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évaluation de l'inclusivité de la croissance économique dans la zone CEEAC.


par Randy KAMBANA MOISE
Université Catholique du Congo  - Licence en économie et développement 2019
  

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2. PROBLEMATIQUE

Le retard enregistré dans le développement social et économique des pays de l'Afrique centrale a été différemment expliqué à travers l'histoire et est apparu comme un véritable paradoxe lorsqu'on sait que les ressources du sol et du sous-sol que ces pays regorgent devraient constituer des atouts solides pour la croissance et le développement de la sous-région. En effet, l'Afrique centrale a longtemps été considérée comme une plaque tournante et une pierre de relance du développement économique de l'ensemble du continent.

Depuis le début du 21ème siècle, précisément durant les seize premières années, la croissance économique enregistrée par les Etats à travers le monde n'a pas laissé en marge ceux du continent africain. On a observé que la majorité des économies de la sous-région centrale d'Afrique ont accompli une prouesse économique considérable marquée par une dynamique de forts taux de croissance inscrits dans le long terme consolidée en moyenne autour de 5,6 % l'an10.

Toutefois, cette croissance rapide réalisée en termes d'augmentation substantielle du produit intérieur brut (PIB) n'a d'autant pas permis de révéler certaines disparités auxquelles ces pays de la sous-région ont dû faire face durant ces seize premières années du 21ème siècle. En effet, les inégalités de revenus enregistrées dans la sous-région africaine ont fait d'elle la partie du continent la plus inégalitaire en termes de richesses d'une part, où « le coefficient de Gini stagne à 42 depuis 2000, le niveau le plus élevé du continent »11. D'autre part, Tchakounté et al. (2016) ont souligné que « la proportion des [sic] personnes vivant dans une situation de pauvreté excessive, c'est-à-dire moins de 2 dollars par jour, s'est accrue [pour se fixer] au-delà des 70 % »12.

Eu égard aux aspects susmentionnés, il sied de noter que maints auteurs ont démontré durant le dernier siècle « ([à l'instar de] Person et Tabellini, 1994 ; Alesina et Rodrik 1994 ; Bourguignon, 1993 ; Birsdall et Sabbot, 1995 ; Clarke, 1995 ; Perotti, 1996; Galor et Zang,

10 CUA-OCDE, « Dynamiques du développement en Afrique 2018 : Croissance, emploi et inégalités », CUA, éd. OCDE, Paris, 2018, p. 124. [En ligne], URL : https://doi.org/10.1787/9789264302525-fr (Consulté le 28 novembre 2019).

11 CUA-OCDE, op. cit., 2018, p. 124. [En ligne], URL : https://doi.org/10.1787/9789264302525-fr (Consulté le 28 novembre 2019).

12 M. TCHAKOUNTE et al., « Inégalité, fécondité et croissance en Afrique Centrale », dans Journal of Economics and Development Studies, Vol. 4, No2, 2016, pp. 170-188. [En ligne], URL : http://jedsnet.com/journals/jeds/Vol_4_No_2_June_2016/14.pdf (Consulté le 28 novembre 2019).

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1997), l'existence d'une relation négative entre les inégalités `initiales' et la croissance de long terme »13.

Toutefois, en dépit de l'importance de ces études, « le concept de croissance pro-pauvre a rapidement gagné en popularité [au lendemain de la grande récession de 2008] tant du côté des chercheurs que des bailleurs et des décideurs suite à la lenteur de la réduction de pauvreté observée dans certains pays en développement [notamment dans tous les pays du sud]»14. De toute évidence, « cette nouvelle conception, portée par des auteurs comme Anand and Kanbur (1993b), Bourguignon (2003), Kakwani (1993), Klasen (2005), discute des conditions sous lesquelles la croissance profite aux plus pauvres »15.

Par conséquent, les débats entamés autrefois en matière de croissance pro-pauvre ont permis de formuler l'idée d'une nouvelle conception de croissance « qui ne se limite pas à celle des agrégats monétaires usuels (OCDE, 2014) c'est-à-dire celle d'une croissance incluant l'ensemble des déterminants de la qualité de vie des individus, et celle d'une croissance qui profite à tous sans laisser personne sur le bord de la route »16.

En d'autres termes, il s'agit plus précisément d'évaluer la qualité de la croissance économique atteinte par les pays de la sous-région africaine, sachant qu'une croissance est dite « de qualité », lorsqu'elle est forte, stable et soutenue, de manière à accroître la productivité et permettre l'atteinte des objectifs relatifs à l'amélioration du bien-être social et à la réduction de la pauvreté.

Si, certains auteurs et organismes, notamment le PNUD et la Banque Mondiale ont mis en place l'indice de la qualité de croissance, IQC en sigle, comme indicateur composite qui prend en compte les éléments « fondamentaux de la croissance » (la vigueur, la volatilité, la diversification économique et l'orientation externe de la demande) ; les « retombées sociales de la croissance » en termes d'éducation et de santé, notre étude voudrait aller au-delà pour

13 D. COGNEAU et C. GUENARD, « Les inégalités et la croissance : une relation introuvable ? », dans Working Papers, DT/2002/03, 2002, p. 4, [En ligne], URL: https://ideas.repec.org/p/dia/wpaper/dt200203.html (Consulté le 12 juillet 2020).

14 D. BOCCUNFUSO et C. MENARD, « La croissance pro-pauvre : un aperçu exhaustif de la `boite à outils' », dans Cahier de recherche/Worhing Paper, No09-06, Département d'Economie de l'Ecole de gestion à l'Université de Sherbrooke, 2009, p. 2, [En ligne], URL: http://gredi.recherche.usherbrooke.ca/wpapers/GREDI-0906.pdf (Consulté le 28 novembre 2019).

15 N. KA, « Modélisation de la croissance pro-pauvre », Thèse de doctorat présentée à l'Université Montpellier, Montpellier, 2016, p. 17. [En ligne], URL : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01549528/document (Consulté le 28 novembre 2019).

16 D. LANCHET et M. FLEURBAEY, « Construire des indicateurs de la croissance inclusive et de sa soutenabilité : que peuvent offrir les comptes nationaux, comment les compléter ? », dans Economie et Statistique/INSEE, 2013, [En ligne], URL : https://www.insee.fr/ (Consulté le 28 novembre 2019).

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construire un indice composite susceptible d'évaluer le niveau de la croissance atteint par les pays de la sous-région choisis.

Jusqu'à ce jour, plusieurs analystes se sont intéressées sur cette question. Ali et Son (2007), Ianchovichina et Lundstrom (2009), Rauniyar et Kanbur (2010), Klasen (2010), Anand et al. (2013), Ncube (2015) sont les plus cités et leurs travaux sont la base de la notion de croissance inclusive. Parmi ces études, rares sont celles qui se consacrent à l'Afrique plus particulièrement à la sous-région centrale de l'Afrique.

Eu égard à ce qui précède, il convient de se poser les questions suivantes :

· Comment peut-on expliquer les taux de croissance élevés enregistrés par les pays de la CEEAC pendant la période sous étude ?

· Cette croissance a-t-elle été inclusive ?

· Comment mesurer cette inclusivité ?

L'éventuelle réponse à cette interrogation nous amène à formuler l'hypothèse du sujet.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille