I.5.2. Structure du système éducatif
congolais
La durée de l'enseignement obligatoire est de 6 ans
pour les enfants entre 6 et 12 ans. Bien qu'une scolarité
pré-primaire de 3 ans soit prévue, elle n'est offerte en pratique
que dans quelques zones urbaines. La scolarité primaire de 6 ans est
divisée en trois cycles de deux ans chacun. Le certificat de fin
d'études primaires est accordé sur la base d'une
évaluation des résultats en classe et des notes de
l'élève à un test national (TENAFEP),
pondérés respectivement par 60 % et 40 %. L'enseignement
secondaire consiste en un cycle long et un cycle court. Le cycle long comprend
trois filières : général, normale et technique. Ce
cycle
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consiste en une première étape de deux ans,
commune aux trois filières, et une seconde étape de quatre ans
qui introduit la différenciation entre les trois filières. Au
sein de chaque filière, diverses options sont offertes, jusqu'à
trente options dans la filière technique. Les élèves qui
réussissent au concours national, appelé Examen d'Etat,
obtiennent le Diplôme d'Etat sanctionnant la fin de leurs études
secondaires. Le cycle court concerne l'enseignement professionnel et consiste
en une formation de 4 ans, commençant immédiatement après
l'enseignement primaire, ou une formation de 3 ans après le tronc commun
du secondaire. Il existe également des écoles des arts et
métiers qui offrent une formation à l'artisanat en trois ou
quatre ans. Les élèves de ce cycle obtiennent en cas de
satisfaction aux concours de fin de cycle, un Certificat. L'enseignement
supérieur comporte un premier cycle de trois ans et un second de deux
à trois ans selon les filières. Trois types d'enseignement
supérieur sont organisés en République Démocratique
du Congo : l'enseignement supérieur universitaire, l'enseignement
supérieur pédagogique et l'enseignement supérieur
technique. Un diplôme est décerné aux étudiants
ayant réussi aux examens de fin de cycle, respectivement le
Diplôme de Graduat pour ceux du premier cycle, de Licence pour ceux de
deuxième cycle. Pour les études de médecine, le
deuxième cycle, qui dure trois ans, est sanctionné par un
diplôme de doctorat en médecine. Le troisième cycle propose
le diplôme.
I.5.3. Renforcement et nécessité de
collaboration : une lutte pour la réussite de tous et contre les
inégalités17
I.5.3.1. Emergence de la nécessité de
collaboration
Depuis ces trente dernières années où la
notion de « partenariat » a remplacé celle de «
coopération », la nécessité de «
coéducation » est devenue un enjeu majeur autant pour l'Ecole que
pour la Famille. Cette dernière voit son rôle en tant que
partenaire éducative évoluer et s'insérer progressivement
un peu plus dans la responsabilité éducative de scolarité.
Des politiques d'insertion des Parents d'élèves sont
effectivement menées notamment depuis la loi d'orientation de 1989
rendant les parents « partenaires permanents et à part
entière de la communauté éducative ». La
communauté éducative rassemble les élèves et tous
ceux qui, dans l'établissement scolaire ou en relation avec lui,
participent à la formation des élèves ». L'Ecole ne
parvient plus à supporter la croissance et le changement
démographique, ainsi que les inégalités entre les
différentes classes sociales et la mixité de population. Elle a
donc ouvert ses portes aux parents pour y faire face et maintenir un projet de
réussite scolaire
17 Anouka Tartare, Les relations entre école et
famille, mémoire inédit, HAL Archive-ouverte, Paris, 2018
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équitable pour tous. Avec les récentes crises
sociales, culturelles et économiques, les exigences du monde du Travail,
la peur pour l'avenir de leurs enfants poussent les familles à se
préoccuper des tâches scolaires et à mener un partenariat
avec l'Ecole plus ou moins étroit. En effet, si certains parents
s'avèrent être des partenaires qui font figure d'idéal,
d'autres sont loin d'être des alliés et sont susceptible, par leur
attitude, d'aggraver le risque d'échec scolaire de leur(s) enfant(s)
(aucun respect de l'autorité, encouragements contre l'Ecole...)
(Périer). Depuis 2006, la circulaire du 31 août 2006 renforce la
nécessité de partenariat entre les familles et l'Ecole obligeant
des aménagements scolaires tels que l'Espace Parents dans une classe ou
encore la semaine des parents à l'école et une sensibilisation
plus accrue des professeurs et des maîtres à cette
nécessité. Bien que le principe d'intérêt de
l'enfant soit au coeur de la reconnaissance du statut des parents et des
maîtres, un questionnement et une remise en question des deux
côtés s'opèrent : d'un côté par la
présence persistante de parents d'élèves en
réussite et leur « déchargement » (Lorcerie, 1998) sur
l'institution ; et d'un autre côté la présence de parents
dont les enfants sont en échec, absents voir distants alors que la
coopération avec l'Ecole pourrait peut-être y remédier.
Cependant, des recherches comme celles de Tartare Anouka ou encore Montandon
montrent que certains parents issus des milieux populaires ont une confiance
totale en l'institution et ne s'autorisent pas à intervenir (confiance
en l'école et l'égalité des chances, les parents peuvent
se sentir incompétents, avoir un manque de confiance en eux, avoir des
fragilités scolaires, ne pas avoir un milieu social favorisant
l'implication dans la scolarité : horaires contraignant, barrière
de la langue...).
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