1- Peuplement
Les villages situés aux alentours de Bongor offrent
tous les mêmes conditions géographiques. L'histoire des Hommes
massa est ancienne et très complexe. Il est question d'expliquer le
phénomène migratoire ayant conduit à la mise en place de
la population Massa dans le Mayo-kebbi.
Le peuple vivant dans les plaines Nord-Bongor appartient au
groupe ethnique majoritaire, les Massa. Ils sont repartis aux abords du Logone
et du Chari depuis le Canton Macrom jusqu'à Kolom. Le groupe le plus
important qui s'étend au-delà du canton Koumi est la grande
famille Goumaye. Les Bayiga et les Walia Tougou sont le groupe moins important
démographiquement. La répartition actuelle des tribus et des
familles est le résultat d'installation remontant à environ 200
ans (Cabot, 1965:22-
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23).Aujourd'hui, l'on compte dix Cantons : Koumi, Magao,
Touhra, Télémé, Bongor, Tougouday, Ham, Lolon, Macrom,
Mita. Parmi les nombreux villages qui forment ces cantons, d'autres sont des
créations récentes, issues de la migration qu'a connue le pays
durant les dernières décennies.
Toutes les légendes ayant trait à
l'établissement des ancêtres dans la région comporte les
mêmes éléments : en général, c'est en
chassant que les aïeux ont découvert le lieu qui leur a paru bon et
où ils se sont définitivement fixés. Les aïeux
seraient tous venus du Sud et ils auraient emprunté le fleuve pour
atteindre les nouveaux lieux de chasse qui devaient devenir leurs terres.
Actuellement leur descendance est encore regroupée en quartiers
distincts, entre les membres desquels existent des interdits de mariage
rigoureux. Chaque quartier a son ancêtre, le plus souvent l'un des fils
du fondateur (Cabot, 1965:22-23). Elles laissent supposer que le pays fut le
théâtre d'une histoire mouvementée de migration par clan.
Autrefois leur descendance était regroupée en quartiers
distincts, entre les membres desquels existent des interdits de mariage
rigoureux. Chaque quartier a son ancêtre, le plus souvent l'un des fils
du fondateur (Ibid). Les villages sont au contraire des créations plus
récentes et leur institution a parfois rassemblé autour d'un
même chef de village (Blama) des quartiers d'ascendance
étrangère les uns aux autres (Ibid).
Pour certains15, les Massa auraient suivi l'eau
pour s'installer définitivement aux abords du fleuve Chari et Logone
donc une branche au Cameroun et l'une au Tchad. C'est suite à
l'assèchement de la mer paléo tchadienne que les Massa
étaient contraints de quitter leur région d'origine pour suivre
l'eau qui se rétrécissait suite aux aléas climatiques. La
majorité de la population dès le XVIe siècle
s'est retrouvée aux abords du Lac-Tchad. Un groupe bien nombreux
s'installera définitivement dans les plaines nord de Bongor et une
partie s'achemine de l'autre côté du fleuve pour s'installer au
Cameroun.
15Entretien avec le Chef de Canton Samma Tordina, le
lundi 26 juin 2017 à Bongor.
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Toutefois l'on sait que les Massa seraient venues de l'Est et
auraient cheminé vers le sud avant de s'installer dans cette
région plusieurs siècles avant l'arrivée des
Colonisateurs. Cette population avait au départ comme activité,
la pêche et la chasse.
Le mot Massa tire son origine de Massana qui signifie
littéralement homme. En d'autres termes le mot massa renvoie à
l'homme courageux, qui franchit les obstacles sans heurt majeur et ceci quels
que soient les obstacles à braver. Le Massa est aussi le dialecte des
Massa. Cette population est attachée aux religions traditionnelles et
celles dites révélées, organisées en cellules
familiales ou villageoises.
Cependant, il importe de préciser que sur le territoire
massa, il existe d'autres tribus venues d'ailleurs. Parmi elles nous avons les
Ngambaye, Sarh, Moussey, Marba, Toupouri, Moundang, Ham, Arabe choa, Kim,
Gourane, Hadjéray, Waday... la plupart de ces étrangers sont
installés à Bariam, village situé dans le canton Bongor.
Ils sont considérés comme autochtone du village parce qu'ils y
ont été recasés par le gouvernement tchadien.
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