I.1.2. Mesures de la croissance économique
La croissance économique se mesure année par
année. Le passage d'une période annuelle à une autre
permet de trouver un indicateur juste pour la mesurer. En pratique,
l'indicateur le plus utilisé pour la mesure de la croissance est le
produit intérieur brut, PIB en sigle. Il s'agit d'une mesure
quantitative du volume de la production au sein de la nation. En effet, le PIB
regroupe et opère une sommation de l'ensemble de la production
réalisée au sein d'une économie, quelles que soient les
nationalités des producteurs (nationaux ou
étrangers)22.
Dans la suite de cette section du chapitre, nous
définissons d'abord le PIB, en indiquons les approches, et enfin, en
présentons des limites dans sa qualité de mesure de la croissance
économique.
A. Notion du Produit Intérieur Brut (PIB)
Le Produit National Brut (PIB) peut être défini
comme étant « la valeur marchande de tous les biens et services
finaux produits dans un pays au cours d'une période »23.
En d'autres termes, le PIB « est une estimation de la valeur de la
production d'un pays. Il prend pour base le territoire national
»24. La croissance correspond donc au taux de croissance du
PIB.
L'expression suivante donne la relation qui mesure la croissance
économique :
Valeur du PIB l'année ??-Valeur du PIB
l'année??
Taux de croissance = (1.1)
Valeur du PIB l'année??
L'expression (1.1) pourrait être positive, négative
ou nulle :
· Si r > 0 : la croissance est
positive indiquant que le PIB de l'année en cours est supérieur
à celui de la période antérieure ;
· Si r< 0: la croissance est
négative indiquant que le PIB de l'année en cours est
inférieur à celui de la période antérieure ;
· Si r = 0 : la croissance est nulle.
21 J-Y. CAPUL et O. GARNIER, «
Dictionnaire d'Economie et des sciences sociales », Paris,
Hatier, 2008, p. 113.
22 M. RAINELLI, « La nouvelle théorie
du commerce international », Paris, La découverte, 2003, p.
28.
23 G. N. MANKIW et M. P. TAYLOR, « Principes
de l'économie », Bruxelles, De Boeck, 2013, p. 630.
24 J. BREMOND et A. GELEDAN, op. cit., p. 466.
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Toutefois, le plus souvent, l'expression
précédente est exprimée en pourcentage. Elle indique ainsi
le taux de variation relative du PIB de la période t par rapport
à celui de la période t-1. De cette façon
précédente devient :
r = PIBt-PIBt-1 * 100 (1.2)
PIBt-1
La théorie économique rassemble et regroupe un bon
nombre d'approches en rapport avec la croissance économique.
B. Différentes approches du PIB
Le PIB est appréhendé suivant trois principales
approches comptables:
a) Approche de la production : suivant cette approche, le PIB
est la somme des valeurs ajoutées créées par les
unités économiques résidentes25.
b) Approche par la demande (ou par les dépenses) : sous
cet angle, le PIB est la somme de « la dépense totale
consacrée à l'acquisition des biens et services produits par
cette économie »26 au cours d'une période bien
définie.
Cette approche se résume par l'équation comptable
suivante :
PIB= Cp + Cg+ FBCF+VS+(X-M) (1.3)
Dans l'expression (1.3) :
· Cp = consommation privée ;
· Cg = consommation publique ;
· FBCF = Formation Brute du capital Fixe ;
· VS = Variation du stock ;
· X et M = exportation et importation
c) Approche par le revenu national : ici le PIB est la somme
du « revenu total [salaires, rentes et profits] de l'ensemble des membres
de l'économie »27 payé par les firmes pendant une
période bien déterminée. Cette approche est
représentée par l'expression suivante :
PIB = RS+ (TI-SUB) + EBE (1.4)
25 J. Y. CAPUL et O. GARNIER, « Dictionnaire
d'Économie et de Sciences Sociales », Paris, Hatier, 2005, p.
136.
26 G. N. MANKIW, « Macroéconomie
», Bruxelles, De Boeck, 1993, p. 23.
27 G. N. MANKIW, op. cit., p. 23.
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Dans l'expression (1.4) :
? TI = Taxes indirectes ;
? SUB= Subventions ;
? EBE= Excédent Brut du capital Fixe.
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