CONCLUSION GENERALE
Cette étude consacrée à la construction
d'un indice composite de croissance inclusive afin d'évaluer
l'inclusivité de la croissance économique atteinte par cinq pays
de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEAAC, en
sigle) arrive à son terme. Toutefois, le travail n'a aucune ambition de
prétendre être clos, ce nouvel indicateur de croissance devant
être encore testé et réexaminé en toute sa
profondeur.
Rappelons en fait que l'Angola, le Congo-Brazzaville, la
République Centrafricaine, le Tchad et la République
Démocratique du Congo étaient les cinq pays de la
sous-région centrale africaine concernés par cette étude.
Notre étude avait couvert la période allant de 2000 à
2018.
L'étude que nous avons menée dans les lignes qui
précèdent tirait sa base autour de ces questions essentielles
:
? Comment peut-on expliquer les taux de
croissance élevés enregistrés par les pays de l'Afrique
centrale ?
? Cette croissance a-t-elle été
inclusive ?
? Comment mesurer cette inclusivité ?
Et les réponses fournies à ces
différentes interrogations à titre provisoire constituaient nos
hypothèses de base selon lesquelles les taux de croissance
élevés enregistrés par les pays de la sous-région
centrale de l'Afrique s'expliqueraient par l'existence des ressources
minières que possèdent lesdits pays et de ce fait, pareille
croissance aurait été inclusive et de qualité si elle
était évaluée par des indicateurs solides qui tiendraient
compte de sa qualité que ceux utilisés ayant mis au centre
l'augmentation du PIB comme le seul moyen d'évaluation alors que la
qualité en serait exclue.
En vue de parvenir à ce but assigné et
vérifier ces hypothèses, ce travail était subdivisé
en trois chapitres qui avaient pour objectifs respectifs de présenter de
manière succincte les généralités conceptuelles,
l'état des lieux de la dynamique de pauvreté, des
inégalités, de croissance et du développement
économique en Afrique centrale ainsi que la démarche de
construction de l'indice composite de croissance inclusive
élaboré spécifiquement pour évaluer
l'inclusivité des pays sus-évoqués.
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Dans nos démarches de validation empirique, nous avons
fait usage de l'approche méthodologique proposée par Issaka
Dialga et Thi-Hang-Giang Le pour élaborer notre Indice de Croissance
Inclusive (ICI, en sigle) désacralisé des limites
antérieures de quelques indices composites du développement
durable (IDH, IDHI, IQC, etc.) qui ont été véritablement
couronnées succès au sein de la littérature
économique.
A l'issue de nos investigations, nous avons abouti aux
résultats indiquant que la classification des pays de l'Afrique centrale
sur base du volume de croissance est un leurre qui devrait être
dépassé, la vraie classification devrait se baser sur l'ICI qui
tient et prend en compte les variables économiques communes à ces
pays et entame une démarche cohérente et logique. C'est pourquoi,
appliqué à notre étude, la classification suivante a
été trouvée : l'Angola vient en tête de
classification suivi du Congo-Brazzaville, de la Centrafrique, de la RD Congo
et du Tchad chacun avec des scores respectifs de -1,05373728 -1,233121263 ;
-1,51367284 ; - 2,115055944 et -4,524163663. A l'aune de ces résultats,
nous avons conclu que le classement des pays obtenu par l'ICI diffère de
loin de celui qui aurait été fait si on se référait
uniquement à la valeur moyenne du taux de croissance de la
période sous-examen.
Comme tout travail intellectuel, ce travail peut comporter
quelques limites notamment sur le plan technique, théorique,
méthodologique et statistique. En effet, si l'ICI trouve encore ici son
pesant d'or, il possède pourtant ses limites notamment celles
liées à la non intégration de certaines variables dont les
données n'étaient pas disponibles, c'est pourquoi, comme toute
oeuvre humaine, cet outil d'analyse peut être
répréhensible. A ce titre, les remarques et les suggestions
pertinentes dans le but de l'améliorer sont les bienvenues.
![](valuation-de-l-inclusivit-de-la-croissance-conomique-dans-la-zone-CEEAC13.png)
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