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La coopération entre le Japon et le Burkina Faso depuis la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) : 1993-2018.


par Eric ZONGO
Université Joseph Ki-Zerbo/Burkina Faso  - Master en économie, population et relations internationales. 2019
  

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III.2. Le Forum Corée-Afrique (KOAF)

En 2006, la Corée lança l'Initiative coréenne pour le développement de l'Afrique. Le gouvernement coréen promet alors d'accroître le montant de son aide à l'Afrique de manière substantielle, de partager son expérience de développement avec ses partenaires africains et de transférer des technologies dans des domaines aussi divers que l'agriculture et les technologies de l'information et de la communication. Dans le sillage de l'Initiative pour le développement de l'Afrique, la Corée va mettre en place un mécanisme destiné à encadrer et institutionnaliser ses relations avec le continent africain. C'est le Forum Corée-Afrique (KOAF). Le KOAF se tient tous les trois ans sous l'égide du ministère des Affaires étrangères de la Corée et vise à renforcer les partenariats et les expériences de développement. Le premier forum qui s'est tenu à Séoul en novembre 2006, a réuni 31 pays africains. A compter du second forum, l'Union africaine est devenue co-organisatrice aux côtés du ministère des Affaires étrangères de la Corée. Deux autres forums suivront, à Séoul en 2012 puis en Afrique (Addis-Abeba) en 2016. Le KOAF est officiellement présenté  comme un instrument dans la compétition avec la Chine et le Japon163(*).

La Corée a également lancé la Conférence sur la coopération économique entre la Corée et l'Afrique (KOAFEC) en 2006 en tant que plateforme majeure afin de mener les initiatives coréennes pour le développement en Afrique. Selon le Plan d'action du KOAFEC, la conférence vise à produire des résultats concrets à travers les projets d'investissement indicatifs dans les six domaines de coopération, à savoir :

ü l'énergie et les infrastructures,

ü les Technologies de l'information et de la communication(T.I.C),

ü le développement des ressources humaines,

ü le développement agricole et rural,

ü le changement climatique et

ü le partage des connaissances en matière de développement en s'inspirant du cas de la Corée164(*).

III.3. L'Inde et le sommet du Forum Inde-Afrique (I.A.F.S).

A la suite du Japon (1993), de la Chine (2000) et de la Corée (2006), l'Inde va organiser son premier sommet du Forum Inde-Afrique en 2008. L'Inde a peu de liens avec l'Afrique. Les liens se limitent par ailleurs aux États de la façade Est (Kenya et Tanzanie) et à l'Afrique australe (Afrique du Sud et Madagascar), soient les territoires accueillant la diaspora indienne. Le Forum se tient tous les trois ans. Lors du troisième Forum qui s'est tenu en 2015, 41 chefs d'Etat africains ont participé à la conférence165(*). La conférence a adopté le Cadre de coopération stratégique Inde-Afrique. Selon le document, les grands axes de la coopération sont166(*):

ü la coopération dans le commerce et l'industrie,

ü la coopération dans l'agriculture,

ü la coopération en énergie propre,

ü la coopération en économie bleue/océanique,

ü la coopération en infrastructure,

ü la coopération en éducation et développement des compétences,

ü la coopération dans le domaine de la santé,

ü la coopération en matière de paix et de sécurité,

ü la coopération régionale et d'autres formes de coopération.

En comparant, le contenu de ces quatre conférences (TICAD, FOCAC, KOAF et IAFS), les sujets abordés portent largement sur l'ensemble des sujets de préoccupation de l'Afrique. Mais seule la TICAD affiche clairement comme objectif central la croissance économique et la sécurité humaine. C'est également la seule conférence qui prône les principes d'appropriation du développement et de partenariat international.

En somme, le Japon est un miracle permanent. Vaincu et humilié en 1945, le Japon deviendra en quelques années une puissance économique majeure malgré les contraintes de son territoire. Son modèle de développement a influencé les autres pays de l'Asie du Sud-Est. Cependant, malgré sa puissance économique, le Japon n'est pas devenu une puissance politique et militaire importante à cause des restrictions de sa constitution. De plus, depuis 1945, le Japon calque sa diplomatie sur celle des États-Unis. Du coup, son rôle politique et diplomatique sur la scène internationale reste très limité, ce qui contraint le Japon à mettre l'accent sur une diplomatie basée sur l'Aide publique au développement. L'APD est l'aspect le plus visible de la politique étrangère du Japon. L'APD a joué un rôle essentiel pour la diplomatie du Japon de l'après-guerre. Dans les années 1990, le Japon lança la TICAD afin d'encourager la communauté internationale à apporter davantage de soutien à l'Afrique. Au fil des ans, la TICAD est passée d'un simple soutien à la promotion d'un développement inclusif conforme aux caractéristiques de chaque pays africain. Dans la partie suivante, il est question de voir comment la TICAD a eu un impact sur le développement socio-économique du Burkina Faso.


* 163 NICOLAS Françoise, 2020, « La Corée en Afrique: Entre soft power et intérêt économique », in Centre Asie, Paris, IFRI, page 12.

* 164Site web de la conférence, www.koafec-conference.org/fra/conference/about.html, consulté le 22 avril 2020.

* 165 AUREGAN Xavier, 2018, « L'Inde en Afrique ou l'impossible rattrapage vis-à-vis de la Chine », in l'Espace politique, n°36, Paris, Varia, page 8.

* 166 D'après la déclaration de New-Delhi de l'IAFS de 2015, un partenariat, une vision partagée, 13 pages.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand