel,
fait appel à leur sens du devoir et n'hésite pas à les
épauler en cas d'erreurs de leur part. Il contrôle et assure le
suivi des réalisations tout en valorisant les résultats positifs.
Il a surtout un rôle de mobilisateur ou de catalyseur vers un objectif
commun.
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ATOUTS
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RISQUES
|
- Mobilise les équipes autour d'une vision
|
- Longueur des échanges avec les
|
commune
|
collaborateurs
|
- Expression des idées
|
- Risque de sombrer vers le paternalisme
|
- Meilleure perception des enjeux de l'activité
|
- A force de vouloir convaincre, on peut
|
de l'entreprise
|
manipuler ou être démagogue
|
- Les équipes savent développer leurs
|
- Réunions interminables
|
compétences et leur efficacité
|
|
Il est conseillé d'adopter ce style de manière
transitoire. C'est-à-dire qu'il doit constituer une étape entre
le passage du style directif au style participatif. D'autre part, il semble
bien correspondre à la période de lancement d'un projet parce
qu'il permet de guider et d'orienter tout en accordant une relative
autonomie.
1.3) Le style Participatif : Associer et Dialoguer
Il est souvent utilisé lorsque les membres d'une
équipe rechignent à prendre des responsabilités
(appréhension, démotivation...) tout en étant capables de
le faire. C'est le mode de management préféré de LICKERT
(Psychologue américain. 1903-1981).
L'écoute et le travail en commun sont des règles
cardinales. Les décisions se prennent de manière consensuelle en
associant le manager et son équipe. Ainsi, en cas d'échec, les
responsabilités sont aussi collectives. L'unanimité est
même recherchée dans la décision. La barrière
hiérarchique est invisible : le manager et l'exécutant sont sur
un même pied d'égalité. Le lien de subordination tend
à disparaître.
La qualité et la richesse des relations
professionnelles sont essentielles. Plus les relations sont solides et
durables, meilleur est le ressenti. L'ambiance de travail est conviviale (les
bureaux sont souvent en open-space) et les intérêts mutuels des
collaborateurs sont pris en compte en toutes circonstances.
Une marge de manoeuvre est accordée aux équipes
à condition qu'elles adhèrent aux finalités de
l'organisation. Contrairement au style directif, ici le manager ne
définit pas l'organisation, il ne décide pas des
outils/méthodes à utiliser. C'est le groupe qui fixe ses propres
règles et ses modes de fonctionnement.
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ATOUTS
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RISQUES
|
- Liens solides créés avec les collaborateurs
|
- Prise de décision lente du fait de vouloir
|
- Recherche de la satisfaction du personnel
|
obtenir l'adhésion totale de tout le monde
|
- Fort sentiment d'appartenance à une même
|
- Celui qui manque d'autonomie peut se
|
« famille ».
|
sentir marginalisé
|
- Fortes relations de confiance dans le groupe
|
- Certains collaborateurs peuvent refuser de
participer et être hostiles à la prise
de responsabilités
|
1.4) Le style Délégatif : Laisser faire
C'est le style idoine pour responsabiliser et
développer l'autonomie de ses collaborateurs. A condition toutefois que
les collaborateurs soient compétents et engagé dans leur travail.
C'est un style ou le manager est peu présent au quotidien et « se
repose » beaucoup sur le travail de son équipe.
Le manager se contente de fixer le cap, de valider les
solutions proposées et d'évaluer périodiquement ses
troupes. Ses subordonnés ont les coudées franches pour mener
à bien la mission qui leur est confiée. Le soutien se fait
à la demande du collaborateur car ce dernier est considéré
comme mature et motivé.
Ce type de management ambitionne de stimuler l'adhésion
à certaines valeurs véhiculées par l'entreprise. Le
management s'enquiert automatiquement de l'avis des subordonnées avant
de prendre une décision. De la sorte, les collaborateurs se sentent
pleinement impliqués dans la vie de l'entreprise.
ATOUTS
|
RISQUES
|
- Le collaborateur gagne en expérience et peut
s'épanouir
- Le manager a du temps pour se consacrer à d'autres
tâches
|
- L'efficacité du manager peut dépendre du
degré d'implication des personnes à qui ils
délèguent les responsabilités
- Absences d'organisation et de planification - Peut
entraîner le copinage
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Figure 13 : Résumé des quatre
styles de Management
Chaque collaborateur est unique et particulier alors que les
règles sur lesquelles s'appuie le management pour rassembler et
mobiliser les équipes sont communes. Comment peut-on parvenir à
résoudre ce paradoxe ?
2 - EXEMPLES DE MANAGEMENT SITUATIONNEL
L'époque où l'écrasante majorité
des organisations était composée du patron et des employés
est révolue. Aujourd'hui, les entreprises foisonnent de managers
à tous les étages. Plus elles sont grandes plus elles ont de
managers. Etant donné qu'il n'y a pas de recette magique ou de formule
secrète en matière de management, nous allons présenter
quatre situations qui appellent chaque fois à un style de management
différent.
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CAS 1 : Répondre aux demandes internes
La nouvelle assistante de direction peine à
répondre aux diverses sollicitations des responsables de services de
l'entreprise. Elle est jeune recrue (4 semaines d'ancienneté) et c'est
son premier poste. Elle n'arrive pas à faire face aux multiples demandes
et à accomplir le travail demandé.
CAS 2 : Utilisation d'un nouveau logiciel pour assurer la
traçabilité des produits
Le projet a été présenté lors
d'une réunion et bien accueilli malgré les difficultés de
certains à se servir de l'informatique. Les collaborateurs sont
engagés, impliqués dans leur travail et ne sont pas hostiles
à la nouvelle organisation qui va s'imposer. Leur seule réserve
porte sur leur manque de compétence technique pour gérer le
nouveau système qui sera mis en place.
CAS 3 : Réduire les coûts de 10
%
L'obtention de la certification ISO 14001 était
censée réduire nos consommations d'énergie d'environ 10 %
à partir de la 2ème année. Or, il
s'avère que cet objectif est loin d'être atteint alors même
que c'est ce qui avait motivé la direction à s'engager sur la
voie de la certification. La direction demande au coordonnateur environnement
de réduire les coûts de son service de 10 % par tous les moyens
pour compenser cet échec. Comment annoncer une décision si
difficile à une équipe qui réagira forcément de
manière vive ?
CAS 4 : Lancement d'un projet de certification ISO
9001
Le nouvel assistant qualité est en poste depuis 24
mois. Il a réalisé avec application et sérieux les
missions variées qui lui ont été confiées parfois
avec des approches inhabituelles mais efficaces. Il est très investi
dans ce qu'il entreprend. Ses compétences et sa disponibilité
sont appréciées par les autres collègues. Il a
réussi à convaincre le Directeur d'établissement qu'il
fallait se lancer dans la quête de la norme ISO 9001 avec lui comme chef
de projet.
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CAS
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OBJECTIFS
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EXPLICATION DU CHOIX
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STYLE DE MANAGEMENT APPROPRIE
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1
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Répondre aux demandes internes
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La salariée qui vient d'être recrutée a
besoin que les tâches à accomplir soient
explicites. Il convient donc de superviser son travail pour qu'elle le
maîtrise mieux. Elle va acquérir de l
`autonomie progressivement. Il n'est
point besoin de lui mettre la « pression » trop
tôt.
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DIRECTIF
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2
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Utilisation d'un nouveau logiciel
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On met en place un groupe de travail
composé des opérateurs (futurs
utilisateurs du logiciel) et des
informaticiens. Le manager s'assure que les besoins des
opérateurs soient en rapport avec les propositions des
informaticiens.
Le manager laisse le groupe réfléchir
librement (sans interférer
régulièrement) pour ne pas influencer leur
prise de décision. Il intervient juste aux moments clés si des
difficultés se posent.
|
PERSUASIF
|
3
|
Réduire les coûts de 10 %
|
Les mesures sont déjà prises par la haute
hiérarchie. Il n'est plus possible d'y revenir.
Il s'agira dans ce cas de figure de discuter des
modalités de mises en oeuvre. Le manager aura donc une
attitude explicative et consultative pour exposer des
mesures qui sont
déjà entérinées. L'enjeu ici
réside surtout dans la manière de réaliser ce qui est
acté.
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PARTICIPATIF
|
4
|
Lancement d'un projet de certification ISO
9001
|
On a affaire à un collaborateur très
motivé et de surcroît compétent. Il entretient des
rapports cordiaux avec les autres
membres de l'équipe. La décision judicieuse
serait de lui confier entièrement le projet tout en restant disponible
à sa demande pour répondre aux éventuelles questions qu'il
aurait à poser
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DELEGATIF
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Le modèle de management magique adapté dans tous
les cas n'existe pas. Chacun présente des atouts et des risques. Tout
dépend de la situation précise, du contexte, de la culture
d'entreprise et celle du personnel à manager. Le management efficace est
celui qui parvient à accorder ses violons avec les circonstances et qui
répond aux souhaits et besoins du personnel dont il a la charge. Le
management efficace c'est aussi celui qui n'est pas figé mais qui est
flexible et qui sait s'adapter à une nouvelle donne tout en
évitant l'écueil de tomber dans l'excès de l'un ou l'autre
modèle de management.
II - LA COMMUNICATION
« La forme c'est le fond qui remonte à la surface
» avait coutume de dire Victor HUGO. Autrement dit, la manière avec
laquelle on présente les choses est aussi importante que le message que
l'on veut faire passer. La forme ne doit pas être dissociée du
contenu. La communication apparaît comme un fort vecteur de
progrès en termes de motivation, d'appropriation et de
responsabilisation.
1 - Les groupes de travail
Faire plancher les collaborateurs sur une tâche ou un
projet qui sera l'oeuvre commune contribue à renforcer la
cohésion des équipes. En effet, la volonté collective
d'atteindre un objectif solidifie l'unité des équipes. La mise en
commun des intelligences, des savoir faire et des efforts ne peuvent
qu'être bénéfiques pour l'amélioration continue.
Que ce soit par des cercles de qualité ou des groupes
de réflexion, les groupes de travail surtout s'ils sont
multidisciplinaires (tous les processus clés et même supports de
l'entreprise doivent être représentés) permettent aux uns
et aux autres de mieux se connaître, de mieux comprendre le travail des
autres, parfois de découvrir des talents cachés. Mieux, ils sont
l'occasion d'aborder les problèmes en s'extirpant du cadre de
référence habituel, d'évoquer des pistes qui jusque
là n'étaient pas explorées.
La direction doit encourager cette manière de
travailler et ne pas hésiter à communiquer sur les
réussites qui en découlent. Mettre en avant les succès
remportés par ces groupes de travail permet à la fois de
valoriser les participants mais aussi d'accroître l'implication du
personnel.
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Cependant, il ne faut pas non plus abuser de ces groupes de
travail, « les individus les plus créatifs jouissent
d'intimité et de tranquillité». Il ressort de cette
étude14 que la recherche des idées nouvelles serait
davantage du travail individuel tandis que les évaluations et les mises
en projets seraient plus du ressort du groupe. Inutile donc de contraindre ceux
qui ne voudraient pas y participer. Leur production serait proche du
néant. Il faudrait plutôt par exemple communiquer sur l'ouverture
d'une liste de participants volontaires au groupe de travail tout en soulignant
la nécessité d'avoir des profils variés.
Ci-dessous quelques règles qui peuvent permettre au groupe
de travail d'être performant.
- Arriver à l'heure (l'animateur arrivera 15 minutes plus
tôt que les autres). - Commencer à l'heure (même s'il y'a
des absents).
- Ne pas recommencer pour les retardataires
- Rester le plus possible sans interruptions, ni sorties
- Interdire les téléphones portables et autres
ordinateurs.
- Prendre des notes
- Terminer à l'heure initialement prévue et faire
un bref bilan de la réunion. - Faire le compte rendu (qui
n'excèdera pas une page)
2 - Les challenges
Un challenge commercial assurerait une « hausse
significative du chiffre d'affaires15 » selon 85,8 % des
dirigeants. C'est dire à quel point cet outil peut être un
excellent moyen de motivation pour ses salariés. Qu'il soit
organisé en interne ou en externe, les challenges ont l'avantage de
susciter l'émulation parmi les équipes. Selon sa nature, il
permet au personnel de se dépasser (en cas de challenge sportif), de se
mobiliser et de souder l'équipe autour d'un objectif commun (challenge
de groupe).
Gratifier les efforts des uns sans donner l'impression de
blâmer les insuffisances des autres n'est pas une chose aisée.
Pour que le challenge soit bénéfique, il faut qu'ils soient
adaptés à la cible choisie et proposer des récompenses
attrayantes. De même, les objectifs (doivent être accessibles) et
la durée du challenge ne doivent pas être déterminés
au hasard. Par exemple un challenge qui se poursuivrait pendant la
période estivale alors que la moitié de l'effectif sera en
congés est voué à l'échec.
14Psychologues Mihaly Csikszentmihalyi et Gregory
Feist
15Omyagué, éditeur du Guide annuel du
cadeau d'affaires, cadeau VIP et cadeau de stimulation.
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Les cadeaux distribués doivent être adaptés
aux enjeux. Si par exemple un exploit est attendu, il faudrait que la
récompense soit à la hauteur. Pareillement, il faut accorder au
moins des présents à la moitié des participants pour ne
pas entraîner la démotivation parmi eux.
L'exemple extrait ci-dessous est un quizz que j'ai
organisé lors d'une expérience professionnelle
précédente. Quizz organisé à l'occasion de la
« semaine sécurité » et axée sur la
sensibilisation du personnel au port des Equipements de Protection Individuelle
(EPI). La cible choisie était les opérateurs sur lignes de
production. Les lauréats ont reçu des lots (Agendas, EPI...) et
les trois premiers ont été conviés à un
déjeuner avec la direction.
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Figure 14 : Tableau d'un Jeu -Concours
Sécurité
3 - La boîte à idées
Le principe de la suggestion inscrite sur une feuille de
papier libre que l'on insère ensuite dans une boite et qui sera lue et
éventuellement mise en pratique n'est pas nouveau. Elle découle
de la volonté de la direction d'associer les salariés à la
prise de décision.
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Figure 15 : Principes de la gestion de la
boîte à idées
Cet outil est d'une utilisation très simple, il n'y a
pas de formalisme particulier. Ce qui veut dire qu'il faut s'attendre à
de nombreuses contributions quand il est mis en place. Il permet aux salaries
de participer aux mutations de l'entreprise en apportant leurs idées.
Etre acteur du changement au sein d'une organisation est une source de
motivation supplémentaire.
Cette pratique permet de faire éclore des débats
qui s'ils sont bien cadrés peuvent engendrer une synergie de groupe
créatrice d'axes de progrès. Cette approche horizontale du
management valorise l'inventivité du personnel. Certes, il reviendra au
manager de mettre en pratique les suggestions faites, mais le simple fait de
savoir que cette idée émane d'un des membres de son équipe
suffit à unir celle-ci.
Bien que le changement soit toujours amorcé par la
direction, si les idées de mise en pratique sont inspirées par
les opérationnels, il y'aura très peu voire pas du tout de
résistances. Nul n'est plus compétent pour gérer une
problématique que celui qui y est confronté tous les jours.
A défaut de pérenniser la boîte à
idées, elle peut également servir de manière ponctuelle.
Ainsi, par exemple on peut se servir de cet outil pour recueillir les
suggestions du personnel dans le cadre d'un projet de mise sur d'une nouvelle
organisation de travail.
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3 - Le management visuel
S'il y'a un sens qui est fréquemment sollicité
et stimulé par notre environnement, c'est bien la vue. Grâce
à elle, nous avons la possibilité de capter une masse
d'informations en très peu de temps et parfois même à
distance. Nous avons tellement d'informations à notre portée que
nous sommes amenés à ne plus savoir celles qui sont les plus
pertinentes pour opérer des choix.
On pourrait définir le management visuel par cette
célèbre formule de Napoléon Bonaparte : « Un bon
croquis vaut mieux qu'un long discours ». A l'instar de la signalisation
routière aves ses panneaux, le management visuel à travers ses
photos, graphiques, post-it, courbes et couleurs nous permet à travers
un simple coup d'oeil d'acquérir l'information nécessaire
à la prise de décision.
C'est un outil qui permet de faciliter et de simplifier la
définition des objectifs (pas besoin d'une fastidieuse documentation)
par de codes couleurs par exemple. En outre, il permet de détecter
quasiment en temps réel des écarts par rapport à un
objectif fixé et donc d'accélérer la
réactivité car l'information recherchée est
immédiatement disponible. Le graphique ci-dessous nous donne un exemple
de management visuel.
Figure 16 : Exemples de Management Visuel
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Il a un autre avantage et non des moindres : il donne
l'opportunité de réduire de manière drastique le temps
alloué aux réunions de suivi d'avancement de projet et de
reporting. Avec les indicateurs du management visuel, on peut surveiller
presque tout : production horaire, sécurité, taux de rebuts, taux
de déchets...
C'est un puissant outil en ce sens qu'il permet d'informer
l'ensemble du personnel (y compris les visiteurs) et de dialoguer avec eux. Il
suscite la réaction du public ciblé tout en restant seulement
informatif pour les autres. C'est-à-dire que l'affichage d'une
information incite le lecteur cible à prendre ou pas une
décision.
Voir sa contribution affichée et visible par tous est
un motif de satisfaction et de fierté pour les opérateurs. Il
répond aux besoins des exécutants et des encadrants : les
premiers se voient déléguer des missions ou «
responsabilités journalières » d'où un certain
enrichissement des tâches. Les seconds se consacrent à l'essentiel
qui est de planifier, d'organiser et de contrôler.
III - LA FORMATION
Devenue une obligation légale depuis 1971, la formation
est destinée à conforter, améliorer ou acquérir des
connaissances professionnelles. Dans le monde du travail qui est en
perpétuelle évolution (mutations technologiques,
télétravail...), elle permet aussi aux collaborateurs de
s'adapter au changement des techniques et des conditions de travail.
1 - La formation du personnel
Il arrive plus fréquemment qu'on le croit que des
salariés ne soient pas suffisamment formés pour exécuter
leur mission. On estime à 25% la part d'actifs salariés qui
auraient souhaité suivre une formation mais l'occasion ne leur en a pas
été donné16. Pourtant, l'organisme doit «
déterminer les compétences nécessaires pour le personnel
effectuant un travail ayant une incidence sur la conformité aux
exigences relatives du produit (Chapitre 6.2.2 ISO 9001).
16L'environnement professionnel est décisif.
Cécile Brousse (Insee), Coralie Perez (Centre d'Économie de la
Sorbonne-Céreq), Patrick Pommier (Dares)
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Un SM performant passe également et surtout par un
personnel compétent. En effet, il est impossible d'attendre une
maîtrise des procédés de fabrication par exemple de la part
des collaborateurs qui n'ont pas reçu la formation adéquate.
Les entretiens annuels d'évaluation sont les moments
idoines pour évoquer avec le salarié les différentes
formations qui peuvent lui être proposées. Mais pas seulement, il
ne faut pas toujours attendre cet entretien pour discuter des possibles
acquisitions de compétences d'autant plus qu'1 salarié sur deux
ne passe pas d'entretien annuel d'évaluation17.
Ce qui revient à dire que l'on va laisser un
salarié ne disposant pas de formation appropriée dans l'effectif
pendant une période indéterminée. Ce qui va
forcément occasionner des dysfonctionnements et entraver
l'efficacité du SM. Même par des échanges informels, il
faut aborder ces questions.
Pour pouvoir rendre le personnel compétent, l'organisme
doit au préalable avoir connaissance des « compétences
cibles » attendues pour un poste de travail donné. Pour cela, une
fiche de fonction détaillée qui liste les compétences
attendues est indispensable. Ci-dessous, l'extrait d'une fiche de fonction que
j'ai construite.
17 Etude publiée par le Centre d'Analyse
Stratégique le 21 septembre 2011
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Figure 17 : Fiche de description
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Le plan de formation est également un outil qui permet
de réduire les éventuels écarts constatés par
rapport aux « compétences cibles » attendues. C'est la
direction qui, à travers cet outil, détermine la politique de
formation en adéquation avec la stratégie de l'entreprise.
A charge à l'entreprise d'évaluer
l'efficacité des formations dispensées à ses
collaborateurs. C'est une exigence de la norme ISO 9001. C'est une étape
- pourtant importante - qui est malheureusement réalisée de
manière hâtive. Ici, on se limite généralement
à une simple évaluation à chaud (le degré de
satisfaction immédiate) qui est certes nécessaire pas
suffisante.
Il faudrait également poursuivre l'évaluation
par une appréciation de la formation à froid. Ceci amène
à vérifier réellement l'impact de l'action de formation
précédemment réalisée. Elle peut-être
menée quelques semaines ou quelques mois après la formation. Elle
permet de juger si le collègue est « capable de... » et
d'estimer si les objectifs de la formation sont atteints en termes de
compétence professionnelle.
Cette évaluation qui peut être faite par le
responsable hiérarchique direct ou un autre manager ne comporte que des
avantages. Grâce à elle, on peut mesurer les impacts de la
formation sur les résultats de l'entreprise. Par exemple, avec un
salarié qui a été formé à l'utilisation du
logiciel de traitement de commandes, on peut immédiatement constater son
taux de traitement comparé à la période
précédent son entrée en formation. Cet indicateur sensible
aux effets de la formation constitue un atout pour l'appropriation du SM.
Ci-dessous l'exemple d'un extrait d'évaluation à
froid que j'ai modifié. La dernière question est
particulièrement intéressante : « Sur quels indicateurs
pourrez-vous baser la vérification de l'atteinte des objectifs
opérationnels ? » Elle permet de véritablement mesurer les
effets de l'action et le « retour sur investissement » de l'action de
formation réalisée.
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Figure 18 : Fiche d'évaluation
à froid de la formation
2 - La formation du management
Il est de notoriété publique que les encadrants
sont ceux qui bénéficient davantage des actions de formation au
sein des entreprises. Ils sont 35 % contre 17 % des ouvriers à avoir
suivi une action de formation au cours des 12 mois précédent
l'enquête18. Cet écart montre que les managers
accèdent de manière générale plus facilement aux
sessions de formation que leurs subordonnées.
18Enquête INSEE Formation tout au long de la vie
2010
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Le rôle du management surtout intermédiaire,
s'est fortement transformé ces dernières
années. Il est passé d'un rôle de «
police » à celui d'animateur, d'évaluateur
de performances, et de relais dans la diffusion d'informations provenant de
la hiérarchie. Etre en mesure de réaliser tout ceci est loin de
s'improviser. Il s'agit de passer d'un état où l'on cherche
à optimiser ses seules compétences à une situation
où l'on doit également développer celles de son
équipe.
La formation du personnel d'encadrement est d'autant plus
importante qu'une fois formé, il pourra à son tour être
formateur. Etre formé aux outils du SM bien entendu mais être
aussi formé à manager. Loin de vouloir les considérer
comme « Tous DRH », les managers, qu'ils soient de proximité
ou du top management sont aussi les premiers responsables ressources humaines
parce qu'ils ont pour tâches de développer et de mobiliser les
compétences de leurs collaborateurs.
Il est utile de former les managers avant de leur confier des
postes de responsabilités afin de pouvoir gérer efficacement le
SM. Par exemple pour les pilotes de processus, la formation devrait s'appuyer
sur la compréhension de l'approche processus, les outils de description
et ceux du pilotage et d'amélioration. A travers la formation
reçue, ils doivent être capables de décrire clairement leur
périmètre d'action et de responsabilités, le cadre de leur
mission et les modes d'interactions. Ce n'est qu'après avoir acquis ces
préalables que les managers pourront à leur tour manager
utilement leurs collaborateurs.
La communication, la gestion d'équipe et des
tâches, le leadership sont autant de compétences sur lesquelles le
manager doit être formé pour pleinement remplir les missions qui
lui sont confiées. L'extrait de la gille de compétences
managériales19 ci-dessous permet d`évaluer le manager.
Si les résultats ne sont pas à la hauteur de ce qu'on attend de
lui, une formation adaptée pourra lui être proposée.
19 Grilles AssessFirst
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« Parfois »
Figure 19 : Grille d'évaluation des
managers
Comment s'y prendre afin que les sessions de formation
produisent des résultats concrets ? Le simple fait de former le
personnel ne suffit pas à rendre celui-ci compétent pour
réaliser les tâches qu'on attend de lui.
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3 - L'optimisation de la formation
La maximisation des actions de formation doit faire partie des
objectifs stratégiques des organisations. Pour atteindre leurs
objectifs, les qualifications de leur personnel vont conditionner la
probabilité d'atteinte ou non de ces objectifs. Le guideline ci-dessous
nous donne une idée de bonnes pratiques20 (avant,
pendant et après la formation) à adopter pour améliorer le
transfert des acquis de formation.
Avant la formation
· impliquer les apprenants en amont de
la formation (analyse des besoins de formation, consulter leur avis) ;
· favoriser l'intégration hiérarchique :
former simultanément l'ensemble des membres d'une
équipe ;
· Impliquer les managers dans le
processus de formation ;
· Informer les apprenants des évaluations
prévues ;
· Soigner la réputation de la formation
et en faire une publicité interne ;
· Privilégier au maximum les inscriptions
volontaires à la formation.
Pendant la formation :
· Favoriser les ressemblances entre la formation et les
situations professionnelles des apprenants : proposer des exercices proches du
contexte de travail ;
· Fournir une rétroaction
régulière (retour constructif sur la progression de la
part des formateurs et des managers) et favoriser le renforcement des
acquis.
Après la formation
· Organiser une rencontre de suivi
· Favoriser la coopération entre
apprenants
· Instaurer un système de
parrainage
20 Piloter et maximiser
l'efficacité des formations de Jonathan Pottiez (Dunod, juin 2013)
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IV - LE LEADERSHIP DE LA DIRECTION
La notion de leadership est souvent confondue avec celle de
manager. Bien qu'on ne puisse dissocier complètement leadership et
management, le leader est avant tout celui ou celle qui fixe un cap clair,
précis et avec l'aptitude d'entraîner toute son équipe vers
ce cap défini. C'est être capable d'inspirer les autres en
suscitant leur engagement et leur implication. Les revues de processus et de
direction, la communication des résultats de l'audit ou le benchmarking
sont autant d'outils qui peuvent permettre à une direction d'exercer son
leadership.
1) La Revue de direction
A l'instar d'un véhicule qui effectue le contrôle
technique, la revue de direction permet à l'organisme de vérifier
si ses processus demeurent adaptés et appropriés, remplissent le
rôle qui leur a été assigné au départ.
Autrement dit, elle sert à faire le bilan du SM sur la période
écoulée, de décider des éventuelles
améliorations et de planifier les axes de progrès.
La norme ISO 9001 n'impose pas de périodicité.
Il est cependant recommandé d'en faire au moins une chaque année
voire à chaque semestre. En revanche, la fréquence doit
être plus rapprochée lors de la mise en place du système et
de sa pérennisation.
« Le processus de revue doit garantir que l'information
nécessaire est recueillie de façon à permettre à la
direction de mener à bien cette évaluation ». Autrement dit,
il faut y accorder le temps nécessaire pour le préparer afin d'en
tirer le meilleur.
Les donnés d'entrées (réalisation du plan
de formation et d'audits précédents par exemple) doivent
être diffusées aux participants de la revue suffisamment tôt
afin de permettre à chacun de les étudier et de formuler
éventuellement des propositions. Si la documentation destinée aux
participants est claire et conforme à leurs attentes, leur degré
d'implication et d'enthousiasme sera important.
La revue de direction doit être animée par la
direction à son plus haut niveau. Ceci est une preuve de l'importance
que la hiérarchie accorde au SM. Outre les membres du comité de
direction et les pilotes des processus, il est souhaitable d'inviter aussi des
responsables d'équipes ou même des opérationnels. Une fois
la réunion terminée, ces opérationnels rendront compte -
même de façon informelle - des discussions. Ceci contribue
à vulgariser le SM et à faciliter son appropriation par
l'ensemble du personnel.
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2) La Revue des processus
Bien qu'elle ne soit pas exigée par la norme ISO 9001,
il faut néanmoins la faire car c'est un outil de pilotage et de
communication très bénéfique au SM. Elle donne l'occasion
au pilote de chaque processus de s'engager (et d'entraîner ses
équipes par la même occasion) dans la démarche
d'amélioration continue et de faire le point sur les entraves
rencontrées dans la mise en oeuvre des décisions prises.
La revue des processus permet à chaque pilote
d'être la courroie de transmission entre la direction
(représentée par les managers) et les équipes. C'est donc
un moment privilégié pendant lequel le pilote du processus et les
acteurs du processus échangent sur le fonctionnement ou les
dysfonctionnements du processus avec l'objectif de l'améliorer.
Il est préférable de tenir ces revues de
processus très régulièrement. Une tenue mensuelle ou
bimensuelle permettrait de suivre les actions correctives par exemple au plus
près. Au-delà de cette fréquence, l'efficacité des
revues serait amoindrie dans la mesure où les performances seraient
jugées sur des périodes trop espacées. Ainsi, si l'on
s'aperçoit que l'on n'a pas été à la hauteur sur le
processus achat seulement au bout d'un semestre, cela nuirait à la
capacité de réactivité de l'organisme.
La revue de processus doit se clore par un compte rendu
formalisé qui devra être mis à disposition de l'ensemble
des équipes. Pour renforcer son efficacité, chaque responsable
d'équipe doit communiquer auprès de sa troupe sur les conclusions
relatives à son champ d'action.
3) Les résultats de l'audit
Certains responsables de système de management le
considèrent davantage comme une contrainte alors qu'il devrait
être une opportunité. Une opportunité parce que de
manière générale, le responsable d'un SM n'a pas toujours
le temps de « se poser » et de faire le point sur son activité
car il est préoccupé par la résolution des
problèmes quotidiens qu'il rencontre.
J'ai déjà pris part à des réunions
de clôture au cours desquelles le responsable du SM était seul
face aux auditeurs. Il faudrait pourtant convier à cette réunion
tous les pilotes de processus, le management et le maximum de salariés
possible. Ainsi, ils pourront être les témoins visuels et auditifs
des conclusions des auditeurs.
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Annoncer les points forts et les points faibles d'un SM en
présence des responsables de chaque processus revêt un impact
psychologique non négligeable. Autant ceux qui seront «
félicités » trouveront une raison supplémentaire de
continuer leurs efforts. Autant ceux qui se verront rappeler le respect de
quelques exigences seront tentés de faire le maximum pour
s'améliorer dans le futur.
En outre, quand les résultats d'un audit sont
annoncés par une personne extérieure à l'entreprise,
ceux-ci ont nécessairement une portée beaucoup plus significative
que s'ils étaient transmis par une personne interne à
l'entreprise.
C'est également un moyen pour le responsable du SM de
communiquer de manière solennelle sur le SM. C'est avec ce type de
réunion que le SM vit au quotidien et rappelle à chacun les
implications qui doivent être les siennes dans la réussite de
l'organisme.
4) Le benchmarking
Le benchmarking est la « recherche des meilleures
pratiques pour les implémenter dans son organisation afin d'en augmenter
les performances ». Laurence Parisot (Ancienne Présidente du MEDEF)
était même allée jusqu'à dire que « Benchmarker
c'est la santé ! » C'est donc une méthode qui consiste
à essayer de comprendre et d'analyser la performance de sa propre
structure et celle des autres afin de repérer les opportunités ou
axes d'amélioration.
C'est l'unique démarche qui donne l'occasion à
une entreprise d'apprendre des réussites des autres et de la sienne tout
en confrontant les résultats. Il ne s'agit pas de copier à la
lettre ce que font les autres acteurs du marché. Il faut surtout imiter
de manière intellectuelle. C'est-à-dire « adapter et non
adopter » comme le suggère William Edwards Deming car chaque
structure à ses spécificités, ses
caractéristiques.
Pour s'approprier son système de management QSE, le
manager peut aller trouver des idées innovantes à
l'extérieur en se rapprochant des leaders du marché. Les
recherches doivent aller aussi au-delà de son secteur d'activités
car les concurrents sont souvent réticents à ce type
d'approche.
L'une des conditions essentielles à la réussite
du benchmarking est le partage d'informations. En effet, autant on s'inspire
des meilleures pratiques des autres, autant il faut accepter en retour de
fournir des informations sur ses propres pratiques. Ce partage de bons
procédés constituent des atouts pour s'améliorer.
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Il n'est pas toujours nécessaire d'aller à
l'autre bout de la planète pour trouver des idées originales pour
faire progresser son système de management QSE. Il n'est pas rare que ce
soit dans la PME anonyme de la zone industrielle que l'on trouve la solution
à un problème insoluble. La pratique du benchmarking peut
être facilitée par les associations de professionnels qui
regroupent les différents acteurs d'une profession donnée.
Même en restant dans la même entité, on
peut « benchmarker ». Dans les structures qui ont un responsable
attitré pour chacune des composantes QSE, il n'est pas interdit qu'ils
s'échangent des astuces pour améliorer le SM. Cette pratique a
l'intérêt de décloisonner les services internes d'une
même entreprise et permet à chacun de mieux connaître le
métier de l'autre.
Ces deux logigrammes sur la procédure de
déclaration des accidents de travail nous donnent un aperçu de ce
que peut être la pratique du benchmarking. Ils sont issus de deux
entreprises qui font partie d'un même groupe.
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Figure 20 a : Procédure de
déclaration des accidents de travail
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Figure 20 b : Procédure de
déclaration des accidents de travail
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Idée intéressante de la figure
20.b dont pourrait s'inspirer la figure 20.a
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Idée intéressante de la figure
20.a dont pourrait s'inspirer la figure 20.b
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Délai précisé pour le remplissage de
chaque document
- Annuaire téléphonique disponible
pour faciliter le contact des divers intervenants - Indiquer le rôle
du CHSCT
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- Accident de trajet inclus dans la déclaration - Rappel
de l'obligation d'une visite médicale après + de 8 jours
d'arrêt de travail
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5) Le management par Animation à Intervalles Courts
(AIC)
Les textes règlementaires, les normes, les
référentiels et autres principes à respecter
s'amoncellent. Cet empilement de contraintes est loin de faciliter
l'appropriation du système de management par les managers. Ces derniers
sont davantage appelés à effectuer la fonction du reporting
plutôt que celle de l'encadrement.
Le management par Animation à Intervalles Courts (AIC)
part du principe que la performance des entreprises est surtout freinée
par l'absence de clarté des objectifs et la complexité du
fonctionnement des systèmes. Ceci se traduit par des indicateurs non
fiables ou mal utilisés, le peu d'implication du personnel, des
problèmes résolus à la va-vite (et qui reviennent plus
tard) sans une analyse en profondeur.
L'AIC est une démarche de management qui est
axée sur la production et elle est d'ailleurs très
présente sur des sites de production. Mais, on peut très bien la
décliner aussi dans des organisations qui proposent des services (type
plate-forme de stockage/expédition).
L'objectif de l'AIC est :
- Assurer la performance quotidienne
- Etre la cheville ouvrière du progrès permanent
Pour cela elle s'appuie sur des :
- Tableaux simples et efficaces
- Des animations courtes, rapides et régulières
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De par ses caractéristiques, cette démarche
dynamique et visuelle a la particularité de faire appel aux quatre
styles de management que nous avons évoqués plus haut à
différentes étapes de son déploiement. En effet, elle fait
appel au style :
- Délégatif : les équipes gèrent les
tableaux de manière autonome et responsable
- Participatif : les équipiers sont associés
à l'élaboration des tableaux - Persuasif : l'AIC mobilise le
personnel autour d'un objectif commun
- Directif : Au début de sa mise en place, les managers
supervisent et orientent les salariés.
-
Les cinq composantes « SMQDC » du pilotage de la
performance au quotidien sont :
Sécurité
Maîtriser les risques pour éviter les accidents et
adopter un comportement « zero accident »
Machine
Détecter les défaillances avant les pannes et
opérer les opérations de maintenance préventive
Qualité
Surveiller les paramètres influents pour garantir la mise
à disposition au client d'un produit/service conforme
Délai
Surveillance accrue de l'état du stock pour éviter
les ruptures. Ambitionner de produire au « bon moment »
Optimiser l'utilisation des ressources nécessaires
à l'obtention des performances pour produire « au juste prix
»
Coût
La composante « machine » n'est pas
nécessaire dans les organisations où il n'y a pas d'unités
de production. Certaines structures ajoutent une composante «
environnement ou pollution » pour prendre en compte l'impact de leur
activité sur l'environnement.
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L'animation se décompose en trois phases :
La phase 1 : Le suivi Horaire
Cette animation se déroule devant les tableaux
heure/heure. Elle est organisée et systématique. C'est le moment
d'échange privilégié entre le manager et l'ensemble de son
équipe. C'est aussi le moment pendant lequel le manager adapte sa
communication :
- Si l'objectif est atteint, ne pas hésiter à
valoriser.
- S'il y'a un écart minime, aider si besoin.
- S'il y'a un gros écart, chercher à comprendre
pourquoi
- Si le problème persiste, recadrer l'opérateur si
cela s'avère nécessaire
Les tableaux heure par heure doivent permettre de prévenir
les dérives et d'assurer la performance attendue. Ainsi, lorsqu'un
dysfonctionnement est constaté, on le signale immédiatement et on
rectifie le tir. Ce tableau est censé assurer une
réactivité instantanée
Figure 21 a : Exemple de tableau d'AIC -
Phase 1
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- A la prise de poste et suivant le
programme, l'opérateur analyse la meilleure
performance possible pour sa faction par rapport à la
capacité nominale (en vert). - Il matérialise
son engagement (en bleu) pour suivre sa production journalière et
indiquer les difficultés qu'il rencontre.
- A chaque heure, il vient indiquer (en noir)
la performance cumulée de sa faction et les principales
difficultés rencontrées.
Les opérateurs ayant perdu beaucoup de temps (15 ou 20
minutes par exemple) inscrivent cette perte et les causes d'origine. De la
sorte, l'animateur de l'îlot en question pourra indiquer à chaque
heure la tendance en perte de production.
La phase 2 : Le suivi quotidien
Il est pratiqué en présence des fonctions
supports et n'excède pas 5 minutes. Il sert à faire le
point opérationnel sur la performance SMQDC
réalisée la veille et engager des actions
correctives.
Le suivi journalier du tableau tournant est alimenté
par les indicateurs « SMQDC ». Ces indicateurs sont chargés de
:
- Fournir les informations pour une animation 5' efficiente et
efficace - Orienter et suivre les actions de l'îlot au quotidien
La phase 3 : Le suivi mensuel
Il se pratique lors d'une journée planifiée au
début de chaque fois et se prépare avec le responsable du service
support le plus concerné. Deux heures suffisent pour le mener. Son
objectif est :
- Animer la performance globale de l'îlot
- Suivre l'évolution des progrès en cours
- Déterminer les axes d'améliorations
possibles
- Partager avec les supports l'avancement des actions
précédemment mises en place
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Figure 21 b : Exemple de tableau d'AIC -
Phase 3
L'AIC est une boucle d'animation qui implique et
fédère tous les acteurs de l'entreprise. Elle donne
l'opportunité de mettre en route une démarche
d'amélioration continue. Lorsqu'elle est appliquée ave rigueur,
elle peut permettre des gains immédiats.
Le graphique ci-dessous nous donne un exemple de ce que pourrait
être la programmation de l'AIC au sein des entreprises. Plus on monte
dans la hiérarchie plus le temps consacré à ces causeries
est important.
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Figure 22 : La programmation de
l'AIC
Ce deuxième principe fondamental de l'approche
processus est à mes yeux le plus déterminant pour
l'efficacité du système de management. C'est la direction qui
doit impulser la démarche d'amélioration continue.
C'est-à-dire qu'elle doit créer les conditions d'un environnement
favorable à l'évolution du SM et de son appropriation par les
managers. Elle ne doit pas se contenter de grandes déclarations mais
doit démontrer quotidiennement son engagement à faire vivre le
SM.
Bien qu'il soit indispensable, le leadership doit
s'accompagner de quelques principes qui vont favoriser l'optimisation de
l'utilisation des outils de management.
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V - PRINCIPES A APPLIQUER
Les outils à eux seuls ne suffisent pas pour rendre un
SM efficace et permettre une appropriation de celui-ci. Quelques principes
comme la simplification, la cohérence dans l'action et les intentions y
concourent aussi.
1 - Simplifier
Je l'ai signalé plus haut, l'une des critiques
formulées à l'encontre des SM est la lourdeur de leur mise en
place et de leur application.
En regardant certaines cartographies des processus de type
« toile d'araignée » par exemple, il est difficile de s'y
repérer. On y trouve des flèches dans tous les sens, des
interactions difficiles à cerner au point où le commun des
mortels s'y perdrait. Pourtant, en se limitant à une simple
présentation synthétique ne faisant que ressortir les
interactions logiques et essentielles entre les différentes
activités, on gagnerait en clarté et en lisibilité. A
force de vouloir être très exhaustif dans la description des
processus, on court plutôt le risque d'affaiblir son efficacité et
de rendre son appropriation plus difficile.
Dans le même ordre d'idées, en regroupant les
activités qui pourraient l'être, ceci à l'avantage de
réduire le nombre de revues à animer et par la même
occasion les documents qui y sont associés. Se refuser à utiliser
les acronymes ou de termes peu compréhensibles. Il importe de
s'affranchir du jargon dans la mesure où le vocabulaire parfois
spécifique des systèmes de management peut constituer un obstacle
à la compréhension.
S'agissant de la gestion documentaire, La règle devrait
être : « Tout ce qui se conçoit bien s'énonce
clairement ». Il est superflu de faire des codifications excessivement
compliquées. Dans un document (comme celui-ci-dessous), le service
d'origine, le type de document et la version suffisent amplement à
l'identifier.
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Type de document : Mode Opératoire
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Numéro du document :
001, 002, 0003...
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Entité d'origine du document
Service de rattachement du document
Indice de révision : A, B, C, D...
Figure 23 : Exemple type de l'en -tête
d'un document qualité
Eviter également des circuits de validation impliquant
plusieurs personnes. Deux signatures peuvent suffire : celle de
l'émetteur du document et du responsable de service en question. La
multiplication des signataires a pour conséquence d'alourdir la
procédure, de retarder son application et le cas échéant
sa modification.
Le contenu de la documentation devrait se réduire
à ressortir les informations clés. D'ailleurs, la norme ISO 9001
(Chapitre 4.2) par exemple laisse assez de marge de manoeuvre aux organisations
pour déterminer le volume de leur documentation. Il ne faut donc pas
s'en priver pour aller à l'essentiel. De plus, il faut tendre vers la
mutualisation des documents transverses. Il n'est pas rare de voir l'existence
de plusieurs documents distincts mais qui sont très proches et qui
pourraient être fusionnés en un seul et faciliter ainsi leur
usage.
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2 - Homogénéiser
Seulement la moitié des français sont satisfaits
de la nature de leurs relations professionnelles21. Il n'est pas
rare d'entendre souvent des salariés se plaindre du discours de la
hiérarchie qui n'est pas en phase avec les actes posés. Cela
contribue aussi à creuser le fossé entre le management et le
reste du personnel.
Rappeler régulièrement à ses troupes la
vision de l'entreprise à laquelle ils appartiennent. Répondre aux
questions « Que voulons-nous être ? Comment envisageons-nous
l'avenir dans les prochaines années ? » Ce sont autant de questions
qui permettent de donner un sens au travail, structurer l'entreprise, et
stimuler les équipes.
De même, faire partager un système de
représentations et de valeurs à tous les membres de l'organisme
contribue à faciliter l'appropriation du SM. Pour un salarié,
être capable de répondre à la question « qu'est ce qui
nous caractérise ? » est un facteur fort d'adhésion à
la culture d'entreprise. Etant donné que les salariés n'entrent
pas dans une structure en étant vierge de toute valeur, il ne faut pas
tergiverser pour les associer dans le choix des valeurs. La cohésion et
l'adhésion aux idéaux de l'organisation n'en seront que
renforcés. La performance du SM passe aussi par la cohérence
entre la vision, les valeurs et les objectifs stratégiques de
l'entreprise.
Le tableau22 ci-dessous présente les valeurs
d'entreprises qui sont le plus appréciées par les
salariés.
La qualité (34%) et l'environnement (23 %) occupent une
place de choix dans les valeurs qui sont plébiscitées. C'est la
preuve que la qualité et surtout l'environnement ne sont pas
déconnectés des préoccupations des salariés. Ces
chiffres doivent constituer une aubaine pour les managers en charge des
questions QSE pour faciliter l'adhésion de leurs troupes au SM.
21Enquête INSEE « Travailler pour
être heureux », 2002
22 Etude de l'Index International des valeurs corporative 2013
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Figure 24 : Tableau des valeurs d'entreprise
les plus appréciées par les salariés
3 - Piloter efficacement
Ce ne sont pas les indicateurs qui manquent au sein de nos
organisations. C'est davantage la pertinence qui détermine leur
adéquation avec les objectifs visés. Si leurs objectifs sont
SMART il y'a plus de chances qu'ils répondent aux
attentes placées en eux :
Simples : clair, précis et sans
ambiguïté
Mesurables : avec des indicateurs bien
identifiés
Ambitieux : qui permettent d'apporter une
plus-value
Réalistes et réalisables : en
prenant en compte les ressources disponibles
Temporels : fixer une échéance.
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En optimisant les plans d'actions dans un seul outil, une
représentation claire de tout ce qui doit être mené au sein
de l'organisation sera apportée. La priorisation des actions à
conduire est une garantie quant à la performance du SM. Les managers
étant continuellement sollicités en interne comme en externe, une
hiérarchisation des demandes s'impose. La figure ci-dessous donne un
exemple de ce qu'elle pourrait être.
Figure 25 : Graphique de
Hiérarchisation des demandes
74% des cadres déclarent interrompre fréquemment
une tâche pour en faire une autre qui n'était pas
prévue23. Ce chiffre révèle que les managers
sont réputés être occupés à tel point qu'ils
ont du mal à prendre du recul sur le fonctionnement global de
l'entreprise. Or, pour parvenir à identifier et analyser les
dysfonctionnements fréquents ou les signaux annonciateurs de
dysfonctionnements plus dangereux, il faut se dégager du temps afin de
se consacrer à la recherche de solutions et de pistes
d'amélioration. De même, un oeil extérieur qui n'est pas
soumis aux mêmes contraintes peut apporter un éclairage
nouveau.
23 Enquête SUMER (Surveillance Médicale des
Expositions aux Risques Professionnels), 2010
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CONCLUSION GENERALE
Que ce soit la norme ISO 9001, la norme 14001 ou l'OHSAS
18001, ces trois référentiels prennent chacun à sa
manière en compte la problématique du développement
durable. La 9001 en ce sens où plus il y'a de produits de qualité
moins on est tenté de renouveler l'acte d'achat et donc de limiter les
déchets. La 14001 parce qu'elle exige la prise en compte de l'impact des
activités des entreprises sur l'environnement. L'OHSAS 18001 parce
qu'elle permet d'identifier et de réduire les risques liés
à la santé et la sécurité de ses collaborateurs et
donc de mettre en lumière la responsabilité sociale de
l'entreprise.
La symétrie de ces trois référentiels
conforte l'idée de l'accélération de la
multinationalisation des entreprises qui s'est faite grâce à la
libéralisation des échanges. Cette globalisation des organismes
qui s'est aussi traduite par l'harmonisation des systèmes de management
à travers les référentiels évoqués dans ce
travail ne s'est pas accompagnée d'une homogénéisation des
styles de management. Nous avons fait ressortir quatre styles de management et
nous nous sommes aperçus que ce qui était « Vrai en
deçà des Pyrénées, était une erreur
au-delà » comme le soulignait Pascal. Autrement dit, aucun de ces
styles ne s'imposait en toutes circonstances mais qu'il fallait plutôt
adapter son style à chaque situation.
Auparavant, les valeurs de l'entreprise étaient
collectives voire familiales alors qu'aujourd'hui les logiques
managériales (comme l'individualisation de la
rémunération) sont davantage personnalisées. Cette donne
n'est pas de nature à faciliter l'appropriation du SM par le manager et
son adoption par son équipe. Et cela même pour les systèmes
qui sont matures. L'application des règles communes à tous alors
même que les aspirations des collaborateurs sont de plus en plus
individualisées freine l'implication du personnel. D'autre part, il est
en effet improbable de maintenir une mobilisation de tous les instants du
personnel quand on sait que le court-termisme dirige de plus en plus les
organismes.
Les outils qui sont censés résoudre la difficile
équation entre les objectifs de la direction et les aspirations de
l'effectif ne seront efficaces que si le discours de la direction est en
harmonie avec les actes posés et s'ils s'articulent à travers une
politique stratégique d'ensemble.
En outre, le management situationnel, le leadership
affirmé et une communication ciblée de la direction devront aller
de pair.
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Au final, en plus de la gestion efficace des outils au
quotidien, la gestion des hommes doit être au coeur des missions du
manager pour s'approprier pleinement le SM.
L'une des solutions qui semble être prônée
pour résoudre le problème de la gouvernance des entreprises (et
donc du partage du pouvoir) est la pratique de l'autogestion.
Peut-être que celle-ci aidera le manager à mieux s'approprier le
SM.
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BIBLIOGRAPHIE
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éd. - Patrice Stern, Jean- Marc Schoettl. 2013
§ Manager au quotidien -
Stéphanie Brouard - Etude (broché). 05/2009
§ Guide pratique du 5S et du management visuel pour les
managers et les encadrants _Christian Hohmann 01/2010
. L'évaluation de la formation - Piloter
et maximiser l'efficacité des formations - Jonathan Pottiez (Dunod,
06/2013
§ Donner et prendre, la coopération en
entreprise - Norbert Alter, édition la Découverte
§ Quand le knowledge management redécouvre l'acteur
: la dynamique d'appropriation des connaissances en organisation - Amaury
Grimaud (Management et Avenir 03/2006)
§ Un bilan de 20 ans de certification des SMQ : Les Apports
perçus de la certificaction ISO 9001 par les managers - Rolland Sylvie
(management et Avenir 9/2009)
§ Améliorer son Système de Management : De la
maîtrise à la performance. Laurence Simon ; l'usine nouvelle
§ Simba M., Ouhanouna D., Gautier R., Le système
qualité face à la réalité dans les entreprises :
l'effet négatif du descriptif sur la performance, Qualita 2001
§ L'environnement professionnel est décisif.
Cécile Brousse (Insee), Coralie Perez (Centre d'Économie de la
Sorbonne-Céreq), Patrick Pommier (Dares
WEBOGRAPHIE
http://www.latribune.fr/blogs/mieux-dans-mon-job/20120216trib000683460/et-si-le-travail-en-groupe-tuait-la-creativite.html
http://www.chefdentreprise.com/Chef-d-entreprise-Magazine/Article/Quels-sont-les-ingredients-d-un-challenge-motivant--43270-1.htm
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http://www.qualiblog.fr
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http://www.insee.fr/fr/ffc/docs
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http://strategik.fr/blog/les-statistiques-officielles-iso-9001/05/2010/
http://www.insee.fr/sessi/4pages/pdf/4p138.pdf
HERVE NJOO EKOULE
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L'APPROPRIATION DU SYSTEME DE MANAGEMENT QSE PAR LES
MANAGERS
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2012/2013
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MASTERE SPECIALISE : MANAGEMENT DE LA QUALITE,
DE LA SECURITE ET DE
L'ENVIRONNEMENT
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RESUME
La multinationalisation des échanges aidant, les
systèmes de management QSE (ISO notamment) se généralisent
à l'échelle planétaire dans les organisations. Si leur
déploiement dans les entreprises obéit à des règles
identiques (respect des exigences, certification obtenue par un organisme
accrédité...), leur appropriation en revanche par le management
diffère selon la structure dans laquelle on se trouve.
Même si elle est nécessaire, l'utilisation des
outils de gestion ne suffit pas à garantir l'efficacité du
système de management. Le style de management situationnel y joue un
rôle important en ce sens où il permet d'adapter son management au
profil des équipes que l'on a à encadrer. L'optimisation des
outils de management passe par le leadership affirmé de l'encadrement,
une formation adaptée du personnel et une communication
ciblée.
MOTS CLES
- Management - Système - Amélioration -
Efficacité - Appropriation -
ABSTRACT
Multinationalization trade helping the QSE management systems
(including ISO) are spreading globally in organizations. If their enterprise
deployment follows the same rules (compliance, obtained certification by an
accredited body ...), however their ownership by management differs according
to the structure in which it is located.
Even if it is necessary, the use of management tools is not
sufficient to guarantee the effectiveness of the management system. The style
of situational management plays an important role in the sense that it can
adapt its management profile teams that was to frame. Optimization management
tools through the strong leadership coaching, adequate training of staff and
targeted communication.
KEYWORDS
- Management - System - Improvement - Effectiveness - Ownership
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HERVE NJOO EKOULE
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