évaluation de l'inclusivité de la croissance économique dans la zone CEEAC.par Randy KAMBANA MOISE Université Catholique du Congo - Licence en économie et développement 2019 |
Conclusion partielle
CHAPITRE II :
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Source : Elaboré par nous-mêmes sur base des données du WDI (2020)
Il ressort de l'analyse du tableau no2.1 ci-dessus que sur la période qui couvre nos investigations, les années 2002, 2004, 2005, 2006, 2007 et 2008 ont été caractérisées par un taux de croissance positif supérieur à deux chiffres.
De 2002 jusqu'à la crise financière, l'Angola a connu une progression fulgurante de son rythme de croissance atteignant une valeur respective de 11,34 % en moyenne. En effet, celui-ci a même atteint un pic de l'ordre de 15,03 % en 2005.
L'évolution de la croissance économique de l'Angola est reprise dans le graphique n°2.2 suivant :
32
Graphique 2-2 : Evolution de la croissance économique en Angola de 2000 à 2018 (en % annuel)
16
14
(%
12
P u
10
Taux de croissance annuelle du PIB (%)
2
2
0
ell
8
- 2
- 4
san
43
cr e
2
aux
0
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
.05
4.21
0 8 6 4 13.67
2.99
15.03
10.95
14.01
11.55
11.17
0.86
4.86
3.47
8.54
4.95 4.82
0.94
-2.58
-0.15
-2.13
Source : Elaboré par nous-mêmes, à partir des données du tableau n°2.1
Le graphique ci-dessus indique malheureusement que la chute abrupte des cours de pétrole générée par la crise des subprimes, fin 2008 et courant 2009, a entrainé un fort ralentissement du rythme de croissance du pays, qui est passé de 11,2 % en 2008 à 0,9 % une année plus tard.
La croissance économique positive observée en Angola jusqu'en 2007 nécessite une succincte explication quant à son origine. Depuis la fin de la guerre civile en 2002, l'économie angolaise a connu une croissance économique spectaculaire grâce essentiellement à la remontée des prix des hydrocarbures et à une forte progression du PIB pétrolier (7,7 %), qui ont contribué à contre balancer les difficultés pétrolière connue après la crise des subprimes. Néanmoins, la chute brutale des cours enregistrée tout au long du second semestre de l'année 2014 va faire sombrer consécutivement le pays dans une récession économique profonde sans précédent précisément en 2016-2017-2018.
33
b) Evolution de la croissance économique en République Centrafricaine :
Pays enclavé, situé en plein coeur du continent africain, la République Centrafricaine, aussi appelée Centrafrique, « couvre une superficie de 623.000 km2 et est bordée par cinq pays :
? au Nord par le Tchad sur 1.197 km,
? à l'Est par le Soudan et le Sud-Soudan sur 1.165 km,
? au Sud par la République Démocratique du Congo sur 1.577 km et la République du Congo
sur 467 km,
? enfin à l'Ouest par le Cameroun sur 797 km »47.
L'économie centrafricaine « repose essentiellement sur le secteur primaire qui contribue à 55 % au PIB et à environ 90 % des exportations. Elle se compose essentiellement d'une agriculture de subsistance (28 % du PIB), de l'élevage (13 %), de la sylviculture (5,5 %) et des industries extractives (3 %, avec essentiellement le diamant) »48.
Par ailleurs, « l'exploitation forestière concerne environ 2 million d'hectares. Le bois s'écoule principalement sur le marché européen et nord-américain, qui du fait de la crise économique mondiale, ont réduit leur demande. La production de bois a ainsi chuté de 30 % en volume et de 50 % en valeur. En 2010, cependant, la hausse du prix du bois a permis un redressement partiel du secteur (Pison 2013) »49.
A cet égard, les performances macroéconomiques enregistrées durant ces dix-huit dernières années ont été caractérisées par une instabilité marquante de l'activité économique, comme présentée dans le tableau no2.2 suivant :
47 M. BOUNOU-NGOPO, « La fiscalité face à l'impératif du développement de la République Centrafricaine », Thèse de doctorat présentée à l'Université Aix-Marseille, Marseille, 2019, p. 1, [En ligne], URL : https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=64594 (Consulté le 13 juin 2020).
48 B. TCHATCHOU et al., « Déforestation et dégradation des forets dans le Bassin du Congo : Etat des lieux, causes actuelles et perspectives », [Livre numérique], Bogor, CIFOR, 2015, p. 9.
49 B. TCHATCHOU et al., op. cit., p. 9.
34
Tableau no2.2 : Evolution du taux de croissance de la RCA (2000-2018)
Années |
Croissance du PIB en % |
2000 |
-2,49 |
2001 |
4,46 |
2002 |
3,62 |
2003 |
-5,40 |
2004 |
5,99 |
2005 |
0,91 |
2006 |
4,77 |
2007 |
4,61 |
2008 |
2,05 |
2009 |
8,59 |
2010 |
4,63 |
2011 |
4,19 |
2012 |
5,05 |
2013 |
-36,39 |
2014 |
0,08 |
2015 |
4,34 |
2016 |
4,75 |
2017 |
4,53 |
2018 |
3,79 |
Moyenne |
1,16 |
Source : Elaboré par nous-mêmes sur base des données du WDI (2020)
Les données consignées dans le tableau no2.3 ci-dessous donnent une image mitigée de la croissance centrafricaine (1,2 % seulement en moyenne au cours de la période 2000-2018). En effet, entre 2000 et 2005, la RCA a connu une progression irrégulière et faible de son rythme de croissance avec une évolution du produit intérieur brut négative pendant la période considérée : en 2000 (-2,5 %) et en 2003 (-5,4 %) en raison des événements d'octobre 2002, de mars 2003.
Cependant, entre 2006 et 2012, le PIB réel s'est accru autour de 4,8 % en moyenne. Cette croissance, un peu plus soutenue et régulière, était due principalement au relèvement du sous-secteur diamantifère, à une forte expansion de la production forestière, à reprise de l'activité agro-industrielle et des services marchands (notamment de transports et télécommunications)50. Malheureusement, cette progression positive du PIB réel s'est subitement effondrée en 2013 (-
50 Organisation Internationale de Commerce, « République centrafricaine », dans Examen des politiques commerciales, Vol. 1, No183, p. 5, [En ligne], URL : https://docs.wto.org/dol2fe/Pages/ (Consulté le 10 juillet 2020).
35
36,7 % en terme réel) suite au coup d'État et à la crise politique et sécuritaire qui s'en est ensuivie.
L'évolution de la croissance économique en Centrafrique est reprise dans la figure no2.3 suivante :
Graphique 2-3 : Evolution de la croissance économique en RCA de 2000 à 2018 (en % annuel)
Taux de croissance annuelle du PIB (%J
-10
-15
-20
-25
-30
-35
-40
15
10
-5
5
0-2
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
4.46 3.62
49
5.99
-5.40
4.77 4.61
0.91
8.59
2.05
4.63 4.19 5.05
-36.39
0.08
4.34 4.75 4.53 3.79
Source : Elaboré par nous-mêmes, suivant les données du tableau n°2.2
De l'examen de ce graphique, il ressort qu'après avoir subi une baisse significative de son PIB réel, l'activité économique s'est légèrement redressée en 2014, cette fois-ci avec un taux de croissance de 0,08 %. Cette reprise s'explique en grandes parties par l'amélioration de la situation politique et sécuritaire qui a eu un impact positif notamment sur le secteur agricole, principal contributeur au PIB.
36
c) Evolution de la croissance économique au Congo-Brazzaville :
La République du Congo, également appelé Congo-Brazzaville, « a une superficie de 342.815 km2. Sa population est estimée en 2007 à 3.768.000 d'habitants, ce qui correspond à une densité très faible, de 11,5 habitants par km2 »51.
Par ailleurs, l'économie de la République du Congo, jusqu'alors relativement diversifiée, « est principalement fondée sur l'exploitation des ressources naturelles, notamment le pétrole, qui contribue à environ 85 % du PIB (DSRP-Congo, 2010), alors que l'agriculture occupe 40 % de la population active, mais ne contribue que pour 6 % au PIB (BEAC, 2010) »52.
Cependant, la croissance économique a été globalement au rendez-vous au cours des dix-huit dernières années, comme l'indiquent les données du tableau no2.3 ci-dessous :
Tableau no2.3 : Evolution du taux de croissance du Congo-Brazza (2000-2018)
Années |
Croissance du PIB en % |
2000 |
7,58 |
2001 |
3,80 |
2002 |
4,58 |
2003 |
0,81 |
2004 |
3,48 |
2005 |
7,76 |
2006 |
6,24 |
2007 |
-1,58 |
2008 |
5,57 |
2009 |
7,47 |
2010 |
8,75 |
2011 |
3,42 |
2012 |
3,80 |
2013 |
3,44 |
2014 |
6,78 |
2015 |
2,65 |
2016 |
-2,80 |
2017 |
-3,10 |
2018 |
1,03 |
Moyenne |
3,67 |
Source : Elaboré par nous-mêmes sur base des données du WDI (2020)
51 C. NTAMPAKA, « Gouvernance foncière en Afrique centrale », Organisation des Nations-Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), 2008, p. 21. [En ligne], URL : http://www.fao.org/3/a-ak018f.pdf (Consulté le 9 juillet 2020).
52 B. TCHATCHOU et al., op. cit., p. 9.
37
Les données reprises dans le tableau no2.3 révèlent qu'excepté les années 2007, 2016 et 2017, la croissance du PIB réel au Congo est demeurée positive (autour de 3,7 % respectivement en moyenne), ceci grâce notamment aux réformes économiques entreprises depuis la fin des hostilités53, aux investissements publics réalisés, mais surtout grâce à la bonne tenue du cours de pétrole, bien qu'il a été très souvent erratique.
En effet, durant la période qui a immédiatement suivi le conflit, c'est-à-dire entre 2000 et 2004, la croissance du PIB réel s'est rapidement envolée pour atteindre une moyenne annuelle de 4,1 % (soit un peu légèrement au-dessus du taux d'accroissement de la population qui a été de 2,9 % l'an)54.
Par la suite, durant la période 2005-2009, la croissance du PIB réel s'est située d'environ un point plus élevée comparativement à la période précédente (5,1 %). Ensuite, elle a continué sur une tendance positive et a même atteint son niveau record en 2010 (8,8 %), année durant laquelle le pays a accédé à l'initiative PPTE55. En revanche, la croissance du PIB réel a commencé à se contracter progressivement autour d'une moyenne positive de 4,02 % par an au cours de la période 2011-2015.
Le graphique suivant trace l'évolution de la croissance économique de la République du Congo durant la période 2000 à 2018 :
53 A l'issue de la guerre civile, Carol Baker et al. (2012) notent que les autorités ont mis en place un cadre d'action publique dénommé « Nouvelle Espérance » qui a été financé en 2000 par un programme d'assistance et d'urgence du FMI aux pays sortant d'un conflit et par quatre programmes de surveillance entre 2001 et 2004.
54 NATIONS-UNIES, « Rapport National des progrès vers l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement », 2010, [En ligne], URL : https://www.undp.org/content/dam/undp/library/ (Consulté le 22 juin 2020).
55 L'initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE, HIPC Heavily Indebted Poor Countries en anglais) est une initiative qui vise à assister les pays les plus pauvres du monde en rendant leurs dettes internationales soutenables.
38
Graphique 2-4 : Evolution de la croissance économique au Congo de 2000 à 2018 (en % annuel)
Taux de croissance annuelle du PIB (%)
10
-2
-4
-6
4
2
7.58
8
6
3.80
0
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
4.58
0.81
7.76
3.48
6.24
-1.58
7.47
5.57
8.75
3.42 3.80 3.44
6.78
2.65
-2.80 -3.10
1.03
Source : A partir des données du tableau n°2.3
Malheureusement, cette tendance à la hausse induite principalement par l'accroissement de la production dans le secteur des hydrocarbures s'est complètement rompue en 2016 suite à l'effondrement des cours pétroliers mais aussi à cause des détournements de fonds massifs opérés par les cercles vicieux du pouvoir56.
56 J. BARUCH, « Le FMI face à l'opacité des comptes publics du Congo-Brazaville », La Presse : Le Monde (Paris), 10 avril, 2018. [En ligne], URL : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/04/10/le-fmi-face-a-l-opacite-des-comptes-publics-du-congo-brazzaville_5283336_4355770.html (Consulté le 22 juin 2020).
39
d) Evolution de la croissance économique en République Démocratique du Congo :
Situé à cheval sur l'Equateur et au coeur du deuxième massif forestier mondial, la République Démocratique du Congo, en sigle RDC, « couvre une superficie de 2.345.000 km2 et présente une diversité climatique sur l'ensemble de son territoire. Sa population avoisine actuellement 70 millions d'habitants, ce qui donne une densité de 27 habitants au km2 »57.
En outre, la RDC est compté « parmi les pays les plus riches au monde en ressources naturelles, notamment (le diamant, le cobalt, l'or ou le coltan), hybrides et forestières. Les principaux secteurs d'activité tels que l'agriculture et les forêts, l'industrie des mines, les services fournissent respectivement 40 %, 28 % et 32 % du PIB. En 2010, la contribution du secteur minier a été de 12 % du PIB, de 9 % du budget de l'Etat et de 50 % des recettes d'exportation. Elle est passée de 9 % en 2010 à 25 % en 2016 »58.
De 2000 à 2018, la croissance du PIB réel a suivi une tendance globalement positive, comme on peut le constater dans le tableau no2.4 ci-dessous :
57 B. TCHATCHOU et al., op. cit., p. 9.
58 Idem.
40
Tableau no2.4 : Evolution du taux de croissance de la ROC (2000-2018)
Années |
Croissance du PIB en % |
2000 |
-6,91 |
2001 |
-2,10 |
2002 |
2,95 |
2003 |
5,58 |
2004 |
6,74 |
2005 |
6,14 |
2006 |
5,32 |
2007 |
6,26 |
2008 |
6,23 |
2009 |
2,86 |
2010 |
7,11 |
2011 |
6,87 |
2012 |
7,09 |
2013 |
8,48 |
2014 |
9,47 |
2015 |
6,92 |
2016 |
2,40 |
2017 |
3,73 |
2018 |
5,76 |
Moyenne |
4,78 |
Source : Elaboré par nous-mêmes sur base des données du WDI (2020)
Les données recueillies dans le tableau no2.4 ci-dessus montrent que depuis 2002, la RD Congo a connu les taux de croissance les plus réguliers au cours des dix-huit dernières années mais a accusé un léger repli au cours de l'année 2009 (2,9 %) et 2016 (2,4 %) suite à des effets néfastes du déclin des cours mondiaux de ses principaux produits d'exportation.
Cette tendance positive ressort du graphique suivant :
41
Graphique 2-5 : Evolution de la croissance économique en RDC de 2000 à 2018 (en % annuel)
Taux de croissance annuelle du PIB (%J
12
10
-2
-4
-6 -6.
-8
4
2
6
0
8
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
91
-2.10
5.58
2.95
6.74 6.14
5.32
6.26 6.23
2.86
8.48
7.11 6.87 7.09
9.47
6.92
3.73
2.40
5.76
Source : Elaboré par nous-mêmes suivant les données du tableau n°2.4
Après des périodes déchirées par des guerres civiles dès la moitié de 1996 jusqu'à la fin 1997 et de mi-année 1998 jusqu'à mi-2003, la RDC a affiché un taux de croissance moyen avoisinant 6,04 % entre 2003 et 2008. La croissance du PIB par habitant a été cependant à un niveau national d'environ 3 % par an pendant la période considérée59.
Par ailleurs, la RDC a été l'un des pays de la sous-région qui a été durement frappé par la crise économico-financière internationale dont les effets se sont vu directement répercuter sur son taux de croissance, qui est passé de 6,3 % en 2008 à 2,9 % en 2009. Par la suite, entre 2010 et 2015, le pays a connu une croissance moyenne de 7,9 % avec un pic de 9,2 % enregistré en 2014 et une inflation largement maitrisée60.
Cette croissance positive observée au cours de cette période est généralement due aux différents programmes économiques initiés par le Gouvernement congolais après sa reprise de coopération internationale appuyé par les institutions de Brettons Wood. Citons à titre illustratif le Programme Intérimaire Renforcé (PIR, 2201), le Programme Economique du Gouvernement (PEG, 2005), le Programme d'Actions Prioritaires (PAP, 2006), etc.
59 V. BRIAND et H. MBONYO, « Croissance économique comme un instrument pour la réduction de la pauvreté ». Dans J. HERDERSCHEE, D. MUKOKO SAMBA et M. TSHIMENGA TSHIBANGU (dir.), Résilience d'un Géant Africain :Accélérer la Croissance et Promouvoir l'Emploi en République Démocratique du Congo, Kinshasa, Médiaspaul, 2012, pp. 227-267, [En ligne], URL : https://www.dphu.org/uploads/attachements/ (Consulté le 27 juin 2020).
60 Art interactif. [s.d.]. Dans Wikipédia. [En
ligne], URL:
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_de_la_r%C3%A9publique_d%C3%A9mocratique_du_Congo
(Consulté le 27 juin 2020).
42
Toutefois, avec la chute du prix des matières premières et la crise politique en 2016, la croissance du PIB a atteint son niveau le plus bas depuis 2003 de l'ordre de 2,4 %, avant de remonter à 3,4 % en 2017.
e) Evolution de la croissance économique au Tchad :
Dernier né des pays pétroliers africains avec une superficie de 1,284 millions de km2, le Tchad est un immense pays continental enclavé, situé aux confins de la Lybie au Nord, du Soudan à l'Est, du Niger, du Nigeria et du Cameroun à l'Ouest et de la RCA au Sud61. Pays agro-pastoral jusqu'à la réalisation du projet pétrolier de Doba, l'économie tchadienne repose actuellement sur l'industrie pétrolière qui contribue à elle seule près de la moitié de la richesse du pays (33,9 % du PIB en 2011). En dehors du domaine pétrolier, les autres domaines d'activités tels que l'agriculture, l'élevage, la pêche et les mines ont représenté respectivement 10,5 %, 9 % et 2,2 % du PIB du pays62.
Cependant, le Tchad a connu une dynamique de croissance la plus soutenue de la sous-région durant la période que couvrent nos investigations. C'est ce qu'indiquent les données du tableau n°2.5 ci-après :
61 N.T. YAMBAYE, « Portées et limites des politiques économiques sur les richesses nationales et la vie de la population : une analyse de l'économie du Tchad comparée aux pays similaires », Thèse de doctorat présentée à l'Université Clermont Auvergne, Clermont-Ferrand, 2019, p. 11. [En ligne], URL : https://cerdi.uca.fr/medias/fichier/cerdi-these-yambaye-27oct2019_1576230747516-pdf?ID_FICHE=91556&INLINE=FALSE (Consulté le 16 juin 2020).
62 A. NASSOUR, « Les stratégies des firmes multinationales chinoises au Tchad et leur contribution à la diversification de l'économie tchadienne », Mémoire de Master présenté à l'Université Marien NGOUABI, Brazzaville, 2016, [En ligne], URL: https://www.memoireonline.com/01/17/9546/Les-strategies-des-firmes-multinationales-chinoises-au-Tchad-et-leur-contribution--la-diversifica.html (Consulté le 9 juillet 2020).
43
Tableau no2.5 : Evolution de la croissance économique au Tchad (2000-2018)
Années |
Croissance du PIB en % |
2000 |
-0,88 |
2001 |
11,66 |
2002 |
8,49 |
2003 |
14,72 |
2004 |
33,63 |
2005 |
17,33 |
2006 |
0,65 |
2007 |
3,27 |
2008 |
3,05 |
2009 |
4,22 |
2010 |
13,55 |
2011 |
0,08 |
2012 |
8,88 |
2013 |
5,70 |
2014 |
6,90 |
2015 |
2,77 |
2016 |
-6,26 |
2017 |
-2,99 |
2018 |
2,64 |
Moyenne |
6,71 |
Source : Elaboré par nous-mêmes sur base des données du WDI (2020)
Les données observées dans le tableau no2.5 indiquent qu'à l'exception des années 2000, 2006, 2011, 2016 et 2017, le Tchad a connu des taux de croissance les plus soutenus de la sous-région (de l'ordre de 7,52 %, respectivement en moyenne) durant la période qui couvre nos investigations. De ce fait, cette croissance soutenue a été rendue possible grâce aux effets positifs des investissements pétroliers réalisés entre 2000 et 200363, mais aussi et surtout grâce à la production pétrolière entamée depuis octobre 2003.
L'évolution de la croissance économique au Tchad est représentée dans le graphique suivant :
63 N.T. YAMBAYE, op. cit., p. 38. [En ligne], URL : https://cerdi.uca.fr/medias/fichier/final-these-yambaye-version-apres-soutenance_1581404868060-pdf?ID_FICHE=43847&INLINE=FALSE (Consulté le 16 juin 2020).
44
Graphique 2-6 : Evolution de la croissance économique au Tchad de 2000 à 2018 (en % annuel)
Taux de croissance annuelle du PIB (%)
-10
40
25
20
35
30
15
10
-5
5
0
-0.88
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
11.66
8.49
33.63
14.72
17.33
0.65
13.55
3.27 3.05 4.22
8.88
0.08
5.70 6.90
2.77
-2.99
-6.26
2.64
Source : Elaboré par nous-mêmes, à partir des données du tableau n°2.5
A la lecture du graphique ci-dessus, il ressort qu'entre 2000 et 2005, « la production et l'investissement pétroliers ont porté le taux de croissance réel moyen du PIB autour de [14,2 %] (9 % en termes de PIB par habitant) »64. Au cours de cette période, l'économie tchadienne a enregistré une croissance record de 33,6 %.
Cependant, le déclin provisoire de la production pétrolière réalisée pendant l'année 2005 a eu une incidence négative sur le taux de croissance économique, qui est passé de 17, 1 % à 0,7 % en 2006 en raison d'une reprise de la production agricole et des activités cotonnières et de transport65. Ainsi, excepté son niveau le plus bas enregistré en 2006 et 2011, le taux de croissance n'a cessé d'être croissant de 2006 jusqu'en 2015 autour d'une moyenne de 4,9 % avant de régresser sur la période 2016-2017.
64 J.C. NACHEGA et al., « Tchad : les leçons des années de pétrole ». Dans B. AKITOBY et S. COOREY (dir.), Richesse pétrolière en Afrique centrale : Les moyens d'une croissance solidaire, Fonds monétaire international, Washington, 2013, pp. 179-190, [En ligne], URL : https://www.elibrary.imf.org/view/IMF071/12595-9781475584233/12595-9781475584233/front.xml?redirect=true (Consulté le 16 juin 2020).
65 F. SIKOD et al., « Soutenabilité économique d'une ressource épuisable : cas du pétrole tchadien », dans African Development Review, Vol. 25, No3, 2013, p. 349. [En ligne], URL : https://ideas.repec.org/a/adb/adbadr/2077.html (Consulté le 16 juin 2020).
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A cet effet, l'effondrement progressif des cours pétroliers, de plus de 65 % entre juillet 2014 et 201666, a entrainé une récession de l'économie tchadienne en 2016 et 2017. Représentant plus de 70 % des recettes budgétaires, le choc pétrolier a entrainé un choc budgétaire. Ainsi, les dépenses totales sont tombées de 22,1 % en 2014 à moins de 15 % en 2016 et 2017.
La description de l'évolution de la croissance économique de cinq pays-types retenus au cours de cette étude a indiqué en moyenne une croissance positive et optimiste susceptible de les amener aussitôt à un développement social et économique et à transformer le vécu quotidien de leurs populations. Cette thèse reste encore à prouver. Néanmoins, il est besoin de remonter à l'amont pour trouver les sources réelles de ces taux de croissance positive observés.