1.3 Contexte sociodémographique
L'existence de l'inter dépendance entre les variables
démographiques et les variables de développement fait de sorte
que, dans un processus de développement, les variables
démographiques (notamment l'état et la structure par âge et
par sexe de la population) agissent sur les variables de développement
et en limitent les actions. C'est dans cette même
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optique que Malthus dans son « essai sur le principe
de population », montre l'inconvénient d'une population
nombreuse (ou sans cesse croissante) dans un processus de développement
en affirmant que : « Le rythme d'accroissement de la population, de
période en période, l'emporte donc tellement sur celui de
l'augmentation des subsistances, que pour maintenir le niveau et pour que la
population existante trouve toujours des aliments en quantité
suffisante, il faut qu'à chaque instant une loi supérieure fasse
obstacle à son extension » (Malthus, 1798). Autrement dit,
S'il n'est pas freiné, le pouvoir multiplicateur de la population est
infiniment plus grand que le pouvoir de la terre de produire des subsistances
de l'homme. Cette idée de Malthus traduit une réalité dans
le système éducatif des pays en développement. En effet,
les pays en développement sont caractérisés par un fort
taux d'accroissement de la population (notamment celui de la population
scolarisable), alors que les ressources destinées à
l'enseignement sont généralement limitées dans ces
pays.
Dans cette section, est présenté avec un accent
sur la population scolarisable, l'évolution, la réparation
spatiale, par âge et par sexe de la population guinéenne de 1983
jusqu'en 2014 dans un premier temps et, dans un second temps, est
présentée l'évolution de la population scolaire.
1.3.1 Evolution et répartition par âge et par
sexe de la population
Lors du premier recensement en 1983, la population
guinéenne était de 4 660 582 habitants, celui de 1996 a
dénombré 7 156 406 habitants soit un taux de croissance
intercensitaire de 3,1% par an. Entre 1996 et 2014, elle a atteint 10 523 261
habitants soit un taux d'accroissement annuel de 2,2%. Durant ces
périodes, la proportion des femmes est restée toujours un peu
plus élevée par rapport celle des hommes. Mais elle n'a
significativement pas varié, environ 52 % de la population totale. Par
exemple il y avait 51,7% de femmes contre 48,3% d'hommes en 2014 (RGPH-3,
2014). L'Indice Synthétique de Fécondité a relativement
baissé entre 1999 et 2012 en passant de 5,7 enfants par femme à
5,1 enfants par femme (EDS II et IV).
D'après le troisième RGPH réalisé
en 2014, la population guinéenne est inégalement répartie
sur les 245.857 km2 du territoire guinéen. La majorité
de la population vit en milieu rural avec 65,2% contre 34,8% de citadins. Selon
les régions naturelles, on observe également des
disparités avec 37,8% ; 25,0% ; 19,5% et 17,7% de la population
respectivement en Basse Guinée, Haute Guinée, Moyenne
Guinée et Guinée Forestière. Même au niveau des
régions administratives, des disparités sont observées :
les régions administratives de Kankan (18,7%), Conakry (15,8%) et
Nzérékoré (15%) sont les plus
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peuplées et comptent à elles seules près
de la moitié de la population guinéenne (49,5%). Les
régions les moins peuplées sont respectivement celles de Mamou
(6,9%), Faranah (8,9%) et Labé (9,5%).
Selon les groupes d'âge 0-14 ans, 15-64 ans et 65 ans et
plus, nous avons respectivement 44,9%, 51,3% et 3,8%. La population
guinéenne est relativement très jeune : elle a en moyenne un
âge de 21,8 ans ; la moitié de la population est âgée
de moins de 16,3 ans et plus de la moitié (51,04%) est âgée
de moins de 18 ans.
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