Impact de l'agriculture dans l'économie de la province du Kasa௠centralpar Félicien Mutshipayi Université Notre Dame du Kasayi (U.KA) - Licence en économie rurale 2020 |
C. MISSION DE L'AGRICULTUREL'Agriculture bien plus que les autres activités sont dépendantes de l'espace, elle occupe toujours une main d'oeuvre abondante, elle participe au commerce régional et international (échange des produits agricoles et agroalimentaires) avec comme le but principal cherché à résoudre le problème alimentaire de la population environnante et ses environs, en résolvant aussi quelques problèmes sociaux (emplois et autres). La fonction essentielle de l'Agriculture qui est de fournir à la main `oeuvre industrielle les produits alimentaires nécessaires et à l'industrie la plupart des matières premières n'en est qu'un aspect, probablement, primordial. Dans la plupart des pays en voie de développement, ce sont forcément les exploitations agricoles qui procurent la presque totalité de devises permettant d'importer les biens d'équipements nécessaires à l'industrialisation. L'Agriculture fournit à l'industrie la main d'oeuvre et souvent les capitaux. La population agricole quant à elle, constitue un marché pour les produits industriels non seulement pour les biens de consommation, mais aussi pour divers types d'équipements et de matériels agricoles. Pour ce faire, une politique agricole visant à appauvrir la population rurale présente un double danger pour l'économie : le repli de la population rurale sur l'agriculture de substance et le ralentissement des activités industrielles. L'agriculturejoue également un rôle de stabilisation des activités économiques locales. En effet, ce n'est qu'à partir d'un niveau de production agricole donnée permettant aux uns et aux autres de satisfaire pleinement les besoins que les vraies recherches peuvent être effectuées. Peuventêtre effectués, des nouvelles techniques découvertes et le progrès économique assuré. 36MUAYILA KABIBU Henry,Cours d'économie politique II, G2 économie/UKA, 2016. ~ 28 ~ Dans la recherche de l'industrialisation d'une économie, l'accent devrait être mis sur la comptabilité entre les secteurs de production en présentant le niveau d'intégration des techniques et la capacité d'absorption des investissements. En termes claires, le choix des industries doit tenir compte des besoins économiques dans le pays, les aptitudes des agents économiques et des débouchés de production à réaliser.37 Gouvernement à sacrifier l'armement excessif au profit du développement économique et social ? Comment convaincre certains pays pauvres d'accorder en matière de développement économique, la priorité à l'Agriculture et à la transformation de vulgarisation agricole plutôt qu'à l'industrie ?38 D. EXAMEN DE LA RENTABILITE ET DE L'UTILISATION
DES La question de la rentabilité du tracteur agricole et ses accessoires est très importante. Mais bien difficile à fixer exactement dans le cas qui nous concerne. Pour les régions des paysannats, nous ne posséderons pas d'expériences des données définitives concernant l'amortissement du matériel. Les tracteurs, jusqu'à présent, ont travaillé dans des conditions particulièrement dures, puisqu'ils furent utilisés aux labours de premières ouvertures. Les charrues se détériorent assez rapidement par usure et brisés sur les souches qui inévitablement restent dans le sol après les opérations de défrichent et les frais de répartition du matériel dépend de la façon dont ils sont utilisés. Les différents tracteurs employés, à savoir, de petite et moyenne puissance sur pneumatique ou de moyenne et forte puissance sur chenille. C'est les chevillardsde 35 à 50 charrues à la barre et pouvaient être équipés d'une charrue à 5 Discs qui répond le mieux aux conditions des travaux de la première ouverture. 37 Agriculture Zaïroise de la stagnation à la régression, 1er cahier économique et social, édition IRES, Kinshasa décembre 1998, P.314. 38 J.H. VANDERS MISSEN, Aperçu sur l'économie agricole de la province du Katanga, Bruxelles, 1956. --' 29 --' Nous crayons, nous rapprocher de la réalité en estimant à 5000H, la durée d'amortissement d'un tracteur diesel à chenille faisant 50 charrues, à la barre. L'amortissement des charrues est composé sur 10 ans d'utilisation avec 75% de supplément pour les pièces de recharge.39 Le prix de revient horaire du labour au moyen du matériel précité peut se résumer à : TI. Amortissement
L'amortissement des charrues est composé de 10 ans d'utilisation avec 75% de supplément pour les pièces de recharge.40 Le prix de revient horaire du labour au moyen du matériel précité peut se résumer à : TI. Amortissement
Il est certain que le deuxième cycle culturel sera beaucoup plus rentable que ce précédent car le premier a constitué un grand temps de labour qui le suivant et ces machines aurons le temps de repos pour leur durée de vie. Même si au Kasaï central les tracteurs sont utilisés comme un moyen de transport des briques, et d'autres faits le commerce avec ces tracteurs donc ils partent avec ces tracteurs dans des villages pour acheter les produits alimentaires afin de venir vendre sur la ville. Ce qui n'est pas la vraie mission de ces tracteurs. 39 J.H VANDERS MISSEN, Aperçu sur l'économie agricole de la province du Katanga, Bruxelles, 1956. 40 DUFUMIER, M., (1993. Quelles recherches agricoles pour le développement durable des pays du tiers monde ?. -' 30 -' CHAPITRE 2. PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE La représentation d'une province a une importance très capitale, de la sorte que les gens qui doivent nous lire même à l'extérieur de la province trouvent une idée sur la province actrice de notre sujet. -' 31 -' La Province du Kasaï Central, à l'instar de celle du Kasaï, est issue du démembrement de l'ancienne Province du Kasaï Occidental en juillet 2015, conformément à l'article 2 de la Constitution de la République Démocratique du Congo en application de la loi de programmation n°15/004 du 28 février 2015 déterminant les modalités d'installation de nouvelles Provinces et la loi organique n°15/006 du 25 mars 2015 fixant les limites des Provinces et celles de la Ville de Kinshasa. Son chef-lieu est la Ville de Kananga. Situé au Centre-Sud du pays et au coeur de l'espace Kasaïen, entre les parallèles 2° et 8° de latitude Sud et entre les méridiens 21°30' et 24° de longitude Est, le Kasaï Central s'étend sur une superficie de 59.111 Km2. Il est borné : - Au Nord par la Province du Sankuru ; - Au Sud par la Province du Lualaba et la Province Angolaise de Lunda Norte ; - À l'Est par les Provinces du Kasaï Oriental et de Lomami ; et - À l'Ouest par la Province du Kasaï. Le relief de la Province est peu varié, dominé par les plateaux dont l'altitude moyenne varie entre 500 et 1.000 m. Le climat de la Province est du type tropical caractérisé par l'alternance de deux saisons, à savoir : la grande saison de pluie qui s'étend en principe du 15 août au 15 janvier et la grande saison sèche qui s'étale généralement du 15 mai au 15 août. Il est important de signaler l'existence de deux petites saisons de pluie (15 février au 15 mai) et sèche (15 janvier au 15 février). La température moyenne de la Province varie entre 16°C et 32°C. La Province du Kasaï Central connaît deux types de végétation : la végétation forestière et la savane guinéenne. La première est rencontrée dans la partie Nord des Territoires de Demba et de Dimbelenge, tandis que la seconde occupe une grande partie de la Province. Deux types de sol caractérisent le Kasaï Central, à savoir : d'une part, le sol argilosablonneux, très fertile, qui domine tout le Territoire de Luiza, le Secteur de Tshishilu dans le Territoire de Dibaya et la partie Sud du Territoire -' 32 -' de Kazumba ; et d'autre part, le sol sablo-argileux prédominant dans le reste de la Province. Ce sol est pauvre en minéraux altérables et en argile. Il est peu favorable à l'agriculture. Le Kasaï Central est drainé par plusieurs rivières : Kasaï, Lulua, Sankuru, Lubi, Kunduyi, Lueta, Miao, Tshibashi, etc. Du point de vue géologique, le sous-sol du Kasaï Central est constitué essentiellement par les roches granitiques dont l'affleurement fait l'objet de deux carrières à Kananga. Il regorge beaucoup de ressources géologiques notamment le diamant dans les Territoires de Demba, Kazumba, Dibaya et Dimbelenge ; l'or et l'étain dans les Territoires de Luiza et Kazumba ; le fer dans le Territoire de Kazumba ; le Nickel, le Chrome et le Cobalt à Kananga et dans le Territoire de Kazumba. Sur le plan administratif, la Province est composée de la Ville de Kananga et des Cinq (05) Territoires : Demba, Dibaya, Dimbelenge, Kazumba et Luiza. La Ville de Kananga est formée de cinq Communes (Kananga, Katoka, Lukonga, Ndesha et Nganza) subdivisées elles-mêmes en 27 Quartiers, alors que les Territoires comprennent dans l'ensemble 33 Secteurs, 492 Groupements et 4.994 villages. En fonction de la distance qui sépare chaque territoire au chef-lieu de la Province, le Territoire de DEMBA est le plus proche avec 65 Km en moyenne et le Territoire de LUIZA est le plus éloigné avec une distance moyenne de 200 Km. Quant aux trois autres Territoires, ils sont situés presque à une même distance, soit 120 km pour KAZUMBA, 125 km pour DIMBELENGE et 127 km pour DIBAYA. La population du Kasaï Central est estimée à 4.926.823 habitants en 2017 avec une densité moyenne de 83 habitants au km2 (source : Division Provinciale de l'Intérieur). Les principales ethnies de la Province sont les Lulua, Salampasu, Bindi, Luntu, Kete, Lualua, Songye, Mbala... -' 33 -' En plus du Français, langue officielle du pays, la grande partie des habitants du Kasaï Central parle le Tshiluba, l'une des 4 langues nationales. Toutefois, chaque ethnie de la Province a une langue particulière. 2.1. PROBLÉMATIQUE DU DÉVELOPPEMENT DU KASAÏ CENTRAL Le diagnostic produit lors de l'élaboration du Plan de Développement de la Province en 2018 relève des problèmes, des faiblesses, des atouts, des opportunités et des menaces pour le développement de la Province dans les thématiques ci-après : ? Gouvernance provinciale et locale ; ? Secteurs productifs ; ? Infrastructures de base ; ? Secteurs sociaux ; ? Environnement et cadre de vie. 2.2. GOUVERNANCE PROVINCIALE ET LOCALE La problématique de la gouvernance provinciale et locale est analysée en fonction des aspects suivants : - Gouvernance politique et sécuritaire ; - Gouvernance économique et financière. 2.2.1. Gouvernance politique et sécuritaire a) Institutions provinciales De par leur organisation et fonctionnement, les institutions politiques du Kasaï Central présentent des forces à capitaliser et des faiblesses pour lesquelles des solutions sont à rechercher pour plus d'efficacité dans leurs missions. Comme atout principal, l'Assemblée Provinciale et le Gouvernement Provincial disposent de leurs propres bâtiments dont certains étaient érigés par l'administration coloniale et nécessitent une profonde réhabilitation. -' 34 -' Toutefois, ces organes rencontrent certaines contraintes dans leur fonctionnement, notamment : - L'insuffisance d'équipement et du matériel informatique pour une gestion de qualité, - La lenteur dans la mise en oeuvre de la décentralisation ;- les faibles capacités techniques des agents. b) Paix et sécurité Le Kasaï Central, jadis Oasis de paix, a connu ces dernières années une situation sécuritaire délétère à la suite d'un conflit très violent d'origine coutumière dans le Groupement BAJILA KASANGA et qui a engendré l'émergence des milices « KAMUINA NSAPU » qui a semé la terreur sur toute l'étendue de la Province et, dans l'ensemble, de l'espace Kasaïen. Ce conflit « célèbre » a entraîné de nombreuses pertes en vies humaines, des pillages et des destructions méchantes des infrastructures de base (écoles, hôpitaux et centres de santé, eau, bâtiments publics, marchés, édifices religieux...) et des déplacements massifs des populations (plus d'1,4 millions de personnes déplacées internes pour l'ensemble de l'espace Kasaïen), freinant ainsi le développement local et provincial. Plusieurs centaines d'enfants garçons et filles furent incorporés dans les milices abandonnant ainsi les écoles et leurs parents. De manière générale, les conflits et les foyers de tension sont divers et souvent complexes. Il s'agit spécifiquement de conflit du pouvoir coutumier ; de conflit foncier ; de conflit de limite entre les Provinces, les groupements et les villages ; de conflit de gestion des ressources naturelles ; de conflit intercommunautaire ; de conflit de leadership ; etc. Les tracasseries militaires et policières ainsi que les multiples barrières souvent illégales rendent difficile la circulation des personnes et de leurs biens. De manière spécifique, les Territoires de Dimbelenge et de Dibaya vivent depuis plusieurs décennies le conflit des limites avec les Territoires de Kabeya-Kamwanga et de Miabi de la Province du Kasaï Oriental ; le Territoire > Le défaut de désarmement, démobilisation et réinsertion socio-économique des anciens miliciens « Kamwina Nsapu » ; -' 35 -' de Kazumba avec le Territoire de Kamonia de la Province du Kasaï ; le Territoire de Demba avec le Territoire de Mweka de la Province du Kasaï. Il importe également de noter le conflit des limites qui prévaut entre le Groupement BenaNkana, Secteur de Lukibu dans le Territoire de Dimbelenge et la mission Iyenga du Secteur Basho dans le Territoire de Kole, Province de Sankuru. La cohabitation conflictuelle entre certaines ethnies est observée dans le Territoire de Luiza où les « Lualua », les « Mbala » et les « Kete » sont exclus par les « Salampasu ». Concrètement, l'insécurité récurrente et presque permanente constitue le problème majeur de la Province du Kasaï Central. Elle influe sur le fonctionnement des entités territoriales, le vécu quotidien de la population, la scolarisation des enfants, les soins de santé, la production agricole et sur le développement, en général. En matière de la sécurisation des personnes et de leurs biens, la Province compte sur quelques forces dont : > La création de la Commission consultative de règlements des conflits coutumiers ; > L'implication des structures de la Société Civile dans le domaine de la paix et dans la mise en place des comités locaux d'alerte précoce ; > L'implantation dans la Province et l'intervention des partenaires techniques et financiers dans le domaine de la paix, spécialement MONUSCO, PNUD, CICR, FREEDOM HOUSE ; > La tenue de la Conférence sur la paix, la réconciliation et le développement dans l'espace Kasaï, en septembre 2017 ; > La campagne de sensibilisation pour la cohabitation pacifique entre les civiles et les militaires. Toutefois, le secteur de la paix et la sécurité a encore beaucoup de faiblesses dans le Kasaï Central, parmi lesquelles : -' 36 -' > L'activisme de quelques groupes issus du phénomène Kamwina Nsapu, réfractaires au processus de paix ; > L'existence des groupements créés anarchiquement et non reconnus par l'administration ; > Le trafic d'influence et l'ingérence politique dans les affaires coutumières ; > La détention illégale des armes de guerre, de chasse et des armes blanches ; > L'insuffisance voire l'absence des agents de l'ordre dans certaines entités administratives ; > La faible capacité technique et logistique des forces de sécurité ; > La mauvaise administration de la justice laissant la voie à la justice populaire. La mise en place récente du Programme National de Stabilisation et de Reconstruction (STAREC) en Province permettra de bien adresser cette problématique. c) Justice L'appareil judiciaire au Kasaï Central est implanté depuis des décennies dans le chef-lieu et dans certaines contrées des Territoires. Il est composé d'une Cour d'Appel et d'un Parquet Général près la Cour d'Appel, d'une Cour Militaire et d'un Auditorat Supérieur, de deux Tribunaux de Grande Instance et des Parquets de Grande Instance, d'un Tribunal de Commerce, d'un Tribunal Militaire de Garnison et d'un Auditorat Militaire de garnison, de six Tribunaux de Paix et des Parquets près les Tribunaux de Paix ainsi que d'un Tribunal pour Enfant. Le problème majeur de la gouvernance judiciaire dans la Province est la difficulté d'accès aux Cours et Tribunaux : éloignement des instances judiciaires des populations rurales ; ignorance de procédures par les justiciables, vétusté des bâtiments abritant les instances judiciaires, manque de renforcement des capacités du personnel judiciaire, etc. -' 37 -' La Province compte 6 prisons dont 5 dans les 5 territoires et la Prison centrale de Kananga. Cette dernière qui avait été construite pour une capacité de 300 prisonniers, mais héberge actuellement plus de 800 personnes. Toutes ces prisons construites par l'administration coloniale et sans réhabilitation sont en état de délabrement très avancé.
Le Kasaï Central partage ses limites avec les Provinces du Kasaï, Kasaï Oriental, Lomami, Lualaba et Sankuru, ainsi que des intérêts économiques, socio-culturels et des infrastructures de transport et énergétique. La gestion rationnelle et efficace de ces intérêts exige la mise en place des mécanismes de coopération interprovinciale. La non-institutionnalisation des cadres de concertation ralentit l'élan et l'efficacité de résolution des problèmes communs de développement dans l'espace Grand Kasaï. -' 38 -' 2.2.2. Gouvernance économique et financière
Au Kasaï Central, les conditions optimales pouvant attirées d'importants investissements ne sont pas toutes réunies et par conséquent le climat des affaires est encore moins favorable. Il faudra donc y travailler suffisamment et s'attaquer avec vigueur à la lenteur administrative dans le traitement des dossiers, aux tracasseries administratives et fiscales, à l'insécurité généralisée dans la Province, à la modernisation des infrastructures et principalement au désenclavement, à la carence en énergie. 2.3. SECTEURS PRODUCTIFS 2.3.1. Agriculture et sécurité alimentaire La Province du Kasaï Central est à vocation agro-pastorale grâce à ses conditions naturelles favorables dont 6.319.910 ha de terres cultivables ; ce -' 39 -' secteur y emploie plus de 70% de la population. Jadis grenier agricole pour les Provinces soeurs, notamment celle du Katanga, la production agricole a sensiblement diminué, ce qui a entraîné une insécurité alimentaire préoccupante. Déjà en 2014 avant le conflit récent, le taux de malnutrition chronique au Kasaï Occidental était parmi les plus élevés du pays, soit 52%. Les événements récents ont dans une large mesure contribuée à la dégradation de la situation alimentaire et nutritionnelle au cours de ces derniers mois. Dans le cadre de la production végétale, les cultures vivrières (maïs, riz, manioc, haricot, arachide, etc.) sont essentiellement réalisées par les paysans tandis que les cultures pérennes (caféier, cacaoyer, palmier à huile, arbres fruitiers, etc.), oeuvre des exploitants privés semblent disparaître. La Province du Kasaï Central comprend 610.270 ménages agricoles, soit 4%du nombre total recensé sur l'étendue du territoire national (15.609.778). Le Kasaï Central dispose aussi des potentialités en matière de production animale. L'existence des sols, des pâturages naturels, des conditions éco-climatiques adaptées, etc. constituent des conditions favorables à l'élevage des bêtes de toutes les espèces (gros bétail, petit bétail, et basses cours). L'activité de pêche est favorisée en Province par l'existence de petits lacs, rivières, marécages, étangs naturels, etc. ; ce qui offre les conditions écologiques favorables au développement de cette activité à laquelle s'adonnent les pêcheurs individuels et structurés en associations. Comme dit plus haut, la désarticulation du secteur agricole induite par la crise sécuritaire, a non seulement eu pour résultat la baisse de la production agricole, mais pire, elle a soumis la plupart des ménages vivant dans les territoires à l'insécurité alimentaire. a) Mines Le Kasaï Central regorge des gisements miniers et carrières des mines et matériaux de construction encore exploités artisanalement. Sa cartographie minière s'affiche riche et diversifiée : argent, argile, basalte, calcaire à chaux, calcaire à ciment, cassitérite, chalcopyrite, charbon, cobalt, craie, diamant, eau ~ 40 ~ minérale, étain, fer, grenats, coltan, kaolin, latérite, ilménite, malachite, marbre, mercure, moellon, nickelchrome, or, quartz, pétrole, plomb, Jaspa, Wolframite, Emptybolit, Mica-Blanc, Agathe et pyrite. L'exploitation reste généralement au stade artisanal précisément dans tous les territoires et la ville de Kananga. L'inorganisation du secteur demeure le facteur limitant entrainant beaucoup de manques à gagner pour la Province, sans oublier l'absence d'énergie électrique pour une exploitation industrielle.
Le commerce est une des principales activités économiques de la Province. L'ouverture des frontières avec l'Angola en 2018 a donné un tonus fort au commerce des produits manufacturés dans la Province. Toutefois, la balance commerciale reste en faveur de l'Angola, la Province se contentant d'offrir des vastes débouchés pour les biens de ce dernier du fait de la faible compétitivité de ses produits. Renverser cette -' 41 -' tendance en ce qui concerne particulièrement les produits alimentaires, est l'un des défis majeurs auxquels le Gouvernement provincial est appelé à faire face. Ne disposant pas de tissu industriel approprié, la Province du Kasaï Central se doit d'encourager l'initiative privée à travers les activités commerciales et l'appui aux Micro, Petites et Moyennes Entreprises/Industries. La dégradation de la voie ferrée Sakanya-Lubumbashi-Kananga-Ilebo qui permettait les échanges commerciaux avec l'Afrique Australe et la capitale Kinshasa a contribué également à l'effondrement des activités commerciales dans la province. Les Opérateurs économiques du Kasaï Central se plaignent de la multiplicité des tracasseries administratives et fiscales. Aussi, l'absence de courant électrique handicape la promotion des activités de transformation, de stockage et de conditionnement d'une grande partie de la production du Kasaï Central. e) Tourisme Le Kasaï Central compte 35 sites touristiques dont 2 sites naturels à standard international (Lacs Munkamba et Fwa à Dimbelenge) ainsi que 33 autres sites socioculturels, industriels, historiques et artificiels, des chutes et plages. Toutefois, le secteur du tourisme dans la Province reste fort affaibli principalement par l'abandon et la spoliation des sites touristiques, le non-respect de la réglementation en la matière, le non-aménagement des sites touristiques encore disponibles et l'absence de financement, sans compter l'insécurité ambiante. L'absence des infrastructures hôtelières de standards internationaux constituent un handicap pour attirer les touristes et même des investisseurs qui ne trouvent un cadre accueillant pour les affaires. Le Gouvernement provincial devra accorder une attention suffisante à ce secteur. En milieu rural, grâce au partenariat du Gouvernement avec la Banque Africaine de -' 42 -' 2.4. INFRASTRUCTURES DE BASE 2.4.1. Accès à l'eau et à l'électricité Malgré son réseau hydrographique assez dense, le Kasaï Central est loin de couvrir les besoins de ses populations en matière d'accès à l'énergie électrique et à l'eau potable. Si le taux de desserte en eau avoisine 9%, celui en électricité n'est que de 2%. (Rapport annuel de la Division Provinciale de l'Energie, 2017). La reprise et la finalisation des travaux de la centrale hydroélectrique de Grand Katende méritent à ce titre une attention particulière du Gouvernement provincial. En effet, réalisés à plus de 50% par la société ANGELIQUE (firme Indienne), les travaux sont en arrêt présentement à cause de la situation de financement et du conflit Kamwina Nsapu dans la Province. La puissance à installer de cette centrale est de 64MW et pourrait alimenter en plus du Kasaï Central, le Kasaï et le Kasaï Oriental. Des microcentrales à travers les Territoires et les sources d'énergie renouvelables comme les panneaux solaires et les éoliennes pourront également intéresser le Gouvernement, sans oublier le dossier de la Centrale solaire MEGATRON. Par ailleurs, les ressources en eau de surface et eaux sous-terraines de la Province du Kasaï Central constituent une potentialité pour investir dans l'accès des populations à l'eau potable. Prévue pour une production de 22.400 m3 par jour, l'Usine de la REGIDESO de Kananga ne fonctionne actuellement qu'à 5% de sa capacité de production, par manque de produits pétroliers, l'insuffisance d'énergie électrique, l'irrégularité de paiement des factures par les abonnés, la vétusté des outils de production, l'absence d'investissements pour la réhabilitation de toutes les infrastructures d'alimentation en eau potable. Le faible taux d'accès à l'eau potable est à la base de la prolifération des maladies d'origine hydrique à travers la population. Les RN40 et RN41 portaient l'essentiel des activités commerciales en complémentarité de la voie ferrée Ilebo-Kananga-Lubumbashi. -' 43 -' Développement, la province va bénéficier de 21 mini-réseaux d'eau potable à travers les cinq territoires pour des agglomérations de 10 à 20.000 habitants. Ce qui pourra contribuer à améliorer le taux d'accès à l'eau potable des plus de 500.000 personnes à l'horizon 2021 avec la création de plus de 100 emplois permanents rémunérés. a) Voies de transport et de communication Le transport est pratiqué au Kasaï Central sur des voies terrestres, ferroviaires et aériennes, héritées de l'ancienne Province mère du Kasaï Occidental. En ce qui concerne les voies fluviales, elles sont entrecoupées par des chutes qui les rendent moins navigables. - Voie terrestre Actuellement, le Kasaï Central dispose d'une voie terrestre qui ouvre à l'internationale « Kananga 1 Bilomba 1 Kalamba Mbuji », bien qu'encore en terre battue. Elle s'étend sur 234 km jusqu'à la rivière Kasaï et plus de 8 Km jusqu'aux bornes limites de l'Angola, franchissant ainsi cinq ponts sur les rivières Lulua, Miao, Lueta, Kabelekese et Kasaï. Cette route continue en Angola jusqu'au port international de Lobito. Quant aux voies nationales, elles font au total 1.479 Km. Il s'agit de :
-' 44 -' Les routes provinciales pour leur part, s'étendent sur 744 km. Elles sont au nombre de six (06), à savoir : > RP 709 Matamba 1 Luiza (170 km); > RP 707 Luiza 1 Kamitumbi 1 Shatshenzo (239 km); > RP 710 Tshimbulu 1 Chute Katende (90 km) ; > RP 711 Kapambue 1 Mutombo Dibue (41 km) ; > RP 712 BeyaBuanga 1 Mashala (112 km); > RP 708 Moma 1 Kaluata (90 km). En plus nous avons le réseau prioritaire secondaire comprenant les axes suivants : > Luiza 1 Masuika ; > Luiza 1 Luambo ; > Kamponde 1 Yangala 1 Luiza ; > Mbulungu 1 Kafuba 1 Kazumba 1 Ndekesha 1 Mombele ; > Kambundji 1 Kazumba Centre ; > Tshibala 1 Kalomba 1 Lunyeka ; > Dibatayi 1 Kasuku (rivière Kasaï) ; > Tshimbulu 1 Dibaya 1 Ndamba 1 Ferme Lumbudi. S'agissant des voies de dessertes agricoles, elles se chiffrent à 6.406 km dont 2570km des RDA ou RIL classées prioritaires et sont presque toutes dans un état d'impraticabilité avancé, malgré l'intervention ponctuelle de certains bailleurs tels que BAD, DFID, etc. En somme, la Province du Kasaï Central dispose de 13.199 km de voies terrestres dont 234 km de voie ouvrant à l'internationale ; 1.479 km de Routes Nationales (RN) ; 744 km de Routes Provinciales (RP) ; et 6.406 km de routes de dessertes agricoles dont 2470km classées prioritaires hormis des voies d'eau navigables. Une grande partie de ces routes se trouve dans un état de délabrement avancé et nécessite des travaux urgents de réhabilitation et de modernisation. La détérioration du réseau routier s'accompagne de l'insuffisance de l'offre quantitative et qualitative de services de transport des personnes et de leurs biens à travers la Province. -' 45 -' - Voie ferrée Le Kasaï Central est traversé par 286 Km linéaire de voie ferrée (Luembe À Pont Mbushimayi), appelée à jouer un rôle d'épine dorsale de son économie. Toutefois, le réseau ferroviaire ne parvient pas à desservir convenablement les populations à cause de l'état général des voies et du matériel roulant qui laisse à désirer. On note également l'insuffisance des moyens de production, la vétusté de la voie et des matériels, le vieillissement et la démotivation du personnel. - Voie aérienne Le Kasaï Central dispose d'un aéroport national balisé d'une tour de contrôle. Toutefois, cet aéroport devrait être réhabilité et modernisé pour en faire un aéroport international. Le désenclavement de la Province par la voie aérienne reste une préoccupation majeure. - Technologies de l'information et de la communication Le problème majeur dans ce secteur est le faible accès de la population du Kasaï Central à l'information à cause notamment de l'insuffisance de capacités techniques et technologiques des organes de communication. L'achèvement de la construction de la fibre optique permettra d'améliorer la couverture des services de communication. b) Bâtiments et Habitat - Édifices publics Plusieurs édifices publics ont été construits au cours de la période coloniale et post coloniale, mais se trouvent aujourd'hui pour la plupart dans un état de délabrement avancé. En plus, ils font souvent l'objet de spoliation de la part des dirigeants politico-administratifs et militaires et de certains habitants. ~ 46 ~ - Habitat En dehors des anciens quartiers urbanisés, l'habitat dans le Kasaï Central en général est caractérisé par des constructions anarchiques qui se développent dans la plupart de périphéries de la ville de Kananga et d'ailleurs. De grandes étendues disponibles dans tous les territoires de la Province constituent des facteurs internes favorables devant être mis à profit pour soutenir le développement de l'habitat. Par contre, l'absence de politique nationale et ses déclinaisons au niveau provincial et local ainsi que l'élaboration de la politique nationale de l'Aménagement du Territoire, du Schéma National d'Aménagement du Territoire, des Plans Provinciaux et des Plans Locaux d'Aménagement des Territoire tout comme la planification des projets de lotissements urbains concoctés au niveau national sont des facteurs externes favorables qu'il faudrait prendre en compte dans le développement futur de la Province. 2.5. SECTEURS SOCIAUX 2.5.1. Santé et nutrition Dans le domaine de la santé, le Kasaï Central compte 26 Zones de Santé (ZS) subdivisées en 426 Aires de Santé (AS), toutes couvertes chacune par au moins un Centre de Santé (CS), avec au total 793 Centres de santé et 154 établissements pharmaceutiques. Aucun Centre de Santé n'offre un Paquet Minimum d'Activités complet (PMA) et de qualité. Néanmoins, 35 CS sur les 793 existants y parviennent. Ces centres de santé sont répartis sur 9 ZS, 19 d'entre eux se trouvent dans la Zone de Santé de Demba et 2 dans celle de Tshikaji. La Province compte également vingt-six (26) Hôpitaux Généraux de Référence HGR dont la capacité d'accueil varie d'un HGR à l'autre. Toutefois, les diverses structures sanitaires souffrent d'un sous-équipement davantage préoccupant et d'un faible approvisionnement en médicaments essentiels. Certaines structures manquent de personnel soignant qualifié alors que la mécanisation d'un bon nombre d'agents, notamment les médecins et les infirmiers ainsi que le paiement régulier des primes sont davantage évoqués. -' 47 -' Aussi, l'absence de services de réanimation et soins intensifs, de laboratoire (Biochimie et bactériologie), d'imagerie médicale, de kinésithérapie et de physiothérapie dans la quasi-totalité d'HGR fait que l'offre d'un Paquet Complet d'Activités (PCA) de qualité soit insignifiante dans la Province. L'absence des ressources humaines qualifiées et de matériels appropriés justifient l'absence de ces services dans les HGR. La plupart de formations sanitaires sont en état de délabrement avancé, avec une insuffisance des matériels et équipements biomédicaux ainsi que des mobiliers appropriés. Les pathologies dominantes (paludisme, infections respiratoires aigües, diarrhée simple) dont souffrent les populations centre-kasaïennes trouvent généralement leurs causes profondes dans la pauvreté quasi-généralisée, l'environnement malsain et le peu de dispositions en matière d'hygiène. a) Éducation et formation Avec 4.830 écoles dont 124 maternelles, 3.124 primaires et 1.582 secondaires, le Kasaï Central disposait des infrastructures scolaires appréciables héritées de la colonisation pour certaines et appartenant aux confessions religieuses et à certaines personnes physiques pour d'autres. Toutefois, la cartographie scolaire n'a pas suivi l'expansion démographique de la population scolaire. Les élèves parcourent encore plus de 5 kilomètres pour atteindre une école contrairement aux normes de l'UNESCO. Toutefois, plus de 400 écoles ont été attaquées et environ une centaine détruite lors des violences des deux dernières années, ce qui a entraîné une forte déperdition scolaire surtout dans les villages, sans compter les déplacements du personnel enseignant et des enfants. Aussi, la non mécanisation de certaines écoles et de certains enseignants Nouvelles Unités continuent à empêcher le bon fonctionnement du secteur. Le secteur éducatif (EPSP) est organisé en deux Provinces éducationnelles : Kasaï Central I (Sous divisions de : Kananga 1, Kananga 2, Demba 1, Demba 2, Dibaya 1, Dibaya 2, Dibaya 3, Dimbelenge 1, Dimbelenge 2 et Dimbelenge 3) et Kasaï Central II (Sous-Divisions de : Kazumba Nord, Kazumba Centre, Kazumba Sud 1, Kazumba Sud 2, Luiza 1, Luiza 2 et Luiza 3). Les 17 sous-divisions éducatives sont dirigées par les Sous-Provéd chargés de ~ 48 ~ l'exécution des programmes des enseignements maternel/préscolaire, primaire, secondaire et professionnelle. Le secteur éducatif de la Formation Professionnelle, Métiers et Artisanat quant à lui est organisé en une seule Province Educationnelle comprenant 13 Sous-Divisions éducatives dirigées par les Sous-PROVED chargés de l'exécution des programmes de la formation et des écoles et Etablissements d'enseignement secondaire professionnel. Au niveau de l'enseignement supérieur et universitaire, la Province dispose de quelques établissements dont U.KA, U.PRE.CO, l'ISP, l'ISDR Tshiabashi, l'ISTM Tshimbulu, l'ISTM Kananga, l'UNIKAN, l'ISES,... Dans ce secteur, on recense généralement : ? La baisse du niveau d'enseignement dû à la sous qualification, la prise en charge des enseignants par les parents, les conditions socioprofessionnelles des enseignants, l'insuffisance des matériels didactiques et documents pédagogiques, le délabrement des infrastructures scolaires ; ? La localisation de certaines écoles qui ne répondent pas aux réalités (nécessités) des milieux ; ? La destruction des infrastructures scolaires pendant les hostilités du phénomène Kamuina Nsapu (409 écoles, source EPSP) ; ? Le délabrement des infrastructures académiques, l'insuffisance des livres dans les bibliothèques, l'insuffisance des équipements informatiques, des laboratoires, des salles techniques et le nombre insuffisant de Docteurs à Thèse, l'octroi d'agrément à certains établissements privés en dehors des critères de viabilité. b) Protection sociale et genre Dans le domaine de la protection des femmes, les mariages précoces, les violences sexuelles, l'analphabétisme de la femme et de la jeune fille restent très élevé dans l'ensemble de la Province. La marginalisation de la femme est un stéréotype qui se fait encore sentir dans toutes les couches de la société. -' 49 -' En rapport avec la protection des personnes du troisième âge, plusieurs hospices des vieillards jouent un rôle prépondérant. Cependant, la difficulté d'identification des personnes et le faible financement du secteur entravent une prise en charge optimale de cette catégorie de personnes. L'absence des structures des microfinances à l'échelle provinciale pour les activités d'autonomisation de la femme et des jeunes filles, notamment les AGR, les coopératives, les micro-crédits, les caisses villageoises, etc. Quant aux enfants, beaucoup sont recrutés dans les mines et dans les milices.
Dans le Kasaï Central, le secteur de la culture est confronté à la spoliation de la maison du musée de Kananga ; la disparition progressive des valeurs culturelles et artistiques pour diverses raisons (exode rural, brassage des populations, etc.) ; la sous - utilisation des productions culturelles et artistiques par la classe intellectuelle ; l'insuffisance voire l'absence des infrastructures de production et de promotion des oeuvres culturelles et artistiques (studios d'enregistrement de musique et de cinéma, maisons d'Edition des livres, librairies et bibliothèques, etc.) ; la quasi inexistence des maisons d'Edition de type moderne dans la Province ; le mauvais comportement de la population vis-à-vis du patrimoine culturel et artistique (destruction méchante, vols, piraterie, bradage, etc.) ; l'insuffisance des mécènes et le manque de protection et de promotion du patrimoine culturel. i' La non-application des textes en matière d'aménagement et de l'urbanisme ; -' 50 -' e) Emploi En ce qui concerne l'emploi, la quasi-totalité de la population au Kasaï Central oeuvre dans le secteur informel où le revenu est largement insignifiant. Les principales sources de revenu à cet effet sont : agriculture (37,2 %), élevage (0,6 %), salaire (5,6 %), petit commerce (7,4 %), pêche (1,2 %), activités artisanales (1,7 %), assistance des parents (13,5 %), mines (5,4 %), débrouillardise (5,4 %) (Ministère du travail et de la prévoyance sociale). 2.6. ENVIRONNEMENT ET CADRE DE VIE 2.6.1. Environnement Alors que la Ville de Kananga abritait environ 100.000 habitants en 1960, sa population a été multipliée en environ 60 ans par 20, avoisinant les 2.000.000 d'habitants ; soit près de la moitié de la population de la Province. Cette croissance démographique a entraîné une pression sur les ressources naturelles, et particulièrement les espaces à bâtir conduisant au non-respect des normes urbanistiques, avec la complicité de certains services étatiques. D'où, la multiplication des érosions qui constitue un casse-tête dans la Province du Kasaï Central et particulièrement dans la Ville de Kananga, avec environ 45 têtes sur les 53 recensées dans la Province. Au Kasaï Central, les problèmes majeurs qui se posent en matière de l'environnement sont la déforestation, la chasse incontrôlée, la pollution, les constructions anarchiques, les érosions, l'absence d'une gestion contrôlée des déchets, l'absence et/ou l'insuffisance des réseaux de drainage, le feu de brousse, etc. Aggravés par la croissance démographique galopante, ces problèmes tirent leur source de i' L'inexistence d'un plan directeur et d'aménagement actualisé de la Province ; i' La construction des bidonvilles aux alentours de la ville de Kananga ; -' 51 -' i' L'octroi illégal des concessions (agricoles et minières) ; i' L'exploitation anarchique des espaces ; i' La non-collaboration avec les services techniques par les gouvernants dans le cadre de la réalisation de certaines infrastructures ; i' L'insuffisance des techniciens ; i' La spoliation des espaces classés du domaine public de l'État, etc.41 2.7. L'EVOLUTION DE LA PRODUCTION AGRICOLE L'évolution du niveau de la production des principaux produits vivriers a été contrastée sur la période allant de 2013-2018 dans la province du Kasaï central. Sur la production de maïs a régressé sur toute la période avec une baisse des prix de 10000 tonnes entre les campagnes agricoles 2016-2015 et 20152014 et plus de 13000 tonnes entre les campagnes agricoles 2017-2016 et 20162015, ce n'est pas le cas pour les riz. Les riz qui est enregistré aux mêmes moments une progression régulière, en passant de 37.399 tonnes pour la campagne agricole 2013-2014 à 60.157 tonnes pour la campagne agricole2017-2018, augmentation due à l'installation des décortiqueuses du riz paddy durant la même période. S'agissant de la production des maniocs, son évolution est en dents de scie avec un niveau de production annuelle de 2271046 donnent sur la période de 6 ans qui veut dire de 2013 à 2018. Il importe de noter que le niveau de production enregistré en 2018 (1633418 tonnes) fait quasiment la moitié du niveau de 2017 (3290102 tonnes) soit 50% de la diminution de quantité produite.42 En somme, à l'issue de la campagne agricole 2017-2018 les productions de manioc, du haricot, et de l'arachide ont connu une baisse drastique. Ceci met en exergue le problème de faible rendement lié au non mécanisation de l'agriculture (en dépit de la disponibilité de tracteur) et autre facteur tels que les maladies, les attaques, la pauvreté des sols, la faible organisation des producteurs agricoles et la perturbation climatique. En ce qui concerne les cultures pérennes, on note la présence de concessionnaires planteur et autres intervenant du secteur privé, des 41 Programme d'action du Gouvernement Provincial du Kasaï Central 2019-2024. 42 Note de politique agricole de la province du Kasaï occidental. Novembre 2009 P.9. --' 52 --' confessions religieuses (mission catholique, mission protestante, 31e CPC, etc.), plusieurs associations, des fermes agropastorales, etc. Il existe quelques produits de rente tels que les palmiers à huile, le caféier, les agrumes, les ananas, les bananiers, et autres fruitières. 2.8. PRINCIPALES PRODUCTIONS AGRICOLES La province du Kasaï Central, bien qu'elle dispose diverses richesses avec son actuelle terre qui est une terre arable et en plus la province du Kasaï Central est une province à vocation agricole, mais la production pose toujours des sérieux problèmes. Voilà en quelques lignes les principales productions agricoles :
première nécessité de ses habitants ;
Central vu le statut de ses habitants ;
La population fabrique des nattes, des masques, des arcs à flèche, des filets pour la chasse, des pirogues en bois pour le transport sur les rivières et aussi la pêche, voir même les paniers de marché. Certains ménages exploitent les bois et fabriquent les meubles et les statues de bonne qualité, les autres produisent l'huile de palme avec les presses locales, la distillation de l'alcool communément appelé Tshitshiampa, d'autres forgent le métal en fabriquant les machettes, couperettes, houes et hâches. -' 53 -' CHAPITRE 3 : PRESENTATION, TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES L'agriculture est un problème qui touche le coeur de chaque citoyen Kasaïen car elle est la seule source d'alimentation ainsi que de revenu de toute la population Kasaïenne, dans le présent chapitre, la grande question serait seule de présenter les données de la production agricole dans la province du Kasaï central de 6 dernières années, les analysées en vue de trouver les pistes de solution pour améliorer la dite production et enfin critiquer d'une manière brève cette production à l'intention de suggérer tant aux autorités politique et aussi aux intervenants dans ce secteur afin d'accroitre cette production agricole au Kasaï Central. 1. LES MENAGES AGRICOLES Ils sont les principaux acteurs importants qui fond de l'agriculture une activité quotidienne, pour produire les produits agricoles dans la province du Kasaï central un grand problème se pose en ce qui concerne les financements, les ménages s'autofinance en un kit oratoire insuffisant et parfois non adapté. Il s'agit d'une houe, d'une machette et rarement d'une hache. Les outils tels que : couperet, bêche, marteau, lime, brouette, ne sont pas à la portée de beaucoup de ménages. Les ménages agricoles sont donnés pour chaque entité administrative suivante : Tableau n° 1 : évolution de la population agricole par entités
Source : Rapport de l'inspection provinciale de l'agriculture. L'agriculture comme un secteur de vie qui a trop d'exigences, veut beaucoup des moyens pour bien produire ainsi que la sécurité des personnes et -' 54 -' de leurs biens par ce tableau nous remarquons que, la croissance de la population consommatrice des produits agricoles évolue d'une manière arithmétique tandis que celle de la population agricole évolue d'une manière géométrique. 3.1 PRESENTATION DES DONNEES DES PRODUCTIONS
AGRICOLES Dans cette partie du chapitre, il nous est demandé de présenter le niveau de trois types des productions produites dans la province du Kasaï central. Tableau n° 2 : la production des produits vivriers
Source FAO/ sécurité alimentaire, niveau de production agricole et animal, évaluation de la campagne agricole 2017-2018 et bilan alimentaire du pays. Rapport annuel de l'inspection provincial de l'agriculture 2013-2020. Nous remarquons que les produits agricoles type végétal ont connu une diminution générale au cours des années 2016, 2017 et 2018 suite aux troubles du phénomène KAMUINA NSAPU. --' 55 --' Tableau N° 3 : État du réseau de la voirie du Kasaï central
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Source : statistique de la direction provinciale des routes des dessertes agricoles et inspection provinciale du développement rural Commentaire : sur 100% de nos routes moins de 4% des routes sont en bon état ce qui freine la circulation des personnes et de leur bien provoquant la hausse de prix des produits des premières nécessités sur les marchés. Sur l'ensemble de voies du Kasaï central, seulement 9,7 Km des voiries ont été réhabilitées à partir de l'avenue Kambala/Nganza en passant par le boulevard de 30 juin jusqu'à l'entrée du camp militaire de l'EFO vers l'aéroport de Lungandu, la route KALAMBA MBUJI qui relie la province du Kasaï Central et la province Lunda Nord de l'Angola, tout le reste est en terre battue que les eaux des pluies détruisent souvent, du fait surtout de son caractère sablo-argileux et de la configuration de son relief. La longueur de l'ouvrage d'assainissement sur l'ensemble de la ville de Kananga est de 90 Km. Les établissements publics Office des routes (OR), office de voiries et drainage (OVD) sont opérationnels mais connaissent de difficulté des gestions et des fonctionnements depuis plusieurs années. En ce qui concerne les routes des dessertes agricoles, la direction des voies des dessertes agricoles (DVDA) est également opérationnelle, mais connait des difficultés d'ordres logistique et financier. Les ouvrages des franchissements (ponts et bacs) gérés jadis par l'office des routes ont été cédés aux attributaires et par les entités décentralisées qui ont finalement instaurées le droit de péage comme taxe de fonctionnement. Selon les données récentes, le Kasaï central compte au total 26 ponts, soit en béton armé, en bois, mixte, Bailey, algrain, et métallique. Outre ces ponts il faut citer : 2. LES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES
DE Les principales ONGD qui interviennent dans le renforcement de secteur agricole nous citons : la CISP ; UCOOA ; VIM ; CEILU ; APROBES ; FAO ; PAM ; LA TEMBA ; PETIT PAS ;... 44Les ONGD participants avec des 44www.apuis à l' agriculture.fr -' 57 -' bons moyens à la production du secteur agricole dans la province du Kasaï central nous citons entre autres la CISP et CARITAS qui mettent leurs fonds dans la production de semences, certaines autres ONGD s'occupent aussi de la semence et aussi de la commercialisation des produits agricoles.45 Tableau n° 4 : de l'intervention dans le secteur agricole par Les ONGD en USD
Source : BAKAKUAMBA TUMONEBI, les ONG à vocation agro-pastorale face à la sécurité alimentaire dans la ville de Kananga. Ce tableau montre que le PAM et FAO sont les bailleurs de fonds, qui financent en grand pourcentage (%) le secteur agricole au Kasaï central, ils interviennent avec des semences améliorées et aussi dans la commercialisation des produits agricoles. Il est utile de rappeler que les ONGD précitées se financent également entre elles. La FAO finance la CARITAS, APROBES, etc. dans la lutte contre l'insécurité alimentaire et l'amélioration de la production agricole dans la province du Kasaï central. Ce qui fait à ce que la somme figurant à la FAO est supérieure par rapport à la somme de la CARITAS, APROBES, etc. il nous a été difficile de saisir le vrai montant de la contribution de ces ONGD dans le secteur agricole. Nous osons dire que les organisations non gouvernementales de développement participent à travers leurs financements à un pourcentage plus 45 BAKAKUAMBA TUMONEBI, les à vocation agro-pastorale face à la sécurité alimentaire dans la ville de Kananga. P.49 -' 58 -' élevé dans la production agricole soit 70% de leur contribution et dans la mesure d'élimination de l'insécurité alimentaire dans la province. Tableau n° 5 : la présentation des quelles que fermes de la province du Kasaï central
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Source : Rapport annuel de l'inspection provinciale de l'agriculture, pêche et élevage. L'agriculture comme un secteur de vie qui exige beaucoup de moyens pour bien produire, les fermes représentées dans le tableau ci-haut sont abandonnées par manque de financement. Sur 100% des fermes au Kasaï central le seul territoire de Dibaya, en bénéficie plus de 60% ; Luiza 10% ; Demba 10% ; Kazumba 10% et Dimbelenge 10%. Le territoire qui a plus des fermes dans le contexte actuel présente un faible niveau de production expliquée par un niveau bas de considération dans ce secteur ainsi qu'un niveau bas de financement. Tableau n° 6 : La production des espèces en élevage dans le Kasaï Central
Source : Inspection Provinciale de pêche et élevage. Tableau n°7 : production des espèces halieutique (en tonnes)
Source : rapport annuel de l'inspection provinciale de pêche et élevage 20162019. 3.2. ANALYSE DES DONNEES DE LA PRODUCTION AGRICOLE Après avoir présenté les données sous un tableau, la présente partie est consacrée à l'analyse critique de la production agricole dans la province du Kasaï central selon leurs classifications et présentation dans le tableau, leurs -' 60 -' variations seront présentées en pourcentage. Ainsi une formule qui nous a aidé est telle que :
l'année 2 et la multiplication de la formule par 100 c'est pour nous permettre d'exprimer la variation de ladite production en pourcentage pour ce qui nous concerne, l'année 2015 sera considérée comme l'année 0 parce qu'elle est l'année du début de notre étude. 1. LA VARIATION DE MENAGE AGRICOLE Tableau n°08 : L'évolution de la population agricole
Source : Inspection Provinciale du Développement Rural Dans ce tableau, nous remarquons que les troubles provoquaient par les conflits KAMUINA NSAPU ont créées un exode rural dans nos territoires. Seul le Territoire de DIMBELENGE qui regorge un pourcentage élevé des ménages agricoles à partir des années 2018 et 2019 ou les pourcentages s'intéressant à l'agriculture est élevés d'au moins 211,9 à 228,99 à la différence avec la ville de Kananga qui répond à -44,38 pourcent de diminution à 35,95%, le territoire de Luiza qui est représenté par un faible pourcentage de -56,21% pour l'année 2018 et de 132,05% pour l'année 2019 ainsi de suite pour d'autres territoires. Malgré cette forte population représentée par le Territoire de Dimbelenge, le Territoire de Demba est le seul qui produit plus et soutien l'agriculture dans la province du Kasaï central. La grande chute de la population est surtout remarquée durant la période de 2017 et 2018 afin de se redresser à la fin de l'année 2019 et le début de l'année 2020 quand la population en exode a commencé à récupérer les territoires habituels. ~ 61 ~ La population Kasaïenne est intéressée par les travaux des bureaux et non par l'agriculture, jusqu'au jour d'aujourd'hui, la consommation continue à augmenter sensiblement tandis que les producteurs agricoles vont en dent scie. Il est bon de s'intéresser au secteur qui est la mère des industries pour parvenir à l'industrialisation aussi bien au développement de la province. 2. ANALYSE CRITIQUE DE LA PRODUCTION AGRICOLE AU KASAI CENTRAL |
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