La coopération entre le Japon et le Burkina Faso depuis la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) : 1993-2018.par Eric ZONGO Université Joseph Ki-Zerbo/Burkina Faso - Master en économie, population et relations internationales. 2019 |
I.3. L'environnement et le changement climatiqueL'Afrique est très gravement impactée par le changement climatique et vulnérable à la variabilité climatique. Lors de la TICAD V, les dirigeants ont reconnu le grave impact du changement climatique sur le continent et ont appelé à l'action pour atteindre une croissance durable et résiliente en intégrant la réduction des risques de catastrophes et l'adaptation au changement climatique311(*). A la TICAD IV le Japon a lancé le Partenariat « Cool Earth 50 ». C'est un mécanisme de financement pour le monde dont le cumul de 5 ans était de dix milliards de dollars, démarré par les pays en voie de développement visant à contribuer à la réduction des émissions, la croissance économique et la stabilisation du climat. (Il existe 36 pays partenaires « Cool Earth » en Afrique)312(*). Le Japon contribue également dans la réalisation du « Cadre conjoint Japon-PNUD pour l'établissement d'un partenariat relatif à l'adaptation au changement climatique en Afrique »313(*). Dans le cadre de ce programme, le Burkina Faso a mené des études de vulnérabilité multisectorielles et de modèle climatique. En outre, pour améliorer le réseau d'observation du climat au niveau national, 16 stations automatiques ont été installées. Au moment de la TICAD V, le Burkina Faso fut le premier pays à adopter le Programme national d'adaptation sur la base de ces études. Un soutien supplémentaire a été apporté aux zones rurales en vue de mettre en place un programme d'assurance contre les aléas météorologiques en faveur des petits exploitants314(*). L'intervention de la JICA dans le secteur de l'environnement est axée sur la conservation et la gestion durable des ressources naturelles. Elle contribue à l'amélioration des conditions de vie des populations de manière durable à travers la mise en oeuvre de projets de manière participative. La JICA intègre aussi la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques et le renforcement des capacités des agents des services forestiers dans ses programmes de développement315(*). L'objectif est à la fois de réduire la pauvreté et de préserver l'environnement. Avec l'appui de la coopération japonaise, de nombreux projets ont été réalisés. ü 1999 : Projet régional d'amélioration de pépinières forestières d'un montant de 605 millions de yens, soit environ 3 285 150 000 de FCFA. ü 2004 Projet de réhabilitation et de renforcement des capacités du Centre national de semences forestières de quatre antennes régionales d'un montant de 321 millions de yens, soit 1 800 810 000 FCFA. Les quatre antennes régionales sont l'antenne régionale de Bobo Dioulasso, l'antenne régionale de Dori, l'antenne régionale de Fada-Ngourma et l'antenne régionale de Kaya. ü 2007 Projet de gestion participative et durable des forêts de la Comoé (PROGEPAF/Comoé).D'un montant de 114,7 millions de yens (environ 64 346 700 FCFA)316(*), le projet a visé quatre forêts classées de la province : Bounouna, Toumousseni, Gouandougou et Kongouko317(*). ü 2009 : Projet d'amélioration des capacités de gestion des catastrophes naturelles causées par les changements climatiques d'un montant de 700 millions de yens, soit environ de 3 927 000 000 FCFA. ü 2010: Projet de renforcement des capacités d'enseignement et de formation de l'Ecole nationale des eaux et forêts d'un montant de 655 millions de yens, soit 3 674 550 000 FCFA. En 2009, le Japon a fourni au gouvernement burkinabè, une aide d'urgence d'environ 14 millions de yens (environ 70 millions de FCFA) pour les inondations causées par les pluies torrentielles du 1er septembre318(*). Cette aide matérielle était composée de tentes (30), de bâches en plastiques (18), des couvertures (1000), des épurateurs d'eau (10 en raison de 4 litres par minute), de jerricans (422, matériel de transport et de conservation d'eau potable d'une capacité de 10 à 15 litres)319(*). De plus, le 16 mars 2009, le Japon a octroyé 3,5 milliards de FCFA, pour l'achat au profit du Ministère de l'habitat et de l'urbanisme, de bulldozers, de pelleteuses, de camion-bennes et d'autres équipements destinés à la réalisation des travaux pour réduire les effets des catastrophes naturels320(*). En plus d'intervenir dans les secteurs des besoins humains fondamentaux de base, le Japon intervient également dans les secteurs de la croissance économique comme le commerce et les investissements au Burkina Faso. * 311 Déclaration de Yokohama 2013, page 3. * 312 JICA et Mitsubishi Research and Consulting, 2013, op.cit., Rapport principal, page 4-6. * 313 MOFA, 2013, op.cit, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad_20_fr.pdf. * 314 PNUD, 2016, Partenariat pour le développement en Afrique: le Japon et le PNUD en action, page 6. * 315 JICA, sd, Les grandes lignes des activités: l'environnement, disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity05.html, consulté le 18 janvier 2019. * 316 Ministère de l'environnement et du développement durable et JICA, 2013, Projet de geste participative et durable des forêts dans la province de la Comoé, rapport d'achèvement du projet (juin 2007-décembre 2012), Ouagadougou, Association japonaise de technologie forestière (JAFTA), page 133. * 317 Ministère de l'environnement et du développement durable et JICA, 2013, Idem, page 3. * 318MOFA, 2009, Emergency aid for flood disaster in Burkina Faso, disponible sur www.mofa.go.jp/announce/announce/2009/9/11995560_1142.html, consulté le 23 mars 2019. * 319 .MAECR, 2011, op.cit., KM194. * 320 MAECR, 2011, Idem, KM194. |
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