WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Accès à  la terre et conflit au tchad: cas du <> (XXe au XXIe siècle).


par Dieudonné Kingué Kampété
Université de Maroua - Master II en Histoire Politique et des Relations Internationales  2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2- Organisation socio-politique

D'entrée de jeu, il importe de préciser que la société massa est définie comme «une communauté de consanguins (ou se prétendant tels) composés en moyenne de quatre générations d'individus vivants, issus d'un ancêtre commun (souvent défunt) et des femmes qui leur sont alliées (Magnant, 1987:27). C'est donc un type d'organisation fondée sur le lignage dont la cellule de base est la famille et l'autorité est détenue par l'aîné de la famille qui était en vigueur dans la plupart des sociétés du Mayo-kebbi (Armi, 2005:32).En effet, chaque société fonctionne selon les us et coutumes qui prennent la forme de la culture à laquelle elle s'attache. Ainsi, le mode de vie du peuple Massa est réglementé, suivi et régi par les lois coutumières d'où la notion de l'organisation politique traditionnelle. La société massa est organisée de manière hiérarchisée. La cellule de base est la famille.

Chez les massa, ni le village ni le quartier ne possèdent traditionnellement d'inscription dans l'espace et l'habitat se caractérise par une forte dispersion. Les enclos appelés zina en massa, lieux de résidence du chef de famille, de ses frères

29

cadets, de leurs femmes ainsi que de leur descendance, et parfois d'autres parents (veuves...) comptent en moyenne cinq à six personnes. Certains chefs de famille, polygyne, et possédant une importante descendance peuvent cependant avoir plusieurs dizaines de personnes sous leur autorité (Dumas-Champion, 1983:5).

Le pays massa est divisé en nagata, unité territoriale, dont chacune est placée sous l'autorité magico-religieuse du « maître de la terre » bum nagata qui joue le rôle d'intermédiaire entre les divinités locales et l'espace habité et cultivé (Arditi, 1998:2). À l'intérieur de la nagata, le chef d'enclos (bum zina) est dépositaire de droits d'usage sur les terres. Il en hérite, et doit les transmettre à la génération suivante.

Avec la pénétration coloniale au Tchad, une chefferie de type fulbé est instaurée par les Français afin de quadriller la population. Dès sa pénétration, elle trouve que les massa sont « un peuple à demi-sauvage vivant dans l'anarchie » (Dumas-Champion, 1983:31) ; donc la pacification était la condition nécessaire à la perception d'impôt et de la création de la culture utile à l'économie française. L'instauration de cette chefferie a transformé les structures politiques existantes. L'organisation politique et judiciaire relevait du conseil des chefs de familles de moindre importance (ibid:32). En donnant au chef de canton le pouvoir de rendre une justice administrative, s'appliquant aux individus, le colonisateur a profondément entamé cette réalité essentielle à l'identité massa. Le massa n'a plus le droit de faire la justice selon la loi de ses pères, il est devenu un sujet, subordonné. Le conseil des anciens, où s'exprimait si justement l'unité lignagère lorsqu'il s'agissait d'engager le combat ou de venger un de ses membres, n'a plus lieu d'être. La nouvelle justice juges les individus. Il faut dire que la politique européenne n'a cependant fait qu'étayer une évolution bien antérieure à l'arrivée des blancs (Ibid:6).

Les massa donnent le nom moulla, aux chefs traditionnels ou Chefs de canton, qui détiennent la quasi-totalité des pouvoirs. En plus de leurs rôles de chef, ces gardiens de la tradition massa étaient chargés de régler les conflits fonciers entre les membres de leur communauté respective. Dans un cas comme dans l'autre, les populations se devaient de respecter les ordres de ces chefs de terre.

Si les Massa n'ont guère apprécié que leur instinct guerrier soit réprimé par le colonisateur, ils reconnaissent que les Français ont apporté la paix civile qui s'exprime

30

pour eux par des possibilités nouvelles (ibid). La pacification du pays et la mise sur pied d'une structure administrative ont élargi les frontières de l'existence quotidienne. On fit une autre expérience du voisin. Alors qu'il n'existait pas d'activité commerciale, la colonisation apporta les moyens de création de marchés qui par la suite furent principalement tenus par des commerçants fulbé ou burnu. Depuis ces jours on désigne les jours de la semaine du nom du village où se tient le marché. Ce nouveau mode de vie provoqua l'éclatement des groupes segmentaires (Dumas-champion, 1983:6).

Il importe cependant de préciser que, le pays a connu dans son évolution diverses vagues de migration qui eurent des conséquences sur l'espace. Les hommes venus d'ailleurs se sont installés dans le pays soit pour les activités commerciales, soit des éleveurs à la recherche des pâtures pour leur bétail, soit des hommes qui ont fui leur zone suite aux crises politique de 1975-1979, soit ceux venu dans le cadre de l'administration surtout pour la zone de Bongor. Ils sont composés des Arabes choa, des Ngambaye, Sarh, des Kim, Moussey, Marba, Sara-kaba, Kanembou, Wadaye, Kotoko et bien d'autres, la majorité dans le canton Bongor16.

Une partie de ces étrangers sont installés à Bariam dans le canton Télémé. Ce quartier est dorénavant comme leur ville et ces derniers ont même bénéficié des terrains pour les activités champêtres.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery