2.3.5.1.2. Le passé 2 (PST2)
Le passé 2 encore appelé passé
récent est employé pour des actions qui ont eu lieu il y a un ou
deux jours voire une semaine avant le moment de l'énonciation. Il ne
peut en aucun cas traduire un passé immédiat ou lointain. Il se
matérialise à travers le morphème f -|, qui porte toujours
un ton haut. L'exemple suivant va nous permettre de mieux appréhender
cela.
(72)
f -pf t mb? p b f -?w n?
3Sg PST2-manger viande 1Pl PST2-couper bois
« Il mangeait de la viande » « Nous avons
coupé du bois »
L'exemple (72) ci-dessus nous présente un passé
récent o l'action a lieu non pas le jour de l'énonciation comme
le passé 1 mais deux (02) voire une semaine avant le moment o l'on
parle. Il est toujours matérialisé par le morphème f -|
avec un ton haut.
2.3.5.1.3. Le passé 3 (PST3)
Encore appelé passé lointain, le passé 3
est matérialisé par le morphème |l? ?- . Il permet de
décrire une action qui a eu lieu plusieurs semaines, plusieurs mois
voire des années avant le moment o l'on parle. C'est le temps le plus
utilisé pour les contes et les récits. L'exemple suivant nous
donne quelques phrases o ce temps est matérialisé.
(73)
l? ?-pf t mb? p
3Sg PST3-manger viande « Il avait mangé de la viande
»
bó l? ?-j f
Enfants PST3-voir chef
« Les enfants avaient vu le chef »
|
b l? ?-?w n?
1Pl PST3-couper bois
« Nous avions coupé du bois »
|
93
L'exemple ci-dessus nous permet de voir que le morphème
du passé 3 |l? ?-| se joint comme un élément
préfixal à la base verbale afin de nous situer dans un
passé lointain. Ce morphème du passé lointain est toujours
porteur d'un ton bas.
Les divisions du temps passé ainsi
présentées, nous allons à présent nous
intéresser au temps présent.
2.3.5.2. Le temps présent
Le présent peut caractériser aussi bien le
moment de l'énonciation, le contemporain de celui-ci, ainsi que les
vérités toujours vraies, atemporelles. Pour Soh (2014 :258),
c'est « un temps du réel vécu, qui exprime le plus souvent
l'aspect perfectif ». Le présent kw ? est marqué par un ton
grammatical. Il s'agit du ton bas [ ] qui se joint au radical verbal pour
donner un ton montant lorsque le radical verbal porte un ton haut. Et, lorsque
le radical verbal porte un autre ton, il n'y a pas une manifestation
morphologique du présent. L'exemple ci-dessous nous en dit plus sur le
présent en kw ?.
(74)
d s « laver »
bó s h m -b n
3Pl PRS-laver CL4 assiette « ils lavent les assiettes
»
d nd ? « cultiver »
m nd ? ?gw? ?nà
1Sg PRS-cultiver billon
« je cultive le billon »
d t « briller »
? m t
soleil PRS-briller « le soleil brille »
d ? « empoisonner »
hèy ? ? ?? l? k heya PRS-empoisonner repas souris
« Heya empoisonne le repas de la souris »
travers cet exemple, nous voyons clairement que dans certains
cas, le ton peut avoir une fonction grammaticale comme l'illustre le
présent de la langue kw ?. Nous allons nous intéresser à
la dernière dimension du temps qu'est le futur.
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