2.2.4.1.- Taux brut de natalité
Le taux brut de natalité exprime le nombre moyen
d'enfants nés vivants pour mille habitants au cours d'une période
d'un an. Au Recensement Général de la Population et de l'Habitat
de 2003, ce taux est de 28 naissances vivantes pour 1000 habitants dans
l'ensemble du pays. Le taux brut de natalité est de 25 %o en milieu
urbain et de 30 %o en milieu rural.
Par rapport aux objectifs fixés en 1983 pour l'horizon
2000, le taux brut de natalité a connu une certaine baisse, ayant
été de 36 %o au début des années 80. Mais
l'écart reste considérable par rapport à l'objectif de 20
enfants pour 1000 habitants en 2000.
Par ailleurs, un taux d'avortement de 7 % a été
relevé dans l'EMMUS III (2000)
2.2.4.2.- Fécondité par âge
Le graphique x, tiré des résultats
définitifs du RGPH-2003, représente l'évolution des taux
de fécondité par âge. Il montre que la courbe du processus
de reproduction des femmes en âge de procréer a commencé
à croître assez lentement à partir du groupe 10-14 ans et
s'est accélérée rapidement pour atteindre son plus haut
niveau entre 25 et 29 ans. Elle a décru progressivement jusqu'à
atteindre des valeurs minimales entre 45 et 49 ans, indépendamment du
milieu de résidence.
L'âge moyen à la maternité, qui
s'interprète comme étant l'âge auquel les femmes mettent au
monde leurs enfants, est à la fois de 28 ans dans le pays et en milieu
urbain et de 29 ans en milieu rural36. Il est à noter que la
fécondité des femmes de moins de 20 ans est très faible,
on dénombre en effet moins d'un (1) enfant pour chaque dix (10)
femmes.
36 RGPH-2003
40
Graphique # x
Source :IHSI/ RGPH - 2003
2.2.4.3.- Indice Synthétique de
Fécondité (ISF)
L'Indice Synthétique de Fécondité (ISF)
exprime le nombre moyen d'enfants nés vivants par femme au cours de la
vie féconde. Selon l'IHSI (RGPH-2003), cet indicateur affiche une valeur
de 4 enfants en milieu rural et est de 3 enfants en milieu urbain.
Le nombre moyen d'enfants par femme varie également
suivant le niveau d'instruction de la femme. Les femmes analphabètes
ont, en moyenne, plus d'enfants que celles ayant atteint le niveau de
l'enseignement secondaire ou plus37. L'impact de l'augmentation de
l'utilisation de la contraception en Haïti sur la réduction du taux
de fertilité est évident. Cependant, les couples ne
maîtrisent pas tous les paramètres pour limiter le nombre des
naissances. Entre le nombre d'enfant désiré et le nombre
d'enfants réel, il y a un écart. Les résultats de l'EMMUS
III révèlent que le nombre idéal moyen d'enfants par femme
et par homme est respectivement de 3,1 et 3,3.
37 IHSI/RGPH-2003
41
Les ménages pauvres ont en moyenne plus d'enfants que
les ménages plus riches. Les ménages les plus pauvres peuvent
avoir jusqu'à 6,9 membres alors que les plus riches ont 4,4
membres38. En fait, la tendance est que les plus pauvres vont dans
les ménages les plus riches, d'où le développement du
phénomène de la domesticité.
En outre, les ménages les plus pauvres en milieu rural
ont généralement un niveau d'éducation plus faible que les
ménages plus riches. La terre est la ressource physique la plus
importante que possèdent les ménages pauvres. Selon la Banque
mondiale, en apprenant les cultivateurs à lire et à
écrire, il est possible d'élever le niveau de la
productivité de 14 % considérant que les autres facteurs restent
constants39. L'éducation se révèle
déterminante pour la modernisation de l'agriculture. Les agriculteurs
éduqués comprennent et adaptent mieux les nouvelles technologies
par rapport aux agriculteurs non-éduqués.
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